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- bellaciaoFidèle du forum
Bee a écrit:Je suis assez concernée par le message initial de William: mon humeur est régie par la réussite ou non d'un cours que ce soit en termes de gestion de classe ou de contenu...
"le message initial"...
Je commence à trouver ça pensant d'être engluée dans le métier au point de ne pas vraiment avoir de vie à côté (le fait que je sois à des kms de mon mari n'arrange guère les choses). J'adore ce boulot mais je sens que je m'y investis peut-être trop au niveau professionnel et affectif. Je ne veux pas devenir amie avec mes élèves mais malgré tout je n'arrive pas à être froide ou insensible.
Ne pas être amie ne t'oblige pas à être froide ou insensible. Le tout, c'est de rester dans un juste milieu qui permette surtout de ne pas se trouver ensuite "piégé(e)" par l'affectif lorsqu'il faut ensuite les punir.
Bref, j'ai conscience de beaucoup trop m'investir mais j'avoue en toute honnêteté que d'une part vivre loin de mon mari fait que mon boulot prend une importance assez grande et d'autre part, comme je débute le métier, je tâtonne aussi dans le relationnel à instaurer.
As-tu l'espoir que vous vous rapprochiez ou que tu obtiennes un autre poste ? J'ai passé deux ans à 500 kms de mon conjoint, nous ne nous voyions que les WE. J'ai pu ensuite me rapprocher de lui.
PS : Réponds-moi en MP si tu veux, je ne vais pas dévier davantage le fil.
- LeclochardEmpereur
CarmenLR a écrit:Leclochard a écrit:Lornet a écrit:En même temps, ton expérience me fait peur parce que j'aimerais ne plus être prof et que je ne vois pas d'échappatoire.
Le problème, c'est que très souvent la reconversion est une fuite, or, pour moi, c'est prendre les choses à l'envers.
Partir parce qu'on a une passion, parce qu'on a un projet, c'est motivant; ça donne du sens au projet et à sa vie. Partir parce qu'on en a marre, c'est une motivation qui trouve vite ses limites parce que les perspectives se heurtent à la réalité de l'emploi. Ce n'est pas étonnant que ça débouche sur le passage d'un concours qui permet de rester dans la fonctions publique, avec son lot de déception et de frustration, si on ne vise pas quelque chose d'élitiste.
Un bon exemple de reconversion réussie, c'est une prof de mon collège qui a quitté l'an dernier l'enseignement pour devenir peintre. Je trouve ça génial.
Le problème est bien que les envies des trois quarts des enseignants en recherche de reconversion se heurtent à la réalité de l'emploi.
Parce qu'on prend le problème à l'envers. Idéalement, on change parce qu'on a une motivation positive (créer une entreprise, reprendre une boutique, devenir peintre ou agriculteur, monter une association, que sais-je ?). Sans cette étincelle, c'est le passage par la case "concours" et le retour éventuel -car il faut encore l'avoir- dans la fonction publique avec son lot de déceptions (l'attaché qui doit trouver lui-même son poste ou la secrétaire qui se retrouve avec un traitement ridicule ou encore celle qui s'ennuie...).
Travailler dans une structure culturelle, certes, certes : on sait très bien que très peu d'entre nous y arriveront. D'où le passage de concours. Qu'enends-tu par "quelque chose d'élitiste" ?
Un concours qui offre une place bien payée et gratifiante (magistrat, commissaire, inspecteur des impôts -à un niveau moindre...etc..) C'est ce qu'essaye de faire Myfarenier, je crois.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LeclochardEmpereur
marquisedemerteuil a écrit: alors moi, tu vois, j'en suis à me contenter d'un travail dans un bureau sans le stress des gamins. ça me suffira. pas assez élitiste sans doute, mais la réalité de l'emploi, comme tu dis, ne me permet pas de faire mieux, et surtout d'enseigner comme je le voudrais.
Ca, c'est une question personnelle: Qu'attend-on de son métier ?
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Reine MargotDemi-dieu
ben moi 'jaurais aimé pouvoir enseigner sans faire le flic et me concentrer sur les savoirs...mais bon, tant pis ce sera autre chose.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- roxanneOracle
ceci dit je connais quelqu'un qui a fait le parcours inverse..qui a fait sur la pression de sa famille est devenue médecin et qui après a passé le concours de pe ce qu'elle avait toujours voulu faire...D'ailleurs , il me semble me rappeler qu'il y avait une neo (Cath...?) qui avait eu ce parcours..qu'est-elle devenue d'ailleurs?chanig a écrit:Lornet a écrit:Je réfléchissais à m'inscrire au CNED pour passer une licence de droit, mais le temps d'avoir un master II, ça va mettre au minimum cinq ans. Disons que ça me permettrait de ne plus rester prof trente ans encore, parce que je sature déjà. Je ne sais pas si je vais tenir encore cinq ans, d'ailleurs...
Quand j'étais en 2de, j'admirais ma professeur de lettres...qui suivait parallèlement des études de médecine ! Ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille et me faire comprendre que devenir professeur de lettres n'était pas forcément une bonne idée ! Mais j'adorais lire...Quand un cours se passe bien, c'est vraiment galvanisant. L'ennui, c'est quand on se heurte à un mur. Si c'était avec toutes mes classes, je n'aurais pas tenu un mois...
C'est dommage qu'on ne puisse pas ne plus avoir une classe, ou un élève, quand dès la fin septembre, on sait que ça va être dur, très dur...J'aurais volontiers échangé. Mon autre 6e est pénible, mais je dois avoir la tronche de l'emploi, car avec moi, ça se passe bien (ils en font voir à un collègue, surtout...), alors que je suis le bouc émissaire de la 6e qui me pose problème. Mais quant à savoir à quoi c'est dû...
ben moi, je regrette de ne pas avoir tenté pharmacie mais je crois que maintenant , c'est trop tard. :lol:
Si les cours étaient par le CNED, je foncerai pour tenter...
- InvitéInvité
Ce qui m'ennuierait, c'est de retomber sur des petits chefs arrogants et incompétents. Je ne crois pas que c'est l'apanage de l'EN, hélas, et j'ai le chic pour les attirer...
- bellaciaoFidèle du forum
Lornet a écrit:Ce qui m'ennuierait, c'est de retomber sur des petits chefs arrogants et incompétents. Je ne crois pas que c'est l'apanage de l'EN, hélas, et j'ai le chic pour les attirer...
Les élèves c'est un problème, les chefs c'en est un second. Il serait bon de travailler là-dessus (comment tu "attires" ce type de personne, et surtout comment te comporter face à eux) avant de changer, si toutefois tu devais changer. Parce qu'autrement tu retrouveras des problèmes du même type ailleurs.
- InvitéInvité
Je me doute.
Le gros problème, c'est que si j'écris un rapport de deux pages sur un élève, rien n'est fait, alors que d'autres collègues s'en plaignent une fois, hop ! Réaction !
Le gros problème, c'est que si j'écris un rapport de deux pages sur un élève, rien n'est fait, alors que d'autres collègues s'en plaignent une fois, hop ! Réaction !
- bellaciaoFidèle du forum
Alors utilise tes collègues, fais en sorte qu'eux s'en plaignent pour obtenir ce que tu veux... par la bande. :diable:
Tu sais, chez nous, nous n'arrivions jamais à faire punir les élèves par l'administration, cela n'arrivait que lorsque l'un d'eux insultait la CPE ou le CDE adjoint.
Tu sais, chez nous, nous n'arrivions jamais à faire punir les élèves par l'administration, cela n'arrivait que lorsque l'un d'eux insultait la CPE ou le CDE adjoint.
- InvitéInvité
Ils ne s'en plaignent pas.
J'ai une collègue chahutée (ce sont les élèves qui me le disent) qui va demander à mes élèves de se calmer dans mon cours (et je n'ose pas lui répondre : qu'ils se calment déjà dans le tien !).
Du coup, j'oscille : parfois, je me dis que je vais me faire une raison, rester dans ce bahut proche de chez moi, d'autant qu'avec un bébé en bas âge, c'est ce qu'il y a de mieux, et à d'autres moments, je me dis que je m'en vais, que je deviens TZR l'année prochaine, tant pis si je suis sur plusieurs bahuts et si je fais plus de route...ou alors je postule en CLAIR. J'étais en CLAIR (mais loin...) l'an dernier, et je préférais. Au moins, personne ne taisait ses difficultés et je ne ressentais pas mon incompétence comme en ce moment, où, alors que les classeurs des élèves et leurs travaux témoignent que malgré tout, ça avance, même dans le bruit, tout ce qu'on me renvoie, c'est une image extrêmement négative de moi-même.
C'est les vacances, et j'y pense encore...
J'ai une collègue chahutée (ce sont les élèves qui me le disent) qui va demander à mes élèves de se calmer dans mon cours (et je n'ose pas lui répondre : qu'ils se calment déjà dans le tien !).
Du coup, j'oscille : parfois, je me dis que je vais me faire une raison, rester dans ce bahut proche de chez moi, d'autant qu'avec un bébé en bas âge, c'est ce qu'il y a de mieux, et à d'autres moments, je me dis que je m'en vais, que je deviens TZR l'année prochaine, tant pis si je suis sur plusieurs bahuts et si je fais plus de route...ou alors je postule en CLAIR. J'étais en CLAIR (mais loin...) l'an dernier, et je préférais. Au moins, personne ne taisait ses difficultés et je ne ressentais pas mon incompétence comme en ce moment, où, alors que les classeurs des élèves et leurs travaux témoignent que malgré tout, ça avance, même dans le bruit, tout ce qu'on me renvoie, c'est une image extrêmement négative de moi-même.
C'est les vacances, et j'y pense encore...
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