Re: [Stagiaire] La sitation dans mes classes est catastrophique

Astartee a écrit:J'ai deux principes
-Quand ça va pas, il faut le dire et le marquer
-Quand ça va, il faut le dire et le marquer aussi!

Ça vaut bien des années de stage, ça ! Excellent principe. Pareil pour les notes. Quand c'est bien ou très bien, il faut noter très haut, jusqu'à 20, même si ce n'est pas parfait. Et quand c'est mauvais, il faut descendre jusqu'au 0. Certains stagiaires notent par scrupule entre 7 et 13-14, l'amplitude n'est pas assez importante pour inciter au travail.

c est vrai c est un peu ce que je faisais l année dernière.... Smile

Froggy a écrit:ça ne va pas mieux avec les élèves mais moralement je vais bien mieux: je prends du temps pour moi et les remarques blessantes des élèves ne me touchent plus.

Moi je trouve que c'est déjà ça : te sentir mieux moralement est quand même quelque chose de très positif parce que ce stage a tendance à nous détruire (moralement et physiquement) petit à petit et tout au long de l'année.

Pour tes classes, il est clair que c'est difficile de changer les choses maintenant... les règles sont à mettre en place en début d'année (je ne l'ai pas fait non plus, et chez moi aussi c'est plus ou moins le bordel !!). Je pense qu'il faut faire de notre mieux pour valider le stage, puis ensuite bien démarrer (niveau autorité) l'année prochaine, ne pas refaire les mêmes erreurs, et imposer les règles dès le début. Et si on redouble, tant pis... il faut bien travailler nos cours, pour en avoir un maximum de nickels l'année prochaine (qu'on soit titulaire ou stagiaire redoublant...). Comme ça on pourra mettre le paquet sur la gestion de classe. Je sais que mon erreur est là : j'ai privilégié les cours et la pédagogie au début de l'année (parce que ça me prenait beaucoup de temps, comme tout le monde ici...) et du coup je n'ai pas vu le début du bordel, je l'ai manqué ! Je n'ai pas "abandonné" comme toi (d'après ce que tu dis), mais les choses que je tente marchent au mieux à court terme.

Il faut te demander pourquoi tu as "abandonné" : parce que c'est trop difficile (et donc tu pourras retenter l'année prochaine dès le début de l'année), ou parce que tu comptes abandonner pour toujours... A te lire (depuis que tu écris) je pense que c'est surtout les difficultés que tu rencontres qui te font réagir ainsi (et je le comprends, crois-moi).

Bon courage

Et pour la validation de ton stage, c'est malheureux à dire mais il va falloir que tu écoutes leurs conseils (et fasses au moins semblant d'en suivre quelques uns). Il y a peut-être de bons conseils là-dedans. Je dis ça mais il faut savoir que le dernier conseil que j'ai eu est "je te conseille d'interdire à tes élèves de faire tout ce bruit pendant ton cours". J'ai essayé de le suivre, mais bizarrement, je ne sais pas comment m'y prendre !

Etant moi-même stagiaire, je n'ai pas assez d'expérience pour te donner de vrais conseils, mais sache que je comprends ce que tu veux dire quand tu parles de "laisser faire" !
Comme on te l'a déjà conseillé, je pense que tu devrais fixer à nouveau les règles progressivement.
Quant au fait qu'ils pensent ne rien apprendre dans ton cours, cela dépend de la matière mais tu pourrais leur donner une fiche de compétences à joindre pendant les devoirs, que tu remplirais. Ils sauraient où sont leurs points faibles.
Construis tes progressions avec un but précis, pour chaque séance, avec un bilan qui reprend les observations faites, et pour la progression entière, en posant une problématique.
Ne sachant pas ce que tu enseignes je me doute bien que c'est pas forcément évident, de plus, je tiens ces conseils et ces fiches de ma tutrice, je n'ai rien inventé... Mais ça marche. Il faut que tu leur donnes un cadre de travail, qu'ils sachent où ils vont.
Je te souhaite bon courage, et n'abandonne pas ! comme il a été dit plus haut, on est là pour apprendre, mais les conditions ne sont pas toujours idéales !

ben moi je compatis, je suis une grosse nulle incapable de réagir et de tenir quoi que ce soit, j en ai jusque là de ce boulot!

lalilala a écrit:ben moi je compatis, je suis une grosse nulle incapable de réagir et de tenir quoi que ce soit, j en ai jusque là de ce boulot!

Pourquoi vous dévalorisez-vous ainsi ?

parce que je suis une redoublante qui ne s améliore pas et qui est bonne pour le licenciement. Je n ai aucune autorité, c'est plus fort que moi visiblement...je suis fatigué à tous les niveaux là...mais pourquoi ai-je passé ce concours????

lalilala a écrit:parce que je suis une redoublante qui ne s améliore pas et qui est bonne pour le licenciement. Je n ai aucune autorité, c'est plus fort que moi visiblement...je suis fatigué à tous les niveaux là...mais pourquoi ai-je passé ce concours????

Dis-toi bien que les conditions d'enseignement sont absolument pourries, alors ne sois pas trop dure avec toi-même. On est tout seuls face à des fauves le plus souvent. Et énormément de facteurs que tu ne peux pas maîtriser font qu'on en est là: élèves au niveau lamentable, qui n'ont pas d'autre moyen pour se sentir exister que de se faire remarquer, administration souvent lâche ou indifférente, idéologie de "l'élève au centre" qui ruine l'autorité du prof... On est dans une sorte de piège. Et quand on y arrive, c'est aussi un petit miracle.

Il fut un temps où l'on n'avait pas besoin d'avoir une "autorité naturelle" digne d'un colonel d'infanterie pour pouvoir enseigner dans de bonnes conditions...

Mais comment garder un enthousiasme dans ces conditions ?
Franchement, quand l'année de stage se passe mal, qu'on sait qu'une fois titulaire on sera (de manière quasi certaine) en ZEP ou dans un bahut dont personne ne veut, qu'avec les conditions actuelles on risque d'être TZR pendant 20 ans, ou (c'est peut-être pire) bloqué dans un poste qui ne nous plaît pas, on le trouve où le plaisir d'enseigner ??...
Aujourd'hui, je ne suis pas énervée, ni catastrophée, mais juste déçue, blasée. Des élèves partent deux semaines parce qu'ils sont exclus ou qu'ils font des stages, puis ils reviennent et rien n'a changé. Et on ne peut pas les toucher parce qu'ils ont promis à l'administration qu'ils se tiendraient bien maintenant. D'autres ont les doigts cassés et ne peuvent pas écrire, et il se trouve que ce sont justement parmi les plus chiants de la classe : je fais quoi d'un élève qui ne peut pas écrire, quand on passe l'heure sur des exercices d'écriture ou qu'on fait une rédaction ?
Même les plus gentils et bons se déconcentrent et se dispersent, je suis toute seule avec mes textes et mes notions de grammaire, ils ont d'énormes lacunes, ils le savent, mais n'ont juste pas envie de progresser.
Je sers à quoi, moi, là-dedans ?
Je me suis sentie extrêmement impuissante aujourd'hui. Et j'ai honte de laisser mes classes dans cet état-là à mes remplaçantes (surtout l'étudiante).
Une année entière avec des classes qui ne nous respectent pas, c'est énorme. J'en viendrais presque à souhaiter d'office être TZR l'an prochain... mais en même temps c'est prendre le risque d'être dans l'instabilité à vie, donc ça me fait peur.
J'ai vraiment envie de tout laisser tomber, mais il y a quand même cette volonté en moi, cette conviction que j'ai envie de faire ce métier. C'est un cercle vicieux, j'en deviens folle à force de chercher une solution.
On l'a compris, ce n'est pas aujourd'hui que je vais poster quelque chose dans le topic "joies des stagiaires"...

Moi non plus lapetitemu! ^^

lapetitemu a écrit:Mais comment garder un enthousiasme dans ces conditions ?
Franchement, quand l'année de stage se passe mal, qu'on sait qu'une fois titulaire on sera (de manière quasi certaine) en ZEP ou dans un bahut dont personne ne veut, qu'avec les conditions actuelles on risque d'être TZR pendant 20 ans, ou (c'est peut-être pire) bloqué dans un poste qui ne nous plaît pas, on le trouve où le plaisir d'enseigner ??... j'étais en train de penser à ça ... je ne supporte plus d'être éloignée de mon conjoint, et pourtant, je ne suis pas près de revenir à Stras ....
Aujourd'hui, je ne suis pas énervée, ni catastrophée, mais juste déçue, blasée. Des élèves partent deux semaines parce qu'ils sont exclus ou qu'ils font des stages, puis ils reviennent et rien n'a changé. Et on ne peut pas les toucher parce qu'ils ont promis à l'administration qu'ils se tiendraient bien maintenant. D'autres ont les doigts cassés et ne peuvent pas écrire, et il se trouve que ce sont justement parmi les plus chiants de la classe : je fais quoi d'un élève qui ne peut pas écrire, quand on passe l'heure sur des exercices d'écriture ou qu'on fait une rédaction ? pas de réponse à ça, même constat.
Même les plus gentils et bons se déconcentrent et se dispersent, je suis toute seule avec mes textes et mes notions de grammaire, ils ont d'énormes lacunes, ils le savent, mais n'ont juste pas envie de progresser.
Je sers à quoi, moi, là-dedans ?
Je me suis sentie extrêmement impuissante aujourd'hui. Et j'ai honte de laisser mes classes dans cet état-là à mes remplaçantes (surtout l'étudiante).
Une année entière avec des classes qui ne nous respectent pas, c'est énorme. J'en viendrais presque à souhaiter d'office être TZR l'an prochain... mais en même temps c'est prendre le risque d'être dans l'instabilité à vie, donc ça me fait peur.
J'ai vraiment envie de tout laisser tomber, mais il y a quand même cette volonté en moi, cette conviction que j'ai envie de faire ce métier. C'est un cercle vicieux, j'en deviens folle à force de chercher une solution.
On l'a compris, ce n'est pas aujourd'hui que je vais poster quelque chose dans le topic "joies des stagiaires"...

lapetitemu a écrit:Mais comment garder un enthousiasme dans ces conditions ?
Franchement, quand l'année de stage se passe mal, qu'on sait qu'une fois titulaire on sera (de manière quasi certaine) en ZEP ou dans un bahut dont personne ne veut, qu'avec les conditions actuelles on risque d'être TZR pendant 20 ans, ou (c'est peut-être pire) bloqué dans un poste qui ne nous plaît pas, on le trouve où le plaisir d'enseigner ??...
Aujourd'hui, je ne suis pas énervée, ni catastrophée, mais juste déçue, blasée. Des élèves partent deux semaines parce qu'ils sont exclus ou qu'ils font des stages, puis ils reviennent et rien n'a changé. Et on ne peut pas les toucher parce qu'ils ont promis à l'administration qu'ils se tiendraient bien maintenant. D'autres ont les doigts cassés et ne peuvent pas écrire, et il se trouve que ce sont justement parmi les plus chiants de la classe : je fais quoi d'un élève qui ne peut pas écrire, quand on passe l'heure sur des exercices d'écriture ou qu'on fait une rédaction ?
Même les plus gentils et bons se déconcentrent et se dispersent, je suis toute seule avec mes textes et mes notions de grammaire, ils ont d'énormes lacunes, ils le savent, mais n'ont juste pas envie de progresser.
Je sers à quoi, moi, là-dedans ?

Je suis T1, TZR et je partage ton avis sur notre situation: TZR pendant 10 ans à faire des remplacements en ZEP/ en lycée pro/ dans une matière connexe, non merci. Ras le bol de jouer les gardiens de troupeau/chiens de berger en classe. Je suis aigrie alors que ça ne fait qu'un an et demi que j'enseigne... pardon que je fais de la garderie...

Al a écrit:

Je suis T1, TZR et je partage ton avis sur notre situation: TZR pendant 10 ans à faire des remplacements en ZEP/ en lycée pro/ dans une matière connexe, non merci. Ras le bol de jouer les gardiens de troupeau/chiens de berger en classe. Je suis aigrie alors que ça ne fait qu'un an et demi que j'enseigne... pardon que je fais de la garderie...

Voilà, c'est ça que je ressens, et qui me casse le plus le moral : le fait d'être déjà aigrie au bout de même pas une année de carrière. L'impression d'avoir fait le tour de la question, et d'être face à un mur, à me dire qu'il n'y a plus de solutions pour que ça s'améliore.

Aujourd'hui un élève gentil m'a dit "il faudrait que vous vous imposiez davantage".
Elève qui "m'apprend" mon boulot.
Stage de m....

on m'a fait le coup aussi tourte...paraît que je gueule pas assez et que je suis pas assez méchante...

Voilà c'était ce qui était sous-entendu... Que faire hein ? ça s'est arrangé ? mdr mais quel stage de m.... !!! déjà que je me sens NULLE, en plus un élève GENTIL me le dit !!!!!

ah ah bienvenue au club, je l'ai déjà entendu de la part d'un élève, ça fait bizarre...

Moi aussi, une élève qui m'a dit "madame vous devez les punir parce qu'on peut pas travailler nous".
J'aurais pu l'étrangler. Tu crois que j'essaie de faire quoi ???? Tu la veux ma place, pour gérer les ptits c*ns qui sont autour de toi, hein ?

Kroko a écrit:Moi aussi, une élève qui m'a dit "madame vous devez les punir parce qu'on peut pas travailler nous".
J'aurais pu l'étrangler. Tu crois que j'essaie de faire quoi ???? Tu la veux ma place, pour gérer les ptits c*ns qui sont autour de toi, hein ?

Même si c'est dur à entendre je pense que ça part d'un bon sentiment. Wink

Cela montre bien surtout que les élèves attendent fermeté du professeur et punition si besoin. L'élève réclame de l'autorité.

Tu verras, ça viendra ; comme le dit le proverbe, "c'est en forgeant que l'on devient forgeron"

Bon, je ne laisserais pas un novice ferrer mes chevaux si le maître n'est pas là... Rolling Eyes

Courage !

Mon élève me l'a dit très gentiment ! et ça partait d'un bon sentiment j'en suis convaincue !!
Mais quand un élève sort ça en classe, devant ceux qui font du bruit, comment réagir ? mon peu de crédibilité s'est envolé d'un coup là !
Comment faire après ça, pour "réparer" ?

Et bien sois très méchante avec les emmerdeurs...

ça fait pas un peu "flag" ?
J'en ai profité pour dire aux autres qu'ils gênaient ceux qui veulent travailler, et j'ai changé de place des élèves. Ensuite ça s'est calmé, mais c'est reparti en bazar pendant les 5 dernières minutes (c'est peu...). Donc il faudra que je réagisse la fois prochaine...

tourte a écrit:ça fait pas un peu "flag" ?

[Stagiaire] La sitation dans mes classes est catastrophique - Page 2 52353

que veux-tu dire ?

ysabel a écrit:

tourte a écrit:ça fait pas un peu "flag" ?

que veux-tu dire ?

Je veux dire par là que je me demande si ça fait pas un peu ridicule de "réagir" quand un élève vient de dire que je ne sais pas m'imposer... ça fait un peu comme si je ne l'avais pas remarqué, et tout à coup, grâce à cette remarque pertinente je sanctionne les emmerdeurs plus méchamment que d'habitude. Cela montre que sa remarque m'a vexée.
Mais je ne vois pas quoi faire d'autre de toute façon...