Caroline Brizard interprète les résultats de Pisa 2010

Le Nouvel Obs, n°2405, page 100, nous livre les dernières analyses de Caroline Brizard suite à Pisa 2010. Voici quelques citations qui résument l'essentiel de l'article :

"Les élèves en difficulté sont plus nombreux qu'il y a dix ans, ce qui signe une certaine faillite du système. [...] De quelles recettes la France pourrait-elle s'inspirer ?"

1) Shanghaï : la crème des professeurs dans les collèges difficiles.
"La ville-monde est la n°1. [...] La clé de cette exceptionnelle réussite ? Détecter les écoles les plus en difficulté, et y affecter les meilleurs chefs d'établissement et les meilleurs enseignants."

2) Corée du Sud : pas de fixette sur la grammaire.
"Elle est deuxième. [...] Comme le recommande Pisa, les élèves sont invités à plus travailler l'utilisation des textes qu'à maîtriser les règles de grammaire. [...] En sciences, le gouvernement coréen [...] a développé un enseignement fondé sur l'expérimentation et le questionnement. Une majorité de jeunes Coréens suit des cours du soir payants, et l'Etat finance les élèves défavorisés. Les évaluations nationales sont renforcées. L'entrée à l'université est désormais conditionnée à la réussite d'un examen, ce qui est une incitation supplémentaire à bachoter. Mais cette pression scolaire a un revers : [...] les jeunes coréens souffrent d'un mal-être. "

3) Pologne : collège unique jusqu'à 14 ans.
"Les filières d'orientation précoce ont disparu au profit d'un collège unique jusqu'à 14 ans. L'Etat n'a pas lésiné sur les moyens offerts à ces nouvelles structures : livres, ordinateurs... et professeurs bien formés. Beaucoup de petites écoles ont été fermées. [...] Le ministère de l'éducation a adopté le principe d'un socle de connaissances, et délégué aux écoles et aux professeurs le soin d'adapter les programmes en fonction de leur public."

4) Allemagne : priorité aux enfants d'immigrés
"Les enfants d'immigrés [...] ont reçu un apprentissage systématique de l'allemand. Exit [...] les cours qui s'arrêtent à 13h. Pour aider les élèves à la peine, la journée scolaire est rallongée de 2 ou 3 heures."

5) Portugal : mobilisation pour les plus pauvres
"Le gouvernement décide de miser sur la réussite des élèves défavorisés. Il finance l'achat de matériel scolaire, d'ordinateurs, de livres, il paie la cantine, les cours d'anglais et les activités extra-scolaires. Les redoublements diminuent de moitié. L'âge de la scolarité obligatoire est repoussé à 14 ans. Comme en Pologne, les écoles, les professeurs et les élèves sont régulièrement évalués. [...] 78000 professeurs sont sommés de reprendre une formation."

6) Turquie : investisseurs privés
"Pragmatique, la Turquie n'a pas hésité à faire appel aux investisseurs privés pour financer des classes, en échange de réduction fiscales."