Nos reconversions...

Reine Margot a écrit:ben je croyais avoir raté l'écrit de saenes, je suis admissible!!!!

féliciations !!!!! et m*rde pour la suite, on y croit !!!

Reine Margot a écrit:l'oral est le 23-24-25 mai. donc dans 2 semaines si tout va bien je me TIRE de ce métier!!!

ça fait du bien de se dire ça, hein?

Lorica a écrit:

Reine Margot a écrit:l'oral est le 23-24-25 mai. donc dans 2 semaines si tout va bien je me TIRE de ce métier!!!

ça fait du bien de se dire ça, hein?

Rhaaaaaaa.....

Reine Margot, félicitations !! Je suis super contente pour toi !

Schéhérazade a écrit:

Pas de masochisme, il est tout à fait légitime de choisir un métier par opportunisme, et on peut bien s' en trouver. On parle d' un métier, pas d' une vocation.
On s' attribue trop la responsabilité individuelle d' un désarroi collectif dans notre profession, dû à une situation très difficile.

Pour ce qui est de mon cas, ce n'est pas à proprement parler de l'opportunisme, qui n'a rien de gênant, effectivement. Mais de barrière que l'on se met à soi-même, où qu'on a pas eu la force de franchir si elles ont été mise par d'autres, pour réaliser ce qu'on voudrait. L'opportunisme vient ensuite. Parmi les maigres pistes qu'on se laisse.

En tous cas, je suis contente qu'il existe un endroit comme néo où l'on peut discuter avec des néoprofettes et des néoprofeux sympathiques, qui ne jugent pas et qui sont à l'écoute des problèmes de profs!
Je me rends compte que voir le message positif de Reine me rebooste bien plus que d'aller une heure chez le psy!

on se sent moins seule en lisant Héliandre, simone du bavoir et les autres ...Moi aussi je me suis retrouvé dans la carrière de prof sans me réaliser à quel point cela serait dur pour moi de lutter des ados alors que je suis quelqu'un de souriant, jugée souvent (à tort ou raison) gentille et douce, les conflits me rendent malades ...
Alors j'aime ma matière, j'ai admiré certains profs mais pour le moment même si je progresse, j'ai comme image de moi une prof encore de peu d'envergure et mal à l'aise après presque 5 ans de carrière

J'aurai pû écrire ton message tabou!

C'est super, Reine ! tu nous tiens au courant ?

cavecattum a écrit:Ah, tu me rassures! Et oui, que la discussion puisse continuer m'intéresse, parce que :Descartes:

C'est amusant, car ce que j'ai appris ce soir dans mon bahut me pousserait à renier les posts que j'ai écrits un peu plus haut.
Pour faire simple, le proviseur fait un véritable coup de Jarnac à l'équipe de maths pour des raisons purement financières : il n'a pas assez d'heures et on a dit que l'on ne prendrait pas d'HSA donc il refuse tous les dédoublements en maths l'an prochain.
C'est incroyable : il fout dedans plein d'élèves pour des raisons absurdes.
Les noms d'oiseaux étaient pas loin de voler et ça n'a pas fini d'être chaud mais voilà où en est ce beau métier.

Alors oui, j'aime ce métier, mais je crois qu'aujourd'hui, on vit un changement de paradigme profond qui remet énormément de choses en cause.

En ce qui me concerne, je n'ai clairement pas fait ce métier par vocation : je me suis retrouvé là car j'ai tjrs été poussé dans mes études que je réussissais bien et je ne voulais pas être ingénieur.
JE ne suis a priori pas d'accord avec Apo et Héliandre : cela n'empêche en rien de bien faire ce métier. Dans le privé, peu de gens ont la "vocation" et cela ne les empêche pas de faire correctement leur métier. JE crois que c'est ce que nous faisons dans notre immense majorité.
Aujourd'hui, je sais que je suis fait pour ça : je n'ai aucun pb avec l'autorité (tant que les élèves restent "normaux") ni le conflit, et j'aime le côté théâtral de ce métier. JE cabotine de plus en plus en cours pour faire passer les notions importantes, je digresse souvent sur des points d'histoire des sciences, bref j'aime ça.
Et pourtant, ils réussiront peut-être à me dégoûter par les mutations profondes et la volonté quasi-délibérée de détruire ce métier.

Alors quand on débute actuellement, c'est très dur : moi j'ai commencé dans l'avant-dernier lycée du 93 pour les résultats au bac (y'en a qui connaissent Olympe de Gouges ? ), j'ai eu l'impression de ne pas enseigner pdt 3 ans, et de seulement commencer quand je suis revenu en province vers chez moi.
Pour les jeunes, je pense objectivement qu'il faut bien intégrer que l'on n'attend plus d'un prof qu'il enseigne, mais qu'il anime : je ne crois pas caricaturer.
Quand on aime la connaissance, c'est rude.


Mais cavecattum, le pb, c'est que je crois qu'il n'existe guère de métier miraculeux dans la période que nous vivons.

Je préfère persévérer dans celui-là en pensant que ça va changer !

Igniatius a écrit:
Pour les jeunes, je pense objectivement qu'il faut bien intégrer que l'on n'attend plus d'un prof qu'il enseigne, mais qu'il anime : je ne crois pas caricaturer.
Quand on aime la connaissance, c'est rude.

Sans parler des élèves qui font tout pour empêcher la transmission de la connaissance, le cours de se dérouler...
mais je pense justement que c'est pour ça qu'on ne peut pas faire ce métier sans aimer l'"animation" justement.

Igniatius a écrit:
Pour les jeunes, je pense objectivement qu'il faut bien intégrer que l'on n'attend plus d'un prof qu'il enseigne, mais qu'il anime : je ne crois pas caricaturer.

Oui, d'autant plus en maths où les choses ne sont pas très vivantes à la base...

Mais cavecattum, le pb, c'est que je crois qu'il n'existe guère de métier miraculeux dans la période que nous vivons.

Déjà, tous les jeunes diplômés n'ont pas de travail.

vous avez l'air unanimes, ça fait peur...

pourtant, mes amies néotit et stagiaires prennent plaisir à enseigner : une d'entre elles est dans un établissement qui n'a pas bonne réputation mais qui n'est en fait pas mal, et peut se permettre des exigences assez élevées avec ses collégiens ; une autre dans un collège tranquille, donc ça va ; et la dernière est aux Pyramides... pourtant, même si elle reconnait que faire cours est difficile, elle aime toujours son métier et a un très bon contact avec les gamins.

J'en conclus donc qu'il existe encore des endroits où on peut enseigner dans des conditions correctes, et que même sans ça, on peut aimer ce métier !!

Oiseau phenix a écrit:J'en conclus donc qu'il existe encore des endroits où on peut enseigner dans des conditions correctes, et que même sans ça, on peut aimer ce métier !!

Oui, mais il faut prévenu que les premières années sont difficiles... Et ne pas avoir trop d'illusions.

Oui, et surtout, enseigner tient beaucoup à la personnalité. J'ai des collègues qui s'éclatent. Il faut un tempérament "leader"...

simone du bavoir a écrit:Oui, et surtout, enseigner tient beaucoup à la personnalité. J'ai des collègues qui s'éclatent. Il faut un tempérament "leader"...

sur les 3 potes dont je parle, au moins deux ne sont pas vraiment des "leaders". Je pense qu'elles peuvent avoir de l'autorité mais ce sont des tempéraments discrets autrement...

Pour te répondre Pierre au carré, perso je m'attends à tout : mais quand je les écoute elles ça me remonte le moral. Et c'est quoi "avoir trop d'illusions", précisément ?

Oiseau phenix a écrit: Pour te répondre Pierre au carré, perso je m'attends à tout : mais quand je les écoute elles ça me remonte le moral. Et c'est quoi "avoir trop d'illusions", précisément ?

Pas te dire que ça va être "facile". Après, on est fait pour ça ou pas à la base, même si les conditions de travail influencent ensuite.
Il faut aller en zone rurale.

En zone rurale je suis pas sûre, j'ai eu des échos un peu catastrophiques...

en tout cas je ne me dis pas du tout que ça va être facile, c'est certain (j'ai plutôt peur de me faire lancer des tomates et / ou de ne pas arriver à imposer mon autorité)

Oui, c'est très variable, on ne peux pas savoir à l'avance si ça va marcher ou pas! Pour ma part, ça a marché dans à peu près la moitié de mes classes et pas du tout dans l'autre moitié... Pourquoi? Classes plus dures, avec un décalage culturel, avec lesquelles je n'avais plus envie...
Ne pas avoir d'illusions, pour moi, ça a été découvrir que pour une majorité de mes élèves, une vie réussie, c'est d'avoir une grosse bagnole et une piscine... Comment leur parler de Rimbaud après ça? (quoique... le côté armes à feu pouvait les intéresser aussi...)

et puis, comment peut on savoir en passant le concours qu'on est fait pour ça ? ça fait un moment que je pense à ce boulot, ça me tarde d'y être, c'est déjà un bon point, d'autant que je ne l'idéalise pas du tout non plus, mais ça ne suffira pas. Alors comment savoir ?

En zone rurale je suis pas sûre, j'ai eu des échos un peu catastrophiques...

On peut très mal tomber aussi...

Et contrairement aux préjugés, j'ai trouvé le lycée beaucoup plus dur que le collège, où les enfants ont encore la capacité à s'intéresser...

simone du bavoir a écrit:Oui, c'est très variable, on ne peux pas savoir à l'avance si ça va marcher ou pas! Pour ma part, ça a marché dans à peu près la moitié de mes classes et pas du tout dans l'autre moitié... Pourquoi? Classes plus dures, avec un décalage culturel, avec lesquelles je n'avais plus envie...
Ne pas avoir d'illusions, pour moi, ça a été découvrir que pour une majorité de mes élèves, une vie réussie, c'est d'avoir une grosse bagnole et une piscine... Comment leur parler de Rimbaud après ça? (quoique... le côté armes à feu pouvait les intéresser aussi...)

oui. Bon, ça je le savais déjà. Et c'est sûr que je ne m'imagine pas que je vais révolutionner leur rapport à ma discipline... mais je compte bien tout faire pour faire jailir aussi souvent que possible de petites étincelles.

Moi, j'avais fait pas mal d'animation BAFA et j'étais tjs vu comme "l'animatrice gentille", à qui on donne des dessins mais qu'n n'écoute pas tjs. Ca aurait dû me mettre le doute... Sinon aucun moyen de savoir

Mais tu sais, ce post est un exutoire pour ceux qui, pour des raisons X ou Y, n'ont pas réussi! Tu n'es pas du tout dans ce cas, donc pas spécialement concernée!

mais j'ai peur de l'être un jour ! en tout cas je vous soutiens de tout mon coeur, ce n'est pas évident d'oser s'avouer qu'il vaut mieux changer de voie.