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- IgniatiusGuide spirituel
pg73 a écrit:CarmenLR a écrit:
Dans ce cas-là, évidemment, on peut s'en sortir tout seul, comme il y a 40 ans.
Mais bon, si ce genre d'établissement se raréfie, c'est aussi justement parce que les gouvernements successifs ont pratiqué une sacrée casse : on tourne en rond...
Le budget de l'EN a toujours augmenté, parfois de manière conséquente, du moins jusqu'en 2007... Et pourtant les manifs étaient bien les mêmes avec les même slogans qu'aujourd'hui...
Combien a t-on claqué de fric dans ces IUFM foireux où j'ai appris moi-même à apprendre à apprendre ? Dans cette période l'EN était une prorité du gouvernement et la création de postes massives, j'ai pas le sentiment qu'il ait rendu plus de services à notre fonction pour autant en nous transformant en gentils animateurs de club med...
Je ne suis pas loin de penser que les problèmes que nous rencontrons n'ont pas grand chose à voir avec le manque de moyens mais plus avec la massification et l'uniformité du collège unique et la dévalorisation continue des diplômes et de l'enseignement professionnel... Et le gouvernement actuel continue sur la lancée, avec des suppressions massives de postes en plus ! Ah pour le coup, on va vraiment commencer à manquer de moyens, sauf que plus personne n'écoute plus nos syndicats totalement discrédités avec leur disque rayé...
Je peux être d'accord avec ça.
- pg73Niveau 8
Igniatius a écrit:
Maintenant, j'espère que tu ne mets pas dans le même panier les éventuels responsables nationaux et les collègues syndiqués locaux : ceux que je rencontre depuis 12 ans ne sont en aucun cas des braillards, ils ont un discours raisonnable et structuré sur l'école, et donnent plutôt une bonne image globale des syndicats.
MAis peut-être as-tu eu de très mauvaises expériences.
D'accord sur le SGEN...
Oui, une très, très mauvaise expérience avec le SNES dans un des bahuts dont la représentante terrorisait littéralement les collègues. 95% de syndiqués (pour avoir la paix sociale...), sauf moi. A côté, Kim Jong Il aurait pu passé pour un grand humaniste... Pas d'autres mauvaises rencontres mais le mal était fait.
Après oui, les militants locaux du SNES, il y en a tout un petit pourcentage que je trouve assez pénibles voire très fatigants, pour le reste ils sont comme tout le monde, des gens normaux comme toi ou moi, avec très souvent des convergences de vues sur tout ce qui touche le quotidien...
Dans mon bahut actuel, ça se passe bien avec le SNES , mais j'ai mis cette fois toutes les chances de mon côté en décidant avec mon ultime mutation de devenir définitivement asexué syndicalement et politiquement en sdp ! Les perversions centro-droitières sont toujours très mal vues en sdp, surtout quand elles sont assumées...
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In tartiflette i trust...
- DwarfVénérable
Concrètement, chez nous (en collège), vote en CA contre la DHG à une majorité écrasante (1.5 fois le nombre d'heures correspondant à notre baisse d'effectif enlevé avec pour conséquence la fermeture de deux classes au lieu d'une et conséquemment des classes trop chargées en sixième et en troisième), demande de RDV à l'IA par le biais des parents d'élèves, qui nous ont contactés pour établir une stratégie commune et (fait unique dans cet établissement) grève de tous les professeurs le jeudi 10 février suivie d'une action conjointe avec un établissement voisin qui subit le même traitement. A noter la présence de la presse locale pour couvrir le rassemblement.
Nouveau CA la semaine de la rentrée (le 4 mars) et RDV à l'IA le 1er mars. Suite au prochain épisode pour mesurer l'efficacité (ou pas) de la mobilisation. Personnellement, je suis un peu sceptique mais cela ne m'a pas dissuadé de me bouger vu les enjeux.
Nouveau CA la semaine de la rentrée (le 4 mars) et RDV à l'IA le 1er mars. Suite au prochain épisode pour mesurer l'efficacité (ou pas) de la mobilisation. Personnellement, je suis un peu sceptique mais cela ne m'a pas dissuadé de me bouger vu les enjeux.
- IphigénieProphète
1-Les syndicats ne sont jamais que ce que les syndiqués en font.
2-Les moyens:c'est quand même le nerf de la guerre:
on peut se demander pourquoi en période de restriction budgétaires,l'EN investit massivement dans l'équipement en tableaux numériques extrêmement coûteux à l'achat et à l'entretien (ils ne sont qu'à peine installés chez nous et les pannes se multiplient) pour un bénéfice et un intérêt discutables.
(si quelqu'un connaît d'ailleurs quel est le "marché" et à qui il profite,je suis intéressée....)
3-les syndicats font des journées de grèves parce qu'il n'y a rien d'autre ,les profs étant extrêmement bien divisés entre catégories et intérêts personnels divergents.Il y a toujours quelqu'un qui n'est pas d'accord avec telle ou telle autre action (essayez avec le refus des H.S:e,n dehors des établissements vraiment menacés de fermetures massives,il y aura toujours l'argument que "moi je suis d'accord avec l'idée mais j'ai besoin d'argent....)
4-le pouvoir est ravi des attitudes qui consistent à dire:moi je suis assez fort pour me débrouiller tout seul.....ravi aussi d'ailleurs des journées de grèves sans lendemain...Cela dit,ça commence à bouger vraiment dans les établissements menacés,et les médias commencent à relayer les initiatives isolées comme les démissions symboliques des palmes académiques:encore un effort et on va fédérer les mécontents:allez!
C'est pour ça qu'il serait urgent de faire autre chose que ce que l'on fait depuis trente ans.....
2-Les moyens:c'est quand même le nerf de la guerre:
on peut se demander pourquoi en période de restriction budgétaires,l'EN investit massivement dans l'équipement en tableaux numériques extrêmement coûteux à l'achat et à l'entretien (ils ne sont qu'à peine installés chez nous et les pannes se multiplient) pour un bénéfice et un intérêt discutables.
(si quelqu'un connaît d'ailleurs quel est le "marché" et à qui il profite,je suis intéressée....)
3-les syndicats font des journées de grèves parce qu'il n'y a rien d'autre ,les profs étant extrêmement bien divisés entre catégories et intérêts personnels divergents.Il y a toujours quelqu'un qui n'est pas d'accord avec telle ou telle autre action (essayez avec le refus des H.S:e,n dehors des établissements vraiment menacés de fermetures massives,il y aura toujours l'argument que "moi je suis d'accord avec l'idée mais j'ai besoin d'argent....)
4-le pouvoir est ravi des attitudes qui consistent à dire:moi je suis assez fort pour me débrouiller tout seul.....ravi aussi d'ailleurs des journées de grèves sans lendemain...Cela dit,ça commence à bouger vraiment dans les établissements menacés,et les médias commencent à relayer les initiatives isolées comme les démissions symboliques des palmes académiques:encore un effort et on va fédérer les mécontents:allez!
C'est pour ça qu'il serait urgent de faire autre chose que ce que l'on fait depuis trente ans.....
- DaphnéDemi-dieu
iphigénie a écrit:1-Les syndicats ne sont jamais que ce que les syndiqués en font.
2-Les moyens:c'est quand même le nerf de la guerre:
on peut se demander pourquoi en période de restriction budgétaires,l'EN investit massivement dans l'équipement en tableaux numériques extrêmement coûteux à l'achat et à l'entretien (ils ne sont qu'à peine installés chez nous et les pannes se multiplient) pour un bénéfice et un intérêt discutables.
Ce n'est pas l'EN qui investit, ce sont les départements ou les régions.
(si quelqu'un connaît d'ailleurs quel est le "marché" et à qui il profite,je suis intéressée....)
3-les syndicats font des journées de grèves parce qu'il n'y a rien d'autre ,les profs étant extrêmement bien divisés entre catégories et intérêts personnels divergents.Il y a toujours quelqu'un qui n'est pas d'accord avec telle ou telle autre action (essayez avec le refus des H.S:e,n dehors des établissements vraiment menacés de fermetures massives,il y aura toujours l'argument que "moi je suis d'accord avec l'idée mais j'ai besoin d'argent....)
4-le pouvoir est ravi des attitudes qui consistent à dire:moi je suis assez fort pour me débrouiller tout seul.....ravi aussi d'ailleurs des journées de grèves sans lendemain...Cela dit,ça commence à bouger vraiment dans les établissements menacés,et les médias commencent à relayer les initiatives isolées comme les démissions symboliques des palmes académiques:encore un effort et on va fédérer les mécontents:allez!
C'est pour ça qu'il serait urgent de faire autre chose que ce que l'on fait depuis trente ans.....
- FantômetteHabitué du forum
D'accord avec Iphigénie. On atteint 72 pages et plus de mille posts sur les incivilités. La casse atteint des sommums cette année. Les faits s'accumulent..démission d'une collègue, qui a entraîné la création du site "C'est l"école qu'on assassine", et l'idée de la révolte de la violette, "appel des 47" qui ont renvoyé leurs palmes, discours de Michel Serres etc. Je suis dans un collège dit "tranquille" depuis l'année dernière après avoir fait 5 ans en PEP IV, et pourtant je vois cette année des gamins manger des chips dans les couloirs, déplacer leur table en classe pour se placer où ils veulent...J'essaie de faire bouger mes collègues, et j'y arrive un peu, de ma petite et isolée initiative. C'est une lettre de démission qui a crée un mouvement, c'est une autre lettre qui a suscité un "appel". alors QU'EST-CE QU'ON ATTEND? Il suffit peut-être de pas grand chose, mais évidemment autre chose que chacun se débrouille dans son coin dans les actes quotidiens. J'hallucine de lire "je suis quelqu'un qui répugne à me plaindre de tout tout le temps et d'attendre que d'autres fassent le boulot ingrat à ma place. C'est aussi à moi de me démerder avec mes élèves pour la routine du quotidien, et lorsque je n'y arriverai plus dans le lycée assez tranquille ou je suis, il faudra déjà que je me remette en cause avant d'accuser la société de consommation ou le ministre ou d'entonner la ritournelle facile du manque de moyens". Alors en effet je supporte de moins en moins ceux qui se plaignent mais qui ne font rien, et je trouve louable dans ce cas de se taire. Mais la remise en cause personnelle, même si elle est nécessaire, a ses limites. Quand on se heurte à des difficultés, des incivilités et j'en passe, on a tendance à se remettre en cause (qu'est-ce que j'ai mal fait? Que puis-je faire pour captiver ces chers petits? je dois remettre en cause mes pratiques, m'adapter blablabla). J'ai appris, en 5 ans de ZEP zone violence et zone sensible, que je m'étais justement trop remise en cause, et que non, je devais être exigente, impitoyable mais juste, et que ben oui, il faut apprendre des choses par coeur, faire ses devoirs systématiquement..Je ne pense pas que les dégâts qu'on constate soient le fait de profs qui ne se remettent pas en cause. Alors moi oui j'accuse une certaine société d'être en partie responsable, celle qui banalise non même plus la violence, mais "l'incivilité", celle qui a fait de l'enfant roi "l'élève roi", celle qui pense que l'apprentissage et la mémorisation ne sont pas nécessaires (c'est l'école du Socle et du travail par tâche complexe: apprendre c'est ringard, c'est réac) et j'accuse le manque de moyens (voir les DHF catastrophiques un peu partout). On est fonctionnaire d'Etat, et au service de l'intérêt général. Je veux encore croire à certaines valeurs, et croire qu'un petit grain de sable puisse enrayer la machine.
- JeanNiveau 8
iphigénie a écrit:1
on peut se demander pourquoi en période de restriction budgétaires,l'EN investit massivement dans l'équipement en tableaux numériques extrêmement coûteux à l'achat et à l'entretien (ils ne sont qu'à peine installés chez nous et les pannes se multiplient) pour un bénéfice et un intérêt discutables.
Mais iphigénie, vous ne vous informez donc pas? Le tout numérique correspond au programme européen de "société de la connaissance", ce qui est un doux euphémisme pour dire "société de l'ignorance généralisée des plus humbles - lire, écrire, compter, taper sur un écran, travailler en équipe - ", le tout pour un salaire minable et le seul droit de fermer sa g.... sinon on vous offre un petite "formation tout au long de la vie" obligatoire.
Alors, faire remuer tout ça, qui est déjà en place, bon courage !
Quant aux syndicats, on ne les a pas beaucoup entendus quand l'usine à gaz se construisait il y a dix ou quinze ans... Ils ont été très discrets... Très...
- pg73Niveau 8
Fantômette a écrit:J'hallucine de lire "je suis quelqu'un qui répugne à me plaindre de tout tout le temps et d'attendre que d'autres fassent le boulot ingrat à ma place. C'est aussi à moi de me démerder avec mes élèves pour la routine du quotidien, et lorsque je n'y arriverai plus dans le lycée assez tranquille ou je suis, il faudra déjà que je me remette en cause avant d'accuser la société de consommation ou le ministre ou d'entonner la ritournelle facile du manque de moyens". Alors en effet je supporte de moins en moins ceux qui se plaignent mais qui ne font rien, et je trouve louable dans ce cas de se taire. Mais la remise en cause personnelle, même si elle est nécessaire, a ses limites. Quand on se heurte à des difficultés, des incivilités et j'en passe, on a tendance à se remettre en cause (qu'est-ce que j'ai mal fait? Que puis-je faire pour captiver ces chers petits? je dois remettre en cause mes pratiques, m'adapter blablabla). J'ai appris, en 5 ans de ZEP zone violence et zone sensible, que je m'étais justement trop remise en cause, et que non, je devais être exigente, impitoyable mais juste, et que ben oui, il faut apprendre des choses par coeur, faire ses devoirs systématiquement..Je ne pense pas que les dégâts qu'on constate soient le fait de profs qui ne se remettent pas en cause. Alors moi oui j'accuse une certaine société d'être en partie responsable, celle qui banalise non même plus la violence, mais "l'incivilité", celle qui a fait de l'enfant roi "l'élève roi", celle qui pense que l'apprentissage et la mémorisation ne sont pas nécessaires (c'est l'école du Socle et du travail par tâche complexe: apprendre c'est ringard, c'est réac) et j'accuse le manque de moyens (voir les DHF catastrophiques un peu partout). On est fonctionnaire d'Etat, et au service de l'intérêt général. Je veux encore croire à certaines valeurs, et croire qu'un petit grain de sable puisse enrayer la machine.
Détrompe toi, je suis en accord avec 99 % de ton post, je parlais pour mon cas actuel en lycée pépère... Eh oui, j'en croise quotidiennement des profs que j'estime comme moi en situation particulièrement privilégié face à un public scolaire très facile, et c'est lorsque ceux là se plaignent de leurs conditions de travail à longueur de journée que ça me fait vraiment râler, car moi aussi j'ai fait mes 7 ans de TZR où je faisais le même constat que toi.
Ce boulot n'est pas simple, je le sais aussi bien que n'importe quel prof en poste difficile car j'ai bien donné dans mes premières années. Je suis le premier à plébisciter et à pratiquer les soi-disant vieilles méthodes rigoureuses mais particulièrement efficaces, et je me fiche de ne pas être dans les petits papiers de mon inspecteur qui me reproche de ne pas faire assez de TICE et de travail de groupe, il peut aller se faire voir chez plumeau car sa notation je n'en ai strictement rien à f*****!
Mais enfin, ce n'est pas la société et les parents qui ont décidé que l'enfant est au centre du système éducatif et que le niveau de l'école devait s'adapter au niveau de paresse de nos élèves sans aucune limite vers le bas. Il est là pour moi le vrai scandale !!! Ceux qui continuent à répercuter toutes les balivernes ressassées à l'IUFM sont de parfaits tocards, et c'est à eux que j'en veux en priorité, cet aveuglement idéologique nous mène droit dans le mur. On pourra bien augmenter les moyens à l'infini et mettre 5 élèves par classes avec des moyens pléthoriques, si les élèves ont tous les droits et nous aucun on ne fera pas monter d'un iota le niveau de notre système scolaire qui est en plein naufrage.
Je n'ai à titre personnel aucun problème avec Sarkozy qui (au moins dans les paroles) veut renforcer notre liberté pédagogique et notre autorité. Je constate simplement qu'entre les beaux discours d'en haut, et la façon dont le message est retransmis par notre hiérarchie pédago à tous les étages il y a une contradiction majeure que j'ai de plus en plus de mal à supporter!! Comment veux-tu que j'attende quoique ce soit de ces gens là, c'est à nous et nous seuls démerder sur le terrain pour contrer par notre enseignement les lubies de ceux là.
Alors oui, ma révolution je la fais tout seul dans mes classes avec mon enseignement frontal et rétrograde anti pipeau transversal et je suis plébiscité par mes élèves et leurs parents. ça peut paraitre paradoxal, mais voilà les seuls sur qui je sais que je peux m'appuyer pour pouvoir faire la nique aux judicieux conseils de mon IPR ! Ben oui, les grandes théories fumeuses de mon IPR c'est toujours bon pour les gosses de pauvres de la ZEP, pas pour mes gosses de classes moyennes favorisées... Comme quoi mes élèves et leurs parents sont beaucoup plus lucides que l'ensemble de ma hiérarchie pédagogique !!!!
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- JeanNiveau 8
pg73 a écrit:Fantômette a écrit:J'hallucine de lire "je suis quelqu'un qui répugne à me plaindre de tout tout le temps et d'attendre que d'autres fassent le boulot ingrat à ma place. C'est aussi à moi de me démerder avec mes élèves pour la routine du quotidien, et lorsque je n'y arriverai plus dans le lycée assez tranquille ou je suis, il faudra déjà que je me remette en cause avant d'accuser la société de consommation ou le ministre ou d'entonner la ritournelle facile du manque de moyens". Alors en effet je supporte de moins en moins ceux qui se plaignent mais qui ne font rien, et je trouve louable dans ce cas de se taire. Mais la remise en cause personnelle, même si elle est nécessaire, a ses limites. Quand on se heurte à des difficultés, des incivilités et j'en passe, on a tendance à se remettre en cause (qu'est-ce que j'ai mal fait? Que puis-je faire pour captiver ces chers petits? je dois remettre en cause mes pratiques, m'adapter blablabla). J'ai appris, en 5 ans de ZEP zone violence et zone sensible, que je m'étais justement trop remise en cause, et que non, je devais être exigente, impitoyable mais juste, et que ben oui, il faut apprendre des choses par coeur, faire ses devoirs systématiquement..Je ne pense pas que les dégâts qu'on constate soient le fait de profs qui ne se remettent pas en cause. Alors moi oui j'accuse une certaine société d'être en partie responsable, celle qui banalise non même plus la violence, mais "l'incivilité", celle qui a fait de l'enfant roi "l'élève roi", celle qui pense que l'apprentissage et la mémorisation ne sont pas nécessaires (c'est l'école du Socle et du travail par tâche complexe: apprendre c'est ringard, c'est réac) et j'accuse le manque de moyens (voir les DHF catastrophiques un peu partout). On est fonctionnaire d'Etat, et au service de l'intérêt général. Je veux encore croire à certaines valeurs, et croire qu'un petit grain de sable puisse enrayer la machine.
Détrompe toi, je suis en accord avec 99 % de ton post, je parlais pour mon cas actuel en lycée pépère... Eh oui, j'en croise quotidiennement des profs que j'estime comme moi en situation particulièrement privilégié face à un public scolaire très facile, et c'est lorsque ceux là se plaignent de leurs conditions de travail à longueur de journée que ça me fait vraiment râler, car moi aussi j'ai fait mes 7 ans de TZR où je faisais le même constat que toi.
Ce boulot n'est pas simple, je le sais aussi bien que n'importe quel prof en poste difficile car j'ai bien donné dans mes premières années. Je suis le premier à plébisciter et à pratiquer les soi-disant vieilles méthodes rigoureuses mais particulièrement efficaces, et je me fiche de ne pas être dans les petits papiers de mon inspecteur qui me reproche de ne pas faire assez de TICE et de travail de groupe, il peut aller se faire voir chez plumeau car sa notation je n'en ai strictement rien à f*****!
Mais enfin, ce n'est pas la société et les parents qui ont décidé que l'enfant est au centre du système éducatif et que le niveau de l'école devait s'adapter au niveau de paresse de nos élèves sans aucune limite vers le bas. Il est là pour moi le vrai scandale !!! Ceux qui continuent à répercuter toutes les balivernes ressassées à l'IUFM sont de parfaits tocards, et c'est à eux que j'en veux en priorité, cet aveuglement idéologique nous mène droit dans le mur. On pourra bien augmenter les moyens à l'infini et mettre 5 élèves par classes avec des moyens pléthoriques, si les élèves ont tous les droits et nous aucun on ne fera pas monter d'un iota le niveau de notre système scolaire qui est en plein naufrage.
Je n'ai à titre personnel aucun problème avec Sarkozy qui (au moins dans les paroles) veut renforcer notre liberté pédagogique et notre autorité. Je constate simplement qu'entre les beaux discours d'en haut, et la façon dont le message est retransmis par notre hiérarchie pédago à tous les étages il y a une contradiction majeure que j'ai de plus en plus de mal à supporter!! Comment veux-tu que j'attende quoique ce soit de ces gens là, c'est à nous et nous seuls démerder sur le terrain pour contrer par notre enseignement les lubies de ceux là.
Alors oui, ma révolution je la fais tout seul dans mes classes avec mon enseignement frontal et rétrograde anti pipeau transversal et je suis plébiscité par mes élèves et leurs parents. ça peut paraitre paradoxal, mais voilà les seuls sur qui je sais que je peux m'appuyer pour pouvoir faire la nique aux judicieux conseils de mon IPR ! Ben oui, les grandes théories fumeuses de mon IPR c'est toujours bon pour les gosses de pauvres de la ZEP, pas pour mes gosses de classes moyennes favorisées... Comme quoi mes élèves et leurs parents sont beaucoup plus lucides que l'ensemble de ma hiérarchie pédagogique !!!!
Bravissimo !
- IgniatiusGuide spirituel
pg73 a écrit:Fantômette a écrit:J'hallucine de lire "je suis quelqu'un qui répugne à me plaindre de tout tout le temps et d'attendre que d'autres fassent le boulot ingrat à ma place. C'est aussi à moi de me démerder avec mes élèves pour la routine du quotidien, et lorsque je n'y arriverai plus dans le lycée assez tranquille ou je suis, il faudra déjà que je me remette en cause avant d'accuser la société de consommation ou le ministre ou d'entonner la ritournelle facile du manque de moyens". Alors en effet je supporte de moins en moins ceux qui se plaignent mais qui ne font rien, et je trouve louable dans ce cas de se taire. Mais la remise en cause personnelle, même si elle est nécessaire, a ses limites. Quand on se heurte à des difficultés, des incivilités et j'en passe, on a tendance à se remettre en cause (qu'est-ce que j'ai mal fait? Que puis-je faire pour captiver ces chers petits? je dois remettre en cause mes pratiques, m'adapter blablabla). J'ai appris, en 5 ans de ZEP zone violence et zone sensible, que je m'étais justement trop remise en cause, et que non, je devais être exigente, impitoyable mais juste, et que ben oui, il faut apprendre des choses par coeur, faire ses devoirs systématiquement..Je ne pense pas que les dégâts qu'on constate soient le fait de profs qui ne se remettent pas en cause. Alors moi oui j'accuse une certaine société d'être en partie responsable, celle qui banalise non même plus la violence, mais "l'incivilité", celle qui a fait de l'enfant roi "l'élève roi", celle qui pense que l'apprentissage et la mémorisation ne sont pas nécessaires (c'est l'école du Socle et du travail par tâche complexe: apprendre c'est ringard, c'est réac) et j'accuse le manque de moyens (voir les DHF catastrophiques un peu partout). On est fonctionnaire d'Etat, et au service de l'intérêt général. Je veux encore croire à certaines valeurs, et croire qu'un petit grain de sable puisse enrayer la machine.
Détrompe toi, je suis en accord avec 99 % de ton post, je parlais pour mon cas actuel en lycée pépère... Eh oui, j'en croise quotidiennement des profs que j'estime comme moi en situation particulièrement privilégié face à un public scolaire très facile, et c'est lorsque ceux là se plaignent de leurs conditions de travail à longueur de journée que ça me fait vraiment râler, car moi aussi j'ai fait mes 7 ans de TZR où je faisais le même constat que toi.
Ce boulot n'est pas simple, je le sais aussi bien que n'importe quel prof en poste difficile car j'ai bien donné dans mes premières années. Je suis le premier à plébisciter et à pratiquer les soi-disant vieilles méthodes rigoureuses mais particulièrement efficaces, et je me fiche de ne pas être dans les petits papiers de mon inspecteur qui me reproche de ne pas faire assez de TICE et de travail de groupe, il peut aller se faire voir chez plumeau car sa notation je n'en ai strictement rien à f*****!
Mais enfin, ce n'est pas la société et les parents qui ont décidé que l'enfant est au centre du système éducatif et que le niveau de l'école devait s'adapter au niveau de paresse de nos élèves sans aucune limite vers le bas. Il est là pour moi le vrai scandale !!! Ceux qui continuent à répercuter toutes les balivernes ressassées à l'IUFM sont de parfaits tocards, et c'est à eux que j'en veux en priorité, cet aveuglement idéologique nous mène droit dans le mur. On pourra bien augmenter les moyens à l'infini et mettre 5 élèves par classes avec des moyens pléthoriques, si les élèves ont tous les droits et nous aucun on ne fera pas monter d'un iota le niveau de notre système scolaire qui est en plein naufrage.
Je n'ai à titre personnel aucun problème avec Sarkozy qui (au moins dans les paroles) veut renforcer notre liberté pédagogique et notre autorité. Je constate simplement qu'entre les beaux discours d'en haut, et la façon dont le message est retransmis par notre hiérarchie pédago à tous les étages il y a une contradiction majeure que j'ai de plus en plus de mal à supporter!! Comment veux-tu que j'attende quoique ce soit de ces gens là, c'est à nous et nous seuls démerder sur le terrain pour contrer par notre enseignement les lubies de ceux là.
Alors oui, ma révolution je la fais tout seul dans mes classes avec mon enseignement frontal et rétrograde anti pipeau transversal et je suis plébiscité par mes élèves et leurs parents. ça peut paraitre paradoxal, mais voilà les seuls sur qui je sais que je peux m'appuyer pour pouvoir faire la nique aux judicieux conseils de mon IPR ! Ben oui, les grandes théories fumeuses de mon IPR c'est toujours bon pour les gosses de pauvres de la ZEP, pas pour mes gosses de classes moyennes favorisées... Comme quoi mes élèves et leurs parents sont beaucoup plus lucides que l'ensemble de ma hiérarchie pédagogique !!!!
Moi j'ai un énorme problème avec Sarkozy, qui utilise les discours des pédagos tous pourris pour justifier des mutations profondes de l'enseignement, à l'encontre de ce que tu sembles promouvoir.
C'est un ancien cancre qui ne connaît rien aux savoirs ni à leur enseignement : il pense culture et expertise inutiles et est capable d'affirmer que "pour faire médecine, il n'y a pas besoin de faire une filière S, il faut avoir des qualités humaines".
Ca ne me dérange pas du tout que tu aies des tendances "centro-droitières" comme tu l'as dit, mais ne pas être gêné par Sarko, c'est avoir une poutre dans l'oeil.
Sarko a le même intérêt que ton IPR pour les gamins de ZEP.
Sinon, je suis plutôt d'accord avec ta vision de la solitude de l'enseignant.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
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- JohnMédiateur
pg73 a écrit:Et le gouvernement actuel continue sur la lancée, avec des suppressions massives de postes en plus ! Ah pour le coup, on va vraiment commencer à manquer de moyens, sauf que plus personne n'écoute plus nos syndicats totalement discrédités avec leur disque rayé...
pg73 a écrit:Je n'ai à titre personnel aucun problème avec Sarkozy qui (au moins dans les paroles) veut renforcer notre liberté pédagogique et notre autorité. Je constate simplement qu'entre les beaux discours d'en haut, et la façon dont le message est retransmis par notre hiérarchie pédago à tous les étages il y a une contradiction majeure que j'ai de plus en plus de mal à supporter!!
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- IphigénieProphète
Alors oui, ma révolution je la fais tout seul dans mes classes
C'est beau,l'héroïsme.
Bravissimo !
Mais dites-moi,dès que vos élèves vous quittent,ils sont foutus alors?enfin ,vous êtes au moins deux:à trois vous pourrez faire un syndicat.
- pg73Niveau 8
John, tout n'est pas blanc ou noir. On peut être d'accord avec les belles paroles et contester une partie des actes... Je n'y vois aucune contradiction.
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- pg73Niveau 8
iphigénie a écrit:Alors oui, ma révolution je la fais tout seul dans mes classesC'est beau,l'héroïsme.
Bravissimo !
Mais dites-moi,dès que vos élèves vous quittent,ils sont foutus alors?enfin ,vous êtes au moins deux:à trois vous pourrez faire un syndicat.
Mais bien sûr, pourquoi pas le fameux SLIP (syndicat libre et indépendant des profs) dont il est question dans un autre topic...
C'est pas vraiment de l'héroïsme de faire cours à des bisounours, juste un privilège acquis par le nombre de points TZR à l'intra... Et d'ailleurs je reconnais volontiers de n'avoir pas été spécialement héroïque dans ma situation précédente de TZR face aux élèves.
Je sais aussi que certains pourront dire que c'est bien lâche d'avoir choisi le soleil, la montagne, le ski et les gosses de CSP+ à la grisaille de la côté d'albatre et aux fils de marins pécheurs qui vont avec.
Mais enfin, que le néoprof qui souhaite rester ad-vitam aeternam dans son collège pourri au nom de l'égalité républicaine et refuser tous les postes agréables pour pouvoir aider jusqu'à son dernier souffle les gosses défavorisés me jette la première pierre... 7 ans de TZR, 12 bahuts différents, 2 ans de segpa, c'est long, très long et j'ai comme les autres payé mon tribut à l'EN, j'ai sûrement moins souffert que pleins d'autres mais j'ai pas non plus un destin de martyr à faire valoir !
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In tartiflette i trust...
- V.MarchaisEmpereur
pg37, ma révolution je la fais tout seul, ça va être de moins en moins possible, avec l'autonomie des établissements et le développement des réseaux CLAIR, tu t'en rends compte tout de même ?
Alors soit nous sommes capables d'un sursaut maintenant, soit il ne restera bientôt plus qu'à boire la coupe jusqu'à la lie.
Iphigénie, la vocation du site dont parle Marquise, c'est entamer un mouvement de fond tenable sur la durée (grève du zèle), réunir des témoignages concrets pour informer les parents en premier lieu, et rassembler les collègues pendant un an afin de peser sur la prochaine présidentielle (actions fortes à ce moment, et à ce moment seulement, type rétention des notes (nous faisons notre travail, nous évaluons, mais nous refusons de transmettre les résultats de ces évaluations) et menace de blocage des examens). Je n'ai guère eu le temps de m'y consacrer sérieusement depuis sa création dans l'urgence, mais je suis enfin en vacances et vais essayer de reprendre les choses en main.
Alors soit nous sommes capables d'un sursaut maintenant, soit il ne restera bientôt plus qu'à boire la coupe jusqu'à la lie.
Iphigénie, la vocation du site dont parle Marquise, c'est entamer un mouvement de fond tenable sur la durée (grève du zèle), réunir des témoignages concrets pour informer les parents en premier lieu, et rassembler les collègues pendant un an afin de peser sur la prochaine présidentielle (actions fortes à ce moment, et à ce moment seulement, type rétention des notes (nous faisons notre travail, nous évaluons, mais nous refusons de transmettre les résultats de ces évaluations) et menace de blocage des examens). Je n'ai guère eu le temps de m'y consacrer sérieusement depuis sa création dans l'urgence, mais je suis enfin en vacances et vais essayer de reprendre les choses en main.
- JeanNiveau 8
Tout me paraît tellement cadenassé que ce n'est pas une petite protestation de quelques profs d'ailleurs pas d'accord entre eux qui va les impressionner. Comme le dit Natacha Polony dans l'entretien rapporté sur un autre fil, tout ce qui se met en place était déjà contenu dans la loi Fillon de 2005, donc il y a six ans. Ce qui me paraît absolument sidérant, c'est que les syndicats qui hurlent au désastre aujourd'hui (pour l'essentiel le Snalc et le Snes, car les autres sont complices objectifs de la droite) n'ait pas tout tenté pour l'empêcher. Le seul groupuscule à tenir à l'époque ( dès 1998, je crois) un discours incisif sur l'assujettissement de l'école aux intérêts économiques, c'est Reconstruire l'école - je me souviens de textes de son premier président René Chiche qui n'étaient pas piqués des hannetons. Je ne me souviens pas que Reconstruire l'école ait ensuite, au moment de la confection de la loi Fillon, ciblé particulièrement le socle commun et le livret de compétences ; il faudrait que je vérifie sur leur site.
Pas plus, mais pas moins que les autres.
Pas plus, mais pas moins que les autres.
- IphigénieProphète
je pense que depuis bien longtemps les syndicats testent leur troupe et s'aperçoivent qu'elles ne suivent pas:on en revient toujours au même point
- JohnMédiateur
Ca porte un nom - et des cornesOn peut être d'accord avec les belles paroles et contester une partie des actes...
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