Prof doc : Quid du CDI ?

helrip a écrit:
Pardon, question bête, mais concrètement, elles consistent en quoi réellement ces missions ? (à part éveiller les élèves à la lecture et à la culture, éduquer à la recherche documentaire et fournir les docs pour les différents exposés/projets) ?

- former les élèves à la recherche documentaire y compris sur le net (en séance en classe et aussi en individuel)
- gérer les documents (les choisir, les indexer dans bcdi, assurer le prêt/le retour, dépouiller les revues....): et ça prend un temps fou
- assurer l'ouverture culturelle de l'établissement (milles projets, expo, partenariats locaux)
- conseiller technique du chef d'établissement


Et bien sûr il faut participer à tout: le socle commun, l'option histoire des arts, les idd, les projets avec l'infirmière, la cop, la cpe, la médiathèque locale, s'occuper des séries de français, des différents projets lecture ou projets éducatifs...
Et par ailleurs tu n'es pas là pour "fournir les docs" mais pour apprendre aux élèves à les trouver eux-mêmes (ce qui suppose que tu aies anticipé les demandes pour avoir un minimum de choses quand des élèves débarquent à l'improviste pour faire une recherche documentaire sur la trottinette électrique ou le nombre d'or et tout cela avec un budget qui varie de "zéro" à "4000 euros"...quand j'ai commencé il n'y avait aucun budget, pas d'ordi en état de marche, ni de téléphone, ni de bcdi bien sûr....ni même de meuble pour ranger les revues (j'avais quémandé chez Lidl des cartons présentoirs que j'avais repeints pendant les vacances...)

Non non les fouteurs de merde viennent aussi...surtout quand personne n'en veut et que les surveillantes déclarent que "la perm est fermée on a des choses à faire"...et cela varie beaucoup suivant les établissements mais bon en collège les fouteurs de merde viennent c'est sûr!!!

Pseudo, j'ai ri en lisant "prostitution, pour faire venir les collègues" !
Cela dit, tu as raison quand tu dis qu'il faut avoir le sourire (et être très diplomate, avec les élèves et les collègues, sinon ils ne viennent pas).
Ce métier a des inconvénients, mais mon avis, c'est que le capes de doc est encore jeune et que c'est notre génération qui fera changer d'avis sur les docs, car on est des pro !
Moi, j'aime ce métier, j'apprécie d'arriver pour ouvrir le CDI et voir les élèves m'accueillir avec un grand sourire, parce qu'ils aiment le CDI et venir y travailler, lire.
Et j'ai de la chance, dans mon collège, les surveillants ne me refilent pas les élèves casse-pieds pour faire autre chose.

Cerise a écrit:Pseudo, j'ai ri en lisant "prostitution, pour faire venir les collègues" !
Cela dit, tu as raison quand tu dis qu'il faut avoir le sourire (et être très diplomate, avec les élèves et les collègues, sinon ils ne viennent pas).
Ce métier a des inconvénients, mais mon avis, c'est que le capes de doc est encore jeune et que c'est notre génération qui fera changer d'avis sur les docs, car on est des pro !
Moi, j'aime ce métier, j'apprécie d'arriver pour ouvrir le CDI et voir les élèves m'accueillir avec un grand sourire, parce qu'ils aiment le CDI et venir y travailler, lire.
Et j'ai de la chance, dans mon collège, les surveillants ne me refilent pas les élèves casse-pieds pour faire autre chose.

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On m'a dit la même chose il y a 15 ans... Et les choses sont allées de mal en pis, à mon sens (pas que pour les docs, au demeurant. Mais comme le cdi est toujours la variable d'ajustement...). Je crois qu'on nous enfume.

Certes, les conditions de travail idéales n'existent pas, mais il me semble que le cadre CDI est, comment dire, presque idéal quand on ne supporte plus les 4 murs d'une salle de classe, aussi agréable soit-elle par sa déco. Différents espaces, les élèves ne sont pas forcément vissés à leur chaise pendant une heure, le prof peut s'occuper d'eux individuellement (même si on doit se trasformer souvent en Shiva), et les contacts sont multiples, tout comme le nombre incroyable de taches (missions)... bref, tout sauf routine et monotonie.
Le prof de doc est donc bien sous-payé par rapport à la somme et à la qualité de boulot fourni. Mais quand on aime...

Ouais, et bien moi je sens que je vais la tenter cette reconversion... ne serait-ce que pour arrêter de me plaindre de mon boulot : je commence à m'insupporter. Et advienne que pourra

J'ai passé un an dans un CDI lorsque j'étais TZR. Je n'ai pas vraiment vu la différence avec le métier de prof. Le seul avantage que j'ai pu y trouver, c'est l'absence de copies à corriger.
Si je dois un jour me reconvertir, je ne tenterai certainement pas le CAPES de doc, je préfèrerai quitter l'EN et tenter les concours de bibliothécaire.

helrip a écrit:. Et advienne que pourra

c'est exactement ce que je me dis. Et on a rien à perdre

C'est déjà pas mal, les copies en moins... Et puis je ne fuis pas l'EN, j'aime le contact avec les élèves. Ce qui me démotive c'est l'étroitesse des programmes et des réformes. J'ai l'impression que le CDI est une alternative : plus de liberté, de variété, de souplesse...

Bref je me lance oui, mais je galère...
Je voudrais bien anticiper, mais il doit être encore trop tôt pour avoir les infos sur la prochaine session. Questions à ceux qui ont expérimenté le parcours du combattant:
- la prochaine session, c'est bien 2012 ?
- Y a-t-il des formations proposées, du style préparation à l'agreg interne ? Et où se trouvent-elles ? A l'université ?
- Qu'en est-il de la formation par le CNED ?
- Quand ont lieu les inscriptions au concours ?

Je sais, j'abuse, mais j'ai un peu oublié les trucs et astuces de l'étudiant modèle !
Merci pour vos infos !

Bon, j'avoue qu'hier j'ai un peu déchanté en discutant avec la doc (remplaçante) du CDI où je compte bosser en septembre (ou avant en Occup. Thérap).
- Apparemment, au lieu d'avoir étude, les élèves sont systématiquement envoyés au CDI.
- Le CDI donne sur le hall, souvent plein d'élèves (car pas de préau), ce qui est assez bruyant à certains moments
- BCDi n'a pas été mis à jour depuis 2003
-Les étagères sont à moitié vides, sans serre-livres, je vous dis pas à quoi ça ressemble...
- Pour le prêt, la doc note tout sur un cahier
- à part le collègue de techno, qui bosse sur le journal du collège, et un collègue de français, les autres n'y viennent jamais!
- la disposition du mobilier fait qu'il existe un nombre pas possible de recoins impossible à surveiller

Bref, rien d'accrocheur et ça me fait un peu peur...
Je me demande si j'en tirerai un enseignement quelconque, enfin, de qualité, si je supporterai les contraintes et les règles en vigueur, sachant que n'y aurai pas de responsabilité et sans doute aucun droit de changer quoi que ce soit...

Alors que le CDI du bahut que j'ai quitté était... idéal!!! Snif!
(donc, ça existe, oui)

Nhebbek je ne comprends pas, comment connais-tu par avance l'établissement où on t'affecterait l'an prochain ?

nhebbek : quel est ton parcours exactement ? Tu es toujours prof? Tu as passé le CAPES de doc ?

Idée pas faramineuse pour ton problème : faire preuve de patience et s'adapter ? Pour ma part, je crois que j'ai tellement envie de changement que même cette situation me motiverait...

Non, je ne suis sûre de rien, mais j'ai demandé CE collège et rien d'autre, pour une raison de proximité, ce qui en poste adapté est un critère d'attribution (m'a dit l'A.S.).

helrip a écrit:nhebbek : quel est ton parcours exactement ? Tu es toujours prof? Tu as passé le CAPES de doc ?

Idée pas faramineuse pour ton problème : faire preuve de patience et s'adapter ? Pour ma part, je crois que j'ai tellement envie de changement que même cette situation me motiverait...

Je n'ai qu'un pauvre petit CAPES d'anglais... Je suis en CLM depuis février 2010. Je commence à trouver le temps long, enfin surtout, j'ai tendance à ruminer...C'est pour ça que j'ai demandé l'autorisation de faire une occup. thérapeutique en CDI, suivi d'un poste adapté. Et si je m'adapte , j'envisagerai de demander un changement de discipline...

Si le boulot ne te plaît pas, peux-tu quitter le dispositif du poste adapté où es-tu obligée d'y rester au moins 3 ans ? c'est ça le problème.

Oui, je peux quitter le dispositif au bout d'un an. Donc peu de risques, à part que je perds mon poste d'anglais actuel, mais de toute façon je ne compte pas y retourner!!!

nhebbek a écrit:Bon, j'avoue qu'hier j'ai un peu déchanté en discutant avec la doc (remplaçante) du CDI où je compte bosser en septembre (ou avant en Occup. Thérap).
- Apparemment, au lieu d'avoir étude, les élèves sont systématiquement envoyés au CDI.
- Le CDI donne sur le hall, souvent plein d'élèves (car pas de préau), ce qui est assez bruyant à certains moments
- BCDi n'a pas été mis à jour depuis 2003
-Les étagères sont à moitié vides, sans serre-livres, je vous dis pas à quoi ça ressemble...
- Pour le prêt, la doc note tout sur un cahier
- à part le collègue de techno, qui bosse sur le journal du collège, et un collègue de français, les autres n'y viennent jamais!
- la disposition du mobilier fait qu'il existe un nombre pas possible de recoins impossible à surveiller

Bref, rien d'accrocheur et ça me fait un peu peur...
Je me demande si j'en tirerai un enseignement quelconque, enfin, de qualité, si je supporterai les contraintes et les règles en vigueur, sachant que n'y aurai pas de responsabilité et sans doute aucun droit de changer quoi que ce soit...

Alors que le CDI du bahut que j'ai quitté était... idéal!!! Snif!
(donc, ça existe, oui)

Si j'ai bien compris, tu serais seule dans ce CDI donc tu en serais en charge donc tu pourras y changer ce que tu veux tant que tu respectes les missions du prof doc. D'ailleurs ces missions n'envisagent pas que tu remplaces la perm, il faut donc se battre contre ça, même si ce n'est pas évident surtout quand c'est devenu une habitude.
Rien ne t'empêchera de déplacer des tables pour limiter les angles morts, ni de solliciter tes collègues en leur proposant des activités pour organiser plus de séances qu'il n'y en a déjà (ce qui sera aussi un bon moyen de prouver que, décidément, non, le CDI n'est pas la perm). Quant aux étagères, tu auras un budget, tu pourras acheter des livres. Et parfois réorganiser le rangement donne un autre aspect au lieu.

Bref, si c'est ce que tu as envie de faire et que tu en as l'occasion, ne pars pas vaincue ! Il peut être stimulant d'arriver dans un CDI où il y a beaucoup à faire, justement ! :lol:

cc
Non en poste adapté, on n'est jamais seul!!!

Moi c'est ma deuxième année au cdi et je ne vous dis pas l'état des lieux en arrivant....bref je dois déployer une énergie folle pour cahnger tout ça!!!

Et pour le capes: deux fois que je le tente vainement, il n'y a que 42 postes sur la France entière et rien que dans l'académie de Lille, nous étions une centaine présents aux écrits.....Quant à l'oral, n'en parlons pas!!

Bon je vais me remettre à trier, ranger et essayer de rendre ces lieux vieillots un peu plus fonctionnels mais y'a du boulot: en début d'année j'ai jeté 3 bennes de cochonneries, vieux manuels, Bo et pub et dépliants divers datant de plus de 10 ans!!

Eloah, je ne pars pas vaincue, je compte bien mettre mon grain de sel...
Effectivement, en poste adapté, je dois être avec un prof (ou une personne faisant office de..)
Tu as raison: il y aura beaucoup à faire pour donner un coup de jeune et faire savoir que le CDI existe dans cet établissement de campagne!
Au delà du triste constat des lieux, j'ai quand même noté que le jeune et néo-principal souhaitait vivement que le CDI retrouve toutes ses lettres de noblesse. Un allié non négligeable dans ce cas.

nhebbek a écrit:
Au delà du triste constat des lieux, j'ai quand même noté que le jeune et néo-principal souhaitait vivement que le CDI retrouve toutes ses lettres de noblesse. Un allié non négligeable dans ce cas.

Mais il s'agit du discours officiel partout tenu... Dans les faits, les choses sont souvent bien différentes. Enfin, je ne veux pas faire de procès d'intention à ton principal, mais mon expérience me fait préférer les actes aux déclarations enthousiastes.

Oui, je connais, hélas, les beaux discours. il faudra voir à l'usage; je n'ai pas osé le dire, mais il se peut qu'il fasse parti des beaux parleurs... J'essaie simplement de rester optimiste, sinon à quoi bon tenter ma reconversion?
Ton témoignage me permet de tempérer ma naïveté sur le métier. Je ne suis pas dupe à 100%, mais c'est vrai que j'ai tendance à idéaliser quand quelque chose de nouveau se profile dans ma vie.
Je te trouvais bien amère, voire aigrie dans tes précédents posts, parce que je pars du principe que l'expérience des uns... n'est pas forcément celles des autres. Mon ex-collègue prof de doc a l'air si épanouie!..

Pseudo je nuance...chez nous on a aussi un jeune principal (enfin jeune, il a mon âge) et comme j'ai monté des projets et dressé un état des lieux écrit de ce qui n'allait pas (pas d'ordi, pas de bcdi, bouquins vieux, pas de budget)...il m'a alloué un petit crédit dans un premier temps...

Et là j'ai l'impression d'être entendue dans mes demandes même si bien sûr je dois garder à l'esprit qu'on est un petit collège de campagne, sans budget extraordinaire...

Mais le principal ne fait pas tout: il faut ramer pour faire changer les mentalités: non le cdi n'est pas la perm, non on n'envoie des élèves à l'improviste pour faire un exposé sans me le dire avant, non je ne suis pas là pour recouvrir des manuels qui servent aux profs de français dans leurs classes...

C'est un travail de longue haleine: ça m'a pris un an complet pour redresser un peu le cdi dans mon collège no1 et dans le 2 c'est en cours mais c'est dur! En plus les locaux ne sont vraiment pas adaptés: pas assez de place, d'étagères, pas d'endroit où accrocher mes expositions, 4 ordis sur 8 qui sont en panne et les autres qui sont très lents....

J'ajoute que depuis que je suis sur un poste de doc, j'arrive beaucoup mieux à séparer vie pro et vie perso: je fais mes heures au collège et quand je rentre chez moi je pense à autre chose (même si je prépare aussi un peu chez moi) et si ça se passe mal parfois et bien ça ne me mine pas comme quand j'enseignais le français car je sais que je reverrai pas forcément l'élève en question le lendemain alors qu'en Français on voit les mêmes tous les jours, à tel point que j'avais peur d'y aller, des angoisses, des cauchemars... là c'est peut-être bête mais le fait de faire ses heures sur place m'aide à faire une vraie coupure entre vie pro et vie perso!!!

Nhebbek, je ne sais pas si tu es en Picardie ou en Normandie mais en Picardie les IA IPR insistent beaucoup auprès des chefs d'établissement pour que les CDI jouent leur vrai rôle, ton chef a peut-être assisté à ce genre de formation.

menerve a écrit:Pseudo je nuance...chez nous on a aussi un jeune principal (enfin jeune, il a mon âge) et comme j'ai monté des projets et dressé un état des lieux écrit de ce qui n'allait pas (pas d'ordi, pas de bcdi, bouquins vieux, pas de budget)...il m'a alloué un petit crédit dans un premier temps...

Et là j'ai l'impression d'être entendue dans mes demandes même si bien sûr je dois garder à l'esprit qu'on est un petit collège de campagne, sans budget extraordinaire...

Mais le principal ne fait pas tout: il faut ramer pour faire changer les mentalités: non le cdi n'est pas la perm, non on n'envoie des élèves à l'improviste pour faire un exposé sans me le dire avant, non je ne suis pas là pour recouvrir des manuels qui servent aux profs de français dans leurs classes...

C'est un travail de longue haleine: ça m'a pris un an complet pour redresser un peu le cdi dans mon collège no1 et dans le 2 c'est en cours mais c'est dur! En plus les locaux ne sont vraiment pas adaptés: pas assez de place, d'étagères, pas d'endroit où accrocher mes expositions, 4 ordis sur 8 qui sont en panne et les autres qui sont très lents....

Tu as bien fait de nuancer mon optimisme béat :lol: