Latin : à l'aide ! Des 3e démotivés !

Zerodote a écrit:Bonsoir,

C'est qûr qu'il faut faire fi des programmes de latin en ce qui concerne la grammaire. Un peu de temps en temps mais c'est tout ! Autrement, fais-leur faire des activités : organiser un mariage à Rome (en rapport avec le programme : l'amour à Rome), un banquet, des "unes" de journal sur la mort de César... Va voir le site de Robert Delord, il est génial pour les activités !

Courage

Je ne savais pas qu'on pouvait choisir son programme perso en faisant fi des instructions officielles...Je comprends pourquoi certains secondes que j'ai eus en Latin n'était même pas capables d'identifier un verbe

Zerodote a écrit:Bonsoir,

C'est qûr qu'il faut faire fi des programmes de latin en ce qui concerne la grammaire. Un peu de temps en temps mais c'est tout ! Autrement, fais-leur faire des activités : organiser un mariage à Rome (en rapport avec le programme : l'amour à Rome), un banquet, des "unes" de journal sur la mort de César... Va voir le site de Robert Delord, il est génial pour les activités !

Courage

Et une partie fine, ça serait sympa aussi en interdisciplinarité avec la SVT!

Les miens m'ont épatée ce matin : ils devaient déclamer du Cicéron (Catilinaires) et sont venus en toge (maquillage et coiffure en prime).
J'ai regretté de ne pas avoir pris mon appareil photo.

Merci pour le soutien moral. Et oui, je vais punir, maintenant.
Ce soir, de 4 à 5, j'ai organisé une séance avec le TNI du collège. Certains étaient ravis de pouvoir manier la souris sans fil, et j'ai obtenu d'élèves faibles la traduction d'un texte qu'il a mis en couleur et tout et tout, mais les trois plus réticents m'ont rejeté la souris et l'un d'eux a dit : "Moi, j'ai pas envie de faire mumuse avec la souris." Je n'ai même pas été capable de les virer, je les ai ignorés pendant tout le cours en travaillant avec les cinq autres (car il y avait des absents pour 'mal au ventre'...).
A la fin, je les ai gardés pour engager une discussion sur un éventuel statu quo, rien à faire.
Le principal que j'ai vu plusieurs fois a bien autre chose à faire dans mon collège que de traiter mon problème mineur (et c'est vrai... il a beaucoup d'autres pbs... e particulier avec une des classes que j'ai par ailleurs en français), et c'est le CPE qui m'a proposé d'accueillir les récalcitrants systématiquement pendant tous mes cours, en me disant qu'à force d'être avec lui... ils se diront peut-être qu'avec moi et Cicéron, c'est tout de même moins chiant...
Je ne veux pas lâcher sur la grammaire, et j'aimerais bien faire vraiment du latin. La civilisation, c'est bien, c'est essentiel pour comprendre un autre monde, une autre culture, mais le latin c'est une culture en entier, une langue et son histoire...

arabeskankylose a écrit: pointofix

Kezako ?

agenanonix,idéfix,pointofix:c'est ça,la latinité.... :lol!:

:lol:

Pointofix, c'est un tout petit logiciel de dessin tout bête qui fait une capture de ton écran et qui t'offre la possibilité de faire des traits de couleurs, d'encadrer, de souligner.
Je m'en sers pour faire de l'analyse grammaticale de base : encadrer les verbes en rouge, souligner les sujets en rouge, les CO en bleu et le cc en vert + faire des flèches reliant les mots qui vont ensemble.
Cela ne casse pas des briques et ne fait que remplacer les craies de couleur sur un tableau noir sur lequel tu aurais recopié les phrases à analyser... mais les élèves sont captivés par l'écran et s'il s'agit de prendre la souris pour que ce soit eux qui encadrent avec le petit logiciel, ils sont ultra-motivés.
Le résultat est propre et lisible, et on peut ensuite enregistrer en .png le résultat puis l'imprimer.
Ce n'est en soi pas vital et n'apporte pas tant que cela par rapport à la pédagogie à l'ancienne sur tableau noir, mais avec mes élèves qui ne savent pas écouter sauf s'il y a des choses qui bougent sur un écran, c'est très pratique. Faire de la grammaire avec pointofix, c'est "dorer la pilule".

iphigénie a écrit:agenanonix,idéfix,pointofix:c'est ça,la latinité.... :lol!:

Effectivement !
D'ailleurs, c'est la même fonction qu'Astérix : amuser les gamins avec des couleurs et des formes rondes.

OK, merci. C'est intéressant.

Holà camarades ! Il faut arrêter de taper sur les collègues... Je donnes des pistes pour remotiver les troisièmes. Après j'ai donné une explication de ce que je vous disais sur la grammaire (voir le topic 5ème et progression...). D'autant plus que j'aimerais savoir comment font ceux qui avancent vite en latin aussi bien en grammaire qu'en civilisation... Moi si j'ai un peu délaissé la grammaire à tout prix c'est parce que je voyais que je n'avançais pas et qu'ils ne retenaient que les points de civilisation et les textes que nous faisions (révisions générales faites à la fin de l'année : grammaire : aucun souvenir, civilisation : tout était retenu même dans les détails les plus complexes.) Donnez-moi, à ce moment-là, des conseils pour trouver un moyen ludique de faire passer la grammaire...

Pour ma part, comme je constatais qu'avec les manuels actuels, qui supposent acquis ce qui est en réalité à acquérir et construisent la maison par le toit, avec la même obsession de la "séquence" qu'en français (merci, la CNARELA chien courant des pédagos!), j'ai décidé d'en finir avec la méthode du tout en même temps et j'ai repris un très vieil ouvrage, le Gerald Bloch Latin classe de 6ème, chez Bordas, de 1962 ! Une merveille de clarté et de méthode , avec de petites phrases sympathiques au lieu de ces "textes authentiques" qu'on ne peut lire qu'avec trente notes impénétrables au profane ajoutées en bas de page avec lesquels on nous a rebattu les oreilles pendant tant d'années !
Avec cet ouvrage excellent, très efficace, je rattrape des classes de latinistes qui m'arrivent complètement écoeurées, démotivées à souhait, ne comprenant rien au latin, victimes des manuels officiels. Evidemment, je commence mon année, en 5ème comme en 4ème ou en 3ème, par deux bons mois d'analyse grammaticale française (les natures et les fonctions). Comme la grammaire est aussi pour les élèves une découverte complète - car qui, parmi nos collègues, fait encore un "cours de grammaire" (comme le souhaite d'ailleurs la réforme Darcos des programmes de collège) ? -, ils sont ravis et commencent à comprendre comment ça marche, c'est-à-dire que sans analyse (cas , fonction, traduction en version, et fonction, cas, traduction en thème), il n'y a pas de traduction possible. Le plaisir qu'ils prennent peu à peu au latin vient de cette approche résolument intellectuelle de la langue. Evidemment, il faut aller lentement ("Festina lente!"), et non pas, comme le font les manuels officiels, brûler les étapes et tout mélanger. Quand j'avais du grec, je procédais de la même façon, avec les Exercices grecs d'Allard et Feuillâtre, et je faisais moi-même le cours de grammaire.

J'ajoute que la question de savoir si les élèves sont motivés ou pas me paraît assez secondaire par rapport à l'objectif qui est qu'au collège ils apprennent à traduire un texte simple, c'est-à-dire acquièrent une méthode, des connaissances grammaticales de base et un peu de vocabulaire. Nous n'avons pas, nous professeurs de latin, à les amuser, à les divertir, mais à les faire travailler, ce sur quoi on ne leur demande pas leur avis. D'autant plus que, quels que soient les artifices de séduction qu'on déploie, le nombre de ceux qui gardent le latin au lycée sera le même, c'est-à-dire souvent proche de zéro.
A quoi il faut ajouter immédiatement que, quelle que soit la méthode, en "séquences" type CNARELA ou traditionnelle, les effectifs de latinistes à l'échelon national restent globalement stables (une toute petite baisse), alors que ceux de grec progressent sensiblement, et que cela n'a guère bougé depuis trente ans. Langues mourantes, mais qui somme toute se portent assez bien !
Ceux qui prophétisaient, ou appelaient de leurs voeux, la disparition des langues anciennes en sont pour leur déception.