Retenez-moi, je vais la tuer !

Il faut les tuer tous les deux, comme ça ils vivront leur magnifique, belle, grande histoire d'amour dans l'éternité

Je n'y connais rien mais il ne doit pas y avoir des dizaines de filles dans les BTS gestion de poids lourds, il a pas peur qu'elle se fasse la malle avec un joli camionneur? un CAP esthétique serait plus sûr non?

edit provoc: il faut la pousser à rester avec son copain voyons, ça fera plus de cadres pochard pour nous!!

Elle fera peut-être une brillante carrière, riche et célibataire, regrettant la trentaine passée de ne pas être mère au foyer. Elle ira voir un psy sans savoir qu'il connaît son ex qui était dans la même fac, à Aix.
Elle se souviendra alors de son prof, lui en voudra : "Si j'avais su..."
Alors qu'en fait, dans tous les cas, ils auraient fini par rompre. Mais elle aurait rencontré un routier.
La vie est tellement bizarre. Comment savoir quelle voie est la meilleure ?

Je crois qu'ne prime je lui aurais collé une paire de baffes !

en tant que femme, mon discours aurait été encore plus virulent... ça m'est déjà arrivé avec des gamines de lycée qui ne voyaient leur avenir qu'au foyer à servir le futur mari

Abraxas a écrit:Un point pour répondre à celles que l'idée même de prépas fait gerber, et qui pensent sans doute que la maintenance de Poids lourds, c'est mieux…
Le concours que prépare la donzelle l'amènera à devenir cadre sup gestion / marketing dans une boîte privée où elle gagnera trois fois votre salaire — au minimum. Pas prof de collège. Et huit fois celui de son psychologue…
C'est là que le bât blesse, si vous voulez mon avis. Il fait ce qu'il peut pour la maintenir sous lui — financièrement entre autres.

Quant à l'idée que ce soit une merveilleuse histoire d'amour, j'espère qu'elle n'est envisagée sérieusement par personne… Elle-même n'en est pas bien persuadée - sinon, elle ne m'aurait rien dit, non ?
Et quand bien même… Est-ce un argument pour priver une fille d'une opportunité de carrière ? La contraindre, à terme, à rester à la maison — parce que c'est ce qui se profile, dans ce milieu — son père est technicien de surface, sa mère est au foyer. C'est ça, le destin auquel nous nous efforçons de l'arracher.

oui mais ça ce n'est pas un argument en soi .Je connais une femme , petite cinquantaine , mère médecin qui voulait devenir ce qu'on appelait encore institutrice.Sa mère lui a dit que ceux qui peuvent le plus peuvent le moins , qu'elle devienne médecin d'abord et après si cette idée saugrenue d'être instit lui plaisait encore , elle pourrait alors le faire ..l'idée étant évidemment qu'une fois les 11 ou 12 ans d'étude avalés , tout cela ne soit plus qu'un lointain souvenir ..Bien , elle a avalé ses 11 ans , sans redoubler , a même fait l'internat ..et une fois son serment accompli , a déclaré à sa génitrice qu'elle arrêtait tout pour faire ce qu'elle avait toujours voulu , c'est à dire instit ..ce qu'elle est toujours au demeurant ..pour un salaire certes moins élevé , mais pour faire ce qu'elle avait choisi Et je pense que l'argument "on vous sort de votre milieu , de votre destin envers et contre tout n'est pas forcément le plus efficace.Lui dire que dans 20 ans , le pépère ira sans doute s'en trouver une plus jeune la plantant là avec ses 3 gosses serait plus judicieux quoique téméraire .

La meilleure voie, c'est celle qu'elle se choisira, égoïstement !

Elle est sous pression : les études, les espoirs que ses parents ont fondé en elle. Au milieu de tout ça, son oasis, c'est son copain, qu'elle retrouve le week-end, à qui elle se confie, et qui cherche un moyen pour qu'ils se rapprochent.
L'idée du BTS poids lourd est une idée d'ado.
En même temps, Euromed, elle s'en fout un peu, dans le fond. C'est le concours qu'ils passent dans sa ZEP, un avenir tout tracé pour bons élèves, sans qu'ils aient vraiment eu le choix du concours qu'ils voulaient passer. C'est cette école de commerce-là, et puis c'est tout. Dix-huit ans qu'on décide à sa place. Entre ses parents et son copain, elle s'effondre et ne sait même pas elle-même ce qu'elle veut.

Pareil qu'Ysabel ! C'est honteux de priver quelqu'un qu'on aime de belles opportunités!
Tiens, ça me rappelle la chère soeur de mon copain, qui aurait la chance de partir avec sa classe de BTS en Afrique, pour un projet humanitaire l'année prochaine, et qui commence déjà à dire qu'elle ne veut pas y aller! Allez savoir ses raisons... C'est vrai que le trou où elle habite, c'est mieux! Aucun intérêt de partir à la rencontre d'une autre culture, d'un autre pays voyons... Moi, en revanche, j'aurais bien aimé qu'on me propose des choses...

roxanne a écrit:Mais plus que de continuer ou d'arrêter la prépa , ou de présenter ou pas des concours , ce sont ses motivations qui sont inquiétantes .Si elle décide de tout laisser tomber parce qu'elle a très envie de faire un BTS , un CAP coiffure ou un apprentissage en boulangerie et que c'est son choix , c'est peut-être dommage , mais bon , pourquoi pas ..Mais arrêter , changer parce qu'un mec le lui a dit , merde , là ce n'est pas possible .

C'est ça qui m'inquiète le plus, quand même.

Lornet a écrit:Elle fera peut-être une brillante carrière, riche et célibataire, regrettant la trentaine passée de ne pas être mère au foyer. Elle ira voir un psy sans savoir qu'il connaît son ex qui était dans la même fac, à Aix.
Elle se souviendra alors de son prof, lui en voudra : "Si j'avais su..."
Alors qu'en fait, dans tous les cas, ils auraient fini par rompre. Mais elle aurait rencontré un routier.
La vie est tellement bizarre. Comment savoir quelle voie est la meilleure ?

Tout comme l'inverse est possible.

Mais on en arrive à ta conclusion : comment savoir quelle voie est la meilleure?

Mais maintenant qu'elle est là, autant finir l'année et ensuite, aviser selon les résultats. Ce serait à mes yeux le plus sage.

Quand j'étais en prépa (même lycée, mais la khâgne pas ZEP, qui n'existait pas à l'époque), je croulais tellement de fatigue que j'ai aussi balancé des "J'arrête tout, je me fais nounou"...Et puis... trois licences, deux maîtrises, double certification...

Et en fait, je gagnerai peut-être mieux ma vie en étant nounou que prof, en IDF, tiens !

Bon, faut pas toujours croire ce que disent les ados. Cette confidences, dite en se tortillant sur une chaise, c'était pour s'entendre confirmer que non, les poids lourds, elle vaut mieux que ça, et que si, elle a bien sa place dans cette classe. Apparemment, elle a eu la réponse qu'elle attendait. Elle a dû pleurer un bon coup en sortant, se sentir soulagée, et reviendra demain plus optimiste... et une nouvelle colle !

Psychologiquement, c'est rude, la prépa. Alors pour des jeunes qui n'y étaient peut-être pas vraiment préparés, qui viennent d'un milieu où personne ne se rend compte de ce qu'ils font...On comprend l'envie de baisser les bras.

comme tu dis lunelaure "le milieu où personne ne se rend compte de ce qu'ils font", ça n'est pas facile à gérer : quand j'étais en prépa, quand je stressais pour les concours, rien ne m'énervait autant que les remarques : "Mais tu vas réussir, on le sait bien, t'as toujours été une bonne élève." Pas moyen de leur faire comprendre la différence de difficulté entre le bac et l'ENS ou l'agreg, c'est seulement, je crois, quand ils ont vu que les résultats paraissaient dans Le Monde et pas seulement dans la feuille de chou locale qu'ils ont réalisé vraiment... A quoi ça tient parfois !

L'ENS et l'agrégation dans Le Monde ? Où avez-vous vu ça, Adri ?!... Moi je n'y ai vu que les agrégés et les normaliens morts, dans Le Monde !


Euh.... comment faire pour se procurer les anciens n° du Monde ? Je veux voir si j'y suis, tant que je vis encore !!!

J'espère que vous aurez su la convaincre Abraxas... c'est la chance de sa vie.
Personne ne mériterait un tel sacrifice. Surtout que si cela se trouve, dans un ou deux ans, ils ne seront plus ensemble...

Ah si, sûre et certaine, je ne sais plus si c'était l'ENS ou l'agreg, mais une liste était parue dans Le Monde (Pas un article, juste une liste en petits caractères, mais c'est déjà ça !)

Adri a écrit:Ah si, sûre et certaine, je ne sais plus si c'était l'ENS ou l'agreg, mais une liste était parue dans Le Monde (Pas un article, juste une liste en petits caractères, mais c'est déjà ça !)

Pour l'agreg, ah oui c'est sûr, la liste était dans le Monde.
J'dois encore l'avoir, en cherchant bien.



(On s'éloigne du sujet, là...)

Oui, jusqu'à une certaine époque, que je ne saurais dater, "Le Monde" publiait les réussites aux agrégations et à l'ENS. En ce qui me concerne, cette liste avait été soigneusement découpée et conservée par ma grand-mère... Elle doit se trouver, jaunie et racornie qq part, au fond d'un tiroir...

"Jusqu'à une certaine époque" ... je m'en vais de ce pas poster dans le fil "Vous avez pris un coup de vieux quand ..."

Mais tu as raison Gryphe, on s'éloigne, on s'éloigne...

Adri a écrit:"Jusqu'à une certaine époque" ... je m'en vais de ce pas poster dans le fil "Vous avez pris un coup de vieux quand ..."

Mais non, ce n'est peut-être pas si ancien!!!

CherCollègue a écrit:L'ENS et l'agrégation dans Le Monde ? Où avez-vous vu ça, Adri ?!... Moi je n'y ai vu que les agrégés et les normaliens morts, dans Le Monde !


Euh.... comment faire pour se procurer les anciens n° du Monde ? Je veux voir si j'y suis, tant que je vis encore !!!

On voit que vous êtes jeune, cher collègue, car je vous certifie qu'autrefois, ce journal publiait les résultats des concours, y compris ceux des grandes écoles. C'était avant internet, et je suivais cela de près, y découvrant avec plaisir les noms d'amis ou d'élèves.

Oui, c'est exact. Je suis très jeune...

ohlala, je comprends ...
je ne serai pas de celle qui diront que l'amour est plus fort que tout, car ce serait une belle erreur que de se plier aux exigences de son ami futur ex psy.
Vous avez eu le bon discours, et effectivement si ces classes existent, c'est pour donner une chance à ces jeunes.
Mais elle? pourquoi a t'elle voulu entrer dans cette section ? dans quel but ?

Ce que vous racontez est loin d'être un cas isolé. Nombre de collègues le déplorent, et j' ai une situation similaire dans ma propre famille, la jeune fille préférant rester avec son mec plutôt que de poursuivre des études prometteuses loin de lui. Evidemment, le couple foire au bout d'un an, et la demoiselle n'a plus le courage de reprendre le collier!

Le problème, ce sont surtout les détails de la situation. Ce n'est pas simplement la question générale vie personnelle vs vie professionnelle pour laquelle j'aurais un discours tout autre, parce que pour moi, "perdre sa vie à la gagner", non merci... sinon, je n'aurais jamais fait prof pour gagner 3 francs 6 sous.
Présenté comme ça l'est, gros lourdeau macho a INTERDIT à mademoiselle de faire des études sans autre forme de procès, parce que quand même, le BTS poids lourd, il a fait fort ! Je présume qu'elle peut passer d'autres écoles de commerce, je présume qu'ils peuvent discuter de la longueur des stages, réfléchir à deux, voir si ça vaut le coup, voir les efforts que lui pourrait faire de son côté, se demander ce qu'elle a vraiment envie de faire, etc.
Mademoiselle se laisse persuader par gros lourdeau parce qu'elle est à bout, parce qu'elle est fatiguée, angoissée, déracinée et parce que l'image que son "mec" lui renvoie est probablement celle que lui renvoie aussi la prépa : elle se sent nulle, et quand on est nul, c'est normal d'avoir des ambitions de perdant et de se sentir bien avec un nul qui vous prend pour encore plus nulle que lui.
Elle a peut-être juste besoin qu'on lui dise qu'elle est là à sa place, qu'elle a les capacités de s'y épanouir et que ce ne sera trahir ni sa famille ni son milieu. Ensuite, elle pourra peut-être choisir son destin et le jour où elle aura confiance en elle, quel que soit son choix de vie, à coup sûr, elle larguera gros lourdeau.

Je pense un peu comme Lene : ne serait-ce pas possible qu'il s'agisse-là pour elle d'un prétexte, d'une échappatoire rassurants, qui masquent en fait la peur de se planter et de ne pas être à la hauteur de la confiance placée en elle par ses parents et l'institution ? Une sorte de sabordage en fait ? Si elle avait vraiment confiance en elle et en ses capacités, resterait-elle avec un mec la brimant manifestement dans ses possibilités ? Le BTS poids lourd, c'est tout de même ÉNORME !

C'est bien pourquoi je lui ai expliqué qu'elle avait une bonne chance d'y arriver — sans rien garantir, bien sûr. Mais que partir perdant, c'est se faire battre à coup sûr.
Ce qui me contriste, c'est qu'il est très difficile de greffer en un an un peu d'ambition dans des crânes de gosses à qui on a répété pendant quinze ans qu'ils ne valaient pas grand chose, que les études longues ce n'était pas pour eux, etc. Nous avons des collègues qui portent quand même une lourde responsabilité — nous montons en ce moment une prépa aux prépas scientifiques, et le "prof de maths référent" de l'un des trois lycées ZEP de la ville, notre cœur de cible, a doctement expliqué à ses loupiots que ce n'était pas pour eux, qu'il valait mieux se lancer dans un BTS, et que de toute façon, les prépas, c'étaient des bourgeois. Bref, pas leur monde.
Sale con ! C'est lui que je devrais aller baffer.

Et vous ne pouvez pas organiser une réunion avec ces profs ? Histoire de leur montrer que si, c'est bel et bien pour leurs élèves que vous vous battez.
C'est quand même dingue.
Mais je comprends ce que vous voulez dire, j'ai eu des 3e très brillants en ZEP qui ne voulaient absolument pas croire qu'ils pourraient un jour tenter de grands concours ni même d'études tout courts.
Pour la petite jeune fille, je comprends votre démarche et j'aurais bien aimé que mes profs de prépa aient été comme ça avec moi (je me suis effectivement tirée et n'ai jamais passé les concours).

Abraxas a écrit:Sale con ! C'est lui que je devrais aller baffer.

Mieux vaut en effet prendre le mal à la racine