Annoncer aux élèves à l'avance qu'on se marie ?

"Une collègue de physiques s'est mariée il y a 3 ans en juin, ses élèves le savaient, certains étaient même invités.
Et alors? Chaque relation prof-élèves est différente... Je ne comprends pas que l'on juge ainsi des procédés d'un tel ou d'une telle. Un peu de tolérance ou d'ouverture d'esprit que diable. Et si jamais ça se retourne contre elle, elle en tirera une leçon et basta! (ce dont je doute en vérité)."
Merci pour ces propos d'ouverture. J'aime bien aussi la dernière phrase, que de toute façon, ce serait une leçon à tirer.

Je ne pense pas que je vais annoncer aux élèves.
En même temps, quand on pense au nombre d'heures de ma vie passées avec certains élèves (6 heures par semaine puis encore 6 par semaine puis 3 cette année et 3 l'an prochain et avec un voyage et deux sorties), je me dis qu'on annonce à des gens qu'on connaît beaucoup moins ! Ben non, ces élèves sont loin d'être mes copains, mais c'est simplement un fait objectif, ils sont un gros morceau de tranche de ma vie d'aujourd'hui (et ça reste en petite partie vrai pour la vie puisque des élèves qu'on a quatre ans, on ne les oublie pas), cela fait trois ans que je passe presque chaque jour une heure avec eux ! Ce n'est même pas le cas de mon fiancé qui est à 200 km ! ;-)

violet a écrit:J'avais une collègue prof d'allemand qui passait son temps à parler de sa vie perso aux élèves : ils connaissaient tout du prénom des enfants aux cadeaux qu'ils avaient à Noël...

Ca doit être les profs d'allemand : je savais même que la mienne achetait ses petites culottes à Munich, mais qu'elles y étaient un peu chères.

Sibylle a écrit:"Une collègue de physiques s'est mariée il y a 3 ans en juin, ses élèves le savaient, certains étaient même invités.
Et alors? Chaque relation prof-élèves est différente... Je ne comprends pas que l'on juge ainsi des procédés d'un tel ou d'une telle. Un peu de tolérance ou d'ouverture d'esprit que diable. Et si jamais ça se retourne contre elle, elle en tirera une leçon et basta! (ce dont je doute en vérité)."
Merci pour ces propos d'ouverture. J'aime bien aussi la dernière phrase, que de toute façon, ce serait une leçon à tirer.

Je ne pense pas que je vais annoncer aux élèves.
En même temps, quand on pense au nombre d'heures de ma vie passées avec certains élèves (6 heures par semaine puis encore 6 par semaine puis 3 cette année et 3 l'an prochain et avec un voyage et deux sorties), je me dis qu'on annonce à des gens qu'on connaît beaucoup moins ! Ben non, ces élèves sont loin d'être mes copains, mais c'est simplement un fait objectif, ils sont un gros morceau de tranche de ma vie d'aujourd'hui (et ça reste en petite partie vrai pour la vie puisque des élèves qu'on a quatre ans, on ne les oublie pas), cela fait trois ans que je passe presque chaque jour une heure avec eux ! Ce n'est même pas le cas de mon fiancé qui est à 200 km ! ;-)

Pareil: je passe des heures par semaine avec mes élèves de latin, et ce depuis 4 ans pour certains, je te l'ai déjà dit. Il en va de même pour certains collègues qui sont là depuis des années.... pour autant, je ne leur parle pas de ma vie privée.
Je m'interroge toujours sur les collègues qui ont un tel besoin d 'affectif avec leurs élèves et le clament sans aucune gêne...
T'es prof, ni maman bis, ni copine, ni animatrice de colonie de vacances...

+ 1

violet a écrit:+ 1

Franchement, quelqu'en soit le motif, je m'en fous un peu du moment que l'enseignement est assuré et bien assuré. On verra toujours tous les cas de figure, que ça agace ou que ce soit incompréhensible n'est pas la question de fait.

Ben quand on lit les deux posts actuels de Sibylle (celui sur le départ en retraite), on ne peut que s'interroger quand même....Je trouve que nouer ce genre de rapport quasi exclusif (tendance "je suis une prof qui entretiens des rapports privilégiés avec eux, très différents de ceux qu'ont mes collègues avec eux") et fondé sur l'affectif avec les élèves est malsain. Je vis la situation dans mon collège depuis de nombreuses années, et passer derrière une collègue qui fonctionne ainsi pose des soucis professionnels et pédagogiques.
C'est tout.
Je ne pose pas de jugements sur une personne ici, mais sur un fonctionnement qu'on retrouve chez de nombreux collègues...

Audrey a écrit:Ben quand on lit les deux posts actuels de Sibylle (celui sur le départ en retraite), on ne peut que s'interroger quand même....Je trouve que nouer ce genre de rapport quasi exclusif (tendance "je suis une prof qui entretiens des rapports privilégiés avec eux, très différents de ceux qu'ont mes collègues avec eux") et fondé sur l'affectif avec les élèves est malsain. Je vis la situation dans mon collège depuis de nombreuses années, et passer derrière une collègue qui fonctionne ainsi pose des soucis professionnels et pédagogiques.
C'est tout.
Je ne pose pas de jugements sur une personne ici, mais sur un fonctionnement qu'on retrouve chez de nombreux collègues...

Un peu si.
Mais quand bien même, c'est elle que ça regarde.
Elle n'est pas venue ici pour qu'on la lapide mais pour avoir un conseil, un avis. Ce n'est pas de cette façon que l'on peut faire comprendre les choses.

Que cela soit malsain? Je demande à voir. Nous restons sur un forum, sans prise de distance avec des propos qui peuvent manquer de clarté et qui peuvent même ne pas rendre la réalité dans son ensemble. Et quand bien même: ce serait plus malsain pour elle que pour eux si vraiment ils en venaient aux quolibets (comme le disait Morgane).
Je parle d'autant mieux que je suis de ces profs "proches" de leurs élèves. ça peut paraître malsain à certains de l'extérieur (et encore... je n'ai jamais eu de retour et pourtant, j'ai des collègues à la langue bien pendue) mais que l'on vienne voir d'abord.

Bref, ce que j'essaie de dire/faire entendre, c'est qu'elle peut être maladroite dans ces propos et que le lynchâge (doux mais présent) qui se fait/s'est fait n'est pas très utile.
Mais encore une fois, on est sur un forum, chacun donne son avis et chacun entend ce qu'il veut, certes.

Je persiste: je m'interroge sur un comportement, pas sur une personne. Et dire que ça peut poser problème au niveau professionnel montre justement que je me place sur ce niveau de réflexion.
Si tu considères que tu fais partie des profs "proches" de leurs élèves de la même façon que Sibylle, je comprends que tu réagisses ainsi à mon propos, mais là encore, il y a "proche" et " proche". Peut-être que ton "proche" correspond au mien Nell, je ne sais pas...
Je suis proche de mes élèves dans la mesure où ils se sentent en confiance avec moi , qu'ils me confient leurs soucis, que je me soucie de leur réussite, de leurs problèmes et aussi de leur épanouissement, mais à mon sens, il n'est pas nécessaire de mettre notre propre vie personnelle sur le tapis, comme une espèce de monnaie d'échange, d'incitation à la confiance, pour arriver à une relation pédagogique et humaine de qualité.

Audrey a écrit:Je persiste: je m'interroge sur un comportement, pas sur une personne. Et dire que ça peut poser problème au niveau professionnel montre justement que je me place sur ce niveau de réflexion.
Si tu considères que tu fais partie des profs "proches" de leurs élèves de la même façon que Sibylle, je comprends que tu réagisses ainsi à mon propos, mais là encore, il y a "proche" et " proche". Peut-être que ton "proche" correspond au mien Nell, je ne sais pas...
Je suis proche de mes élèves dans la mesure où ils se sentent en confiance avec moi , qu'ils me confient leurs soucis, que je me soucie de leur réussite, de leurs problèmes et aussi de leur épanouissement, mais à mon sens, il n'est pas nécessaire de mettre notre propre vie personnelle sur le tapis, comme une espèce de monnaie d'échange, d'incitation à la confiance, pour arriver à une relation pédagogique et humaine de qualité.

Je ne réagis pas à ton propos seul Audrey mais bel & bien à tout ce qu'il y a eu plus haut. J'essaie juste d'ouvrir le débat.
Quant à "ainsi"...je ne décortiquerai pas mais je ne le prends pas mal, je ne me remets pas en qestion non plus. J'essaie juste de prendre une position neutre et ne pas réagir justement (parce qu'en vérité, je ne comprends pas qu'on puisse réagir aussi vivement pour une question simple posée... il y a deux points de vue, c'est certain...et l'avis central que j'ai pris: qu'elle fasse comme elle veut! si elle se rate, ça la regarde)

Oui, Nell, je sais bien ce que tu veux dire... mais mon interrogation générale est réelle...Le problème se pose cruellement dans mon collège une nouvelle fois, avec une collègue qui pour les mêmes raisons que celles évoquées par Sibylle ( lien privilégié parce que nombreuses heures passées ensemble, projets partagés au fil des années...et pour cause, c'est elle qui les lance, les projets!) , s'accapare un groupe d'élèves maintenant depuis 3 ans, infléchit la constitution des classes en ce sens, et les répartitions de services...avec tous les problèmes que ça peut poser ensuite.
J'espère être plus claire par rapport aux motifs de ma réaction dans ce fil...

Audrey a écrit:Oui, Nell, je sais bien ce que tu veux dire... mais mon interrogation générale est réelle...Le problème se pose cruellement dans mon collège une nouvelle fois, avec une collègue qui pour les mêmes raisons que celles évoquées par Sibylle ( lien privilégié parce que nombreuses heures passées ensemble, projets partagés au fil des années...et pour cause, c'est elle qui les lance, les projets!) , s'accapare un groupe d'élèves maintenant depuis 3 ans, infléchit la constitution des classes en ce sens, et les répartitions de services...avec tous les problèmes que ça peut poser ensuite.
J'espère être plus claire par rapport aux motifs de ma réaction dans ce fil...

C'est le cas. Je comprends mieux que l'on puisse s'interroger. Mais il ne faut peut-être pas non plus bgénéraliser même si effectivement, dans ton cas, tu peux faire facilement un parallèle (cela dit, Sybille ne parle pas de "s'accaparer" les élèves, elle ne semble pas agir sur les listes d'élèves, j'imagine que si elle est PP c'est que son principal est satisfait de son boulot, elle s'attache juste beaucoup).

Je ne dis pas que Sibylle agit en tout point comme ma collègue...mais à partir de ses remarques, elle m'évoque ces questions et ces problèmes-là...voilà!

Mais il me semble avoir vu passer un post sur l'affectif dans le job ces derniers jours...vais aller chercher...ça m'interroge tout ça quand même...

Nell a écrit:

violet a écrit:+ 1

Franchement, quelqu'en soit le motif, je m'en fous un peu du moment que l'enseignement est assuré et bien assuré. On verra toujours tous les cas de figure, que ça agace ou que ce soit incompréhensible n'est pas la question de fait.

Je me suis absentée un peu de l'ordi et là, j'avoue que j'ai du mal à y voir clair...

Sibylle a demandé notre avis. Elle n'attend donc pas que des avis qui aillent dans son sens, sinon elle n'aurait pas posté...
Je ne comprends pas trop ton emballement...j'ai cru voir le mot lynchage par exemple... depuis quand dire de façon courtoise (enfin, je crois ) que l'on ne partage pas du tout sa conception de l'enseignement doit-il être vu de façon si négative ?

Pourquoi ne pas se contenter d'un petit "On se retrouve l'année, prochaine, mais je m'appellerai Mme Turc-Machin", au tout dernier cours ? Ca n'a rien d'une "annonce officielle", et puis tu n'es pas obligée de t'étendre sur les questions qu'ils vont te poser.
Si tu te poses la question, c'est que tu doutes du bien fondé de ta démarche, ce que je ne comprends pas trop étant donné la nature des relations avec tes élèves, telle que tu la décris.
JE trouve que l'annonce du changement de nom est plutôt simple, et en aucun cas déplacée ; par contre, s'étendre sur le fait qu'on va se marier, je ne vois pas l'intérêt.

Audrey a écrit:

Sibylle a écrit:"Une collègue de physiques s'est mariée il y a 3 ans en juin, ses élèves le savaient, certains étaient même invités.
Et alors? Chaque relation prof-élèves est différente... Je ne comprends pas que l'on juge ainsi des procédés d'un tel ou d'une telle. Un peu de tolérance ou d'ouverture d'esprit que diable. Et si jamais ça se retourne contre elle, elle en tirera une leçon et basta! (ce dont je doute en vérité)."
Merci pour ces propos d'ouverture. J'aime bien aussi la dernière phrase, que de toute façon, ce serait une leçon à tirer.

Je ne pense pas que je vais annoncer aux élèves.
En même temps, quand on pense au nombre d'heures de ma vie passées avec certains élèves (6 heures par semaine puis encore 6 par semaine puis 3 cette année et 3 l'an prochain et avec un voyage et deux sorties), je me dis qu'on annonce à des gens qu'on connaît beaucoup moins ! Ben non, ces élèves sont loin d'être mes copains, mais c'est simplement un fait objectif, ils sont un gros morceau de tranche de ma vie d'aujourd'hui (et ça reste en petite partie vrai pour la vie puisque des élèves qu'on a quatre ans, on ne les oublie pas), cela fait trois ans que je passe presque chaque jour une heure avec eux ! Ce n'est même pas le cas de mon fiancé qui est à 200 km ! ;-)

Pareil: je passe des heures par semaine avec mes élèves de latin, et ce depuis 4 ans pour certains, je te l'ai déjà dit. Il en va de même pour certains collègues qui sont là depuis des années.... pour autant, je ne leur parle pas de ma vie privée.
Je m'interroge toujours sur les collègues qui ont un tel besoin d 'affectif avec leurs élèves et le clament sans aucune gêne...
T'es prof, ni maman bis, ni copine, ni animatrice de colonie de vacances...

Je suis dans le même cas que toi et je plussoie( tout en précisant qu'il m'est arrivé d'avoir des élèves 10 heures par semaine, avec qui j'avais noué des liens intellectuels très forts, que je revois toujours, sans que jamais la vie personnelle soit en jeu)

Qu'est-ce que la proximité? C'est peut-être la question qu'il faudrait se poser- et je tiens à préciser que je m'éloigne sans doute du post initial mais que je prolonge les interrogations qu'il a suscitées... une transparence artificielle qui donne l'illusion d'une familiarité de surface ou une connivence d'un autre ordre qui est , pour moi, d'une autre valeur que les petites anecdotes personnelles et qui passe par la transmission de réalités qui nous transcendent? Mais je suis sans doute complétement hors-sujet

Je crois avoir annoncé à mes élèves que je me mariais pour qu'ils ne s'étonnent pas que je ne porte plus le même nom après les vacances, mais rien de plus. Il y a tout de même une élève qui m'a écrit une carte avec plein de jolis coeurs dessus. :shock:

thrasybule a écrit:Qu'est-ce que la proximité? C'est peut-être la question qu'il faudrait se poser- et je tiens à préciser que je m'éloigne sans doute du post initial mais que je prolonge les interrogations qu'il a suscitées... une transparence artificielle qui donne l'illusion d'une familiarité de surface ou une connivence d'un autre ordre qui est , pour moi, d'une autre valeur que les petites anecdotes personnelles et qui passe par la transmission de réalités qui nous transcendent? Mais je suis sans doute complétement hors-sujet

Non non, thrasybule..ça revient aux réflexions que je faisais plus haut... je m'estime proche de mes élèves, sans par ailleurs tomber dans cette familiarité pourtant si simple à établir à coups de confidences et de petits cadeaux offerts dès qu'on peut...

Avec mes Première S , je passe 5 heures par semaine. Et bien en septembre, je ne me souviendrais que de leur tête, je ne me rappellerais plus d'aucun prénom.
Je les oublie vite car je mets beaucoup de distance avec eux et je ne m'attache pas ..

Ooups! cela n'a rien à voir avec le sujet, mais...j'avais posté ce matin sur ce fil, et je ne vois plus ma réponse. Ai-je écrit quelque chose qu'il ne fallait pas? John, si tu passes par là...à ton bon coeur!

A mon avis, je sors peut être un peu du cadre du sujet, mais pour reprendre un peu mon post (perdu dans les 10 pages), je pense que les élèves ne sont absolument pas en demande de proximité avec le prof dans le sens où on semble l'entendre ici. Peut être en primaire, mais dans le secondaire, au moment de l'adolescence, bien au contraire, il me semble qu'ils préfèrent une certaine distance.
Les questions persos qu'ils posent sont pour moi une façon de déstabiliser le prof, et je commence à me méfier quand on arrive aux questions du style "quel est votre prénom", "vous avez combien d'enfants"...etc....Je ne ressens pas de l'intérêt mais une façon de mettre le prof à leur niveau, mais bon je suis parano ...
Comme je le disais aussi, il y a des profs qui racontent réellement leur vie (lol John pour les culottes) , et là je trouve ça grave, ce n'est pas notre boulot, on a un cours à assurer... les élèves poussent le prof dans cette voie pour justement se tourner les pouces (j'en ai connu qui s'en vantaient).
J'ai une fille ado, donc j'ai aussi un peu l'autre côté de la barrière, puisque c'est l'ado rebelle par excellence. Les profs qui racontent leur vie, ça la saoule et on sent un certain mépris pour eux.
Maintenant , attention, je ne dis pas que c'est le cas de l'initiatrice du post, je ne l'ai pas vue en cours, mais je trouve intéressant la discussion qui est partie du sujet de base.
Tes réflexions et tes pistes Audrey m'ont paru très éclairantes (ainsi que celles des autres, hein, pas de jaloux), mais Audrey a dit des choses auxquelles je n'avais pas pensé.

Ravie de t'avoir embarquée dans ma réflexion Morgane!
C'était vraiment le but de mes remarques, réfléchir, non lyncher qui que ce soit...