j'en ai marre

Après, je ne dis pas que ma technique est infaillible mais pour me ménager, je sors des phrases cinglantes comme celle citée plus haut.
J'en ai une autre qui marche aussi à tous les coups (mais après, je pense que ça dépend du public que tu as en face de toi):
"Prochaine remarque, tu dégages et tu vas t'expliquer avec la vie sco/ CPE / principal..." C'est mon tuteur qui m'avait appris que si on était irréprochable dans son vocabulaire, un changement de registre causait un choc et retenait l'attention.
Je l'avais vu à l'oeuvre pour un gamin qui avait pété bruyamment dans son cours et qui se trouvait très drôle, il lui avait dit "Mais tu veux chier aussi?!". Le gosse avait été mouché!

Rire! Les miens répondraient "oui", Marcelle...
LMB-English Teacher, après un rapport envoyé au principal et à l'ensemble des collègues, les langues se sont déliées: ces 3e embêtent tout le monde! Du coup, des mesures ont été prises par la PP et le CPE: au 1er pas de travers, on vire les pénibles, le CPE comptabilise les renvois, le but officieux étant de les faire aller en conseil de discipline. On en est là...
Aujourd'hui: cours "parfait", ils n'ont pas moufté!
Parles-en un peu à tes collègues, peut-être avoueront-ils qu'ils rencontrent aux aussi des difficultés. L'union fait la force!

roxanne a écrit:Je crois qu'aussi , il faut faire ce dont on a envie avec assurance et s'en donner les moyens.J'ai collè 24 élèves qui n'avaient pas lu leur livre cet am.Comme je savais que ça ne passerait pas e, vie sco , j'ai fait la colle moi-même ( 3 heures !) et j'ai mis le cde devant le fait accompli.Il était d'abord un peu mitigé , avait peur des réactions des parents et puis il m'a suivie et est venu annoncer lui-même la sanction.Résultat : tous les élèves présents , pas une plainte de parents et même si j'ai "sacrifié" un am, j'ai acquis une répututation de prof qui rigole pas avec le travail.

t'as de la chance, quand 'jai voulu coller (avec moi hein) une classe pénible l'an dernier on m'a répondu "c'est illégal" et refusé cela au motif que les parents des élèves non perturbateurs ne l'accepteraient pas et que ce serait injustifiable.

Il n'y a rien à faire quand l'administration ne vous soutient pas, et franchement être obligée de prendre sur son temps pour assumer et faire leur boulot à leur place, non merci.

finalement quand on lit ce fil on perçoit clairement le problème, le prof est seul, son autorité ne repose que sur son seul charisme et c'est à lui de tout assumer avec une administration qui le plus souvent ne veut pas se mouiller.
et être isolé ainsi ça mine notre autorité et sape notre travail d'enseignement.

marquisedemerteuil a écrit:

roxanne a écrit:Je crois qu'aussi , il faut faire ce dont on a envie avec assurance et s'en donner les moyens.J'ai collè 24 élèves qui n'avaient pas lu leur livre cet am.Comme je savais que ça ne passerait pas e, vie sco , j'ai fait la colle moi-même ( 3 heures !) et j'ai mis le cde devant le fait accompli.Il était d'abord un peu mitigé , avait peur des réactions des parents et puis il m'a suivie et est venu annoncer lui-même la sanction.Résultat : tous les élèves présents , pas une plainte de parents et même si j'ai "sacrifié" un am, j'ai acquis une répututation de prof qui rigole pas avec le travail.

t'as de la chance, quand 'jai voulu coller (avec moi hein) une classe pénible l'an dernier on m'a répondu "c'est illégal" et refusé cela au motif que les parents des élèves non perturbateurs ne l'accepteraient pas et que ce serait injustifiable.

Il n'y a rien à faire quand l'administration ne vous soutient pas, et franchement être obligée de prendre sur son temps pour assumer et faire leur boulot à leur place, non merci.

En l'occurence, là ce n'était pas liè à un comportement mais à une absence de travail concret (toute note inférieure à 7)

oui, ce que je voulais dire c'est que tu aurais dû être soutenue, ta sanction aurait dû aller de soi.

daccord avec toi marquise
tant mieux bérilune si les choses bougent.
Bah moi il y a un gamin super chiant en 6eme, hier dernier cours avant les vacances, il m'a dit avec son comparse (ils sont deux très chiants) dans cette classe, madame "appelez un surveillant, je veux sortir" (en gros il voulais que je le vire...)il a tout fait pour me faire chier comme je refusais: piqué les gants de sa voisine et les lancer à travers la classe, découpé en mille morceaux une feuille et jeter ça comme des confettis, fait des bruits d'otarie....j'ai gardé mon calme mais c'était dur. Autant vous dire que je n'ai pas pu faire mon cours correctement. Le soir, j'ai appelé les parents. Ce matin, il a dit à une surveillante "ta mère la pute", donc il devrait y avoir une commission de vie scolaire à la rentrée.

quitte à choquer, ce genre d'élève ne devrait pas avoir sa place en classe. il y a des années, il aurait été renvoyé depuis longtemps, mais aujourd'hui la sanction, notamment importante comme celle du renvoi, est vécue comme un échec voire une faiblesse de l'adulte qui devrait s'y prendre autrement.
ce genre d'élève a droit à une scolarité mais il y a visiblement un déficit d'éducation, qui ne peut se résoudre que dans une structure autre (internat, etc).

tant qu'on considérera qu'un prof est un éducateur, on ira dans le mur. et les élèves iront de plus en plus loin dans les "incivilités" afin de trouver les limites que les adultes n'osent plus leur donner.

kaori a écrit:quitte à choquer, ce genre d'élève ne devrait pas avoir sa place en classe. il y a des années, il aurait été renvoyé depuis longtemps, mais aujourd'hui la sanction, notamment importante comme celle du renvoi, est vécue comme un échec voire une faiblesse de l'adulte qui devrait s'y prendre autrement.
ce genre d'élève a droit à une scolarité mais il y a visiblement un déficit d'éducation, qui ne peut se résoudre que dans une structure autre (internat, etc).

tant qu'on considérera qu'un prof est un éducateur, on ira dans le mur. et les élèves iront de plus en plus loin dans les "incivilités" afin de trouver les limites que les adultes n'osent plus leur donner.

C'est évident

Daphné pas du tout choquée

kaori a écrit:quitte à choquer, ce genre d'élève ne devrait pas avoir sa place en classe. il y a des années, il aurait été renvoyé depuis longtemps, mais aujourd'hui la sanction, notamment importante comme celle du renvoi, est vécue comme un échec voire une faiblesse de l'adulte qui devrait s'y prendre autrement.
ce genre d'élève a droit à une scolarité mais il y a visiblement un déficit d'éducation, qui ne peut se résoudre que dans une structure autre (internat, etc).

tant qu'on considérera qu'un prof est un éducateur, on ira dans le mur. et les élèves iront de plus en plus loin dans les "incivilités" afin de trouver les limites que les adultes n'osent plus leur donner.

Tout à fait d'accord. J'en ai marre d'entendre des profs s'excuser et rougir parce qu'ils ont exclu un élève de cours...

ça va plus loin que ça, c'est vraiment l'idéologie de l'élève perturbateur à défendre à tout prix contre le prof, qui lui doit s'adapter.

- une fois, j'avais 2 élèves perturbateurs dans mon groupe de 10 en latin: le principal "vous avez des difficultés à gérer les élèves très difficiles " moi "ben oui ils sont très difficiles" lui "oui mais vous avez un petit groupe"...et de faire l'éloge de "chagrin d'école" de Pennac
- un CPE "il faut trouver le truc qui permette de les contenir, on ne peut pas ne prendre en cours que les bons élèves"
- les formations à apprendre à gérer les cas pénibles: le bouquin "élèves difficiles, professeurs en difficulté" qui nous explique doctement que si on a un problème avec un élève, on doit changer de regard sur lui, ben oui, puisqu'on ne peut pas les changer et qu'il faut les prendre comme ils sont, il ne nous reste qu'à nous persuader que l'élève en question est un gamin très bien. Et toutes les formations à gérer ces cas-là, jusqu'au jour où on nous apprendra le karaté pour nous défendre en cas d'agression...ah j'oubliais, ça existe déja.

Je l'aurais exclu.
J'exclus pour beaucoup moins que ça. Généralement, quand un élève me dit dès le début du cours qu'il veut être exclu, je lui dis qu'il ne le sera pas mais que je note tout ce qu'il fait pendant mon heure pour aller ensuite, dès que mon cours est fini, avec lui et le rapport chez le CPE ou chez le CDE. Je sors une feuille blanche. Généralement, ça le calme.

marquisedemerteuil a écrit:
- une fois, j'avais 2 élèves perturbateurs dans mon groupe de 10 en latin: le principal "vous avez des difficultés à gérer les élèves très difficiles " moi "ben oui ils sont très difficiles" lui "oui mais vous avez un petit groupe"...et de faire l'éloge de "chagrin d'école" de Pennac.

Le problème, c'est qu'au vu du nombre d'inspections dans notre carrière, personne ne se soucie de la qualité de nos cours et de ce que les élèves y apprennent, hormis quelques parents d'élèves pointilleux.
En revanche, CPE, CDE, et cie vérifient que la garderie est bien effectuée.

Or les élèves sont au collège ou au lycée pour apprendre, pas pour être gardés. Ce n'est pas pour les garder dans l'enclos de la classe qu'on devient enseignant.

kaori a écrit:
ce genre d'élève a droit à une scolarité mais il y a visiblement un déficit d'éducation, qui ne peut se résoudre que dans une structure autre (internat, etc).

tant qu'on considérera qu'un prof est un éducateur, on ira dans le mur. et les élèves iront de plus en plus loin dans les "incivilités" afin de trouver les limites que les adultes n'osent plus leur donner.

Hier un parent d'élève me disait avoir du mal avec son enfant, en 6e, qui pose effectivement des soucis (discipline + niveau scolaire) . Il a contacté une éducatrice mais voulait savoir si on peut changer son enfant de structure, pour quel coût, etc. Or :
Je n'ai pas su quoi dire.

marquisedemerteuil a écrit:- les formations à apprendre à gérer les cas pénibles: le bouquin "élèves difficiles, professeurs en difficulté" qui nous explique doctement que si on a un problème avec un élève, on doit changer de regard sur lui, ben oui, puisqu'on ne peut pas les changer et qu'il faut les prendre comme ils sont, il ne nous reste qu'à nous persuader que l'élève en question est un gamin très bien. Et toutes les formations à gérer ces cas-là, jusqu'au jour où on nous apprendra le karaté pour nous défendre en cas d'agression...ah j'oubliais, ça existe déja.

Ce qui est drôle, c'est que je dis exactement le contraire à mes élèves de cours particuliers. Que c'est à eux de s'adapter aux profs, au travail à faire. :diable: En même temps, c'est ce discours-là qui devrait être la norme.

Le pire, c'est cet espèce de fatalisme improductif : "Nous sommes dans le public, nous devons tous les prendre, et les prendre comme ils sont. C'est ce qui fait la différence entre nous et le privé..." "Le privé exclut, c'est pour ça qu'ils ont des bons résultats, nous on accueille tout le monde... alors certes c'est le bordel dans les classes, la qualité de l'enseignement en souffre, mais au moins, nous, on accueille tout le monde !" Ce genre de propos, que j'entends régulièrement, s'accompagnent le plus souvent d'une renonciation totale devant les aberrations du système, qui sont responsables de la faillite de l'école publique. Cela me met hors de moi !!!!

Ne t'inquiète pas, on a tous ces gros moments à vide, on se demande ce qu'on fait dans une classe ! Et même après 17 ans dans l'enseignement, je n'ai pas trouvé de supers solutions ! Je suivrais d'autres avis que tu as eu, je mets à chaque heure une note de participation qui inclut le comportement, chaque élève s'habitue très vite à mon système de + ou de - et sait ce qui se passe quand je prends ma feuille et sinon, j'appelle beaucoup aussi les parents, en général les élèves détestent ça !!! Bon courage et essaie de relativiser, prends du recul et surtout change-toi les idées une fois dehors !!! Bonnes vacances !!!!

merci valvéro, c'est ce que j'apprends à faire petit à petit. là c'est les vacances donc j'ai débranché!!!