Les nouveaux programmes de nos amis de Sciences Economiques et Sociales

Le projet de programme de l'enseignement de découverte de SES pour la seconde est ici :

http://www.apses.org/debats-enjeux/analyses-reflexions/article/le-projet-de-programme-de-ses-de

Je ne suis pas un fanatique de l'APSES, mais leur réaction me semble assez légitime, notamment dans le quasi effacement de la sociologie, de l'anthropologie :

http://www.apses.org/initiatives-actions/communiques-et-courriers/article/communique-de-presse-de-l-apses-du-2454

Merci. Ca m'intéresse puisque les professeurs d'économie gestion et les professeurs de SES ont "vocation à enseigner aussi bien l'enseignement de découverte SES que PFEG".

"la plupart des questions de société qui y étaient abordées jusqu’à
présent : suppression des questionnements sur l’emploi et le chômage,
sur l’investissement, sur les revenus et les inégalités ou encore sur
les transformations de la famille au profit de questions sur l’épargne,
la fixation des prix (y compris du prix d’équilibre) dans une
perspective positiviste et monolithique de l’économie."
On marche sur la tête !


Bon je dois pouvoir trouver celui de l'enseignement de découverte PFEG...

L'épargne et la fixation des prix, je trouve cela intéressant, perso.

suppression des questionnements sur l’emploi et le chômage,
sur l’investissement, sur les revenus et les inégalités ou encore sur
les transformations de la famille

Oui : étonnamment, on a retiré les chapitres sur le chômage, sur l'investissement et sur les modifications de la famille.

C'est certainement tout à fait secondaire par rapport aux thèmes "Socialisation, normes, valeurs", "Capital humain, qualification" et "Culture, culture de masse". C'est une reprise en main clairement idéologique des sciences sociales : ils vont être content, à l'UNI, c'est exactement ce qu'ils demandaient.

John a écrit:
Ils vont être content, à l'UNI, c'est exactement ce qu'ils demandaient.

Cela n'existe plus l'UNI, maintenant c'est le MET ...

Je crois que les deux existent :

"19 associations, dont la branche étudiante de l’UNI, se sont rassemblées pour créer le Mét, le mouvement des étudiants.

L’UNI salue la création de ce nouveau mouvement, fruit d’un large rassemblement d’association et d’étudiants de différents horizons (FAC +, Libre, Fédération des étudiants africains FEAF, Fédération des étudiants de l’enseignement libre – FEEl, Fed mouv’ …..) et lui apporte son entier soutien pour les prochaines élections étudiantes."

Un article sur le sujet sur Rue89

http://www.rue89.com/2010/01/26/le-chomage-disparait-du-programme-deconomie-de-seconde-135580

Question bête : les nouveaux programmes de français en seconde, eux, ne seront bien appliqués qu'à la rentrée 2011 ? (je viens de lire cela sur Eduscol)
Ce que je ne comprends pas, c'est comment on pourra faire le même programme avec moins d'heures... (de 4h en classe entière + 1h module --> 3h classe entière +1h module) Ou bien ils vont supprimer des objets d'étude ?

mais ils sont quelque part ces nouveaux programmes de français?

aposiopèse a écrit:Question bête : les nouveaux programmes de français en seconde, eux, ne seront bien appliqués qu'à la rentrée 2011 ? (je viens de lire cela sur Eduscol)
Ce que je ne comprends pas, c'est comment on pourra faire le même programme avec moins d'heures... (de 4h en classe entière + 1h module --> 3h classe entière +1h module) Ou bien ils vont supprimer des objets d'étude ?

Rien ne précise qu'il y aura toujours des modules 4 heures, ok, le reste on n'en sait rien pour le moment...

réunion pour la DHG hier dans mon établissement. Le pro dispose de 4h élève mais de 5h prof pour le français en seconde. Donc, a priori, on pourra dans notre établissement avoir une heure de module/élève chaque semaine. Je croise les doigts pour que cela ne change pas...

au détriment de quelles matières et de quels collègues ??

la répartition n'est pas terminée bien entendu, je crois aussi que notre chef veut que nous fassions les heures d'ATP en heures sup'...

Interview de M. L'Oréal sur l'enseignement de l'économie :

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/01/26/01016-20100126ARTFIG00711-chatel-un-enseignement-en-economie-pour-tous-.php

NB. Aposiopese, il est prévu 4h d'enseignement ; les dédoublements seront à la discrétion du chef d'établissement/du conseil pédagogique. Les programmes ne bougent sans doute pas car ils doivent penser que la demi heure de module actuellement inscrite en seconde ne porte pas sur le programme puisqu'il s'agit de renforcement méthodologique.

Ruthven, voici le titre de ton lien :

Chatel : «Un enseignement en économie pour tous»
Popos recueillis par Christine Ducros, Marie-Amélie Lombard-Latune, Marie-Estelle Pech, Natacha Polony
26/01/2010 | Mise à jour : 20:19

Heum heum...

John a écrit:Ruthven, voici le titre de ton lien :

Chatel : «Un enseignement en économie pour tous»
Popos recueillis par Christine Ducros, Marie-Amélie Lombard-Latune, Marie-Estelle Pech, Natacha Polony
26/01/2010 | Mise à jour : 20:19

Heum heum...

Excellent !!!!!!!

Luc Chatel a dit : "Nous avons voulu maintenir la dimension sociologique qui animait les «sciences économiques et sociales» (SES)".
J'avais cru remarquer exactement l'inverse : où voit-il la sociologie dans le nouveau programme ?

Apparemment dans mon académie, tous les élèves de seconde auront obligatoirement SES, l'option MPS sera présente dans tous les lycées ; pour les autres, l'offre va varier.

C'est quoi MPS ?

MPS : Méthodes et pratiques scientifiques

Il y a pourtant des thèmes sympathiques : science et cosmétologie (pour intéresser les Kévina), science et investigation policière (pour intéresser les Kévinouss) ...

L'avis du spécialiste (il est dans mon lycée, et il est de gauche, globalement) :

Dépêche AEF aujourd'hui

Dépêche n°126361
Anne Mascret
Paris, Mardi 26 janvier 2010, 18:04:20
Ligne directe: 01 53 10 09 84

Nouveau programme de SES de seconde : Alain Beitone invite les enseignants à « s'en emparer »
Dossiers d'actualité
S'il reconnaît « des conditions d'élaboration problématiques » et au final « un programme trop lourd et qui risque d'être déséquilibré », Alain Beitone, enseignant de sciences économiques et sociales en classe préparatoire au lycée Thiers de Marseille (Bouches-du-Rhône), salue un programme « problématisé », qui « permet d'introduire les élèves à l'étude de la science économique et de la sociologie », qui « permet d'éclairer des enjeux de société » et qui « peut évoluer », indique-t-il à AEF mardi 26 janvier 2010. Alain Beitone était membre de l'ancien groupe d'experts chargés d'écrire le nouveau programme de seconde de SES à l'heure de la réforme de Xavier Darcos. « Ce programme n'est pas parfait, mais le rejeter en bloc serait une erreur. Il faut s'en emparer, produire des outils pédagogiques mobilisateurs pour les élèves et réclamer un dispositif de formation pour accompagner sa mise en place », estime l'enseignant.

CONDITIONS D'ÉLABORATION

« Le programme proposé a été élaboré en trop peu de temps, par un groupe compétent mais trop restreint », explique Alain Beitone. « Il est très important de constituer, pour élaborer le programme du cycle terminal, un groupe plus étoffé, disposant de plus de temps pour travailler (période plus longue permettant le travail collectif, réunions plus nombreuses) », poursuit-il.

S'agissant du programme de seconde, il « doit faire l'objet d'un document d'accompagnement afin d'aider les professeurs dans sa mise en œuvre » et « un dispositif de formation doit être mis en place qui ne se limite pas à quelques heures d'information par les IPR, mais qui donne lieu à un travail collectif de production d'outils pédagogiques par les enseignants eux-mêmes avec l'appui d'enseignants-chercheurs », estime-t-il.

PROGRAMME TROP LOURD

Le programme contient douze questions, ce qui est « impossible dans le cadre d'un enseignement de 1h30 hebdomadaire », note l'enseignant. Il ajoute que « la solution proposée - traiter obligatoirement les 10 premières questions - n'est pas satisfaisante » car cela « revient à éliminer deux questions de sociologie et donc à remettre en cause l'équilibre entre les deux disciplines ». Il propose de « prévoir huit questions obligatoires dont deux au minimum dans chacune des quatre parties du programme ».

S'agissant du volume horaire qui en l'état laisse peu de « marges de manœuvre », il propose une solution « à moindre coût et sans modifier l'horaire élève » qui consiste à « améliorer un peu la situation en dédoublant 30 minutes » : « Chaque professeur assurerait donc deux heures par division, une heure en classe entière et une heure classe dédoublée (un groupe tous les 15 jours). Le coût ne serait que de 30 minutes professeur sur le volume total de 10h30 par division affecté aux établissements. » Il précise qu'une « autre solution consisterait à plafonner les groupes d'enseignement d'exploration à 24 élèves ».

PROGRAMME PROBLÉMATISÉ

« Le grand avantage du programme proposé est qu'il est construit à partir de questions. Il ne s'agit pas d'une liste de thèmes ou d'un exposé linéaire de mécanismes ou de connaissances factuelles. Mais bien d'une série de problèmes », explique Alain Beitone. « Moyennant un travail didactique des professeurs, ces questions peuvent être l'occasion d'une dynamique de formation très stimulante », estime-t-il. « Par exemple, la question de savoir comment les prix et les revenus influencent les choix du consommateur est une vraie question qui peut donner lieu à l'étude d'exemples très motivants pour les élèves : la question de la hausse du pouvoir d'achat et des transformations de la structure de la consommation, la baisse des prix relatifs de certains biens et la hausse de leurs consommations, le prix du carburant et le recours à l'automobile (et au moteur diesel). »

SCIENCE ÉCONOMIQUE ET SOCIOLOGIE POUR ÉCLAIRER DES ENJEUX DE SOCIÉTÉ

Il ajoute que « par rapport au programme antérieur, le grand avantage du programme proposé est qu'il permet d'initier les élèves au raisonnement économique et au raisonnement sociologique » avec des questions comme « Comment devenons-nous des acteurs sociaux ? » ou « La consommation : un marqueur social ? » et une initiation aux « éléments de base du raisonnement économique: le marché, l'offre, la demande, les coûts de production, le taux d'intérêt ».

« Ce programme permet aussi d'établir un lien fécond entre des débats scientifiques et des débats de société : inégalités dans l'accès à la culture, relation entre école et emploi, lutte contre la pollution, consommation comme produit et manifestation des appartenances sociales, place du marché dans la régulation de l'activité économique, etc. Toutes ces questions peuvent être illustrées par de nombreux éléments tirés de l'actualité et par des exercices très simples. »

UN PROGRAMME QUI PEUT ÉVOLUER

Enfin, Alain Beitone précise qu'une consultation des professeurs est prévue à partir du 8 février 2010 et qu'à cette occasion, « des évolutions sont possibles à condition de ne pas surcharger un programme déjà trop lourd ». « Par exemple, l'introduction d'un thème plus macroéconomique serait sans doute nécessaire, au prix de la suppression de l'un des thèmes de microéconomie. »

Le groupe d'experts chargé de rédiger les programmes de SES de première et terminale devrait selon lui être constitué en mars prochain.


Les membres du groupes d'experts chargés de rédiger ce nouveau programme étaient :
- Christian de Boissieu, président du Conseil d'analyse économique ;
- Philippe Martin, professeur d'économie à Sciences Po Paris,
- François Dubet, professeur de sociologie à l'université Bordeaux-II ;
- Sylvain David, président de l'Apses ;
- Jean Étienne, Igen SES ;
- Anne-Marie Dreiszker, IA-IPR SES.


Contact : Alain Beitone, professeur de SES au lycée Thiers à Marseille, 04 42 54 31 20, 06 14 30 54 08, alain.beitone@club-internet.fr , www.eloge-des-ses.fr

Lu sur NousVousIl

Les professeurs d'économie-gestion eux aussi opposés aux programmes de seconde L'Association nationale des professeurs de communication, économie et gestion (APCEG) est opposée aux nouveaux programmes d'économie de la future classe de seconde, qu'elle a jugés vendredi "trop lourds et trop dogmatiques", demandant d'en repousser d'un an la réforme. "L'approche choisie renonce à l'exigence intellectuelle pour travailler pauvrement des notions simples et sans relations avec les grandes interrogations contemporaines", selon un communiqué de l'APCEG, qui "espérait travailler" sur des questions "très prégnantes socialement" comme "La crise financière est-elle une crise de la régulation?" ou "Qu'est-ce qu'une bulle spéculative?". L'association aurait également apprécié de travailler sur la question "L'homme est-il une richesse ou un coût pour l'entreprise et pour la société?", alors que dans les propositions du ministère "la place de l'individu est étudiée au sein de l'entreprise sans aucun recul (...), sans aborder le licenciement et en faisant pratiquement l'impasse sur le droit du travail". Selon l'APCEG, d'autres enseignements revus dans le cadre de la réforme du lycée, comme ceux des matières scientifiques, sont bien mieux conçus que ceux d'économie "pour s'adapter aux réalités des élèves". L'association revendique 500 adhérents, a précisé à l'AFP sa présidente Sylvie Cordesse-Marot, en grande majorité des professeurs des filières STG (sciences et technologies de la gestion) des lycées technologiques, mais aussi de BTS (Brevet de technicien supérieur) ou d'IUT (Institut universitaire de technologie). Avant elle, l'Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) avait déjà critiqué ces programmes d'économie, soumis à consultation jusqu'au 12 mars. La réforme du lycée doit entrer en vigueur, pour la classe de seconde, à la rentrée 2010.