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- V.MarchaisEmpereur
C'est exactement cela, Passerose. Si l'on part en se disant que, de toute façon, Maupassant, ça les fait ch... et qu'il faut faire "plus proche d'eux", pour reprendre le baratin IUFM, c'est foutu.
- InvitéeHrÉrudit
Et trichant un peu pourquoi pas le portrait féminin dans Le fantôme de Madame Muir ? c'est une merveille de sensibilité et juste avant les vacances, c'est un film cadeau.
- soniechkaNiveau 1
Je suis d'accord avec Passerose, et je trouve dommage que dès que l'on parle étude de films, l'accusation de démagogie se mette à planer sur nos têtes... Nous serons tous d'accord, je crois, pour admettre que l'idéal est un juste équilibre entre apprentissage rigoureux des fondements de la logique et de la réflexion (notamment à travers la grammaire) et apprentissage du plaisir de la culture (et pas seulement celle des "anciens" !) Mais voilà comme tout "idéal" il faudra nous contenter d'y tendre, or face à cela nous n'avons pas tous le même parcours, ni les mêmes goûts... Conclusion : il faut d'abord s'efforcer d'être authentique dans notre approche, y compris de la grammaire ou du vocabulaire, et si cela passe pour Almalo par la lecture de poèmes qu'il écrit ou pour d'autres par Maupassant, qu'à cela ne tienne ! La justesse ne tient pas au contenu mais au ton avec lequel on en parle (ce qui ne veut pas dire bien sûr qu'on peut en dire n'importe quoi, je n'entends pas par "ton" une simple mise en scène, mais la transmission d'une vraie vision des choses !).
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Pour entrer dans le secret des choses, il faut d'abord se donner à elles. Simone de Beauvoir.
- doctor whoDoyen
Personnelement, je me fiche de donner envie de lire à mes élèves. Ne pas les en dégoûter, certainement. Mais donner envie, c'est pour moi un objectif irréalisable et même contestable moralement. Qui suis-je pour faire intrusion dans la vie des élèves et la modifier ainsi ?
Donner les outils pour savoir lire, en être capable, oui. Etudier des textes qui vont former leur culture et leur jugement, oui. Espérer ne pas en détourner les élèves qui lisent et y conduire ceux qui ne lisent pas, certainement.
Mais en faire l'objectif qui détermine le contenu de mon enseignement, certainement pas.
Sinon, pourquoi pas Vertigo, d'Hitchcock (la scène du musée) ?
Donner les outils pour savoir lire, en être capable, oui. Etudier des textes qui vont former leur culture et leur jugement, oui. Espérer ne pas en détourner les élèves qui lisent et y conduire ceux qui ne lisent pas, certainement.
Mais en faire l'objectif qui détermine le contenu de mon enseignement, certainement pas.
Sinon, pourquoi pas Vertigo, d'Hitchcock (la scène du musée) ?
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- V.MarchaisEmpereur
Réponse à Soniechka
Eh bien je ne suis pas d'accord. Le contenu est essentiel en matière d'enseignement. Nous payons d'ailleurs bien cher la désertion des années durant d'un enseignement méthodique de la langue et de l'étude de vocabulaire.
L'enthousiasme est important, mais il serait naïf d'en faire un critère de "justesse" - je dirais plutôt la principale caution d'un cours. Cela me rappelle ce que disait une collègue, Anne Sculfort pour ceux qui connaissent, une grande dame de l'enseignement, qui m'a appris beaucoup : "Il faut aimer ce que l'on enseigne et non enseigner ce que l'on aime." Qu'Almalo soit passionné d'études cinématographiques et qu'il ait des compétences dans ce domaine est une chose, confondre des collégiens et des étudiants en cinéma en est une autre. Tu parles de mesure : pour moi, étudier systématiquement un film à chaque séquence, alors que nous avons tant de mal à boucler les programmes, faire tout ce qu'il y a à faire pour pallier les lacunes de nos élèves, c'est outre mesure, précisément. Je crois que c'est faire le choix de la facilité, oui, ou celui, naïf, je le répète, de ce qui nous plaît, en se disant que, puisqu'on maîtrise, forcément, ça fera un super cours qui apprendra des trucs vachement importants aux élèves. Je vois le même enthousiamse naïf dans le fait de proposer aux élèves ses propres écrits.
Non, le contenu d'un cours n'est pas accessoire.
Eh bien je ne suis pas d'accord. Le contenu est essentiel en matière d'enseignement. Nous payons d'ailleurs bien cher la désertion des années durant d'un enseignement méthodique de la langue et de l'étude de vocabulaire.
L'enthousiasme est important, mais il serait naïf d'en faire un critère de "justesse" - je dirais plutôt la principale caution d'un cours. Cela me rappelle ce que disait une collègue, Anne Sculfort pour ceux qui connaissent, une grande dame de l'enseignement, qui m'a appris beaucoup : "Il faut aimer ce que l'on enseigne et non enseigner ce que l'on aime." Qu'Almalo soit passionné d'études cinématographiques et qu'il ait des compétences dans ce domaine est une chose, confondre des collégiens et des étudiants en cinéma en est une autre. Tu parles de mesure : pour moi, étudier systématiquement un film à chaque séquence, alors que nous avons tant de mal à boucler les programmes, faire tout ce qu'il y a à faire pour pallier les lacunes de nos élèves, c'est outre mesure, précisément. Je crois que c'est faire le choix de la facilité, oui, ou celui, naïf, je le répète, de ce qui nous plaît, en se disant que, puisqu'on maîtrise, forcément, ça fera un super cours qui apprendra des trucs vachement importants aux élèves. Je vois le même enthousiamse naïf dans le fait de proposer aux élèves ses propres écrits.
Non, le contenu d'un cours n'est pas accessoire.
- AlmaloNiveau 5
V.Marchais a écrit:Almalo a écrit:je leur lis des nouvelles ou des poèmes que j'écris moi-même
C'est sûr, Maupassant, à côté...
Je ne dis pas et je n'ai jamais dit, jamais ô grand jamais, que ce que je faisais pesait lourd dans la balance face à Maupassant. Et ta réflexion me blesse énormément. Je ne dis pas non plus que le contenu d'un cours est accessoire, tu me prends pour quoi ?
je dis seulement qu'en faisant des "ponts" comme l'a dit quelqu'un ici (pardon, je ne me rappelle plus qui) entre la GRANDE littérature et la pauvre petite prose qu'une petite prof de français peut produire (et qui, je m'en excuse, a eu un certain succès auprès de mes classes, et rien que pour ça je suis heureuse de faire ce métier), en faisant des ponts, donc, on pourra dire aux élèves "oui, vous pouvez lire autre chose que des mangas, du Maupassant ou du Hugo, mais vous pouvez aussi écrire vous, parce que ce que vous écrirez sera votre production et celle de personne d'autre. Et ce qu'ils écrivent part parfois d'une grande oeuvre, parfois d'une peinture, parfois d'un début de récit...
Quant à l'iufm, ils ne disent pas que des bêtises. Je ne suis pas un pur produit, j'ai passé mon capes externe tout en travaillant en même temps. Mais j'écoute et je prends ce qui me plaît autour de moi, sans prétendre avoir raison ni me mettre des oeillères.
Quant à avoir un "enthousiasme naïf", j'espère bien l'avoir toujours durant ma carrière, ne jamais être un de ces profs qui n'enseignent pas avec passion. j'aime ce que j'enseigne, oui, que ce soit le visionnage d'un film pour illustrer des motifs littéraires, ou un texte de Hugo ou de Maupassant qui va leur donner des outils pour écrire à leur tour. Et je te remercie de me faire comprendre que je dois me cantonner à encenser les textes des GRANDS auteurs et ne jamais faire partager les miens. C'est une grande preuve d'humilité, je m'en souviendrai.
V.Marchais, tu as sans doute de la chance d'avoir des classes qui se passionnent pour Dumas ou Baudelaire, mes classes à moi ne le font pas spontanément.
Ceci dit, je m'éloigne de mon sujet de départ, j'ai pris note de vos suggestions et je n'interviendrai plus ici. Cette discussion va finir par m'écoeurer.
Et je précise que je suis une almalo.
Merci pour vos idées, en tout cas !
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le capitaine de mon âme
Invictus
- soniechkaNiveau 1
Je n'ai jamais dit que le contenu de l'enseignement était accessoire, ou alors je me suis mal exprimée ! Je voulais dire qu'il fallait se l'être personnellement approprié pour le retransmettre, et de ce point de vue, nos différences jouent un rôle essentiel ! Cela ne m'empêche pas de me rappeler qu'il y a un programme officiel et un certain nombre de notions à transmettre ; mais certains resteront plus à l'aise avec la grammaire et d'autres avec l'image, il n'y a donc pas de mal à faire pencher (mais seulement pencher, on est bien d'accord) du côté qui nous convient le plus !
Ce que j'ai personnellement vécu en tout cas, c'est l'échec cuisant de tenter de transmettre selon une méthode qui ne me correspondait pas...
Ce que j'ai personnellement vécu en tout cas, c'est l'échec cuisant de tenter de transmettre selon une méthode qui ne me correspondait pas...
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- CelebornEsprit sacré
soniechka a écrit:mais certains resteront plus à l'aise avec la grammaire et d'autres avec l'image, il n'y a donc pas de mal à faire pencher (mais seulement pencher, on est bien d'accord) du côté qui nous convient le plus !
@soniechka : La grammaire n'a pas à "convenir" : elle a à être enseignée, et on crève du fait qu'elle ne l'est souvent ni suffisamment, ni correctement. Ce n'est pas une variable d'ajustement comme peut l'être l'étude de l'image, dont, excuse-moi, on peut quand même très bien se passer si on est un peu court.
Je pense effectivement que toute discussion avec toi, Almalo, va être compliquée, car nous habitons sur des planètes tellement différentes que le dialogue va avoir du mal à s'instaurer. Je dis cela sans animosité aucune.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- doctor whoDoyen
Almalo, ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec toi qu'on te trouve nulle, ou conne. Je ne pense pas que Véronique voulait te blesser.
Je pense surtout qu'elle a voulu marquer son désaccord d'une manière un peu ferme. Et pour cela, il faut utiliser des mots un peu forts.
Je suis d'accord pour faire des liens entre culture générale et références "culturelles" contemporaines. Je suis en revanche pour le faire de manière discrète et chrono-friendly.
Un grand désaccord avec mon inspectrice de l'époque portait sur l'exemple qu'elle nous donnait d'une séquence sur "Du gothique au gothique". Un enseignant partait de l'acception actuelle du mot "gothique" et introduisait ensuite le roman gothique. Il me semblait qu'il fallait au contraire faire le roman gothique (Encore que : la nécessité de voir cette notion ne me paraît pas prioritaire.) et faire référence en passant à l'actualité.
Il me semble d'ailleurs important, en tant que prof, d'établir des priorités dans ce qu'on doit enseigner. Il m'arrive de faire de schoses qui me plaisent moins, mais que j'estime indispensable.
Cela n'empêche pas d'apporter à ton cours une coloration personnelle, correspondant à tes goûts. En cela, moi qui suit pour l'étude des classiques en cours de français, je ne condamnerai jamais un collègue qui étudie un roman contemporain, ou de littérature de jeunesse, à condition qu'il lui trouve un véritable intérêt esthétique, et pas seulement pédagogique.
Je pense surtout qu'elle a voulu marquer son désaccord d'une manière un peu ferme. Et pour cela, il faut utiliser des mots un peu forts.
Je suis d'accord pour faire des liens entre culture générale et références "culturelles" contemporaines. Je suis en revanche pour le faire de manière discrète et chrono-friendly.
Un grand désaccord avec mon inspectrice de l'époque portait sur l'exemple qu'elle nous donnait d'une séquence sur "Du gothique au gothique". Un enseignant partait de l'acception actuelle du mot "gothique" et introduisait ensuite le roman gothique. Il me semblait qu'il fallait au contraire faire le roman gothique (Encore que : la nécessité de voir cette notion ne me paraît pas prioritaire.) et faire référence en passant à l'actualité.
Il me semble d'ailleurs important, en tant que prof, d'établir des priorités dans ce qu'on doit enseigner. Il m'arrive de faire de schoses qui me plaisent moins, mais que j'estime indispensable.
Cela n'empêche pas d'apporter à ton cours une coloration personnelle, correspondant à tes goûts. En cela, moi qui suit pour l'étude des classiques en cours de français, je ne condamnerai jamais un collègue qui étudie un roman contemporain, ou de littérature de jeunesse, à condition qu'il lui trouve un véritable intérêt esthétique, et pas seulement pédagogique.
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- ProvenceEnchanteur
Almalo a écrit:
Quant à avoir un "enthousiasme naïf", j'espère bien l'avoir toujours durant ma carrière, ne jamais être un de ces profs qui n'enseignent pas avec passion. j'aime ce que j'enseigne, oui, que ce soit le visionnage d'un film pour illustrer des motifs littéraires, ou un texte de Hugo ou de Maupassant qui va leur donner des outils pour écrire à leur tour. Et je te remercie de me faire comprendre que je dois me cantonner à encenser les textes des GRANDS auteurs et ne jamais faire partager les miens. C'est une grande preuve d'humilité, je m'en souviendrai.
V.Marchais, tu as sans doute de la chance d'avoir des classes qui se passionnent pour Dumas ou Baudelaire, mes classes à moi ne le font pas spontanément.
Connais-tu beaucoup d'élèves qui se passionnent spontanément ou non pour Baudelaire? Moi non. Mais notre mission n'est pas de passionner mais d'instruire. On ne peut donc pas négliger le contenu. Nos horaires de français ne nous permettent guère la dispersion, hélas: l'essentiel, c'est la maîtrise de la langue et la découverte de notre patrimoine littéraire. L'urgence oblige à faire des choix.
- V.MarchaisEmpereur
Effectivement, Almalo, mon but n'est pas de te blesser mais d'affirmer certaines priorités.
Ce que j'en dis n'est pas un jugement sur la valeur de ce que tu écris, mais tu pourrais bien être le prochain prix Nobel de littérature, ce dont ni toi ni moi ne sommes à même de juger à cette heure, le geste de donner ses écrits à lire aux élèves ne m'en paraîtrait pas moins déplacé. De même, je ne doute pas de tes compétence en analyse filmique, mais je continue de penser que pratiquer celle-ci aussi assidûment au collège révèle une erreur d'appréciation de ce dont les élèves ont besoin.
L'enthousiasme est une grande qualité, mais il n'a pas à être naïf - puisses-tu conserver la première qualité et te débarrasser de la seconde. Si je te dis ce que je te dis, c'est précisément parce qu'ayant toujours enseigné en ZEP, je connais bien les carences des élèves - et je reste convaincue que le meilleur moyen de les amener à Hugo, c'est de leur lire Hugo. L'enthousiasme, c'est aussi celui de l'enseignant qui se demande comment il va réussir à lever cette difficulté, à faire apprécier un texte a priori peu accessible aux élèves, expliquer un point de grammaire délicat, améliorer la syntaxe... L'étude de film peut être un moyen, mais un parmi d'autres, qui ne doit pas empiéter sur l'essentiel. Tout est question de priorités, comme l'ont bien dit d'autres collègues.
Ce que j'en dis n'est pas un jugement sur la valeur de ce que tu écris, mais tu pourrais bien être le prochain prix Nobel de littérature, ce dont ni toi ni moi ne sommes à même de juger à cette heure, le geste de donner ses écrits à lire aux élèves ne m'en paraîtrait pas moins déplacé. De même, je ne doute pas de tes compétence en analyse filmique, mais je continue de penser que pratiquer celle-ci aussi assidûment au collège révèle une erreur d'appréciation de ce dont les élèves ont besoin.
L'enthousiasme est une grande qualité, mais il n'a pas à être naïf - puisses-tu conserver la première qualité et te débarrasser de la seconde. Si je te dis ce que je te dis, c'est précisément parce qu'ayant toujours enseigné en ZEP, je connais bien les carences des élèves - et je reste convaincue que le meilleur moyen de les amener à Hugo, c'est de leur lire Hugo. L'enthousiasme, c'est aussi celui de l'enseignant qui se demande comment il va réussir à lever cette difficulté, à faire apprécier un texte a priori peu accessible aux élèves, expliquer un point de grammaire délicat, améliorer la syntaxe... L'étude de film peut être un moyen, mais un parmi d'autres, qui ne doit pas empiéter sur l'essentiel. Tout est question de priorités, comme l'ont bien dit d'autres collègues.
- miss sophieExpert spécialisé
Je renchéris sur V. Marchais et Doctor Who.
L'image, je trouve important de l'étudier : j'inscris certaines de mes classes à Collège au cinéma (trois films dans l'année) et j'ajoute de temps en temps l'analyse d'un tableau, d'une photo. Mais en tout, ça doit me faire deux études d'image par trimestre; je n'y consacre pas plus de temps, malgré tout l'intérêt que je peux y trouver, parce que nous avons aussi et d'abord d'autres choses à faire passer.
L'image, je trouve important de l'étudier : j'inscris certaines de mes classes à Collège au cinéma (trois films dans l'année) et j'ajoute de temps en temps l'analyse d'un tableau, d'une photo. Mais en tout, ça doit me faire deux études d'image par trimestre; je n'y consacre pas plus de temps, malgré tout l'intérêt que je peux y trouver, parce que nous avons aussi et d'abord d'autres choses à faire passer.
- PasseroseNeoprof expérimenté
Je reviens participer à la conversation. J'ai beaucoup apprécié la phrase d'Anne Sculfort "aimer ce que l'on enseigne". C'est exactement ce que j'aime dans l'enseignement - me donner pour défi d'aimer et de faire passer des oeuvres a priori difficiles, en trouvant un questionnement inhérent au texte. Avant, j'aurais cherché une approche ludique, comme un découpage du texte, un texte-puzzle, etc... Maintenant, je préfère trouver l'angle d'accroche directement dans le "sens" du passage.
Je n'aime rien tant que voir les élèves se dire entre eux en découvrant le portrait de Cyrano "elle est ouf, nous faire lire ça", rire intérieurement et, à la fin de la séquence, m'offrir le luxe de leur dire "vous voyez que vous avez trouvé beaucoup à dire".
J'aime aussi me servir de séquences filmées, par exemple Le Seigneur des Anneaux pour la description péjorative/méliorative d'un lieu, mais je n'aime plus m'appuyer sur des films entiers.
Je n'aime rien tant que voir les élèves se dire entre eux en découvrant le portrait de Cyrano "elle est ouf, nous faire lire ça", rire intérieurement et, à la fin de la séquence, m'offrir le luxe de leur dire "vous voyez que vous avez trouvé beaucoup à dire".
J'aime aussi me servir de séquences filmées, par exemple Le Seigneur des Anneaux pour la description péjorative/méliorative d'un lieu, mais je n'aime plus m'appuyer sur des films entiers.
- Anna de NoaillesHabitué du forum
Almalo, pour répondre à ta question première, je pense que tu peux passer le portrait de Dorian Gray ou des extraits des Misérables avec le portrait de Cosette, Gavroche, des Thénardier.
L'analyse filmique est une approche comme une autre du portrait. Si tu es à l'aise dans cet exercice, que tu penses que tu peux apporter un savoir aux élèves, n'hésite pas. Mon collègue use beaucoup de cet outil pour travailler l'enchaînement des évènements en narration ou comme support d'une rédaction. Il ne me semble pas plus à côté des clous qu'un autre; Pour ma part, j'utilise peu cet outil parce que je suis moins à l'aise mais étudier le point de vue à partir d"un film ne me semble pas une aberration. L'usage systématique est évidemment à proscrire mais un usage ponctuel permet de varier ses approches et d'intéresser les élèves par un outil qui devient incontournable de nos jours; nous sommes face une génération de l'image à qui il faut précisément apprendre à lire l'image et non à les boire. J'ai suivi un stage sur la publicité dans le cadre des formations et il se trouve que compléter l'étude classique de l'argumentation par le biais de spots publicitaires me semble très pertinent.
Et puis dis-toi une chose, de toutes les manières seul un inspecteur, dont c'est le métier, pourra te juger. Ici nous ne faisons que te donner notre point de vue de simples enseignants.
L'analyse filmique est une approche comme une autre du portrait. Si tu es à l'aise dans cet exercice, que tu penses que tu peux apporter un savoir aux élèves, n'hésite pas. Mon collègue use beaucoup de cet outil pour travailler l'enchaînement des évènements en narration ou comme support d'une rédaction. Il ne me semble pas plus à côté des clous qu'un autre; Pour ma part, j'utilise peu cet outil parce que je suis moins à l'aise mais étudier le point de vue à partir d"un film ne me semble pas une aberration. L'usage systématique est évidemment à proscrire mais un usage ponctuel permet de varier ses approches et d'intéresser les élèves par un outil qui devient incontournable de nos jours; nous sommes face une génération de l'image à qui il faut précisément apprendre à lire l'image et non à les boire. J'ai suivi un stage sur la publicité dans le cadre des formations et il se trouve que compléter l'étude classique de l'argumentation par le biais de spots publicitaires me semble très pertinent.
Et puis dis-toi une chose, de toutes les manières seul un inspecteur, dont c'est le métier, pourra te juger. Ici nous ne faisons que te donner notre point de vue de simples enseignants.
- V.MarchaisEmpereur
C'est ce sur quoi tout le monde est d'accord.choupigloup a écrit:L'usage systématique est évidemment à proscrire mais un usage ponctuel permet de varier ses approches et d'intéresser les élèves par un outil qui devient incontournable de nos jours
- Anna de NoaillesHabitué du forum
il est évident que passer un film pour la forme n'a aucun intérêt. En revanche l'exploiter, poser des questions de fond et de forme est un exercice complexe. A cet effet, j'ai travaillé La Parure à l'aide de documents fournis par le cndp. Les élèves ont vite compris que derrière le film visionné il y avait un vrai travail qui les attendait et pas des plus simples. De même, nous avons étudié La parure en Bd dans le cadre de l'étude de l'image fixe et ils se sont rendus compte que cet art était plus complexe qu'ils le pensaient: questionnaire, étude de la trame narrative, choix des passages, représentation des personnages, dialogues...
En conséquence, je pense que l'analyse de l'image mobile (et fixe) doit être menée sans hésitation si elle apporte vraiment un savoir ou un savoir-faire à l'élève. Elle ne doit pas pas être généralisée à toutes les séquences sous le prétexte fallacieux que les élèves aiment regarder la tv. En revanche se servir de ce qu'ils aiment (l'image) pour leur enseigner un pan du programme me semble une approche des plus pertinentes.
Sur ce, je retourne à mes fourneaux...
En conséquence, je pense que l'analyse de l'image mobile (et fixe) doit être menée sans hésitation si elle apporte vraiment un savoir ou un savoir-faire à l'élève. Elle ne doit pas pas être généralisée à toutes les séquences sous le prétexte fallacieux que les élèves aiment regarder la tv. En revanche se servir de ce qu'ils aiment (l'image) pour leur enseigner un pan du programme me semble une approche des plus pertinentes.
Sur ce, je retourne à mes fourneaux...
- V.MarchaisEmpereur
C'est bien la seule chose qui est contestée, Choupigloup. Non pas l'analyse filmique, mais le choix de le faire à chaque séquence. Nous sommes un certain nombre à penser que cela ne peut se faire qu'aux dépens d'autres domaines importants du français.
- Anna de NoaillesHabitué du forum
j'avais bien compris mais je tenais à redéfinir les choses car je pense que notre collège n'a pas perçu les réponses ainsi.
- @lexNiveau 4
Bon, et si au lieu de vouloir absolument faire une analyse de l'image mobile, elle passait par l'étude d'une image fixe (très bien aussi pour l'Histoire des Arts !), cela ne serait-il pas plus judicieux ?
Et là, il existe pléthore de supports !
Et là, il existe pléthore de supports !
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"Passer pour un crétin aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet" (Courteline)
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