- EsméraldaGrand sage
Je cherche des textes intéressants et pas trop difficiles pour monter une petite séquence sur l'argumentation pour mes 3ème moyens à faibles, pas motivés, pas travailleurs, pénibles. J'ai donné à lire Le dernier jour ... pendant les vacances, j'ai prévu un contrôle début mai. Je les revois lundi et je ne vais avoir la classe complète ( enfin moins les glandeurs et absentéistes chroniques) que 3 heures cette semaine ( après quoi, une bonne partie va une semaine en Espagne). Donc, il me faut commencer quelque chose cette semaine pour démarrer l'argu car on est vraiment à la bourre ( mais pff, ils s'en fichent !)
- IsiaSage
et pourquoi pas une affiche argumentative ? Je sais tu as dit textes.... donc, je sors ! :lol!:
- EsméraldaGrand sage
Eh bien affiche je ne sais pas, mais l'idée de travailler à partir de l'image argumentative ( photo de presse, caricature, dessin de presse, pub ...) m'est venue ( enfin vaguement, de trèèès loin). Reste à trouver des supports et des approches ... Mais vu que le temps presse, je crois qu'il vaudrait mieux attaquer des textes au fond :
- IsiaSage
pour aller dans le sens d'un dernier jour... tu peux travailler avec eux sur la planche de Franquin, un extrait des Idées noires : 1ère vignette : un magistrat et un écclésiastique accuse un homme et le condamnent à la tête tranchée, et finalement la dernière vignette on voit une succession de guillotine, le bourreau devenant victime, à l'infini....
mais bon, si tu préfères les textes ....
mais bon, si tu préfères les textes ....
- cannelle21Grand Maître
Si tu veux faire un séance argumentative sur la peine de mort, tu peux:
- leur faire faire une recherche pour qu'ils aient des éléments
-travailler sur la préface du Dernier jour d'un condamné
- travailler sur le discours de badinter à l'assemblée (visionnable sur You Tube)
- travailler sur deux chansons: Je suis pour de Sardou et L'assassin assassiné de Julien Clerc
- leur faire faire une recherche pour qu'ils aient des éléments
-travailler sur la préface du Dernier jour d'un condamné
- travailler sur le discours de badinter à l'assemblée (visionnable sur You Tube)
- travailler sur deux chansons: Je suis pour de Sardou et L'assassin assassiné de Julien Clerc
- EsméraldaGrand sage
Marmottine, je ne connais pas du tout le doc dont tu parles, si tu l'as sur ton ordi, je suis preneuse. Cannelle, en fait je ne souhaite pas spécialement travailler sur la peine de mort. Et leur faire faire une recherche, il ne faut pas y compter, et je manque de temps !
- EoleNiveau 9
Comme je l'ai conseillé dans je ne sais plus quel topic, il y a un très beau texte de Martin Luther King ("nous vous aimerons encore"), qui joue à la fois sur le convaincre et le persuader, et je sais que ça a toujours plu à mes élèves...
Certaines affiches de pub passent d'ailleurs très bien avec les élèves (et permettent au passage de réviser des figures de style). Cela permet de montrer aux élèves comment on essaie de faire passer certaines thèses sur des arguments faux ou vagues. Google est ton ami.
Certaines affiches de pub passent d'ailleurs très bien avec les élèves (et permettent au passage de réviser des figures de style). Cela permet de montrer aux élèves comment on essaie de faire passer certaines thèses sur des arguments faux ou vagues. Google est ton ami.
- IsiaSage
Tu trouveras le document dont je t'ai parlé (et d'autres pistes intéressantes) ici : http://www.amnestyinternational.be/dossierpapierlibre.pdf
j'édite : la page est dans la deuxième moitié du doc !
j'édite : la page est dans la deuxième moitié du doc !
- AbraxasDoyen
Il y a des filles dans votre troisième ?
"Je viens dans cette assemblée respectable consacrer à la vérité plus respectable encore une voix faible, mais constante et que n'altèrera ni la crainte de déplaire, ni l'espoir de réussir. Tel est l'engagement que je contracte en ce jour. Le premier devoir qu'il m'impose est de remplacer par une vérité sévère une erreur séduisante. Il faut donc oser le dire : il n'est aucun moyen de perfectionner l'éducation des femmes. Cette assertion paraîtra téméraire et déjà j'entends autour de moi crier au paradoxe. Mais souvent le paradoxe est le commencement d'une vérité. Celui-ci en deviendra une si je parviens à prouver que l'éducation prétendue, donnée aux femmes jusqu'à ce jour, ne mérite pas en effet le nom d'éducation, que nos lois et nos meurs s'opposent également à ce qu'on puisse leur en donner une meilleure et que si, malgré ces obstacles, quelques femmes parvenaient à se la procurer, ce serait un malheur de plus ou pour elles ou pour nous.
Ou le mot éducation ne présente aucun sens, ou l'on ne peut l'entendre que du développement des facultés de l'individu que l'on élève et de la direction de ces facultés vers l'utilité sociale. Cette éducation est plus ou moins parfaite, à proportion que le développement est plus ou moins entier, la direction plus ou moins constante ; que si au lieu d'étendre les facultés, on les restreint, et ce n'est plus éducation, mais dépravation ; si au lieu de les diriger vers l'utilité sociale on les replie sur l'individu, c'est seulement alors instinct perfectionné. Mais les facultés se divisent en sensitives et en intellectuelles. De là l'éducation physique et l'éducation morale qui, séparées dans leur objet, se réunissent dans leur but : la perfection de l'individu pour l'avantage de l'espèce. Dans le cas particulier qui nous occupe, la femme est l'individu, l'espèce est la société. La question est donc de savoir si l'éducation qu'on donne aux femmes développe ou tend à développer leurs facultés et à en diriger l'emploi selon l'intérêt de la société, si nos lois ne s'opposent pas à ce développement et nos moeurs à cette direction, enfin si dans l'état actuel de la société une femme telle qu'on peut la concevoir formée par une bonne éducation ne serait pas très malheureuse en se tenant à sa place et très dangereuse si elle tentait d'en sortir : tels sont les objets que je me propose d'examiner.
O femmes ! approchez et venez m'entendre. Que votre curiosité dirigée une fois sur des objets utiles, contemple les avantages que vous avait donnés la nature et que la société vous a ravis. Venez apprendre comment, nées compagnes de l'homme, vous êtes devenues son esclave ; comment, tombées dans cet état abject, vous êtes parvenues à vous y plaire, à le regarder comme votre état naturel ; comment enfin, dégradées de plus en plus par une longue habitude de l'esclavage, vous avez préféré les vices avilissants mais commodes, aux vertus plus pénibles d'un être libre et respectable. Si ce tableau fidèlement tracé vous laisse de sang-froid, si vous pouvez le considérer sans émotion, retournez à vos occupations futiles. Le mal est sans remède, les vices se sont changés en moeurs*. Mais si au récit de vos malheurs et de vos pertes, vous rougissez de honte et de colère, si des larmes d'indignation s'échappent de vos yeux, si vous brûlez du noble désir de ressaisir vos avantages, de rentrer dans la plénitude de votre être, ne vous laissez plus abuser par de trompeuses promesses, n'attendez point de secours des hommes auteurs de vos maux : ils n'ont ni la volonté, ni la puissance de les finir, et comment pourraient-ils vouloir former des femmes devant lesquelles ils seraient forcés de rougir ? apprenez qu'on ne sort de l'esclavage que par une grande révolution. Cette révolution est-elle possible ? C'est à vous seules à le dire puisqu'elle dépend de votre courage. Est-elle vraisemblable ? Je me tais sur cette question ; mais jusqu'à ce qu'elle soit arrivée, et tant que les hommes règleront votre sort, je serai autorisé à dire, et il me sera facile de prouver qu'il n'est aucun moyen de perfectionner l'éducation des femmes.
Partout où il y a esclavage, il ne peut y avoir éducation ; dans toute société, les femmes sont esclaves ; donc la femme sociale n'est pas suceptible d'éducation."
Choderlos de Laclos, "Discours pour l'Académie de Châlons-sur-Marne", 1783 (Pléiade, pp. 389-391)
"Je viens dans cette assemblée respectable consacrer à la vérité plus respectable encore une voix faible, mais constante et que n'altèrera ni la crainte de déplaire, ni l'espoir de réussir. Tel est l'engagement que je contracte en ce jour. Le premier devoir qu'il m'impose est de remplacer par une vérité sévère une erreur séduisante. Il faut donc oser le dire : il n'est aucun moyen de perfectionner l'éducation des femmes. Cette assertion paraîtra téméraire et déjà j'entends autour de moi crier au paradoxe. Mais souvent le paradoxe est le commencement d'une vérité. Celui-ci en deviendra une si je parviens à prouver que l'éducation prétendue, donnée aux femmes jusqu'à ce jour, ne mérite pas en effet le nom d'éducation, que nos lois et nos meurs s'opposent également à ce qu'on puisse leur en donner une meilleure et que si, malgré ces obstacles, quelques femmes parvenaient à se la procurer, ce serait un malheur de plus ou pour elles ou pour nous.
Ou le mot éducation ne présente aucun sens, ou l'on ne peut l'entendre que du développement des facultés de l'individu que l'on élève et de la direction de ces facultés vers l'utilité sociale. Cette éducation est plus ou moins parfaite, à proportion que le développement est plus ou moins entier, la direction plus ou moins constante ; que si au lieu d'étendre les facultés, on les restreint, et ce n'est plus éducation, mais dépravation ; si au lieu de les diriger vers l'utilité sociale on les replie sur l'individu, c'est seulement alors instinct perfectionné. Mais les facultés se divisent en sensitives et en intellectuelles. De là l'éducation physique et l'éducation morale qui, séparées dans leur objet, se réunissent dans leur but : la perfection de l'individu pour l'avantage de l'espèce. Dans le cas particulier qui nous occupe, la femme est l'individu, l'espèce est la société. La question est donc de savoir si l'éducation qu'on donne aux femmes développe ou tend à développer leurs facultés et à en diriger l'emploi selon l'intérêt de la société, si nos lois ne s'opposent pas à ce développement et nos moeurs à cette direction, enfin si dans l'état actuel de la société une femme telle qu'on peut la concevoir formée par une bonne éducation ne serait pas très malheureuse en se tenant à sa place et très dangereuse si elle tentait d'en sortir : tels sont les objets que je me propose d'examiner.
O femmes ! approchez et venez m'entendre. Que votre curiosité dirigée une fois sur des objets utiles, contemple les avantages que vous avait donnés la nature et que la société vous a ravis. Venez apprendre comment, nées compagnes de l'homme, vous êtes devenues son esclave ; comment, tombées dans cet état abject, vous êtes parvenues à vous y plaire, à le regarder comme votre état naturel ; comment enfin, dégradées de plus en plus par une longue habitude de l'esclavage, vous avez préféré les vices avilissants mais commodes, aux vertus plus pénibles d'un être libre et respectable. Si ce tableau fidèlement tracé vous laisse de sang-froid, si vous pouvez le considérer sans émotion, retournez à vos occupations futiles. Le mal est sans remède, les vices se sont changés en moeurs*. Mais si au récit de vos malheurs et de vos pertes, vous rougissez de honte et de colère, si des larmes d'indignation s'échappent de vos yeux, si vous brûlez du noble désir de ressaisir vos avantages, de rentrer dans la plénitude de votre être, ne vous laissez plus abuser par de trompeuses promesses, n'attendez point de secours des hommes auteurs de vos maux : ils n'ont ni la volonté, ni la puissance de les finir, et comment pourraient-ils vouloir former des femmes devant lesquelles ils seraient forcés de rougir ? apprenez qu'on ne sort de l'esclavage que par une grande révolution. Cette révolution est-elle possible ? C'est à vous seules à le dire puisqu'elle dépend de votre courage. Est-elle vraisemblable ? Je me tais sur cette question ; mais jusqu'à ce qu'elle soit arrivée, et tant que les hommes règleront votre sort, je serai autorisé à dire, et il me sera facile de prouver qu'il n'est aucun moyen de perfectionner l'éducation des femmes.
Partout où il y a esclavage, il ne peut y avoir éducation ; dans toute société, les femmes sont esclaves ; donc la femme sociale n'est pas suceptible d'éducation."
Choderlos de Laclos, "Discours pour l'Académie de Châlons-sur-Marne", 1783 (Pléiade, pp. 389-391)
- mel93Grand sage
marmottine a écrit:Tu trouveras le document dont je t'ai parlé (et d'autres pistes intéressantes) ici : http://www.amnestyinternational.be/dossierpapierlibre.pdf
j'édite : la page est dans la deuxième moitié du doc !
Merci pour ce lien, le dossier est très riche !
- EmeraldiaÉrudit
Avec des classes en difficulté, j'ai travaillé sur le thème de l'injustice grâce d'abord à la presse ("exclure les exclus" qui évoque les SDF), un extrait de Claude Gueux, ça marche bien, des affiches effectivement pour les associations humanitaires, "Mélancholia" aussi...
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