Soyez à l'heure ! (mises à jour du blog Je Suis en retard)

Les critiques sont élogieux, c'est le moins qu'on puisse en attendre après avoir vu cette pièce :aau:

Encore navré pour l'interruption un peu longue des articles consacrés à l'EN, mais pour me rattraper, voici un sacré coup de gueule contre ce qui se passe dans l'arrière-cuisine des établissements scolaires à propos des redoublements : LIEN

Celeborn a écrit:voici un sacré coup de gueule contre ce qui se passe dans l'arrière-cuisine des établissements scolaires à propos des redoublements

Mais non il ne faut pas désespérer... Ne vous suicidez pas tout de suite après avoir lu l'article de Celeborn, il a aussi de super idées pour faire en sorte que le navire ne coule pas.

Ceci dit, tu as raison, on n'arrête pas de faire des calculs en se disant "Oui, là, dans tel niveau ça passe, là, attention, on est rick-rack, il faut qu'on compte à l'unité l'élève près".

Autant on ne peut pas faire redoubler les "moins bons" tous les ans, autant la logique qui dit qu'un redoublement coûte 7000 euros et que donc c'est cher me dépasse. Quand on sent qu'il faut un an de plus pour que tel élève se remette à flot et reparte sur de bonnes bases, pourquoi ne pas le proposer ? Ce sera toujours mieux que de le laisser errer d'année en année pour sortir avec... rien du système éducatif quelques années plus tard. Ceci n'engage que moi...

Celeborn, comme toujours merci pour cet article!!

La joie des conseils de 3eme trimestre:
- Il y a le redoublement trop cher...aussi le redoublement d'un élève TELLEMENT pénible qu'on ne veut surtout pas le garder un an de plus en pensant que ça ne changera pas grand'chose...puisqu'on ne lui proposera rien d'autre qu'un système qui ne lui a pas convenu une première fois (ceci dit j'ai vu cette année un superbe redoublement, une élève qui a décollé, gagné en maturité, assuré ses bases...top)

- ...Et puis il y a l'orientation!!! Cette belle chose qui consiste à envoyer en 2de gen. des élèves qui NE SAVENT PAS LIRE 20 lignes et dire quels sont les personnages du texte. Ces élèves auxquels on donne un avertissement de travail ET un sésame pour le lycée général. Ce que deviendra le gosse dans de telles conditions? On s'en fout, pas le sujet! De toute façon le Principal nous l'a dit: qui peut le plus peut le moins, l'élève pourra se réorienter en fin de 2nde (peu importe si entre temps il s'est écroulé, s'il n'est pas/plus prioritaire pour certaines orientations). De toute façon il nous l'a dit: c'est lui in fine qui décide dans son bureau avec les parents! (sic!!!!!!!!)

En fin de journée, il était triste parce que le taux d'élèves allant en 2nde gén. était quand même trop faible...ce n'est pas une bonne année!

Les gamins mal orientés peuvent, eux, crevés, mais c'est pas grave, ils crèveront ailleurs!

philann a écrit:En fin de journée, il était triste parce que le taux d'élèves allant en 2nde gén. était quand même trop faible...ce n'est pas une bonne année!      

J'ai connu un chef d'établissement qui nous indiquait avant les conseils de fin de troisième le taux attendu de passage en 2nde générale.

Je comprends qu'on aborde cette question, mais c'est comme ça depuis au moins dix-quinze ans, non ? :shock:

Je n'en sais rien, je n'étais pas là il y a 15 ans...mais je trouve choquant (et proche du thème redoublement) de 1) chercher à atteindre un taux plutôt que l'intérêt de l'élève et 2) de dire "c'est moi qui qui décide" au bout d'une heure et demie de conseil (c'est comme pour la validation A2, tant qu'un CDE pourra repasser derrière moi et changer mes évaluations, je continuerai à valider par principe tout le monde et à ne consacrer à la chose que 5minutes.)

Gryphe a écrit:

Autant on ne peut pas faire redoubler les "moins bons" tous les ans, autant la logique qui dit qu'un redoublement coûte 7000 euros et que donc c'est cher me dépasse. Quand on sent qu'il faut un an de plus pour que tel élève se remette à flot et reparte sur de bonnes bases, pourquoi ne pas le proposer ? Ce sera toujours mieux que de le laisser errer d'année en année pour sortir avec... rien du système éducatif quelques années plus tard. Ceci n'engage que moi...

nous en voyons revenir par le GRETA et les formations payées par Pôle Emploi. Ils ont fait une seconde générale, ont eu le bac, ont tenté la fac et reviennent après deux ans de chômage passer une qualification CAP dans les métiers en tension.
Franchement il faudra vraiment m'expliquer où est l'économie là.

Pour répondre à ta question John, l'abordage de ce sujet est lié à des causes très conjoncturelles dans mon établissement, où l'on en vient à recevoir des e-mails de notre principal nous signalant à combien de redoublements on a "droit". Cela n'avait pas lieu auparavant, et là ça devient récurrent. D'où l'envie de parler de ça (l'autre raison étant que tout le monde n'est pas au courant, loin de là).

on en vient à recevoir des e-mails de notre principal nous signalant à combien de redoublements on a "droit". Cela n'avait pas lieu auparavant, et là ça devient récurrent

Je pense que la seule nouveauté, c'est que le principal envoie des mails pour donner le nombre.

Je ne conteste pas le contenu du post, hein, je dis juste que ça ne me semble vraiment pas nouveau, de vouloir limiter les redoublements, qu'en outre une décision de redoublement est difficile à imposer en conseil depuis déjà longtemps, et que les solutions destinées à casser la volonté de faire redoubler existent elles aussi depuis déjà fort longtemps.

John a écrit:Je comprends qu'on aborde cette question, mais c'est comme ça depuis au moins dix-quinze ans, non ? :shock:

Oh plus que ça !

Je n'ai pas dit que c'était nouveau ; j'ai dit que c'était réel.

Ce blog ayant une fonction de vulgarisation des tenants et des aboutissants du système scolaire, ça me paraît une bonne chose de parler de cette question, et mon actualité professionnelle me donne l'occasion d'en parler.

Notons que je ne reproche rien à mon chef d'établissement d'ailleurs : il a le mérite de la transparence sur le sujet.

John a écrit:Je comprends qu'on aborde cette question, mais c'est comme ça depuis au moins dix-quinze ans, non ? :shock:

Oh oui, au moins. Avec des menaces plus ou moins voilées à l'encontre des CdE et des adjoints sur le profil des postes ultérieurs...

Je trouve que nos principaux deviennent de plus en plus des chefs d'entreprise qui gèrent des usines de boites de conserve!
On empile les élèves dans des classes trop petites et on doit gérer l'hétérogénéité comme si la classe contenait seulement 20 élèves!
On nous demande des résultats (LPC), de travailler de plus en plus sans que l'on puisse être payés pour toutes ces heures sup. Bref! quand le privé s'insinue dans le public!

Celeborn a écrit:Pour répondre à ta question John, l'abordage de ce sujet est lié à des causes très conjoncturelles dans mon établissement, où l'on en vient à recevoir des e-mails de notre principal nous signalant à combien de redoublements on a "droit". Cela n'avait pas lieu auparavant, et là ça devient récurrent. D'où l'envie de parler de ça (l'autre raison étant que tout le monde n'est pas au courant, loin de là).

Chez nous, les classes de 6°pour l'an prochain sont déjà pleines, les redoublements (s'il y en a) seront réservés à un ou deux élèves sur 7 classes (!), et encore. Mais comme rien n'est prévu pour mettre en place un système sans redoublement (contre lequel je ne suis pas contre idéologiquement), nous avons encore dû faire passer des élèves largués en 6° (moins de 06/20 de moyenne en math et français) et qui seront encore plus largués en 5°. Mais bon, on vous dit que ça coûte cher tout ça.
Le mot magique en conseil de classe c'est 'Ah oui, pour untel il faudra tout de même penser à mettre en place un PPRE dès le début de l'année.', sachant que les PPRE que j'ai faits cette année n'ont servi à rien.
Ce qui est cocasse, c'est lors des réunions de pré-rentrée, quand les CDE nous félicitent des faibles taux de redoublement, là t'as juste envie de lui refiler les classes de 3° où on concentre les élèves qui ont grâce à ce système accumulé toutes les difficultés possibles sur 4 ans et qui montent, qui montent, qui montent : y en a même qui, à force de monter, ont des projets d'orientation complètement farfelus vu le niveau scolaire...

elwellon a écrit:Je trouve que nos principaux deviennent de plus en plus des chefs d'entreprise qui gèrent des usines de boites de conserve!
On empile les élèves dans des classes trop petites et on doit gérer l'hétérogénéité comme si la classe contenait seulement 20 élèves!
On nous demande des résultats (LPC), de travailler de plus en plus sans que l'on puisse être payés pour toutes ces heures sup. Bref! quand le privé s'insinue dans le public!

Des chefs d'entreprises soviétiques alors, parce qu'en situation de concurrence, un chef d'entreprise aurait trop peur de faire faillite.

Nouvelle mise à jour (j'ai vraiment un rythme de publication erratique) sur Goldman au bac pro : LIEN

Fallait pas me lancer...

Je vois que tu es en forme ^^

Celeborn a écrit:Nouvelle mise à jour

On est gâté en ce moment. :lol:

Nouvelle mise à jour !
Le Miracle du brevet

"extraordianaire"

C'est chouette cette excellente copie. Ça fait plaisir à lire.

Et "je me permet_"  

Quelle maîtrise de la phrase non-verbale et de ses effets sur le lecteur!!
Excellent article.

Décoquillage effectué