Sujet délicat, besoin de conseils

Un des mes élèves de 3ème a complètement changé d'attitude depuis quelque temps. Il n'a jamais été très bon, mais il faisait des efforts et son comportement était correct. Mais, depuis 2 semaines, il ne fait plus aucun travail et dérape parfois.
Crise d'adolescence, pensais-je avec mes collègues.
Oui, mais ce matin, sa charge émotionnelle était réellement perceptible, tout comme ses nerfs à vif et je l'ai surpris en train de se scarifier.
Je lui ai demandé de venir me voir à la fin du cours et j'ai réussi à le faire parler.
Alors voilà, il vient d'apprendre qu'à même pas 15 ans il allait être papa. La demoiselle en question, une aventure d'un soir arrosé, ne lui a rien dit pendant 4 mois. Elle refuse de le revoir, ses parents à elle aussi.
De son côté, il est élevé par ses grands-parents car sa mère a vécu une situation identique. Il me dit qu'il n'a jamais eu de père et qu'il ne veut pas que le petit vive la même chose. Il veut assumer cet enfant, à sa mesure. Il voit sa mère, à qui il s'est confié et qui a été compréhensive, mais il refuse de parler à ses grands-parents.
Il refuse que les autres profs soient au courant car il a peur qu'ils préviennent sa famille. Je lui ai demandé de prendre rdv avec l'assistante sociale.
Mais c'est bien peu...
Que faire ? Avez-vous vécu des situations similaires ? Avez-vous des conseils à me donner ? Dois-je prévenir d'autres personnes (CE, CPE, PP) alors qu'il m'a demandé de ne pas le faire ? Connaissez-vous ses droits ?
Je me sens impliquée dans la mesure où il m'a apporté sa confiance, mais je suis désemparée...

L'assistante sociale est la personne qui peut l'aider , tu vas la voir et tu le dis au gamin...Elle est professionnelle et saura quoi faire et qui prévenir.Toi , tu peux l'écouter , et encore ...courage

Le pb c'est que personne ne peut rien faire si la jeune fille (et les parents) refuse qu'il reconnaisse le BB.

Cas exceptionnel il est vrai, mais dans des situations similaires ma démarche est :
1. écoute du problème, discussion
2. Lui demander d'aller voir l'infirmière / l'assistante etc....
3. Il refuse
4. Je lui dit que Mme truc est gentille
5. Il hésite
6. je lui dit que je l'accompagne
7. Il accepte
8. Il renâcle
9. Je dis que je donnerai quand même l'info(ptite mise sous pression)
10. Il / on y va

Il faut qu'il aille aux permanences juridiques des tribunaux ou des avocats pour demander conseil. C'est avant tout un problème juridique, car il a quand même des droits en tant que père, non ?

Il n'y a pas des associations qui accompagnent les ados-parents?

Si ce garçon est le père génétique, personne ne peut lui dénier le droit d'être père et co-responsable, avec tous les aménagements liés à son âge. Qu'il aille voir un avocat avec sa mère ! Un test ADN prouvera ou infirmera sa paternité.
Je ne pense pas qu'il existe en france une loi empêchant un père de reconnaître son enfant biologique et de s'en tenir pour responsable.
En tout cas, voilà un brave garçon qui mérite d'être aidé et soutenu par des adultes !

S'il n'a pas le courage d'en parler à ses grands-parents, il faut au moins qu'il aille voir un avocat par l'intermédiaire de l'assistante sociale.
Si j'étais le professeur de cet élève, je préviendrais, avec son accord ou à défaut sans, l'assistante sociale de son secteur ou la DDASS du département. C'est là qu'il trouvera de l'aide.
Par ailleurs, après avoir vérifié qu'il est juridiquement possible pour un père d'exiger de reconnaître son enfant biologique, même à sa majorité, par un test ADN, je l'inciterai à mettre les bouchées doubles à l'école pour avoir plus tard un bon métier, pouvoir éventuellement se payer un bon avocat et pouvoir être une aide réelle pour l'enfant et un vrai père digne de ce nom.

http://www.cabinetsavocats.com/droit-famille/reconnaissance-paternelle.php

http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F887.xhtml

Là, mieux encore:
http://droit-finances.commentcamarche.net/forum/affich-3827067-comment-reconnaitre-son-enfant-apres-la-naiss

Merci beaucoup de toutes ces infos !
Il a accepté de prendre rdv avec l'assistante sociale. Je verrai s'il l'a fait et, sinon, la préviendrai moi-même. Je lui proposerai de l'accompagner.
C'est vrai qu'il mérite d'être aidé.

Ce qu'il y a, c'est que c'est un problème juridique avant d'être psychologique ou social :/

Tiens nous au courant !

John a écrit:Il faut qu'il aille aux permanences juridiques des tribunaux ou des avocats pour demander conseil. C'est avant tout un problème juridique, car il a quand même des droits en tant que père, non ?

non il n'a aucun droit... Le "géniteur" ne peut rien faire. Le seul cas où un homme peut exiger la reconnaissance d'un enfant (avec test ADN) c'est s'il le couple a vécu plusieurs mois ensemble officiellement.

doublecasquette a écrit:Si ce garçon est le père génétique, personne ne peut lui dénier le droit d'être père et co-responsable, avec tous les aménagements liés à son âge. Qu'il aille voir un avocat avec sa mère ! Un test ADN prouvera ou infirmera sa paternité.
Je ne pense pas qu'il existe en france une loi empêchant un père de reconnaître son enfant biologique et de s'en tenir pour responsable.
En tout cas, voilà un brave garçon qui mérite d'être aidé et soutenu par des adultes !

Il ne peut pas le demander.
Et encore heureux car dans ce cas pour une femme qui a une vie sexuelle active et qui tombe enceinte combien d'hommes seraient alors en droit de demander un test ADN... et pire encore il y aurait toujours des timbrés prêts à demander des tests...

S'il en est à se scarifier, ne le lache surtout pas maintenant! Un accident arrive toujours trop vite avec les ados.
Contactes l'assitante sociale en ligne direct et surveille tout ça comme le lait sur le feu tant qu'elle n' a pas pris le pb en charge. Je ne sais pas si cela se fait dans ton collège mais tu peux lui envoyer un mail par l'intermèdiaire de son adresse académique (même si tu ne connais pas l'adresse, le nom suffit)

ysabel a écrit:

John a écrit:Il faut qu'il aille aux permanences juridiques des tribunaux ou des avocats pour demander conseil. C'est avant tout un problème juridique, car il a quand même des droits en tant que père, non ?

non il n'a aucun droit... Le "géniteur" ne peut rien faire. Le seul cas où un homme peut exiger la reconnaissance d'un enfant (avec test ADN) c'est s'il le couple a vécu plusieurs mois ensemble officiellement.

Ah bon Mais ça va créer une situation affreuse, s'il sait qu'il est le père mais qu'il n'a pas le droit de reconnaître l'enfant ! Ysabel, je te crois sur parole, mais je trouve que le garçon devrait contacter une aide juridique au plus vite.

C'est bien ce que je craignais, qu'il n'ait aucun droit...La solution me semble avant tout devoir passer par le dialogue. Si la jeune fille et ses parents acceptent d'écouter ce garçon, la situation peut s'arranger (je suis une éternelle optimiste !). En cela, l'assistante sociale est sans doute la mieux placée pour jouer un rôle de médiateur.
Dans un second temps, si le dialogue est impossible, je l'aiderai à se tourner vers la justice.
Pfff, cette histoire me mine. Les vacances qui arrivent font que le temps presse...
Déjà, le fait de m'avoir parlé est une bonne chose. Il m'a promis de ne pas faire de bêtise, il a compris qu'il ne devait pas se débattre seul avec un problème aussi grave et que des adultes étaient prêts à le soutenir.
Je ne vais pas le laisser tomber...

ysabel a écrit:

doublecasquette a écrit:Si ce garçon est le père génétique, personne ne peut lui dénier le droit d'être père et co-responsable, avec tous les aménagements liés à son âge. Qu'il aille voir un avocat avec sa mère ! Un test ADN prouvera ou infirmera sa paternité.
Je ne pense pas qu'il existe en france une loi empêchant un père de reconnaître son enfant biologique et de s'en tenir pour responsable.
En tout cas, voilà un brave garçon qui mérite d'être aidé et soutenu par des adultes !

Il ne peut pas le demander.
Et encore heureux car dans ce cas pour une femme qui a une vie sexuelle active et qui tombe enceinte combien d'hommes seraient alors en droit de demander un test ADN... et pire encore il y aurait toujours des timbrés prêts à demander des tests...

Tatatata ! Je ne donne pas cinq ans pour qu'un cas fasse jurisprudence en ce domaine si ce n'est déjà fait.

doublecasquette a écrit:

ysabel a écrit:

doublecasquette a écrit:Si ce garçon est le père génétique, personne ne peut lui dénier le droit d'être père et co-responsable, avec tous les aménagements liés à son âge. Qu'il aille voir un avocat avec sa mère ! Un test ADN prouvera ou infirmera sa paternité.
Je ne pense pas qu'il existe en france une loi empêchant un père de reconnaître son enfant biologique et de s'en tenir pour responsable.
En tout cas, voilà un brave garçon qui mérite d'être aidé et soutenu par des adultes !

Il ne peut pas le demander.
Et encore heureux car dans ce cas pour une femme qui a une vie sexuelle active et qui tombe enceinte combien d'hommes seraient alors en droit de demander un test ADN... et pire encore il y aurait toujours des timbrés prêts à demander des tests...

Tatatata ! Je ne donne pas cinq ans pour qu'un cas fasse jurisprudence en ce domaine si ce n'est déjà fait.

ouais...enfin , moi je pense qu'un homme a le droit de savoir si il a des enfants ...après il faut que ce soit surveillé , encadré ..

roxanne a écrit:
ouais...enfin , moi je pense qu'un homme a le droit de savoir si il a des enfants ...après il faut que ce soit surveillé , encadré ..

+ 1 !

C'est super que tu puisses l'aider comme ça, bon courage...Ca doit lui faire du bien que tu sois présente.
J'espère pour lui que la situation s'arrangera...Tiens-nous au courant!

Ysabel dit probablement ce qu'elle préfère croire vrai mais moi, j'en doute fort.
Je ne vois pas pourquoi les poulains auraient droit au contrôle de filiation et pas les humains.

Il est évident qu'un père a le droit de revendiquer sa paternité ! Sinon, où sommes-nous ?

marmottine a écrit:

roxanne a écrit:
ouais...enfin , moi je pense qu'un homme a le droit de savoir si il a des enfants ...après il faut que ce soit surveillé , encadré ..

+ 1 !

Non... quand c'est juste une aventure il n'y a pas de raison... il n'avait qu'à mettre une capote.