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- nuagesGrand sage
chanig a écrit:
oui sur fabook, ils les appelle "mes petits " , leur dit qu'ils sont mignons,à certain(e)s il leur écrit " bisous".
Je trouve que c'est assez grave .
J'espère que ce ne sont que des bisous virtuels
tu parles de lycéens je crois, là ? il s'est fait une petite cour d'admirateurs et admiratrices , le joli coeur ?
- FinrodExpert
Quelle histoire Chanig.
Si ton collègue est bien un "égocentrique", il a aussi sans doute une personnalité de manipulateur (sous entendu des élèves).
Sous certains aspects, ça peut être vu comme un atout, bien que désagréable pour les collègues, a n'en pas douter).
Si ça peut lui permettre de bien faire son travail, soit, qu'il reste dans son coin.
Il va de soi que ce genre de personnalité dans un esprit qui par ailleurs est sain ne se transformera pas en perversion sexuelle.
Et s'il est désagréable avec ses collègues et se permet de monter les élèves contre l'un ou l'autre, là ça devient une faute professionnelle (très) grave.
L'autre danger étant qu'un jour ça ne passe pas du tout avec un élève. Cet élève là aura vraiment pas de bol.
Pour répondre au topic, l'empathie est nécessaire pour pouvoir travailler. Et traitre aussi, car si l'on juge les élèves à l'aune de notre propre scolarité, on peine toujours à cerner les motivations réelles de leurs écarts de comportement. Et donc on a tendance à angoisser.
Ils sont parfois si différents de nous, de ce que l'on a pu être. (à quand l'élevation du niveau de recrutement à un double bac +5 psycho - science éduc ? lol)
Si ton collègue est bien un "égocentrique", il a aussi sans doute une personnalité de manipulateur (sous entendu des élèves).
Sous certains aspects, ça peut être vu comme un atout, bien que désagréable pour les collègues, a n'en pas douter).
Si ça peut lui permettre de bien faire son travail, soit, qu'il reste dans son coin.
Il va de soi que ce genre de personnalité dans un esprit qui par ailleurs est sain ne se transformera pas en perversion sexuelle.
Et s'il est désagréable avec ses collègues et se permet de monter les élèves contre l'un ou l'autre, là ça devient une faute professionnelle (très) grave.
L'autre danger étant qu'un jour ça ne passe pas du tout avec un élève. Cet élève là aura vraiment pas de bol.
Pour répondre au topic, l'empathie est nécessaire pour pouvoir travailler. Et traitre aussi, car si l'on juge les élèves à l'aune de notre propre scolarité, on peine toujours à cerner les motivations réelles de leurs écarts de comportement. Et donc on a tendance à angoisser.
Ils sont parfois si différents de nous, de ce que l'on a pu être. (à quand l'élevation du niveau de recrutement à un double bac +5 psycho - science éduc ? lol)
- InvitéInvité
Je vais y retourner demain, sinon je n'y retournerai jamais.
- kensingtonEsprit éclairé
Et tu vas profiter de ces deux classes avec lesquelles ça marche bien! Tu vas y aller pour eux!
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Lornet a écrit:En même temps, ton expérience me fait peur parce que j'aimerais ne plus être prof et que je ne vois pas d'échappatoire.
Pourtant j'ai de bons moments en tant que prof.
Hier cours de 8h à 10 h avec la 6e que je gère : je fais réciter leurs poésies par 10 élèves, puis correction d'une interro, puis lecture d'une fable et réponses aux questions du manuel sur la fable, puis leçon sur "ce/se", et quand ça sonne, ils me disent : "Ah ! ça a duré deux heures ? On croyait que c'était la fin de la première heure..."
Ensuite, 5e : farce de Courteline. Ils riaient...et moi aussi.
Et puis 6e pénible, et là, c'est le drame. Mais ça se passe tellement bien avec mes autres classes que ça met encore en relief le chahut dans cette classe, le conflit entre eux et moi. Je ne fais plus rien. J'attends la fin de l'heure et la fin du mois de juin quand je suis avec eux.
Mais le dilemme, c'est que si je n'y vais plus, je n'ai plus mes deux autres classes, avec qui ça se passe bien, non plus. C'est l'impasse totale. En attendant, ça me démoralise trop pour que je puisse continuer ainsi, et je ne me vois pas rester prof. je prends ce boulot trop à coeur et ça me mine.
Je suis exactement dans la même situation que toi Lornet : je veux dire, je vis ce boulot autant que je ne le fais. Je pense, je vis "prof" : c'est ma joie et ma douleur, mais je crois qu'il faut que ça cesse pour que je ne tombe pas malade. Mais j'ai terriblement peur que les élèves me manquent.
As-tu une idée de reconversion ? Où en es-tu de ces réflexions ?
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Pseudo a écrit:pyramide a écrit:Exactement pareil, quand un cours a bien marché, je suis sur un nuage, quand j'ai eu du bruit ou de l'insolence, je me sens une merde. Et ça fait quelques temps que j'enseigne.
Je ne vois pas cela comme du narcissisme ou la réparation d'une blessure mais comme une vision du temps fragmentée et instable.
Après tout, quand un cours s'est bien passé on devrait se dire : "ok, je pourrais le refaire à l'avenir, je suis capable d'intéresser les élèves". Or je ne vis que dans l'instant, comme si mon moi était justement en perpétuelle formation.
Je crois que tu touches du doigt une difficulté qui déborde largement le domaine pro.
Si on choisi un métier relationnel, c'est souvent parce qu'on a besoin de ça. Des autres, du relationnel, de ce qu'ils nous renvoient. Mais, comme on en a besoin pour notre construction, on en est très dépendant. Et on est sujet à se laisser mal-mener par notre relationnel : nos personnalités dépendantes des autres est démolie, on se sent inexistant, si notre relationnel est négatif.
Je dit "nous" parce que je m'inclue dans ce type de fonctionnement.
Il n'y a pas de secret, il faut construire du dedans. Il faut apprendre à vivre en soi, pour soi, à exister sans les autres pour mieux vivre avec eux.
Pseudo, je pense que grâce à toi je viens de comprendre pourquoi j'ai choisi ce métier et peut-être pourquoi il faudra que je le quitte. Neo, c'est mieux qu'une psychanalyse, ;-)
- InvitéInvité
Je réfléchissais à m'inscrire au CNED pour passer une licence de droit, mais le temps d'avoir un master II, ça va mettre au minimum cinq ans. Disons que ça me permettrait de ne plus rester prof trente ans encore, parce que je sature déjà. Je ne sais pas si je vais tenir encore cinq ans, d'ailleurs...
Quand j'étais en 2de, j'admirais ma professeur de lettres...qui suivait parallèlement des études de médecine ! Ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille et me faire comprendre que devenir professeur de lettres n'était pas forcément une bonne idée ! Mais j'adorais lire...Quand un cours se passe bien, c'est vraiment galvanisant. L'ennui, c'est quand on se heurte à un mur. Si c'était avec toutes mes classes, je n'aurais pas tenu un mois...
C'est dommage qu'on ne puisse pas ne plus avoir une classe, ou un élève, quand dès la fin septembre, on sait que ça va être dur, très dur...J'aurais volontiers échangé. Mon autre 6e est pénible, mais je dois avoir la tronche de l'emploi, car avec moi, ça se passe bien (ils en font voir à un collègue, surtout...), alors que je suis le bouc émissaire de la 6e qui me pose problème. Mais quant à savoir à quoi c'est dû...
Quand j'étais en 2de, j'admirais ma professeur de lettres...qui suivait parallèlement des études de médecine ! Ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille et me faire comprendre que devenir professeur de lettres n'était pas forcément une bonne idée ! Mais j'adorais lire...Quand un cours se passe bien, c'est vraiment galvanisant. L'ennui, c'est quand on se heurte à un mur. Si c'était avec toutes mes classes, je n'aurais pas tenu un mois...
C'est dommage qu'on ne puisse pas ne plus avoir une classe, ou un élève, quand dès la fin septembre, on sait que ça va être dur, très dur...J'aurais volontiers échangé. Mon autre 6e est pénible, mais je dois avoir la tronche de l'emploi, car avec moi, ça se passe bien (ils en font voir à un collègue, surtout...), alors que je suis le bouc émissaire de la 6e qui me pose problème. Mais quant à savoir à quoi c'est dû...
- Invité14Expert
nuages a écrit:chanig a écrit:
oui sur fabook, ils les appelle "mes petits " , leur dit qu'ils sont mignons,à certain(e)s il leur écrit " bisous".
Je trouve que c'est assez grave .
J'espère que ce ne sont que des bisous virtuels
tu parles de lycéens je crois, là ? il s'est fait une petite cour d'admirateurs et admiratrices , le joli coeur ?
oui ce sont les lycéens.
C'est un charmeur ( il n'est pas mal mais quand il parle ) et un manipulateur je crois
- nuagesGrand sage
chanig a écrit:oui ce sont les lycéens.
C'est un charmeur ( il n'est pas mal mais quand il parle ) et un manipulateur je crois
un narcissique qui a peur de vieillir, d'où sa petite cour d' ados admirateurs
- Invité14Expert
Lornet a écrit:Je réfléchissais à m'inscrire au CNED pour passer une licence de droit, mais le temps d'avoir un master II, ça va mettre au minimum cinq ans. Disons que ça me permettrait de ne plus rester prof trente ans encore, parce que je sature déjà. Je ne sais pas si je vais tenir encore cinq ans, d'ailleurs...
Quand j'étais en 2de, j'admirais ma professeur de lettres...qui suivait parallèlement des études de médecine ! Ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille et me faire comprendre que devenir professeur de lettres n'était pas forcément une bonne idée ! Mais j'adorais lire...Quand un cours se passe bien, c'est vraiment galvanisant. L'ennui, c'est quand on se heurte à un mur. Si c'était avec toutes mes classes, je n'aurais pas tenu un mois...
C'est dommage qu'on ne puisse pas ne plus avoir une classe, ou un élève, quand dès la fin septembre, on sait que ça va être dur, très dur...J'aurais volontiers échangé. Mon autre 6e est pénible, mais je dois avoir la tronche de l'emploi, car avec moi, ça se passe bien (ils en font voir à un collègue, surtout...), alors que je suis le bouc émissaire de la 6e qui me pose problème. Mais quant à savoir à quoi c'est dû...
ben moi, je regrette de ne pas avoir tenté pharmacie mais je crois que maintenant , c'est trop tard. :lol:
Si les cours étaient par le CNED, je foncerai pour tenter...
- LeclochardEmpereur
Lornet a écrit:En même temps, ton expérience me fait peur parce que j'aimerais ne plus être prof et que je ne vois pas d'échappatoire.
Le problème, c'est que très souvent la reconversion est une fuite, or, pour moi, c'est prendre les choses à l'envers.
Partir parce qu'on a une passion, parce qu'on a un projet, c'est motivant; ça donne du sens au projet et à sa vie. Partir parce qu'on en a marre, c'est une motivation qui trouve vite ses limites parce que les perspectives se heurtent à la réalité de l'emploi. Ce n'est pas étonnant que ça débouche sur le passage d'un concours qui permet de rester dans la fonctions publique, avec son lot de déception et de frustration, si on ne vise pas quelque chose d'élitiste.
Un bon exemple de reconversion réussie, c'est une prof de mon collège qui a quitté l'an dernier l'enseignement pour devenir peintre. Je trouve ça génial.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Invité14Expert
tiens , mon fameux collège de français peint (bien?) parail-il.
s'il pouvait se barrer...on respirerait mieux
c'est qui qui veut lui acheter ses toiles???
s'il pouvait se barrer...on respirerait mieux
c'est qui qui veut lui acheter ses toiles???
- InvitéInvité
Merci de me rappeler que ma motivation est ma nullité face aux élèves et que cette motivation ne peut me conduire qu'à une impasse.
- CarabasVénérable
J'aurais voulu être une artiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiste!Leclochard a écrit: Un bon exemple de reconversion réussie, c'est une prof de mon collège qui a quitté l'an dernier l'enseignement pour devenir peintre. Je trouve ça génial.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- InvitéInvité
Carabas a écrit:J'aurais voulu être une artiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiste!Leclochard a écrit: Un bon exemple de reconversion réussie, c'est une prof de mon collège qui a quitté l'an dernier l'enseignement pour devenir peintre. Je trouve ça génial.
J'ai eu des élèves qui écoutaient "J'aurais voulu être un naziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii" sur leurs MP3 (le même air, d'autres paroles...). J'ai échoué à leur transmettre un esprit critique.
D'ailleurs, mon élève le plus perturbateur d'il y a deux ans a un blog où il se vante d'être skinhead.
- LeclochardEmpereur
Lornet a écrit:Merci de me rappeler que ma motivation est ma nullité face aux élèves et que cette motivation ne peut me conduire qu'à une impasse.
Quel auto-dénigrement ! Tu dois encore creuser ton projet, voilà tout.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- liliepingouinÉrudit
Lornet a écrit:Carabas a écrit:J'aurais voulu être une artiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiste!Leclochard a écrit: Un bon exemple de reconversion réussie, c'est une prof de mon collège qui a quitté l'an dernier l'enseignement pour devenir peintre. Je trouve ça génial.
J'ai eu des élèves qui écoutaient "J'aurais voulu être un naziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii" sur leurs MP3 (le même air, d'autres paroles...). J'ai échoué à leur transmettre un esprit critique.
D'ailleurs, mon élève le plus perturbateur d'il y a deux ans a un blog où il se vante d'être skinhead.
Lornet tu n'es pas nulle. Tu as deux classes avec qui ça se passe bien!!!!!!
Quant à ce que tu cites plus haut, on ne peut rien y faire. S'il était en notre pouvoir de lutter contre la bêtise, ça se saurait. Notre victoire, ce sera déjà d'avoir pu ouvrir les yeux à UN élève dans notre carrière. Mais avec tous les autres on n'y arrivera pas, même si c'est dur à accepter.
_________________
Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- BrontëNiveau 5
Le prof qui copine avec ses élèves...Perso, j'ai souvent tendance à trouver louche quand les mômes adorent un prof...
Pourtant parfois c'est légitime, le prof est bon, point barre. Mais j'en ai vu, des collègues qui se vantaient de n'avoir aucun problème en cours, qui copinaient avec les élèves, et quand tu les récupères l'année suivante, euh...comment dire ? Tu t'aperçois qu'ils n'ont rien foutu de l'année ou presque...
L'année dernière, j'étais en ZEP, et j'ai vraiment bossé dur avec mes 6ème, je sais qu'ils m'ont appréciée, et ça me mettait super mal à l'aise, surtout dans leur démonstration devant mes collègues! Après mon remplacement, je suis revenue dans l'établissement une fois ou deux pour voir les collègues ou récupérer un document, et les gamines se sont ramenées vers moi( c'était la récré), l'une d'elle m'a même fait la bise, j'ai été tellement surprise que j'ai même pas eu le réflexe de me reculer.
Et pourtant, jamais Ô grand jamais je n'ai été familière avec eux, ni ne leur ai laissé penser qu'ils pouvaient se permettre ce genre de chose!
Mais ils étaient tellement heureux de me revoir, je crois que ça a dépassé le stade du simple prof pour eux. Et j'étais très gênée de cette joie manifeste à me revoir...Même si je sais que je les ai aidés, soutenus, punis aussi à grands renforts de colles et de mots, cette affectivité dont ils font preuve a quelque chose de trop bouleversant pour moi.
Pourtant parfois c'est légitime, le prof est bon, point barre. Mais j'en ai vu, des collègues qui se vantaient de n'avoir aucun problème en cours, qui copinaient avec les élèves, et quand tu les récupères l'année suivante, euh...comment dire ? Tu t'aperçois qu'ils n'ont rien foutu de l'année ou presque...
L'année dernière, j'étais en ZEP, et j'ai vraiment bossé dur avec mes 6ème, je sais qu'ils m'ont appréciée, et ça me mettait super mal à l'aise, surtout dans leur démonstration devant mes collègues! Après mon remplacement, je suis revenue dans l'établissement une fois ou deux pour voir les collègues ou récupérer un document, et les gamines se sont ramenées vers moi( c'était la récré), l'une d'elle m'a même fait la bise, j'ai été tellement surprise que j'ai même pas eu le réflexe de me reculer.
Et pourtant, jamais Ô grand jamais je n'ai été familière avec eux, ni ne leur ai laissé penser qu'ils pouvaient se permettre ce genre de chose!
Mais ils étaient tellement heureux de me revoir, je crois que ça a dépassé le stade du simple prof pour eux. Et j'étais très gênée de cette joie manifeste à me revoir...Même si je sais que je les ai aidés, soutenus, punis aussi à grands renforts de colles et de mots, cette affectivité dont ils font preuve a quelque chose de trop bouleversant pour moi.
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Professeur contractuelle en Lettres Modernes
4 ans de CFA privés (Lettres/ H-G)
4 ans en collège (Lettres)
- WilliamNiveau 4
liliepingouin a écrit: Notre victoire, ce sera déjà d'avoir pu ouvrir les yeux à UN élève dans notre carrière. Mais avec tous les autres on n'y arrivera pas, même si c'est dur à accepter.
Est-ce si sûr ? On ne sait pas ce que l'on sème. J'ai eu personnellement en Terminale un prof de philo complètement à la ramasse, gros, qui puait, qui n'avait aucune autorité, qui changeait jamais de fringues, qui avait toujours des bouloches de salive séchées au coin des lèvres , qui confondait psychanalyse et enseignement...N'en jetez plus. Il donnait le bâton pour se faire battre ce que nous n'avons pas manqué de faire Et dieu sait si pourtant on était une classe de bisounours
Et bien ce monsieur, 2 ans après, j'ai repensé à certaines choses que nous avions lu avec lui, à certains débats, certaines phrases. Je me suis mis à aimer la philo et franchement c'est en partie grâce à lui. Et ce prof ne le saura jamais. Alors nous, dont la fréquentation assidue de ce forum prouve déjà une certaine forme d'engagement, ne pouvons-nous pas nous dire que, malgré tout, malgré les colles, les punitions, les réprimandes, les difficultés, les baisses de morale etc.. nous transmettons sans doute certaines choses dont certains élèves se rappelleront avec profit plus tard ?
- liliepingouinÉrudit
William a écrit:liliepingouin a écrit: Notre victoire, ce sera déjà d'avoir pu ouvrir les yeux à UN élève dans notre carrière. Mais avec tous les autres on n'y arrivera pas, même si c'est dur à accepter.
Est-ce si sûr ? On ne sait pas ce que l'on sème. J'ai eu personnellement en Terminale un prof de philo complètement à la ramasse, gros, qui puait, qui n'avait aucune autorité, qui changeait jamais de fringues, qui avait toujours des bouloches de salive séchées au coin des lèvres , qui confondait psychanalyse et enseignement...N'en jetez plus. Il donnait le bâton pour se faire battre ce que nous n'avons pas manqué de faire Et dieu sait si pourtant on était une classe de bisounours
Et bien ce monsieur, 2 ans après, j'ai repensé à certaines choses que nous avions lu avec lui, à certains débats, certaines phrases. Je me suis mis à aimer la philo et franchement c'est en partie grâce à lui. Et ce prof ne le saura jamais. Alors nous, dont la fréquentation assidue de ce forum prouve déjà une certaine forme d'engagement, ne pouvons-nous pas nous dire que, malgré tout, malgré les colles, les punitions, les réprimandes, les difficultés, les baisses de morale etc.. nous transmettons sans doute certaines choses dont certains élèves se rappelleront avec profit plus tard ?
joli message
Mais pourquoi ne pas le lui faire savoir justement?
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Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- BeeNiveau 5
Je suis assez concernée par le message initial de William: mon humeur est régie par la réussite ou non d'un cours que ce soit en termes de gestion de classe ou de contenu...
Je commence à trouver ça pensant d'être engluée dans le métier au point de ne pas vraiment avoir de vie à côté (le fait que je sois à des kms de mon mari n'arrange guère les choses). J'adore ce boulot mais je sens que je m'y investis peut-être trop au niveau professionnel et affectif. Je ne veux pas devenir amie avec mes élèves mais malgré tout je n'arrive pas à être froide ou insensible.
Bref, j'ai conscience de beaucoup trop m'investir mais j'avoue en toute honnêteté que d'une part vivre loin de mon mari fait que mon boulot prend une importance assez grande et d'autre part, comme je débute le métier, je tâtonne aussi dans le relationnel à instaurer.
Je commence à trouver ça pensant d'être engluée dans le métier au point de ne pas vraiment avoir de vie à côté (le fait que je sois à des kms de mon mari n'arrange guère les choses). J'adore ce boulot mais je sens que je m'y investis peut-être trop au niveau professionnel et affectif. Je ne veux pas devenir amie avec mes élèves mais malgré tout je n'arrive pas à être froide ou insensible.
Bref, j'ai conscience de beaucoup trop m'investir mais j'avoue en toute honnêteté que d'une part vivre loin de mon mari fait que mon boulot prend une importance assez grande et d'autre part, comme je débute le métier, je tâtonne aussi dans le relationnel à instaurer.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Leclochard a écrit:Lornet a écrit:En même temps, ton expérience me fait peur parce que j'aimerais ne plus être prof et que je ne vois pas d'échappatoire.
Le problème, c'est que très souvent la reconversion est une fuite, or, pour moi, c'est prendre les choses à l'envers.
Partir parce qu'on a une passion, parce qu'on a un projet, c'est motivant; ça donne du sens au projet et à sa vie. Partir parce qu'on en a marre, c'est une motivation qui trouve vite ses limites parce que les perspectives se heurtent à la réalité de l'emploi. Ce n'est pas étonnant que ça débouche sur le passage d'un concours qui permet de rester dans la fonctions publique, avec son lot de déception et de frustration, si on ne vise pas quelque chose d'élitiste.
Un bon exemple de reconversion réussie, c'est une prof de mon collège qui a quitté l'an dernier l'enseignement pour devenir peintre. Je trouve ça génial.
Le problème est bien que les envies des trois quarts des enseignants en recherche de reconversion se heurtent à la réalité de l'emploi.
Travailler dans une structure culturelle, certes, certes : on sait très bien que très peu d'entre nous y arriveront. D'où le passage de concours. Qu'enends-tu par "quelque chose d'élitiste" ?
- InvitéInvité
Brontë a écrit: les gamines se sont ramenées vers moi( c'était la récré), l'une d'elle m'a même fait la bise, j'ai été tellement surprise que j'ai même pas eu le réflexe de me reculer.
Le coup de la bise, je l'ai eu à deux reprises : une fois en faisant mes courses, une fois en disant à une 6e absente depuis longtemps que ça faisait plaisir de la revoir. Pourtant je ne suis pas du tout dans la familiarité non plus. Les 6e sont trop dans l'affect, encore plus que les autres classes : ils aiment ou ils détestent ; c'est même variable selon les jours. Je n'aurais pas pu être professeur des écoles !
- Reine MargotDemi-dieu
Leclochard a écrit:Lornet a écrit:En même temps, ton expérience me fait peur parce que j'aimerais ne plus être prof et que je ne vois pas d'échappatoire.
Le problème, c'est que très souvent la reconversion est une fuite, or, pour moi, c'est prendre les choses à l'envers.
Partir parce qu'on a une passion, parce qu'on a un projet, c'est motivant; ça donne du sens au projet et à sa vie. Partir parce qu'on en a marre, c'est une motivation qui trouve vite ses limites parce que les perspectives se heurtent à la réalité de l'emploi. Ce n'est pas étonnant que ça débouche sur le passage d'un concours qui permet de rester dans la fonctions publique, avec son lot de déception et de frustration, si on ne vise pas quelque chose d'élitiste.
Un bon exemple de reconversion réussie, c'est une prof de mon collège qui a quitté l'an dernier l'enseignement pour devenir peintre. Je trouve ça génial.
alors moi, tu vois, j'en suis à me contenter d'un travail dans un bureau sans le stress des gamins. ça me suffira. pas assez élitiste sans doute, mais la réalité de l'emploi, comme tu dis, ne me permet pas de faire mieux, et surtout d'enseigner comme je le voudrais.
- bellaciaoFidèle du forum
Bee a écrit:Je suis assez concernée par le message initial de William: mon humeur est régie par la réussite ou non d'un cours que ce soit en termes de gestion de classe ou de contenu...
"le message initial"...
Je commence à trouver ça pensant d'être engluée dans le métier au point de ne pas vraiment avoir de vie à côté (le fait que je sois à des kms de mon mari n'arrange guère les choses). J'adore ce boulot mais je sens que je m'y investis peut-être trop au niveau professionnel et affectif. Je ne veux pas devenir amie avec mes élèves mais malgré tout je n'arrive pas à être froide ou insensible.
Ne pas être amie ne t'oblige pas à être froide ou insensible. Le tout, c'est de rester dans un juste milieu qui permette surtout de ne pas se trouver ensuite "piégé(e)" par l'affectif lorsqu'il faut ensuite les punir.
Bref, j'ai conscience de beaucoup trop m'investir mais j'avoue en toute honnêteté que d'une part vivre loin de mon mari fait que mon boulot prend une importance assez grande et d'autre part, comme je débute le métier, je tâtonne aussi dans le relationnel à instaurer.
As-tu l'espoir que vous vous rapprochiez ou que tu obtiennes un autre poste ? J'ai passé deux ans à 500 kms de mon conjoint, nous ne nous voyions que les WE. J'ai pu ensuite me rapprocher de lui.
PS : Réponds-moi en MP si tu veux, je ne vais pas dévier davantage le fil.
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