- User24373Neoprof expérimenté
"Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons !"
- thrasybuleDevin
Ce n'est franchement pas ce que Lamartine a fait de mieux, je trouve ces vers médiocres.
- User24373Neoprof expérimenté
En tout cas, ce sont ces vers qui me touchent le plus
- thrasybuleDevin
La naïveté prescriptive, l'enjambement téléphoné, l'exaltation sous le signe d'une prétendue universalité lacrymale du tempus fugit, c'est pour moi le signe d'une facilité qui ne me fait ni chaud ni froid.
- User5899Demi-dieu
:lourd:thrasybule a écrit:Cette anthologie est validable, acceptable, désirable, oserais-je dire, par la lettreuserie académique.
Peut-être avec une problématique de bon aloi, serait-elle recevable? Nous verrons comment la beauté du vers peut-il....? Je laisse Cripure compléter... Je suis tout étourdi de possibilités.
- User24373Neoprof expérimenté
thrasybule a écrit:La naïveté prescriptive, l'enjambement téléphoné, l'exaltation sous le signe d'une prétendue universalité lacrymale du tempus fugit, c'est pour moi le signe d'une facilité qui ne me fait ni chaud ni froid.
Alors, nous n'aimons pas la même poésie... Ma foi, ça ne me fait ni chaud, ni froid !
- thrasybuleDevin
Vous me croirez ou pas mais mon note book qui me servait d ordi depuis plusieurs mois, vient de me lâcher dès mon sarcasme sur Lamartine. Heureusement que j ai repris un smartphone .
Vacances noyées dans le mortifère lac lamartinien.
Fait chier
Vacances noyées dans le mortifère lac lamartinien.
Fait chier
- VicomteDeValmontGrand sage
Encore un peu de Lamartine:
Le livre de la vie est le livre suprême
Qu'on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix;
Le passage attachant ne s'y lit pas deux fois,
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même;
On voudrait revenir à la page où l'on aime,
Et la page où l'on meurt est déjà sous vos doigts ...
Le livre de la vie est le livre suprême
Qu'on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix;
Le passage attachant ne s'y lit pas deux fois,
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même;
On voudrait revenir à la page où l'on aime,
Et la page où l'on meurt est déjà sous vos doigts ...
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- SeiGrand Maître
Ah, je n'aime pas non plus Lamartine. Tout y est si me su ré Je vois dans son lac un exemple pour illustrer la définition du romantisme proposée par le manuel, mais il ne me fait rien, même en connaissant l'histoire d'amour du poète.
- VicomteDeValmontGrand sage
C'est pourtant lui qui déclenche la veine romantique dans la poésie française avec ses Méditations. Toute la génération qui suit s'en inspire.
_________________
Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- SeikilosNiveau 9
Sans hésitation, le début de l'Hymne à Vénus de Lucrèce.
Mère des Romains, charme des dieux et des hommes, bienfaisante Vénus, c'est toi qui, fécondant ce monde placé sous les astres errants du ciel, peuples la mer chargée de navires, et la terre revêtue de moissons; c'est par toi que tous les êtres sont conçus, et ouvrent leurs yeux naissants à la lumière. Quand tu parais, ô déesse, le vent tombe, les nuages se dissipent; la terre déploie sous tes pas ses riches tapis de fleurs; la surface des ondes te sourit, et les cieux apaisés versent un torrent de lumière resplendissante.
Mère des Romains, charme des dieux et des hommes, bienfaisante Vénus, c'est toi qui, fécondant ce monde placé sous les astres errants du ciel, peuples la mer chargée de navires, et la terre revêtue de moissons; c'est par toi que tous les êtres sont conçus, et ouvrent leurs yeux naissants à la lumière. Quand tu parais, ô déesse, le vent tombe, les nuages se dissipent; la terre déploie sous tes pas ses riches tapis de fleurs; la surface des ondes te sourit, et les cieux apaisés versent un torrent de lumière resplendissante.
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Inter deum et diabolum semper musica est.
- RyuzakiNiveau 9
"Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui" (Mallarmé)
"Aboli bibelot d'inanité sonore" (id)
"Le vent se lève, il faut tenter de vivre" (Valéry)
"Et les fruits passeront la promesse des fleurs" (Malherbe)
"Et nous avons des nuits plus belles que vos jours" (Racine)
Entre autres.
"Aboli bibelot d'inanité sonore" (id)
"Le vent se lève, il faut tenter de vivre" (Valéry)
"Et les fruits passeront la promesse des fleurs" (Malherbe)
"Et nous avons des nuits plus belles que vos jours" (Racine)
Entre autres.
- SeiGrand Maître
VicomteDeValmont a écrit:C'est pourtant lui qui déclenche la veine romantique dans la poésie française avec ses Méditations. Toute la génération qui suit s'en inspire.
Ben oui, illustration parfaitement mesurée de la notion comme je disais.
- AlwidisNiveau 5
"Un missile a élu domicile
À l'hôtel de l'oiseau-lyre
Que dire de ces ouï-dire
C'est la chaleur humaine" (Bashung)
À l'hôtel de l'oiseau-lyre
Que dire de ces ouï-dire
C'est la chaleur humaine" (Bashung)
- User24373Neoprof expérimenté
InvitéN a écrit:Le lac de Lamartine, n'est ce pas le summum de la poésie romantique ?
Siiiiiii !
- InvitéInvité
"Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler."
Epicétou !
Je sais que Vigny n'a plus trop la cote mais j'en remets une louche :
"S'il est vrai qu'au Jardin sacré des Ecritures,
Le Fils de l'Homme ait dit ce qu'on voit rapporté ;
Muet, aveugle et sourd au cri des créatures,
Si le Ciel nous laissa comme un monde avorté,
Le juste opposera le dédain à l'absence
Et ne répondra plus que par un froid silence
Au silence éternel de la Divinité."
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler."
Epicétou !
Je sais que Vigny n'a plus trop la cote mais j'en remets une louche :
"S'il est vrai qu'au Jardin sacré des Ecritures,
Le Fils de l'Homme ait dit ce qu'on voit rapporté ;
Muet, aveugle et sourd au cri des créatures,
Si le Ciel nous laissa comme un monde avorté,
Le juste opposera le dédain à l'absence
Et ne répondra plus que par un froid silence
Au silence éternel de la Divinité."
- RogerMartinBon génie
MrBrightside a écrit:DesolationRow a écrit:Une de mes strophes préférées, à tout le moins :
"With your mercury mouth in the missionary times
And your eyes like smoke and your prayers like rhymes
And your silver cross, and your voice like chimes
Oh, who among them do they think could bury you ?
With your pockets well protected at last
And your streetcar visions which you place on the grass
And your flesh like silk, and your face like glass
Who among them do they think could carry you ?"
[troll] Merveilleusement chantée par Joan Baez [/troll]
Voui mais si on préfère:
I had skin like leather and the diamond-hard look of a cobra
I was born blue and weathered but I burst just like a supernova
I could walk like Brando right into the sun
Then dance just like a Casanova
With my blackjack and jacket and hair slicked sweet
Silver-star studs on my duds like a Harley in heat... c'est grave?
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Catulle :
"Da mi basia mille, deinde centum,
dein mille altera, dein secunda centum,
deinde usque altera mille, deinde centum."
Je pense que le passage est transparent mais je traduis quand même :
"Donne-moi mille baisers, et puis cent,
Puis mille autres, puis cent de nouveau,
Puis encore mille autre, puis cent."
J'aime le rythme de ces vers, leur sensualité, le mélange entre la lenteur, la langueur, et l'urgence de s'aimer, l'urgence du carpe diem. Bref, ces vers, le poème entier, me plongent dans un émoi certain
"Da mi basia mille, deinde centum,
dein mille altera, dein secunda centum,
deinde usque altera mille, deinde centum."
Je pense que le passage est transparent mais je traduis quand même :
"Donne-moi mille baisers, et puis cent,
Puis mille autres, puis cent de nouveau,
Puis encore mille autre, puis cent."
J'aime le rythme de ces vers, leur sensualité, le mélange entre la lenteur, la langueur, et l'urgence de s'aimer, l'urgence du carpe diem. Bref, ces vers, le poème entier, me plongent dans un émoi certain
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- Pierre-HenriHabitué du forum
"[...] il lui fut inutile / De pleurer aux veneurs à sa mort arrivés."
"Cela dit, Maitre Loup s'enfuit, et court encor."
En anglais, le premier qui me vient à l'esprit est celui-ci, en hommage aux vertus de synthèse de la langue anglaise. En français, il faudrait dix fois plus de mots pour exprimer, mal, la même émotion. Là, quelques mots simples ont un sens d'une grande profondeur (turn you in, till your winter...). Je suis condamné à tout citer car on ne comprendrait pas ces vers sans l'ensemble.
It's a cold, cold feeling
On a real lazy wind
That blows all the way through you
And the autumn begins
How it cuts like a sabre
How it chills to the bone
You've got cold feet and fingers
And you're thinking of home
If I put my arms around you
Turn you in from the storm
From your autumn through winter
Darling I'll keep you warm
My overcoat's empty
Deep, wide and long
I got room for you darling
Till your winter, till your winter has gone
"Cela dit, Maitre Loup s'enfuit, et court encor."
En anglais, le premier qui me vient à l'esprit est celui-ci, en hommage aux vertus de synthèse de la langue anglaise. En français, il faudrait dix fois plus de mots pour exprimer, mal, la même émotion. Là, quelques mots simples ont un sens d'une grande profondeur (turn you in, till your winter...). Je suis condamné à tout citer car on ne comprendrait pas ces vers sans l'ensemble.
It's a cold, cold feeling
On a real lazy wind
That blows all the way through you
And the autumn begins
How it cuts like a sabre
How it chills to the bone
You've got cold feet and fingers
And you're thinking of home
If I put my arms around you
Turn you in from the storm
From your autumn through winter
Darling I'll keep you warm
My overcoat's empty
Deep, wide and long
I got room for you darling
Till your winter, till your winter has gone
- HonchampDoyen
"On aime d'abord par hasard, par jeu, par curiosité
Pour avoir, dans un regard, lu des possibilités
Et puis, comme au fond, soi-même on s'aime beaucoup
Si quelqu'un vous aime, alors on l'aime,par conformité de goût !"
De mémoire.
Pour l'anecdote, quand ma prof de Lettres de seconde (c'est loin.. ) m'avait vue avec les vers de l'auteur, en livre de poche, dans les mains, elle m'avait dit "je ne pensais pas que les jeunes filles actuelles lisaient encore Paul Géraldy !";
Pour avoir, dans un regard, lu des possibilités
Et puis, comme au fond, soi-même on s'aime beaucoup
Si quelqu'un vous aime, alors on l'aime,par conformité de goût !"
De mémoire.
Pour l'anecdote, quand ma prof de Lettres de seconde (c'est loin.. ) m'avait vue avec les vers de l'auteur, en livre de poche, dans les mains, elle m'avait dit "je ne pensais pas que les jeunes filles actuelles lisaient encore Paul Géraldy !";
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Pierre-Henri a écrit:"[...] il lui fut inutile / De pleurer aux veneurs à sa mort arrivés."
"Cela dit, Maitre Loup s'enfuit, et court encor."
En anglais, le premier qui me vient à l'esprit est celui-ci, en hommage aux vertus de synthèse de la langue anglaise. En français, il faudrait dix fois plus de mots pour exprimer, mal, la même émotion. Là, quelques mots simples ont un sens d'une grande profondeur (turn you in, till your winter...). Je suis condamné à tout citer car on ne comprendrait pas ces vers sans l'ensemble.
It's a cold, cold feeling
On a real lazy wind
That blows all the way through you
And the autumn begins
How it cuts like a sabre
How it chills to the bone
You've got cold feet and fingers
And you're thinking of home
If I put my arms around you
Turn you in from the storm
From your autumn through winter
Darling I'll keep you warm
My overcoat's empty
Deep, wide and long
I got room for you darling
Till your winter, till your winter has gone
C'est beau!
- Pierre-HenriHabitué du forum
Fires of Pompeii a écrit:
C'est beau!
Tout l'album Auberge est du même genre, tout en ellipses et suggestions :
Winter Song
Heaven
Looking for the summer
(pas le vrai clip, évidemment)
And you my love
- MrBrightsideEmpereur
RogerMartin a écrit:
Voui mais si on préfère:
I had skin like leather and the diamond-hard look of a cobra
I was born blue and weathered but I burst just like a supernova
I could walk like Brando right into the sun
Then dance just like a Casanova
With my blackjack and jacket and hair slicked sweet
Silver-star studs on my duds like a Harley in heat... c'est grave?
Votre licence officielle d'angliciste est révoquée !
- thrasybuleDevin
Ah la "cigogne larmoyante" dont parle Lautréamont!simone43 a écrit:InvitéN a écrit:Le lac de Lamartine, n'est ce pas le summum de la poésie romantique ?
Siiiiiii !
- AenelyaNiveau 1
Je rejoins un peu cannelle21 mais concernant un autre passage du poème d'Aragon :
"Tu m'as pris la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est d'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux".
"Tu m'as pris la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est d'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux".
_________________
2014-2015 : stagiaire - 3 classes de Seconde
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