Vouvoiement au collège ?

Bonjour,

alors voilà je m'interroge là-dessus.
Pour mon stage je les ai tutoyé mais j'ai envie d'essayer de les vouvoyer cette année.
Qu'en pensez-vous ? Pour ou contre ? Avez-vous des trucs pour vous forcer à le faire (parce que je crains de ne pas y arriver).

Pour ma part, j'avais tenté de vouvoyer mes étudiants en fac, mais je dérapais trop souvent. Cela ne les dérangeait pas (ils se moquaient gentiment de moi et se demandaient sur quel critère j'attribuais un tu ou un vous), mais au collège, il me semble que c'est un peu gênant : si tu en tutoies un par erreur, il va te demander pourquoi que tu le tutoies lui et pas les autres...
En tout cas, je n'ai pas trouvé de trucs... à part faire cours en anglais (?)

Vouvoyer des enfants de 11 ans, ça ne me viendrait même pas à l'esprit! Ni même des ados de 15 ans de toute façon. Pourquoi se forcer à le faire si en plus ce n'est pas naturel?

Moi je pense que si tu sais pas, bah vaut mieux pas... Mais je me pose aussi la question pour moi l'an prochain

Pour rien au monde je ne vouvoierais ! C'est impossible pour moi....
J'avais une collègue qui tutoyait en classe et vouvoyait sur les copies ! Un truc à devenir chèvre, pour moi !!

Je le fais. J'aime bien. J'ai eu une semaine de voutoiement au départ, puis ça s'est lancé. Ça surprend les élèves, mais 3 jours à tout casser

moi je ne peux pas vouvoyer un gamin de 15 ans

Le tout, quand on vouvoie, c'est de le faire naturellement et de tenir sur la durée. J'ai une collègue qui vouvoie ses élèves de collège par habitude: ça passe sans souci. Moi, je suis incapable de vouvoyer, même au lycée. ça ne m'est pas du tout naturel, même avec les adultes, j'ai parfois du mal... A toi de voir ce qui te paraît tenable sur la durée.

cannelle a écrit:Le tout, quand on vouvoie, c'est de le faire naturellement et de tenir sur la durée.

Tout à fait. En ce qui me concerne, je tutoyais mes secondes lors de mon année de stage, et j'ai eu envie de changer en arrivant dans mon collège. Honnêtement, si on s'y contraint au début, l'habitude vient très très vite et on n'y pense plus très rapidement.

Je rejoins Cannelle et Celeborn: il faut que tu soies à l'aise...

Personnellement, je suis incapable de vouvoyer des collégiesn (surtout des tous petits de 6è!), mais chacun fait comme il veut (j'ai une amie qui vouvoie ces élèves de collège et ça se passe super bien)...

Enfin, pour cette année, je ne me pose même pas la question étant donné que je vais être la dernière arrivée dans un petit collège (1 classe par niveau!) où l'ambiance est plutôt familiale: je ne vais donc pas plomber l'ambiance et traumatiser les élèves (quoique!) en les vouvoyant...

J'avais toujours pensé vouvoyer mes élèves. 1er jour de classe, une gamine arrive en retard. Bingo, je lui demande: "Pourquoi es-tu en retard, jeune misérable?". C'est le tutoiement qui m'était naturellement venu aux lèvres. Il faut dire qu'ils me paraissaient si jeunes, ces petits lycéens... En revanche, je vouvoie sur les copies; l'inverse ne me viendrait pas à l'esprit.

Je tutoie mes collégiens, mais il m'arrive fréquemment de vouvoyer quand j'ai une grosse remontrance à adresser à l'un d'entre eux. Je l'appelle par son nom de famille précédé de "Monsieur" ou "Mademoiselle".
D'accord, ça fait théâtral, mais les élèves connaissent le code à la longue et le message est tout de suite entendu.

Acis a écrit:Je tutoie mes collégiens, mais il m'arrive fréquemment de vouvoyer quand j'ai une grosse remontrance à adresser à l'un d'entre eux. Je l'appelle par son nom de famille précédé de "Monsieur" ou "Mademoiselle".
D'accord, ça fait théâtral, mais les élèves connaissent le code à la longue et le message est tout de suite entendu.

C'est ce que je voudrais mettre en pratique... mais d'abord il faudrait que j'apprenne les noms de famille ... c'est pas gagné

Adri a écrit:

Acis a écrit:Je tutoie mes collégiens, mais il m'arrive fréquemment de vouvoyer quand j'ai une grosse remontrance à adresser à l'un d'entre eux. Je l'appelle par son nom de famille précédé de "Monsieur" ou "Mademoiselle".
D'accord, ça fait théâtral, mais les élèves connaissent le code à la longue et le message est tout de suite entendu.

C'est ce que je voudrais mettre en pratique... mais d'abord il faudrait que j'apprenne les noms de famille ... c'est pas gagné

Apprends par coeur ton trombinoscope dès la première semaine... Après, c'est dans la tête jusqu'à la fin de l'année !

Les prénoms, pas de souci (sauf quand je m'obstine, chaque année, à mélanger deux identités ), mais les noms, j'ai franchement du mal. Quant au trombi, le temps que je le récupère, on est déjà à la Toussaint ! J'exagère à peine... D'ailleurs, cette année, jusqu'au troisième trimestre, on m'a mis dans mon casier une fiche pour que je donne mon avis sur des élèves que je n'avais pas en classe :shock: (TZR sur deux étab et prof de langue, ça complique la donne... :| )

cannelle a écrit:Le tout, quand on vouvoie, c'est de le faire naturellement et de tenir sur la durée. J'ai une collègue qui vouvoie ses élèves de collège par habitude: ça passe sans souci. Moi, je suis incapable de vouvoyer, même au lycée. ça ne m'est pas du tout naturel, même avec les adultes, j'ai parfois du mal... A toi de voir ce qui te paraît tenable sur la durée.

Exactement pareil, de bout en bout !

Comme beaucoup d'entre vous, je tutoie mes élèves parce que moi non plus, je ne me vois pas vouvoyer les élèves, collégiens comme lycéens... les collégiens car ils sont "petits", les lycéens car lorsque j'ai commencé, la différence d'âge n'était pas si énorme que cela...ok, maintenant, ça se creuse de plus en plus!

Je vouvoie mes élèves et ça ne me pose aucun problème. Bon je suis prof d'anglais :lol:

Je vouvoie mes élèves (4è et 3è). Au début pour marquer les distances, aujourd'hui par habitude et pour accélérer la croissance des adolescents que je trouve de plus en plus infantiles ( jérémiades, pleurs, familiarités déplacées...).
Mais on m'a expliqué un jour que le vouvoiement, loin de marquer la distance, mettait au contraire l'élève sur un pied d'égalité.
Le mieux, c'est de faire comme on le sent sans forcer sa nature.

julie3 a écrit:
Mais on m'a expliqué un jour que le vouvoiement, loin de marquer la distance, mettait au contraire l'élève sur un pied d'égalité.

On peux tutoyer, vouvoyer, louvoyer... c'est notre comportement qui montre à l'élève qu'il n'est pas sur un pied d'égalité, pas le pronom personnel qu'on utilise... Je peux assurer que mes élèves ne sont pas + sur un pied d'égalité avec moi qu'avec mes collègues.

Celeborn a écrit:

julie3 a écrit:
Mais on m'a expliqué un jour que le vouvoiement, loin de marquer la distance, mettait au contraire l'élève sur un pied d'égalité.

On peux tutoyer, vouvoyer, louvoyer... c'est notre comportement qui montre à l'élève qu'il n'est pas sur un pied d'égalité, pas le pronom personnel qu'on utilise... Je peux assurer que mes élèves ne sont pas + sur un pied d'égalité avec moi qu'avec mes collègues.

+ 1

Personellement, j'ai essayé les 1eres années de vouvoyer mes élèves, mais comme je dérapais souvent, j'ai rapidement abandonné l'idée, je tutoie les élèves et ça se passe très bien, ça rend les cours plus convivial je trouve
Mais bon,il faut dire que je tutoie très facilement les gens ^^

Je vouvoyais les lycéens, j'ai tutoyé les collégiens parce que tout le monde faisait comme ça dans mon mini-collège. Mais ça ne me convient pas. Je voudrais revenir au vouvoiement, mais il va falloir attendre de changer de collège, je crois !

Isia a écrit:Pour rien au monde je ne vouvoierais ! C'est impossible pour moi....
J'avais une collègue qui tutoyait en classe et vouvoyait sur les copies ! Un truc à devenir chèvre, pour moi !!

Je pratique sans problème dès la 6e: autant je ne peux pas à l'oral (ce serait comme si je vouvoyais mes gosses) autant ça me paraît évident à l'écrit de signifier la distance correcteur/élève.

Acis a écrit:Je tutoie mes collégiens, mais il m'arrive fréquemment de vouvoyer quand j'ai une grosse remontrance à adresser à l'un d'entre eux. Je l'appelle par son nom de famille précédé de "Monsieur" ou "Mademoiselle".
D'accord, ça fait théâtral, mais les élèves connaissent le code à la longue et le message est tout de suite entendu.

Idem en tous points. La mise à distance soudaine par le vouvoiement sec a une signification immédiatement perçue: le message passe clairement, les bornes sont dépassées et la sanction ne va pas tarder!

Melle Shrek a écrit:
Idem en tous points. La mise à distance soudaine par le vouvoiement sec a une signification immédiatement perçue: le message passe clairement, les bornes sont dépassées et la sanction ne va pas tarder!

c'est amusant, car en tant que "vouvoyant", il m'est arrivé une fois le phénomène inverse : en m'énervant, j'ai tutoyé ! :p