- HervéNiveau 5
C'est vraiment une question infernale !
Euh ... Quelle "fin" ? Celle de Don Juan ou la dernière réplique de Sganarelle ?
Euh ... Quelle "fin" ? Celle de Don Juan ou la dernière réplique de Sganarelle ?
- cocoNiveau 5
oui oui c'est justement toute son ambiguité qui est intéressante (on réfléchit aux différentes interprétations possibles en particulier en gardant ou non le passage censuré. ça marche assez bien surtout si on compare des mises en sc
ène = DJ puni ou pas? Faut-il se réjouir de sa mort? Sganarelle, nouveau DJ?
ène = DJ puni ou pas? Faut-il se réjouir de sa mort? Sganarelle, nouveau DJ?
- HervéNiveau 5
Une piste ...
http://rene.pommier.free.fr/Commandeur.htm
La conclusion de la réflexion de Pommier :
"En fait, bien qu'il ait réussi à en tirer une oeuvre particulièrement géniale, Molière n'en a pas moins travaillé sur un sujet qui n'était pas vraiment fait pour lui. Même s'il ne s'est jamais affirmé ouvertement comme tel, il est sans doute proche des libertins; en tout cas, il n'est évidemment pas un dévot. Or le sujet qu'il a décidé de reprendre est un sujet foncièrement édifiant qui ne pouvait être traité de manière cohérente que dans une perspective apologétique. Nous offrant, en effet, un personnage principal qui est à la fois impie et méchant, qui se trouve confronté au surnaturel et que la main du Ciel précipite à la fin en enfer, il tend à prouver trois choses, premièrement que l'impie est toujours un méchant homme, deuxièmement qu'il est insensé puisqu'il refuse de s'incliner devant l'évidence du miracle, troisièmement que Dieu finit toujours par le punir. Or Molière, très vraisemblablement, ne partageait aucune de ces trois intentions. Aussi bien, comme l'ont noté beaucoup de critiques, a-t-il profondément modifié le personnage que lui offrait la tradition [17] et l'on peut penser, avec M. John Cainrcross, que, s'il l'avait pu, « il aurait entièrement supprimé le surnaturel [18] ». Mais, outre que, comme le dit M. Cairncross, il était « contraint par la puissance de l'Eglise », il lui aurait fallu inventer un nouveau dénouement Quoi que puissent dire certains critiques, comme M. Gérard Defaux [19], que le souci de prendre le contre-pied de l'opinion commune amène à faire fi de toute évidence, il est clair que Dom Juan est une pièce qui a été, sinon bâclée, du moins écrite assez rapidement, et dans laquelle Molière a plus d'une fois, sacrifié la cohérence et la vraisemblance d'abord et surtout à la nécessité de suivre une trame déjà fixée en même temps qu'au souci de dire certaines choses qu'il tenait à dire [20]. Mais, cela étant, la tâche du critique est d'en prendre conscience, et de s'abstenir, sous prétexte de donner à la pièce une cohérence qu'elle n'a pas, de lui faire dire ce qu'elle ne dit pas."
http://rene.pommier.free.fr/Commandeur.htm
La conclusion de la réflexion de Pommier :
"En fait, bien qu'il ait réussi à en tirer une oeuvre particulièrement géniale, Molière n'en a pas moins travaillé sur un sujet qui n'était pas vraiment fait pour lui. Même s'il ne s'est jamais affirmé ouvertement comme tel, il est sans doute proche des libertins; en tout cas, il n'est évidemment pas un dévot. Or le sujet qu'il a décidé de reprendre est un sujet foncièrement édifiant qui ne pouvait être traité de manière cohérente que dans une perspective apologétique. Nous offrant, en effet, un personnage principal qui est à la fois impie et méchant, qui se trouve confronté au surnaturel et que la main du Ciel précipite à la fin en enfer, il tend à prouver trois choses, premièrement que l'impie est toujours un méchant homme, deuxièmement qu'il est insensé puisqu'il refuse de s'incliner devant l'évidence du miracle, troisièmement que Dieu finit toujours par le punir. Or Molière, très vraisemblablement, ne partageait aucune de ces trois intentions. Aussi bien, comme l'ont noté beaucoup de critiques, a-t-il profondément modifié le personnage que lui offrait la tradition [17] et l'on peut penser, avec M. John Cainrcross, que, s'il l'avait pu, « il aurait entièrement supprimé le surnaturel [18] ». Mais, outre que, comme le dit M. Cairncross, il était « contraint par la puissance de l'Eglise », il lui aurait fallu inventer un nouveau dénouement Quoi que puissent dire certains critiques, comme M. Gérard Defaux [19], que le souci de prendre le contre-pied de l'opinion commune amène à faire fi de toute évidence, il est clair que Dom Juan est une pièce qui a été, sinon bâclée, du moins écrite assez rapidement, et dans laquelle Molière a plus d'une fois, sacrifié la cohérence et la vraisemblance d'abord et surtout à la nécessité de suivre une trame déjà fixée en même temps qu'au souci de dire certaines choses qu'il tenait à dire [20]. Mais, cela étant, la tâche du critique est d'en prendre conscience, et de s'abstenir, sous prétexte de donner à la pièce une cohérence qu'elle n'a pas, de lui faire dire ce qu'elle ne dit pas."
- AbraxasDoyen
Dans la mise en scène de Philippe Caubère, à la Cartoucherie il y a une vingtaine d'années (extraordinaire d'un bout à l'autre), Dom Juan disait sa dernière tirade sur un ton de distanciation très brechtienne, comme s'il n'était pas du tout concerné par cette histoire de flammes.
C'était un écho des polémiques de 1665, où l'on a globalement reproché à Molière d'avoir bâti une fin de convention (une fin morale qui n'a pas trompé les gens qui, comme Conti - ex libertin revenu à Dieu - demandaient sa tête) alors que son héros triomphait. Même effet à la fin des Liaisons, et mêmes polémiques en 1782 (Laclos s'est défendu encore plus mollement que Molière).
C'était un écho des polémiques de 1665, où l'on a globalement reproché à Molière d'avoir bâti une fin de convention (une fin morale qui n'a pas trompé les gens qui, comme Conti - ex libertin revenu à Dieu - demandaient sa tête) alors que son héros triomphait. Même effet à la fin des Liaisons, et mêmes polémiques en 1782 (Laclos s'est défendu encore plus mollement que Molière).
- sarameaNiveau 10
Vous m'éclairez !! Et c'est très intéressant! Merci! à vous!! Je digère tout ça et continue mon analyse.
- gurpsetteNiveau 2
Coucou, moi je cherche justement à leur montrer la pluralité de l'interprétation qui fait la richesse de l'oeuvre. On se demande entre autre si finalement l'attitude de DJ, qui brave "le Ciel" jusqu'au bout n'est pas un suicide volontaire.
- Invité6Habitué du forum
j'aime bien demander (en classe de 1ère) aux élèves de prévoir la mise en scène du dénouement (comme s'ils la proposaient à un directeur de théâtre). Généralement, les résultats sont peu originaux, mais parfois certains sont plus inventifs.
Ensuite, nous visionnons les dénouements des mises en scène de Delcampe et de Mesguish (qui constitue une révélation pour les élèves).
Et pour finir, la LA du dénouement fait ressortir différentes interprétations...
Ensuite, nous visionnons les dénouements des mises en scène de Delcampe et de Mesguish (qui constitue une révélation pour les élèves).
Et pour finir, la LA du dénouement fait ressortir différentes interprétations...
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum