Liste des incivilites au quotidien

J'hallucine en lisant cela.
Pourtant je suis dans un collège plutôt difficile, ZEP APV et tout le tintouin. Je n'ai jamais vécu ça. Comme quoi, les sigles...

Ah ça oui, ce post est très déprimant en fait!

Comme Lulu, je suis en zep et tout roule cette année! Ce n'était certes pas le cas l'an dernier (10 conseils de discipline pour 400 élèves!), mais cette année c'était royal.
J'ai beau réfléchir, je ne vois rien de grave à signaler depuis longtemps... Quelques bavardages discrets mais punis, un degré de paresse assez élevé, des devoirs non faits dans ma 4° très faible mais en 6° et en 3° quasiment rien à redire.
Mais comme je sais que tout peut changer très vite, je reste sur le qui-vive!

dans le désordre, entre vendredi dernier et lundi (aujourd'hui pas cours) :
- élèves qui soupirent le plus bruyamment possible quand je demande de sortir le cours, puis le livre, puis la trousse (oui sinon ils sortent rien...)
- avec mes 5eme chiants, je fonctionne comme avec ma fille de 2ans : 1,2,3, ça tombe. Et là ça a fait 1,2,3,sortez une feuille. Limite de l'émeute, vociférations en tout genre, 2 ont simplement refusé de faire le contrôle...
- un élève refuse le simple fait de sortir une feuille, et discute en permanence. Je le déplace devant, il prend un air de martyre, puis me fixe avec des yeux de tueurs pendant 10min, toujours sans sortir le moindre bic. Au bout de 10min à le voir se balancer sur sa chaise, je craque, je le fous tout au fond et je l'ignore. Je ne lui ai même pas distribué le poly, c'est de la confiture au cochon. N'empêche, il fait 1m80 et est baraqué comme un rugbyman, honnêtement il me fait peur...
- une classe entière lundi matin, émoustillé sans doute par la victoire de l'asm, a longuement commenté le match, ignorant complètement ma présence, mes appels au calme... j'ai mis 15min a faire l'appel (et je suis pas sûre que les notés absents l'étaient réellement, vu le bruit ils ont peut être pas entendu...), j'en aurais pleuré... cette classe est un enfer pour tous les profs, mais là j'ai vraiment failli crauqé. J'ai fini par m'assoir et faire mon cours à voix très basse, en regardant mon bureau... au bout de 20min (!!!) ils se sont rappelé que j'étais là, et le silence est plus ou moins revenu. Certains ont même vu que j'avais commencé sans eux..."attendez m'dame, j'ai rien écrit" Moi : "ça ne fait rien mon petit, tu vois bien, j'ai l'impression de parler à des meubles, alors là je fais cours pour mon bureau..." : ils ont du me prendre pour une folle!!! j'ai continué en les ignorant comme ils m'ignoraient et j'ai annoncé l'évaluation pour lundi prochain sur tout ce que j'avais fait aujourd'hui. ça va être beau!

Aujourd'hui pendant le DS, une élève hurle: "Madame, je vais lui casser la gueule s'il me sourit encore une fois".
Toujours pendant le DS: "Madame, il arrête pas de me traiter de Dracula".
Une heure après, une élève est convoquée à l'infirmerie. Elle sort. Son voisin: "Moi aussi, je peux y aller? J'ai mal à la tête, et au ventre, et au dents..."
Et en fin d'heure, un élève se lève et jette la trousse d'une élève à travers la classe. Elle avait eu le malheur de donner un léger coup dans sa chaise. Il m'a fallu batailler 5 bonnes minutes pour qu'il ramasse le contenu de la trousse.
Boulot de merde, ça s'est sûr.

je vous le demande un peu pour me rassurer c'est vrai : ça vous est déjà arrivé d'être au bord des larmes avec tout ça? limite de ne plus pouvoir parler tellement ça monte dans la gorge? Moi oui et ça m'inquiète... Craquer devant eux, c'est vraiment pas un bon plan : certains gentils vont s' "attendrir" mais tous les autres auront le sentiment d'avoir gagné et là c'est même plus la peine de revenir... Pourtant des fois, dieu sait que je prend 5min dans mon labo pour chialer comme une gosse après une classe horrible... je me demande des fois si je suis à ma place, comment font les autres, si je fais un truc qui ne va vraiment pas...

Un nouvel élève, déjà exclu de 2 bahuts, en sixième, 11 ans, tout p'tiot, tout blondinet, il arrive pour son premier cours, je suis dans ma salle, j'ouvre à sa classe qui attend dans le couloir.
" Waou, la bombasse la prof!"

Un élève rentre en classe et danse. Je le punis, et lui demande pourquoi il dansait : "Ben, c'était la première fois depuis le début de l'année que j'étais pas puni!"

titeprof a écrit:je vous le demande un peu pour me rassurer c'est vrai : ça vous est déjà arrivé d'être au bord des larmes avec tout ça? limite de ne plus pouvoir parler tellement ça monte dans la gorge? Moi oui et ça m'inquiète... Craquer devant eux, c'est vraiment pas un bon plan : certains gentils vont s' "attendrir" mais tous les autres auront le sentiment d'avoir gagné et là c'est même plus la peine de revenir... Pourtant des fois, dieu sait que je prend 5min dans mon labo pour chialer comme une gosse après une classe horrible... je me demande des fois si je suis à ma place, comment font les autres, si je fais un truc qui ne va vraiment pas...

Non moi quand je craque, c'est la colère qui l'emporte et donc je gueule sur le gamin. Ce qui n'est pas mieux car j'ai parfois peur que les mots dépassent ma pensée. Ce n'est que plus tard, quand je suis chez moi, que j'ai parfois envie de pleurer.

Aujourd'hui :
- 4ème : élèves qui arrivent en retard, un élève qui fait semblant de repartir en me voyant, puis qui dit que je mens, qu'il n'a rien fait, il jette sa chaise ; temps de perdu : 5 mn
- 4ème : un autre qui ne veut pas cesser de raconter sa murge de la veille ; retenue ; il dit "je m'en fous, j'la ferai pas (et c'est vrai il ne les fait pas) ; "je me tairai si j'en ai envie" temps de perdu : 5 mn.
- 4ème : refus de sortir leurs affaires pour 4 élèves. temps de perdu : 10 mn et ils n'ont pas sorti leurs affaires ! (malgré colles !)
- 4ème : lecture d'un texte interrompu à 6 ou 7 reprises, temps de perdu : 15 mn. Les élèves m'ont ensuite reproché d'interrompre le cours tout le temps "vous zavez qu'à lire" "faites votre boulot".
Bilan : il restait 10 mn une fois qu'on avait lu le texte.
- 5ème : petit mot intercepté (les b* j'adore ça, qui veut coucher avec moi ?) temps de perdu : 5 mn, le temps que je vois d'où venait l'agitation, qui avait le mot etc.
- 5ème : interception du coca que l'élève veut boire, et du portable. temps de perdu re 5 mn.
- 5ème : refus de faire le contrôle, trouver une feuille et un crayon, enfin le calmer et faire en sorte qu'il dorme et ne parle pas temps de perdu : 10 mn de concentration pour les autres élèves.
- 3ème : refus des élèves de faire un contrôle et demande que je fasse cours, puisqu'ils n'ont rien appris et qu'on n'a qu'à repousser. Temps de perdu : 5 mn.
Et j'en ai oublié !

Oh mon dieu que ça fait du bien de se sentir moins seule! Alors, pour compléter la liste des aberrations:
- un de mes élèves garde son sac à dos sur les épaules sans sortir ses affaires pendant toute l'heure (sauf si on lui dit de les sortir)
- quand je distribue un document, les élèves ne le ramènent jamais au prochain cours, même si on l'a pas fini. "Z'avez qu'à faire des photocopies!" Bah oui. Y a qu'à.
- quand je demande à un élève de se déplacer parce qu'il bavarde, il choisit sa place et s'assoira partout sauf à la place indiquée.
- certains élèves ne sortent même pas un stylo en cours. Même quand je me mets à côté d'eux en leur disant de copier le tableau, ils me regardent d'un air bovin, prennent tout leur temps pour sortir un stylo et mettent 3 heures à copier 3 lignes.
- quand je demande à un élève où on en est j'ai droit à un très honnête: "je sais pas je suis pas".
- quand je demande à un élève d'essayer de répondre à une question (exercice de grammaire à trous super facile) il me répond: "non." Quand je dis que c'est pas une question rhétorique, il rétorque qu'il ne sait pas faire, qu'il ne comprend rien que c'est pas la peine qu'il essaye.
- en contrôle, un élève de seconde décrète au bout de 45 minutes que comme il n'aura pas le temps de finir, il arrête. Il sort une feuille et dessine. Cet imbécile repart avec sa copie. Quand je rends les devoirs, je lui dis qu'il a 0/20 (pas de copie = copie blanche); Il proteste qu'il savait pas qu'il l'avait oubliée, qu'il l'a là, qu'il me la donne et que j'ai qu'à la corriger, que j'abuse que c'est pas juste.
Je refuse et lui dis qu'il se rattrapera sur le devoir maison que je leur donne. Il ne me l'a pas rendu: 0/20.

Tout ça dans la même classe de seconde, avec les autres, je n'ai aucun problème. Je continue ou ça va?

Les élèves m'ont ensuite reproché d'interrompre le cours tout le temps
"vous zavez qu'à lire" "faites votre boulot".
3ème : refus des élèves de faire un contrôle et demande que je fasse
cours, puisqu'ils n'ont rien appris et qu'on n'a qu'à repousser.

mais on est où là? je suis pas vieille (25ans) et pourtant jamais on aurait sorti ça "de mon temsp" surtout au collège!!! ils se croient où, au supermarché?

C'est ce que je leur ai répondu "vous vous croyez où ?", ils se sont tous pris une engueulade bien froide avec le célèbre "toute négociation est impossible" "toute menace ne vous servira à rien et ne fera qu'empirer la situation" et ils m'ont répondu "vous êtes trop méchante de toute façon" "c'te prof c'est un tyran".

pallas a écrit:- 3ème : refus des élèves de faire un contrôle et demande que je fasse cours, puisqu'ils n'ont rien appris et qu'on n'a qu'à repousser. Temps de perdu : 5 mn.

Tiens, c'est un grand classique de mes Terminale STG ... Il faut faire preuve de trésor d'invention pour les mettre à leur interro. (et généralement je la fais avec eux, sinon ils ne font rien).

Concrètement devant tout ces cas qui finalement se ressemblent beaucoup (insultes, ignorance, résistante molle...), que faites vous? vous criez? menacez? collez? et si tout cela n'a aucun effet (c'est souvent le cas...)?

- 3e latinistes : six élèves sèchent le cours pour rester à fumer des joins devant le parvis. Vus par les surveillants, mais pas d'intervention car 'ils ne sont pas dans l'établissement' (j'ai dû appeler moi-même tous les parents...)
- 5e : une élève refuse d'écrire sa rédaction car "le sujet ne [lui] plaît pas". Donc elle reste les yeux dans le vague et se met vaguement au travail quand je prends son carnet et conteste son observation sous prétexte qu'elle a copié l'énoncé (quand je me suis mise en colère).
- autre classe : des gamins tentent de faire le mur en cassant une vitre...

Pour ma part, plus de voix après deux heures de 3èmes, pas des terreurs, mais de bons glandeurs:
-je rends une rédaction, un élève me la rejette sur le bureau en me disant que la correction est "pourrie". J'ai osé dire que le 1er paragraphe était hors-sujet, c'est "n'imp", j'avais "qu'à bien lire". Rappelons tout de même que le zozo en question, dans un Brevet Blanc sur Roméo et Juliette achève l'histoire en faisant en sorte que Juliette se suicide avec un couteau Ikea et que Roméo se fracasse la tête contre les murs du Leroy Merlin. Ce gamin a sans doute des problèmes avec les magasins de bricolage, en plus de confondre comique et tragique, mais c'est moi qui corrige mal et le "déteste" (pas faux en même temps)
- toujours en 3èmes, j'évoque les fiches de révisions que nous allons faire ensemble puisqu'ils n'ont pas le courage ni l'intelligence de les faire seuls, un élève demande quand j'ai l'intention de photocopier les fiches, "faudrait quand même pas trop tarder, le brevet c'est bientôt!", un vrai supermarché!
- sortie cinéma avec les 6èmes: en attendant le bus de retour, on fait un petit tour en ville autour du cinéma pour ne pas congeler sur place. La centaine de gamins hurle, braille, fait des cris d'animaux, bouscule les passants qui se retournent et nous regardent comme des bêtes curieuses. J'ai eu très honte....

Ce gamin a sans doute des problèmes avec les magasins de bricolage, en
plus de confondre comique et tragique, mais c'est moi qui corrige mal et
le "déteste" (pas faux en même temps)

ça me rappelle un gamin de 6eme invivable, sans cesse à parler, se lever sans autorisation pour x prétextes débiles, soupirer à la moindre remarque, bref un petit martyre en puissance, c'est bien simple : c'est jamais lui, c'est jamais de sa faute... Un jour j'en ai eu marre, et vu que les remarques habituelles ne marchaient pas, j'ai décidé d'aller dans son sens : "c'est vrai, tu n'as rien à te reprocher, en fait c'est moi, c'est parce que je te déteste. En fait je te hais carrément. Tous les ans je me choisi un bouc émissaire qui prend pour tout le monde et cette année c'est toi, tu vois. Tu es tellement gentil, tellement travailleur, c'est injuste, tu en conviendras, mais il faut bien que je me défoule sur quelqu'un tu comprends?..."
L'élève en question, assez limité, a fini par comprendre que c'était de l'ironie (les autres se marraient depuis 5min), et ça l'a un peu recadré, comme si il admettait pour la 1ere fois sa responsabilité dans l'attitude des profs à son égard... Mais bon pas de miracle, ça n'a duré que quelques séances, et c'est retombé aussi vite qu'un arc en ciel...

Rien à signaler aujourd'hui car j'ai fait passer l'oral d'histoire des Arts. Sinon hier :
-En 3ème, une élève arrive en retard - je la "garde" car pas vue depuis une bonne semaine. S'installe après avoir fait le tour de la classe, et avoir essayé d'en virer un de la chaise qu'elle voulait. N'a pas fait la rédac maison ( ah bon, y avait un truc à faire ? J'étais pas là, j'ai pas le sujet ? - mais si, il se trouve que tu étais là quand je l'ai donné pour une fois ... )
- La même chante à voix haute des chansons bien débiles sous prétexte qu'elle a faim ( et il est 13h45, et normalement elle est dp, mais les rares fois où elle est là le lundi elle me fait le même sketch ce que je lui fais patiemment remarquer)
- Braille à un autre un truc du style " les tunisiens, c'est de la m..."
- ET continue à se marrer hystériquement, tapant sur la table, s'esclaffe, répond, bref, j'ai fini par la virer.
- Dans la même classe, l'autre absentéiste chronique nous fait l'honneur de sa visite. Je lui donne le poly du cours et une feuille d'exercices que l'on est en train de faire pour la mettre au travail. Au bout de quelques minutes, je me rends compte qu'elle a rangé les fiches dans son sac, qu'elle tient sur la table, sur laquelle elle est à moitié couchée, refuse de rien faire, ricane bêtement en disant que " ça sert à rien"
- un grand dadais même classe, se retourne pour dire à un autre " t'es moche"
- et des bavardages à n'en plus finir, un niveau sonore délirant en début d'heure, des élèves qui n'ont pas fait le dm ( bonne moitié de la classe en fait), des élèves qui n'avaient pas les exos ( forcément, ils étaient encore absents donc après ils ne captent plus rien du tout ...); et moi l'impression d'être totalement toute seule et de parler dans le vide ( bon peut-être pour 4-5...)
- A la sonnerie, un avion réalisé avec un poly d'exos a traversé la classe...
Pff, qu'est-ce qu'ils m'énervent mes 3ème ...

titeprof a écrit:je vous le demande un peu pour me rassurer c'est vrai : ça vous est déjà arrivé d'être au bord des larmes avec tout ça? limite de ne plus pouvoir parler tellement ça monte dans la gorge? Moi oui et ça m'inquiète... Craquer devant eux, c'est vraiment pas un bon plan : certains gentils vont s' "attendrir" mais tous les autres auront le sentiment d'avoir gagné et là c'est même plus la peine de revenir... Pourtant des fois, dieu sait que je prend 5min dans mon labo pour chialer comme une gosse après une classe horrible... je me demande des fois si je suis à ma place, comment font les autres, si je fais un truc qui ne va vraiment pas...

Oui, et en général à la pause, je vais mystérieusement aux toilettes de l'étage remplir ma bouteille d'eau, même si elle n'est pas vide (toilettes des profs). On est humain, mince, se faire traiter pire qu'un chien ça a de quoi nous user les nerfs!

bon sang ça me rassure... ce remplacement il y a 2classes qui me posent de réelles problèmes, mais ils font ch... tous les profs. Certes ce n'est pas une consolation... 3 autres classes (des 6eme) sont de réelles bouffées d'oxygène : gentil, polis, travailleurs pour la plupart, et les cancres sont de gentils gamins avec un bon esprit, alors je m'amuse avec eux, je me sens à ma place, utile, ça compense les autres...Avec eux, je me dis que je suis faite pour ça, que j'aime mon métier. Qu'en serait il si je n'avais que des classes du genre de mes 2 5eme infects? je me le demande en priant très fort pour que ça n'arrive jamais

Nestya a écrit:

titeprof a écrit:je vous le demande un peu pour me rassurer c'est vrai : ça vous est déjà arrivé d'être au bord des larmes avec tout ça? limite de ne plus pouvoir parler tellement ça monte dans la gorge? Moi oui et ça m'inquiète... Craquer devant eux, c'est vraiment pas un bon plan : certains gentils vont s' "attendrir" mais tous les autres auront le sentiment d'avoir gagné et là c'est même plus la peine de revenir... Pourtant des fois, dieu sait que je prend 5min dans mon labo pour chialer comme une gosse après une classe horrible... je me demande des fois si je suis à ma place, comment font les autres, si je fais un truc qui ne va vraiment pas...

Non moi quand je craque, c'est la colère qui l'emporte et donc je gueule sur le gamin. Ce qui n'est pas mieux car j'ai parfois peur que les mots dépassent ma pensée. Ce n'est que plus tard, quand je suis chez moi, que j'ai parfois envie de pleurer.

comme Nestya, c'est la colère qui l'emporte sur le coup (ce qui a été très dur à gérer pour la première année, je suis d'une nature très calme et n'avait quasiment jamais éprouvé de colère de ma vie). Je gueule fort, mes élèves me demandent parfois comment j'arrive à faire porter ma voix aussi loin et aussi longtemps sans m'enrouer Mais dès que je relâche la pression, dans ma voiture ou rentrée chez moi, je suis plutôt au bord des larmes, je me dis que je ne sais pas gérer les ados, que je n'ai pas envie de faire ça d'ailleurs, et que j'aurais mieux fait de passer d'autres concours...

en 6è: un redoublant ne me ramène pas sa fiche navette, alors que la date limite de retour c'était aujourd'hui. Je lui demande pourquoi: "ben madame, ça sert à rien." J'ai poussé une gueulante, il est resté amorphe sur sa table.

JDM.

Hier 4ème :
-un élève a passé une bonne partie de l'heure a rire aux éclats et à péter avec sa bouche. Je l'ai exclu, et en sortant de la salle il m'a roté au visage !!
-un autre s'est déplacé dans la classe à plusieurs reprises, prenant au passage des affaires sur les tables d'autres élèves et se les accaparant.
-une autre s'est amusée plusieurs fois à basculer sa table, faisant tomber ainsi "malencontreusement" ses cahiers et stylos...! Une élève d'ailleurs habituée à contester et discuter chaque décision, chaque note, à exiger des points pour telle ou telle raison, à remettre en question le contenu du cours ("ah non moi j'aime pas ce qu'on fait c'est pas bien ça m'intéresse pas, dans l'autre groupe avec l'autre prof ils ont déjà fait ça")

en 3eme (je mets ici un petit condensé de ce que j'ai pu vivre depuis la rentrée au quotidien)
-si je demande le silence ou de se ranger, "ah elle va pas commencer à me prendre le cerveau dès le matin celle là putaaaaaaaain"
-on s'en fout c'est nul à chier vot' cours" (devant la formatrice iufm...)
-interro improvisée après qu'ils aient dépassé les bornes "ah mais en fait vous vous foulez pas trop quand même pour préparer les cours allez hop une interro ça va vous êtes tranquille"
-"elle me pète les couilles", "elle a ses zoules ou quoi celle là?" (en parlant de moi bien-sûr)
- refus de faire les interros... j'en oublie !

Finalement, ce topic me fait du bien. Au collège, personne ne parle de ces incivilités quasi quotidiennes, probablement parce que c'est mal vu. Du coup, j'en arrivais à me demander si j'étais vraiment faite pour ce boulot. Et là, je me rends compte que finalement, on subit tous les mêmes choses, que ce n'est pas moi qui ait un problème. Que le problème vient d'ailleurs: de l'EN, de la société...que sais-je.
Bref, je me rends compte avec ce topic qu'on est tous logé à la même enseigne, et que ce que je subis si souvent n'est pas si rare. Je me sens moins seule. (d'un autre côté, le fait que ce soit si généralisé est quand même très inquiétant).

Je suis quand même sidérée de voir le nombre de collègues ici qui disent ne jamais parler de tout ça avec leurs collègues IRL!

Dans ma salle des profs, on passe notre temps à ça, et on tourne ça on dérision, on gueule, on pleure, on réfléchit à ce qu'on pourrait faire,... on vide notre sac collectivement, seule façon de tenir. Je me rends compte que j'ai de la chance.

Audrey a écrit:Je suis quand même sidérée de voir le nombre de collègues ici qui disent ne jamais parler de tout ça avec leurs collègues IRL!

C'est pour ça que je me sens si bien sur Neo. La parole y est plus libre. Je sais que ce je raconte ne sera pas rapportée au chef (à l'époque de mon ancienne principale, certains collègues jouaient les espions pour la chef, bonjour l'ambiance! Heureusement ce n'est plus le cas avec le nouveau CDE, mais les habitudes ont la vie dure.)