Le cours de philo. c'était :
- MalagaModérateur
Je n'ai fait qu'une seule année de philosophie, en Terminale ES. J'avais un jeune prof qui a été plusieurs fois débordé par ses élèves. Nous n'étions pas tellement studieux et ses cours étaient assez désordonnés. Je dois donc dire que je suis totalement passée à côté de cette matière pour laquelle je n'ai pas travaillé de l'année.
Je n'ai pas le souvenir d'avoir travaillé sur des textes durant l'année mais plutôt sur des concepts sur lesquels le professeur parlait. Nos cours étaient totalement magistraux.
J'ai eu néanmoins une bonne note au bac (13) avec le sujet suivant: "donner pour recevoir, est-ce le principe de tout échange ?". Mais j'ignore comment j'ai eu cette bonne note !
Je n'ai pas le souvenir d'avoir travaillé sur des textes durant l'année mais plutôt sur des concepts sur lesquels le professeur parlait. Nos cours étaient totalement magistraux.
J'ai eu néanmoins une bonne note au bac (13) avec le sujet suivant: "donner pour recevoir, est-ce le principe de tout échange ?". Mais j'ignore comment j'ai eu cette bonne note !
- Invité21Fidèle du forum
Clarinette a écrit:Justement, moi, en bonne et indécrottable littéraire, ce que j'ai adoré en philo, c'est découvrir les textes. J'avais bien conscience qu'à côté de ces grands penseurs, nos réflexions de grands adolescents étaient sans doute ras-les-pâquerettes. Ça ne m'a pas empêchée d'avoir de bonnes notes pendant l'année et au bac, mais quand je relis ma copie, je ris ! :lol:Méréthide a écrit:Je ne sais pas trop Clarinette. En arrivant en Tle je m'étais fait de folle idée de cette matière" où l'on réfléchit par soit même".
Je pensais retrouver des grands personnages qui ont fait vivre mes cours de grec en 3eme.
Douche froide dès le 1er cours et la présentation de l'épreuve. On ne devait pas penser par nous même mais retranscrire la pensée d'autres sur le thème donné la dissert.
+ 1000! Je plains mon collègue de philo, qui doit se farcir des pages et des pages de moite subjectivité adolescente!
- lene75Prophète
Sibérie a écrit:des pages et des pages de moite subjectivité adolescente!
C'est ce qu'ils appellent penser par soi-même Du coup, quand on leur dit que ce n'est pas ce qu'il faut faire, ils en déduisent qu'en philo on ne pense pas par soi-même.
Dedale, je te réponds dès que j'ai assez de temps pour développer un peu.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- ClarinetteGrand Maître
Sibérie a écrit:Clarinette a écrit:Justement, moi, en bonne et indécrottable littéraire, ce que j'ai adoré en philo, c'est découvrir les textes. J'avais bien conscience qu'à côté de ces grands penseurs, nos réflexions de grands adolescents étaient sans doute ras-les-pâquerettes. Ça ne m'a pas empêchée d'avoir de bonnes notes pendant l'année et au bac, mais quand je relis ma copie, je ris ! :lol:Méréthide a écrit:Je ne sais pas trop Clarinette. En arrivant en Tle je m'étais fait de folle idée de cette matière" où l'on réfléchit par soit même".
Je pensais retrouver des grands personnages qui ont fait vivre mes cours de grec en 3eme.
Douche froide dès le 1er cours et la présentation de l'épreuve. On ne devait pas penser par nous même mais retranscrire la pensée d'autres sur le thème donné la dissert.
+ 1000! Je plains mon collègue de philo, qui doit se farcir des pages et des pages de moite subjectivité adolescente!
- dirlolasNiveau 5
Bonsoir. Je n'ai jamais rien compris en philo. Je ne dirai pas que c'est de la faute du prof, c'est faux. Cela ne m'a jamais intéressé. J'ai eu 3 à l'écrit au bac. J'ai dû passer le rattrapage et là, miracle, j'ai eu 14. Un débat intéressant sur le langage, avec l'examinateur. Par la suite j'ai "subi" de la philo de l'éducation. Pareil, aucune accroche. Une collègue m'a expliqué le mythe de la caverne de Platon. Ca m'a plu. Mais j'ai oublié. Comme quoi... c'était peut-être son parfum.
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Carpe diem
- SaloumHabitué du forum
J'ai beaucoup aimé les cours de philo en TL. Ce n'était pas facile pourtant, mais intéressant. La prof avait vraiment le truc pour trouver des liens entre les notions étudiées et la vie concrète, pas forcément l'actualité, mais ça nous parlait. C'était quelqu'un de très engagé politiquement et elle ne s'en cachait pas. Elle avait même la réputation de faire de la propagande, mais c'était exagéré je pense. Par contre j'ai mis du temps à saisir la spécificité de la dissert de philo : on me reprochait d'être "trop littéraire". Elle m'a fait découvrir Spinoza, Freud, Sartre et a emmené toute la classe à Auschwitz.
- AnaxagoreGuide spirituel
J'ai eu un professeur passionné et passionnant qui nous a mis le pied à l'étrier pour la vie et qui nous a donné soif de réflexions et de connaissances. Je considère que cela a été un cours fondamental dans mes études.
- doublecasquetteEnchanteur
J'avais une prof super branchée années 70... Alors, je n'ai pas fait de philo du tout. Un tout petit peu d'ethnologie mais alors vraiment un soupçon et sinon, quand elle venait, du débat d'idée autour d'un thème branchouille de l'époque, est-il interdit d'interdire, faites l'amour pas la guerre, sous les pavés, la plage, si tu es gai, ris donc...
À partir du mois d'avril, on ne l'a plus vue parce que son ami, qui vivait six mois en Inde avec son épouse, venait de débarquer pour six mois en France, avec elle.
Au bac, j'ai fait ce que j'ai pu. J'ai eu 14 mais je ne sais pas pourquoi. Quand je serai à la retraite, j'essaierai de savoir ce que c'est.
DC instit
J'ai rajouté la signature parce que moi, DC véto, j'ai eu un prof convenable sauf que c'était un lacanien zélé et qu'on a fait tout un trimestre sur Freud. Maintenant, il est psychanalyste, co-auteur du Dictionnaire de la Psychanalyse sorti il y a quelques années. J'ai adoré la philosophie. Tous les cours m'ont passionnée sauf celui sur le langage. Mon préféré a été celui sur la philo de l'Histoire et celui sur les Sciences aussi pas mal, approfondi en classe prépa avec les sujets de dissert type concours (genre: la science est vraie et la technique est utile). Pas assez d'heures de cours (3 heures par semaine) et pas assez de dissertations et explications de texte. Notre professeur faisait plutôt des cours magistraux sur tel ou tel sujet et nous laissait trop chercher nous-mêmes nos lectures. Le seul livre sur lequel nous ayons travaillé, hors Freud, a été le Discours de la Méthode.
DC véto
À partir du mois d'avril, on ne l'a plus vue parce que son ami, qui vivait six mois en Inde avec son épouse, venait de débarquer pour six mois en France, avec elle.
Au bac, j'ai fait ce que j'ai pu. J'ai eu 14 mais je ne sais pas pourquoi. Quand je serai à la retraite, j'essaierai de savoir ce que c'est.
DC instit
J'ai rajouté la signature parce que moi, DC véto, j'ai eu un prof convenable sauf que c'était un lacanien zélé et qu'on a fait tout un trimestre sur Freud. Maintenant, il est psychanalyste, co-auteur du Dictionnaire de la Psychanalyse sorti il y a quelques années. J'ai adoré la philosophie. Tous les cours m'ont passionnée sauf celui sur le langage. Mon préféré a été celui sur la philo de l'Histoire et celui sur les Sciences aussi pas mal, approfondi en classe prépa avec les sujets de dissert type concours (genre: la science est vraie et la technique est utile). Pas assez d'heures de cours (3 heures par semaine) et pas assez de dissertations et explications de texte. Notre professeur faisait plutôt des cours magistraux sur tel ou tel sujet et nous laissait trop chercher nous-mêmes nos lectures. Le seul livre sur lequel nous ayons travaillé, hors Freud, a été le Discours de la Méthode.
DC véto
- yphrogEsprit éclairé
Gryphe a écrit:8h en 1991.caperucita a écrit:Ah oui ? Ce n'était plus que 7h, en L, quand j'ai passé mon bac ! J'aurais bien aimé avoir 9h !Daphné a écrit:9 h de philo par semaine en série A.
J'ai eu 13 au bac, ma meilleure note.
Sans vouloir faire le coup des horaires qui baissent...
0h en 1986 (dans un pays assez peu philosophique), donc j'ai (sur-)compensé en faisant une diplome universitaire qui me qualifiait à vendre des assurances. :lol:
- Marie LaetitiaBon génie
La philo... voilà, tout est dit ! Enfin, enfin ! enfin, nous était proposée une matière intéressante (oui l'HG m'a mortellement ennuyée jusqu'à la fac, si j'ai fait une fac d'histoire c'est que 1/ fallait bien faire quelque chose 2/ j'ai fait le pari absurde que l'histoire à la fac serait différente parce qu'enfin on élargirait au moins l'horizon sur autre chose que la France et l'Europe avant 1800... Contre toute attente, j'ai gagné mon pari... :shock:
Avec la philosophie, j'ai enfin eu l'impression de respirer. Chaque cours me faisait un bien fou (même si la critique de la faculté de juger m'a un peu laissée en rade), cela m'aidait à passer les semaines...
Avec la philosophie, j'ai enfin eu l'impression de respirer. Chaque cours me faisait un bien fou (même si la critique de la faculté de juger m'a un peu laissée en rade), cela m'aidait à passer les semaines...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- paul31Érudit
Je n'ai jamais aimé la philo et je l'avoue : je n'ai jamais aussi peu travaillé dans un cours. Résultat : j'ai eu 9 au bac !
- Invité12Niveau 8
La philo... mais c'était extraordinaire ! Mon cours préféré de terminale, un professeur exceptionnel. Nous étions sans cesse invités à penser par nous-mêmes (sans faire fi des philosophes étudiés, bien sûr) et surtout, à nous exprimer avec clarté. En plus, j'ai découvert Kant, et ça, c'était fantastique.
Le prof ne suivait pas le programme de manière linéaire. Ses cours ne suivaient pas de plan, mais s'harmonisaient les uns aux autres. Je n'avais pas vraiment l'idée d'une liste des notions à réviser pour le BAC, mais c'est un de mes plus beaux souvenirs de ma scolarité. Je crois bien que c'est en partie grâce à ce professeur que l'on notait quasi systématiquement sur mes copies post bac "réflexion personnelle...".
Le prof ne suivait pas le programme de manière linéaire. Ses cours ne suivaient pas de plan, mais s'harmonisaient les uns aux autres. Je n'avais pas vraiment l'idée d'une liste des notions à réviser pour le BAC, mais c'est un de mes plus beaux souvenirs de ma scolarité. Je crois bien que c'est en partie grâce à ce professeur que l'on notait quasi systématiquement sur mes copies post bac "réflexion personnelle...".
- philannDoyen
J'ai adoré la philo (du reste c'est devenu ma discipline à la fac ), un peu moins le prof de philo de terminal, mais j'en ai eu quelques uns exceptionnels en fac!!! Vraiment!!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- zigotineHabitué du forum
j'ai détesté, huit heures hebdo et ça n'avançait pas. Les nénettes de la classe se sentaient transcendées et posaient des questions à la khon. Je n'ai jamais compris ce qu'attendait le prof, je n'ai pas eu la moyenne plus de 3 fois dans l'année (deux fois au premier trimestre et au bas où j'ai eu 15, coef 7. en recrachant ce que j'avais appris par coeur dans mon manuel...)
Je pense que ça venait du prof qui passait son temps à nous raconter sa vie exaltante d'ancien médecin de MSF et de la classe très girly.
Je pense que ça venait du prof qui passait son temps à nous raconter sa vie exaltante d'ancien médecin de MSF et de la classe très girly.
- EU1Fidèle du forum
Zigotine : tout pareil, 8 heures par semaine, quatre jours par semaine de 8h à 10h ! l'horreur.
Je crois que je manquais de maturité à l'époque pour être réceptif à cette discipline.
J'ai eu 4 au bac en L, ça a failli me coûter cher..
Je crois que je manquais de maturité à l'époque pour être réceptif à cette discipline.
J'ai eu 4 au bac en L, ça a failli me coûter cher..
- Invité21Fidèle du forum
zigotine a écrit:j'ai détesté, huit heures hebdo et ça n'avançait pas. Les nénettes de la classe se sentaient transcendées et posaient des questions à la khon. Je n'ai jamais compris ce qu'attendait le prof, je n'ai pas eu la moyenne plus de 3 foisdansl'année (deux fois au premier trimestre et au bas où j'ai eu 15, coef 7. en recrachant ce que j'avais appris par coeur dans mon manuel...)
Je pense que ça venait du prof qui passait son temps ànouisraconter sa vie exaltante d'ancien médecin de MSF et de la classe très girly.
C'était vrai au moins? Ca me parait étrange comme reconversion!
- ErgoDevin
J'ai adoré la philo en terminale, j'avais une prof un peu excentrique, passionnée - mon père avait fait une licence de philo (donc il avait plein de livres) et ma mère est une grande passionnée de Sartre et de Simone de Beauvoir (donc elle avait plein de livres récupérés de son père, qui lui-même adorait ces deux auteurs, ainsi que des auteurs allemands qu'il avait étudiés en tant que psychiatre).
J'ai commencé à 11 dans l'année (et j'ai eu 18 au bac sur "L'idée d'une liberté totale a-t-elle un sens?", j'avais adoré ce sujet.).
Ensuite, en hypokhâgne, rebelote avec un prof que j'ai adoré...mais en khâgne, je n'ai quasiment rien écouté tant le prof me semblait à côté de la plaque. (Donc philo ou autre matière, c'était pareil. )
Et j'ai intégré la fac et fait une licence de philo en parallèle de ma licence d'anglais.
Il m'arrive encore de me dire qu'un jour, je reprendrais bien un master. J'avais failli en faire un en parallèle de mon master d'anglais mais le prof avec lequel je voulais travailler (qui faisait l'ancienne et la médiévale) n'avait pas l'habilitation et j'aurais dû travailler officieusement avec lui et officiellement avec mon prof de philo politique et de philo contemporaine et même si j'aimais beaucoup ces cours-là, je n'aurais pas pu travailler sous sa direction.
J'ai commencé à 11 dans l'année (et j'ai eu 18 au bac sur "L'idée d'une liberté totale a-t-elle un sens?", j'avais adoré ce sujet.).
- Spoiler:
- Puis mon but, c'était de battre mon frère qui avait eu 17.
Ensuite, en hypokhâgne, rebelote avec un prof que j'ai adoré...mais en khâgne, je n'ai quasiment rien écouté tant le prof me semblait à côté de la plaque. (Donc philo ou autre matière, c'était pareil. )
Et j'ai intégré la fac et fait une licence de philo en parallèle de ma licence d'anglais.
Il m'arrive encore de me dire qu'un jour, je reprendrais bien un master. J'avais failli en faire un en parallèle de mon master d'anglais mais le prof avec lequel je voulais travailler (qui faisait l'ancienne et la médiévale) n'avait pas l'habilitation et j'aurais dû travailler officieusement avec lui et officiellement avec mon prof de philo politique et de philo contemporaine et même si j'aimais beaucoup ces cours-là, je n'aurais pas pu travailler sous sa direction.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- LefterisEsprit sacré
Ne désespère pas, il arrive qu'une graine jetée au hasard germe et bourgeonne .Ruthven a écrit:Un peu désespéré par le rapport de mes élèves à la philo (et à mes cours), je lance un sondage. Ils m'ont dit aujourd'hui qu'ils ne comprenaient rien en cours, que j'employais des mots trop compliqués (aujourd'hui on a vu prévention, précipitation et argument d'autorité). Une affirmation du type :"un argument d'autorité ne vaut que par la position de celui qui l'énonce" est inaudible ... J'ai un peu l'impression qu'il faut désormais en rester à la discussion des faits de société pour pouvoir capter leur attention (je ne parle pas de gros rebelles, mais d'élèves très scolaires). Bref, j'ai l'impression que dans trois ou quatre, la philo sera remplacée par un vague vernis de culture générale.
La philo, indirectement, a fait de moi un prof . Voici comment : au lycée, ça m'ennuyait , mais pas plus que le reste -hormis le sport, et comme j'étais en L (enfin A à l'époque), je faisais quand même le minimum syndical. J'ai eu par hasard une bonne note au bac, une des meilleures du lycée, alors que tout le reste était médiocre (pour l'époque). Puis j'ai fait tout autre chose, engagé, et même si la philo n'était pas la préoccupation première dans les paras, j'ai repris le goût de la lecture, seul loisir possible d'ailleurs quand on est à droite à gauche, jour et nuit . Puis j'ai encore changé de métier après ce contrat (rien à voir non plus, plutôt juridique) et comme gros dévoreur j'ai étudié pour le plaisir de la philo, bien sûr, mais sans aucun but. Ca m'a fait apprendre le grec ( au départ juste pour être moins khon face aux notes de certains livres) , dans lequel j'ai mordu , et j'ai bifurqué sur les lettres, toujours en activité annexe, dérivative.
Un jour, bien longtemps après tout ça, il m' a fallu changer de boulot , et voilà ... Si je n'avais pas ouvert des livres de philo
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- zigotineHabitué du forum
Sibérie a écrit:zigotine a écrit:j'ai détesté, huit heures hebdo et ça n'avançait pas. Les nénettes de la classe se sentaient transcendées et posaient des questions à la khon. Je n'ai jamais compris ce qu'attendait le prof, je n'ai pas eu la moyenne plus de 3 foisdansl'année (deux fois au premier trimestre et au bas où j'ai eu 15, coef 7. en recrachant ce que j'avais appris par coeur dans mon manuel...)
Je pense que ça venait du prof qui passait son temps ànouisraconter sa vie exaltante d'ancien médecin de MSF et de la classe très girly.
C'était vrai au moins? Ca me parait étrange comme reconversion!
c'est lui http://www.bibliomonde.com/auteur/jean-jacques-marimbert-1610.html
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
« Il faut quitter la vie comme Ulysse quitta Nausicaa, – en la bénissant plutôt qu'en l'aimant.» Nietzsche, Par-delà le bien et le mal
Je suis sortie hier à midi du cimetière St Pierre, complètement brassée et moins sereine que je ne le voudrais.
J’ai écrit quelques mots au nom de chacun de mes khamarades de khâgne qui n'avaient pu être présents, sur le cahier de condoléances, qui portait en exergue la belle phrase de Nietzsche que j’ai reproduite plus haut. Plus j’écrivais, plus je remontais dans le temps, plus je sentais à quel point Mme Ayme avait pu compter dans ma vie d’enseignante, et plus je regrettais de ne pas avoir mieux repris contact avec cette grande dame.
Je suis allée me recueillir devant elle, la voir une dernière fois -- très blanche, terrifiante de maigreur (sa maladie l’empêchait de se nourrir), mais le visage aussi déterminé que de son vivant – combattante jusqu’au bout.
Il y avait un peu de soleil, beaucoup de gens émus, et un magnifique bébé, le dernier petit-fils de la défunte, qui a gazouillé tout le long de la cérémonie civile, sobre et simple, qui s’est tenue avant l’incinération.
Plusieurs interventions entrecoupées de musique (Beethoven, Bach, Mozart), et tout d’abord un hommage rendu par une personne membre de l’ADMD, Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité. Ce fut le dernier engagement militant d’Annie Ayme, dans une vie qui en a compté beaucoup. Jusqu’à la fin, alors même qu’elle ne pouvait plus communiquer que par écrit, elle a continué à revendiquer auprès de ses médecins, avec toute la véhémence, l’intelligence et l’énergie que nous lui avions connue, le droit au suicide assisté.
La vie de Mme Ayme a ensuite été évoquée avec beaucoup d’émotion. Elle était née en 1934 – elle n’avait donc que trente-huit ans quand nous étions ses étudiants, mais elle devait sans doute se vieillir volontairement, d’autant que, chose que j’ignorais, elle n’avait été affectée en khâgne qu’en 1971 : elle débutait, en quelque sorte… mais quels superbes débuts !
Fille d’instituteurs de campagne (dans le sud-ouest) et de résistants, elle a été le pur produit de l’Ecole de la République : après le lycée de Brive, ce fut la prépa à Versailles, puis la Sorbonne où elle fut l’élève de Paul Ricœur et Gilles Deleuze, et quelques lycées dans le nord (Valenciennes) puis Marseille (Montgrand, Périer), avant le bâton de maréchal de la prépa.
Il y eut aussi des mots très justes sur le couple qu’elle formait avec son époux Robert – un magnifique vieux monsieur droit comme un i, que je n’avais jamais vu, et que j’aurais bien aimé rencontrer en d’autres circonstances, hélas.
Retour sur une vie d’abord vouée à l’étude et à la pensée, existence exemplaire d’une philosophe et d’un vrai professeur rédigeant, il y a encore quelques semaines, des cours pour l’aîné de ses petits-enfants (ces ultima verba doivent être des merveilles de pertinence et de culture). Voici trois ans, Annie Ayme s’était remise au grec, pour pouvoir traduire et lire dans le texte : là encore, jusqu’à la fin, elle a pensé et travaillé.
M. et Mme Simha (pour ceux qui ne les connaissent pas, M. Simha était IG de philo, et son épouse chargée de l’option à Cézanne avant notre cher Alain Lacroix, qui nous a quittés si tôt) ont ensuite parlé longuement.
C’étaient des amis personnels de Mme Ayme, qui l’ont évoquée et dans sa brillante intelligence et son érudition, que nous avons tous connues en tant que khâgneux, mais aussi sous des aspects plus intimes, en particulier sa gourmandise. Suzanne Simha a lu d’Annie Ayme une lettre magnifique, où, déjà très malade et réduite à s’alimenter de purées, elle évoquait au printemps dernier le rouge des cerises, l’odeur des seringas, et racontait comment elle se nourrissait des mots de la gourmandise en commentant la Physiologie du goût de Brillat-Savarin. Je ne sais pourquoi j’ai pensé à la dernière lettre d’Epicure (« le souvenir de mes raisonnements sur la philosophie et de mes découvertes sur la nature charme tellement mon esprit, que ce m'est une grande consolation contre les maux du corps »…) Je dois vous avouer que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à pleurer, la première Suite pour violoncelle solo de J.-S. Bach faisant le reste… Mme Simha a ensuite lu l’extrait du Phédon consacré aux rapports de l’âme et du corps : vous connaissez suffisamment ce texte pour imaginer à quel point tout le monde était bouleversé.
Pour représenter les étudiants de Mme Ayme, nous étions quatre, et particulièrement bouleversés. J’étais venue avec un gros bouquet de roses rouges, une pour chacun des absents, qui a été déposé sur le cercueil.
Je voudrais conclure par ces mots particulièrement justes de mon ami et collègue Benoît Spinosa, qui a travaillé avec Mme Ayme au lycée Montgrand, et auxquels je ne changerais pas une virgule : « Annie Ayme était un vrai professeur de philosophie (pas un cyber-prof de philo ou un turbo-pédago), qui ne faisait pas de différence entre la pensée qu'elle enseignait et celle qu'elle vivait. »
Je suis sortie hier à midi du cimetière St Pierre, complètement brassée et moins sereine que je ne le voudrais.
J’ai écrit quelques mots au nom de chacun de mes khamarades de khâgne qui n'avaient pu être présents, sur le cahier de condoléances, qui portait en exergue la belle phrase de Nietzsche que j’ai reproduite plus haut. Plus j’écrivais, plus je remontais dans le temps, plus je sentais à quel point Mme Ayme avait pu compter dans ma vie d’enseignante, et plus je regrettais de ne pas avoir mieux repris contact avec cette grande dame.
Je suis allée me recueillir devant elle, la voir une dernière fois -- très blanche, terrifiante de maigreur (sa maladie l’empêchait de se nourrir), mais le visage aussi déterminé que de son vivant – combattante jusqu’au bout.
Il y avait un peu de soleil, beaucoup de gens émus, et un magnifique bébé, le dernier petit-fils de la défunte, qui a gazouillé tout le long de la cérémonie civile, sobre et simple, qui s’est tenue avant l’incinération.
Plusieurs interventions entrecoupées de musique (Beethoven, Bach, Mozart), et tout d’abord un hommage rendu par une personne membre de l’ADMD, Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité. Ce fut le dernier engagement militant d’Annie Ayme, dans une vie qui en a compté beaucoup. Jusqu’à la fin, alors même qu’elle ne pouvait plus communiquer que par écrit, elle a continué à revendiquer auprès de ses médecins, avec toute la véhémence, l’intelligence et l’énergie que nous lui avions connue, le droit au suicide assisté.
La vie de Mme Ayme a ensuite été évoquée avec beaucoup d’émotion. Elle était née en 1934 – elle n’avait donc que trente-huit ans quand nous étions ses étudiants, mais elle devait sans doute se vieillir volontairement, d’autant que, chose que j’ignorais, elle n’avait été affectée en khâgne qu’en 1971 : elle débutait, en quelque sorte… mais quels superbes débuts !
Fille d’instituteurs de campagne (dans le sud-ouest) et de résistants, elle a été le pur produit de l’Ecole de la République : après le lycée de Brive, ce fut la prépa à Versailles, puis la Sorbonne où elle fut l’élève de Paul Ricœur et Gilles Deleuze, et quelques lycées dans le nord (Valenciennes) puis Marseille (Montgrand, Périer), avant le bâton de maréchal de la prépa.
Il y eut aussi des mots très justes sur le couple qu’elle formait avec son époux Robert – un magnifique vieux monsieur droit comme un i, que je n’avais jamais vu, et que j’aurais bien aimé rencontrer en d’autres circonstances, hélas.
Retour sur une vie d’abord vouée à l’étude et à la pensée, existence exemplaire d’une philosophe et d’un vrai professeur rédigeant, il y a encore quelques semaines, des cours pour l’aîné de ses petits-enfants (ces ultima verba doivent être des merveilles de pertinence et de culture). Voici trois ans, Annie Ayme s’était remise au grec, pour pouvoir traduire et lire dans le texte : là encore, jusqu’à la fin, elle a pensé et travaillé.
M. et Mme Simha (pour ceux qui ne les connaissent pas, M. Simha était IG de philo, et son épouse chargée de l’option à Cézanne avant notre cher Alain Lacroix, qui nous a quittés si tôt) ont ensuite parlé longuement.
C’étaient des amis personnels de Mme Ayme, qui l’ont évoquée et dans sa brillante intelligence et son érudition, que nous avons tous connues en tant que khâgneux, mais aussi sous des aspects plus intimes, en particulier sa gourmandise. Suzanne Simha a lu d’Annie Ayme une lettre magnifique, où, déjà très malade et réduite à s’alimenter de purées, elle évoquait au printemps dernier le rouge des cerises, l’odeur des seringas, et racontait comment elle se nourrissait des mots de la gourmandise en commentant la Physiologie du goût de Brillat-Savarin. Je ne sais pourquoi j’ai pensé à la dernière lettre d’Epicure (« le souvenir de mes raisonnements sur la philosophie et de mes découvertes sur la nature charme tellement mon esprit, que ce m'est une grande consolation contre les maux du corps »…) Je dois vous avouer que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à pleurer, la première Suite pour violoncelle solo de J.-S. Bach faisant le reste… Mme Simha a ensuite lu l’extrait du Phédon consacré aux rapports de l’âme et du corps : vous connaissez suffisamment ce texte pour imaginer à quel point tout le monde était bouleversé.
Pour représenter les étudiants de Mme Ayme, nous étions quatre, et particulièrement bouleversés. J’étais venue avec un gros bouquet de roses rouges, une pour chacun des absents, qui a été déposé sur le cercueil.
Je voudrais conclure par ces mots particulièrement justes de mon ami et collègue Benoît Spinosa, qui a travaillé avec Mme Ayme au lycée Montgrand, et auxquels je ne changerais pas une virgule : « Annie Ayme était un vrai professeur de philosophie (pas un cyber-prof de philo ou un turbo-pédago), qui ne faisait pas de différence entre la pensée qu'elle enseignait et celle qu'elle vivait. »
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
"moins sereine que je ne l'aurais voulu", pardon.
Comme quoi le chagrin empêche de se relire...
Comme quoi le chagrin empêche de se relire...
- Invité12Niveau 8
Une très belle personne transparaît de ton hommage, Palombella.
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Ponette a écrit:Une très belle personne transparaît de ton hommage, Palombella.
Oui, magnifique.
- SikeliaNiveau 10
Je n'ai pas voté, car en Italie on ne fait pas la philo comme en France : en effet, nous faisons trois ans d'histoire de la philosophie, des origines jusqu'à nos jours (enfin, jusqu'aux années 50 du XXe siècle), 2 à 3 heures par semaine. On n'a pas une approche thématique, mais l'on aborde plusieurs thèmes à la fois, par philosophes et par périodes historiques. Quand j'ai découvert que ce n'était pas pareil en France, cela m'a surprise... :shock: J'avoue que j'ai du mal à comprendre comment on peut traiter la philosophie en une seule année, car il faut plus de temps pour "digérer" cette matière. De plus, je pense que la perspective historique permet de mieux situer la pensée des philosophes dans le contexte historique, social et culturel (aussi bien littéraire que scientifique) propre à chacun d'eux.
Ceci dit, malgré une prof odieuse , j'aimais beaucoup la philosophie et j'en garde un bon souvenir, cependant, je n'ai pas voulu continuer à la fac, car je craignais le risque de tomber dans l'onanisme mental...
Que les Néos philosophes me pardonnent !
Ceci dit, malgré une prof odieuse , j'aimais beaucoup la philosophie et j'en garde un bon souvenir, cependant, je n'ai pas voulu continuer à la fac, car je craignais le risque de tomber dans l'onanisme mental...
Que les Néos philosophes me pardonnent !
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Sikelia
Numquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- DedaleNiveau 9
Merci!lene75 a écrit:Dedale, je te réponds dès que j'ai assez de temps pour développer un peu.
- SikeliaNiveau 10
Palombella Rossa, c'est terriblement triste ton histoire, mais c'est vraiment magnifique comment tu as réussi à faire revivre Mme Ayme, et à la rendre familière à nous qui ne l'avons jamais connue. Je suis sûre qu'elle est heureuse de l'hommage si émouvant et si beau que tu lui as rendu.
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Sikelia
Numquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- Vous étiez heureux d'avoir enfin votre mutation ? Ben finalement, ce n'est pas sûr. Ah si, en fait !
- [Sondage] Quand avez-vous votre emploi du temps et êtes-vous contents ?
- Quand vous devez rencontrer l'enseignant de votre enfant...
- Quand vous voyez le tas de copies qui traîne sur votre bureau...
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