Comment commencer la séquence poésie en 5e ?

Ne te sens pas agressée ClairLaure. Le but du Scoobygang qui s'exprime ici n'est pas de te tomber dessus, je t'assure. Il se trouve que ça fait un moment que certains d'entre nous sont sur ce forum et ont développé des vues assez proches, et assez opposées à ce qu'on leur a enseigné en IUFM. Il est normal que nous nous exprimions sur ce genre de sujet. Parfois, nous y allons un peu fort, à cause sans doute de l'impression que l'on a d'être un peu seul à faire comme nous. Si nous faisons régner la terreur ici (et encore, il faudrait compter tous ceux qui ne participent pas et pensent différemment, ceux qui nous contredisent mais qui ne sont pas là ce soir, et nos propres divergences internes), c'est aussi parce qu'à l'extérieur, la plupart des collègues font (sinon pensent) comme toi.

Merci aussi doctor who pour cette sorte de mea culpa.

Moi, j'ai tendance à fuir ces séances où l'on est censé faire "émerger les représentations" des élèves. Il y a un idéologie derrière ces pratiques (grosso modo, la sociologie de Bourdieu, même s'il n'aurait pas forcément cautionné tout ce qu'on lui fait dire), et je n'y adhère pas.

clairlaure a écrit:Merci, je me sens un peu comprise.
Vive les jeunes!!!!

Je crois que Céléborn, Provence, Audrey et moi avons tous la trentaine. Devons-nous nous sentir dinosauresques ?
Ramener cette discussion à une querelle des anciens et des modernes, c'est n'avoir pas compris nos propos.
Notre génrération, comme la tienne, a été élevée à la moulinette IUFM, "il faut partir des représentations des élèves", "faire ludique", "différent" (de quoi ?), etc. C'est ce que nous ont seriné... nos aînés et formateurs. Notre révolte de jeunes (pardon, j'ose à peine) a précisément consisté à nous débarrasser d'un discours que nous jugions creux et artificiel pour tenter quelque chose de ... différent de la pédagoie unique prônée par les IUFM.

Un peu de perspective historique ne nuit jamais à la jeunesse...

V.Marchais a écrit:

clairlaure a écrit:Merci, je me sens un peu comprise.
Vive les jeunes!!!!

Je crois que Céléborn, Provence, Audrey et moi avons tous la trentaine. Devons-nous nous sentir dinosauresques ?Ramener cette discussion à une querelle des anciens et des modernes, c'est n'avoir pas compris nos propos.
Notre génrération, comme la tienne, a été élevée à la moulinette IUFM, "il faut partir des représentations des élèves", "faire ludique", "différent" (de quoi ?), etc. C'est ce que nous ont seriné... nos aînés et formateurs. Notre révolte de jeunes (pardon, j'ose à peine) a précisément consisté à nous débarrasser d'un discours que nous jugions creux et artificiel pour tenter quelque chose de ... différent de la pédagoie unique prônée par les IUFM.

Un peu de perspective historique ne nuit jamais à la jeunesse...

C'était pour vous embêter un peu , j'ai le droit de me moquer un peu de vous moi aussi, non?
50/50

V.Marchais a écrit:

Celeborn a écrit:ALors pour revenir au sujet de départ, comme introduction au chapitre sur la poésie, je fais un cours de versification. Un bon gros cours de versification. Et c'est bien utile !

Ex nihilo ? Un petit texte d'abord, tout de même, pour donner chair à ton propos, non ?

J'ai un poème d'appui pour le cours, type "sonnet bien connu" ("Heureux qui comme Ulysse…", "Comme on voit sur la branche…"). On parle évidemment du sens du poème, mais, j'avoue, je l'instrumentalise un peu

Sinon, Véronique, je ne fais pas encore partie du gang des trentenaires ! Non mais !!!

Diantre...
y a des discours qui m'effraient. Vraiment.

Et d'autres qui me donnent carrément envie de faire craquer mon t-shirt et montrer mes biscotos verts.

Nous traiter de vieux... purée...on en est à ce niveau-là d'argumentation et de débat?

clairlaure a écrit:

V.Marchais a écrit:

clairlaure a écrit:Merci, je me sens un peu comprise.
Vive les jeunes!!!!

Je crois que Céléborn, Provence, Audrey et moi avons tous la trentaine. Devons-nous nous sentir dinosauresques ?Ramener cette discussion à une querelle des anciens et des modernes, c'est n'avoir pas compris nos propos.
Notre génrération, comme la tienne, a été élevée à la moulinette IUFM, "il faut partir des représentations des élèves", "faire ludique", "différent" (de quoi ?), etc. C'est ce que nous ont seriné... nos aînés et formateurs. Notre révolte de jeunes (pardon, j'ose à peine) a précisément consisté à nous débarrasser d'un discours que nous jugions creux et artificiel pour tenter quelque chose de ... différent de la pédagoie unique prônée par les IUFM.

Un peu de perspective historique ne nuit jamais à la jeunesse...

C'était pour vous embêter un peu , j'ai le droit de me moquer un peu de vous moi aussi, non?
50/50

Où as-tu vu que nous nous moquions de toi? Je ne l'ai pas fait.
Mais là, soudainement, je me sens effectivement bien plus âgée que toi. Et oui, il y a de l'implicite là-dedans...

"il y a de l'implicite là-dedans..."
Merci de me le préciser, j'ai vraiment besoin d'une vraie prof pour m'améliorer (il y a de l'ironie là-dedans....)

Bref, on ne vas tomber dans ça, désolée d'avoir commencer. Mais moi aussi j'ai été un peu en colère contre vous qui n'avez pas cherché à comprendre réellement ce que je faisais et qui avez immédiatement critiqué.
On verra à la prochaine discussion, on se rattrapera.

Allez, allez, je suis sûr qu'on peut arriver à discuter ensemble, avec clairlaure. De toute manière, on est habitué les uns et les autres à entendre des choses bien pire (moi, une de mes collègues de lettres a expliqué en salle des profs que je n'enseignais "pas comme il faut"), alors pour une fois qu'on a quelqu'un qui ne s'effarouche pas et qui accepte le combat alors qu'elle est en infériorité numérique, on ne va quand même pas la faire fuir !

En parlant de mon tuteur aujourd'hui à la retraite (et pas passé par l'iufm ! et très critique sur beaucoup de points de "l'enseignement iufm") je voulais justement sortir un peu de ces idées (les tenants de l'iufm, les autres, les questions d'âge...c'est un peu risqué comme classification ). Je pense que c'est surtout une question d'envie, de pratique.

Je ne me sens pas prisonnière d'une pensée iufm (personnellement si la plupart des sortants de l'iufm sont "heurtés", cela m'a glissé dessus), mais quand quelque chose me plait, je le fais. J'ai pris ce que je jugeais intéressant, oublié le reste. Partir des représentations des élèves ça a du bon (ça reste mon avis, et moi-même élève, ou étudiante, ou aujourd'hui, j'aime qu'on me pose un problème), les confronter "avec violence et brutalité" à un texte littéraire c'est pour moi également nécessaire !
Dans ma pratique, je varie, et je fais l'un et l'autre... Et je n'ai pas envie de trancher !

heu j'ai fait une énorme erreur de grammaire dans le message précédent.

clairlaure a écrit:heu j'ai fait une énorme erreur de grammaire dans le message précédent.

Le bouton "éditer" est ton ami !

Tu peux éditer tes messages, Clairlaure, en cliquant sur le bouton "éditer" en haut à droite, dans le coin de ton message...

Keiko, tu résumes mieux que moi ma pensée.
De toute façon c'est la raison pour laquelle je pense qu'il est positif pour les élèves de changer chaque année de professeur.Chaque prof a sa vision, son "idéologie", ses propres théories de l'enseignement.
Autant de profs différents que d'élèves. La formation de nos élèves n'en sera que plus complète.

Audrey a écrit:Tu peux éditer tes messages, Clairlaure, en cliquant sur le bouton "éditer" en haut à droite, dans le coin de ton message...

Je n'ai pas de bouton en haut à droite de mes messages

ah si, pardon!

Je suis pour la diversité de vision et d'approche. Mais, et il y a un mais, je pense que certaines façons de faire sont meilleures. A bas le relativisme.

Et le mot d'ordre de "varier les approches", je pense qu'il faut s'en méfier. La diversité est nécessaire en tout, certes, mais pas de façon anarchique ("Tiens, et si je changeais ?", "Je fais ça, c'est pas top, mais ça change, au moins.")

Et le mot d'ordre de "varier les approches", je pense qu'il faut s'en méfier. La diversité est nécessaire en tout, certes, mais pas de façon anarchique ("Tiens, et si je changeais ?", "Je fais ça, c'est pas top, mais ça change, au moins.")[/quote]

Bien sûr. Quand je dis "varier les approches", il faut entendre "à chaque nouvelle séquence, choisir l'approche qui conviendra le mieux". Cette approche peut être un texte comme autre chose.

clairlaure a écrit:
Et le mot d'ordre de "varier les approches", je pense qu'il faut s'en méfier. La diversité est nécessaire en tout, certes, mais pas de façon anarchique ("Tiens, et si je changeais ?", "Je fais ça, c'est pas top, mais ça change, au moins.")

Bien sûr. Quand je dis "varier les approches", il faut entendre "à chaque nouvelle séquence, choisir l'approche qui conviendra le mieux". Cette approche peut être un texte comme autre chose.[/quote]

Ah, ça je suis d'accord. Mais ça ne veut pas forcément dire qu'il faille transformer à chaque fois notre manière de faire cours. Moi, mes cours, c'est 90 fois sur 100 une conversation avec les élèves entrecoupée d'explication, de questions-réponses, d'exercice et d'expression écrite. Pas original pour deux sous, mais très varié en soi.

Moi, mes cours, c'est 90 fois sur 100 une conversation avec les élèves entrecoupée d'explication, de questions-réponses, d'exercice et d'expression écrite. Pas original pour deux sous, mais très varié en soi. [/quote]

Mais moi c'est pareil. Sauf en plus quelques projets un peu originaux pour motiver.

Mais je ne comprends vraiment pas cette nécessité de "l'approche"...tu dis qu'elle peut être un texte? un texte pour approcher un texte? Et pourquoi pas un autre texte pour approcher le texte qui sert à approcher le texte..?

La seule approche qui tienne pour un texte, c'est de le lire!

Que cherches-tu réellement avec ces "approches"? C'est ça la vraie question!

Je ne me situe pas par rapport à des mots d'ordre ni par rapport à des modes...
Et je ne crois pas qu'il s'agisse de relativisme.
Il s'agit plutôt de fonctionner selon son objectif vis-à-vis des élèves, et à mon sens, si l'on en revient au sujet et aux pistes d'introduction données, l'objectif "faire réfléchir les élèves sur leurs représentations de la poésie" n'est pas un faux objectif.

keiko a écrit: l'objectif "faire réfléchir les élèves sur leurs représentations de la poésie" n'est pas un faux objectif.

Mais il me paraît moins pertinent quand même que l'objectif "apprendre aux élèves ce qu'est la poésie". J'ai 4h/semaine dans mes classes, moi : j'ai pas le temps de faire du constructivisme…

Audrey a écrit:Mais je ne comprends vraiment pas cette nécessité de "l'approche"...tu dis qu'elle peut être un texte? un texte pour approcher un texte? Et pourquoi pas un autre texte pour approcher le texte qui sert à approcher le texte..?

La seule approche qui tienne pour un texte, c'est de le lire!

Que cherches-tu réellement avec ces "approches"? C'est ça la vraie question!

Je vais te donner un exemple de ce que je pourrais faire sur la poésie comme approche. (Aves des troisièmes).
Ca ne te plaira sûrement pas, mais bon....

Braimstorming, j'écris au tableau ce qu'ils pensent être de la poésie. Bien sûr on connait déjà leurs réponse.
Et puis approche par les textes, je leur donne 4 textes: un calligramme bien déroutant, un texte avec de nombreux jeux de mots, un poème en prose court..... Et je leur dit: "Vous voyez, ça aussi c'est de la poésie"
Et là on se sert de leur première def et de leur redécouverte des autres textes pour créer une vraie def de la poésie.
Et seulement après j'attaquerai une vraie étude de poème.