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- AbraxasDoyen
Audrey a écrit:La difficulté est juste de trouver une belle traduction pour ce poème...on en a parlé sur un topic il n'y a pas si longtemps, et j'avoue qu'à mon sens, aucune trad ne rend justice à la plume d'Auden.
Alors, proposons un topic traduction. Chacun y met sa touche, et on arrivera forcément à quelque chose de bien.
- AbraxasDoyen
Je suggère — mais ce n'est jamais qu'une idée en passant — de remplacer les impératifs par des infinitifs, ou des participes passés— voir Cabrel, Carte postale :
Tiens, à propos de Cabrel, et si vous allez jusqu'à faire étudier à des gosses des chansons vraiment contemporaines, l'Encre de tes yeux est un superbe poème…
Tiens, à propos de Cabrel, et si vous allez jusqu'à faire étudier à des gosses des chansons vraiment contemporaines, l'Encre de tes yeux est un superbe poème…
- AudreyOracle
ah oui, l'encre de tes yeux...... super beau texte....
- AudreyOracle
Mais je crains fort que mon anglais ne soit pas non plus en mesure de rendre justice à Auden, Abraxas...lol
- AbraxasDoyen
Pour vous rafraîchir la mémoire :
- zabriskieÉrudit
Abraxas a écrit:Je suggère — mais ce n'est jamais qu'une idée en passant — de remplacer les impératifs par des infinitifs, ou des participes passés
C'est ainsi que c'est traduit, dans la version française citée plus haut.
Je voulais au contraire essayer l'impératif ; ça sonnerait comme une obligation adressée à tous de se joindre au deuil, puisque le monde est mort avec l'autre... Il faudrait tester les différentes versions...
Voici ce que ça donne, en changeant juste cela :
Arrêtez les pendules, coupez le téléphone,
Empêchez le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne,
Faites taire les pianos et les roulements de tambour
Sortez le cercueil avant la fin du jour.
Que les avions qui hurlent au dehors
Dessinent ces trois mots Il Est Mort,
Nouez des voiles noirs aux colonnes des édifices
Gantez de noir les mains des agents de police
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest,
Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.
Je croyais que l'amour jamais ne finirait : j'avais tort.
Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye
Démontez la lune et le soleil
Videz l'océan, arrachez les forêts
Car rien de bon ne peut advenir désormais.
Empêchez le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne,
Faites taire les pianos et les roulements de tambour
Sortez le cercueil avant la fin du jour.
Que les avions qui hurlent au dehors
Dessinent ces trois mots Il Est Mort,
Nouez des voiles noirs aux colonnes des édifices
Gantez de noir les mains des agents de police
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest,
Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.
Je croyais que l'amour jamais ne finirait : j'avais tort.
Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye
Démontez la lune et le soleil
Videz l'océan, arrachez les forêts
Car rien de bon ne peut advenir désormais.
Je trouve que ça colle assez bien avec les subjonctifs.
- MéluEmpereur
Soyons fous ! Je propose ma version :
Arrêtez les réveils, coupez le téléphone,
Que le chien n'aboie pas pour l'os que je lui donne,
Que se taisent pianos, roulements de tambours,
Qu'on sorte le cercueil avant la fin du jour.
Et quant à ces avions qui hurlent au dehors,
Qu'ils dessinent ces mots, ces trois mots : il est mort !
Qu'on noue des voiles noirs aux murs des édifices
Et qu'on gante de noir les agents de police,
Car il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest
Mes journées de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma chanson, mon refrain.
Mais j'avais tort de croire à un amour sans fin.
Que partent les étoiles, et puis qu'on les balaye,
Qu'on démonte la Lune et même le Soleil,
Qu'on vide l'océan, arrache les forêts,
Car rien de bon ne peut advenir désormais.
A fignoler, bien sûr !
Arrêtez les réveils, coupez le téléphone,
Que le chien n'aboie pas pour l'os que je lui donne,
Que se taisent pianos, roulements de tambours,
Qu'on sorte le cercueil avant la fin du jour.
Et quant à ces avions qui hurlent au dehors,
Qu'ils dessinent ces mots, ces trois mots : il est mort !
Qu'on noue des voiles noirs aux murs des édifices
Et qu'on gante de noir les agents de police,
Car il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest
Mes journées de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma chanson, mon refrain.
Mais j'avais tort de croire à un amour sans fin.
Que partent les étoiles, et puis qu'on les balaye,
Qu'on démonte la Lune et même le Soleil,
Qu'on vide l'océan, arrache les forêts,
Car rien de bon ne peut advenir désormais.
A fignoler, bien sûr !
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"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- AudreyOracle
ok, un essai alors... (sans rimes...là, pas le courage...lol) C'est davantage de la trad qu'un poème, hein...
Arrêtez les horloges, coupez le téléphone,
Empêchez le chien d'aboyer avec un os à moelle,
Faites taire les pianos et au rythme sourd du tambour
Sortez le cercueil, laissez s'avancer le cortège funèbre.
Que les avions tristement vrombissent au-dessus de nos têtes,
Griffonnant sur le ciel la nouvelle: Il Est Mort,
Nouez de crêpe le cou blanc des pigeons des parcs,
Gantez de coton noir les mains des agents de police.
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,
Ma semaine de labeur et mon repos du dimanche,
Mon midi, mon minuit, mes paroles et ma musique,
Je pensais que l'amour durerait toujours: j'avais tort.
Plus besoin des étoiles: éteignez-les toutes;
Remballez la lune, décrochez le soleil;
Videz l'océan, balayez les forêts,
Car rien de bon n'arrivera jamais.
Arrêtez les horloges, coupez le téléphone,
Empêchez le chien d'aboyer avec un os à moelle,
Faites taire les pianos et au rythme sourd du tambour
Sortez le cercueil, laissez s'avancer le cortège funèbre.
Que les avions tristement vrombissent au-dessus de nos têtes,
Griffonnant sur le ciel la nouvelle: Il Est Mort,
Nouez de crêpe le cou blanc des pigeons des parcs,
Gantez de coton noir les mains des agents de police.
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,
Ma semaine de labeur et mon repos du dimanche,
Mon midi, mon minuit, mes paroles et ma musique,
Je pensais que l'amour durerait toujours: j'avais tort.
Plus besoin des étoiles: éteignez-les toutes;
Remballez la lune, décrochez le soleil;
Videz l'océan, balayez les forêts,
Car rien de bon n'arrivera jamais.
- AudreyOracle
Et là, forcément, ça fait tache après la version littéraire de Mélu...lol
- AudreyOracle
Sinon... comme poème d'amour célèbre... un extrait de l'acte II, scène 2 d'Hamlet (enfin je crois)...
Doubt thou the stars are fire,
Doubt that the sun doth move,
Doubt truth to be a liar,
But never doubt I love.
Court et facile à apprendre!
Doubt thou the stars are fire,
Doubt that the sun doth move,
Doubt truth to be a liar,
But never doubt I love.
Court et facile à apprendre!
- AbraxasDoyen
Là, c'est tout le problème : traduire en vers (en alexandrins ?) avec ou sans rimes (systématiques ou non ?, ou en faire une sorte de poème en prose…
C'est complexe, une traduction. Si vous prenez The Raven, le fameux poème d'Edgar Poe, il y a au moins six traductions (dont Baudelaire et Mallarmé, excusez du peu) et je ne suis jamais arrivé à me décider pour l'une ou l'autre.
Mais ce sont des choses à enseigner aux élèves — la relativité de la traduction, en particulier en poésie. Perso, je donnerais le texte originel, avec les trados ci-dessus, d'autres encore si ça se trouve — pour les faire réfléchir . travailler sur le concept même.
C'est complexe, une traduction. Si vous prenez The Raven, le fameux poème d'Edgar Poe, il y a au moins six traductions (dont Baudelaire et Mallarmé, excusez du peu) et je ne suis jamais arrivé à me décider pour l'une ou l'autre.
Mais ce sont des choses à enseigner aux élèves — la relativité de la traduction, en particulier en poésie. Perso, je donnerais le texte originel, avec les trados ci-dessus, d'autres encore si ça se trouve — pour les faire réfléchir . travailler sur le concept même.
- AbraxasDoyen
Allez, j'ai tenté moi aussi :
Arrêtées les horloges, coupé le téléphone,
Et muselé le chien qui grognait pour son os,
Silencieux les pianos, assourdis les tambours
Pendant que le cercueil sort au milieu du deuil.
Les avions gémissant au-dessus de nos têtes
Ecrivent dans le ciel ces trois mots Il est mort
Mettez un rond de crêpe sur le cou des colombes
Et que les policiers enfilent des gants noirs
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,
Il était mon labeur, ma sieste du dimanche,
Mon Midi, mon Minuit, mes mots et ma chanson,
Et je croyais qu’amour rimait avec toujours
Je ne veux plus d’étoiles au ciel — balayez-les,
Remballez-moi la lune, démontez le soleil,
Videz les océans, et brûlez les forêts,
Plus rien de bon ne peut plus arriver — jamais.
Arrêtées les horloges, coupé le téléphone,
Et muselé le chien qui grognait pour son os,
Silencieux les pianos, assourdis les tambours
Pendant que le cercueil sort au milieu du deuil.
Les avions gémissant au-dessus de nos têtes
Ecrivent dans le ciel ces trois mots Il est mort
Mettez un rond de crêpe sur le cou des colombes
Et que les policiers enfilent des gants noirs
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,
Il était mon labeur, ma sieste du dimanche,
Mon Midi, mon Minuit, mes mots et ma chanson,
Et je croyais qu’amour rimait avec toujours
Je ne veux plus d’étoiles au ciel — balayez-les,
Remballez-moi la lune, démontez le soleil,
Videz les océans, et brûlez les forêts,
Plus rien de bon ne peut plus arriver — jamais.
- MéluEmpereur
Ce qui me fait rire, ce sont les horaires farfelus auxquels on s'est tous mis à faire ça ! Ah, traduire des poèmes, ce n'est pas simple ! :lol:
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"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- AudreyOracle
Abraxas a écrit:Là, c'est tout le problème : traduire en vers (en alexandrins ?) avec ou sans rimes (systématiques ou non ?, ou en faire une sorte de poème en prose…
C'est complexe, une traduction. Si vous prenez The Raven, le fameux poème d'Edgar Poe, il y a au moins six traductions (dont Baudelaire et Mallarmé, excusez du peu) et je ne suis jamais arrivé à me décider pour l'une ou l'autre.
Mais ce sont des choses à enseigner aux élèves — la relativité de la traduction, en particulier en poésie. Perso, je donnerais le texte originel, avec les trados ci-dessus, d'autres encore si ça se trouve — pour les faire réfléchir . travailler sur le concept même.
Ma prof de grec au lycée (Melle Macaire, si vous passez par là, merci.....) nous avait pour le bac fait travailler la trad du récit du meurtre d'Agamemnon par Clytemnestre dans Eschyle... on avait bossé sur la nôtre, et ensuite, comparé avec 3 autres...un vrai bonheur. A ce moment-là, j'ai su que si je foirais médecine, je voulais faire ce job.
Bon, là, j'avoue ma "version" à moi, est bof bof, j'ai pas voulu faire oeuvre de littérature... je pensais qu'on allait ensuite essayer de faire un truc commun, discutailler les termes, les choix, ça vous dit? lol
- AbraxasDoyen
Allez, qui se lance dans une version panachée ? Cette aprèm, je n'ai pas le temps — ce soir non plus, je vais au théâtre (à Aix, les filles…) voir Madame de Sade, de Mishima.
- AudreyOracle
et moi, je vais m'amuser à traduire du Plaute pendant que mes 6è plancheront sur la Tour de babel...
Ceci dit, l'important, c'est pas le résultat, mais de discuter le bout de gras non?
Mais franchement Abraxas, ta version, je la trouve très astucieuse sur bien des points...
Ceci dit, l'important, c'est pas le résultat, mais de discuter le bout de gras non?
Mais franchement Abraxas, ta version, je la trouve très astucieuse sur bien des points...
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