Enthousiasme.

Nico Robin a peut-être eu de l'expérience avant d'être titulaire

John a écrit:Nico Robin n'a pas beaucoup d'expérience en tant que titulaire, mais elle a lu beaucoup de livres de pédagogie et gestion de classe.

il y en a des comme ça, des aveuglés, des fanatiques, bref, de futurs IPR. C'est comme ça qu'on continue de creuser.

John a écrit:Nico Robin a peut-être eu de l'expérience avant d'être titulaire

je crois avoir compris qu'elle a été contractuelle avant.

la foi du converti!

lalilala a écrit:je sais même pas qui c'est honnêtement...

La soeur de Gerard, le présentateur de Thalassa et un homme amphibie, réfugié sous l'eau depuis longtemps pour mettre des 20 aux huîtres en attendant que ça se calme à la surface...

:lol!: :lol!:

marquisedemerteuil a écrit:

John a écrit:Nico Robin a peut-être eu de l'expérience avant d'être titulaire

je crois avoir compris qu'elle a été contractuelle avant.

Justement, elle doit avoir fait (à moins d'avoir eu de la chance) plusieurs établissements et compris que ça dépend de l'établissement où on se trouve...Franchement, même qd ça se passe bien, ça prend un temps de préparer des cours...alors tous les stagiaires, en ZEP, comme moi quand j'ai commencé, je me dis qu'ils doivent bien souffrir pour certains...

Et non, tous les tuteurs ne sont pas super : j'en ai eu trois qd j'étais contractuelle, à Lille, ils avaient décrété qu'on y avait droit, sauf q c'était une vraie plaie ! Deux sur les trois étaient désagréables, moins au fait que moi des programmes. Je me coltinais souvent les pires classes, je me prenais des leçons sur ces classes et j'allais observer ma tutrice qui avait l'une des meilleurs classes du bahut... Cherchez l'erreur.

Philippe Pernoud, Comment enseigner aux carpes ? (2000)
Philippe Pernoud, Le thon, c'est bon. (2001)
Philippe Pernoud, Pédagogie différenciée à l'usage du merlou. (2003)
Philippe Pernoud, Entretiens avec Philippe Meirieu. (2003)
Philippe Pernoud, Entretiens avec Philippe Meirieu, tome 2. (2004)
Philippe Pernoud, Didactique pour petites crevettes. (2004)

Stagiaire LM, avec deux tutrices, (dont une qui était stagiaire il y a deux ans mais qui est très "pro") deux niveaux, une CDE qui me soutient, des collègues super sympas, un établissement à 20 minutes de la ville que je demandais...

et, comme tout le monde: peu de formation, une grande messe fin août, une arrivée et un emménagement en catastrophe, des cours qui se passent bien, d'autres moins, un 'tuilage' à faire à un M2 alors que je ne suis moi-même pas formée, des larmes une fois en salle des profs, des projets à monter, des cours à construire, de l'aide de ci de là, des sourires, des parents remontés comme des pendules, d'autres compatissants, des réunions, des syndicats, des mutations...

et pourtant, l'envie est là, le besoin de rester digne au milieu de tout ça.

Pas lu une ligne des pédagogues cités, lu d'autres choses, certaines "techniques", d'autres pour le plaisir...

Globalement OUI, ça se passe bien, mais je ne le crie pas sur tous les toits Nico Robin. Je vous souhaite de ne jamais être en difficulté.

Parce que la roue tourne, il paraît. Pour défendre son métier, il faut au moins "faire ses armes" correctement, pour reprendre avec humour la situation de Bordeaux récemment.

A bon entendeur.

Quel est le but de votre intervention Nico Robin?

nico robin a écrit:Merci si certains d'entre vous continuent à penser que tous les stagiaires sans exception vivent l'enfer parce que c'est votre cas, je me permets quand même encore d'intervenir.

Lille : une tentative de suicide dans mon académie, un autre jeune collègue qui ne reprendra pas à la rentrée tant on lui a fait vivre l'enfer (pourtant son père est lui même prof), des arrêts maladie qui se multiplient, beaucoup de stagiaires qui se taisent (quelques uns suivis par la presse en août ne veulent plus que leur nom soit donné pendant les reportages par peur de représailles)

nico robin a écrit:Mon stagiaire éprouve des difficultés de gestion de classe avec une classe en particulier. Après des conseils (tirés de livres de gestion de classe, de ma formation lorsque j'étais stagiaire en 2008 et de mon expérience personnelle), je l'ai incité à aller voir la prof principale de cette classe. Ne le faisant pas, je suis allée la voir et lui ai demandé si mon stagiaire pouvait venir la voir en cours. Il a ainsi pu assister à l'un de ses cours avec comme consigne d'observer la gestion de classe et comment notre collègue occupe l'espace.

stagiaire en 2008 et tu as déjà un stagiaire .... Personnellement, je n'aurais pas eu cette ... prétention, le terme n'est peut-être pas bien choisi, mais je pense que je n'avais pas de leçon à donner 2 ans après mon année de stage, mais encore beaucoup à apprendre

nico robin a écrit:Dans mon établissement, nous avons 6 stagiaires : 3 ont eu leur concours en interne, ils enseignent depuis de nombreuses années. Les trois autres ont eu leur concours en externe : l'un est jeune, les deux autres ont plus de 30 ans, ils ont travaillé une dizaine d'années dans le secteur privé.

Ils ne vivent pas l'enfer que vous décrivez. Cinq d'entre eux sont ravis de leur sort, même si cette année leur demande beaucoup de travail et si tout n'est pas parfait ou merveilleux.

C'est sûr qu'avoir travaillé dans le privé ça arme face à 30 ou 35 élèves, ça permet de savoir comment monter une heure de cours, faire une évaluation ...
Je pense que les 5 auraient été encore plus ravis de n'avoir que 6 h à effectuer pour pouvoir avoir vraiment du recul par rapport à ce qu'ils font (lors du débat sur France 2 avec Juillard et Juillard bis, un jeune agrégé d'HG disait qu'il ne savait même pas dire s'il avait fait ou non un bon cours, il est simplement dans l'urgence)

nico robin a écrit:Quand je dis que la gestion de classe est facilitée lorsqu'on a une vie privée dans laquelle on peut se ressourcer, ce n'est pas une citation de la bible ou de van hamme,

Merci de ne pas confondre Van Damme et Van Hamme !!!!

nico robin a écrit:mais de tous les livres de gestion de classe (Blin, ....).

Tous ? Tu étais stagiaire en 2008 et tu les as tous lus ?

Va falloir que je m'y mette : après 17 ans, jamais lu un

nico robin a écrit:Regardez autour de vous vos collègues : celle qui se fait insulter par son mari, n'arrive pas forcément en cours pleine d'entrain et de confiance en elle pour gérer ses classes !

Ben non, elle peut se venger par procuration et faire souffrir ses têtes blondes

nico robin a écrit:Quand je dis que les formations sont enrichissantes, qui peut prétendre que les travaux de la Garanderie, d'Antibi, Alice Miller, Perrenoud, ... sont inutiles ?

Ben, je ne les ai pas lus (et je n'ai pas l'intention de le faire, je préfère des ouvrages disciplinaires)

nico robin a écrit:Pour ceux qui n'auraient pas bien compris tout ce que j'écris, je précise que je dis que la situation de stagiaire n'est pas infernale pour tous stagiaires et je dis que pour des jeunes collègues tout jeunes, sans expérience, être stagiaire est difficile, très difficile. Mais on ne peut pas généraliser à tous les stagiaires. C'est une question d'honnêteté intellectuelle.

sauf que dans l'enseignement général et technologique, les stagiaires sans expérience préalable d'enseignement sont très majoritaires (et ceux qui ont été vacataires n'ont pas été formés)

minnie a écrit:Quel est le but de votre intervention Nico Robin?

De remonter le moral des troupes, de dire qu'être stagiaire c'est magnifique, qu'être prof, c'est faire le plus beau métier du monde... Vous vivez dans un monde négatif et vous faites que critiquer bande de rabat-joie.
*ceci dit avec ironie, pour éviter tout malentendu*

Kroko a écrit:Et de plus en plus souvent maintenant, les autres stagiaires qui disaient au début que tout allait bien osent maintenant dire qu'ils sont en galère. Je parle de ceux qui se retrouvent professeur référent en SEGPA, sans aucune formation.

Même impression à la permanence du SNES : depuis la tenue des réunions parents profs et des premiers conseils de classe, on a un afflux de messages et d'appels de stagiaires qui reconnaissent être en difficulté

Lornet a écrit:Philippe Pernoud, Comment enseigner aux carpes ? (2000)
Philippe Pernoud, Le thon, c'est bon. (2001)
Philippe Pernoud, Pédagogie différenciée à l'usage du merlou. (2003)
Philippe Pernoud, Entretiens avec Philippe Meirieu. (2003)
Philippe Pernoud, Entretiens avec Philippe Meirieu, tome 2. (2004)
Philippe Pernoud, Didactique pour petites crevettes. (2004)

J'ai cru que c'était une vraie biblio

moi aussi :lol:

pourtant le comment enseigner aux carpes sonne très juste à mes oreilles.

John a écrit:

je dis que pour des jeunes collègues tout jeunes, sans expérience, être stagiaire est difficile, très difficile. Mais on ne peut pas généraliser à tous les stagiaires. C'est une question d'honnêteté intellectuelle.

Mais je ne vois pas en quoi l'absence de difficulté pour les uns modèrerait la difficulté ressentie par les autres

Moi ce que je vois c'est que la formation est bien... pour ceux qui n'en ont pas besoin !!! Être jeune et sans expérience, ça ne me paraît pas être scandaleux quand on commence un métier !

Par ailleurs, beaucoup de stagiaires préfèrent taire leurs difficultés de peur de ne pas être titularisés, ce phénomène est probablement accentué cette année où un stagiaire n'a pas forcément l'occasion d'en rencontrer d'autres pour savoir qu'il n'est pas le seul à avoir ces difficultés. Moi si j'avais Nico Robin comme tutrice, je ne lui confierais pas mes états d'âme !

Kroko a écrit:pourtant le comment enseigner aux carpes sonne très juste à mes oreilles.

et aux ânes et aux gorilles, ça existe? j'attends la sortie de ces livres avec impatience!

lene75 a écrit:beaucoup de stagiaires préfèrent taire leurs difficultés de peur de ne pas être titularisés,

+1
J'avais des problèmes avec une classe (sur 3) l'an dernier, les mêmes problèmes que d'autres collègues plus expérimentés. J'en ai parlé, à ma tutrice et au CPE. Et j'ai la réflexion du CDE qui me dit que dans telle case de l'appréciation qu'il devait me faire, il allait mettre "assez bien" parce que je n'arrivais pas à gérer cette classe... D'une, je la gérais malgré tout, de deux, je n'étais pas la seule à me plaindre de ces élèves. Ca ne m'a pas empêcher d'être validée, mais j'étais assez dégoutée... (Je précise que je validais le CAER)

lene75 a écrit:Par ailleurs, beaucoup de stagiaires préfèrent taire leurs difficultés de peur de ne pas être titularisés, ce phénomène est probablement accentué cette année où un stagiaire n'a pas forcément l'occasion d'en rencontrer d'autres pour savoir qu'il n'est pas le seul à avoir ces difficultés. Moi si j'avais Nico Robin comme tutrice, je ne lui confierais pas mes états d'âme !

+1000

Je suis tout sourire devant ma tutrice, mais globalement quand elle me pose des questions, je lui dis que "ça va" ou au pire que "ça va de mieux en mieux" (au début de l'année, j'ai manqué de présence d'esprit et je me suis ouverte à elle sur mes difficultés... non seulement elle ne m'a pas aidé mais en plus ce sont maintenant des choses qu'elle me reproche).

(et +1000 aussi avec Celeborn)

Ethelinda a écrit:

lene75 a écrit:Par ailleurs, beaucoup de stagiaires préfèrent taire leurs difficultés de peur de ne pas être titularisés, ce phénomène est probablement accentué cette année où un stagiaire n'a pas forcément l'occasion d'en rencontrer d'autres pour savoir qu'il n'est pas le seul à avoir ces difficultés. Moi si j'avais Nico Robin comme tutrice, je ne lui confierais pas mes états d'âme !

+1000

Je suis tout sourire devant ma tutrice, mais globalement quand elle me pose des questions, je lui dis que "ça va" ou au pire que "ça va de mieux en mieux" (au début de l'année, j'ai manqué de présence d'esprit et je me suis ouverte à elle sur mes difficultés... non seulement elle ne m'a pas aidé mais en plus ce sont maintenant des choses qu'elle me reproche).

(et +1000 aussi avec Celeborn)

ça c'est vraiment génial, mais quelle humanité ces tuteurs !

pareil avec la mienne l année dernière...une fois j ai voulu lui dire que j allais pas bien et elle m a dit "tu te cherches des excuses"... sympa.... elle m a jamais demandé comment j allais réellement, si j arrivais à voir mon copain par exemple de temps en temps, enfin des trucs de la vie, des trucs dont je parlais avec les autres collègues, et elle par contre elle me saoulait avec ses deux morveuses qui avaient toujours un pet de travers....

Après tous les tuteurs ne sont pas comme ça et heureusement...celle que j ai cette année est super sympa par contre, très "maternelle" je trouve

L'année de stage.... mdr pour moi, c'était il y a 15 ans dans un lycée zone sensible et aux 4000 pour le collège. Pffff, une année sympa pour la rencontre avec les autres stagiaires mais aussi une année humiliante et infantilisante avec cette décision de nous titulariser ou pas. Tutrice à moitié dingue, formateurs satisfaits de leur sort nous racontant des banalités à 1000 bornes de ce que nous vivions. Pour le mémoire de fin d'année, j'ai tout inventé pour les flatter (genre le stagiaire modèle pédagogo) et ils m'ont félicité ! Je plains de tout cœur les nouveaux stagiaires. Dans mon bahut, il n'y en a pas ! C'est un mystère, on est pourtant l'un des meilleurs établissements du département et ils auraient pu être tranquilles (enfin pas trop, les gamins des belles banlieues sont souvent des monchérimoncoeur mal élevés)

Nico, ce n'est pas dans les bouquins des """"spécialistes""""" que tu trouveras des réponses quand tu seras confronté à des situations qui te mettront par terre. Le propre de ce métier aujourd'hui est son instabilité chronique qui peut nous déstabiliser complétement à tout moment. J'espère que tu ne vivras pas ça dans ta carrière.

On voit où en sont les rectorats pour nommer tuteur un prof titulaire depuis peu...

Celeborn a écrit:

nico robin a écrit:
Quand je dis que les formations sont enrichissantes, qui peut prétendre que les travaux de la Garanderie, d'Antibi, Alice Miller, Perrenoud, ... sont inutiles ?

Moi, je peux.

Et moi donc


Mais revenons à l'essentiel :

Personne n'a écrit ici que TOUS les stagiaires SANS EXCEPTION vivaient l'enfer. C'est vous qui avez envie de l'entendre, là, pour le coup.

Il se trouve ensuite que des stagiaires qui connaissent de gigantesques difficultés DUES à la réforme mise en place (que ce soit lié à leur tuteur, à leurs formations ou à leur absence de formations, à l'établissement dans lequel on les a mis (quand il n'y en a pas 2…), aux classes qu'on leur a confiées, etc.) sont sur ce forum. Et je continue d'affirmer que votre message appelant à l' "enthousiasme" et fondé uniquement sur votre expérience personnelle d'une situation spécifique est profondément maladroit, pour le moins. Leur écrire que cette année est "tellement enrichissante" quand certains de nos membres sont en dépression nerveuse, que c'est "une grande chance de pouvoir suivre des formations" quand on les a quasiment toutes supprimées et que celles qui restent ne brillent pas toujours par leur pertinence — vous le reconnaissez vous-même —, ou bien encore qu'une des clés est d'avoir "une vie stable, harmonieuse et sécure", ce qui est à mi-chemin entre la lapalissade et l'injonction impossible à suivre ("oh ! je suis stagiaire ! vite vite ! je me construis une vie stable, harmonieuse et sécure !"), ce n'est pas de l'honnêteté intellectuelle, c'est de la provocation. Et il ne faut pas s'étonner de la déferlante de réponses qui s'en est suivie. Quand autant de personnes se scandalisent, c'est peut-être qu'il y a matière à se scandaliser, nico robin.

Bien dit Celeborn