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- JohnMédiateur
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Ressources humaines à l’Education : une histoire folle
le 23 mars 2011 20H34 | par mammouth-mon-amour
Dans le cadre de l’enquête menée pour l’article de l’Express du 16 mars sur les étranges dérives dans la gestion des ressources humaines (GRH) à l’Education nationale, j’ai interviewé un certain Charles Renoir. Bien sûr, c’est un pseudo: Charles craint des représailles.
Après des années d’incompréhension face à la machine Education nationale, qui semble mettre un point d’honneur à affecter les agents (c’est lui qui m’a appris l’existence des NUMEN, le numéro d’identification par lequel l’administration désigne ses salariés) sans rapport avec leurs compétences, il s’est lancé dans l’écriture d’un ouvrage, dans lequel il décrit par le menu toutes sortes d’aberrations du système. Il a accepté que j’en publie ici des extraits et je l’en remercie. Voyage en Absurditie…
LES AFFECTATIONS
« Le 14 Novembre 2010, Libération, dans un article intitulé « Le ministère de l’Education Nationale, ou le règne d’Ubu roi », relate l’histoire édifiante de Mademoiselle X, enseignante de mathématiques, qui vient d’être affectée par son Rectorat en remplacement sur un poste d’éducation physique et sportive, sans que personne n’y trouve rien à redire. Et quand on lui annonce qu’elle pourra enseigner sa discipline durant les heures d’EPS, elle découvre que transmettre les acquis des mathématiques dans un grand gymnase pas chauffé risque fort d’être un défi perdu d’avance ! Le plus drôle –ou le plus dramatique, tout dépend de quel point de vue l’on se place- est que pendant ce temps là, dans son lycée de rattachement, un enseignant de mathématiques absent est quant à lui remplacé… par un professeur de sciences physiques ! Cherchez l’erreur…
Dans le même temps, Pierre M., jeune agrégé et normalien, se retrouve confiné dans un centre de documentation et d’information pour y faire de la « veille pédagogique », en clair seconder des collègues amenant leur classe au CDI pour y réaliser un travail en autonomie, alors que Claudine L., en poste dans le même lycée et dans la même discipline, attend patiemment sa retraite en accueillant dans ses cours des élèves désabusés d’être tombés sur elle. Et dans la ville voisine, Laurent B., enseignant remplaçant ayant passé une année dans un lycée dans lequel il a créé un atelier théâtre à la satisfaction de tous, est envoyé à la rentrée suivante contre son gré dans un autre établissement, alors même qu’un stagiaire est affecté à sa place, mettant ainsi fin à l’expérience théâtrale.
Ce n’est malheureusement pas tout. Nous pourrions multiplier les exemples. Ainsi, le cas de Benoît C., à qui sont imposées des heures supplémentaires, alors même qu’une collègue remplaçante est en sous-service, c’est-à-dire payée à temps plein alors qu’elle ne réalise qu’une partie de ses heures. Ou encore celui de Patricia M., affectée à l’année sur trois établissements différents, ou aussi de Bélaïd R., brillant agrégé nommé en collège, pendant qu’un de ses collègues démotivé et moins diplômé que lui vient d’obtenir un poste dans le lycée de centre-ville le plus couru de l’académie. Et que dire d’Eric C., enseignant de français obtenant les évaluations les plus dithyrambiques qui soient de la part de son employeur, mais qui demeure bien moins payé que Gilles R., pourtant bien moins noté ».
LES TZR (Titulaire sur zone de remplacement)
« Un TZR est donc soit affecté à l’année, soit pour une période plus courte. Dans les deux cas, lui et les gens avec qui il travaille, savent qu’il n’est là que de passage. C’est comme s’il avait un CDD, mais qui était assuré d’être renouvelé, dans une autre unité productive du même groupe. Qu’on le veuille ou non, les conditions de travail sont donc par nature changées ; impossibilité de s’investir dans un projet d’établissement –et si par naïveté on le fait contrairement à certains collègues en poste fixe il ne faut en attendre aucun retour de la part de la gestion des ressources humaines ; impossibilité de choisir les outils de travail sur lesquels on est amené à travailler ; et impossibilité de suivre les élèves dans la durée, ce qui est le véritable défi de ce métier, lorsque les remplacements se font à court ou moyen terme. De plus, des affectations sur des lieux géographiques différents entraînent des désagréments que ne connaissent pas les collègues en poste fixe. Il existe même encore des académies où il n’existe pas de prise en charge des frais de déplacement lorsque l’affectation est réalisée à l’année, et nous allons découvrir là l’une des aberrations du système (mais si ce n’était que la seule !) : un TZR affecté à l’année à l’autre bout du département correspondant à sa zone (car dans certaines disciplines les zones sont départementales, avec possibilité d’affectation sur les départements limitrophes) ne reçoit aucune indemnité, ni en terme de frais de déplacement ni en terme de prime liée aux désagréments de la situation ; par contre, s’il est affecté pour un remplacement en cours d’année –par exemple d’octobre à mai-, il recevra de confortables indemnités tout au long de son remplacement, le ministère appliquant alors la célèbre maxime : travailler moins pour gagner plus ! »
LA DEMOTIVATION
« Ce système est aussi inefficace pour une deuxième raison. Il n’est en rien incitatif, puisqu’il déconnecte activité professionnelle et affectation. Reprenons l’exemple de Romain. Il est agrégé ? Dans sa discipline, cela ne lui rapporte aucun point pour sa mutation (dans d’autres disciplines les agrégés reçoivent une petite bonification, mais pas dans la sienne). Aussi incroyable que cela puisse paraître, cela ne pose aucun problème à la direction des ressources humaines qu’un agrégé, nous le répétons mieux rémunéré et censément plus qualifié que les autres, se retrouve en collège par exemple là où, très objectivement, les qualifications universitaires requises pour transmettre les programmes aux élèves sont quand même bien moindres. C’est un peu comme si un cadre supérieur était affecté au tri du courrier, ou une secrétaire trilingue dans un service qui ne serait pas en contact avec l’étranger. Oui, aussi incroyable que cela puisse paraître, un enseignant titulaire d’une licence et qui a été titularisé à l’ancienneté sans passer de concours (ça a existé) n’a pas moins de chance qu’un brillant agrégé normalien major au concours externe d’obtenir le poste de ses vœux. Mais reprenons. Il est normalien ? Cela lui rapporte 0 point. Il est major du Capes ? Là aussi, 0 point. Il s’occupe de la formation de ses collègues car son employeur estime qu’il possède des compétences que les autres n’ont pas ? 0 point. L’avis de son employeur sur son travail via des rapports d’inspection tous plus dithyrambiques les uns que les autres, et mettant en valeur son investissement constant et ses réelles compétences dans l’exercice de sa profession ? 0 point. Son implication dans le projet d’établissement de son établissement ? 0 point. Son encadrement des stagiaires ? 0 point. Ses interventions dans l’enseignement supérieur, qui montrent à quel point son employeur à confiance en lui en lui confiant des classes demandant des connaissances disciplinaires plus élevées ? 0 point. Ses publications dans des revues pédagogiques destinées à ses collègues et éditées par son employeur ? 0 point.
En fait les choses sont tristement simples à comprendre : en tant qu’enseignant, quoique vous fassiez dans le cadre de votre activité professionnelle, quel que soit le niveau d’investissement qui est le votre, quelle que soit la satisfaction que vous apportiez à votre employeur ou aux usagers du service public, il ne faut RIEN attendre en retour, aucune considération, aucune chance de ne pas se retrouver durablement relégué dans les bas-fonds de la hiérarchie des affectations, RIEN. Et ce qui est fou, c’est qu’au sein de l’Education Nationale, personne –ou presque- n’y trouve rien à redire ».
L’EVALUATION
« Commençons par ce qui est sans doute le plus caricatural : la fréquence des inspections. En moyenne, un enseignant est inspecté une fois tous les cinq ou dix ans. Oui, vous avez bien lu : tous les cinq ou dix ans. Et encore, il y a parfois pire, comme cet enseignant d’histoire-géographie d’un lycée de Charente-Maritime resté dix-neuf ans sans être inspecté. Rien que cette norme temporelle est étonnante : quel employeur ne s’intéresserait qu’une ou deux fois en dix ans à l’étude de l’activité professionnelle de ses salariés ? Aucun évidemment, en tout cas pas dans le secteur privé, au risque de disparaître à plus ou moins court terme par manque de compétitivité. Et le plus étonnant sans doute, c’est que l’écart entre deux inspections est indépendant de l’évaluation réalisée. Ainsi, si l’inspection se passe mal, si l’IPR s’aperçoit que l’enseignant ne respecte pas le programme, ne donne pas le nombre de devoirs attendus, ou fait reposer ses cours sur des pratiques pédagogiques dépassées, il rédigera un rapport d’inspection très critique, laissera la note en l’état sans proposer aucune augmentation, et en restera là. Il faut vraiment des circonstances exceptionnelles pour qu’une visite donne lieu peu de temps après à une contre visite. Pourtant, on pourrait imaginer que si un salarié ne donne pas satisfaction, un constat soit dressé, des solutions –une formation, par exemple- soient proposées, et ensuite une autre évaluation soit réalisée dans un futur proche, juste pour que l’employeur puisse vérifier que le salarié a compris ce que l’on attendait dorénavant de lui. Or, là, rien de cela. Pourquoi ? Oh, pour une raison simple : parce que, tout comme pour la note administrative, l’inspection est avant tout un exercice imposé qui est sans réelles conséquences. Si son objectif était de vérifier le travail des enseignants et de faire en sorte que celui-ci soit en adéquation avec les attentes de l’institution, alors il serait tout simplement inimaginable de laisser un enseignant dont l’inspection s’est mal passée continuer à exercer pendant plusieurs années comme si de rien n’était ».
« Que note-t-on ? Tout d’abord, il faut savoir que la note n’a pas vocation à mesurer la valeur en soi de l’activité professionnelle du salarié. Un salarié jeune extrêmement performant aura, dans ce cadre, nécessairement une note bien inférieure à celle d’un salarié ancien considéré comme quasiment inapte à enseigner. Pourquoi cela ? Pour deux raisons : d’une part parce que le niveau de la note retenue dépend en grande partie de l’ancienneté du salarié, un salarié ancien étant par nature mieux noté qu’un salarié jeune ; d’autre part, parce que la notation n’a de sens que pour hiérarchiser des salariés ayant les mêmes possibilités de promotion. Or, rappelons-nous que l’évaluation permet de différencier des vitesses de progression pour des salariés placés au même échelon. Ainsi, un jeune prof au troisième échelon ne contrefiche de savoir si sa note est inférieure ou pas à celle d’un autre prof situé au cinquième échelon puisque, de toute façon, leurs notes ne seront pas comparés ; ils ne sont pas en situation de concurrence, l’un postulant pour le quatrième échelon, et l’autre pour le sixième. Par conséquent, la note n’a en aucune mesure pour objectif de donner une valeur à l’activité professionnelle proprement dite ; elle ne sert qu’à classer des enseignants placés à un même échelon pour savoir lesquels pourront passer plus rapidement à l’échelon supérieur ».
RE-HUMANISER
« Il faudrait humaniser les relations humaines. On pourrait ainsi mettre en place la possibilité pour un enseignant de pouvoir rencontrer un responsable des ressources humaines pour discuter de sa carrière, ce qui est aujourd’hui impossible. Les Rectorats restent des bunkers dans lesquels les enseignants ne peuvent globalement entrer. On pourrait aussi imaginer que lorsqu’un enseignant s’adresse à son employeur, il ait la certitude de recevoir une réponse, ce qui serait quand bien même la moindre des choses, et qu’au moins à la suite d’un de ses courriers, si le service est débordé et ne peut traiter le courrier dans un laps de temps raisonnable, qu’il reçoive au moins un accusé de réception, même par voie électronique, lui permettant de ne pas vivre dans l’incertitude du silence actuel qui est encore trop souvent la norme. On pourrait aussi espérer que quand même les courriers envoyés par l’employeur soient administratifs, ils débutent et se terminent au moins par une formule de politesse. Il est clair que cela ne changera pas fondamentalement le quotidien des enseignants, mais cela pourra réduire cette sensation si déstabilisante de dépersonnalisation – et rien que pour cela, même si elle est très secondaire, elle mérite d’être appliquée.
D’autre part, il faudrait responsabiliser les responsables des ressources humaines. Responsabiliser au sens où les responsables des ressources humaines doivent avoir un pouvoir de décision pour que les relations entre les enseignants et leur administration sortent du fatalisme et de l’impersonnalité qui les caractérisent actuellement. Actuellement, comme nous n’avons cessé de le montrer, toutes les décisions qui sont prises concernant la carrière des enseignants sont automatiquement générées par des règles collectives et impersonnelles, tant et si bien que personne n’est responsable de la décision en question, à l’exception des affectations sur poste spécifique et sur poste en CPGE. Dans ce cadre, l’absence de communication trouve en partie sa justification : à quoi bon communiquer si de toute façon toutes les étapes de la carrière d’un salarié sont automatiquement générées par un logiciel dans lequel quelques paramètres indépendant des caractéristiques professionnelles des enseignants ont été au préalable intégrés ? A quoi bon rencontrer son chef d’établissement pour contester son affectation ? Il n’est pour rien dans l’affectation retenue. A quoi bon rencontrer son IPR pour la même question ? Il n’y est lui aussi pour rien. A quoi bon rencontrer le responsable des ressources humaines, le Recteur ou même le Ministre ? La réponse sera toujours la même : votre situation résulte de l’application de règles collectives qui n’ont pas à être discutées ».
Ce post est un peu long, mais le texte de Charles Lenoir soulève de nombreuses questions. L’Education nationale emploie 1,066 millions de personnes, dont 852 097 enseignants, selon les chiffres du ministère. On peut concevoir que, dans une telle machine, il est des rouages qui parfois se grippent. Surtout, on doit reconnaître à Luc Chatel d’essayer de faire avancer les choses avec son pacte de carrière. Mais tout de même, la plus grosse entreprise de France ne doit-elle pas sérieusement repenser sa RH?
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- EdgarNeoprof expérimenté
Ceci rejoint nos différentes observations à ce sujet sur le forum. Pourtant les signaux de la hiérarchie ne semblent pas aller dans le sens d'une prise en compte acceptable et sérieuse de cet état de fait.
- DuplayExpert
Gestion des ressources humaines ?
C'est merveilleux : nous progressons. Nous avons donc passé le cap de la gestion des stocks.*
(Je n'ai pas trouvé de smiley qui rit jaune).
Outre les différents points évoqués dans le texte, il suffit de regarder son bulletin de traitement pour être convaincu de la très haute considération dont nous jouissons.
* Je ne sais plus quel ministre nous avait qualifié de "stock". Beullac ou Rocard peut-être.
C'est merveilleux : nous progressons. Nous avons donc passé le cap de la gestion des stocks.*
(Je n'ai pas trouvé de smiley qui rit jaune).
Outre les différents points évoqués dans le texte, il suffit de regarder son bulletin de traitement pour être convaincu de la très haute considération dont nous jouissons.
* Je ne sais plus quel ministre nous avait qualifié de "stock". Beullac ou Rocard peut-être.
- IlseÉrudit
Cependant, un brillant normalien/agrégé est-il forcément un meilleur enseignant qu'un simple certifié ? Le niveau d'études est-il une indication de sa capacité à transmettre les connaissances ? Ce n'est pas si simple...
- EdgarNeoprof expérimenté
NathalieT a écrit:Cependant, un brillant normalien/agrégé est-il forcément un meilleur enseignant qu'un simple certifié ? Le niveau d'études est-il une indication de sa capacité à transmettre les connaissances ? Ce n'est pas si simple...
Mais c'est le principe du concours dans la fonction publique. Sinon, il faut remettre en compte ce principe. L'agrégation est un concours plus difficile et plus sélectif que le CAPES, il serait donc normal qu'il donne accès à des postes plus en rapport avec le niveau.
Sinon, c'est cette éternelle boucle du raisonnement sans fin de" l'agrégé qui n'est pas meilleur que le certifié qui n'est pas meilleur que le vacataire qui n'est pas meilleur que le parent d'élève qui n'est pas meilleur que l'élève tant que l'on y est." Si l'on veut avoir le salaire d'un agrégé, il faut passer le concours et voir si l'on arrive à l'avoir. Si on ne veut plus être vacataire, il faut passer le CAPES et voir si l'on arrive à l'avoir. Difficile ? Oui. Sacrifices ? Oui. Pas sûr de l'avoir ? Non, pas sûr du tout.
C'est le principe de fonctionnement de la fonction publique et ce système, bien qu'imparfait et incomplet, a le mérite d'avoir des règles du jeu assez claires.
- roxanneOracle
Oui tout est mélangé là-dedans..C'est vrai que parfois un peu d'humanité résoudrait bien des situations mais je reste dubitative sur certaines phrases :" alors que Claudine L., en poste dans le même lycée et dans la même discipline, attend patiemment sa retraite en accueillant dans ses cours des élèves désabusés d’être tombés sur elle" ou "Bélaïd R., brillant agrégé nommé en collège, pendant qu’un de ses collègues démotivé et moins diplômé que lui vient d’obtenir un poste dans le lycée de centre-ville le plus couru de l’académi"" Et que dire d’Eric C., enseignant de français obtenant les évaluations les plus dithyrambiques qui soient de la part de son employeur, mais qui demeure bien moins payé que Gilles R., pourtant bien moins noté ».
- EdgarNeoprof expérimenté
roxanne a écrit:Oui tout est mélangé là-dedans..C'est vrai que parfois un peu d'humanité résoudrait bien des situations mais je reste dubitative sur certaines phrases :" alors que Claudine L., en poste dans le même lycée et dans la même discipline, attend patiemment sa retraite en accueillant dans ses cours des élèves désabusés d’être tombés sur elle" ou "Bélaïd R., brillant agrégé nommé en collège, pendant qu’un de ses collègues démotivé et moins diplômé que lui vient d’obtenir un poste dans le lycée de centre-ville le plus couru de l’académi"" Et que dire d’Eric C., enseignant de français obtenant les évaluations les plus dithyrambiques qui soient de la part de son employeur, mais qui demeure bien moins payé que Gilles R., pourtant bien moins noté ».
Cela n'est pas l'unique privilège de l'EN. Dans certaines entreprises commerciales privées, le sentiment de ne pas être récompensés à sa juste valeur peut être aussi présent, ainsi que l'inégalité réelle devant l'investissement et le retour financier.
Mais il est vrai que c'est une réalité qui peut-être accrue dans la fonction publique, qui repose sur le principe de continuité du service public, selon lequel un agent vaut un autre agent et que chacun doit pouvoir remplacer l'autre. Ce principe idéologique ne correspond à aucune forme de réalité humaine, biologique ou sociale, ce qui est forcément susceptible de créer des situations de tension.
- La JabotteNeoprof expérimenté
La lecture de ce qui se passe au sein de la RH (inexistante) de l'Educ Nat est orientée. Ce texte transpire le prof (edit : sur le pédagogue) aigri.
Suffit de lire : "fait reposer ses cours sur des pratiques pédagogiques dépassées"... La dictature pédagogique n'est pas loin.
Ce texte est sulfureux et dangereux.
Il soulève quelques points non dénués de pertinence, mais dans l'ensemble, je crie méfiance.
Car la fonction publique, c'est la fonction publique. Et si on souhaite réellement être reconnu pour ce qu'on fait "en plus" (cf. les ateliers théâtres et les projets pédagogiques) (edit : c'est à dire être payé à l'esbroufe), mieux vaut bosser dans le privé, ce qui de ma part n'est pas un reproche adressé à la fonction publique. En effet, j'observe clairement que plus on s'investit à côté, moins on en fait en cours, et le but premier de l'enseignant est tout de même d'enseigner.
De plus, ce qui est demandé de façon implicite dans ce texte, c'est la notation et la paie à la tête du client : toi, tu as permis au collège d'apparaître trois fois dans le journal cette année, tu seras augmenté. Toi, tu t'es contenté de faire cours (correctement, mais on s'en f... complètement) parce que tu as une vie à côté, tu vires.
Perso, je trouve qu'il y a de nombreuses inepties dans la gestion des remplacements et des postes, mais c'est tout, je n'irai pas plus loin.
Et pour ce qui est des agrégés / certifiés... La seule injustice est que les agrégés soient payés plus en bossant moins lorsqu'ils sont au collège comme les certifiés.
Franchement, en proportions, des mauvais profs, vous en voyez beaucoup beaucoup, autour de vous ?
Parce que dans le privé, je peux vous assurer que des salariés qui n'en foutent pas une rame, il y en a un paquet aussi. Et heureusement, la loi protège les salariés, on ne peut pas les virer sans raison plus forte que "ne bosse pas assez".
NB : j'ai moi-même animé pendant plusieurs années un atelier théâtre en plus de mes heures, je ne dis pas que c'est une chose négative, au contraire. En revanche, si je trouve normal d'être payé pour ça en HSE (même si elles ne couvrent pas toutes les heures réellement passées), je trouverais tout à fait anormal que mon salaire de base soit augmenté en raison de ces quelques années où j'ai participé activement à un projet. A cette époque, j'avais le temps, c'est tout. Mes jeunes collègues ont tout à fait le temps d'ajouter 6h d'accompagnement éducatif à leurs services déjà surchargés, grand bien leur fasse. Ils sont dument payés pour ces heures et gagnent plus que moi, tant mieux pour eux.
Suffit de lire : "fait reposer ses cours sur des pratiques pédagogiques dépassées"... La dictature pédagogique n'est pas loin.
Ce texte est sulfureux et dangereux.
Il soulève quelques points non dénués de pertinence, mais dans l'ensemble, je crie méfiance.
Car la fonction publique, c'est la fonction publique. Et si on souhaite réellement être reconnu pour ce qu'on fait "en plus" (cf. les ateliers théâtres et les projets pédagogiques) (edit : c'est à dire être payé à l'esbroufe), mieux vaut bosser dans le privé, ce qui de ma part n'est pas un reproche adressé à la fonction publique. En effet, j'observe clairement que plus on s'investit à côté, moins on en fait en cours, et le but premier de l'enseignant est tout de même d'enseigner.
De plus, ce qui est demandé de façon implicite dans ce texte, c'est la notation et la paie à la tête du client : toi, tu as permis au collège d'apparaître trois fois dans le journal cette année, tu seras augmenté. Toi, tu t'es contenté de faire cours (correctement, mais on s'en f... complètement) parce que tu as une vie à côté, tu vires.
Perso, je trouve qu'il y a de nombreuses inepties dans la gestion des remplacements et des postes, mais c'est tout, je n'irai pas plus loin.
Et pour ce qui est des agrégés / certifiés... La seule injustice est que les agrégés soient payés plus en bossant moins lorsqu'ils sont au collège comme les certifiés.
Franchement, en proportions, des mauvais profs, vous en voyez beaucoup beaucoup, autour de vous ?
Parce que dans le privé, je peux vous assurer que des salariés qui n'en foutent pas une rame, il y en a un paquet aussi. Et heureusement, la loi protège les salariés, on ne peut pas les virer sans raison plus forte que "ne bosse pas assez".
NB : j'ai moi-même animé pendant plusieurs années un atelier théâtre en plus de mes heures, je ne dis pas que c'est une chose négative, au contraire. En revanche, si je trouve normal d'être payé pour ça en HSE (même si elles ne couvrent pas toutes les heures réellement passées), je trouverais tout à fait anormal que mon salaire de base soit augmenté en raison de ces quelques années où j'ai participé activement à un projet. A cette époque, j'avais le temps, c'est tout. Mes jeunes collègues ont tout à fait le temps d'ajouter 6h d'accompagnement éducatif à leurs services déjà surchargés, grand bien leur fasse. Ils sont dument payés pour ces heures et gagnent plus que moi, tant mieux pour eux.
- ysabelDevin
La Jabotte a écrit:La lecture de ce qui se passe au sein de la RH (inexistante) de l'Educ Nat est orientée. Ce texte transpire le prof (edit : sur le pédagogue) aigri.
Suffit de lire : "fait reposer ses cours sur des pratiques pédagogiques dépassées"... La dictature pédagogique n'est pas loin.
Ce texte est sulfureux et dangereux.
Il soulève quelques points non dénués de pertinence, mais dans l'ensemble, je crie méfiance.
Car la fonction publique, c'est la fonction publique. Et si on souhaite réellement être reconnu pour ce qu'on fait "en plus" (cf. les ateliers théâtres et les projets pédagogiques) (edit : c'est à dire être payé à l'esbroufe), mieux vaut bosser dans le privé, ce qui de ma part n'est pas un reproche adressé à la fonction publique. En effet, j'observe clairement que plus on s'investit à côté, moins on en fait en cours, et le but premier de l'enseignant est tout de même d'enseigner.
De plus, ce qui est demandé de façon implicite dans ce texte, c'est la notation et la paie à la tête du client : toi, tu as permis au collège d'apparaître trois fois dans le journal cette année, tu seras augmenté. Toi, tu t'es contenté de faire cours (correctement, mais on s'en f... complètement) parce que tu as une vie à côté, tu vires.
Perso, je trouve qu'il y a de nombreuses inepties dans la gestion des remplacements et des postes, mais c'est tout, je n'irai pas plus loin.
Et pour ce qui est des agrégés / certifiés... La seule injustice est que les agrégés soient payés plus en bossant moins lorsqu'ils sont au collège comme les certifiés.
Franchement, en proportions, des mauvais profs, vous en voyez beaucoup beaucoup, autour de vous ?
Parce que dans le privé, je peux vous assurer que des salariés qui n'en foutent pas une rame, il y en a un paquet aussi. Et heureusement, la loi protège les salariés, on ne peut pas les virer sans raison plus forte que "ne bosse pas assez".
NB : j'ai moi-même animé pendant plusieurs années un atelier théâtre en plus de mes heures, je ne dis pas que c'est une chose négative, au contraire. En revanche, si je trouve normal d'être payé pour ça en HSE (même si elles ne couvrent pas toutes les heures réellement passées), je trouverais tout à fait anormal que mon salaire de base soit augmenté en raison de ces quelques années où j'ai participé activement à un projet. A cette époque, j'avais le temps, c'est tout. Mes jeunes collègues ont tout à fait le temps d'ajouter 6h d'accompagnement éducatif à leurs services déjà surchargés, grand bien leur fasse. Ils sont dument payés pour ces heures et gagnent plus que moi, tant mieux pour eux.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Je suis parfaitement d'accord avec toi, Jabotte.
Ce livre est dangereux et vise l'individualisation déréglementée des rémunérations. Nos gouvernants ne rêvent que de ça...
Ce livre est dangereux et vise l'individualisation déréglementée des rémunérations. Nos gouvernants ne rêvent que de ça...
- Hermione0908Modérateur
La Jabotte a écrit:La lecture de ce qui se passe au sein de la RH (inexistante) de l'Educ Nat est orientée. Ce texte transpire le prof (edit : sur le pédagogue) aigri.
Suffit de lire : "fait reposer ses cours sur des pratiques pédagogiques dépassées"... La dictature pédagogique n'est pas loin.
Ce texte est sulfureux et dangereux.
Il soulève quelques points non dénués de pertinence, mais dans l'ensemble, je crie méfiance.
Car la fonction publique, c'est la fonction publique. Et si on souhaite réellement être reconnu pour ce qu'on fait "en plus" (cf. les ateliers théâtres et les projets pédagogiques) (edit : c'est à dire être payé à l'esbroufe), mieux vaut bosser dans le privé, ce qui de ma part n'est pas un reproche adressé à la fonction publique. En effet, j'observe clairement que plus on s'investit à côté, moins on en fait en cours, et le but premier de l'enseignant est tout de même d'enseigner. Effectivement, et j'ajouterais que plus on fait mine de s'investir et de brasser de l'air et moins on en fait, tout en se faisant bien voir de la hiérarchie. J'en ai un exemple frappant et à vomir dans mon établissement.
De plus, ce qui est demandé de façon implicite dans ce texte, c'est la notation et la paie à la tête du client : toi, tu as permis au collège d'apparaître trois fois dans le journal cette année, tu seras augmenté. Toi, tu t'es contenté de faire cours (correctement, mais on s'en f... complètement) parce que tu as une vie à côté, tu vires. Le problème actuel, c'est effectivement qu'on nous demande de plus en plus de tâches annexes et de moins en moins d'enseignement. Et que le prof qui se contente d'assurer son enseignement, quand bien même le fait-il consciencieusement, il se fait suspecter d'être tire-au-flanc car il ne "s'investit" pas.
Perso, je trouve qu'il y a de nombreuses inepties dans la gestion des remplacements et des postes, mais c'est tout, je n'irai pas plus loin.
Et pour ce qui est des agrégés / certifiés... La seule injustice est que les agrégés soient payés plus en bossant moins lorsqu'ils sont au collège comme les certifiés.
Franchement, en proportions, des mauvais profs, vous en voyez beaucoup beaucoup, autour de vous ?
Parce que dans le privé, je peux vous assurer que des salariés qui n'en foutent pas une rame, il y en a un paquet aussi. Et heureusement, la loi protège les salariés, on ne peut pas les virer sans raison plus forte que "ne bosse pas assez".
NB : j'ai moi-même animé pendant plusieurs années un atelier théâtre en plus de mes heures, je ne dis pas que c'est une chose négative, au contraire. En revanche, si je trouve normal d'être payé pour ça en HSE (même si elles ne couvrent pas toutes les heures réellement passées), je trouverais tout à fait anormal que mon salaire de base soit augmenté en raison de ces quelques années où j'ai participé activement à un projet. A cette époque, j'avais le temps, c'est tout. Mes jeunes collègues ont tout à fait le temps d'ajouter 6h d'accompagnement éducatif à leurs services déjà surchargés, grand bien leur fasse. Je suis tout de même curieuse de savoir comment on peut faire cours correctement en ayant un service à 21h, + 3h d'accompagnement éducatif + 1 hsa occtroyée pour un projet d'établissement + PP + courir après les remplacements de Robien comme un chien après sa balle. C'est le cas dont je parlais plus haut. J'aime faire certains projets, j'ai fait plusieurs défis lecture, animé plusieurs fois un club théâtre, mais c'est chronophage, et cela demande du travail pour ne pas se laisser déborder et ne pas empiéter sur l'enseignement. Ils sont dument payés pour ces heures et gagnent plus que moi, tant mieux pour eux.
- IgniatiusGuide spirituel
Entièrement d'accord avec LA Jabotte et Hermione.
Les phrases me paraissent aussi très suspectes : qui juge ici que tel prof est meilleur ou pire qu'un autre pour enseigner dans tel établissement prestigieux ?
Les phrases me paraissent aussi très suspectes : qui juge ici que tel prof est meilleur ou pire qu'un autre pour enseigner dans tel établissement prestigieux ?
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
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- La JabotteNeoprof expérimenté
Igniatius a écrit:Entièrement d'accord avec LA Jabotte et Hermione.
Les phrases me paraissent aussi très suspectes : qui juge ici que tel prof est meilleur ou pire qu'un autre pour enseigner dans tel établissement prestigieux ?
Un prof qui n'a manifestement pas été jugé apte pour l'établissement prestigieux qu'il visait...
J'en profite pour être horrifiée par les grosses fautes que j'ai laissées dans mon long post... désolée.
- JCPNiveau 7
J'ignore d'où sort ce livre, mais le fameux Romain cité dans le paragraphe intitulé "LA DÉMOTIVATION" est présenté comme un "brillant agrégé normalien major au concours externe" et "major du CAPES"... Alors, ce brave Romain, il est certifié ou agrégé ? Et major de quel concours externe ?... L'exemple pue le douteux... Comme d'autres cas cités qui me semblent d'ailleurs très grossiers aussi !
Quant à "RE_HUMANISER" les ressources humaines en personnalisant la gestion de carrière de chaque prof, ça reviendrait à ouvrir une sacré boîte de Pandore...
Qui serait jugé le plus compétent entre le prof qui s'escrime à faire des cours de qualité et celui qui se fait mousser à droite et à gauche en participant à tous les projets de perlimpinpin ?
Les règles de mutation ou de promotion dans l'E.N. sont certes très contraignantes et chargées d'inertie, mais elles nous protègent aussi du "délit de sale gueule" : dans un système personnalisé, comme dans le privé, qu'arriverait-t-il au prof qui est mal vu de sa hiérarchie ? Serait-il condamné à végéter dans des terres de désolation, sans espoir de rémission ?... Condamné aux pires bahuts toute sa vie, car il faut faire de la place à un jeune agrégé frais émoulu de Normale Sup ou à la maîtresse de l'inspecteur, voire au petit ami du recteur ?...
Je crains que ce fameux livre ne soit qu'un "brulôt libéral" qui vise à casser nos statuts grâce à un dangereux miroir aux alouettes.
Certes les règles gênent nos ultra-libéraux : certains au MEDEF proposent la suppression du SMIC pour créer davantage d'emplois et profiter à tous...
Qui croie à cette fable ?
Quant à "RE_HUMANISER" les ressources humaines en personnalisant la gestion de carrière de chaque prof, ça reviendrait à ouvrir une sacré boîte de Pandore...
Qui serait jugé le plus compétent entre le prof qui s'escrime à faire des cours de qualité et celui qui se fait mousser à droite et à gauche en participant à tous les projets de perlimpinpin ?
Les règles de mutation ou de promotion dans l'E.N. sont certes très contraignantes et chargées d'inertie, mais elles nous protègent aussi du "délit de sale gueule" : dans un système personnalisé, comme dans le privé, qu'arriverait-t-il au prof qui est mal vu de sa hiérarchie ? Serait-il condamné à végéter dans des terres de désolation, sans espoir de rémission ?... Condamné aux pires bahuts toute sa vie, car il faut faire de la place à un jeune agrégé frais émoulu de Normale Sup ou à la maîtresse de l'inspecteur, voire au petit ami du recteur ?...
Je crains que ce fameux livre ne soit qu'un "brulôt libéral" qui vise à casser nos statuts grâce à un dangereux miroir aux alouettes.
Certes les règles gênent nos ultra-libéraux : certains au MEDEF proposent la suppression du SMIC pour créer davantage d'emplois et profiter à tous...
Qui croie à cette fable ?
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" Penser, c'est dire non." Alain.
" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. " Beaumarchais.
"L’abandon des illusions suppose la publication des faits, et les faits peuvent être désagréables." George Orwell.
- User5899Demi-dieu
En même temps, une brillante capacité à faire passer le vide, ce n'est pas non plus top top. Les éducateurs dans l'EN, on peut s'en passer.NathalieT a écrit:Cependant, un brillant normalien/agrégé est-il forcément un meilleur enseignant qu'un simple certifié ? Le niveau d'études est-il une indication de sa capacité à transmettre les connaissances ? Ce n'est pas si simple...
- InvitéInvité
je partage vos opinions. On voit d'ailleurs ce que ça donne dans la Territoriale: t'as un concours, mais si tu ne plais pas au recruteur (parce que pas d'expérience; normal pour un ex-étudiant) t'es pas recruté. On préfèrera prendre un contractuel (qu'on connaît) ou arranger la promotion interne d'un agent (qu'on aime bien)
Sans parler des autres dérives.
Bref, on se retrouve avec quelque chose qui ressemble à ça: http://eco.rue89.com/2011/03/23/un-drh-ecoeure-raconte-les-sales-dessous-de-lentreprise-196577
Sans parler des autres dérives.
Bref, on se retrouve avec quelque chose qui ressemble à ça: http://eco.rue89.com/2011/03/23/un-drh-ecoeure-raconte-les-sales-dessous-de-lentreprise-196577
- IlseÉrudit
Je partage aussi vos opinions. J'ai dû mal m'exprimer.
Je voulais juste souligner que le texte avait l'air de sous-entendre qu'un jeune normalien (aux méthodes forcément modernes) devait avoir un poste dans un bon lycée ; et qu'un "vieux" certifié (ou autre) avait forcément des cours ennuyeux, aux méthodes anciennes et dépassées. Quelle présentation caricaturale !
Je voulais juste souligner que le texte avait l'air de sous-entendre qu'un jeune normalien (aux méthodes forcément modernes) devait avoir un poste dans un bon lycée ; et qu'un "vieux" certifié (ou autre) avait forcément des cours ennuyeux, aux méthodes anciennes et dépassées. Quelle présentation caricaturale !
- DaphnéDemi-dieu
Cripure a écrit:En même temps, une brillante capacité à faire passer le vide, ce n'est pas non plus top top. Les éducateurs dans l'EN, on peut s'en passer.NathalieT a écrit:Cependant, un brillant normalien/agrégé est-il forcément un meilleur enseignant qu'un simple certifié ? Le niveau d'études est-il une indication de sa capacité à transmettre les connaissances ? Ce n'est pas si simple...
+1
- DaphnéDemi-dieu
NathalieT a écrit:Je partage aussi vos opinions. J'ai dû mal m'exprimer.
Je voulais juste souligner que le texte avait l'air de sous-entendre qu'un jeune normalien (aux méthodes forcément modernes) devait avoir un poste dans un bon lycée ; et qu'un "vieux" certifié (ou autre) avait forcément des cours ennuyeux, aux méthodes anciennes et dépassées. Quelle présentation caricaturale !
Non seulement la présentation est caricaturale mais avec la réforme des retraites il va bien falloir qu'ils assument parce que maintenant les vieux certifiés ou agrégés "périmés" vont parfois devoir travailler jusqu'à 67 ans :diable: :diable: :diable:
- IlseÉrudit
+ 1
- EdgarNeoprof expérimenté
Cripure a écrit:En même temps, une brillante capacité à faire passer le vide, ce n'est pas non plus top top. Les éducateurs dans l'EN, on peut s'en passer.NathalieT a écrit:Cependant, un brillant normalien/agrégé est-il forcément un meilleur enseignant qu'un simple certifié ? Le niveau d'études est-il une indication de sa capacité à transmettre les connaissances ? Ce n'est pas si simple...
Bis. J'aurais voulu aussi l'écrire dans un de mes précédents commentaires sur ce fil en réponse à l'éternelle question démagogique selon laquelle un agrégé n'aurait pas de raison d'avoir un poste plus prestigieux qu'un certifié. On peut aussi être brillant pédagogue sans rien avoir à faire passer en terme de contenus. C'est plus simple d'ailleurs. Mais je n'aime de toutes façons pas ces querelles entre la soi-disant nullité pédagogique de l'agrégé et le brillant pédagogue certifié, qui vise à mettre les deux sur un même plan avec en plus des arguments infondés. Cela me semble la version EN du populisme, qui gagne un peu partout. Ce sont des clichés de très mauvais goûts et de très mauvaise foi. Et lorsqu'à terme, les étudiants du Master, experts es pédagogie, auront directement leur poste dans l'EN après un entretien, sans passer de concours, on sera peut-être nombreux à se dire qu'il y avait une époque pas si lointaine où les professeurs étaient encore sélectionnés par voie d'un concours sélectif sur compétences disciplinaires, CAPES, ou plus dur, Agreg, et que leur disparition est une perte qualitative majeure.
- JohnMédiateur
Laurence Debril a donné quelques informations complémentaires sur ce texte :
Pour le moment, je pense que Charles a renoncé à le publier, mais je vous tiendrai au courant. Quant aux réactions sur neoprofs, il faut évidemment préciser que je n’ai choisi que des passages : le livre fait quelque 130 pages, on ne peut donc pas le juger sur de simples extraits…
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
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- AuroreEsprit éclairé
Je note que ce texte apparaît précisément au moment où les politiques de tous bords s'apprêtent à nous imposer l'autonomie des établissements. Simple coïncidence ?
- Charles RenoirNiveau 3
Bonjour à tous,
Il se trouve que je suis l'auteur de ce livre, et, comme je viens de découvrir vos commentaires, je viens de m'inscrire sur votre forum. Nulle agressivité de ma part; je me suis juste dit que peut-être certains d'entre vous seraient intéressés pour avoir quelques précisions relatives à leurs interrogations.
Malheureusement je suis un peu pris par le temps ce soir, je réponds à quelques points mais je devrais avoir le temps mercredi d'être plus complet.
Tout d'abord, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, je réponds à deux passages un peu concordant:
"Je crains que ce fameux livre ne soit qu'un "brulôt libéral" qui vise à casser nos statuts grâce à un dangereux miroir aux alouettes."
"Je note que ce texte apparaît précisément au moment où les politiques de tous bords s'apprêtent à nous imposer l'autonomie des établissements. Simple coïncidence "
Je voudrais rassurer tout le monde: je suis moi-même enseignant dans le secondaire, je n'ai la carte d'aucun parti politique ni d'aucun syndicat, je ne suis envoyé en mission par personne, j'ai juste voulu à un moment de ma carrière faire le point sur tout un ensemble de phénomènes qui ne lassent pas de m'étonner dans l'EN. Et pour être encore plus précis si vous le désirez, mes préférences politiques ne me mènent pas à la droite de l'échiquier politique. Simplement, je pense qu'on peut être de gauche et en même temps trouver le système actuel de RH dans l'EN injuste et inefficace. Je ne vois pas où est la contradiction.
Ensuite, quelqu'un écrit: "J'ignore d'où sort ce livre, mais le fameux Romain cité dans le paragraphe intitulé "LA DÉMOTIVATION" est présenté comme un "brillant agrégé normalien major au concours externe" et "major du CAPES"... Alors, ce brave Romain, il est certifié ou agrégé ? Et major de quel concours externe ?... L'exemple pue le douteux... Comme d'autres cas cités qui me semblent d'ailleurs très grossiers aussi !"
Romain (qui est un pseudo) est un enseignant que je connais et qui n'a pas souhaité être reconnu. J'ai donc changé quelques éléments à son parcours, dont sa discipline. Dans la "vraie vie", il est major du Capes externe, et agrégé externe l'année suivante. Il n'y a rien de "puant" ni de "douteux" là dedans. Par contre c'est vrai qu'il n'est pas normalien, mais cela ne change rien à l'exemple, le but étant seulement de montrer que les éléments professionnels ou en termes de diplômes et de qualifications n'étaient pas pris en compte dans le système de mutation en vigueur.
Il se trouve que je suis l'auteur de ce livre, et, comme je viens de découvrir vos commentaires, je viens de m'inscrire sur votre forum. Nulle agressivité de ma part; je me suis juste dit que peut-être certains d'entre vous seraient intéressés pour avoir quelques précisions relatives à leurs interrogations.
Malheureusement je suis un peu pris par le temps ce soir, je réponds à quelques points mais je devrais avoir le temps mercredi d'être plus complet.
Tout d'abord, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, je réponds à deux passages un peu concordant:
"Je crains que ce fameux livre ne soit qu'un "brulôt libéral" qui vise à casser nos statuts grâce à un dangereux miroir aux alouettes."
"Je note que ce texte apparaît précisément au moment où les politiques de tous bords s'apprêtent à nous imposer l'autonomie des établissements. Simple coïncidence "
Je voudrais rassurer tout le monde: je suis moi-même enseignant dans le secondaire, je n'ai la carte d'aucun parti politique ni d'aucun syndicat, je ne suis envoyé en mission par personne, j'ai juste voulu à un moment de ma carrière faire le point sur tout un ensemble de phénomènes qui ne lassent pas de m'étonner dans l'EN. Et pour être encore plus précis si vous le désirez, mes préférences politiques ne me mènent pas à la droite de l'échiquier politique. Simplement, je pense qu'on peut être de gauche et en même temps trouver le système actuel de RH dans l'EN injuste et inefficace. Je ne vois pas où est la contradiction.
Ensuite, quelqu'un écrit: "J'ignore d'où sort ce livre, mais le fameux Romain cité dans le paragraphe intitulé "LA DÉMOTIVATION" est présenté comme un "brillant agrégé normalien major au concours externe" et "major du CAPES"... Alors, ce brave Romain, il est certifié ou agrégé ? Et major de quel concours externe ?... L'exemple pue le douteux... Comme d'autres cas cités qui me semblent d'ailleurs très grossiers aussi !"
Romain (qui est un pseudo) est un enseignant que je connais et qui n'a pas souhaité être reconnu. J'ai donc changé quelques éléments à son parcours, dont sa discipline. Dans la "vraie vie", il est major du Capes externe, et agrégé externe l'année suivante. Il n'y a rien de "puant" ni de "douteux" là dedans. Par contre c'est vrai qu'il n'est pas normalien, mais cela ne change rien à l'exemple, le but étant seulement de montrer que les éléments professionnels ou en termes de diplômes et de qualifications n'étaient pas pris en compte dans le système de mutation en vigueur.
- Charles RenoirNiveau 3
Je continue rapidement.
Quelqu'un écrit: "Oui tout est mélangé là-dedans..C'est vrai que parfois un peu d'humanité résoudrait bien des situations mais je reste dubitative sur certaines phrases :" alors que Claudine L., en poste dans le même lycée et dans la même discipline, attend patiemment sa retraite en accueillant dans ses cours des élèves désabusés d’être tombés sur elle" ou "Bélaïd R., brillant agrégé nommé en collège, pendant qu’un de ses collègues démotivé et moins diplômé que lui vient d’obtenir un poste dans le lycée de centre-ville le plus couru de l’académi"" Et que dire d’Eric C., enseignant de français obtenant les évaluations les plus dithyrambiques qui soient de la part de son employeur, mais qui demeure bien moins payé que Gilles R., pourtant bien moins noté"
Effectivement, ce sont là des "idéaux-types", Bélaïd existe vraiment, Eric et Gilles aussi, quand au collègue démotivé je l'ai "inventé", mais rien n'est impossible ici; une fois de plus, l'idée était juste de montrer que cette situation est POSSIBLE car rien ne permet d'éviter que des enseignants performants aient un poste en rapport avec leur qualification (ce ne sont que des extraits, le livre met surtout en avant le fait que des enseignants performants puissent se retrouver TZR et sans classes pendant que d'autres enseignants moins performants sont en poste, ce qui est, on l'admettra, assez inoptimal comme allocation des ressources productives).
De même, quelqu'un a écrit: "La lecture de ce qui se passe au sein de la RH (inexistante) de l'Educ Nat est orientée. Ce texte transpire le prof (edit : sur le pédagogue) aigri.
Suffit de lire : "fait reposer ses cours sur des pratiques pédagogiques dépassées"... La dictature pédagogique n'est pas loin.
Ce texte est sulfureux et dangereux.
Il soulève quelques points non dénués de pertinence, mais dans l'ensemble, je crie méfiance.
Car la fonction publique, c'est la fonction publique. Et si on souhaite réellement être reconnu pour ce qu'on fait "en plus" (cf. les ateliers théâtres et les projets pédagogiques) (edit : c'est à dire être payé à l'esbroufe), mieux vaut bosser dans le privé, ce qui de ma part n'est pas un reproche adressé à la fonction publique. En effet, j'observe clairement que plus on s'investit à côté, moins on en fait en cours, et le but premier de l'enseignant est tout de même d'enseigner.
De plus, ce qui est demandé de façon implicite dans ce texte, c'est la notation et la paie à la tête du client : toi, tu as permis au collège d'apparaître trois fois dans le journal cette année, tu seras augmenté. Toi, tu t'es contenté de faire cours (correctement, mais on s'en f... complètement) parce que tu as une vie à côté, tu vires."
Tout d'abord, "prof aigri": oui. J'admets. Mais quand tu es agrégé et que tu as des rapports d'inspection sans aucune critique, et qu'avec tout ça tu es TZR et que tu n'as aucune perspective professionnelle car tu viens de perdre tous tes points suite à une mut inter, oui, il y a de quoi être aigri, car tu comprends avec acuité ce jour là que nous avons le système le plus désincitatif et le plus égalitariste qui soit, tu te dis qu'il serait peut-être temps de prendre justement le temps d'analyser en détail la logique sous-entendant toute la RH de l'EN pour mettre en avant ses dysfonctionnements. C'est juste ce que j'ai essayé de faire, en faisant des propositions qui sont évidemment sujettes à critique.
Par contre, je trouve problématique de dire: "c'est la fonction publique et c'est comme ça, si tu n'es pas content il faut aller bosser dans le privé". Je pense au contraire qu'on peut être très profondément soucieux du service public d'éducation, qu'on peut souhaiter pour des raiosns idéologiques travailler dans la fonction publique, mais qu'en même temps on peut aussi estimer que le système de RH est injuste et inefficace et qu'il doit être possible de la réformer sans pour autant partir dans le privé.
Quand à la notation et la paie à la tête du client, c'est vrai que c'est ce qu'il pourrait ressortir des extraits, mais il n'en est rien; je propose dans des passages non reproduits des critères objctifs, collectifs et transparents de prise en compte de l'activité professionnelle dans l'évaluation du travail des enseignants.
Quelqu'un écrit: "Oui tout est mélangé là-dedans..C'est vrai que parfois un peu d'humanité résoudrait bien des situations mais je reste dubitative sur certaines phrases :" alors que Claudine L., en poste dans le même lycée et dans la même discipline, attend patiemment sa retraite en accueillant dans ses cours des élèves désabusés d’être tombés sur elle" ou "Bélaïd R., brillant agrégé nommé en collège, pendant qu’un de ses collègues démotivé et moins diplômé que lui vient d’obtenir un poste dans le lycée de centre-ville le plus couru de l’académi"" Et que dire d’Eric C., enseignant de français obtenant les évaluations les plus dithyrambiques qui soient de la part de son employeur, mais qui demeure bien moins payé que Gilles R., pourtant bien moins noté"
Effectivement, ce sont là des "idéaux-types", Bélaïd existe vraiment, Eric et Gilles aussi, quand au collègue démotivé je l'ai "inventé", mais rien n'est impossible ici; une fois de plus, l'idée était juste de montrer que cette situation est POSSIBLE car rien ne permet d'éviter que des enseignants performants aient un poste en rapport avec leur qualification (ce ne sont que des extraits, le livre met surtout en avant le fait que des enseignants performants puissent se retrouver TZR et sans classes pendant que d'autres enseignants moins performants sont en poste, ce qui est, on l'admettra, assez inoptimal comme allocation des ressources productives).
De même, quelqu'un a écrit: "La lecture de ce qui se passe au sein de la RH (inexistante) de l'Educ Nat est orientée. Ce texte transpire le prof (edit : sur le pédagogue) aigri.
Suffit de lire : "fait reposer ses cours sur des pratiques pédagogiques dépassées"... La dictature pédagogique n'est pas loin.
Ce texte est sulfureux et dangereux.
Il soulève quelques points non dénués de pertinence, mais dans l'ensemble, je crie méfiance.
Car la fonction publique, c'est la fonction publique. Et si on souhaite réellement être reconnu pour ce qu'on fait "en plus" (cf. les ateliers théâtres et les projets pédagogiques) (edit : c'est à dire être payé à l'esbroufe), mieux vaut bosser dans le privé, ce qui de ma part n'est pas un reproche adressé à la fonction publique. En effet, j'observe clairement que plus on s'investit à côté, moins on en fait en cours, et le but premier de l'enseignant est tout de même d'enseigner.
De plus, ce qui est demandé de façon implicite dans ce texte, c'est la notation et la paie à la tête du client : toi, tu as permis au collège d'apparaître trois fois dans le journal cette année, tu seras augmenté. Toi, tu t'es contenté de faire cours (correctement, mais on s'en f... complètement) parce que tu as une vie à côté, tu vires."
Tout d'abord, "prof aigri": oui. J'admets. Mais quand tu es agrégé et que tu as des rapports d'inspection sans aucune critique, et qu'avec tout ça tu es TZR et que tu n'as aucune perspective professionnelle car tu viens de perdre tous tes points suite à une mut inter, oui, il y a de quoi être aigri, car tu comprends avec acuité ce jour là que nous avons le système le plus désincitatif et le plus égalitariste qui soit, tu te dis qu'il serait peut-être temps de prendre justement le temps d'analyser en détail la logique sous-entendant toute la RH de l'EN pour mettre en avant ses dysfonctionnements. C'est juste ce que j'ai essayé de faire, en faisant des propositions qui sont évidemment sujettes à critique.
Par contre, je trouve problématique de dire: "c'est la fonction publique et c'est comme ça, si tu n'es pas content il faut aller bosser dans le privé". Je pense au contraire qu'on peut être très profondément soucieux du service public d'éducation, qu'on peut souhaiter pour des raiosns idéologiques travailler dans la fonction publique, mais qu'en même temps on peut aussi estimer que le système de RH est injuste et inefficace et qu'il doit être possible de la réformer sans pour autant partir dans le privé.
Quand à la notation et la paie à la tête du client, c'est vrai que c'est ce qu'il pourrait ressortir des extraits, mais il n'en est rien; je propose dans des passages non reproduits des critères objctifs, collectifs et transparents de prise en compte de l'activité professionnelle dans l'évaluation du travail des enseignants.
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