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- doctor whoDoyen
Le boxon et l'incompréhension, c'est la poule et l'oeuf de la réflexion sur l'école. Et si on améliorait les deux en même temps, l'un par l'autre?
Mais pas l'un pour l'autre. L'important, c'est la compréhension.
Mais pas l'un pour l'autre. L'important, c'est la compréhension.
- doublecasquetteEnchanteur
Bah non, ce n'est pas vraiment idéal...
Pour le groupe des plus jeunes, je passe un bon mois plutôt fatigant avec les gamins "standards" et là, j'y suis encore avec deux d'entre eux dont les parents ont complètement occulté le fait qu'un enfant; ça s'éduque.
L'année d'après, au CP, ça va mieux et, au CE1, même lorsque les résultats ne sont pas mirobolants, ils ont au moins dans l'idée qu'ils sont là pour faire des efforts et essayer d'y arriver.
Ce que j'essaie de leur éviter, c'est qu'ils n'aient pas d'autre moyen de se valoriser à l'école que de mettre le boxon. S'ils ont au moins les bases, ils sont en terrain connu et peuvent se raccrocher aux meubles.
Pour le groupe des plus jeunes, je passe un bon mois plutôt fatigant avec les gamins "standards" et là, j'y suis encore avec deux d'entre eux dont les parents ont complètement occulté le fait qu'un enfant; ça s'éduque.
L'année d'après, au CP, ça va mieux et, au CE1, même lorsque les résultats ne sont pas mirobolants, ils ont au moins dans l'idée qu'ils sont là pour faire des efforts et essayer d'y arriver.
Ce que j'essaie de leur éviter, c'est qu'ils n'aient pas d'autre moyen de se valoriser à l'école que de mettre le boxon. S'ils ont au moins les bases, ils sont en terrain connu et peuvent se raccrocher aux meubles.
- Reine MargotDemi-dieu
jehanne a écrit:marquisedemerteuil a écrit:Tous les élèves ne feront pas d'études supérieures, je rappelle qu'aujourd'hui ce sont à peine plus de 60% d'une classe d'âge qui a le bac, d'autres font autre chose. Personne n'a jamais nié la nécessité d'un enseignement technologique de qualité. Mais dire qu'on va y bazarder les moins bons ce n'est pas une solution. toute une idée de l'enseignement professionnel, fait pour les nuls, quoi.
Les bons souffrent mais pas à cause du faible niveau, plutôt à cause du comportement, les cours bruyants c'est un problème d'éducation et non pas de niveau scolaire.
Marquise déforme ma pensée: il y a plusieurs genres de "valeur". Pas de hiérarchie entre les différents types d'excellence: un très bon artisan qui aime son métier et qui cherche à faire du bon travail, est aussi estimable qu'un avocat... J'ai l'impression d'aligner des évidences...
L'élitisme consiste aussi à repérer tous les talents (dans un monde idéal).
Un témoignage intéressant et touchant là-dessus sur le blog d'une collègue:
http://samantdi.net/dotclear/index.php?post/2009/10/01/Conan
Oui, enfin il ne faut pas être hypocrite, combien de parents aujourd'hui veulent absolument que leur enfant aille dans les séries générales? les grandes déclarations de principe "un artisan vaut un avocat" sont très honorables, mais il faut aussi se donner les moyens d'une vraie revalorisation des séries technologiques et de l'apprentissage, et ce n'est certainement pas en y bazardant les élèves dont on ne sait que faire qu'on y arrivera. en plus, pour faire un bon artisan aussi il faut avoir un bon niveau,encore une fois mettre tous les élèves en difficulté en apprentissage n'est pas une solution:
1) s'ils n'ont pas de bonnes bases ça ne marche pas, notamment en maths
2) le patron qui prend un apprenti a besoin d'un jeune mûr, qui sache prendre ses responsabilités et assumer un boulot
3) le patron a une entreprise à faire tourner et autre chose à faire que de faire l'éducation de Kévin, qui déja en classe ne sait pas lever la main ni respecter l'adulte.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Reine MargotDemi-dieu
jehanne a écrit:Ce n'est pas un peu simpliste? Et si les deux étaient liés?marquisedemerteuil a écrit: les cours bruyants c'est un problème d'éducation et non pas de niveau scolaire.
Je ne le pense pas. Il y a toujours eu des élèves faibles, seulement autrefois il y avait le plein emploi, on pouvait aller à l'usine avec un bagage minimum (mais vraiment mini), donc l'école évacuait les faibles. maintenant on doit accueillir tous les élèves, car l'emploi d'aujourd'hui, et pas seulement l'inflation des diplômes, le demande. Donc le paysan illettré d'autrefois ça a existé, l'école de masse n'a pas inventé l'échec scolaire. la différence c'est qu'on essaie maintenant de faire réussir tous les élèves, donc l'échec se voit.
Ensuite l'éducation me semble en effet un problème différent.Tous les profs qui ont commencé à bosser en 70 et partent en retraite aujourd'hui le savent: quand ils ont commencé il y avait un respect du prof et de 'ladulte, les relations enfant/parent, et encore plus prof/élève, étaient strictement hiéarchisées. Maintenant, même un bon élève répond au prof, tient tête, etc...certains élèves sont faibles mais respectueux du prof, d'autres sont bons mais insolents, ça n'a rien à voir. C'est un phénomène qui tient à la place de l'enfant dans la société, qui voudrait qu'il soit un adulte miniature, c'est à dire qu'il se pose à l'égal de l'adulte. Il faut maintenant les écouter, prendre en considération la moindre parole d'or qui sort de leur bouche...alors qu'on ne devient vraiment capable d'être l'égal de l'adulte que quand on a d'abord appris à obéir. On a voulu appliquer du Dolto, qui parlait du cercle familial, à l'école, ce qui est une aberration. ce n'est pas pour autant qu'il faut renconcer à la réussite de tous.
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La famille Bélier
- Reine MargotDemi-dieu
lilith888 a écrit:je suis d'accord, je n'ai pas fait dans la nuance. Mais là, je pense réellement que le comportement animal (oui, osons le terme) va de pair avec un niveau désastreux
ça vient surtout je pense de la nouvelle place de l'enfant dans la société, il a droit à la parole, on l'écoute (trop), on l'admire, etc...comme je disais, on voulu transposer Dolto au collège, grave erreur.
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La famille Bélier
- ClarianzEmpereur
Petit HS
Dolto ne propose pas de faire de l'enfant un enfant-roi, elle suggère de permettre à tous les enfants de grandir sous l'oeil aimant (comprendre sans la râclée des années 50) de sa famille.
Elle explique très bien que pour être l'égal d'un adulte il faut se conduire en respectant la norme sociale.
Elle utilise l'exemple du repas: l'enfant ne mangera à table, sur une chaise et en mm temps que ses parents et stt en mm temps que des invités qu'une fois qu'il saura manger seul, proprement et sans monopoliser l'attention.
-- voir Les étapes majeures de l'enfant, chez Folio.
Dolto n'est pas une espèce de permissive qui aurait pourri 40 d'éducation! Il faut aussi replacer son discours dans les moeurs des années 50.
Dolto ne propose pas de faire de l'enfant un enfant-roi, elle suggère de permettre à tous les enfants de grandir sous l'oeil aimant (comprendre sans la râclée des années 50) de sa famille.
Elle explique très bien que pour être l'égal d'un adulte il faut se conduire en respectant la norme sociale.
Elle utilise l'exemple du repas: l'enfant ne mangera à table, sur une chaise et en mm temps que ses parents et stt en mm temps que des invités qu'une fois qu'il saura manger seul, proprement et sans monopoliser l'attention.
-- voir Les étapes majeures de l'enfant, chez Folio.
Dolto n'est pas une espèce de permissive qui aurait pourri 40 d'éducation! Il faut aussi replacer son discours dans les moeurs des années 50.
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Mama's Rock
- Reine MargotDemi-dieu
Oui, je visais avant tout la vulgarisation de son discours, et aussi le fait de replacer cela dans le contexte de la famille, appliquer Dolto au collège, alor qu'elle parlait de la relation parent-enfant, est totalement inadapté.
Sinon pour voir lu "les chemins de l'éducation", Dolto me donne l'impression qu'être parent est vraiment impossible, certes il faut la norme sociale (notamment interdit de l'inceste), mais toujours écouter l'enfant, se mettre à sa place en permanence, ne jamais s'enerver...en la lisant je sens que je serais une mauvaise mère, je n'aurais jamais la patience s'appliquer ce qu'elle dit! par exemple l'enfant découpe les rideaux de maman, eh bien non il ne faut pas crier mais lui donner un autre truc à découper ou à dessiner car il ne faut pas brider la créativité du petit. Moi je hurlerais... On se sent coupable à lire Dolto, même en n'ayant pas d'enfant, c'est dire.
Sinon pour voir lu "les chemins de l'éducation", Dolto me donne l'impression qu'être parent est vraiment impossible, certes il faut la norme sociale (notamment interdit de l'inceste), mais toujours écouter l'enfant, se mettre à sa place en permanence, ne jamais s'enerver...en la lisant je sens que je serais une mauvaise mère, je n'aurais jamais la patience s'appliquer ce qu'elle dit! par exemple l'enfant découpe les rideaux de maman, eh bien non il ne faut pas crier mais lui donner un autre truc à découper ou à dessiner car il ne faut pas brider la créativité du petit. Moi je hurlerais... On se sent coupable à lire Dolto, même en n'ayant pas d'enfant, c'est dire.
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La famille Bélier
- ClarianzEmpereur
HS suite!!
Je crois que ce qu'il faut comprendre dans cet exemple (je n'ai pas lu celui-là) c'est que si l'enfant a eu accès à la paire de ciseaux, c'est de la responsabilité des parents, et ensuite, effectivement crier et punir dans un cas comme celui-ci n'est pas très utile... Il vaut mieux détourner l'enfant de la bêtise en lui proposant qq chose de plus constructif, on va dire!!
Je ne crois pas qu'elle cherche à culpabiliser, mais elle dit clairement que ce n'est pas facile, que les parents (et les adultes d'une manière générale) sont RESPONSABLES de l'éducation qu'il donne à leurs enfants, et qu'avant de punir il faut être sûr d'avoir fait le nécessaire.
Finalement, dans certains établissements c'est un peu ça le pb: les élèves se conduisent mal, certes, mais on leur donne les moyens de mal se comporter: pas de présence d'adulte, effectifs lourds et donc rapport de force qui s'installe, peu de règles simples (le blabla du respect c'est du vent! il y a des interdits limpides à exprimer), pas de sanction, et puis stt le modèle consumériste ambiant (dont les plus pauvres sont exclus violemment) ne les aident pas!
En ce qui concerne le savoir et l'enseignement à proprement parler, l'arnaque qu'est devenu le lycée (Bac bidon trop facile à obtenir, qui ne sert à rien dans le monde du travail) leur fait clairement comprendre que la jeunesse, on s'en tape!
Je rejoins les avis donnés plus haut: des classes d'élite au lycée, pourquoi pas? mais ça ne va rien changer au problème. On a sur les bras une jeunesse crétine, oisive et qui veut de l'argent... la dernière fois que c'est arrivé, que c'est -il passé déjà?
-et je ne pense pas à Mai 68, hein, parce que pour renverser une pensée, il faut la comprendre et fourbir contre elle les armes qu'elle nous a donné.
Là, c'est du pas joli-joli qui nous attend!
Je crois que ce qu'il faut comprendre dans cet exemple (je n'ai pas lu celui-là) c'est que si l'enfant a eu accès à la paire de ciseaux, c'est de la responsabilité des parents, et ensuite, effectivement crier et punir dans un cas comme celui-ci n'est pas très utile... Il vaut mieux détourner l'enfant de la bêtise en lui proposant qq chose de plus constructif, on va dire!!
Je ne crois pas qu'elle cherche à culpabiliser, mais elle dit clairement que ce n'est pas facile, que les parents (et les adultes d'une manière générale) sont RESPONSABLES de l'éducation qu'il donne à leurs enfants, et qu'avant de punir il faut être sûr d'avoir fait le nécessaire.
Finalement, dans certains établissements c'est un peu ça le pb: les élèves se conduisent mal, certes, mais on leur donne les moyens de mal se comporter: pas de présence d'adulte, effectifs lourds et donc rapport de force qui s'installe, peu de règles simples (le blabla du respect c'est du vent! il y a des interdits limpides à exprimer), pas de sanction, et puis stt le modèle consumériste ambiant (dont les plus pauvres sont exclus violemment) ne les aident pas!
En ce qui concerne le savoir et l'enseignement à proprement parler, l'arnaque qu'est devenu le lycée (Bac bidon trop facile à obtenir, qui ne sert à rien dans le monde du travail) leur fait clairement comprendre que la jeunesse, on s'en tape!
Je rejoins les avis donnés plus haut: des classes d'élite au lycée, pourquoi pas? mais ça ne va rien changer au problème. On a sur les bras une jeunesse crétine, oisive et qui veut de l'argent... la dernière fois que c'est arrivé, que c'est -il passé déjà?
-et je ne pense pas à Mai 68, hein, parce que pour renverser une pensée, il faut la comprendre et fourbir contre elle les armes qu'elle nous a donné.
Là, c'est du pas joli-joli qui nous attend!
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Mama's Rock
- doublecasquetteEnchanteur
Finalement, dans certains établissements c'est un peu ça le pb: les élèves se conduisent mal, certes, mais on leur donne les moyens de mal se comporter: pas de présence d'adulte, effectifs lourds et donc rapport de force qui s'installe, peu de règles simples (le blabla du respect c'est du vent! il y a des interdits limpides à exprimer), pas de sanction, et puis stt le modèle consumériste ambiant (dont les plus pauvres sont exclus violemment) ne les aident pas!
Ça, c'est un truc que j'ai constaté tout bêtement l'année où, sur notre demande qui plus est, la mairie a changé le mobilier scolaire.
Jusqu'alors nous avions en classe les anciens pupitres des années 1960 : des lourds bureaux à deux places munis d'une rainure pour poser les crayons, avec deux sièges reliés aux bureaux par de gros tubes métalliques.
Nous étions ravies de laisser tomber ce vieux matériel complètement obsolète et de le remplacer par des petites tables individuelles légères et des chaises ! Les enfants seraient mieux installés et pourraient déplacer eux-mêmes tout cela pour les travaux de groupes !
C'était vrai mais... ils les déplaçaient même sans le vouloir en s'asseyant ou en s'appuyant au plateau pour écrire, se balançaient constamment sur leurs chaises, se tenaient de travers parce qu'ils n'avaient pas replacé leur chaise correctement après s'être assis, faisaient tomber leurs crayons puisqu'il n'y avait pas de rainure pour les ranger !
Du coup, nous nous sommes rendu compte que nous passions notre temps à hurler et à imposer à des mômes de 6 à 10 ans ce que l'on ne nous avait pas imposé à nous-mêmes : une tenue correcte sans aucune aide matérielle.
Et encore, coup de chance, nous avions opté pour l'achat de casiers individuels sous ces bureaux ! Nous aurions pu leur rajouter en plus l'obligation de savoir se déplacer calmement jusqu'à un meuble placé au fond de la classe, y repérer chacun leur casier personnel, en extraire rapidement et sans bousculer leurs camarades le livre de mathématiques et le cahier correspondant tout en oubliant pas d'y ranger le livre de lecture et la fiche finie et corrigée dans le bon classeur pour revenir à sa place, toujours dans le calme et l'efficacité, comme de vrais petits adultes conscients de leurs responsabilité et fiers de leur autonomie !
- henrietteMédiateur
Les classes d'élite, pourquoi pas, mais je pense aussi que ça ne règlera pas le problème du collège.
Ce qui est inadmissible, c'est qu'au final un petit nombre d'élèves mal sociabilisés - et personnellement je ne jette pas la pierre au premier cycle, parce que le problème est d'ordre familial et social (dans le sens de la société) avant tout - que ce petit nombre d'élèves disais-je monopolise l'énergie et l'attention de l'adulte et empêche l'immense majorité des autres de travailler dans les conditions normales auxquels ils ont droit. La vraie démocratie, la vraie justice, c'est sauvegarder l'intérêt du plus grande nombre, ce que le collège unique ne fait absolument pas. Et je ne parle pas ici que des élèves "doués" : les autres aussi ont droit d'étudier dans des conditions convenables de calme, avec un prof qui puisse être disponible pour eux, pour les aider ou leur mettre les coups de pieds aux fesses pour les réveiller - mais l'élève qui dort gentiment dans certaines classes, on ne le réveille pas : on a d'autres chats à fouetter avec les "ingérables", lui au moins ne fait pas suer son monde...Qu'ont donc fait les autres élèves pour mériter de voir leurs heures de cours sabotées et de ne jamais finir les programmes parce que quelques zozos bloquent le système ? Et ne pensez-vous pas que le temps et l'énergie qu'on passe (et combien de fois en vain !) à tenir Kevin assis sur sa chaise et silencieux, si on pouvait l'utiliser pour aider les élèves qui en ont besoin et sont "gérables", on aurait tout de même moins de décrochage et de baisse généralisée du niveau ?
Ce qui est inadmissible, c'est qu'au final un petit nombre d'élèves mal sociabilisés - et personnellement je ne jette pas la pierre au premier cycle, parce que le problème est d'ordre familial et social (dans le sens de la société) avant tout - que ce petit nombre d'élèves disais-je monopolise l'énergie et l'attention de l'adulte et empêche l'immense majorité des autres de travailler dans les conditions normales auxquels ils ont droit. La vraie démocratie, la vraie justice, c'est sauvegarder l'intérêt du plus grande nombre, ce que le collège unique ne fait absolument pas. Et je ne parle pas ici que des élèves "doués" : les autres aussi ont droit d'étudier dans des conditions convenables de calme, avec un prof qui puisse être disponible pour eux, pour les aider ou leur mettre les coups de pieds aux fesses pour les réveiller - mais l'élève qui dort gentiment dans certaines classes, on ne le réveille pas : on a d'autres chats à fouetter avec les "ingérables", lui au moins ne fait pas suer son monde...Qu'ont donc fait les autres élèves pour mériter de voir leurs heures de cours sabotées et de ne jamais finir les programmes parce que quelques zozos bloquent le système ? Et ne pensez-vous pas que le temps et l'énergie qu'on passe (et combien de fois en vain !) à tenir Kevin assis sur sa chaise et silencieux, si on pouvait l'utiliser pour aider les élèves qui en ont besoin et sont "gérables", on aurait tout de même moins de décrochage et de baisse généralisée du niveau ?
- CarabasVénérable
+1marquisedemerteuil a écrit:Sinon pour voir lu "les chemins de l'éducation", Dolto me donne l'impression qu'être parent est vraiment impossible, certes il faut la norme sociale (notamment interdit de l'inceste), mais toujours écouter l'enfant, se mettre à sa place en permanence, ne jamais s'enerver...en la lisant je sens que je serais une mauvaise mère, je n'aurais jamais la patience s'appliquer ce qu'elle dit! par exemple l'enfant découpe les rideaux de maman, eh bien non il ne faut pas crier mais lui donner un autre truc à découper ou à dessiner car il ne faut pas brider la créativité du petit. Moi je hurlerais... On se sent coupable à lire Dolto, même en n'ayant pas d'enfant, c'est dire.
Mais je ne suis pas sûre qu'on ait tellement tort...
Quant à favoriser la créativité... les pédagogos n'ont pas compris qu'on ne portait pas la créativité en soi, mais qu'elle se nourrissait de celle des autres. C'est ce qu'on appelle la culture... Si on ne maîtrise pas un héritage, une culture, un certain nombre de règles et de codes (le langage, etc.), on ne peut rien créer. Cf. Valéry : "le lion est fait de moutons assimilés".
Et l'apprentissage des règles, ce n'est pas brider les pauv' petits nenfants qu'on empêche de s'exprimer, c'est bien au contraire leur donner les moyens de s'exprimer intelligemment. J'ai l'impression d'enfoncer des portes ouvertes, mais ça n'a pas l'air évident pour tout le monde. J'ai aussi l'impression d'être une vieille réac aigrie... (vieille : pas encore, aigrie, un peu, réac, sur certains aspects, sûrement)
Quant aux classes d'élite... mouais, je n'y crois pas plus qu'à l'hétérogénéïté. Un peu déquilibre ne nuit pas...
- doctor whoDoyen
Pour revenir à cette histoire de conneries qu'on laisse faire aux élèves, je ne cesse de répéter aux collègues, que pour obtenir une véritable atmosphère de travail dans un établissement, il faut d'abord réfléchir aux infrastructures.
Par exemple, la gestion de l'espace. L'espace dans les établissements est parfaitement indifférencié. En dehors de la classe et des salles de l'administration, tout est du même ordre : la cour, les couloirs qui mènent aux classes, les couloirs qui mènent à la salle des profs, le CDI... J'ai fait longtemps la chasse aux élèves qui s'asseyaient, pour discuter ou travailler, dans le couloir qui faisait face à la salle des profs, sans rencontrer aucun écho. Or, l'espace doit être porteur d'une symbolique, être structuré par du droit, des lois. Sans cela, le sanctuaire de la classe se fait enfoncer par la pression de l'extérieur.
POur ce qui est de l'élitisme, je n'ai pas tant pitié des bons, ni des mauvais, mais des moyens. Il y a une véritable tragédie des moyens dans les établissements scolaires. En étant moyen, dans un lycée d'aujourd'hui, comment ne pas devenir médiocre?
Par exemple, la gestion de l'espace. L'espace dans les établissements est parfaitement indifférencié. En dehors de la classe et des salles de l'administration, tout est du même ordre : la cour, les couloirs qui mènent aux classes, les couloirs qui mènent à la salle des profs, le CDI... J'ai fait longtemps la chasse aux élèves qui s'asseyaient, pour discuter ou travailler, dans le couloir qui faisait face à la salle des profs, sans rencontrer aucun écho. Or, l'espace doit être porteur d'une symbolique, être structuré par du droit, des lois. Sans cela, le sanctuaire de la classe se fait enfoncer par la pression de l'extérieur.
POur ce qui est de l'élitisme, je n'ai pas tant pitié des bons, ni des mauvais, mais des moyens. Il y a une véritable tragédie des moyens dans les établissements scolaires. En étant moyen, dans un lycée d'aujourd'hui, comment ne pas devenir médiocre?
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Reine MargotDemi-dieu
Est-ce qu'on ne confond pas deux choses: la question des classes d'élite (celle du niveau) et celle du comportement? Quand j'étais en 6e on était répartis par groupes de niveau pendant une heure de la semaine en français. Et dans mon groupe, celui des "bons", de "l'élite" donc, il y avait un gros perturbateur dénommé Guillaume, qui en plus de faire le pitre était très content d'être un "intello". Et à l'époque on mettait encore les élèves faibles de 5e en 4e et 3e techno, eh bien ma classe de 4e et 3e, débarassée des élèves les plus faibles, était bruyante, pénible, avec un groupe notamment de petites pétasses occupées des garçons plus que d'autres chose, et de branllochons qui faisaient les ânes. Mais ils étaient d'un niveau correct. Ensuite bien sûr, ils ont payé leurs âneries, le Guillaume a fini en STG.
Tout ça pour dire que le problème n'est pas tant des élèves faibles (qui sont parfois très passifs et ne gênent pas le cours), que des perturbateurs qui monopolisent l'attention. Et là on fait quoi? des classes d'élite, même au collège, n'y changeront rien.
Tout ça pour dire que le problème n'est pas tant des élèves faibles (qui sont parfois très passifs et ne gênent pas le cours), que des perturbateurs qui monopolisent l'attention. Et là on fait quoi? des classes d'élite, même au collège, n'y changeront rien.
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La famille Bélier
- ThalieGrand sage
Je ne suis pas du tout d'accord. Dans ma 3e, la très grande hétérogénéité fait que je ne peux pas faire le programme digne des quelques bons élèves qui s'ennuient désespérément et je m'adapte aux moyens voire aux faibles de temps en temps, bref je navigue et les bons en pâtissent.marquisedemerteuil a écrit:
Les bons souffrent mais pas à cause du faible niveau, plutôt à cause du comportement, les cours bruyants c'est un problème d'éducation et non pas de niveau scolaire.
- henrietteMédiateur
marquisedemerteuil a écrit:
Tout ça pour dire que le problème n'est pas tant des élèves faibles (qui sont parfois très passifs et ne gênent pas le cours), que des perturbateurs qui monopolisent l'attention. Et là on fait quoi? des classes d'élite, même au collège, n'y changeront rien.
C'est exactement ce que je voulais dire dans mon post : et les malheureux (qu'ils soient "bons" ou "mauvais") qui se retrouvent dans la classe de ces zozos sont bien à plaindre, et sont le vrais sacrifiés du système.
- ThalieGrand sage
Clarianz a écrit:
Finalement, dans certains établissements c'est un peu ça le pb: les élèves se conduisent mal, certes, mais on leur donne les moyens de mal se comporter: pas de présence d'adulte, effectifs lourds et donc rapport de force qui s'installe, peu de règles simples (le blabla du respect c'est du vent! il y a des interdits limpides à exprimer), pas de sanction, et puis stt le modèle consumériste ambiant (dont les plus pauvres sont exclus violemment) ne les aident pas!
Là, encore, c'est très curieux comme lecture pour moi.
Tu renvoies la responsabilité sur la présence des adultes mais tu ne peux pas dire que dans les collèges les adultes ne sont pas là pour encadrer les enfants, bien sûr, il manque des adultes mais il y en a ! En Allemagne, il n'y a pas de surveillants et ce n'est pas la jungle dans les collèges. D'autre part, les effectifs lourds, là encore, dans les années 50, il n'était pas rare dans les écoles primaires d'avoir 40 à 50 élèves par classe et ils se comportaient très poliment.
Quant au modèle consumériste auquel ils n'ont pas accès, on ne doit pas connaître les mêmes ados, dans mon bahut ce sont les enfants qui ont le plus de difficultés sociales qui ont le dernier portable et les baskets dernier cri, quand les enfants de cadres n'ont pas de portables.
Eduquer un enfant, c'est le responsabiliser, il me semble. A force de leur trouver toutes les excuses du monde et de justifier leurs comportements inadmissibles par manque de profs ou effectifs lourds, on se fait manger sur la tête par des gamins qui deviennent "pourris".
- sandGuide spirituel
Les classes d'élite, il y en a dans mon collège, puisqu'on regroupe les élèves faisant latin et euro dans la même classe pour faciliter les emplois du temps. Et on finit de remplir ces classes avec des cas lourds, afin de les "neutraliser". Alors c'est vrai, je viens de faire le Cid en 4°A, que je m'abstiendrai de voir en 4°C. Mais il faut voir le sabotage de certains cours par les-dits cas lourds... Et pourquoi les quelques bons de 4°C n'auraient pas droit au Cid ? Parce que je ne peux pas envisager de parler chinois à 22 élèves sur 27 pendant quatre semaines.
Ca c'est du travail !
Ca c'est du travail !
- ThalieGrand sage
Nous avons fait pareil l'an dernier et cette année aussi. Nos "superbes" classes bilangues ont été détruites par 4 à 5 cas très lourds.
L'an dernier, deux profs sont partis en dépression à cause de ces classes où l'hétérogénéité avait atteint son paroxysme.
Quasiment, tous les cours étaient sabotés, des collègues viraient les élèves d'heure en heure pour pouvoir un peu bosser. La meilleure élève de la 3e de l'an dernier, que j'avais en 4e, a dit à un professeur un jour : "si eux ne sont pas exclus, c'est moi qui m'exclue et qui sors car je n'en peux plus", vous voyez où l'on en est arrivé....
Cette année, à nouveau, la 3e bilangue de mon collège est une classe qui ne marche pas car les extrêmes font des étincelles.
L'an dernier, deux profs sont partis en dépression à cause de ces classes où l'hétérogénéité avait atteint son paroxysme.
Quasiment, tous les cours étaient sabotés, des collègues viraient les élèves d'heure en heure pour pouvoir un peu bosser. La meilleure élève de la 3e de l'an dernier, que j'avais en 4e, a dit à un professeur un jour : "si eux ne sont pas exclus, c'est moi qui m'exclue et qui sors car je n'en peux plus", vous voyez où l'on en est arrivé....
Cette année, à nouveau, la 3e bilangue de mon collège est une classe qui ne marche pas car les extrêmes font des étincelles.
- ClarianzEmpereur
Thalie a écrit:Clarianz a écrit:
Finalement, dans certains établissements c'est un peu ça le pb: les élèves se conduisent mal, certes, mais on leur donne les moyens de mal se comporter: pas de présence d'adulte, effectifs lourds et donc rapport de force qui s'installe, peu de règles simples (le blabla du respect c'est du vent! il y a des interdits limpides à exprimer), pas de sanction, et puis stt le modèle consumériste ambiant (dont les plus pauvres sont exclus violemment) ne les aident pas!
Là, encore, c'est très curieux comme lecture pour moi.
Tu renvoies la responsabilité sur la présence des adultes mais tu ne peux pas dire que dans les collèges les adultes ne sont pas là pour encadrer les enfants, bien sûr, il manque des adultes mais il y en a ! En Allemagne, il n'y a pas de surveillants et ce n'est pas la jungle dans les collèges. D'autre part, les effectifs lourds, là encore, dans les années 50, il n'était pas rare dans les écoles primaires d'avoir 40 à 50 élèves par classe et ils se comportaient très poliment.
Quant au modèle consumériste auquel ils n'ont pas accès, on ne doit pas connaître les mêmes ados, dans mon bahut ce sont les enfants qui ont le plus de difficultés sociales qui ont le dernier portable et les baskets dernier cri, quand les enfants de cadres n'ont pas de portables.
Eduquer un enfant, c'est le responsabiliser, il me semble. A force de leur trouver toutes les excuses du monde et de justifier leurs comportements inadmissibles par manque de profs ou effectifs lourds, on se fait manger sur la tête par des gamins qui deviennent "pourris".
Dans les établissements déjà violent, pour renverser la vapeur, il est évident qu'il faut casser l'effet de groupe pour avoir un résultat, et je ne trouve pas que la présence des adultes soit suffisante aujourd'hui au vue de ce qui se passe MAINTENANT. Pourquoi continuer à comparer aux années 50? Depuis, on a admis que les enfants ont quand même besoin de cours à dimension humaine.
Le modèle consumériste est justement pile dans ce que tu vois tous le sjours: pourquoi sont-ce les plus démunis qui étalent des objets si chers? Simplement parce que leurs parents continuent de penser que le gadget à la mode est un facteur d'intégration sociale. Même s'ils doivent voler.
Je ne trouve pas d'excuse, je constate. On ne peut pas condamner les enfants, ils sont issus de ce que l'on a nous même (moi, mon voisin, toi...) mis en place. Il faut donc se remettre en question, remettre en question l'éducation que l'on donne à la maison, remettre en question les valeurs que notre République véhicule.
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Mama's Rock
- Reine MargotDemi-dieu
Thalie a écrit:Je ne suis pas du tout d'accord. Dans ma 3e, la très grande hétérogénéité fait que je ne peux pas faire le programme digne des quelques bons élèves qui s'ennuient désespérément et je m'adapte aux moyens voire aux faibles de temps en temps, bref je navigue et les bons en pâtissent.marquisedemerteuil a écrit:
Les bons souffrent mais pas à cause du faible niveau, plutôt à cause du comportement, les cours bruyants c'est un problème d'éducation et non pas de niveau scolaire.
en effet les classes très hétérogènes existent et peuvent être un souci, je ne dis pas que ça n'existe pas, j'en ai eu. C'est bien évidemment notre métier de nous occuper de tous les élèves. mais je pense que le problème le plus profond et qui justement nous empêche de nous consacrer à ces élèves de niveaux différents c'est l'éducation. Avec des élèves plus calmes, moins nombreux dans les classes on peut organiser des activités de groupe, en tenant compte des spécificités des élèves.
Merieu donne des pistes et des exemples là-dessus dans "faire l'école, faire la classe"
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéeHrÉrudit
Une élève m'a aussi dit cela Thalie un jour à cause de quelques élèves saboteurs. Sauf que c'était une élève "moyenne" et là je rejoins les propos de doctor who. On oublie aussi ces "moyens" sacrifiés qui ont aussi droit à la progression. J'ai eu ausi des classes de 4ème avec des orientations en SEGPA en cours d'année pour certains élèves (les parents refusaient cette orientation). J'en avais qui ne défaisaient même pas leurs sacs en me répondant qu'ils attendaient de pouvoir se barrer en apprentissage. Et il faut jongler avec tout ça, moi je trouve que c'est l'enfer.
- henrietteMédiateur
Thalie a écrit:En Allemagne, il n'y a pas de surveillants et ce n'est pas la jungle dans les collèges.
Certes... mais en Allemagne les élèves sont orientés à la fin de l'équivalent chez nous de la 6e entre ceux qui vont en Gymnasium (l'équivalent des filières générales chez nous, où l'on prépare l'Abitur) et ceux qui vont en Realschuhle ou Hauptschule, voies qui mènent à l'apprentissage ou à des études courtes sans Abitur...
- ThalieGrand sage
On est bien sûr d'accord. Je n'évoquais que les deux extrêmes justement.
J'ai fait partie de ce genre de classe et j'ai toujours dit que l'on s'en sortait toujours quoique je constate tous les jours des lacunes, en grammaire, par exemple, que je n'aurais pas dû avoir.
Les plus dramatique, en effet, c'est pour les moyens qui sont sacrifiés sur l'autel de la tolérance, de la compréhension sans retenue, du misérabiliste le plus condescendant...
J'ai fait partie de ce genre de classe et j'ai toujours dit que l'on s'en sortait toujours quoique je constate tous les jours des lacunes, en grammaire, par exemple, que je n'aurais pas dû avoir.
Les plus dramatique, en effet, c'est pour les moyens qui sont sacrifiés sur l'autel de la tolérance, de la compréhension sans retenue, du misérabiliste le plus condescendant...
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