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- LoEsprit sacré
clemiecamie a écrit:oui
Bienvenue au club!
Je partage ton enthousiasme...tout le monde me dit que ça va me lasser, mais comme on travaille avec de l'humain, ça m'étonnerait...
- floMédiateur
Moi je n'aime plus. Voilà. 7 ans de tzédariat et de conneries parentales et rectorales et ministérielles et gouvernementales m'ont dégoutée de ce métier merdique. J'ai encore bcp de plaisir en cours avec certaines classes, mais globalement, la balance penche du mauvais coté. Vivement que je prépare ma reconversion. Encore 8 ans à tirer.
- SergeMédiateur
C'est triste que ton expérience te pousse à un tel découragement, on vit tous cette expérience différemment en fonction non seulement de sa personnalité mais du public, de l'écho rencontré ...
Même dans ce cas, je me permets de citer ce post de Mélu que je trouve tellement vrai et j'espère que ça peut se vérifier aussi pour toi, au moins dans l'avenir :
Même dans ce cas, je me permets de citer ce post de Mélu que je trouve tellement vrai et j'espère que ça peut se vérifier aussi pour toi, au moins dans l'avenir :
Mélu a écrit:Parce que parfois, alors qu'on n'y croit plus et qu'on s'époumone face à des veaux marins, l'un d'eux, que l'on croyait totalement réfractaire laisse échapper un "putain, que c'est beau" à propos d'une phrase qui le touche ; parce malgré des défaites prévisibles et nombreuses, il reste encore assez de petites victoires pour y croire encore ; parce que chaque jour est un autre jour (et même chaque heure, une autre heure) et que ce n'est pas parce qu'il y a eu un pépin une fois que ce sera la même chose la fois suivante ; parce que quand on finit par croire qu'on ne sert à rien et qu'ils n'ont rien retenu de tout ce qu'on a pu leur raconter, il y a toujours quelque chose qui vient nous rappeler que c'est faux ; parce que la bouille réjouie de certains quand ils nous voient compense largement l'air maussade des autres ; parce qu'on se voit s'améliorer ; et parce que tout un tas de choses que je n'arrive pas à exprimer au saut du lit !
- floMédiateur
Ce ne sont pas les élèves qui me dégoutent, vraiment. Sinon, j'aurais démissionné illico ; mais TOUT le reste à côté qui a fini par m'user et à ne plus rendre ce métier attractif. Désolée de pourrir ce fil, juste une journée pourrie par des parents d'élèves, justement... Ca ira mieux lundi !
- MéluEmpereur
Serge, je suis flattée ! Bon, j'ai la chance d'exercer avec de bons gamins dans l'ensemble depuis 2 ans. Mais au bout de 5 ans d'exercice, je ne suis pas encore lassée, car je ne vois pas de routine dans notre travail. Et pourtant, ma mère, prof elle aussi, qui a toujours aimé son métier, le trouvait si fatiguant qu'elle m'avait menacée de me couper les vivres si je voulais devenir prof. Elle ne l'a pas fait ! :lol!:
_________________
"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- gymHabitué du forum
Sur les conseils d'un habitué du forum je te copie-colle un avis extérieur (le mien) sur une immersion dans un collège pendant trois semaines.
Pour répondre à ta question:
Je
suis heureux d'avoir pu réaliser ce stage car en effet rien ne vaut la
confrontation avec la réalité...
J'ai profité de ce stage pour
appréhender l'ensemble du fonctionnement du collège. J'ai donc pas mal
discuté avec les uns les autres sur leurs métiers, leurs rapports avec
les autres acteurs du collège et avec les enfants.
J'ai donc croisé
les administratifs, la vie scolaire, les ATOS, la documentaliste et les
profs bien entendu, les élèves aussi mais ça va de soi.
Mon bilan
dans un collège apparemment "tranquille":
La première quinzaine
plutôt un retour très positif avec très peu d'événements gênants.
Un
constat quand même assez édifiant sur la fainéantise des jeunes, j'en
suis resté sur le c*l... les bavardages...et ce que je supporte le moins
les "j'ai le droit" et leur mauvaise foi évidente même la main dans le
sac...
La 3° et dernière semaine certains éléments perturbateurs
quelque peu insolents. C'est pas toujours très franc (c'est le moins
qu'on puisse dire) plutôt sous-jacent, insidieux...une sensation de
gangrène...
Mais aussi des classes super intéressées et
intéressantes, avec de l'humour (en 3°), bosseuses y'en a j'en ai vu des
spécimens si si je vous jure. Le plaisir de leur apprendre quelque
chose, surtout aux 6°, car il y a des 3° qui pensent tout
savoir....voire t'en apprendre, là c'est le bouquet.
La
découverte de la difficulté rencontrée par certains profs et souvent
dépeinte sur ce forum (ça se voit en salle des profs notamment) , je
pense que beaucoup sont un peu trop gentils, moi j'aurais la tendance
inverse et je pense qu'il faut donc que je tempère un peu ma rigueur
(mais on ne change pas en 5 minutes).
Sinon donc un bon contact
avec l'équipe, un constat objectif en demi-teinte c'est pas tout blanc
et c'est pas tout noir, je me suis senti plutôt à l'aise mais pas
totalement décontracté non plus.
Après concernant la discipline
enseignée, c'est vrai que je m'attendais à un peu autre chose, quelque
chose d'un peu plus relevé...mais bon c'est vrai qu'ils sont jeunes et
ont beaucoup à apprendre.
J'aimerais pouvoir y associer un peu plus
de sciences-physiques. On verra.
La prise de conscience à mon
avis encore sous-estimée du travail à fournir, de l'implication que
cela nécessite...
Enfin un plaisir quoi..non c'est vrai je suis
sincèrement ravi de cette expérience et elle m'éclaire et me conforte
dans mon choix malgré certaines difficultés dont le dénigrement du
métier et la tendance à toujours demander que les profs en fassent plus
bénévolement...dans un contexte où leur autorité s'amenuise par manque
de réelles possibilités de sanctions adaptées et d'appui coté
parents...enfin le classique quoi mais vu de l'intérieur cette fois.
Je suis aussi conscient de la grosse variabilité qu'il peut y avoir
d'un établissement à l'autre ou bien d'une année à l'autre.
Et je
dis bien que cela me tente dans la mesure où je présuppose que je ne
serai pas dans un établissement zep, violence apv et tout le
reste...puisque je souhaite une zone géographique dans la campagne
profonde et que ce n'est pas très demandé.
Bon voilà en quelques
mots le début de mon ressenti, mais il faudrait plutôt des heures pour
en parler, mais ni mes doigts ni vos yeux ne le supporteraient.
Pour répondre à ta question:
Je
suis heureux d'avoir pu réaliser ce stage car en effet rien ne vaut la
confrontation avec la réalité...
J'ai profité de ce stage pour
appréhender l'ensemble du fonctionnement du collège. J'ai donc pas mal
discuté avec les uns les autres sur leurs métiers, leurs rapports avec
les autres acteurs du collège et avec les enfants.
J'ai donc croisé
les administratifs, la vie scolaire, les ATOS, la documentaliste et les
profs bien entendu, les élèves aussi mais ça va de soi.
Mon bilan
dans un collège apparemment "tranquille":
La première quinzaine
plutôt un retour très positif avec très peu d'événements gênants.
Un
constat quand même assez édifiant sur la fainéantise des jeunes, j'en
suis resté sur le c*l... les bavardages...et ce que je supporte le moins
les "j'ai le droit" et leur mauvaise foi évidente même la main dans le
sac...
La 3° et dernière semaine certains éléments perturbateurs
quelque peu insolents. C'est pas toujours très franc (c'est le moins
qu'on puisse dire) plutôt sous-jacent, insidieux...une sensation de
gangrène...
Mais aussi des classes super intéressées et
intéressantes, avec de l'humour (en 3°), bosseuses y'en a j'en ai vu des
spécimens si si je vous jure. Le plaisir de leur apprendre quelque
chose, surtout aux 6°, car il y a des 3° qui pensent tout
savoir....voire t'en apprendre, là c'est le bouquet.
La
découverte de la difficulté rencontrée par certains profs et souvent
dépeinte sur ce forum (ça se voit en salle des profs notamment) , je
pense que beaucoup sont un peu trop gentils, moi j'aurais la tendance
inverse et je pense qu'il faut donc que je tempère un peu ma rigueur
(mais on ne change pas en 5 minutes).
Sinon donc un bon contact
avec l'équipe, un constat objectif en demi-teinte c'est pas tout blanc
et c'est pas tout noir, je me suis senti plutôt à l'aise mais pas
totalement décontracté non plus.
Après concernant la discipline
enseignée, c'est vrai que je m'attendais à un peu autre chose, quelque
chose d'un peu plus relevé...mais bon c'est vrai qu'ils sont jeunes et
ont beaucoup à apprendre.
J'aimerais pouvoir y associer un peu plus
de sciences-physiques. On verra.
La prise de conscience à mon
avis encore sous-estimée du travail à fournir, de l'implication que
cela nécessite...
Enfin un plaisir quoi..non c'est vrai je suis
sincèrement ravi de cette expérience et elle m'éclaire et me conforte
dans mon choix malgré certaines difficultés dont le dénigrement du
métier et la tendance à toujours demander que les profs en fassent plus
bénévolement...dans un contexte où leur autorité s'amenuise par manque
de réelles possibilités de sanctions adaptées et d'appui coté
parents...enfin le classique quoi mais vu de l'intérieur cette fois.
Je suis aussi conscient de la grosse variabilité qu'il peut y avoir
d'un établissement à l'autre ou bien d'une année à l'autre.
Et je
dis bien que cela me tente dans la mesure où je présuppose que je ne
serai pas dans un établissement zep, violence apv et tout le
reste...puisque je souhaite une zone géographique dans la campagne
profonde et que ce n'est pas très demandé.
Bon voilà en quelques
mots le début de mon ressenti, mais il faudrait plutôt des heures pour
en parler, mais ni mes doigts ni vos yeux ne le supporteraient.
- CarabasVénérable
Ma question serait plutôt : Pourquoi le métier de prof ne m'aime pas...
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- Invité24Vénérable
Carabas a écrit:Ma question serait plutôt : Pourquoi le métier de prof ne m'aime pas...
rassure toi carabas: ce métier n'aime personne.
- CathyFidèle du forum
"La
découverte de la difficulté rencontrée par certains profs et souvent
dépeinte sur ce forum (ça se voit en salle des profs notamment) , je
pense que beaucoup sont un peu trop gentils, moi j'aurais la tendance
inverse et je pense qu'il faut donc que je tempère un peu ma rigueur
(mais on ne change pas en 5 minutes). "
Gym, je n'ai pas compris si c'est ton avis ou celui de quelqu'un que tu copies mais j'ai un peu de mal avec ce genre de remarques....
Sinon, j'aime mon métier parce que j'aime travailler avec des adolescents, parce que j'aime en voir certains découvrir que la littérature c'est bien....et aussi pour la possibilité de gérer son temps comme on veut, de monter ses séquences librement....
découverte de la difficulté rencontrée par certains profs et souvent
dépeinte sur ce forum (ça se voit en salle des profs notamment) , je
pense que beaucoup sont un peu trop gentils, moi j'aurais la tendance
inverse et je pense qu'il faut donc que je tempère un peu ma rigueur
(mais on ne change pas en 5 minutes). "
Gym, je n'ai pas compris si c'est ton avis ou celui de quelqu'un que tu copies mais j'ai un peu de mal avec ce genre de remarques....
Sinon, j'aime mon métier parce que j'aime travailler avec des adolescents, parce que j'aime en voir certains découvrir que la littérature c'est bien....et aussi pour la possibilité de gérer son temps comme on veut, de monter ses séquences librement....
- ZarkoHabitué du forum
Parce que même au bout de 20 ans, on peut toujours apprendre sur la nature humaine...
Il y a 5 ans je suis devenu remplaçant (zone localisée ) car je sentais que je finissais par m'encroûter dans mon école (mais c'est strictement perso, d'autres facteurs ont dû jouer ); ça m'a reboosté ...surtout que je m'évite toutes les pesanteurs technico-administratives (réunions, livrets de m.rde) pour l'instant...
Puis il faut bien bouffer...Tiens, je me suis dit un jour que si je gagnais au loto (mais je n'y joue pas :lol!: ), je me mettrais à mi-temps, non à quart temps, disons que je continuerais dans ce boulot...
C'est bon signe, non ?
Il y a 5 ans je suis devenu remplaçant (zone localisée ) car je sentais que je finissais par m'encroûter dans mon école (mais c'est strictement perso, d'autres facteurs ont dû jouer ); ça m'a reboosté ...surtout que je m'évite toutes les pesanteurs technico-administratives (réunions, livrets de m.rde) pour l'instant...
Puis il faut bien bouffer...Tiens, je me suis dit un jour que si je gagnais au loto (mais je n'y joue pas :lol!: ), je me mettrais à mi-temps, non à quart temps, disons que je continuerais dans ce boulot...
C'est bon signe, non ?
_________________
Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n'est pas impossible que tout le monde ait tort. (Gandhi)
La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. (Albert Einstein)
Tout ce qui ne tue pas rend plus fort...ou bien très malade ! (Nietzsche...et moi, mais pas malade !)
- Libé-RationGuide spirituel
J'adore mon boulot, c'est le plus beau métier du monde !
Dans ma classe, ça parle 17 langues différentes, mais tout le monde progresse à une vitesse incroyable en français, suffisament pour très vite échanger sur les coutumes de chaque pays !
Dans ma classe, je suis maîtresse d'une classe unique, mais en lycée, j'enseigne le français, mais aussi la géo, et l'histoire, les maths, la SVT...je suis traductrice, un peu, psychologue, assistante sociale, confidente, mais aussi achtung grande commandante...
Dans ma classe, je suis seul maître à bord, je n'ai même pas de programme, je fais dessiner mes élèves, je colorie des horloges, j'organise des matchs de conjugaison, je lis des beaux textes, je montre des oeuvres d'art, je mime la poule ou je fais "meuh" ou je dessine au tableau pour faire comprendre les vers d'Eluard, on philosophe sur ce qu'est un dieu, pour un hindou ou pour un arabe, et toujours en totale ouverture d'esprit...
Dans ma classe, les kurdes sont amis avec les turcs, les élèves passent du niveau 0 au niveau préparation du bac en français en 8 mois, les élèves et leurs parents respectent le professeur...j'enseigne en Utopie !
Bref :
Dans ma classe, ça parle 17 langues différentes, mais tout le monde progresse à une vitesse incroyable en français, suffisament pour très vite échanger sur les coutumes de chaque pays !
Dans ma classe, je suis maîtresse d'une classe unique, mais en lycée, j'enseigne le français, mais aussi la géo, et l'histoire, les maths, la SVT...je suis traductrice, un peu, psychologue, assistante sociale, confidente, mais aussi achtung grande commandante...
Dans ma classe, je suis seul maître à bord, je n'ai même pas de programme, je fais dessiner mes élèves, je colorie des horloges, j'organise des matchs de conjugaison, je lis des beaux textes, je montre des oeuvres d'art, je mime la poule ou je fais "meuh" ou je dessine au tableau pour faire comprendre les vers d'Eluard, on philosophe sur ce qu'est un dieu, pour un hindou ou pour un arabe, et toujours en totale ouverture d'esprit...
Dans ma classe, les kurdes sont amis avec les turcs, les élèves passent du niveau 0 au niveau préparation du bac en français en 8 mois, les élèves et leurs parents respectent le professeur...j'enseigne en Utopie !
Bref :
- gymHabitué du forum
Cathy a écrit:"La
découverte de la difficulté rencontrée par certains profs et souvent
dépeinte sur ce forum (ça se voit en salle des profs notamment) , je
pense que beaucoup sont un peu trop gentils, moi j'aurais la tendance
inverse et je pense qu'il faut donc que je tempère un peu ma rigueur
(mais on ne change pas en 5 minutes). "
Gym, je n'ai pas compris si c'est ton avis ou celui de quelqu'un que tu copies mais j'ai un peu de mal avec ce genre de remarques....
Sinon, j'aime mon métier parce que j'aime travailler avec des adolescents, parce que j'aime en voir certains découvrir que la littérature c'est bien....et aussi pour la possibilité de gérer son temps comme on veut, de monter ses séquences librement....
C'est mon avis mais j'ai dû mal expliquer ce que je voulais dire puisque je pense qu'il n'y a rien d'offusquant dans ce que je voulais dire, c'est donc que j'ai mal formulé et un peu amalgamé mes idées.
J'ai en fait pu voir des "collègues" à l'œuvre et certains font plus preuve que d'autres de tempérance, sont plus cools, peut-être plus "laxistes" et évidemment les gamins s'engouffrent et la vie en classe est plus difficile.
Certains profs acceptent des choses que je n'accepterais pas pour le moment, je ne suis pas formaté comme cela.
En revanche j'essaie aussi de travailler sur mon comportement car je trouve que ces professeurs ont un niveau d'acceptation supérieur au mien et je pense que c'est bien...c'est pourquoi, je souhaite travailler sur mon niveau de tolérance qui doit aussi évoluer au fil du temps....
Pour préciser les choses, j'ai subit une éducation stricte (ou plutôt très stricte) suivie de plus de quinze ans d'armée et je suis donc conscient de ne pas être aussi ouvert que certains, mais j'y travaille.
- ZarkoHabitué du forum
Là , c'est pas sûr... et c'est risqué...La meilleure pédagogie , ben c'est celle qui reflète sa personnalité (la meilleure pour le prof, mais, finalement, celle qui sera aussi la mieux acceptée par les élèves).En revanche j'essaie aussi de travailler sur mon comportement car je trouve que ces professeurs ont un niveau d'acceptation supérieur au mien et je pense que c'est bien...c'est pourquoi, je souhaite travailler sur mon niveau de tolérance qui doit aussi évoluer au fil du temps....
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Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n'est pas impossible que tout le monde ait tort. (Gandhi)
La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. (Albert Einstein)
Tout ce qui ne tue pas rend plus fort...ou bien très malade ! (Nietzsche...et moi, mais pas malade !)
- SergeMédiateur
Je le pense aussi.
Ensuite, il y a des choses que j'accepte dans une classe que je n'accepterai jamais dans une autre en fonction de son "profil", de son état d'esprit, de ce qu'elle dégage ... et de ce que je ressens comme possible ou pas. Tant qu'on ne tombe pas dans le favoritisme ou l'injustice bien sûr. Mais c'est aussi une forme de pédagogie différenciée de ne pas appliquer le même "barème" pour tous.
Mon seuil de tolérance est donc variable face parfois à une même situation, c'est très intuitif.
Ensuite, il y a des choses que j'accepte dans une classe que je n'accepterai jamais dans une autre en fonction de son "profil", de son état d'esprit, de ce qu'elle dégage ... et de ce que je ressens comme possible ou pas. Tant qu'on ne tombe pas dans le favoritisme ou l'injustice bien sûr. Mais c'est aussi une forme de pédagogie différenciée de ne pas appliquer le même "barème" pour tous.
Mon seuil de tolérance est donc variable face parfois à une même situation, c'est très intuitif.
- yasyasNiveau 9
Pareil, c'est bien pour ça que l'année de stage est souvent difficile, parce qu'on se croit obligé de répondre à une certaine image du prof, alors que chacun doit trouver sa façon d'être prof, en ne niant pas sa personnalité (parce qu'après on n'est plus crédible, les élèves ne sont pas dupes)
- DaphnéDemi-dieu
Zarko a écrit:Parce que même au bout de 20 ans, on peut toujours apprendre sur la nature humaine...
Il y a 5 ans je suis devenu remplaçant (zone localisée ) car je sentais que je finissais par m'encroûter dans mon école (mais c'est strictement perso, d'autres facteurs ont dû jouer ); ça m'a reboosté ...surtout que je m'évite toutes les pesanteurs technico-administratives (réunions, livrets de m.rde) pour l'instant...
Puis il faut bien bouffer...Tiens, je me suis dit un jour que si je gagnais au loto (mais je n'y joue pas ), je me mettrais à mi-temps, non à quart temps, disons que je continuerais dans ce boulot...
C'est bon signe, non ?
Moi aussi
- AndmaExpert spécialisé
+1, et une fois qu'on s'est trouvé , qu'on se sent naturel et prof en même temps, qu'on se sent bien, c'est vrai que c'est très enrichissant.yasyas a écrit:Pareil, c'est bien pour ça que l'année de stage est souvent difficile, parce qu'on se croit obligé de répondre à une certaine image du prof, alors que chacun doit trouver sa façon d'être prof, en ne niant pas sa personnalité (parce qu'après on n'est plus crédible, les élèves ne sont pas dupes)
j'aime mon métier pour tout le relationnel enrichissant autour de moi, j'aime leur apprendre des choses, j'aime les voir chercher un problème et qu'il y mettent du coeur... et j'adore aussi ralier la musique et mon boulot, et faire le spectacle de fin d'année avec les ados tout morts de trac... ( et moi avec...) .
Le lieu de travail est tout aussi important, les collègues qui sont devenus des amis ( pas tous, hein, mais ceux avec lesquels on monte le spectacle, oui ! ) , et notre collège pour lequel on se bat pour le maintenir debout...
- expérienceNiveau 9
Merci pour ce post !!!
C'est pour tout cela que c'est vraiment le plus beau métier du monde !
C'est pour tout cela que c'est vraiment le plus beau métier du monde !
- lene75Prophète
Dur dur de répondre : deux ans d'expérience seulement et déjà deux métiers différents.
Cette année, j'ai aimé mon métier parce que c'était... génial ! J'aime les grands ados, à qui il ne faut surtout pas dire qu'ils sont des ados, parce qu'ils sont fiers de leurs 18 ans : j'aime leur fraîcheur, leur spontanéité, leur capacité d'émerveillement, leur ouverture d'esprit, leur naïveté aussi, parfois, j'aime quand ils se rendent compte qu'ils sont déjà bourrés de préjugés, j'aime quand ils sont scotchés et qu'ils boivent mes paroles, quand ils sont fiers d'avoir compris, j'aime quand leurs petits yeux brillent, quand ils écrivent consciencieusement avec leurs petites mains, quand ils lèvent leur petite main pour parler, quand ils sortent leur blague et deviennent tout rouges, quand je les vanne et qu'ils deviennent tout rouges, quand ils font une bêtise et qu'après ils essaient de se rattraper, quand ils font plein d'efforts pour progresser, quand je les entends parler de mon cours dans les couloirs ou à la cantine, quand les parents me disent qu'ils en parlent en famille, quand mes petits me donnent envie de faire des recherches, d'approfondir mes cours, quand ils me posent des colles... comme Lunelaure, cette année, j'étais en Utopie
L'année dernière, j'aimais... qu'est-ce que j'aimais ?... les rares fois où ils s'intéressaient, la petite lueur dans les yeux des chieurs, le jour où ils lâchaient qu'un truc les avait intéressés, avoir l'impression de leur avoir apporté ne serait-ce qu'un tout petit truc, lié à ma matière ou pas, d'ailleurs, j'ai aimé les petits sages qui essayaient de suivre malgré tout, sauf qu'ils me faisaient parfois culpabiliser. J'ai aimé qu'ils s'excusent de leur comportement de l'année le jour des résultats du bac et qu'ils me remercient de m'être battue pour faire cours envers et contre tout, j'ai aimé recevoir un mail d'élève cette année me disant "J'espère que vous faites toujours autant aimer la philo à vos élèves" dans une classe où je croyais avoir tout raté, rien réussi avec les chieurs et sacrifié ceux qui voulaient travailler.
Bref, j'aime les voir quand ils sont mignons et pas agressifs, quand ils font des efforts ou qu'ils progressent et j'aime leur apporter quelque chose dans tous les cas.
J'aime aussi progresser, moi, me dire que je n'ai jamais fini d'apprendre.
... mais je pourrais aussi faire une liste très longue de tout ce que je n'aime pas.
Cette année, j'ai aimé mon métier parce que c'était... génial ! J'aime les grands ados, à qui il ne faut surtout pas dire qu'ils sont des ados, parce qu'ils sont fiers de leurs 18 ans : j'aime leur fraîcheur, leur spontanéité, leur capacité d'émerveillement, leur ouverture d'esprit, leur naïveté aussi, parfois, j'aime quand ils se rendent compte qu'ils sont déjà bourrés de préjugés, j'aime quand ils sont scotchés et qu'ils boivent mes paroles, quand ils sont fiers d'avoir compris, j'aime quand leurs petits yeux brillent, quand ils écrivent consciencieusement avec leurs petites mains, quand ils lèvent leur petite main pour parler, quand ils sortent leur blague et deviennent tout rouges, quand je les vanne et qu'ils deviennent tout rouges, quand ils font une bêtise et qu'après ils essaient de se rattraper, quand ils font plein d'efforts pour progresser, quand je les entends parler de mon cours dans les couloirs ou à la cantine, quand les parents me disent qu'ils en parlent en famille, quand mes petits me donnent envie de faire des recherches, d'approfondir mes cours, quand ils me posent des colles... comme Lunelaure, cette année, j'étais en Utopie
L'année dernière, j'aimais... qu'est-ce que j'aimais ?... les rares fois où ils s'intéressaient, la petite lueur dans les yeux des chieurs, le jour où ils lâchaient qu'un truc les avait intéressés, avoir l'impression de leur avoir apporté ne serait-ce qu'un tout petit truc, lié à ma matière ou pas, d'ailleurs, j'ai aimé les petits sages qui essayaient de suivre malgré tout, sauf qu'ils me faisaient parfois culpabiliser. J'ai aimé qu'ils s'excusent de leur comportement de l'année le jour des résultats du bac et qu'ils me remercient de m'être battue pour faire cours envers et contre tout, j'ai aimé recevoir un mail d'élève cette année me disant "J'espère que vous faites toujours autant aimer la philo à vos élèves" dans une classe où je croyais avoir tout raté, rien réussi avec les chieurs et sacrifié ceux qui voulaient travailler.
Bref, j'aime les voir quand ils sont mignons et pas agressifs, quand ils font des efforts ou qu'ils progressent et j'aime leur apporter quelque chose dans tous les cas.
J'aime aussi progresser, moi, me dire que je n'ai jamais fini d'apprendre.
... mais je pourrais aussi faire une liste très longue de tout ce que je n'aime pas.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Invité14Expert
ça a été le plus beau métier du monde mais cela ne l'est plus.
- FinrodExpert
Zarko a écrit:Là , c'est pas sûr... et c'est risqué...La meilleure pédagogie , ben c'est celle qui reflète sa personnalité (la meilleure pour le prof, mais, finalement, celle qui sera aussi la mieux acceptée par les élèves).En revanche j'essaie aussi de travailler sur mon comportement car je trouve que ces professeurs ont un niveau d'acceptation supérieur au mien et je pense que c'est bien...c'est pourquoi, je souhaite travailler sur mon niveau de tolérance qui doit aussi évoluer au fil du temps....
Attention schtroumf Zarko, le grand pédagoschtroumpf a dit que pour être devenir un pédagoschtroumpf il fallait au contraire ne pas avoir peur de se mettre en difficulté, de schtroumpfer des fonctionnements routiniers.
C'est cette frustration que schtoumpfe la jeunesse devant le manque de pédagogie schtroumférenciée qui les pousse à schtroumfer toujours plus ! Le problème étant schtroumfvidemment restreint à schtroumpfer le fossé du à la différence de schtroupmf sociale.
(Tiens ben en attendant le résultat des muts, je vais aller traduire des doc de science de l'éducation en langage schtroumpf moi)
- Invité31Sage
J'aime mon métier parce que j'aime enseigner. J'adore faire progresser les élèves et voir à la fin de l'année qu'ils comprennent des textes qui leur paraissaient en septembre être écrits en chinois.
- AbraxasDoyen
En mars 1985, Libé (ui était encore, à l'époque, un vrai grand journal) a sorti un hors-série sur le thème "Pourquoi écrivez-vous ?", question à laquelle ont répondu la plupart des écrivains importants de l'époque (au niveau mondial). Je l'ai gardé, jusqu'à ce que mon ex le détruise.
Et les uns d'expliquer que c'était parce qu'ils se voulaient témoins de leur époque, d'autres qu'ils se battaient pour tous ceux qui n'avaient pas les moyens de le dire, etc.
Beckett, qui était toujours en vie, a répondu sobrement : "Bon qu'à ça."
Eh bien voilà : je ne suis bon qu'à faire cours. Et je crois bien l'avoir toujours su. Appelez ça une vocation, si vous voulez — il fallait bien que ce soit une vocation, quand la quasi totalité de mes condisciples de l'ENS avait abandonné l'enseignement 5 ans en moyenne après la sortie de l'Ecole.
Et les uns d'expliquer que c'était parce qu'ils se voulaient témoins de leur époque, d'autres qu'ils se battaient pour tous ceux qui n'avaient pas les moyens de le dire, etc.
Beckett, qui était toujours en vie, a répondu sobrement : "Bon qu'à ça."
Eh bien voilà : je ne suis bon qu'à faire cours. Et je crois bien l'avoir toujours su. Appelez ça une vocation, si vous voulez — il fallait bien que ce soit une vocation, quand la quasi totalité de mes condisciples de l'ENS avait abandonné l'enseignement 5 ans en moyenne après la sortie de l'Ecole.
- Invité31Sage
C'est marrant, mes amis normaliens ont eux aussi abandonné l'enseignement pour la majorité d'entre eux.
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