Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- PasseroseNeoprof expérimenté
J'ai l'intention d'étudier en 3e les nouvelles traitant de l'avarice dans les Contes de la bécasse. La nouvelle Pierrot m'embête, car l'abandon du chien dans la marnière me paraît cruelle (même si je ne suis pas particulièrement neuneu ), et j'ai peur que cela puisse choquer des élèves. J'ai pourtant envie d'utiliser cette nouvelle. Passeriez-vous outre le fait que des élèves puissent être heurtés par ce récit ?
PS : Je me dis que je pourrais utiliser leur "choc" pour expliquer que le réalisme de cette scène dénonce d'autant plus l'avarice mesquine de la maîtresse.
PS : Je me dis que je pourrais utiliser leur "choc" pour expliquer que le réalisme de cette scène dénonce d'autant plus l'avarice mesquine de la maîtresse.
- sandGuide spirituel
Effectivement, une année je l'ai étudiée et mes élèves étaient scandalisés, au point de ne pouvoir s'attacher au texte et répondre à mes questions... Je ne la referai plus.
- MSFidèle du forum
J'ai déjà fait lire cette nouvelle et dans mes souvenirs elle n'avait pas heurté les élèves à ce point. Bien sûr cet abandon du chien ne leur avait pas plu mais on avait surtout travaillé sur le côté grinçant de la nouvelle et ils avaient somme toute bien ri de l'avarice de la maîtresse.
_________________
Pas de deuxième année d'IUFM!
- PasseroseNeoprof expérimenté
Ah ah, deux avis contradictoires... J'y arrive ou j'y arrive pas ?
Sand, ce que tu décris est représentatif de ce que je crains : que des élèves se butent sur le texte.
MS : tu as tout de suite orienté l'étude sur la critique de l'avarice ?
Sand, ce que tu décris est représentatif de ce que je crains : que des élèves se butent sur le texte.
MS : tu as tout de suite orienté l'étude sur la critique de l'avarice ?
- lulucastagnetteEmpereur
Je l'ai fait lire en cursive. Les élèves avaient été choqués par l'attitude de la maîtresse du chien, en effet. Je ne peux pas vraiment te renseigner car on en a simplement parlé très rapidement en classe.
Quant à moi, à chaque fois que je lis cette nouvelle, mon coeur se serre !
Quant à moi, à chaque fois que je lis cette nouvelle, mon coeur se serre !
- JaneMonarque
ils sont choqués mais ils adorent ! je l'ai étudiée en 5° et j'ai fait carton plein.
- MSFidèle du forum
Je ne me souviens plus Passerose mais je pense que la littérature est pleine d'histoires susceptibles de choquer, l'important est d'accompagner les élèves. Ce sont des 3° quand même mais je me demande si tes doutes ne viennent pas du fait que ce soit un animal qui soit maltraité. Il y a plein d'histoires d'enfants maltraités, hésite-t-on avant de les faire lire?
Il est vrai que ton inquiétude m'étonne car de mon côté jamais je ne me suis posé cette question avant de donner cette nouvelle. Et puis la scène de la découverte du vol des poireaux est tellement drôle!
Il est vrai que ton inquiétude m'étonne car de mon côté jamais je ne me suis posé cette question avant de donner cette nouvelle. Et puis la scène de la découverte du vol des poireaux est tellement drôle!
_________________
Pas de deuxième année d'IUFM!
- roxanneOracle
Mais n'est_ce pas ça le but de la littérature? Etre choqué, horrifié , amusé.....mais en tous cas capté....je préfère une classe qui va REAGIR à un texte plutôt que "ouais c'est nul , je comprends rien , c'est trop long."Et de ce point de vue-là Maupassant c'est efficace à chaque fois...Ah , lire "La chevelure" en 4° et voir leurs petites mines scandalisées (eux qui se prennent pour des grands) quand ils comprennent que le narrateur est tombé amoureux d'une chevelure de femme morte (et qui lui fait même peut-être l'amour !)....sinon, on étudie quoi?
- PasseroseNeoprof expérimenté
Oui, je suis d'accord sur le fait que la littérature appelle nos réactions, quelles qu'elles soient. Mais entre la guerre, les tranchées, la Shoah, on en arrive vite à ne leur faire lire que des horreurs. Je ne suis pas exagérément choquée moi-même par la nouvelle, mais je sais que les élèves sont sensibles sur certains sujets (enfants battus effectivement, animaux maltraités, ce qui est à leur portée finalement) et je ne voudrais pas renchérir sur le glauque, même si je ne souhaite pas fournir des lectures édulcorées "bisounours" (c'est très loin de mes goûts de toute façon !).
C'est aussi une question de sensibilité : cela me paraît plus facile d'aborder Aux champs (cruel aussi pourtant) ou En mer.
C'est aussi une question de sensibilité : cela me paraît plus facile d'aborder Aux champs (cruel aussi pourtant) ou En mer.
- CelebornEsprit sacré
Passerose a écrit:Oui, je suis d'accord sur le fait que la littérature appelle nos réactions, quelles qu'elles soient. Mais entre la guerre, les tranchées, la Shoah, on en arrive vite à ne leur faire lire que des horreurs.
J'ai toujours pensé que le programme de 3e était sponsorisé par Xanax
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- lulucastagnetteEmpereur
Celeborn a écrit:Passerose a écrit:Oui, je suis d'accord sur le fait que la littérature appelle nos réactions, quelles qu'elles soient. Mais entre la guerre, les tranchées, la Shoah, on en arrive vite à ne leur faire lire que des horreurs.
J'ai toujours pensé que le programme de 3e était sponsorisé par Xanax
Tout à fait d'accord... D'ailleurs j'ai demandé à faire une pause 3è parce que je saturais !!
- CarabasVénérable
J'avais lu cette nouvelle jeune et, même si j'avoue qu'elle n'est pas ma préférée (comme Coco et Histoire d'un chien, parce qu'elles touchent des animaux), ça n'a pas entâché mon goût pour cet auteur, malgré mon amour des animaux.
Pour compenser un peu, tu peux dire qu'Histoire d'un chien a été composé dans le but de défendre l'ouverture de la SPA à une époque où l'on trouvait plein de chiens errants.
Tu sais, dans un autre genre, j'ai des élèves qui ont été choquées par le Papa de Simon. Qu'est-ce qui les avait choquée? L'attitude des enfants vis-à-vis de Simon? Point du tout! Le fait que la mère de Simon ait eu un enfant hors mariage. Elles ont trouvé ça "dégoûtant". Ce n'est que plus tard que j'ai appris que leurs parents étaient musulmans intégristes... J'aurais préféré qu'elles soient choquées par l'abandon de Pierrot (qui faisait partie des nouvelles à lire en cursive)...
Pour compenser un peu, tu peux dire qu'Histoire d'un chien a été composé dans le but de défendre l'ouverture de la SPA à une époque où l'on trouvait plein de chiens errants.
Tu sais, dans un autre genre, j'ai des élèves qui ont été choquées par le Papa de Simon. Qu'est-ce qui les avait choquée? L'attitude des enfants vis-à-vis de Simon? Point du tout! Le fait que la mère de Simon ait eu un enfant hors mariage. Elles ont trouvé ça "dégoûtant". Ce n'est que plus tard que j'ai appris que leurs parents étaient musulmans intégristes... J'aurais préféré qu'elles soient choquées par l'abandon de Pierrot (qui faisait partie des nouvelles à lire en cursive)...
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- AbraxasDoyen
Heu… Si vous ôtez la cruauté à Maupassant, qu'est-ce qu'il reste ?
Essayez Coco, voir si ça heurte les élèves…
http://un2sg4.unige.ch/athena/maupassant/maup_coc.html
Entre nous soit dit, ces histoires d'animaux maltraités, c'est du petit-lait, face aux histoires d'hommes maltraités. Faudrait pas être trop bisounours…
Essayez Coco, voir si ça heurte les élèves…
http://un2sg4.unige.ch/athena/maupassant/maup_coc.html
Entre nous soit dit, ces histoires d'animaux maltraités, c'est du petit-lait, face aux histoires d'hommes maltraités. Faudrait pas être trop bisounours…
- PasseroseNeoprof expérimenté
Mais parfois, la cruauté est drôle (ce n'est pas forcément mieux, d'ailleurs). Le Petit fût du même Maupassant est plutôt réjouissant...
Je veux juste dire que, c'est bête, mais quand la cruauté touche de près leur univers, c'est plus difficile pour eux de "traverser" la lecture.
Une année, j'ai eu un gamin qui s'est senti mal en classe, parce que nous lisions Harry Potter (il avait perdu son père). C'était un dur, pourtant.
Mais effectivement, si on les protège de toutes les histoires difficiles, on ne fait plus rien. Mieux vaudrait leur dire que vivre une épreuve à travers la lecture permet de s'en libérer... ou de s'y préparer !
Je veux juste dire que, c'est bête, mais quand la cruauté touche de près leur univers, c'est plus difficile pour eux de "traverser" la lecture.
Une année, j'ai eu un gamin qui s'est senti mal en classe, parce que nous lisions Harry Potter (il avait perdu son père). C'était un dur, pourtant.
Mais effectivement, si on les protège de toutes les histoires difficiles, on ne fait plus rien. Mieux vaudrait leur dire que vivre une épreuve à travers la lecture permet de s'en libérer... ou de s'y préparer !
- AbraxasDoyen
Je rappelle qu'aux origines de la littérature, il y a la mort du chien d'Ulysse — et ça marche bien…
Juste après, le massacre des prétendants, c'est de la petite bière.
Juste après, le massacre des prétendants, c'est de la petite bière.
- SergeMédiateur
Concernant Ulysse et l'apitoiement sur la mort du chien suivi de près par le joyeux massacre, c'est pas faux. D'ailleurs dans les extraits, on passe encore plus souvent sous silence la mise à mort des servantes, qui est décrite de façon très cruelle ...
Du coup, leur vision d'Ulysse est avant tout celle d'un homme bon, rusé et courageux, sans connaître vraiment son autre aspect grec, plus vindicatif et cruel, mais qui n'avait pourtant rien de si choquant pour l'époque.
Du coup, leur vision d'Ulysse est avant tout celle d'un homme bon, rusé et courageux, sans connaître vraiment son autre aspect grec, plus vindicatif et cruel, mais qui n'avait pourtant rien de si choquant pour l'époque.
- IphigénieProphète
je trouve un peu drôle de se poser autant de questions pour une histoire de chien face à des ados nourris de massacres à la tronçonneuse....Y a pas un problème? (ps:j''aime beaucoup mon chien)
- IphigénieProphète
Serge a écrit: vindicatif et cruel, mais qui n'avait pourtant rien de si choquant pour l'époque.
C'st le grand intérêt d'Homère que cette lutte incessante entre barbarie et civilisation.Je n'adhère pas à tout ce que raconte Jacqueline,mais pour le coup,je trouve son analyse de l'entrevue Priam Achille dans l'Iliade absolument capitale.(dans Hector)
- SergeMédiateur
Je ne vois pas de quel commentaire il s'agit, peux-tu m'éclairer ?
- lilith888Grand sage
iphigénie a écrit:je trouve un peu drôle de se poser autant de questions pour une histoire de chien face à des ados nourris de massacres à la tronçonneuse....Y a pas un problème? (ps:j''aime beaucoup mon chien)
Il me semble qu'il s'agit là de niveaux différents.
Sur un autre topic (Thérèse Raquin), j'ai déjà dit que lire et voir sont deux choses totalement différentes, et il me semble que lire est beaucoup, beaucoup plus impressionnant.
- PasseroseNeoprof expérimenté
morgane9513 a écrit:Le petit Fût , tu trouves cela réjouissant ?
Oui.
- PasseroseNeoprof expérimenté
iphigénie a écrit:je trouve un peu drôle de se poser autant de questions pour une histoire de chien face à des ados nourris de massacres à la tronçonneuse....Y a pas un problème? (ps:j''aime beaucoup mon chien)
Alors, parce que certains élèves regardent et aiment des films d'horreur (ce qui n'est pas mon cas), il faudrait faire dans la surenchère, leur offrir du plus affreux encore, de l'horrifique ?
En fait, outre les passages en gras, qui me paraissent relever davantage du jugement gratuit que d'une réponse à ma question, je cherchais l'argument...
PS : Moi aussi j'aime mon chien, que je n'élève pas au-dessus de mes filles, mais est-ce bien là le problème ?
- AnguaGrand sage
Pour en revenir à la question de départ, j'ai travaillé Pierrot cette année sans m'en poser, de questions... et c'est très bien passé. Bien passé dans le sens où certes, ils ont été horrifiés, mais ont compris qu'il ne s'agissait pas de méchanceté gratuite pour l'auteur.
J'évite de me censurer quand je pense qu'un texte peut être difficile émotionnellement, car je pense que c'est aussi l'occasion de comprendre que els émotions qui passent par la littérature sont nécessaires, et qu'elle peut faire du bien. Toutefois, je nuance, j'avais cette année en 3e une élève en crise, dans une situation épouvantable, confrontée à la mort successive de ses proches, j'ai laissé Antigone de côté pour le Voyageur sans bagages!
J'évite de me censurer quand je pense qu'un texte peut être difficile émotionnellement, car je pense que c'est aussi l'occasion de comprendre que els émotions qui passent par la littérature sont nécessaires, et qu'elle peut faire du bien. Toutefois, je nuance, j'avais cette année en 3e une élève en crise, dans une situation épouvantable, confrontée à la mort successive de ses proches, j'ai laissé Antigone de côté pour le Voyageur sans bagages!
- IphigénieProphète
Passerose a écrit:morgane9513 a écrit:Le petit Fût , tu trouves cela réjouissant ?
Oui.
"je cherche l'argument"
Y a pas d'argument! Fais ce qui te chante! et émeus toi à ta guise....Mais si tu te poses autant de questions pour la mort du chien,pour le récit de Théramène,tu fais quoi? tu appelles le Samu par précaution?
Pardonne-moi la violence du ton,mais tu m'as un peu échauffée....
sinon je trouve la réponse d'Angua tout à fait raisonnable.
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum