- V.MarchaisEmpereur
Je relance le topic rédaction en partageant une satisfaction. Je trouve que ça fonctionne vraiment bien, la rédaction avec plan imposé et exercices préparatoires procédant par imitation de points précis.
Je voulais vous poster deux copies :
- un sujet d'imitation (je ne vous dis pas de quel texte : vous reconnaîtrez certainement. Les paris sont ouverts...) pour lequel nous avons travaillé la description, le vocabulaire de la ville, la création d'un sentiment de foule par la syntaxe et le jeu des pronoms, traité par une jeune fille scolaire, assez bonne, qui, respectant bien les consignes, a fait un travail que je trouve vraiment réussi.
- une suite de texte avec travail sur la mise en scène d'un personnage se détachent d'une foule et jeu des points de vue pour créer une tension dramatique. Pour le coup, j'ai choisi volontairement la copie du pire élève de la classe, qui peine à faire une phrase correcte. Son travail reste encore plein de défauts, mais il est structuré et la plupart des phrases se tiennent - quand on sait d'où il vient, capable d'aligner du charabia sans ponctuation, c'est énorme, croyez-moi.
Bref, après des années de recherche, je commence enfin à voir les élèves progresser un peu à l'écrit et je voulais vous partager cela.
Mais pour la deuxième copie, ça attendra : elle est restée au collège. Je vous la scanne ce we.
En attendant, voici le texte d'imitation de l'élève scolaire. Je trouve qu'elle s'est bien débrouillée, même s'il reste des phrases qui sentent un peu l'oral et du vocabulaire mal réemployé.
Je voulais vous poster deux copies :
- un sujet d'imitation (je ne vous dis pas de quel texte : vous reconnaîtrez certainement. Les paris sont ouverts...) pour lequel nous avons travaillé la description, le vocabulaire de la ville, la création d'un sentiment de foule par la syntaxe et le jeu des pronoms, traité par une jeune fille scolaire, assez bonne, qui, respectant bien les consignes, a fait un travail que je trouve vraiment réussi.
- une suite de texte avec travail sur la mise en scène d'un personnage se détachent d'une foule et jeu des points de vue pour créer une tension dramatique. Pour le coup, j'ai choisi volontairement la copie du pire élève de la classe, qui peine à faire une phrase correcte. Son travail reste encore plein de défauts, mais il est structuré et la plupart des phrases se tiennent - quand on sait d'où il vient, capable d'aligner du charabia sans ponctuation, c'est énorme, croyez-moi.
Bref, après des années de recherche, je commence enfin à voir les élèves progresser un peu à l'écrit et je voulais vous partager cela.
Mais pour la deuxième copie, ça attendra : elle est restée au collège. Je vous la scanne ce we.
En attendant, voici le texte d'imitation de l'élève scolaire. Je trouve qu'elle s'est bien débrouillée, même s'il reste des phrases qui sentent un peu l'oral et du vocabulaire mal réemployé.
- clochetteNeoprof expérimenté
C'est quel niveau ?
_________________
"Sans grain de folie, il n'est point d'homme raisonnable"
La Rochefoucauld
http://clochette06.canalblog.com/
- V.MarchaisEmpereur
4e pour cette copie, 3e pour celle du jeune homme (que vous aurez ce we, donc).
- clochetteNeoprof expérimenté
C'est du bon boulot; sais tu dire combien de temps mis en oeuvre pour arriver au résultat, combien d'exercices d'imitation avant le travail final ?
_________________
"Sans grain de folie, il n'est point d'homme raisonnable"
La Rochefoucauld
http://clochette06.canalblog.com/
- val09Neoprof expérimenté
Le texte imité, c'est du Maupassant ?V.Marchais a écrit:
- un sujet d'imitation (je ne vous dis pas de quel texte : vous reconnaîtrez certainement. Les paris sont ouverts...)
_________________
Plus vraiment "néo" : prof de LM depuis 2001
- MauvetteÉrudit
En effet, c'est une très bonne copie... La description est bien menée, pas de répétitions, c'est assez bluffant en fait !
Si je me prenais au jeu, je dirais L'éducation sentimentale de Flaubert... M'enfin, suis pas sûre...
Si je me prenais au jeu, je dirais L'éducation sentimentale de Flaubert... M'enfin, suis pas sûre...
- V.MarchaisEmpereur
And the winner is... Mauvette !
Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, la Ville-de-Montereau, près de partir, fumait à gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard.Des gens arrivaient hors d’haleine ; des barriques, des câbles, descorbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots nerépondaient à personne ; on se heurtait ; les colis montaient entre lesdeux tambours, et le tapage s’absorbait dans le bruissement de lavapeur, qui, s’échappant par des plaques de tôle, enveloppait toutd’une nuée blanchâtre, tandis que la cloche, à l’avant, tintait sansdiscontinuer.
Clochette, pour préparer la rédac, j'ai donné à imiter, avec guidance bien sûr, le début que je viens de coller. Ce travail a été fait à la maison, à la suite de l'étude du texte. Nous avons dû mettre vingt minutes à mettre en commun les réussites et les trucs à reprendre.Ensuite, deux heures sur la description, vocabulaire, verbes pour éviter être et avoir... classique, quoi.Un autre mini-travail sur la description d'une maison (devoir maison corrigé en début de séance).
Une heure pour le plan et la mise en route.
Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, la Ville-de-Montereau, près de partir, fumait à gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard.Des gens arrivaient hors d’haleine ; des barriques, des câbles, descorbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots nerépondaient à personne ; on se heurtait ; les colis montaient entre lesdeux tambours, et le tapage s’absorbait dans le bruissement de lavapeur, qui, s’échappant par des plaques de tôle, enveloppait toutd’une nuée blanchâtre, tandis que la cloche, à l’avant, tintait sansdiscontinuer.
Clochette, pour préparer la rédac, j'ai donné à imiter, avec guidance bien sûr, le début que je viens de coller. Ce travail a été fait à la maison, à la suite de l'étude du texte. Nous avons dû mettre vingt minutes à mettre en commun les réussites et les trucs à reprendre.Ensuite, deux heures sur la description, vocabulaire, verbes pour éviter être et avoir... classique, quoi.Un autre mini-travail sur la description d'une maison (devoir maison corrigé en début de séance).
Une heure pour le plan et la mise en route.
- zabouFidèle du forum
Quels exercices donnes-tu pour le travail d'imitation? Pourrais-tu nous -m'en- dire un peu plus sur ta méthode? s'il te plaît!
Cela m'intéresse car cette année j'ai pour objectif de bosser la rédaction et je cherche différentes méthodes pour travailler efficacement. Merci.
Cela m'intéresse car cette année j'ai pour objectif de bosser la rédaction et je cherche différentes méthodes pour travailler efficacement. Merci.
- V.MarchaisEmpereur
sand a écrit:Avais-tu jeté un oeil sur le brouillon de l'élève ?
Non, je n'ai pas corrigé son brouillon. Par contre, presque tous les élèves ont eu leurs exercices préparatoires corrigés et pour consigne de les réutiliser dans leur rédaction. (Et je pense qu'un parent est passé par là pour l'orthographe...)
Ici, je leur ai demandé de travailler sur une structure de phrase tirée d'un autre texte avec vision de foule, avec "certains... d'autres..." et "on" : décrire une foule avec les mêmes pronoms indéfinis, en utilisant la juxtaposition, comme Flaubert. Ce petit travail, nous l'avons donc corrigé en classe.
Ensuite, du vocabulaire : association de termes décrivant des éléments de la ville et d'adjectifs qualificatifs (ex : une façade décrépite, une vitrine rutilante, etc.), travail sur les verbes expressifs et paragraphe à rédiger pour décrire un bâtiment de leur choix. Pour cette partie, oui, j'ai corrigé le travail et donné des consignes d'amélioration.
Pour le sujet final, les élèves avaient obligation de réemployer ces deux travaux, de les insérer dans leur rédaction.
Je procède de plus en plus comme cela : quand je conçois mon chapitre, je pense à la rédaction finale, aux points qu'il faudra particulièrement travailler et j'essaie de prévoir des exercices à cette fin.
J'avais essayé de présenter la démarche sur un autre fil, je vais le rechercher.
- sandGuide spirituel
J'avais bien lu ta démarche, Véronique, je voulais juste vérifier si tu corrigeais le brouillon avant (ce qui m'épuise), merci !
- V.MarchaisEmpereur
Corriger les brouillons des grandes rédactions, effectivement, c'est éreintant. J'ai arrêté. Notre charge de travail s'est trop alourdie. Et puis, il y a un moment où l'élève doit être capable de faire son texte tout seul ou à peu près.
Par contre, corriger les exercices intermédiaires, c'est beaucoup plus facile. Quand il s'agit de simples phrases, j'ai le temps de passer voir rapidement ce que chacun a fait. Quand il s'agit d'un petit paragraphe, j'en ramasse quelques uns, je fais lire les autres à l'oral et je donne des conseils. C'est beaucoup plus gérable ainsi.
Corriger les brouillons...
Par contre, corriger les exercices intermédiaires, c'est beaucoup plus facile. Quand il s'agit de simples phrases, j'ai le temps de passer voir rapidement ce que chacun a fait. Quand il s'agit d'un petit paragraphe, j'en ramasse quelques uns, je fais lire les autres à l'oral et je donne des conseils. C'est beaucoup plus gérable ainsi.
Corriger les brouillons...
- V.MarchaisEmpereur
zabou a écrit:Quels exercices donnes-tu pour le travail d'imitation? Pourrais-tu nous -m'en- dire un peu plus sur ta méthode? s'il te plaît!
Cela m'intéresse car cette année j'ai pour objectif de bosser la rédaction et je cherche différentes méthodes pour travailler efficacement. Merci.
Zabou, j'ai retrouvé ceci où beaucoup de collègues ont proposé des exercices courts différents.
https://www.neoprofs.org/groupe-de-travail-college-f47/travailler-la-redaction-au-college-t18268-15.htm
- TournesolÉrudit
V.Marchais a écrit:
J'avais essayé de présenter la démarche sur un autre fil, je vais le rechercher.
Ca, c'est sympa !
_________________
J'habite près de mon silence
à deux pas du puits et les mots
morts d'amour doutant que je pense
y viennent boire en gros sabots
comme fantômes de l'automne
mais toute la mèche est à vendre
il est tari le puits, tari.
(G. Perros)
Vis comme si tu devais mourir demain, apprends comme si tu devais vivre toujours. (Gandhi)
- V.MarchaisEmpereur
Bon tenez, après tout, puisque Nathan avait donné son accord, je vous copie-colle la présentation que j'avais faite pour Dictame.
Désolée pour les citations, je ne cherche pas à faire à tout prix de la pub pour TDL mais je n'ai pas le loisir de concevoir d'autres exos pour la classe que ceux que je fais pour le manuel. Je n'ai que cela à partager et je suis contrainte de citer l'éditeur.
COMMENT ORGANISER, DE CHAPITre en chapitre, letravail conduit en expression écrite, de manière à ménager progression,réinvestissement, et à donner aux élèves le plus d’éléments possible pourréussir ?
NB : Ce travail, diffusé gracieusement avec l’aimable autorisation de Nathan, esttiré du manuel Terre des Lettres,co-écrit par Catherine Hars, Véronique Marchais et Claire-Hélène Pinon. Il a pour but de présenter une démarcheprogressive en rédaction à travers un exemple concret. Ainsi, chacun pourra s’appropriercette démarche et la mettre en œuvre avec ses propres supports. Mais lesexercices présentés ici sont la propriété de Nathan, qui en a acquis lesdroits, et ne peuvent être reproduits, ni tout ni partie.
Quelprofesseur de Français n’a jamaiséprouvé, en corrigeant un paquet de rédactions, le sentiment désespérant queles problèmes posés par certaines copies étaient trop nombreux et trop diverspour qu’il puisse s’en emparer et proposer des solutions ? Il est vrai quel’écriture mobilise toutes les compétences linguistiques : lexicales,syntaxiques, organisationnelles, mais aussi culturelles, et que les élèves endifficulté ont souvent des déficits dans tous ces domaines à la fois :
- au niveau lexical : leur vocabulaireest insuffisant ;
- au niveau syntaxique : denombreuses phrases sont mal construites, ou d'une syntaxe rudimentaire : ça ne"décolle pas", ne produit aucun effet particulier.
- au niveau du texte : ces élèvesont des difficultés à organiser leurs idées, à structurer leur travail enparagraphes cohérents et à utiliser les mots de liaison.
Il faut donc agir, à chaquedevoir, sur ces trois dimensions à la fois, en choisissant pour chacune lespoints les plus pertinents pour la réussite de tel travail particulier, et enessayant d'avoir à l'esprit ce qui va pouvoir être réinvesti plus tard, doncplus facilement intégré. En d’autres termes, il s’agit de penser, pour letravail en expression écrite comme pour les autres apprentissages, unevéritable progression.
C’est parceque nous-mêmes avons fait ce constat de la difficulté de faire progresser lesélèves à l’écrit que nous nous sommes efforcées de réinventer une démarche progressive en rédaction, guidées par quelquesprincipes :
- Tout travail d’écriture long doit être préparédans chacune des dimensions de l’écriture : dimension lexicale, syntaxiqueet textuelle ; en d’autres termes, chaque sujet sera préparé selon une progression allant du mot à la phraseet de la phrase au texte.
- L’écriture doit devenir un exercice régulier etfamilier. Cela suppose de nombreuxexercices courts en amont des exercices longs ; cela seul rendréaliste une pratique quasi-quotidiennede l’écriture.
- Lestravaux demandés doivent être variés et ne négliger aucune approche : copie rigoureuse d’extraits littérairesavec quelques mots à insérer (texte à trous) ; phrases à inventer à partir de mots imposés ; paragraphes à rédiger à partir dephrases ou de parties de phrases imposées ; imitation d’une structurephrastique observée dans un texte ; transformation de phrases, suite detexte…
- Un travail syntaxique peut être conduit sanspassage par la théorie grammaticale, grâce aux exercices d’imitation qui favorisent ce que Ferdinand Buissonappelle la connaissance intuitive de lalangue. Ce travail empirique va croiser et renforcer régulièrement letravail conduit en langue.
Concrètement, cela se traduit de la manière suivante pourchaque chapitre :
- Untravail lexical est conduit à l’issue de chaque texte et repris etenrichi en fin de chapitre ;
- A l’issuede quasiment chaque étude de texte est proposé un petit exercice d’écritureportant sur quelques phrases ou un paragraphe, permettant de réinvestir un aspectdu texte et de préparer le travail d’écriture longue qui viendra en fin dechapitre ;
- Ce travail régulier est enrichi d’une séance spécifique préparée parquelques exercices donnés à la maison, permettantde réinvestir ce que les élèves auront mis en œuvre au fil des textes et deleur donner des structures concrètes directement utilisables dans leur rédaction ;
- La rédaction elle-même est très cadrée. Un plan est imposé, qui peut êtreélaboré avec la classe pour favoriser l’autonomie progressive des élèves dansce domaine. Ce cadrage très précis permet l’intégration par imprégnation destructures de textes.
- Lesexercices préparatoires sont pensés dans la perspective de l’écriture finale.On peut donc, selon les besoins et les difficultés des élèves, les réinvestirau moment de la rédaction longue de différentes manières : pour desélèves en grande difficulté qui ont un fort besoin d’être encouragés et de voirvalorisé tout ce qu’ils ont réussi, il est souvent possible d’intégrerdirectement dans leur devoir final des exercices préparatoires faisant appel àl’écriture personnelle mais corrigés enclasse. Pour des élèves moyens, qui ont besoin de consolider les structuresacquises, on pourra simplement les inviter, sans recopier ce qu’ils ont déjàfait, à s’en inspirer pour certains passages de l’écriture longue.
Ainsi, toutes les étapes de l’écriture, dans un chapitre, convergent pourdonner à l’élève les principaux éléments lexicaux, syntaxiques etorganisationnels dont il a besoin pour réussir sa rédaction. Comme tout travailqui se veut progressif, ces étapes ménagent des réinvestissements réguliers dece qui a été manipulé une fois.
Néanmoins, il n’est pas nécessaire de faire tous les exercicesproposés : on peut bien sûr sélectionner, selon le temps dont ondispose, les besoins et les difficultés des élèves, ce qui aura été faitauparavant, les exercices qui paraîtront les plus pertinents. Cela n’est pas un obstacle aux progrès desélèves.
à suivre...
Désolée pour les citations, je ne cherche pas à faire à tout prix de la pub pour TDL mais je n'ai pas le loisir de concevoir d'autres exos pour la classe que ceux que je fais pour le manuel. Je n'ai que cela à partager et je suis contrainte de citer l'éditeur.
COMMENT ORGANISER, DE CHAPITre en chapitre, letravail conduit en expression écrite, de manière à ménager progression,réinvestissement, et à donner aux élèves le plus d’éléments possible pourréussir ?
NB : Ce travail, diffusé gracieusement avec l’aimable autorisation de Nathan, esttiré du manuel Terre des Lettres,co-écrit par Catherine Hars, Véronique Marchais et Claire-Hélène Pinon. Il a pour but de présenter une démarcheprogressive en rédaction à travers un exemple concret. Ainsi, chacun pourra s’appropriercette démarche et la mettre en œuvre avec ses propres supports. Mais lesexercices présentés ici sont la propriété de Nathan, qui en a acquis lesdroits, et ne peuvent être reproduits, ni tout ni partie.
Quelprofesseur de Français n’a jamaiséprouvé, en corrigeant un paquet de rédactions, le sentiment désespérant queles problèmes posés par certaines copies étaient trop nombreux et trop diverspour qu’il puisse s’en emparer et proposer des solutions ? Il est vrai quel’écriture mobilise toutes les compétences linguistiques : lexicales,syntaxiques, organisationnelles, mais aussi culturelles, et que les élèves endifficulté ont souvent des déficits dans tous ces domaines à la fois :
- au niveau lexical : leur vocabulaireest insuffisant ;
- au niveau syntaxique : denombreuses phrases sont mal construites, ou d'une syntaxe rudimentaire : ça ne"décolle pas", ne produit aucun effet particulier.
- au niveau du texte : ces élèvesont des difficultés à organiser leurs idées, à structurer leur travail enparagraphes cohérents et à utiliser les mots de liaison.
Il faut donc agir, à chaquedevoir, sur ces trois dimensions à la fois, en choisissant pour chacune lespoints les plus pertinents pour la réussite de tel travail particulier, et enessayant d'avoir à l'esprit ce qui va pouvoir être réinvesti plus tard, doncplus facilement intégré. En d’autres termes, il s’agit de penser, pour letravail en expression écrite comme pour les autres apprentissages, unevéritable progression.
C’est parceque nous-mêmes avons fait ce constat de la difficulté de faire progresser lesélèves à l’écrit que nous nous sommes efforcées de réinventer une démarche progressive en rédaction, guidées par quelquesprincipes :
- Tout travail d’écriture long doit être préparédans chacune des dimensions de l’écriture : dimension lexicale, syntaxiqueet textuelle ; en d’autres termes, chaque sujet sera préparé selon une progression allant du mot à la phraseet de la phrase au texte.
- L’écriture doit devenir un exercice régulier etfamilier. Cela suppose de nombreuxexercices courts en amont des exercices longs ; cela seul rendréaliste une pratique quasi-quotidiennede l’écriture.
- Lestravaux demandés doivent être variés et ne négliger aucune approche : copie rigoureuse d’extraits littérairesavec quelques mots à insérer (texte à trous) ; phrases à inventer à partir de mots imposés ; paragraphes à rédiger à partir dephrases ou de parties de phrases imposées ; imitation d’une structurephrastique observée dans un texte ; transformation de phrases, suite detexte…
- Un travail syntaxique peut être conduit sanspassage par la théorie grammaticale, grâce aux exercices d’imitation qui favorisent ce que Ferdinand Buissonappelle la connaissance intuitive de lalangue. Ce travail empirique va croiser et renforcer régulièrement letravail conduit en langue.
Concrètement, cela se traduit de la manière suivante pourchaque chapitre :
- Untravail lexical est conduit à l’issue de chaque texte et repris etenrichi en fin de chapitre ;
- A l’issuede quasiment chaque étude de texte est proposé un petit exercice d’écritureportant sur quelques phrases ou un paragraphe, permettant de réinvestir un aspectdu texte et de préparer le travail d’écriture longue qui viendra en fin dechapitre ;
- Ce travail régulier est enrichi d’une séance spécifique préparée parquelques exercices donnés à la maison, permettantde réinvestir ce que les élèves auront mis en œuvre au fil des textes et deleur donner des structures concrètes directement utilisables dans leur rédaction ;
- La rédaction elle-même est très cadrée. Un plan est imposé, qui peut êtreélaboré avec la classe pour favoriser l’autonomie progressive des élèves dansce domaine. Ce cadrage très précis permet l’intégration par imprégnation destructures de textes.
- Lesexercices préparatoires sont pensés dans la perspective de l’écriture finale.On peut donc, selon les besoins et les difficultés des élèves, les réinvestirau moment de la rédaction longue de différentes manières : pour desélèves en grande difficulté qui ont un fort besoin d’être encouragés et de voirvalorisé tout ce qu’ils ont réussi, il est souvent possible d’intégrerdirectement dans leur devoir final des exercices préparatoires faisant appel àl’écriture personnelle mais corrigés enclasse. Pour des élèves moyens, qui ont besoin de consolider les structuresacquises, on pourra simplement les inviter, sans recopier ce qu’ils ont déjàfait, à s’en inspirer pour certains passages de l’écriture longue.
Ainsi, toutes les étapes de l’écriture, dans un chapitre, convergent pourdonner à l’élève les principaux éléments lexicaux, syntaxiques etorganisationnels dont il a besoin pour réussir sa rédaction. Comme tout travailqui se veut progressif, ces étapes ménagent des réinvestissements réguliers dece qui a été manipulé une fois.
Néanmoins, il n’est pas nécessaire de faire tous les exercicesproposés : on peut bien sûr sélectionner, selon le temps dont ondispose, les besoins et les difficultés des élèves, ce qui aura été faitauparavant, les exercices qui paraîtront les plus pertinents. Cela n’est pas un obstacle aux progrès desélèves.
à suivre...
- V.MarchaisEmpereur
suite...
EXEMPLE CONCRET TIRÉ DU chapitresur le roman DE CHEVALERIE, niveau 5e.
Ce travail estconduit à peu près en milieu d’année scolaire, alors que les élèves ont déjà travailléla description (avec le roman d’aventure), le portrait (dans l’étude d’OI quisuit, axée sur la dimension initiatique du roman) ainsi que l’organisation d’unrécit court structuré comme un conte. L’objectifest désormais de leur permettre de franchir un saut dans leurs écrits enaffrontant une narration complexe, mêlant récit et description (le dialogueest pour l’instant traité de manière marginale et sera approfondi lors dutravail sur le Roman de Renart).
La principale difficulté des élèves, dansce domaine, a trait à l’organisation des idées. Outre ce qui relève du planproprement dit, qui sera travaillé en classe entière au moment de lapréparation du sujet, il faut permettreaux élèves de mieux utiliser les mots de liaison qui structurent le récit. Ilfaudra aussi réinvestir le travail conduit sur la description et le portrait.
Pour les trois dimensions de l’écriture, lecontenu plus particulièrement travaillé sera donc le suivant :
- Niveaulexical : le chevalier, son équipement, ses qualités, ses défauts ;
- Niveau syntaxique :l’utilisation des constructions détachées permettant l’insertion d’élémentsdescriptifs dans le récit ;
- Niveautextuel : utilisation des mots de liaison, en particulier adverbes etconjonctions de coordination.
Comme toujours,on procèdera en plusieurs moments quiconvergeront vers ce but : exercicesde repérage et d’imitation de structures syntaxiques à la suite des études detexte ; une séance d’exercicesrécapitulatifs sera conduite juste avant le travail d’écriture ; demême, le vocabulaire étudié au fildes textes sera révisé et enrichi au cours d’une séance spécifique. A chaquefois que c’est possible, on fera tous les liens nécessaires avec les leçons degrammaire, en fonction de l’avancée dans la progression grammaticale.
Par ailleurs, aussi bien au niveau dulexique que des structures, on donnera aux élèves, au fil des exercices, destours et des phrases qui leur permettront de rendre leurs descriptionsexpressives.
Tout le travail personnel réalisé parl’élève durant les exercices préparatoires pourra être réemployé lors de larédaction longue.
Sujet derédaction final :
Faire le récit d’une aventurequalifiante
Sujet : un noble chevalier va subirune difficile épreuve. Racontez en deux pages environ.
Voici, pour guider votre choix, le symbolisme associéà certaines couleurs, au Moyen-âge : blanc : la pureté ;noir : couleur du deuil, mais aussi de la modestie ; or : laperfection ; argent : la justice ; rouge : la force, lecourage ; bleu : la noblesse, la royauté ; vert : lavigueur, la jeunesse.
Voici des animaux associés à la force ou la valeur :l’ours, l’aigle, le lion, le sanglier, la licorne, le phœnix.
Evitez un nouveau récit de combat.
Vous respecterez le plan suivant :
§1 : Présentez le cadre du récit. Soignez les détails quicontribueront à l’atmosphère du récit. Vous commencerez par ces mots :« C’était en…, alors que les bois… »
§2 : Introduisez votre personnage. Faites son portraitphysique et moral. Expliquez à quelle épreuve il doit se soumettre et dans quelbut. Vous commencerez par ces mots : « Dans ce…, lentement, …s’avance. »
§3 : Décrivez le lieu de l’épreuve en mettant en avant soncaractère épouvantable. Vous commencerez par ces mots : « Parvenu à…il met pied à terre. Il voit… »
§4 : Racontez l’épreuve elle-même. Insérez dans le récitdes événements quelques phrases décrivant les émotions du chevalier etexpliquant ce qui le motive.
- Choisissez chaquedétail de votre récit pour rendre celui-ci plus impressionnant.
- Remplacez lesverbes banals par des synonymes plus forts (voir p. 00).
- Dans le portrait,remplacez être et avoir par des verbes d’action (voir p. 00).
- Dans le dernierparagraphe, soignez l’emploi des mots de liaison (voir p. 00).
EXEMPLE CONCRET TIRÉ DU chapitresur le roman DE CHEVALERIE, niveau 5e.
Ce travail estconduit à peu près en milieu d’année scolaire, alors que les élèves ont déjà travailléla description (avec le roman d’aventure), le portrait (dans l’étude d’OI quisuit, axée sur la dimension initiatique du roman) ainsi que l’organisation d’unrécit court structuré comme un conte. L’objectifest désormais de leur permettre de franchir un saut dans leurs écrits enaffrontant une narration complexe, mêlant récit et description (le dialogueest pour l’instant traité de manière marginale et sera approfondi lors dutravail sur le Roman de Renart).
La principale difficulté des élèves, dansce domaine, a trait à l’organisation des idées. Outre ce qui relève du planproprement dit, qui sera travaillé en classe entière au moment de lapréparation du sujet, il faut permettreaux élèves de mieux utiliser les mots de liaison qui structurent le récit. Ilfaudra aussi réinvestir le travail conduit sur la description et le portrait.
Pour les trois dimensions de l’écriture, lecontenu plus particulièrement travaillé sera donc le suivant :
- Niveaulexical : le chevalier, son équipement, ses qualités, ses défauts ;
- Niveau syntaxique :l’utilisation des constructions détachées permettant l’insertion d’élémentsdescriptifs dans le récit ;
- Niveautextuel : utilisation des mots de liaison, en particulier adverbes etconjonctions de coordination.
Comme toujours,on procèdera en plusieurs moments quiconvergeront vers ce but : exercicesde repérage et d’imitation de structures syntaxiques à la suite des études detexte ; une séance d’exercicesrécapitulatifs sera conduite juste avant le travail d’écriture ; demême, le vocabulaire étudié au fildes textes sera révisé et enrichi au cours d’une séance spécifique. A chaquefois que c’est possible, on fera tous les liens nécessaires avec les leçons degrammaire, en fonction de l’avancée dans la progression grammaticale.
Par ailleurs, aussi bien au niveau dulexique que des structures, on donnera aux élèves, au fil des exercices, destours et des phrases qui leur permettront de rendre leurs descriptionsexpressives.
Tout le travail personnel réalisé parl’élève durant les exercices préparatoires pourra être réemployé lors de larédaction longue.
Sujet derédaction final :
Faire le récit d’une aventurequalifiante
Sujet : un noble chevalier va subirune difficile épreuve. Racontez en deux pages environ.
- Chercher des idées
- Qui est votre chevalier ? Est-il associé à une couleur, comme le Blanc chevalier, ou à un animal, comme le chevalier au Lion ? Que symbolise cet élément ?
Voici, pour guider votre choix, le symbolisme associéà certaines couleurs, au Moyen-âge : blanc : la pureté ;noir : couleur du deuil, mais aussi de la modestie ; or : laperfection ; argent : la justice ; rouge : la force, lecourage ; bleu : la noblesse, la royauté ; vert : lavigueur, la jeunesse.
Voici des animaux associés à la force ou la valeur :l’ours, l’aigle, le lion, le sanglier, la licorne, le phœnix.
- Que veut-il mériter par cette épreuve : son adoubement ? un siège à la Table Ronde ? un fief ? l’amour d’une dame ?
- Quelle sorte d’épreuve doit-il affronter ? Voici quelques exemples tirés de romans du Moyen-âge : entrer dans un tombeau – passer une nuit dans un lit maléfique – embrasser une créature monstrueuse – traverser une forêt enchantée – franchir un passage dangereux – attraper un animal fabuleux.
Evitez un nouveau récit de combat.
- Quel est le cadre de ces épreuves ? Choisissez soigneusement le lieu et les conditions climatiques de manière à créer une impression précise : beau temps pour ménager un effet de contraste, tempête, brouillard, pluie…
- Le chevalier dispose-t-il d’un objet magique ? Si oui, lequel ? Quelles propriétés a-t-il ?
- Organiser son récit
Vous respecterez le plan suivant :
§1 : Présentez le cadre du récit. Soignez les détails quicontribueront à l’atmosphère du récit. Vous commencerez par ces mots :« C’était en…, alors que les bois… »
§2 : Introduisez votre personnage. Faites son portraitphysique et moral. Expliquez à quelle épreuve il doit se soumettre et dans quelbut. Vous commencerez par ces mots : « Dans ce…, lentement, …s’avance. »
§3 : Décrivez le lieu de l’épreuve en mettant en avant soncaractère épouvantable. Vous commencerez par ces mots : « Parvenu à…il met pied à terre. Il voit… »
§4 : Racontez l’épreuve elle-même. Insérez dans le récitdes événements quelques phrases décrivant les émotions du chevalier etexpliquant ce qui le motive.
- Pour réussir
- Choisissez chaquedétail de votre récit pour rendre celui-ci plus impressionnant.
- Remplacez lesverbes banals par des synonymes plus forts (voir p. 00).
- Dans le portrait,remplacez être et avoir par des verbes d’action (voir p. 00).
- Dans le dernierparagraphe, soignez l’emploi des mots de liaison (voir p. 00).
- V.MarchaisEmpereur
1èrepartie : le travail au fil des textes
Texte 1 : l’avènement d’Artus.
Objectifd’écriture : s’approprier les adverbes de temps qui organisent le récit.
Ecriture
Observer :
Voici, dans l’ordre,quelques phrases tirées du texte que vous venez de lire.
« Et comme la foule sortait del'église, des cris d'étonnement retentirent : une grande pierre taillée gisait aumilieu de la place, portant une enclume de fer où une épée se trouvait fichée jusqu'à la garde.
On avertit aussitôtl'archevêque qui s'en vint avec l'eau bénite. »
« Déjà les plus hauts et riches hommes disputaiententre eux à qui ferait l'essai le premier. »
« Alors il choisit lui-même deux cent cinquante prud'hommespourtenter l'aventure tout d'abord. »
Dans ces phrases, relevez les adverbes de temps quiservent à enchaîner les actions.
Ecrire :
Complétez le texte suivant avec les adverbesproposés : alors - à peine - aussi – aussitôt – d’abord – déjà -finalement – soudain.
Yvain voulait tenter à son tourl’épreuve de la fontaine. … se mit-il en route dès le lendemain. Il trouva lafontaine merveilleuse et y versa de l’eau. …, une formidable tempête s’éleva etun chevalier en armes apparut. … Yvain eut-il le temps de comprendre ce qui sepassait que le chevalier l’attaquait. …, le combat parut égal : aucun deschevaliers ne cédait un pouce de terrain. … la fatigue se faisait sentir. ….Yvain porta un coup si violent que sa lance éclata. Son adversaire chancela et… s’écroula. Voyant que le combat était perdu pour lui, il prit … la fuite.
Texte 2 : la fondation de la Table Ronde.
Objectif d’écriture : Mieux utiliser d’autres mots deliaison : les conjonctions de coordination.
Ecriture
Observer :
Relisez les trois premières phrases prononcées parMerlin, puis sa réplique lignes 26 à 31 : quelles sont les conjonctions decoordination qui relient les phrases entre elles ? Quel lien logiqueexprime chacune d’elles ?
Ecrire :
Complétez les phrases suivantes par une conjonctionde coordination.
a) Antor avait élevé Arthur … l’aimait comme son fils.
b) Arthur n’avait pas tenté l’épreuve du perron, … il cherchaitdésespérément une épée pour Keu.
c) Il s’empara … de l’épée merveilleuse.
d) Les nobles protestèrent … Arthur était jeune et n’était pas encorechevalier.
e) Il fut toutefois roi, … telle était la volonté de Dieu.
Texte 3 : Perceval le Gallois
Objectif d’écriture : Inciter les élèves, par la contrainted’écriture, à utiliser des connecteurs logiques et temporels auxquels ils nepensent pas spontanément.
Ecrire
Imaginezla suite de ce texte : Perceval se rend à la cour d’Arthur. Qu’y découvre-t-il ? Quellessont ses réactions ? Comment est-il accueilli par Arthur et seschevaliers ? Racontez en mêlant récit et dialogues.
Votre récit commencera par ces mots : « Apeine le chevalier parti… » et intégrera, dans l’ordre, les phrasessuivantes, que vous compléterez :
« Comme il approchait du lieu où le roi tenaitsa cour, … »
« Sitôt qu’il vit le roi,… »
« A ces mots, les autres chevaliers… »
« Alors, le jeune homme… mais le roi… »
« Perceval décida donc… »
Texte 4 : Perceval devient chevalier
Objectifd’écriture : réinvestir le travail sur le portrait amorcé dans le chapitresur le roman d’initiation.
Ecrire :faire le portrait d’un chevalier.
Lancelot, l’un des meilleurs chevaliers de la TableRonde, est appelé le Blanc Chevalier : sa mère, la Dame du Lac, lui aremis des armes magiques et une armure toute blanche. Que symbolise leblanc ?
Préparation :
Ecriture
Faites un portrait physique de Lancelot mettant envaleur l’éclat qui entoure ce chevalier.
Pour réussir :
- Ordonnez votre portrait : décrivez l’allure générale avant de donnerdes détails.
- Ajoutez des comparaisons qui souligneront l’éclat du personnage.
Texte 5 : Lancelot au pont de l’épée.
Objectif : réinvestir le travail sur la description amorcé dans lechapitre sur le roman d’aventure.
Ecrire
Préparation
1. Associez chaque nom de gauche à un adjectif de droite (aidez-vous desaccords).
2. a) Les mots suivants évoquent-ils des sons faibles ou forts ?humains ou non humains ? Classez-les dans le tableau ci-dessous.
tintement –grincement – hurlement – fracas – grondement – mugissement – froissement –clameur – souffle – plainte – soupir – gargouillis – râle – claquement –sifflement.
b)Lesquels de ces noms pouvez-vous associer aux adjectifs suivants :strident – perçant – long – lugubre – plaintif – assourdissant – sourd – vif –sec – faible – menaçant – déchirant.
3. A l’aide d’un dictionnaire analogique, cherchez le plus de mots possiblepermettant d’évoquer l’obscurité.
Rédaction
Voici une autre des épreuves que doit subirLancelot au cours de ses aventures : il doit pénétrer dans lessouterrains d’un château enchanté, d’où s’échappent des cris terrifiants.
Décrivez ce souterrain en une douzaine de lignes enutilisant des hyperboles et des comparaisons pour souligner son aspectépouvantable, comme Chrétien de Troyes lorsqu’il décrit le fleuve. Vous pouvezvous inspirer pour cela du deuxième paragraphe du texte, en réutilisant parexemple les expressions suivantes : « À l'entrée du souterrain, il met pied à terre. Il voit…, aussi … et … que si ce fût … » « Non, jamais on ne trouvera si …passage : … »
Vos comparaisons devront évoquer le monde desEnfers.
Attention :le sujet se limite à la description du souterrain. Donnez de nombreusesprécisions sur ce que l’on voit, ce que l’on sent, ce que l’on entend.
Texte 6 : la mort d’Artus
Objectifd’écriture : poursuite du travail sur la description.
Ecrire
Les précisions sur le cadre spatio-temporel sontpour beaucoup dans l’atmosphère du texte. Ici, la pluie instille une certainemélancolie ; au début de Perceval,la description de la nature renaissante crée une atmosphère joyeuse et joue unrôle symbolique. Vous allez rédiger la description d’un cadrespatio-temporel visant à créer une impression mystérieuse.
Texte 1 : l’avènement d’Artus.
Objectifd’écriture : s’approprier les adverbes de temps qui organisent le récit.
Ecriture
Observer :
Voici, dans l’ordre,quelques phrases tirées du texte que vous venez de lire.
« Et comme la foule sortait del'église, des cris d'étonnement retentirent : une grande pierre taillée gisait aumilieu de la place, portant une enclume de fer où une épée se trouvait fichée jusqu'à la garde.
On avertit aussitôtl'archevêque qui s'en vint avec l'eau bénite. »
« Déjà les plus hauts et riches hommes disputaiententre eux à qui ferait l'essai le premier. »
« Alors il choisit lui-même deux cent cinquante prud'hommespourtenter l'aventure tout d'abord. »
Dans ces phrases, relevez les adverbes de temps quiservent à enchaîner les actions.
Ecrire :
Complétez le texte suivant avec les adverbesproposés : alors - à peine - aussi – aussitôt – d’abord – déjà -finalement – soudain.
Yvain voulait tenter à son tourl’épreuve de la fontaine. … se mit-il en route dès le lendemain. Il trouva lafontaine merveilleuse et y versa de l’eau. …, une formidable tempête s’éleva etun chevalier en armes apparut. … Yvain eut-il le temps de comprendre ce qui sepassait que le chevalier l’attaquait. …, le combat parut égal : aucun deschevaliers ne cédait un pouce de terrain. … la fatigue se faisait sentir. ….Yvain porta un coup si violent que sa lance éclata. Son adversaire chancela et… s’écroula. Voyant que le combat était perdu pour lui, il prit … la fuite.
Texte 2 : la fondation de la Table Ronde.
Objectif d’écriture : Mieux utiliser d’autres mots deliaison : les conjonctions de coordination.
Ecriture
Observer :
Relisez les trois premières phrases prononcées parMerlin, puis sa réplique lignes 26 à 31 : quelles sont les conjonctions decoordination qui relient les phrases entre elles ? Quel lien logiqueexprime chacune d’elles ?
Ecrire :
Complétez les phrases suivantes par une conjonctionde coordination.
a) Antor avait élevé Arthur … l’aimait comme son fils.
b) Arthur n’avait pas tenté l’épreuve du perron, … il cherchaitdésespérément une épée pour Keu.
c) Il s’empara … de l’épée merveilleuse.
d) Les nobles protestèrent … Arthur était jeune et n’était pas encorechevalier.
e) Il fut toutefois roi, … telle était la volonté de Dieu.
Texte 3 : Perceval le Gallois
Objectif d’écriture : Inciter les élèves, par la contrainted’écriture, à utiliser des connecteurs logiques et temporels auxquels ils nepensent pas spontanément.
Ecrire
Imaginezla suite de ce texte : Perceval se rend à la cour d’Arthur. Qu’y découvre-t-il ? Quellessont ses réactions ? Comment est-il accueilli par Arthur et seschevaliers ? Racontez en mêlant récit et dialogues.
Votre récit commencera par ces mots : « Apeine le chevalier parti… » et intégrera, dans l’ordre, les phrasessuivantes, que vous compléterez :
« Comme il approchait du lieu où le roi tenaitsa cour, … »
« Sitôt qu’il vit le roi,… »
« A ces mots, les autres chevaliers… »
« Alors, le jeune homme… mais le roi… »
« Perceval décida donc… »
Texte 4 : Perceval devient chevalier
Objectifd’écriture : réinvestir le travail sur le portrait amorcé dans le chapitresur le roman d’initiation.
Ecrire :faire le portrait d’un chevalier.
Lancelot, l’un des meilleurs chevaliers de la TableRonde, est appelé le Blanc Chevalier : sa mère, la Dame du Lac, lui aremis des armes magiques et une armure toute blanche. Que symbolise leblanc ?
Préparation :
- Associez chacun des sujets de gauche à un verbe de droite et terminez la phrase ainsi commencée.
Ses yeux – son sourire – son heaume. | Briller, étinceler, illuminer. |
- Employez chacun des adjectifs suivants dans une phrase, en fonction d’épithète pour éviter être et avoir : éclatant – lumineux – éblouissant.
- Voici plusieurs mots évoquant la couleur blanche : classez-les selon que leur connotation est péjorative ou méliorative : immaculé – blême – blafard – neigeux – opalescent – livide – ivoirin – nacré.
- Parmi les détails suivants, lesquels sont suffisamment significatifs pour présenter un intérêt dans le portrait d’un chevalier ? Discutez vos réponses à l’oral : cheveux blonds - yeux brillants – petit nez – petite bouche – sourire charmant – épaules carrées – poitrine large – gros ventre - longs bras – longues jambes - bras musclés – jambes puissantes – petits pieds.
Ecriture
Faites un portrait physique de Lancelot mettant envaleur l’éclat qui entoure ce chevalier.
Pour réussir :
- Ordonnez votre portrait : décrivez l’allure générale avant de donnerdes détails.
- Ajoutez des comparaisons qui souligneront l’éclat du personnage.
Texte 5 : Lancelot au pont de l’épée.
Objectif : réinvestir le travail sur la description amorcé dans lechapitre sur le roman d’aventure.
Ecrire
Préparation
1. Associez chaque nom de gauche à un adjectif de droite (aidez-vous desaccords).
Un passage De la terre Des pierres Un sol Des murs Une voûte Un air Une haleine Des ténèbres Une lueur | basse épaisses étouffant étroit fétide grasse humides spongieux suintants vacillante |
2. a) Les mots suivants évoquent-ils des sons faibles ou forts ?humains ou non humains ? Classez-les dans le tableau ci-dessous.
tintement –grincement – hurlement – fracas – grondement – mugissement – froissement –clameur – souffle – plainte – soupir – gargouillis – râle – claquement –sifflement.
| son humain | son non humain |
son fort | | |
son faible | | |
3. A l’aide d’un dictionnaire analogique, cherchez le plus de mots possiblepermettant d’évoquer l’obscurité.
Rédaction
Voici une autre des épreuves que doit subirLancelot au cours de ses aventures : il doit pénétrer dans lessouterrains d’un château enchanté, d’où s’échappent des cris terrifiants.
Décrivez ce souterrain en une douzaine de lignes enutilisant des hyperboles et des comparaisons pour souligner son aspectépouvantable, comme Chrétien de Troyes lorsqu’il décrit le fleuve. Vous pouvezvous inspirer pour cela du deuxième paragraphe du texte, en réutilisant parexemple les expressions suivantes : « À l'entrée du souterrain, il met pied à terre. Il voit…, aussi … et … que si ce fût … » « Non, jamais on ne trouvera si …passage : … »
Vos comparaisons devront évoquer le monde desEnfers.
Attention :le sujet se limite à la description du souterrain. Donnez de nombreusesprécisions sur ce que l’on voit, ce que l’on sent, ce que l’on entend.
Texte 6 : la mort d’Artus
Objectifd’écriture : poursuite du travail sur la description.
Ecrire
Les précisions sur le cadre spatio-temporel sontpour beaucoup dans l’atmosphère du texte. Ici, la pluie instille une certainemélancolie ; au début de Perceval,la description de la nature renaissante crée une atmosphère joyeuse et joue unrôle symbolique. Vous allez rédiger la description d’un cadrespatio-temporel visant à créer une impression mystérieuse.
- Choisissez un lieu évocateur : forêt – marécage – lande – haute montagne – rive d’un lac. Au brouillon, faites la liste des détails caractéristiques de ce lieu, que vous allez évoquer.
- A quel moment du jour ou de la nuit allez-vous décrire cet endroit ? Quels animaux, quels bruits, quels éléments pourrez-vous alors évoquer ? Complétez votre liste au brouillon.
- Choisissez certains noms de gauche et associez-les à des verbes de droite pour former des phrases évoquant les éléments que vous avez listés au brouillon.
Des nappes de brouillard – d’épais nuages – une brume légère – des lambeaux de brume – un mur de poix – une bruine froide – les nuées vaporeuses | S’accrocher - Danser – effacer - se déchirer - Descendre – dévorer - faire disparaître - Flotter – obstruer - se prendre à – scintiller – miroiter. |
- Ordonnez votre description : reprenez votre liste d’éléments à décrire : supprimez ce qui apparaît, finalement, sans intérêt ; classez les éléments que vous avez développés du plus général au plus précis.
- Rédigez en insérant les phrases préparées en 3.
- V.MarchaisEmpereur
2e partie :SEANCE PREPARATOIRE CONSACRÉE A LA GRAMMAIRE DE TEXTE
1. Recopiezle texte suivant en remplaçant les points de suspension par le mot de liaisonqui convient : alors – car – et – lorsque - mais où – quand.
… le chevalier ôta son heaume d'or et l'on vit qu'il étaittout jeune. Merlin le désarma … le conduisit au siège périlleux, … il s'assitsans hésiter. … les barons virent cela, ils lui montrèrent un grand respect, …il était sûrement l’envoyé de Dieu. … quelle fut la joie de Lancelot, … ilreconnut que ce damoisel n'était autre que son fils Galaad ! (d’après JacquesBoulenger).
Yvain marcha sur le chevalier Noir, l’arme au poing,mais … ne recula pas. … se défièrent d’un geste et s’élancèrent … contre … . …avait une lance longue et solide mais … échangèrent de tels coups que bientôtil n’en resta rien. Alors … mirent pied à terre et dégainèrent leur épée. Lechevalier noir en asséna un coup violent à Yvain … chancela.
Leserpent mordit le lion. Ce dernier se mit à saigner abondamment. – Iseut tendit la coupe à Tristan. Tristan lavida d’un trait. – Perceval interrogeait le chevalier. Celui-ci répondait avec patience.– Le gentilhomme chaussa l’éperon à Perceval et le jeune homme partit aussitôtpour Carduel.
Il galopait, ilavait les cheveux au vent. – Il restait immobile, il avait le regard fier. –Elle était jeune et vive, elle lui plut immédiatement. – Elle était effrayée,elle recula.
b) Sur lemême modèle, complétez les phrases suivantes.
Superbe dans son armure d’argent, … - L’air farouche,… - Les yeux humides, … - Pâle et tremblante, …
Le fils de logre, G. Mardon, Futuropolis
Ponctuation
Perceval se mit en route impatient et joyeux.
Son épée trop longue le gênait dans ses mouvements.
Excalibur était dans sa main étincelante.
Plein de tristesse et de douceur le roi reprocha sonmensonge à Giflet.
Sous le dais se tenait belle et majestueuse la dame duchâteau.
Orthographe
Le sixième jour, [le roi] (partir) et il (chevaucher)tant qu’il (parvenir) en Carmélide. Léodagan (venir) à sa rencontre et lesquatre rois (faire) ensemble leur entrée à Carohaise, dont les rues (être)toutes pavoisées. Puis ils (aller) dans la salle du palais où Guenièvre les(attendre). Le jour venu, toute la cour (se réunir) dans la grande salle. Le soleil (rayonner) à traversles verrières quand Guenièvre (faire) son entrée, conduite par les rois Ban etBohor. Et le conte dit qu’elle (être) la plus belle et la mieux aimée qui(être) jamais.
D’aprèsMerlin l’Enchanteur, JacquesBoulenger.
1. Recopiezle texte suivant en remplaçant les points de suspension par le mot de liaisonqui convient : alors – car – et – lorsque - mais où – quand.
… le chevalier ôta son heaume d'or et l'on vit qu'il étaittout jeune. Merlin le désarma … le conduisit au siège périlleux, … il s'assitsans hésiter. … les barons virent cela, ils lui montrèrent un grand respect, …il était sûrement l’envoyé de Dieu. … quelle fut la joie de Lancelot, … ilreconnut que ce damoisel n'était autre que son fils Galaad ! (d’après JacquesBoulenger).
- Recopiez le texte suivant en remplaçant les points de suspension par un des sujets suivants : celui-ci – chacun – ils - l’autre – l’un – qui - tous deux.
Yvain marcha sur le chevalier Noir, l’arme au poing,mais … ne recula pas. … se défièrent d’un geste et s’élancèrent … contre … . …avait une lance longue et solide mais … échangèrent de tels coups que bientôtil n’en resta rien. Alors … mirent pied à terre et dégainèrent leur épée. Lechevalier noir en asséna un coup violent à Yvain … chancela.
- Transformez les phrases suivantes en utilisant le pronom relatif qui de manière à enchaîner les deux idées. Ex : Saint Georges interpella le dragon. Celui-ci obéit aussitôt. → Saint Georges interpella le dragon qui obéit aussitôt.
Leserpent mordit le lion. Ce dernier se mit à saigner abondamment. – Iseut tendit la coupe à Tristan. Tristan lavida d’un trait. – Perceval interrogeait le chevalier. Celui-ci répondait avec patience.– Le gentilhomme chaussa l’éperon à Perceval et le jeune homme partit aussitôtpour Carduel.
- A partir de la planche de BD ci-contre, rédigez un petit paragraphe dans lequel vous emploierez les mots suivants : lorsque – au même moment - alors – aussitôt – dès que – celle-ci – ce dernier – puis.
- a) Transformez les phrases suivantes en mettant l’attribut ou le COD en position détachée de manière à supprimer être ou avoir. Ex : Il entra dans le palais, il était vêtu d’un manteau d’hermine. → Vêtu d’un manteau d’hermine, il entra dans le palais.
Il galopait, ilavait les cheveux au vent. – Il restait immobile, il avait le regard fier. –Elle était jeune et vive, elle lui plut immédiatement. – Elle était effrayée,elle recula.
b) Sur lemême modèle, complétez les phrases suivantes.
Superbe dans son armure d’argent, … - L’air farouche,… - Les yeux humides, … - Pâle et tremblante, …
Le fils de logre, G. Mardon, Futuropolis
Ponctuation
- La virgule sépare les adjectifs détachés. Placez-la correctement dans les phrases suivantes :
Perceval se mit en route impatient et joyeux.
Son épée trop longue le gênait dans ses mouvements.
Excalibur était dans sa main étincelante.
Plein de tristesse et de douceur le roi reprocha sonmensonge à Giflet.
Sous le dais se tenait belle et majestueuse la dame duchâteau.
Orthographe
- Conjuguez les verbes entre parenthèse au passé simple ou à l’imparfait.
Le sixième jour, [le roi] (partir) et il (chevaucher)tant qu’il (parvenir) en Carmélide. Léodagan (venir) à sa rencontre et lesquatre rois (faire) ensemble leur entrée à Carohaise, dont les rues (être)toutes pavoisées. Puis ils (aller) dans la salle du palais où Guenièvre les(attendre). Le jour venu, toute la cour (se réunir) dans la grande salle. Le soleil (rayonner) à traversles verrières quand Guenièvre (faire) son entrée, conduite par les rois Ban etBohor. Et le conte dit qu’elle (être) la plus belle et la mieux aimée qui(être) jamais.
D’aprèsMerlin l’Enchanteur, JacquesBoulenger.
- V.MarchaisEmpereur
3e partie :SEANCE PREPARATOIRE CONSACRÉE AU VOCABULAIRE
Le chevalier :
Qualités et défauts
Equipement
Fierté– circonspection – grâce – humilité – délicatesse – sensibilité – intelligence– générosité – indulgence – ténacité – modération – ruse – courtoisie.
Mots croisés
Le chevalier :
Qualités et défauts
Equipement
- Associez chacun des mots suivants à son synonyme.
Arrogant circonspect Dissimulé envieux fier Ignoble impulsif noble outrecuidant | courtois fourbe hautain impétueux jaloux Méprisant Présomptueux prudent vil |
- Associez chacun des mots suivants à son antonyme.
assurance attrayant couard courtois droit franc humble indulgent loyal modeste noble | arrogant dissimulé fourbe grossier hardi repoussant retors sévère suffisant timidité vil |
- Donnez les noms correspondants aux adjectifs suivants : courtois – vil – gracieux – arrogant – méprisant – humble – présomptueux – fier – orgueilleux – envieux – couard – fourbe – dissimulé – hautain – juste – ardent – digne – tenace – impulsif – vaniteux – brave – hardi.
- Donnez le plus de synonymes possible à chacun des noms suivants : courage – force – habileté – orgueil.
- D’après vous, un chevalier doit-il posséder les qualités suivantes ? Discutez vos réponses à l’oral :
Fierté– circonspection – grâce – humilité – délicatesse – sensibilité – intelligence– générosité – indulgence – ténacité – modération – ruse – courtoisie.
- A quel numéro correspond chacune des légendes suivantes ? destrier – écu - épée – étriers – haubert - heaume - lance.
- Parmi les noms suivants, lesquels désignent un cheval de combat, lesquels un cheval doux destiné aux damés ? coursier – destrier – palefroi.
Mots croisés
1 P | R | É | T | E | 2 N | T | I | E | U | X | | | | | | |
| | | | | U | | | | | | | | | | | |
3 D | E | S | T | R | I | E | R | | | | | | | | | |
| | | | | S | | | | | | | | | | | |
4 A | V | E | R | S | I | O | N | | | | | | | | | |
| | | | | B | | | | 5 H | | | | | | | |
| | | 6 P | A | L | E | F | R | O | I | | | | | | |
| | | E | | E | | | | N | | 7 A | | | 8 C | | |
| 9 C | | R | | | | | | N | | S | | | O | | |
| O | | F | | | | | 10 D | I | S | S | I | M | U | L | É |
11 E | N | V | I | E | U | X | | | R | | A | | | A | | |
| F | | D | | | | | | | | I | | | R | | |
| U | | E | | | | | | | | L | | | D | | |
| S | | | | | | | | | | L | | | | | |
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