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- tourteNiveau 4
ysabel a écrit:tourte a écrit:ça fait pas un peu "flag" ?
que veux-tu dire ?
Je veux dire par là que je me demande si ça fait pas un peu ridicule de "réagir" quand un élève vient de dire que je ne sais pas m'imposer... ça fait un peu comme si je ne l'avais pas remarqué, et tout à coup, grâce à cette remarque pertinente je sanctionne les emmerdeurs plus méchamment que d'habitude. Cela montre que sa remarque m'a vexée.
Mais je ne vois pas quoi faire d'autre de toute façon...
- ysabelDevin
Ben oui, de toute manière tu ne vas pas laisser le cirque s'installer durablement sous prétexte que la remarque a pu tde vexer...
Donc tape ! (virtuellement)
Donc tape ! (virtuellement)
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- MésangeNiveau 5
Moi, j'ai une 6ème de m.... Une des élèves ce soir, "pète un plomb" parce qu'elle a lancé une boulette et que j'ai eu l'audace de lui demander son carnet de correspondance: la tragédienne entre en piste! Elle jette son manuel sur la table et boude après avoir contesté de façon véhémente, voire touchante (si, si!). A la fin de l'heure, je mets un mot dans le carnet et indique qu'il y aura des heures de retenue. Elle part presque en hurlant! Je précise que j'ai plusieurs années de métier derrière moi. Eh bien, en rentrant, j'ai téléphoné au père (en numéro masqué) pour expliquer tout cela. Figurez-vous qu'elle venait juste de lui jouer sa tragédie façon "la prof est une sale c... injuste!" Eh, bien, même après plusieurs années de métiers, je peux dire que j'ai fait une grande découverte aujourd'hui: le père, d'abord aigri et remonté contre le collège en général, s'est calmé, a compris et a apprécié que je lui donne ma version des faits qui ne colle pas avec celle lacunaire de sa fille! 2 moralités: 1) Même des profs expérimentés ne sont ni au bout de leurs peines, ni au bout de leur chemin d'apprentissage. 2) Parler aux parents est profitable, car sinon, les élèves sont les rois: ils disent ce qu'ils veulent. J'enfonce peut-être des portes ouvertes, mais pour ma part, j'ai toujours été longue à comprendre! Bon courage à tous!
- mimileDoyen
Moi, j'ai eu la "chance" que les élèves me l'aient dit à la fin du cours quand les autres étaient partis.
- tourteNiveau 4
et alors c'est mieux depuis ?
- KrokoEsprit éclairé
moi aussi, elle me l'a dit à la fin de l'heure.
C'est au moins ça.
C'est au moins ça.
- Elle aimeExpert
Froggy,
Comment vas-tu ? J'ai lu avec attention et émotion ton message et les conseils qui t'ont été donnés. Tu ne dois pas lâcher, parce qu'être professeur, c'est tout simplement un métier qui s'apprend.
Et crois-moi, on n'a pas fini de réapprendre même dans une seule journée : d'une classe à l'autre, même d'un niveau identique, le contenu du cours est le même, mais notre rapport à la classe est différent, et on ne procède pas de la même manière. Ce qui marche avec une classe ne marche pas avec l'autre. Mon CDE m'a dit en décembre que je n'avais aucune compétence pour être professeur, m'a brisée pendant une demi-heure interminable (juste avant de prendre en charge une classe qui était atroce). En janvier, aucun changement d'opinion malgré mes efforts. L'IPR est venu : il est réputé atroce et il a été finalement très humain (ou professionnel, allez savoir ?). Selon l'IPR, je n'ai ni souci d'autorité, ni peur de mes élèves (propos du CDE), mon contenu pédagogique est bon. Un bon conseil qui m'a été donné : mettre la pression aux élèves. Je pense que tu peux trouver de bons conseils par ici
Je pense que tu crains de mal faire : cette angoisse, je la partage. Des heures des fois à préparer un cours, ne dormir que 5h par nuit grand maximum, et le sentiment de ne pas en avoir fait assez, de ne pas réussir à faire une prépa correcte, d'être toujours dans l'urgence (course à la photocopieuse, carnets à remplir lors de l'heure prévue pour s'avancer un peu... Cette fatigue et ce mal-être sont aisément perceptibles par les élèves et ils en jouent. En plus, il faut bien dire qu'ils vont tout faire pour te tester, voir jusqu'où ils peuvent aller... (Rappelle-toi, nous avons été élèves aussi). Mais ils en ont besoin de limites, justement ! Comme d'un cadre, de règles précises. Quelques-unes, simples : une très bonne suggestion t'a été faite. Noter trois règles au tableau en début d'heure. N'hésite pas aussi à les faire passer à l'écrit (si c'est possible) : des fois, ça vaut mieux qu'une gueulante ! Confie tes soucis avec tes classes aux PP : des fois, ça aide beaucoup. Je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule à rencontrer des soucis avec une classe. Passe au travail noté quand ça ne va pas et ne culpabilise pas ! Une petite chose tout bête : une fois devant les élèves, ce n'est plus toi (avec toute ta sensibilité), c'est le professeur, l'adulte. Ce qui est épuisant dans cette année, c'est le manque de temps pour des activités autres, pour prendre du recul, pour bien séparer notre vie personnelle et notre métier. Le métier empiète sur la vie privée. Et au plan travail, eh bien, avec la fatigue, tout devient plus difficile, plus personnel. Bref, profite des vacances (j'espère qu'elles arrivent bientôt pour toi, à moins que tu y sois déjà) pour te reposer.
Si ta CDE est une ..., peut-être que tu pourras trouver de l'aide auprès du CPE.
Comment vas-tu ? J'ai lu avec attention et émotion ton message et les conseils qui t'ont été donnés. Tu ne dois pas lâcher, parce qu'être professeur, c'est tout simplement un métier qui s'apprend.
Et crois-moi, on n'a pas fini de réapprendre même dans une seule journée : d'une classe à l'autre, même d'un niveau identique, le contenu du cours est le même, mais notre rapport à la classe est différent, et on ne procède pas de la même manière. Ce qui marche avec une classe ne marche pas avec l'autre. Mon CDE m'a dit en décembre que je n'avais aucune compétence pour être professeur, m'a brisée pendant une demi-heure interminable (juste avant de prendre en charge une classe qui était atroce). En janvier, aucun changement d'opinion malgré mes efforts. L'IPR est venu : il est réputé atroce et il a été finalement très humain (ou professionnel, allez savoir ?). Selon l'IPR, je n'ai ni souci d'autorité, ni peur de mes élèves (propos du CDE), mon contenu pédagogique est bon. Un bon conseil qui m'a été donné : mettre la pression aux élèves. Je pense que tu peux trouver de bons conseils par ici
Je pense que tu crains de mal faire : cette angoisse, je la partage. Des heures des fois à préparer un cours, ne dormir que 5h par nuit grand maximum, et le sentiment de ne pas en avoir fait assez, de ne pas réussir à faire une prépa correcte, d'être toujours dans l'urgence (course à la photocopieuse, carnets à remplir lors de l'heure prévue pour s'avancer un peu... Cette fatigue et ce mal-être sont aisément perceptibles par les élèves et ils en jouent. En plus, il faut bien dire qu'ils vont tout faire pour te tester, voir jusqu'où ils peuvent aller... (Rappelle-toi, nous avons été élèves aussi). Mais ils en ont besoin de limites, justement ! Comme d'un cadre, de règles précises. Quelques-unes, simples : une très bonne suggestion t'a été faite. Noter trois règles au tableau en début d'heure. N'hésite pas aussi à les faire passer à l'écrit (si c'est possible) : des fois, ça vaut mieux qu'une gueulante ! Confie tes soucis avec tes classes aux PP : des fois, ça aide beaucoup. Je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule à rencontrer des soucis avec une classe. Passe au travail noté quand ça ne va pas et ne culpabilise pas ! Une petite chose tout bête : une fois devant les élèves, ce n'est plus toi (avec toute ta sensibilité), c'est le professeur, l'adulte. Ce qui est épuisant dans cette année, c'est le manque de temps pour des activités autres, pour prendre du recul, pour bien séparer notre vie personnelle et notre métier. Le métier empiète sur la vie privée. Et au plan travail, eh bien, avec la fatigue, tout devient plus difficile, plus personnel. Bref, profite des vacances (j'espère qu'elles arrivent bientôt pour toi, à moins que tu y sois déjà) pour te reposer.
Si ta CDE est une ..., peut-être que tu pourras trouver de l'aide auprès du CPE.
- LoubdalouExpert
Je vais appliquer les conseils que certaines ont donné ici.
C'est fou, l'IPR m'a demandé de remplacer les notes de participation par des fiches d'auto-évaluation, mais ma tutrice ne m'a JAMAIS parlé de ça, ne me les a JAMAIS expliquées.
Je vais donc tester.
J'ai une classe super dure aussi. Je vais tester les quelques règles au tableau comme vous avez dit. Pour cette classe ce sera "1. Je ne coupe la parole à personne." et "2. Si je conteste ce que dit la prof, c'est en m'expliquant calmement." "3. Je ne manque pas de respect envers la prof." On verra... :aau:
En tout cas, une chose est sûre, il y a des élèves qui se fichent des mauvaises notes, des mots dans le carnet, des punitions, des colles. Dans cette classe il y a en a au moins 5. Alors ce sera l'exclusion...Tant pis pour la CPE qui préfère que je garde tous les élèves avec moi !
C'est fou, l'IPR m'a demandé de remplacer les notes de participation par des fiches d'auto-évaluation, mais ma tutrice ne m'a JAMAIS parlé de ça, ne me les a JAMAIS expliquées.
Je vais donc tester.
J'ai une classe super dure aussi. Je vais tester les quelques règles au tableau comme vous avez dit. Pour cette classe ce sera "1. Je ne coupe la parole à personne." et "2. Si je conteste ce que dit la prof, c'est en m'expliquant calmement." "3. Je ne manque pas de respect envers la prof." On verra... :aau:
En tout cas, une chose est sûre, il y a des élèves qui se fichent des mauvaises notes, des mots dans le carnet, des punitions, des colles. Dans cette classe il y a en a au moins 5. Alors ce sera l'exclusion...Tant pis pour la CPE qui préfère que je garde tous les élèves avec moi !
- tourteNiveau 4
c'est quoi une fiche d'auto-évaluation ?? ils vont s'avaluer eux-mêmes sur leur investissement en cours ?
- SoizicNiveau 3
Je crois que je remplacerais les points 2 et 3 par un seul point : "Si je m'exprime, je le fais en termes polis et respectueux".
Il n'est peut-être pas utile de leur rappeler qu'ils peuvent contester la parole du prof... Non que le prof soit assimilable à l'évangile, mais a priori la parole du prof est en moyenne plus fiable que celle de l'élève !
Il n'est peut-être pas utile de leur rappeler qu'ils peuvent contester la parole du prof... Non que le prof soit assimilable à l'évangile, mais a priori la parole du prof est en moyenne plus fiable que celle de l'élève !
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http://profsdelettres.positifforum.com/
- ysabelDevin
Loubdalou a écrit:Je vais appliquer les conseils que certaines ont donné ici.
C'est fou, l'IPR m'a demandé de remplacer les notes de participation par des fiches d'auto-évaluation, mais ma tutrice ne m'a JAMAIS parlé de ça, ne me les a JAMAIS expliquées.
Je vais donc tester.
J'ai une classe super dure aussi. Je vais tester les quelques règles au tableau comme vous avez dit. Pour cette classe ce sera "1. Je ne coupe la parole à personne." et "2. Si je conteste ce que dit la prof, c'est en m'expliquant calmement." "3. Je ne manque pas de respect envers la prof." On verra...
En tout cas, une chose est sûre, il y a des élèves qui se fichent des mauvaises notes, des mots dans le carnet, des punitions, des colles. Dans cette classe il y a en a au moins 5. Alors ce sera l'exclusion...Tant pis pour la CPE qui préfère que je garde tous les élèves avec moi !
ne donne pas le bâton pour te faire battre... le prof a toujours raison
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- InvitéInvité
tourte a écrit:Aujourd'hui un élève gentil m'a dit "il faudrait que vous vous imposiez davantage".
Elève qui "m'apprend" mon boulot.
Stage de m....
Sans être stagiaire, une élève m'a dit que l'autre prof qui est venue faire un remplacement de Robien explique mieux que moi (un cours que je leur avais déjà fait deux fois...Mais après que ma collègue leur a fait le cours une troisième fois, bien qu'elle explique mieux, ils n'avait toujours rien compris, ma foi !).
Une autre élève m'a demandé : "Mais qu'est-ce qu'ils font encore là, les perturbateurs ? Vous pouvez pas les virer ? - De cours ? Je le fais souvent... - Non, du collège ! Pourquoi ils sont pas virés du collège ? - C'est pas à moi qu'il faut le dire !"
- loup des steppesNeoprof expérimenté
Je compatis sincèrement à la douleur de ceux-celles qui expriment sur ce fil leurs souffrances et leurs angoisses. J'ai connu ça aussi autrefois.
Ne pas lâcher avant la fin de l'année sur l'essentiel (respect de l'autre -prof et élèves- et travail fait), sont les premiers conseils que j'oserais donner, ensuite le plus urgent me semble être de ré-apprendre à avoir confiance en soi.
Il y a 13 ans je me suis retrouvée à enseigner dans un collège en "Zône Sensible" (pire que ZEP) de la banlieue lyonnaise. (nb: c'est moi qui avais demandé ce poste, j'en avais marre de "ronronner" dans un lycée "normal" !)
Comme j'étais arrivée la dernière, on m'avait refilé les pires classes d'un bahut déjà réputé difficile. J'ai pleuré midi et soir tous les jours pendant presque toute la première année, je ne savais pas du tout m'y prendre avec eux, me mettais sans cesse en colère, sans aucun effet (rester ferme et surtout sans gueuler est bien plus efficace!), et au fil des jours je perdais pied et n'avais plus du tout confiance ni en moi ni en ma capacité d'enseigner.
J'ai du faire un vrai travail sur moi (avec aussi stages de réflexologie, sophrologie, etc) pour évacuer toutes les tensions résultant de mauvais souvenirs et d'expériences négatives précédentes (dans d'autres domaines de ma vie) qui remontaient plein pot à la surface, à cause des agressions verbales des élèves; et tout cela m'empoisonnaient davantage encore un quotidien déjà sinistre.
Ce n'est qu'après une mise à plat de mes angoisses, en faisant face à mes propres manques et par un "ré-apprentissage de moi-même" que j'ai commencé à mieux gérer les classes.
Tout simplement parce que j'avais enfin réglé, -ou du moins fait la paix en moi avec-, des problèmes perso parfois très anciens de mal-être, malaise etc...
Les élèves "difficiles" sont souvent très doués pour sentir quand on ne va pas bien, et ils ont le chic pour attaquer là où ça va faire le plus mal.
C'est en commençant chaque jour de cours comme si il n' y avait pas de "passif" entre eux et moi, et en les respectant vraiment à l'intérieur de moi (= les aimer, tels qu'ils sont) que j'ai pu me faire accepter d'eux, leur imposer des règles fixes de fonctionnement et les faire bosser normalement.
L'année suivante s'est très bien passée, parce que j'étais contente d'être là, que je savais que j'avais gagné ma place et j'ai tout fait pour continuer de la mériter.
Je suis restée 12 ans entre ZEP et Zône sensible, les élèves me respectaient, je les respectais, on travaillaient dans la bonne humeur et les résultats scolaires étaient là.
Ces gosses m'ont énormément appris, sur moi et mon rapport aux autres, et cela compte parmi les expériences les plus riches de ma vie de prof.
J'utilise encore aujourd'hui beaucoup de ce que j'ai appris (dans la douleur et les larmes) avec eux, pour certaines classes difficiles du lycée où j'exerce aujourd'hui.
Rester calme et serein, souriant et confiant, cela s'apprend.
Je ne sais pas être méchante non plus, mas de toute façon ce n'est pas ça qui donne de l'autorité, et l'enseignement passe bien mieux s'il y a de "bons" rapports entre le prof et les élèves.
Car de la bonté, c'est comme de la patience il en faut beaucoup.. et de l'indulgence aussi (et pour soi même aussi: on n'est pas parfaits!)
N'abandonnez pas si vous aviez vraiment envie d'être profs au départ il doit bien y avoir une raison...
Ok, c'est un métier dur, et cela s'apprend, comme tous les métiers, on ne nait pas enseignants; il faut sans cesse s'adapter et adapter son comportement face à des êtres différents, à des moments différents.. rien n'est jamais acquis ni conquis, et il y a en effet un peu du travail d'acteur aussi, il faut savoir jouer des personnages.. tout en restant soi et en faisant son job de transmission du savoir.
Bon courage à vous, je suis sure que vous finirez par trouver le moyen de vous faire respecter, sans être en contradiction avec votre être profond et sans trahir votre mission.. Il faut juste du temps et des "trucs" (testez ce qui est porposé, il y a de bonnes idées, gardez celles qui marchent pour vous avec tel ou tel groupe, inventez les vôtres, soyez créatifs amusez-vous..) et n'entendez plus les commentaires destructeurs de tous ces administratifs bouffis d'orgueil derrière leur fonction qui donnent des avis et jugent sans jamais avoir le courage de mettre la main à la pâte pour arranger une situation branlante ou qui, incapables d'enseigner, ont choisi de condamner ceux qui s'y lancent.
Ne pas lâcher avant la fin de l'année sur l'essentiel (respect de l'autre -prof et élèves- et travail fait), sont les premiers conseils que j'oserais donner, ensuite le plus urgent me semble être de ré-apprendre à avoir confiance en soi.
Il y a 13 ans je me suis retrouvée à enseigner dans un collège en "Zône Sensible" (pire que ZEP) de la banlieue lyonnaise. (nb: c'est moi qui avais demandé ce poste, j'en avais marre de "ronronner" dans un lycée "normal" !)
Comme j'étais arrivée la dernière, on m'avait refilé les pires classes d'un bahut déjà réputé difficile. J'ai pleuré midi et soir tous les jours pendant presque toute la première année, je ne savais pas du tout m'y prendre avec eux, me mettais sans cesse en colère, sans aucun effet (rester ferme et surtout sans gueuler est bien plus efficace!), et au fil des jours je perdais pied et n'avais plus du tout confiance ni en moi ni en ma capacité d'enseigner.
J'ai du faire un vrai travail sur moi (avec aussi stages de réflexologie, sophrologie, etc) pour évacuer toutes les tensions résultant de mauvais souvenirs et d'expériences négatives précédentes (dans d'autres domaines de ma vie) qui remontaient plein pot à la surface, à cause des agressions verbales des élèves; et tout cela m'empoisonnaient davantage encore un quotidien déjà sinistre.
Ce n'est qu'après une mise à plat de mes angoisses, en faisant face à mes propres manques et par un "ré-apprentissage de moi-même" que j'ai commencé à mieux gérer les classes.
Tout simplement parce que j'avais enfin réglé, -ou du moins fait la paix en moi avec-, des problèmes perso parfois très anciens de mal-être, malaise etc...
Les élèves "difficiles" sont souvent très doués pour sentir quand on ne va pas bien, et ils ont le chic pour attaquer là où ça va faire le plus mal.
C'est en commençant chaque jour de cours comme si il n' y avait pas de "passif" entre eux et moi, et en les respectant vraiment à l'intérieur de moi (= les aimer, tels qu'ils sont) que j'ai pu me faire accepter d'eux, leur imposer des règles fixes de fonctionnement et les faire bosser normalement.
L'année suivante s'est très bien passée, parce que j'étais contente d'être là, que je savais que j'avais gagné ma place et j'ai tout fait pour continuer de la mériter.
Je suis restée 12 ans entre ZEP et Zône sensible, les élèves me respectaient, je les respectais, on travaillaient dans la bonne humeur et les résultats scolaires étaient là.
Ces gosses m'ont énormément appris, sur moi et mon rapport aux autres, et cela compte parmi les expériences les plus riches de ma vie de prof.
J'utilise encore aujourd'hui beaucoup de ce que j'ai appris (dans la douleur et les larmes) avec eux, pour certaines classes difficiles du lycée où j'exerce aujourd'hui.
Rester calme et serein, souriant et confiant, cela s'apprend.
Je ne sais pas être méchante non plus, mas de toute façon ce n'est pas ça qui donne de l'autorité, et l'enseignement passe bien mieux s'il y a de "bons" rapports entre le prof et les élèves.
Car de la bonté, c'est comme de la patience il en faut beaucoup.. et de l'indulgence aussi (et pour soi même aussi: on n'est pas parfaits!)
N'abandonnez pas si vous aviez vraiment envie d'être profs au départ il doit bien y avoir une raison...
Ok, c'est un métier dur, et cela s'apprend, comme tous les métiers, on ne nait pas enseignants; il faut sans cesse s'adapter et adapter son comportement face à des êtres différents, à des moments différents.. rien n'est jamais acquis ni conquis, et il y a en effet un peu du travail d'acteur aussi, il faut savoir jouer des personnages.. tout en restant soi et en faisant son job de transmission du savoir.
Bon courage à vous, je suis sure que vous finirez par trouver le moyen de vous faire respecter, sans être en contradiction avec votre être profond et sans trahir votre mission.. Il faut juste du temps et des "trucs" (testez ce qui est porposé, il y a de bonnes idées, gardez celles qui marchent pour vous avec tel ou tel groupe, inventez les vôtres, soyez créatifs amusez-vous..) et n'entendez plus les commentaires destructeurs de tous ces administratifs bouffis d'orgueil derrière leur fonction qui donnent des avis et jugent sans jamais avoir le courage de mettre la main à la pâte pour arranger une situation branlante ou qui, incapables d'enseigner, ont choisi de condamner ceux qui s'y lancent.
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[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- loup des steppesNeoprof expérimenté
[quote="loup des steppes"]
"Il y a 13 ans je me suis retrouvée à enseigner dans un collège en "Zône Sensible" (pire que ZEP) de la banlieue lyonnaise."
erreur sur les dates, ce n'était pas il y a 13ans -mais j'y suis restée 13 ans !- donc c'était il y a 23 ans maintenant que je pleurais sans cesse et voulait tout laisser tomber, persuadée que j'étais d'être le pire prof sur terre.. Dieu que le temps passe vite! Ne le gâchez pas à vous morfondre parce que ça va mal, agissez pour que ça aille mieux, et ça ira bien, un jour prochain... avec les élèves en tout cas, parce que pour ce qui est de la maison de l'enseignement lui-même, la dame est bien malade...
"Il y a 13 ans je me suis retrouvée à enseigner dans un collège en "Zône Sensible" (pire que ZEP) de la banlieue lyonnaise."
erreur sur les dates, ce n'était pas il y a 13ans -mais j'y suis restée 13 ans !- donc c'était il y a 23 ans maintenant que je pleurais sans cesse et voulait tout laisser tomber, persuadée que j'étais d'être le pire prof sur terre.. Dieu que le temps passe vite! Ne le gâchez pas à vous morfondre parce que ça va mal, agissez pour que ça aille mieux, et ça ira bien, un jour prochain... avec les élèves en tout cas, parce que pour ce qui est de la maison de l'enseignement lui-même, la dame est bien malade...
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[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- LoubdalouExpert
ysabel a écrit:Loubdalou a écrit:Je vais appliquer les conseils que certaines ont donné ici.
C'est fou, l'IPR m'a demandé de remplacer les notes de participation par des fiches d'auto-évaluation, mais ma tutrice ne m'a JAMAIS parlé de ça, ne me les a JAMAIS expliquées.
Je vais donc tester.
J'ai une classe super dure aussi. Je vais tester les quelques règles au tableau comme vous avez dit. Pour cette classe ce sera "1. Je ne coupe la parole à personne." et "2. Si je conteste ce que dit la prof, c'est en m'expliquant calmement." "3. Je ne manque pas de respect envers la prof." On verra...
En tout cas, une chose est sûre, il y a des élèves qui se fichent des mauvaises notes, des mots dans le carnet, des punitions, des colles. Dans cette classe il y a en a au moins 5. Alors ce sera l'exclusion...Tant pis pour la CPE qui préfère que je garde tous les élèves avec moi !
ne donne pas le bâton pour te faire battre... le prof a toujours raison
Mais alors comment fait-on face à une classe dans laquelle tout ce que l'on fait et décide est contesté? J'ai fait une interro, ils étaient prévenus 4 jours avant, ils savaient que ce serait du voca et des verbes, 2 avaient appris, la moyenne est à 2/10, et selon c'est de ma faute, c'était trop dur, c'était du voca qu'ils ne connaissent pas, il a fallu leur sortir MON cahier où je reprends la trace écrite pour leur prouver à quelle date nous avions vu ces mots... Alors, comment contenir autrement leurs contestations ? Je n'ai trouvé que le dialogue.
- SteredDoyen
Peut-être y a-t-il contestation parce qu'il y a dialogue : ils t'ont fait perdre du temps et tu as dû en plus te justifier en montrant ton cahier... Donc ils t'ont accusée de mentir, indirectement (ou directement... Je ne sais pas).
J'ai aussi essayé le dialogue en tant que stagiaire, je t'avoue que j'en suis revenue très vite !
Je n'ai pas de recette miracle à te donner, mais la première chose que j'instaure à la rentrée, c'est LA règle qu'ils vont devoir garder en tête : on ne conteste pas ce que dit le professeur !
S'il y a un problème, on vient le régler, poliment, à la fin du cours, parce que je ne suis pas fermée au dialogue en fait, mais JAMAIS sur le temps de cours. Ils n'ont pas à faire perdre de temps à la classe dans son ensemble.
Donc ils sont priés de garder leurs griefs jusqu'à la sonnerie (ils ont généralement oublié à ce moment là, d'ailleurs, nos élèves étant croisés poisson rouge).
En début d'année, un contestataire sert généralement d'exemple : à chaque fois qu'il me répond, je monte la punition (avertissement oral, prise de carnet, observation, colle x1, x2, x3). Ils finissent par comprendre et en fait, je n'ai eu jusqu'à présent qu'à punir deux à trois élèves par an pour ce motif. Mais ça se met en place en début d'année : ils ne vont pas comprendre, ni accepter vu le profil de tes nains, un tel retournement de situation en cours d'année. Mais pour l'an prochain, si la méthode te convient...
Sinon là, remets-les sèchement à leur place : "houlà, apprendre dix mots à votre âge, c'est vraiment trop dur, pauvres chous..." L'ironie marche bien
J'ai aussi essayé le dialogue en tant que stagiaire, je t'avoue que j'en suis revenue très vite !
Je n'ai pas de recette miracle à te donner, mais la première chose que j'instaure à la rentrée, c'est LA règle qu'ils vont devoir garder en tête : on ne conteste pas ce que dit le professeur !
S'il y a un problème, on vient le régler, poliment, à la fin du cours, parce que je ne suis pas fermée au dialogue en fait, mais JAMAIS sur le temps de cours. Ils n'ont pas à faire perdre de temps à la classe dans son ensemble.
Donc ils sont priés de garder leurs griefs jusqu'à la sonnerie (ils ont généralement oublié à ce moment là, d'ailleurs, nos élèves étant croisés poisson rouge).
En début d'année, un contestataire sert généralement d'exemple : à chaque fois qu'il me répond, je monte la punition (avertissement oral, prise de carnet, observation, colle x1, x2, x3). Ils finissent par comprendre et en fait, je n'ai eu jusqu'à présent qu'à punir deux à trois élèves par an pour ce motif. Mais ça se met en place en début d'année : ils ne vont pas comprendre, ni accepter vu le profil de tes nains, un tel retournement de situation en cours d'année. Mais pour l'an prochain, si la méthode te convient...
Sinon là, remets-les sèchement à leur place : "houlà, apprendre dix mots à votre âge, c'est vraiment trop dur, pauvres chous..." L'ironie marche bien
- frankensteinVénérable
Pour rassurer ceux qui doutent ou qui sont au bord du "craquage", dîtes-vous bien qu'il y a des différences énormes entre les classes et les établissements...Un monde les sépare parfois ! Le tout est de ne pas "sombrer" en se disant que c'est notre faute....Oui, il y a des classes devenues ingérables, du moins si on espère leur apprendre quelque chose. Voilà le problème sur lequel un ministre de l'EN devrait plancher et concentrer les moyens...Pas dans des réformettes pédago-administratives insensées qui affaiblissent les établissements qui "tournent encore" et qui agacent, démotivent et épuisent tous les enseignants.
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Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- painbeurreNiveau 7
Mais si 2 avaient appris c'est bien qu'ils étaient au courant de la chose??? Il m'est arrivé plus ou moins la même chose cette année avec une classe qui préfère bavarder au lieu de m'écouter, même quand j'annonce une date de contrôle. Donc le jour J, certains ont voulu me faire croire qu'ils n'étaient pas au courant, que je ne l'avais pas dit, sauf que certains l'avaient noté dans l'agenda, donc je leur ai dit : "évidemment, Truc, Bidule et Machin sont extralucides puisque sans que je le dise, ils avaient noté la date du contrôle dans leur agenda!!!"Loubdalou a écrit:J'ai fait une interro, ils étaient prévenus 4 jours avant, ils savaient que ce serait du voca et des verbes, 2 avaient appris, la moyenne est à 2/10
Si tu es sure de ton coup, ne cherche pas à te justifier et rejette même la faute sur eux (ouh là là que je suis méchante!)
- InvitéInvité
Ma 6e chiante a eu une interro, et...la moyenne de classe est bonne.
:| Parmi les pénibles, il y a aussi ceux qui s'ennuient.
:| Parmi les pénibles, il y a aussi ceux qui s'ennuient.
- LoubdalouExpert
Pas mal ta technique Stered. Je suis trop dans le dialogue c'est certain. Mais ils ont été capables de faire grève parce qu'ils ne comprenaient pas une punition. Alors je devrais savoir trouver le juste milieu un jour !
Merci pour ces conseils !
Merci pour ces conseils !
- SteredDoyen
Tu fais l'expérience d'une vraie bande de chieurs cette année, dis donc... Ne t'inquiète pas, ça ira mieux pour la suite : tu sauras dès la rentrée ce que tu acceptes ou non
Quand tu dis qu'ils ont fait grève (refus de travailler, je suppose) :
1. Leur as-tu fait un retrait sur salaire ? (ah non pardon ^^)
2. As-tu pu recadrer les choses en tapant fort (avec le PP, le CPE ?) ?
Quand tu dis qu'ils ont fait grève (refus de travailler, je suppose) :
1. Leur as-tu fait un retrait sur salaire ? (ah non pardon ^^)
2. As-tu pu recadrer les choses en tapant fort (avec le PP, le CPE ?) ?
- LoubdalouExpert
Oui. Le PP m'a bien soutenue, il leur a expliqué en vie de classe pourquoi c'était déplacé et pourquoi j'avais raison, et ensuite ils m'ont présenté leurs excuses. Climat pourri dans la classe (passif lourd) donc le principal en a rajouté une couche. C'est une classe qui a déjà beaucoup de suivi avec la CPE, le PP et le CDE. Pfiouuuu Chaud les marrons pour le stagiaire !Stered a écrit:Tu fais l'expérience d'une vraie bande de chieurs cette année, dis donc... Ne t'inquiète pas, ça ira mieux pour la suite : tu sauras dès la rentrée ce que tu acceptes ou non
Quand tu dis qu'ils ont fait grève (refus de travailler, je suppose) :
1. Leur as-tu fait un retrait sur salaire ? (ah non pardon ^^)
2. As-tu pu recadrer les choses en tapant fort (avec le PP, le CPE ?) ?
- SteredDoyen
Oui, je vois que certaines habitudes ne changent pas dans certains bahuts : "ah, ça c'est une classe de m****, mais pas grave, on a un stagiaire !".
Certains CDE pourraient quand même, je ne sais... Réfléchir ?
Enfin, si au moins eux te soutiennent, c'est déjà ça Courage !
Certains CDE pourraient quand même, je ne sais... Réfléchir ?
Enfin, si au moins eux te soutiennent, c'est déjà ça Courage !
- LoubdalouExpert
Oui ! Par rapport à d'autres, j'ai du bol !Stered a écrit:Oui, je vois que certaines habitudes ne changent pas dans certains bahuts : "ah, ça c'est une classe de m****, mais pas grave, on a un stagiaire !".
Certains CDE pourraient quand même, je ne sais... Réfléchir ?
Enfin, si au moins eux te soutiennent, c'est déjà ça Courage !
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