- InvitéInvité
Je viens de tomber en flânant à la librairie une merveille : petit livre de Lutz Bassmann, aux éditions Verdier.
Il s'agit d'haîkus qui "racontent" le monde de la prison. C'est très fort, pas énormément gai, mais ironique, avec plein de personnages incroyables.
Je vous en donne quelques-uns :
Personne ne s'est inscrit pour la chorale
l'animateur
est anthropophage
Le Coréen est expert en sabre
il nous entraîne
avec des journaux roulés
Le Coréen est expert en sabre
le boxeur fou
lui a cassé deux dents
L'idiot perd son survêtement
il n'aurait pas dû
vendre l'élastique
J'adore ! Je sens que je vais le dévorer. On pourrait écrire des haïkus du prof de français...
Il s'agit d'haîkus qui "racontent" le monde de la prison. C'est très fort, pas énormément gai, mais ironique, avec plein de personnages incroyables.
Je vous en donne quelques-uns :
Personne ne s'est inscrit pour la chorale
l'animateur
est anthropophage
Le Coréen est expert en sabre
il nous entraîne
avec des journaux roulés
Le Coréen est expert en sabre
le boxeur fou
lui a cassé deux dents
L'idiot perd son survêtement
il n'aurait pas dû
vendre l'élastique
J'adore ! Je sens que je vais le dévorer. On pourrait écrire des haïkus du prof de français...
- InvitéInvité
C'est toi qui l'as écrit ? Super !
En fait, je voulais surtout partager une lecture qui m'a plu, et il me semblait que dans ces cas-là on se répondait. J'étais un peu déçue.
merci d'avoir pris la relève !
Tiens, en voici deux que j'ai écrit, cette fois :
J'entre dans la salle
Allons-nous chasser cette heure
La buée sur les vitres ?
Revenir chez moi
Un tas de copies m'attend
Je ne suis que cris
Effectivement, j'adore les haïkus. De plus en plus d'auteurs contemporains s'y mettent ; je trouve que c'est l'équivalent des photos de Doisneau ou Boubat, l'instant recomposé pour le sublimer...
En fait, je voulais surtout partager une lecture qui m'a plu, et il me semblait que dans ces cas-là on se répondait. J'étais un peu déçue.
merci d'avoir pris la relève !
Tiens, en voici deux que j'ai écrit, cette fois :
J'entre dans la salle
Allons-nous chasser cette heure
La buée sur les vitres ?
Revenir chez moi
Un tas de copies m'attend
Je ne suis que cris
Effectivement, j'adore les haïkus. De plus en plus d'auteurs contemporains s'y mettent ; je trouve que c'est l'équivalent des photos de Doisneau ou Boubat, l'instant recomposé pour le sublimer...
- AbraxasDoyen
Heu... Les surréalistes avaient déjà fait ça, et pas mal...
Mais enfin, Bashô, ce n'est pas mal :
"Du linge sèche au soleil
Dieu ! Qu'elle est petite
La chemise de l'enfant mort."
Ou :
"Le voleur a tout pris
Sauf la lune
Qui était à ma fenêtre."
Ou, plus connu parce que Ian Fleming l'a emprunté :
"On ne vit que deux fois
La première quand on naît
La seconde face à la mort."
Mais enfin, Bashô, ce n'est pas mal :
"Du linge sèche au soleil
Dieu ! Qu'elle est petite
La chemise de l'enfant mort."
Ou :
"Le voleur a tout pris
Sauf la lune
Qui était à ma fenêtre."
Ou, plus connu parce que Ian Fleming l'a emprunté :
"On ne vit que deux fois
La première quand on naît
La seconde face à la mort."
- Reine MargotDemi-dieu
et ian fleming ,tu l'aimes bien hein abraxas... :lol!: (rapport à l'avatar)
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéInvité
J'aime les haïkus que tu cites, abraxas. Si tu pouvais en dire plus sur les haïkus des surréalistes, j'aimerais bien.
Anne : j'ai trouvé en édition jeunesse à la bibliothèque un beau petit bouquin, présenté comme un carnet avec un élastique qui le referme : "Mon carnet de haïkus" (200 haïkus pour les moments de tous les jours) d'Anne Tardy, avec dessins de Georges Lemoine. C'est divisé en chapitres : "pour apprivoiser ta colère et tes peurs, tes bonnes et tes mauvaises humeurs", "Quatre saisons à ne pas rater", "pour voyager à l'autre bout du monde ou pas plus loin que le bout de ton nez", "pour regarder, écouter, goûter, sentir et toucher", les animaux. C'est chez Gallimard jeunesse.
Anne : j'ai trouvé en édition jeunesse à la bibliothèque un beau petit bouquin, présenté comme un carnet avec un élastique qui le referme : "Mon carnet de haïkus" (200 haïkus pour les moments de tous les jours) d'Anne Tardy, avec dessins de Georges Lemoine. C'est divisé en chapitres : "pour apprivoiser ta colère et tes peurs, tes bonnes et tes mauvaises humeurs", "Quatre saisons à ne pas rater", "pour voyager à l'autre bout du monde ou pas plus loin que le bout de ton nez", "pour regarder, écouter, goûter, sentir et toucher", les animaux. C'est chez Gallimard jeunesse.
- AbraxasDoyen
"Le vent
Hésitant
Roule une cigarette d'air"
"Femmes sans chanteur
Vêtements noirs, maisons grises
L'amour sort le soir"
Eluard, Pour vivre ici, onze haiki (1920)
Hésitant
Roule une cigarette d'air"
"Femmes sans chanteur
Vêtements noirs, maisons grises
L'amour sort le soir"
Eluard, Pour vivre ici, onze haiki (1920)
- InvitéInvité
Là, j'ai appris quelque chose, Abraxas, merci !
Puisque tu as l'air de t'y connaître, j'en profite pour poser une deuxième question : en français, existe-t-il des contraintes formelles pour écrire un haïku ? Je pense au nombre de syllables. J'ai lu dans une préface d'Yves Bonnefoy à une anthologie de haïkus japonais que le nombre de syllabes était 5/7/5 ; j'ai lu dans le livre cité au-dessus qu'en japonais c'était la répartition de 17 idéogrammes sur trois vers, ce qui déjà ne doit pas pouvoir se rendre dans la traduction.
Puisque tu as l'air de t'y connaître, j'en profite pour poser une deuxième question : en français, existe-t-il des contraintes formelles pour écrire un haïku ? Je pense au nombre de syllables. J'ai lu dans une préface d'Yves Bonnefoy à une anthologie de haïkus japonais que le nombre de syllabes était 5/7/5 ; j'ai lu dans le livre cité au-dessus qu'en japonais c'était la répartition de 17 idéogrammes sur trois vers, ce qui déjà ne doit pas pouvoir se rendre dans la traduction.
- AbraxasDoyen
C'est à peu près impossible de rendre la concision du japonais dans une traduction. De plus, les contraintes théoriques incluent une allusion aux saisons, d'une façon ou d'une autre.
Voir l'Anthologie de la poésie japonaise en Poésie/Gallimard, ou le magnifique Fourmis sans ombre, de Maurice Coyaud.
Voir l'Anthologie de la poésie japonaise en Poésie/Gallimard, ou le magnifique Fourmis sans ombre, de Maurice Coyaud.
- CarabasVénérable
Ma 2e tutrice avait fait un joli travail sur les haïkus avec ses 6e. Ca avait eu du succès. Les travaux écrits ont été exposés au collège.
- acaciaNiveau 2
si vous vous intéressez au Japon et à son histoire contemporaine, lisez "l'armée de l'empereur, violences et crimes du Japon en guerre de 1938 à 1945": c'est facile à lire (style très agréable) même si le sujet est difficile, et c'est important pour comprendre le Japon contemporain.
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