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- sandGuide spirituel
Et si tu tirais de tout cela que tu es droite, courageuse mais pas surhumaine ? Gare à l'épuisement, Audrey !
- V.MarchaisEmpereur
D'abord, Audrey, reçois tout mon soutien.
Nous sommes nombreux, je crois, à être tentés d'en faire beaucoup plus qu'il ne faut - et à le faire déjà en grande partie malgré tout.
Mais je crois que c'est très pervers.
D'abord parce que cela te mine et que tes élèves et toi, vous serez bien avancés quand tu auras atteint le stade du burn-out.
Mais surtout parce que je pense qu'il y a là une stratégie particulièrement vicieuse de la part des gouvernements successifs depuis quelques années : on réduit les moyens, on augmente notre nombre de classes, on nous impose des heures sup pour compenser les suppressions de postes, on supprime les COP (ça, c'est le nouvel horizon tout proche) et on met en place le Parcours de Découverte Professionnelle (ou un intitulé dans le genre) qui alourdit encore notre charge de travail... Le concept, qui a fait ses preuves, est toujours le même : on supprime postes et moyens et on compte sur nous pour assurer le travail pour le même prix - c'est-à-dire que tout ce surplus est bénévole. Pour nous motiver, on nous culpabilise : nous avons un métier si noble, et regardez ces pauvres enfants... L'état se désengage à tout point de vue et nous demande de pallier tous ses manquements, bénévolement en plus ! Faut pas marcher dans une combine aussi sordide.
Le seul moyen de nous en sortir est de refuser mordicus tout ce qui relève de ce bénévolat - et puis quoi encore ? - :
- refus des réunions non statutaires ou abusives (il y a qqs jours, mon CE vient me trouver pour me demander de me rendre, deux jours plus tard, un mercredi - alors que je ne travaille pas - à une réunion de liaison collège-lycée. J'ai dit non. Pas disponible au débotté, comme ça. Pas disponible tout court. Si c'est si important, cette liaison, on banalise une demi-journée et on fait un travail sérieux, mais ces counillages, ça commence à bien faire !)
- refus des heures sup ;
- refus de la charge de PP (Vous avez mis en rapport le boulot et la prime ? C'est n'importe quoi ! Et ça va pas aller en s'arrangeant.)
- et la gestion de classe, c'est dans les limites du raisonnable. Quand ça déborde, je file le relais à l'administration - après tout, c'est leur boulot. Moi, je suis PROFESSEUR, pas éduc spé.
Ca paraît raide mais c'est comme ça qu'on survit, et qu'on retrouve une sérénité qui profite à tout le monde.
L'an dernier, avec le boulot sur le manuel en plus du reste (je ne peux pas me permettre une temps partiel inférieur à 80%), j'ai cru mourir. Je n'avais plus de vie perso. Avec deux jeunes enfants, c'est terrible. Cette année, j'ai décidé de ne pas revivre ça : mercredi, quoi qu'il arrive, c'est jour des enfants, je ne bosse pas. Eh bien le monde ne s'écroule pas. On apprend à "prioriser les urgences", comme dit mon chéri qui bosse à l'hôpital.
Ton urgence à toi, Audrey, je crois bien que c'est te prendre ta journée piano+cinoche+verre en terrasse avec une copine+flâneries diverses.
Un peu de yin dans le yang : un peu d'égoïsme dans la générosité, c'est nécessaire.
Tu ne peux pas compenser tout ce que l'EN ne fait pas. Ce n'est pas à toi de le faire.
Courage, Audrey.
Nous sommes nombreux, je crois, à être tentés d'en faire beaucoup plus qu'il ne faut - et à le faire déjà en grande partie malgré tout.
Mais je crois que c'est très pervers.
D'abord parce que cela te mine et que tes élèves et toi, vous serez bien avancés quand tu auras atteint le stade du burn-out.
Mais surtout parce que je pense qu'il y a là une stratégie particulièrement vicieuse de la part des gouvernements successifs depuis quelques années : on réduit les moyens, on augmente notre nombre de classes, on nous impose des heures sup pour compenser les suppressions de postes, on supprime les COP (ça, c'est le nouvel horizon tout proche) et on met en place le Parcours de Découverte Professionnelle (ou un intitulé dans le genre) qui alourdit encore notre charge de travail... Le concept, qui a fait ses preuves, est toujours le même : on supprime postes et moyens et on compte sur nous pour assurer le travail pour le même prix - c'est-à-dire que tout ce surplus est bénévole. Pour nous motiver, on nous culpabilise : nous avons un métier si noble, et regardez ces pauvres enfants... L'état se désengage à tout point de vue et nous demande de pallier tous ses manquements, bénévolement en plus ! Faut pas marcher dans une combine aussi sordide.
Le seul moyen de nous en sortir est de refuser mordicus tout ce qui relève de ce bénévolat - et puis quoi encore ? - :
- refus des réunions non statutaires ou abusives (il y a qqs jours, mon CE vient me trouver pour me demander de me rendre, deux jours plus tard, un mercredi - alors que je ne travaille pas - à une réunion de liaison collège-lycée. J'ai dit non. Pas disponible au débotté, comme ça. Pas disponible tout court. Si c'est si important, cette liaison, on banalise une demi-journée et on fait un travail sérieux, mais ces counillages, ça commence à bien faire !)
- refus des heures sup ;
- refus de la charge de PP (Vous avez mis en rapport le boulot et la prime ? C'est n'importe quoi ! Et ça va pas aller en s'arrangeant.)
- et la gestion de classe, c'est dans les limites du raisonnable. Quand ça déborde, je file le relais à l'administration - après tout, c'est leur boulot. Moi, je suis PROFESSEUR, pas éduc spé.
Ca paraît raide mais c'est comme ça qu'on survit, et qu'on retrouve une sérénité qui profite à tout le monde.
L'an dernier, avec le boulot sur le manuel en plus du reste (je ne peux pas me permettre une temps partiel inférieur à 80%), j'ai cru mourir. Je n'avais plus de vie perso. Avec deux jeunes enfants, c'est terrible. Cette année, j'ai décidé de ne pas revivre ça : mercredi, quoi qu'il arrive, c'est jour des enfants, je ne bosse pas. Eh bien le monde ne s'écroule pas. On apprend à "prioriser les urgences", comme dit mon chéri qui bosse à l'hôpital.
Ton urgence à toi, Audrey, je crois bien que c'est te prendre ta journée piano+cinoche+verre en terrasse avec une copine+flâneries diverses.
Un peu de yin dans le yang : un peu d'égoïsme dans la générosité, c'est nécessaire.
Tu ne peux pas compenser tout ce que l'EN ne fait pas. Ce n'est pas à toi de le faire.
Courage, Audrey.
- doublecasquetteEnchanteur
Notion de base:
Nul n'est irremplaçable et moi pas plus que les autres.
Nul n'est irremplaçable et moi pas plus que les autres.
- TidjaniNiveau 9
V. Marchais : bravo !
Je suis plutôt du genre Andrey, à tout vouloir faire et à bosser à plein temps alors que je n'ai qu'un 66% parce que j'ai 3 enfants de moins de 5 ans. Et bien ton post vient de me remettre les idées au clair ! effectivement, nous ne sommes ni éduc spé, ni COP et il va falloir que je me rentre ça dans le crâne le plus rapidement possible ! un grand merci !
Je suis plutôt du genre Andrey, à tout vouloir faire et à bosser à plein temps alors que je n'ai qu'un 66% parce que j'ai 3 enfants de moins de 5 ans. Et bien ton post vient de me remettre les idées au clair ! effectivement, nous ne sommes ni éduc spé, ni COP et il va falloir que je me rentre ça dans le crâne le plus rapidement possible ! un grand merci !
- V.MarchaisEmpereur
Merci pour le bravo, ceci dit, le discours, je me le sers encore souvent à moi-même. C'est un peu mon mantra, mon truc d'alcoolique anonyme, ma prière du soir avant de m'endormir... "Allez, vas-y, tu peux le faire, tu vas y arriver : tu peux bosser moins !"
Allez, Audrey, rejoins le Rehab !
Allez, Audrey, rejoins le Rehab !
- TidjaniNiveau 9
Tiens, je viens d'écrire en gros et en rouge sur mon agenda :
je ne suis ni éduc spé ni COP !!!
Et ce, sur la couverture. Comme ça, en plus, tout le monde le saura dès que je sortirai mon agenda. Et toc !
je ne suis ni éduc spé ni COP !!!
Et ce, sur la couverture. Comme ça, en plus, tout le monde le saura dès que je sortirai mon agenda. Et toc !
- AudreyOracle
Hum... Véronique...
Je crois que ça va être dur pour moi d'arrêter de faire mon Amy..
They tried to make me go to rehab, but i said no no no ...
Je crois que ça va être dur pour moi d'arrêter de faire mon Amy..
They tried to make me go to rehab, but i said no no no ...
- EvaristeNiveau 7
chanig a écrit:alors cela doit être bien symptomatique de ce métier...
Oui
- EvaristeNiveau 7
V.Marchais a écrit:D'abord, Audrey, reçois tout mon soutien.
Nous sommes nombreux, je crois, à être tentés d'en faire beaucoup plus qu'il ne faut - et à le faire déjà en grande partie malgré tout.
Mais je crois que c'est très pervers.
D'abord parce que cela te mine et que tes élèves et toi, vous serez bien avancés quand tu auras atteint le stade du burn-out.
Mais surtout parce que je pense qu'il y a là une stratégie particulièrement vicieuse de la part des gouvernements successifs depuis quelques années : on réduit les moyens, on augmente notre nombre de classes, on nous impose des heures sup pour compenser les suppressions de postes, on supprime les COP (ça, c'est le nouvel horizon tout proche) et on met en place le Parcours de Découverte Professionnelle (ou un intitulé dans le genre) qui alourdit encore notre charge de travail... Le concept, qui a fait ses preuves, est toujours le même : on supprime postes et moyens et on compte sur nous pour assurer le travail pour le même prix - c'est-à-dire que tout ce surplus est bénévole. Pour nous motiver, on nous culpabilise : nous avons un métier si noble, et regardez ces pauvres enfants... L'état se désengage à tout point de vue et nous demande de pallier tous ses manquements, bénévolement en plus ! Faut pas marcher dans une combine aussi sordide.
Le seul moyen de nous en sortir est de refuser mordicus tout ce qui relève de ce bénévolat - et puis quoi encore ? - :
- refus des réunions non statutaires ou abusives (il y a qqs jours, mon CE vient me trouver pour me demander de me rendre, deux jours plus tard, un mercredi - alors que je ne travaille pas - à une réunion de liaison collège-lycée. J'ai dit non. Pas disponible au débotté, comme ça. Pas disponible tout court. Si c'est si important, cette liaison, on banalise une demi-journée et on fait un travail sérieux, mais ces counillages, ça commence à bien faire !)
- refus des heures sup ;
- refus de la charge de PP (Vous avez mis en rapport le boulot et la prime ? C'est n'importe quoi ! Et ça va pas aller en s'arrangeant.)
- et la gestion de classe, c'est dans les limites du raisonnable. Quand ça déborde, je file le relais à l'administration - après tout, c'est leur boulot. Moi, je suis PROFESSEUR, pas éduc spé.
Ca paraît raide mais c'est comme ça qu'on survit, et qu'on retrouve une sérénité qui profite à tout le monde.
L'an dernier, avec le boulot sur le manuel en plus du reste (je ne peux pas me permettre une temps partiel inférieur à 80%), j'ai cru mourir. Je n'avais plus de vie perso. Avec deux jeunes enfants, c'est terrible. Cette année, j'ai décidé de ne pas revivre ça : mercredi, quoi qu'il arrive, c'est jour des enfants, je ne bosse pas. Eh bien le monde ne s'écroule pas. On apprend à "prioriser les urgences", comme dit mon chéri qui bosse à l'hôpital.
Ton urgence à toi, Audrey, je crois bien que c'est te prendre ta journée piano+cinoche+verre en terrasse avec une copine+flâneries diverses.
Un peu de yin dans le yang : un peu d'égoïsme dans la générosité, c'est nécessaire.
Tu ne peux pas compenser tout ce que l'EN ne fait pas. Ce n'est pas à toi de le faire.
Courage, Audrey.
- miss sophieExpert spécialisé
Comme je me reconnais dans vos posts ! A en faire beaucoup, à me dire que c'est trop, et à ne pas savoir comment en faire moins sans faire mal... Je me dis que pour bien faire mon boulot sans sacrifier ma vie personnelle, il faudrait que je sois à mi-temps ; ce qui n'est financièrement pas envisageable. Je suis bien d'accord avec tous les messages pointant un dysfonctionnement de l'EN et même une volonté délibérée de nous en faire plus pour gagner autant.
- ysabelDevin
C'est pour cela qu'il faut refuser tout bénévolat... et se contenter de ce qui est inscrit dans les textes.
Les administrations tentent toujours d'aller plus loin, il faut résister et comme ce qui est en dehors de nos obligations de service ne peut être sanctionné...
Les administrations tentent toujours d'aller plus loin, il faut résister et comme ce qui est en dehors de nos obligations de service ne peut être sanctionné...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
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