- EsméraldaGrand sage
JE vais travailler sur une lettre que l'on trouve dans le Fleur d'encre et je cherche, pour compléter, une lettre dans laquelle on aurait un témoignage un peu plus marqué sur les conditions de vie dans les tranchées.
HELP je suis à la bourre !
Quelqu'un aurait quelque chose ???
HELP je suis à la bourre !
Quelqu'un aurait quelque chose ???
- miss teriousDoyen
Tu n'as pas Paroles de Poilus dans ta biblio ? au CDI ? Tu devrais y trouver ton bonheur. Sinon, je crois me souvenir qu'un ancien manuel de 3è (le Bordas rouge, si je me souviens bien) propose des textes sur la WW1.
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- EsméraldaGrand sage
Bordas rouge, je dois avoir - parole de Poilu, pas sous la main ( CDI peut-être mais faut que je finalise le montage ce soir) Je regarde de suite.
- EsméraldaGrand sage
Je viens d'aller voir : il y en a une dans le Bordas Rouge effectivement, mais il n'est pas question de la vie dans les tranchées... PAs trop ce que je cherche donc... Ouinnnnnnnnnnnnn
- EsméraldaGrand sage
Je cherche encore. Au pire, je leur donnerais des lettres en lecture complémentaire mais dans une autre séance ! Je croyais que j'avais ce livre mais non ...
- leyadeEsprit sacré
Essaye cette adresse :
lettres.scola.ac-paris.fr/docs/SqAc-Paris_1GMdsLitt.doc
c'est une séquence, et les textes sont dans le doc.
lettres.scola.ac-paris.fr/docs/SqAc-Paris_1GMdsLitt.doc
c'est une séquence, et les textes sont dans le doc.
- sandGuide spirituel
Une lettre du front
Voici une lettre authentique rédigée par le soldat Emile Sautour qui était originaire de Juillac en Corrèze. Il appartenait au 131e RI (Régiment d’Infanterie). Il a été tué sur le front le 10 octobre 1916
31 mars 1916
Il me devient de plus en plus difficile de vous écrire. Il ne me reste pas un moment de libre. Nuit et jour il faut être au travail ou au créneau1. De repos jamais. Le temps de manger aux heures de la soupe et le repos terminé il faut reprendre son ouvrage ou sa garde. Songez que sur vingt-quatre heures je dors trois heures, et encore elles ne se suivent pas toujours. Au lieu d’être trois heures consécutives, il arrive souvent qu’elles sont coupées de sorte que je dors une heure puis une deuxième fois deux heures. Tous mes camarades éprouvent les mêmes souffrances. Le sommeil pèse sur nos paupières lorsqu’il faut rester six heures debout au créneau avant d’être relevé. Il n’y a pas assez d’hommes mais ceux des dépôts2 peuvent être appelés et venir remplacer les évacués ou les disparus. Un renfort de vingt hommes par bataillon arrive, trente sont évacués.
Il n’y a pas de discipline militaire, c’est le bagne, c’est l’esclavage… Les officiers ne sont point familiers, ce ne sont point ceux du début. Jeunes, ils veulent un grade toujours de plus en plus élevé. Il faut qu’ils se fassent remarquer par un acte de courage ou de la façon3 d’organiser défensivement un secteur, qui paie cela le soldat. La plupart n’ont aucune initiative. Ils commandent sans se rendre compte des difficultés de la tâche, ou de la corvée à remplir. En ce moment nous faisons un effort surhumain. Il nous sera impossible de tenir longtemps ; le souffle se perd. Je ne veux pas m’étendre trop sur des faits que vous ne voudriez pas croire tout en étant bien véridiques, mais je vous dirai que c’est honteux de mener des hommes de la sorte, de les considérer comme des bêtes.
Moindre faute, moindre défaillance, faute contre la discipline, 8 jours de prison, par le commandant de la compagnie, porté4 par le Colonel. Le soldat les fait. Au repos il est exempt5 de vin et de viande. Nous sommes mal nourris, seul le pain est bon. Sans colis, que deviendrions-nous ? La nuit que j’ai regagné le secteur actuel, nos officiers nous ont perdus. Nous avons marché trois heures sous bois pour gagner le point de départ. La pluie et la neige tombaient. Il a fallu regagner le temps perdu et par la route, nous avons monté en ligne. Mais le danger est grand pour faire passer un bataillon sur une route si bien repérée. Nous avons été marmités mais pas de perte. Nous avons parcouru quatorze kilomètres en deux pauses. En ce moment c’est beaucoup trop pour des hommes vannés et par un temps abominable.
J’ai voulu vous montrer que ceux qui vous diront que le soldat n’est pas malheureux au front, qu’un tel a de la chance d’être valide encore, mériteraient qu’on ne les fréquente plus. Qu’ils viennent donc entendre seulement le canon au-dessus de leurs têtes, je suis persuadé qu’ils regagnent leur chez-soi au plus vite. Nos misères empirent chaque jour, je les vaincrai jusqu’au bout. A bientôt la victoire, à bientôt le baiser du retour.
Emile
Paroles de poilus, lettres et carnet du front (1914-1918)
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[1] au créneau : en première ligne
2 ceux des dépôts : les soldats mobilisés mais restés à l’arrière
3 de la façon : par la façon
4 porté par : appuyé par
5 exempt : privé de
Voici une lettre authentique rédigée par le soldat Emile Sautour qui était originaire de Juillac en Corrèze. Il appartenait au 131e RI (Régiment d’Infanterie). Il a été tué sur le front le 10 octobre 1916
31 mars 1916
Mes bons chers parents, ma bonne petite sœur
Il me devient de plus en plus difficile de vous écrire. Il ne me reste pas un moment de libre. Nuit et jour il faut être au travail ou au créneau1. De repos jamais. Le temps de manger aux heures de la soupe et le repos terminé il faut reprendre son ouvrage ou sa garde. Songez que sur vingt-quatre heures je dors trois heures, et encore elles ne se suivent pas toujours. Au lieu d’être trois heures consécutives, il arrive souvent qu’elles sont coupées de sorte que je dors une heure puis une deuxième fois deux heures. Tous mes camarades éprouvent les mêmes souffrances. Le sommeil pèse sur nos paupières lorsqu’il faut rester six heures debout au créneau avant d’être relevé. Il n’y a pas assez d’hommes mais ceux des dépôts2 peuvent être appelés et venir remplacer les évacués ou les disparus. Un renfort de vingt hommes par bataillon arrive, trente sont évacués.
Il n’y a pas de discipline militaire, c’est le bagne, c’est l’esclavage… Les officiers ne sont point familiers, ce ne sont point ceux du début. Jeunes, ils veulent un grade toujours de plus en plus élevé. Il faut qu’ils se fassent remarquer par un acte de courage ou de la façon3 d’organiser défensivement un secteur, qui paie cela le soldat. La plupart n’ont aucune initiative. Ils commandent sans se rendre compte des difficultés de la tâche, ou de la corvée à remplir. En ce moment nous faisons un effort surhumain. Il nous sera impossible de tenir longtemps ; le souffle se perd. Je ne veux pas m’étendre trop sur des faits que vous ne voudriez pas croire tout en étant bien véridiques, mais je vous dirai que c’est honteux de mener des hommes de la sorte, de les considérer comme des bêtes.
Moindre faute, moindre défaillance, faute contre la discipline, 8 jours de prison, par le commandant de la compagnie, porté4 par le Colonel. Le soldat les fait. Au repos il est exempt5 de vin et de viande. Nous sommes mal nourris, seul le pain est bon. Sans colis, que deviendrions-nous ? La nuit que j’ai regagné le secteur actuel, nos officiers nous ont perdus. Nous avons marché trois heures sous bois pour gagner le point de départ. La pluie et la neige tombaient. Il a fallu regagner le temps perdu et par la route, nous avons monté en ligne. Mais le danger est grand pour faire passer un bataillon sur une route si bien repérée. Nous avons été marmités mais pas de perte. Nous avons parcouru quatorze kilomètres en deux pauses. En ce moment c’est beaucoup trop pour des hommes vannés et par un temps abominable.
J’ai voulu vous montrer que ceux qui vous diront que le soldat n’est pas malheureux au front, qu’un tel a de la chance d’être valide encore, mériteraient qu’on ne les fréquente plus. Qu’ils viennent donc entendre seulement le canon au-dessus de leurs têtes, je suis persuadé qu’ils regagnent leur chez-soi au plus vite. Nos misères empirent chaque jour, je les vaincrai jusqu’au bout. A bientôt la victoire, à bientôt le baiser du retour.
Emile
Paroles de poilus, lettres et carnet du front (1914-1918)
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[1] au créneau : en première ligne
2 ceux des dépôts : les soldats mobilisés mais restés à l’arrière
3 de la façon : par la façon
4 porté par : appuyé par
5 exempt : privé de
- EsméraldaGrand sage
Oui oui, merci Sand, tout à fait dans l'esprit de ce que je cherchais !!! Leyade, merci pour le lien, vous me sauvez la vie. Enfin si mes pauvres 3ème franchissent le blocus de demain...
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