- henrietteMédiateur
Peut-on demander à être accompagné d'un représentant syndical lors du fameux entretien, comme on peut le faire quand on est convoqué chez le CDE par exemple ?
- pallasNiveau 9
Alors, j'ai donc été inspectée mardi dernier par un chargé d'inspection. Je suis en collège zep rurale et je suis titulaire depuis deux mois. Vous savez quelles sont les conditions de travail dans ce type d'établissement.
J'ai proposé une étude de texte, avec compréhension, vocabulaire, et étude centrée sur le sens du texte, le personnage, l'atmosphère, bon quelque chose de "classique".
Ensuite l'entretien : alors je ne peux pas dire qu'il a été agressif ou quoi que ce soit (les propos qui ont été rapportés plus haut sont ultra violents), mais voilà en gros ce qu'il m'a dit :
- qu'il fallait que je change totalement de pratiques, c'est la première chose qu'il a dite, déjà j'ai tout de suite vu que ça n'allait pas à ses yeux
- qu'il était hors de question de les laisser seuls lire le texte, que ça plombait le cours, que ça ne servait à rien (mais comment font-ils quand ils sont seuls justement ? et en évaluation ?), je précise que j'ai ensuite fait lire le texte et que moi-même je l'ai relu un peu plus tard dans la séance.
- qu'il était hors de question de noter des mots de vocabulaire (que ça ne servait à rien non plus parce qu'ils ne les retiendront pas ou alors qu'il faut tout de suite les faire écrire, du style tiens "inventez une histoire à partir de ces mots fétide, physionomie, proéminente" et que là ça aurait été plus rigolo)
- qu'il était hors de question de terminer le cours sur une leçon (une synthèse), qu'ils étaient là pour être en activité et que c'est seulement par l'activité qu'ils apprendront des choses et pas en les copiant.
- donc ce qui compte c'est l'interaction lecture/écriture, on donne le début et hop ils doivent écrire la suite et hop on donne la suite et puis voilà, ils font la synthèse eux-mêmes.
Bref mon cours était bien trop structuré (ça il l'a dit clairement), chiant (pardon, il a dit "pas intéressant", les élèves l'ont entendu le dire au principal pendant l'entretien et me l'ont rapporté, ainsi que d'autres détails qu'elles n'ont pu inventer) et il faut absolument faire de l'écriture à tous les cours.
Quand il a vu que je faisais de la conjugaison (cahier de textes), horreur ô horreur et surtout des exercices, non il faut faire écrire.
De même, pas besoin de connaître les natures de mots ! Mon dieu ! Ecrire et ça viendra les natures ensuite.
Bref, tout, je pense, était joué d'avance, je n'ai jamais pu me justifier,proposer, expliquer, montrer quoi que ce soit d'autre, muselée quand il s'agissait d'évoquer les conditions de travail, alors que je pensais pouvoir exposer mon point de vue. Il voulait que je dise oui oui je suis la petite jeune, je n'y connais rien, oui vous avez raison. Mais il ne faut pas se décourager ma p'tite dame.
J'ai essayé à plusieurs reprises de lui dire que premièrement de l'écriture j'en faisais, je lui ai montré la séance précédente qui était justement une séance avec de l'écriture (oui bon ben c'est bien, mais je ne veux pas le savoir moi je m'appuie sur ce que j'ai vu). Deuxièmement, j'ai essayé de glisser (j'aurais dû insister) que la grammaire, l'apprentissage du vocabulaire, et la structure pouvaient être bénéfique et faire progresser mes élèves. Pas de réponse. Revenons à la séance.
L'entretien s'est terminé sur : qu'envisagez-vous par la suite ? Mutation. Ah bon ? Et j'ai ajouté, de plus, si on veut m'imposer une méthode en laquelle je ne crois pas, changer de métier. Et c'est là qu'il a été choquée. Il est retourné voir le principal (ce sont des collègues qui me l'ont dit, car le principal leur a demandé si j'allais bien en général) dire qu'il s'inquiétait, que j'allais faire une dépression, que je n'étais pas à l'aise avec ma pédagogie. (euh c'est lui qui n'est pas à l'aise avec la mienne plutôt !)
Je n'ai pas encore le rapport, je vous tiendrai au courant.
Très bonne idée que ce topic, car j'avoue que j'ai eu du mal à me défendre et peut-être que si j'avais un peu mieux préparé cela, j'aurais pu davantage m'imposer. Avec un argumentaire et plus d'expérience (bon ça ça viendra forcément, je suis jeune, c'est vrai), j'aurais pu sortir de cet entretien moins "cassée" que je ne l'ai été.
J'ai proposé une étude de texte, avec compréhension, vocabulaire, et étude centrée sur le sens du texte, le personnage, l'atmosphère, bon quelque chose de "classique".
Ensuite l'entretien : alors je ne peux pas dire qu'il a été agressif ou quoi que ce soit (les propos qui ont été rapportés plus haut sont ultra violents), mais voilà en gros ce qu'il m'a dit :
- qu'il fallait que je change totalement de pratiques, c'est la première chose qu'il a dite, déjà j'ai tout de suite vu que ça n'allait pas à ses yeux
- qu'il était hors de question de les laisser seuls lire le texte, que ça plombait le cours, que ça ne servait à rien (mais comment font-ils quand ils sont seuls justement ? et en évaluation ?), je précise que j'ai ensuite fait lire le texte et que moi-même je l'ai relu un peu plus tard dans la séance.
- qu'il était hors de question de noter des mots de vocabulaire (que ça ne servait à rien non plus parce qu'ils ne les retiendront pas ou alors qu'il faut tout de suite les faire écrire, du style tiens "inventez une histoire à partir de ces mots fétide, physionomie, proéminente" et que là ça aurait été plus rigolo)
- qu'il était hors de question de terminer le cours sur une leçon (une synthèse), qu'ils étaient là pour être en activité et que c'est seulement par l'activité qu'ils apprendront des choses et pas en les copiant.
- donc ce qui compte c'est l'interaction lecture/écriture, on donne le début et hop ils doivent écrire la suite et hop on donne la suite et puis voilà, ils font la synthèse eux-mêmes.
Bref mon cours était bien trop structuré (ça il l'a dit clairement), chiant (pardon, il a dit "pas intéressant", les élèves l'ont entendu le dire au principal pendant l'entretien et me l'ont rapporté, ainsi que d'autres détails qu'elles n'ont pu inventer) et il faut absolument faire de l'écriture à tous les cours.
Quand il a vu que je faisais de la conjugaison (cahier de textes), horreur ô horreur et surtout des exercices, non il faut faire écrire.
De même, pas besoin de connaître les natures de mots ! Mon dieu ! Ecrire et ça viendra les natures ensuite.
Bref, tout, je pense, était joué d'avance, je n'ai jamais pu me justifier,proposer, expliquer, montrer quoi que ce soit d'autre, muselée quand il s'agissait d'évoquer les conditions de travail, alors que je pensais pouvoir exposer mon point de vue. Il voulait que je dise oui oui je suis la petite jeune, je n'y connais rien, oui vous avez raison. Mais il ne faut pas se décourager ma p'tite dame.
J'ai essayé à plusieurs reprises de lui dire que premièrement de l'écriture j'en faisais, je lui ai montré la séance précédente qui était justement une séance avec de l'écriture (oui bon ben c'est bien, mais je ne veux pas le savoir moi je m'appuie sur ce que j'ai vu). Deuxièmement, j'ai essayé de glisser (j'aurais dû insister) que la grammaire, l'apprentissage du vocabulaire, et la structure pouvaient être bénéfique et faire progresser mes élèves. Pas de réponse. Revenons à la séance.
L'entretien s'est terminé sur : qu'envisagez-vous par la suite ? Mutation. Ah bon ? Et j'ai ajouté, de plus, si on veut m'imposer une méthode en laquelle je ne crois pas, changer de métier. Et c'est là qu'il a été choquée. Il est retourné voir le principal (ce sont des collègues qui me l'ont dit, car le principal leur a demandé si j'allais bien en général) dire qu'il s'inquiétait, que j'allais faire une dépression, que je n'étais pas à l'aise avec ma pédagogie. (euh c'est lui qui n'est pas à l'aise avec la mienne plutôt !)
Je n'ai pas encore le rapport, je vous tiendrai au courant.
Très bonne idée que ce topic, car j'avoue que j'ai eu du mal à me défendre et peut-être que si j'avais un peu mieux préparé cela, j'aurais pu davantage m'imposer. Avec un argumentaire et plus d'expérience (bon ça ça viendra forcément, je suis jeune, c'est vrai), j'aurais pu sortir de cet entretien moins "cassée" que je ne l'ai été.
- V.MarchaisEmpereur
Avec quelle classe as-tu été inspectée, Pallas ?
Dans ce que dit ton IPR, il y a des choses recevables (je ne vais pas me lancer dans le détail, ce n'est pas le sujet, mais je trouve effectivement plus efficace de lire soi-même aux élèves le texte à étudier) mais tout est question de manière de dire les choses : si c'est un conseil bienveillant au milieu d'un bilan équitable, qui souligne aussi tes points forts, pas de problème ; si c'est une charge supplémentaire au milieu d'un réquisitoire en règle, la même remarque ne passe plus du tout.
Ce que reflète ce discours, c'est l'idéologie constructiviste dévoyée, celle qui prévaut hélas largement.
"être en activité", ça veut dire quoi ? Un élève qui écoute, participe, réfléchit, répond aux questions, copie sans faute (ce qui suppose une attention soutenue) une synthèse, apprend une leçon, du vocabulaire, il n'est pas actif, peut-être ? On confond activité et agitation permanente. Ce qu'on refuse ainsi, c'est le pas de côté qui permet de lever la tête du guidon et d'y voir clair (ma métaphore est un peu hasardeuse mais tant pis, j'ai la flemme de corriger), c'est la prise de distance nécessaire à toute réelle réflexion. Des générations d'élèves nous ont prouvé qu'on peut répondre à des questions comme on buzze sur le champignon dans certains jeux télévisés, à toute allure et sans réfléchir, et écrire de même : on noircit des kilomètres de papier sans même penser à ce qu'on va dire. On improvise, on écrit comme on cause, et après, au professeur de se débrouiller avec ces trucs sans queue ni tête là, je suis sûre que vous avz de souvenirs de correction très précis...). Les exercices abstraits et rébarbatifs de la grammaire obligent à la discipline, la concentration, la réflexion. Ils obligent à ce détour, à cette sortie de l'immédiateté, et c'est une bonne chose. En les interdisant, c'est la pensée que l'on confisque, au profit d'une perpétuelle "activité". Rappelons que l'activisme est une forme de terrorisme !
Quant au refus de l'apprentissage du vocabulaire (ou des conugaisons, ou des définitions grammaticales), cela fait un moment que ça dure, et on en voit les résultats : les facs obligées de faire des cours de langue, des élèves en déficit lexical grave, incapables de se faire comprendre, même au lycée. Ce qui n'est pas noté, donc jamais revu, est très vite oublié. Ne pas noter le vocabulaire, c'est comme ne pas en faire. Or ça, c'est contraire aux programmes.
Il faut cesser d'opposer apprentissage par coeur et réflexion, comme si l'un excluait l'autre. C'est le contraire : réfléchir suppose d'avoir en mémoire des connaissance que l'on puisse mobiliser, confronter, mettre en relation (c'est cela, l'intelligence). On ne peut pas raisonner sans connaissance en mémoire. La pensée se fait avec des mots. Le manque de vocabulaire induit une pensée nébuleuse et incapable de s'exprimer. Ma phrase préférée, quand on me le sort, le coup du par coeur soi-disant aliénant et inutile : le contraire d'une tête bien pleine, c'est pas une tête bien faite, c'est une tête bien vide. Le réinvestissement immédiat ne suffit pas à fixer des connaissances dans la durée. Votre inspecteur a passé des concours difficiles et, pour mettre toutes les chances de son côté, il y a fort à parier qu'il a fait des fiches d'Histoire littéraire, de notes, de citations, qu'il a apprises par coeur, par qu'il ne feignait pas alors d'ignorer que c'est le meilleur moyen pour retenir les choses. Celle-là aussi, j'aime bien la rappeler, de temps en temps.
Voilà quelques réponses possibles en vrac. Mais si je te demande avec quelle classe tu as été inspectée, Pallas, c'est qu'avec les nouveaux programmes, nous avons tout de même certains points sur lesquels nous appuyer. Ces programmes insistent sur le fait que l'intégration de faits de langue passe aussi par "la mémorisation" (page 2). C'est dans la partie "orthographe" mais ce qui est valable pour acquérir les règles d'orthographe l'est a fortiori pour acquérir du lexique.
Pour les conjugaisons, il est écrit noir sur blanc qu'on doit les étudier de façon systématique (programme de Sixième, p. 10 : "étude systématique avec décomposition des formes en éléments").
La première défense, les filles, c'est de connaître très bien les textes pour savoir sur quoi s'appuyer.
Allez, courage, Pallas. Continue de travailler, de faire du voca, des conjugaisons. C'est important pour tes élèves. Tu le sais, toi, que ça les fait progresser. Et c'est vrai qu'avec le temps, on apprend à répondre à un IPR. Calmement mais fermement. Point par point. Ce qui peut aider : prendre des notes quand il cause et reprendre ensuite tout ce qu'on voulait reprendre pour discuter, car évidemment, on ne peut pas se permettre de couper sans cesse la parole à son interlocuteur, surtout quand il s'agit d'un supérieur. Et puis c'est assez jubilatoire de voir la tête de l'IPR quand il comprend que les notes, ce n'était pas pour boire scrupuleusement ses paroles, mais pour pouvoir les réfuter ensuite sans rien oublier...
Eventuellement, tu nous tiendras au courant quand tu recevras ton rapport - enfin, seulement si tu le souhaites.
Dans ce que dit ton IPR, il y a des choses recevables (je ne vais pas me lancer dans le détail, ce n'est pas le sujet, mais je trouve effectivement plus efficace de lire soi-même aux élèves le texte à étudier) mais tout est question de manière de dire les choses : si c'est un conseil bienveillant au milieu d'un bilan équitable, qui souligne aussi tes points forts, pas de problème ; si c'est une charge supplémentaire au milieu d'un réquisitoire en règle, la même remarque ne passe plus du tout.
Ce que reflète ce discours, c'est l'idéologie constructiviste dévoyée, celle qui prévaut hélas largement.
"être en activité", ça veut dire quoi ? Un élève qui écoute, participe, réfléchit, répond aux questions, copie sans faute (ce qui suppose une attention soutenue) une synthèse, apprend une leçon, du vocabulaire, il n'est pas actif, peut-être ? On confond activité et agitation permanente. Ce qu'on refuse ainsi, c'est le pas de côté qui permet de lever la tête du guidon et d'y voir clair (ma métaphore est un peu hasardeuse mais tant pis, j'ai la flemme de corriger), c'est la prise de distance nécessaire à toute réelle réflexion. Des générations d'élèves nous ont prouvé qu'on peut répondre à des questions comme on buzze sur le champignon dans certains jeux télévisés, à toute allure et sans réfléchir, et écrire de même : on noircit des kilomètres de papier sans même penser à ce qu'on va dire. On improvise, on écrit comme on cause, et après, au professeur de se débrouiller avec ces trucs sans queue ni tête là, je suis sûre que vous avz de souvenirs de correction très précis...). Les exercices abstraits et rébarbatifs de la grammaire obligent à la discipline, la concentration, la réflexion. Ils obligent à ce détour, à cette sortie de l'immédiateté, et c'est une bonne chose. En les interdisant, c'est la pensée que l'on confisque, au profit d'une perpétuelle "activité". Rappelons que l'activisme est une forme de terrorisme !
Quant au refus de l'apprentissage du vocabulaire (ou des conugaisons, ou des définitions grammaticales), cela fait un moment que ça dure, et on en voit les résultats : les facs obligées de faire des cours de langue, des élèves en déficit lexical grave, incapables de se faire comprendre, même au lycée. Ce qui n'est pas noté, donc jamais revu, est très vite oublié. Ne pas noter le vocabulaire, c'est comme ne pas en faire. Or ça, c'est contraire aux programmes.
Il faut cesser d'opposer apprentissage par coeur et réflexion, comme si l'un excluait l'autre. C'est le contraire : réfléchir suppose d'avoir en mémoire des connaissance que l'on puisse mobiliser, confronter, mettre en relation (c'est cela, l'intelligence). On ne peut pas raisonner sans connaissance en mémoire. La pensée se fait avec des mots. Le manque de vocabulaire induit une pensée nébuleuse et incapable de s'exprimer. Ma phrase préférée, quand on me le sort, le coup du par coeur soi-disant aliénant et inutile : le contraire d'une tête bien pleine, c'est pas une tête bien faite, c'est une tête bien vide. Le réinvestissement immédiat ne suffit pas à fixer des connaissances dans la durée. Votre inspecteur a passé des concours difficiles et, pour mettre toutes les chances de son côté, il y a fort à parier qu'il a fait des fiches d'Histoire littéraire, de notes, de citations, qu'il a apprises par coeur, par qu'il ne feignait pas alors d'ignorer que c'est le meilleur moyen pour retenir les choses. Celle-là aussi, j'aime bien la rappeler, de temps en temps.
Voilà quelques réponses possibles en vrac. Mais si je te demande avec quelle classe tu as été inspectée, Pallas, c'est qu'avec les nouveaux programmes, nous avons tout de même certains points sur lesquels nous appuyer. Ces programmes insistent sur le fait que l'intégration de faits de langue passe aussi par "la mémorisation" (page 2). C'est dans la partie "orthographe" mais ce qui est valable pour acquérir les règles d'orthographe l'est a fortiori pour acquérir du lexique.
Pour les conjugaisons, il est écrit noir sur blanc qu'on doit les étudier de façon systématique (programme de Sixième, p. 10 : "étude systématique avec décomposition des formes en éléments").
La première défense, les filles, c'est de connaître très bien les textes pour savoir sur quoi s'appuyer.
Allez, courage, Pallas. Continue de travailler, de faire du voca, des conjugaisons. C'est important pour tes élèves. Tu le sais, toi, que ça les fait progresser. Et c'est vrai qu'avec le temps, on apprend à répondre à un IPR. Calmement mais fermement. Point par point. Ce qui peut aider : prendre des notes quand il cause et reprendre ensuite tout ce qu'on voulait reprendre pour discuter, car évidemment, on ne peut pas se permettre de couper sans cesse la parole à son interlocuteur, surtout quand il s'agit d'un supérieur. Et puis c'est assez jubilatoire de voir la tête de l'IPR quand il comprend que les notes, ce n'était pas pour boire scrupuleusement ses paroles, mais pour pouvoir les réfuter ensuite sans rien oublier...
Eventuellement, tu nous tiendras au courant quand tu recevras ton rapport - enfin, seulement si tu le souhaites.
- doublecasquetteEnchanteur
pallas a écrit:-Bref mon cours était bien trop structuré (ça il l'a dit clairement), chiant (pardon, il a dit "pas intéressant", les élèves l'ont entendu le dire au principal pendant l'entretien et me l'ont rapporté, ainsi que d'autres détails qu'elles n'ont pu inventer) et il faut absolument faire de l'écriture à tous les cours.
.
En tant qu'inspectrice, si je l'étais, voilà un "elles" qui me choquerait bien plus que tout le reste !!! Serait-ce un exceptionnel collège non mixte ?
Et puis, que viennent faire là ces gamines qui épient l'entretien et sont "à tu et à toi " avec le professeur de français au point de lui en faire compte-rendu audible?
Ça, ce n'est pas bon du tout !
- doublecasquetteEnchanteur
V.Marchais a écrit:Avec quelle classe as-tu été inspectée, Pallas ?
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Je prends le pari sur des Quatrième ou Troisième.
Si ce sont des sixièmes qui sont ses copines, j'en bouffe ma casquette !
- V.MarchaisEmpereur
Ce qui est choquant, dans la situation décrite, c'est surtout qu'un IPR ne soit pas fichu de préserver la confidentialité d'un entretien d'inspection. Il y a là un manquement grave de la part d'un IPR.
- doublecasquetteEnchanteur
Oui, certes ! Mais le professeur doit refuser toute intervention des élèves lui aussi, non seulement pour les tenir à distance mais pour éviter les conflits entre élèves.V.Marchais a écrit:Ce qui est choquant, dans la situation décrite, c'est surtout qu'un IPR ne soit pas fichu de préserver la confidentialité d'un entretien d'inspection. Il y a là un manquement grave de la part d'un IPR.
Je me souviens d'une inspection d'une jeune capessienne de français qui avait mal tourné et qui avait tourné au pugilat entre élèves de la classe de Sixième inspectée, certains accusant les élèves contrôlés sur leurs classeurs d'être responsables, par leur incurie, de l'ajournement de celle qu'ils considéraient comme leur copine. Ça avait bardé entre gamins !
- V.MarchaisEmpereur
Tu exagères, doublecasquette. Sans aller jusqu'au copinage, des élèves, surtout des jeunes, peuvent avoir certaines projections affectives envers leur professeur. On ne cautionne pas, mais on ne sanctionne pas non plus, on prend acte, c'est tout, et on s'en fiche, on n'est pas là pour entrer dans ces considérations. Mais ça existe, c'est humain. Et si les gamines concernées ont été choquées par les propos de l'IPR envers un professeur qu'elles apprécient, elles peuvent s'en être ouvertes à ce professeur.
Il y a quelques années, un collègue d'Histoire très branchouille, très "moi-je-ne fais-pas-de-leçon-le frontal-c'est-ringard-moi-je-débats-avec-mes-élèves" s'était permis d'ironiser face à des élèves que nous avions en commun sur mes pratiques réactionnaires. C'était l'année où je commençais le SLECC - forcément, ça avait fait jaser. Eh bien mes élèves, qui grâce au SLECC, reprenaient pied dans de nombreux domaines, n'ont pas du tout apprécié et son venus m'avertir des propos plus que déplacés de mon collègue. Ce qui m'a permis une mise au point salée. (Mais la meilleure mise au point, c'était tout de même la sortie de Marwa, une élève pourtant difficile, qui a répondu au collègue en question : "Mais madame Marchais, au moins, elle nous apprend des trucs." Et toc.)
Il y a quelques années, un collègue d'Histoire très branchouille, très "moi-je-ne fais-pas-de-leçon-le frontal-c'est-ringard-moi-je-débats-avec-mes-élèves" s'était permis d'ironiser face à des élèves que nous avions en commun sur mes pratiques réactionnaires. C'était l'année où je commençais le SLECC - forcément, ça avait fait jaser. Eh bien mes élèves, qui grâce au SLECC, reprenaient pied dans de nombreux domaines, n'ont pas du tout apprécié et son venus m'avertir des propos plus que déplacés de mon collègue. Ce qui m'a permis une mise au point salée. (Mais la meilleure mise au point, c'était tout de même la sortie de Marwa, une élève pourtant difficile, qui a répondu au collègue en question : "Mais madame Marchais, au moins, elle nous apprend des trucs." Et toc.)
- V.MarchaisEmpereur
Il n'est pas question que des élèves interviennent dans le jugement de l'inspection. Des jeunes filles ont rapporté à leur professeur (et non débattu entre elles) des propos qui les ont choquées. Ce n'est pas la même chose. Et en l'occurrence, c'était à l'IPR d'éviter une telle situation. Mais il est certain que le mieux, de la part du professeur, est de rappeler aux élèves que cela ne les regarde pas.
- doctor whoDoyen
Contre la "mise en activité", je convoquerai volontiers Lev Vitgostki, qui différenciait les apprentissages primaires (la marche, la parole...) des ceux, spécifiques à l'humanité, de l'écriture, de la lecture...
Ce qui fait leur spécificité est qu'ils sont l'intégration, par l'esprit de l'enfant, de sortes de prothèses intellectuelles, artificielles.
Or, c'est la marche et la parole qu'on acquiert par immersion, par l'action qu'on imite. Les apprentissages secondaires, puisqu'ils ne sont pas le développement de capacités purement naturelles, nécessitent la réflexion. L'action seule ne peut rien.
Et pour faire une concession et ne pas paraître borné, on peut admettre qu'une réflexion sans action n'apprendrait pas grand chose, tant on a besoin de manier des concepts ou des méthodes afin de les maîtriser. Et de relever toutes les "actions" que font les élèves pendant le cours : dialogue avec le professeur, prises de paroles, rédaction...
Ce qui fait leur spécificité est qu'ils sont l'intégration, par l'esprit de l'enfant, de sortes de prothèses intellectuelles, artificielles.
Or, c'est la marche et la parole qu'on acquiert par immersion, par l'action qu'on imite. Les apprentissages secondaires, puisqu'ils ne sont pas le développement de capacités purement naturelles, nécessitent la réflexion. L'action seule ne peut rien.
Et pour faire une concession et ne pas paraître borné, on peut admettre qu'une réflexion sans action n'apprendrait pas grand chose, tant on a besoin de manier des concepts ou des méthodes afin de les maîtriser. Et de relever toutes les "actions" que font les élèves pendant le cours : dialogue avec le professeur, prises de paroles, rédaction...
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- V.MarchaisEmpereur
Que vous me faites plaisir, Doctor Who, à citer Vygotski (je ne sais jamais combien de i, combien de y) ! Ce sont ses travaux sur la zone proximale de développement qui ont forcé Piaget à convenir que, tout compte fait, l'adulte était mieux placé que l'enfant pour guider un autre enfant dans l'apprentissage. Mais bizarrement, ce Piaget-là, qui revient sur ses premiers écrits, les formateurs qui préconisent les activités de groupes tous azimuts et l'interaction entre élèves semblent en ignorer jusqu'à l'existence.
Pardon, on dérive, là...
Pardon, on dérive, là...
- pallasNiveau 9
Ce sont des 4e et les élèves l'ont entendu parler pendant le cours (je me suis trompée là) et pas pendant l'entretien. C'est à dire qu'il a commenté mon cours avec le principal alors qu'il était en train de se dérouler, que les élèves étaient juste devant et qu'elles ont entendu ce qu'ils se disaient entre eux et j'ai bien vu qu'ils parlaient, mais pas entendu. Les élèves sont ensuite venus au cours suivant spontanément me le dire pour me déstabiliser évidemment (pas parce que je suis leur copine, elles me "détestent", je suis "trop méchante", je suis un "sergent chef") et je n'ai absolument rien répondu, je leur ai dit que je n'avais pas à en parler, qu'elles n'avaient rien à dire. Mais les élèves savaient que j'étais inspectée, car le principal, le cpe, tout le monde leur en avait parlé, donc j'ai eu droit à : "vous avez eu une bonne note" "on aimerait bien qu'il vienne en ... parce que c'est n'importe quoi les cours avec lui".
Ce que peuvent dire les élèves sur les profs dans ce collège, tout comme d'ailleurs ce que peuvent dire la direction, est assez hallucinant à vrai dire et mes moyens face à cela, que je déploie sans cesse, sont très limités, mais là c'est un autre sujet. Les élèves sont soutenus dans leur non travail par la direction si vous voyez ce que je veux dire.
Je ne sais pas si j'ai compris ce que tu voulais dire, Double Casquette, excuse-moi, mais si tu veux dire que je "copine" avec les élèves, ce n'est pas du tout le cas, c'est tout l'inverse justement ?! Explique moi, je ne vois pas. Crois moi, je m'évertue tous les jours à les remettre à leur place, et dans le collège, ils ont vraiment vraiment du mal à être à leur place, et le fait de les remettre à leur place, c'est ça aussi qui me vaut les foudres de la direction.
Ce que peuvent dire les élèves sur les profs dans ce collège, tout comme d'ailleurs ce que peuvent dire la direction, est assez hallucinant à vrai dire et mes moyens face à cela, que je déploie sans cesse, sont très limités, mais là c'est un autre sujet. Les élèves sont soutenus dans leur non travail par la direction si vous voyez ce que je veux dire.
Je ne sais pas si j'ai compris ce que tu voulais dire, Double Casquette, excuse-moi, mais si tu veux dire que je "copine" avec les élèves, ce n'est pas du tout le cas, c'est tout l'inverse justement ?! Explique moi, je ne vois pas. Crois moi, je m'évertue tous les jours à les remettre à leur place, et dans le collège, ils ont vraiment vraiment du mal à être à leur place, et le fait de les remettre à leur place, c'est ça aussi qui me vaut les foudres de la direction.
- doctor whoDoyen
Quelles sont les références du texte qui rend l'adulte meilleur pédagogue que l'enfant? C'était une question que je m'étais posée après avoir pris connaissance des travaux de Vytgoski (oui, Y et I). L'aspect social de sa théorie, assez logique en pays communiste, me semblait le disposer à être récupéré par les apôtres du travail en groupe pleins de bonnes intentions. Et on trouve d'ailleurs sur le net des textes qui vont dans ce sens-là.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- NestyaEsprit sacré
Docteur Housette, je sais qui est cette inspectrice, elle terrifie toute l'académie. Je ne comprends comment elle a pu en arriver là. Dès qu'elle vient voir un prof, c'est pour le casser, et pire pour l'humiler. Son but n'est absolument pas de conseiller. Elle est tout simplement monstrueuse. Ma grande frayeur (comme celle de tous les profs de Lettres de l'académie) est d'être un jour inspectée par elle. Vivement qu'elle prenne sa retraite et qu'on en soit débarrassé.
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"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- ChocolatGuide spirituel
Excellente idée de fil!
Je dénonce le caractère arbitraire et aléatoire de la chose depuis toujours!
Même si je reconnais que jusqu'à aujourd'hui, j'ai eu la chance de renconter des IPR ouverts d'esprit et très compétents.
Mais lorsque j'entends certains témoignages de collègues de mon académie (même discipline ou une autre) ou d'ailleurs, je suis consternée, voire révolté!
Je profite de cette discussion pour dénoncer (une fois de plus) l'absence de logique de ce mode d'évaluation qui est à revoir: une collègue, très bon rapport, note augmentée d'un point, la faute aux grilles. Une autre, rapport en demi-teinte, note augmentée de trois points, la faute aux... grilles.
Je crois franchement qu'une réflexion sur cette question est à engager.
Il ne s'agit bien évidemment pas (pour moi, en toute cas) que ce soit qq'un d'autre que des inspecteurs de la discipline qui évaluent sur le terrain, mais une concertation nationale au niveau des éléments exigibles serait souhaitable. Il y a trop d'inégalités qui portent préjudice aux enseignants et qui décrédibilisent la fonction, tout en ajoutant une composante terrifiante (souvent à tort) au profil de l'inspecteur.
Il ya trop de collègues qui transforment - par peur, ou parce qu'ils souhaitent (et c'est parfaitement leur droit) obtenir quelques points supplémentaires pour des raisons financières - leur séance d'inspection en une représentation déformée de la réalité de l'enseignement.
Comment voulez-vous que dans ces conditions, les inspecteurs puissent prendre la mesure de la dégradation de nos conditions de travail, et du niveau en chute libre des élèves?
Je dénonce le caractère arbitraire et aléatoire de la chose depuis toujours!
Même si je reconnais que jusqu'à aujourd'hui, j'ai eu la chance de renconter des IPR ouverts d'esprit et très compétents.
Mais lorsque j'entends certains témoignages de collègues de mon académie (même discipline ou une autre) ou d'ailleurs, je suis consternée, voire révolté!
Je profite de cette discussion pour dénoncer (une fois de plus) l'absence de logique de ce mode d'évaluation qui est à revoir: une collègue, très bon rapport, note augmentée d'un point, la faute aux grilles. Une autre, rapport en demi-teinte, note augmentée de trois points, la faute aux... grilles.
Je crois franchement qu'une réflexion sur cette question est à engager.
Il ne s'agit bien évidemment pas (pour moi, en toute cas) que ce soit qq'un d'autre que des inspecteurs de la discipline qui évaluent sur le terrain, mais une concertation nationale au niveau des éléments exigibles serait souhaitable. Il y a trop d'inégalités qui portent préjudice aux enseignants et qui décrédibilisent la fonction, tout en ajoutant une composante terrifiante (souvent à tort) au profil de l'inspecteur.
Il ya trop de collègues qui transforment - par peur, ou parce qu'ils souhaitent (et c'est parfaitement leur droit) obtenir quelques points supplémentaires pour des raisons financières - leur séance d'inspection en une représentation déformée de la réalité de l'enseignement.
Comment voulez-vous que dans ces conditions, les inspecteurs puissent prendre la mesure de la dégradation de nos conditions de travail, et du niveau en chute libre des élèves?
_________________
- doublecasquetteEnchanteur
pallas a écrit:
Je ne sais pas si j'ai compris ce que tu voulais dire, Double Casquette, excuse-moi, mais si tu veux dire que je "copine" avec les élèves, ce n'est pas du tout le cas, c'est tout l'inverse justement ?! Explique moi, je ne vois pas. Crois moi, je m'évertue tous les jours à les remettre à leur place, et dans le collège, ils ont vraiment vraiment du mal à être à leur place, et le fait de les remettre à leur place, c'est ça aussi qui me vaut les foudres de la direction.
C'est moi qui te présente mes excuses. J'avais mal compris.
J'ai eu quelques expériences désagréables, en tant que parent d'élève, à cause de jeunes professeurs un peu trop proches et " copineux" avec les élèves, surtout des filles, d'ailleurs, qui savent y faire, et c'est remonté à la surface de ma mémoire.
- ThalieGrand sage
Très bonne idée en effet que ce sujet. Je n'ai pas été assez ferme, documentée, sûre de moi en avril dernier.
Il se trouve que j'avais détesté le travail que j'avais présenté, j'étais déçue par mon cours que je trouvais mauvais.
Ensuite, ses premières remarques, sur le fait que je ne faisais pas assez écrire aux élèves de petits textes, étaient tout à fait justifiées. J'ai acquiescé sans barguigner.
Par contre, quand elle a terminé ses conseils sur le sujet en me recommandant lors d'une séance d'écriture d'une lettre à un jeune poilu pour des 3e de découper mon travail d'écriture en de multiples étapes. Par ex :
premier travail : écrire un paragraphe pour exprimer ses sentiments
deuxième travail : écrire une lettre sur n'importe quoi pour vérifier qu'ils savent écrire une lettre.
Enfin, seulement en troisième place : leur demander d'écrire enfin une lettre sur le thème de la séquence, cela me semble un peu exagéré en 3e et les prendre vraiment pour des imbéciles (d'autant que la lettre est au programme de 4e)
A partir de ce moment, j'ai été décontenancée, je doute beaucoup et ne suis pas sûre de moi. Elle a commencé à contester beaucoup de choses.
Par ex, le fait que dans mon bahut, nous faisons toutes une partie avec des fiches-leçons en couleur avec des synthèses.
Ensuite, le fait que les exemples donnés en langue ne sont pas toujours tirés des textes et sont donc gratuits, "décontextualisés", disait-elle.
Bref, elle m'a écrasée par ses certitudes. A ma question à la fin sur les nouveautés des programmes, elle l'a balayée d'un revers de main : "aucun changement, dormez sur vos deux oreilles'".
Mon collègue inspecté en même temps que moi a été félicité. Sa séance portait sur l'importance du code orthographique et son intérêt en partant des sms des élèves sur leur téléphone (qu'ils ont donc allumé en classe alors que c'est formellement interdit) au mois d'avril !
J'étais dépitée après cette inspection car je n'ai pas su me défendre, je n'en avais ni les moyens intellectuels ni l'idée même que cela puisse être possible de batailler contre le "chef"...J'ai réagi comme une petite fille.
Désormais, je sais ce que je ferai. J'ai pris conscience de beaucoup de choses cet été et je trouve aussi très scandaleux que les inspecteurs nient les programmes et ne les respectent pas. Ils sont fonctionnaires comme nous pourtant.
D'ailleurs, mes pratiques se sont quelque peu radicalisées après l'inspection.
J'ai choisi de faire deux progressions en parallèle. Si elles se croisent et s'enrichissent l'une l'autre, très bien mais je ne cours plus après.
Merci Véronique de nous aider à oser prendre la parole.
Il se trouve que j'avais détesté le travail que j'avais présenté, j'étais déçue par mon cours que je trouvais mauvais.
Ensuite, ses premières remarques, sur le fait que je ne faisais pas assez écrire aux élèves de petits textes, étaient tout à fait justifiées. J'ai acquiescé sans barguigner.
Par contre, quand elle a terminé ses conseils sur le sujet en me recommandant lors d'une séance d'écriture d'une lettre à un jeune poilu pour des 3e de découper mon travail d'écriture en de multiples étapes. Par ex :
premier travail : écrire un paragraphe pour exprimer ses sentiments
deuxième travail : écrire une lettre sur n'importe quoi pour vérifier qu'ils savent écrire une lettre.
Enfin, seulement en troisième place : leur demander d'écrire enfin une lettre sur le thème de la séquence, cela me semble un peu exagéré en 3e et les prendre vraiment pour des imbéciles (d'autant que la lettre est au programme de 4e)
A partir de ce moment, j'ai été décontenancée, je doute beaucoup et ne suis pas sûre de moi. Elle a commencé à contester beaucoup de choses.
Par ex, le fait que dans mon bahut, nous faisons toutes une partie avec des fiches-leçons en couleur avec des synthèses.
Ensuite, le fait que les exemples donnés en langue ne sont pas toujours tirés des textes et sont donc gratuits, "décontextualisés", disait-elle.
Bref, elle m'a écrasée par ses certitudes. A ma question à la fin sur les nouveautés des programmes, elle l'a balayée d'un revers de main : "aucun changement, dormez sur vos deux oreilles'".
Mon collègue inspecté en même temps que moi a été félicité. Sa séance portait sur l'importance du code orthographique et son intérêt en partant des sms des élèves sur leur téléphone (qu'ils ont donc allumé en classe alors que c'est formellement interdit) au mois d'avril !
J'étais dépitée après cette inspection car je n'ai pas su me défendre, je n'en avais ni les moyens intellectuels ni l'idée même que cela puisse être possible de batailler contre le "chef"...J'ai réagi comme une petite fille.
Désormais, je sais ce que je ferai. J'ai pris conscience de beaucoup de choses cet été et je trouve aussi très scandaleux que les inspecteurs nient les programmes et ne les respectent pas. Ils sont fonctionnaires comme nous pourtant.
D'ailleurs, mes pratiques se sont quelque peu radicalisées après l'inspection.
J'ai choisi de faire deux progressions en parallèle. Si elles se croisent et s'enrichissent l'une l'autre, très bien mais je ne cours plus après.
Merci Véronique de nous aider à oser prendre la parole.
- Libé-RationGuide spirituel
J'attends l'inspectrice pour dans pas longtemps; et à un collègue déjà inspectée, elle a reproché de "s'être sentie mis à l'écart du cours..." ben, avec des commentaires pareils, on avance !
Ma première inspection s'était très bien passée, mais là, je redoute. En plus, je serai inspectée en FLE par une inspectrice de LM... je ne suis pas sûre qu'elle y connaisse quoi qe ce soit ; bon, je vais éviter de la faire assister à la séance "sapin de Noël", mais le match de conjugaisons ou les exercices de mémorisation ou la simulation globale, j'ai peur qu'elle et qu'elle me fasse un mauvais rapport...
Ma première inspection s'était très bien passée, mais là, je redoute. En plus, je serai inspectée en FLE par une inspectrice de LM... je ne suis pas sûre qu'elle y connaisse quoi qe ce soit ; bon, je vais éviter de la faire assister à la séance "sapin de Noël", mais le match de conjugaisons ou les exercices de mémorisation ou la simulation globale, j'ai peur qu'elle et qu'elle me fasse un mauvais rapport...
- cristalExpert spécialisé
J'espère (quoi que...) avoir une petite visite bientôt, ce sera pour moi la première.
Je suis attentivement le post car, comme je l'ai dit dans celui concernant "votre IPR et vous" :
J'ai fait des séances décrochées pour voir les natures et les fonctions
Comme Pallas, je fais noter du vocabulaire et j'essaie de faire en sorte que les élèves le retiennent, pour cela je le fais........ apprendre. Certes le vocabulaire vu en classe reste dans le "passif", c-à-d qu'ils connaissent les mots sans les utiliser au quotidien ou même à l'écrit mais après tout, pour l'instant, c'est déjà pas mal!
Je fais de la conjugaison, les élèves ont un tableau qu'ils doivent remplir à mesure que l'on voit un temps
Je fais de la méthodologie: comment enrichir une description, comment écrire un récit complet... parce que je pense, moi, au contraire que ce n'est pas innée.
Je suis attentivement le post car, comme je l'ai dit dans celui concernant "votre IPR et vous" :
J'ai fait des séances décrochées pour voir les natures et les fonctions
Comme Pallas, je fais noter du vocabulaire et j'essaie de faire en sorte que les élèves le retiennent, pour cela je le fais........ apprendre. Certes le vocabulaire vu en classe reste dans le "passif", c-à-d qu'ils connaissent les mots sans les utiliser au quotidien ou même à l'écrit mais après tout, pour l'instant, c'est déjà pas mal!
Je fais de la conjugaison, les élèves ont un tableau qu'ils doivent remplir à mesure que l'on voit un temps
Je fais de la méthodologie: comment enrichir une description, comment écrire un récit complet... parce que je pense, moi, au contraire que ce n'est pas innée.
- InvitéInvité
J'ai toujours eu de très mauvais rapports avec/de mes inspecteurs. Je ne supporte pas qu'on me remette en cause personnellement ou qu'on porte un jugement de valeur sur ce que je suis. Je n'ai donc encore jamais signé de rapport et j'ai même refusé de prendre connaissance du dernier.
Puis j'ai changé d'académie, j'ai été visitée par un IPR et malgré une séance assez lamentable, celui-ci s'est efforcé de dégager les points positifs et ne m'a pas remise en question personnellement. C'était le 4e inspecteur que je voyais dans ma carrière...
On peut donc refuser de signer (ça ne sert à rien), écrire une lettre (ils y répondent), refuser de prendre connaissance du rapport (là, j'ai eu une lettre de remontrances de la DRH. A mourir de rire!)
Je n'aime donc pas beaucoup les inspections, comme vous l'aurez compris, mais je suis un peu inquiète des projets qui émergent çà et là et qui prévoient de supprimer l'inspection individuelle pour la transformer en inspection collective (tout l'établissement sera récompensé selon ses résultats), alors ça ce serait la grand messe et tous les ans on aurait un entretien avec notre chef d'établissement... Quand je vois comment notre chef "dynamise" ses équipes, j'ai peur!
Puis j'ai changé d'académie, j'ai été visitée par un IPR et malgré une séance assez lamentable, celui-ci s'est efforcé de dégager les points positifs et ne m'a pas remise en question personnellement. C'était le 4e inspecteur que je voyais dans ma carrière...
On peut donc refuser de signer (ça ne sert à rien), écrire une lettre (ils y répondent), refuser de prendre connaissance du rapport (là, j'ai eu une lettre de remontrances de la DRH. A mourir de rire!)
Je n'aime donc pas beaucoup les inspections, comme vous l'aurez compris, mais je suis un peu inquiète des projets qui émergent çà et là et qui prévoient de supprimer l'inspection individuelle pour la transformer en inspection collective (tout l'établissement sera récompensé selon ses résultats), alors ça ce serait la grand messe et tous les ans on aurait un entretien avec notre chef d'établissement... Quand je vois comment notre chef "dynamise" ses équipes, j'ai peur!
- EmeraldiaÉrudit
Ce sont des connards finis qui ne prennent pas de classe en charge, on attend qu'ils nous donnent l'exemple, qu'on s'amuse.pallas a écrit:Alors, j'ai donc été inspectée mardi dernier par un chargé d'inspection. Je suis en collège zep rurale et je suis titulaire depuis deux mois. Vous savez quelles sont les conditions de travail dans ce type d'établissement.
J'ai proposé une étude de texte, avec compréhension, vocabulaire, et étude centrée sur le sens du texte, le personnage, l'atmosphère, bon quelque chose de "classique".
Ensuite l'entretien : alors je ne peux pas dire qu'il a été agressif ou quoi que ce soit (les propos qui ont été rapportés plus haut sont ultra violents), mais voilà en gros ce qu'il m'a dit :
- qu'il fallait que je change totalement de pratiques, c'est la première chose qu'il a dite, déjà j'ai tout de suite vu que ça n'allait pas à ses yeux
- qu'il était
hors de question de les laisser seuls lire le texte, que ça plombait le
cours, que ça ne servait à rien (mais comment font-ils quand ils sont
seuls justement ? et en évaluation ?), je précise que j'ai ensuite fait
lire le texte et que moi-même je l'ai relu un peu plus tard dans la
séance.
- qu'il était hors de question de noter des mots de
vocabulaire (que ça ne servait à rien non plus parce qu'ils ne les
retiendront pas ou alors qu'il faut tout de suite les faire écrire, du
style tiens "inventez une histoire à partir de ces mots fétide,
physionomie, proéminente" et que là ça aurait été plus rigolo)
-
qu'il était hors de question de terminer le cours sur une leçon (une
synthèse), qu'ils étaient là pour être en activité et que c'est
seulement par l'activité qu'ils apprendront des choses et pas en les
copiant.
- donc ce qui compte c'est l'interaction
lecture/écriture, on donne le début et hop ils doivent écrire la suite
et hop on donne la suite et puis voilà, ils font la synthèse eux-mêmes.
Bref mon cours était bien trop structuré (ça il l'a dit clairement), chiant (pardon, il a dit "pas intéressant", les élèves l'ont entendu le dire au principal pendant l'entretien et me l'ont rapporté, ainsi que d'autres détails qu'elles n'ont pu inventer) et il faut absolument faire de l'écriture à tous les cours.
Quand il a vu que je faisais de la conjugaison (cahier de textes), horreur ô horreur et surtout des exercices, non il faut faire écrire.
De même, pas besoin de connaître les natures de mots ! Mon dieu ! Ecrire et ça viendra les natures ensuite.
Bref, tout,
je pense, était joué d'avance, je n'ai jamais pu me justifier,
proposer, expliquer, montrer quoi que ce soit d'autre, muselée quand il
s'agissait d'évoquer les conditions de travail, alors que je pensais
pouvoir exposer mon point de vue. Il voulait que je dise oui oui je
suis la petite jeune, je n'y connais rien, oui vous avez raison. Mais
il ne faut pas se décourager ma p'tite dame.
J'ai essayé à plusieurs reprises de lui dire que premièrement de l'écriture j'en faisais, je lui ai montré la séance précédente qui était justement une séance avec de l'écriture (oui bon ben c'est bien, mais je ne veux pas le savoir moi je m'appuie sur ce que j'ai vu). Deuxièmement, j'ai essayé de glisser (j'aurais dû insister) que la grammaire, l'apprentissage du vocabulaire, et la structure pouvaient être bénéfique et faire progresser mes élèves. Pas de réponse. Revenons à la séance.
L'entretien s'est terminé sur : qu'envisagez-vous par la suite ? Mutation. Ah bon ? Et j'ai ajouté, de plus, si on veut m'imposer une méthode en laquelle je ne crois pas, changer de métier. Et c'est là qu'il a été choquée. Il est retourné voir le principal (ce sont des collègues qui me l'ont dit, car le principal leur a demandé si j'allais bien en général) dire qu'il s'inquiétait, que j'allais faire une dépression, que je n'étais pas à l'aise avec ma pédagogie. (euh c'est lui qui n'est pas à l'aise avec la mienne plutôt !)
Je n'ai pas encore le rapport, je vous tiendrai au courant.
Très bonne idée que ce topic, car j'avoue que j'ai eu du mal à me défendre et peut-être que si j'avais un peu mieux préparé cela, j'aurais pu davantage m'imposer. Avec un argumentaire et plus d'expérience (bon ça ça viendra forcément, je suis jeune, c'est vrai), j'aurais pu sortir de cet entretien moins "cassée" que je ne l'ai été.
Les profs se ft assez humilier ss q la hiérarchie n'en rajoute. Ils st censés nous conseiller et non pas nous dire des phrases toutes faites.
Je serai inspectée fin avril et je ne me gênerai pas pour faire remarquer q les élèves ont le droit de tout, qu'ils ne connaissent pas l'autorité et q nous, en plus, nous devrions subir des remontrances comme des gamins. De tte façon, pour moi, on ne craint rien.
Nous n'avons pas le temps de les faire écrire à chaque séance, c'est de l'utopie. Ecrire quoi ? A partir de quoi et comment si on ne fait ni texte ni grammaire ??
Ce boulot me sort de plus en plus par les yeux.
- Reine MargotDemi-dieu
je pense que ces inspections, comme tu le dis, annoncent une "stalinisation" du système. il s'agit de "casser" des enseignants qui ont encore, par leur statut, une certaine liberté. et en faire de simples animateurs et exécutants.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- IphigénieProphète
en fait (c'est l'ancêtre qui parle) on croit toujours que l'IPR vient nous juger individuellement,alors qu'en réalité,ils viennent prêcher un discours officiel.
Si vous voulez leur faire plaisir,vous prenez le BO des dernières instructions,ou leur dernière "lettre aux enseignants" et vous montez une pièce de théâtre,à l'inverse au besoin des vraies pratiques de la classe:
actuellement,vous faites dans "l'oral interactif"et vous vous extasiez de 'l"inventivité" de vos élèves si longtemps bridés par un enseignement trop rigide,trop écrit trop littéraire.Vous parlez des (toujours grandes)compétences des élèves:
l'Ipr,ravi,pourra faire remonter combien,grâce aux efforts de l'inspection,les nouvelles pratiques commencent à porter leur fruit.
Acta est fabula
Vous refermez la porte,vous faites sortir les stylos,et là ,le vrai boulot recommence.
J'oubliais,si vous êtes jeune,le rapport comportera nécessairement la phrase suivante:"M.X,qui est encore très jeune,pourra progresser en tenant compte des conseils que nous lui avons prodigués."
Si vous voulez leur faire plaisir,vous prenez le BO des dernières instructions,ou leur dernière "lettre aux enseignants" et vous montez une pièce de théâtre,à l'inverse au besoin des vraies pratiques de la classe:
actuellement,vous faites dans "l'oral interactif"et vous vous extasiez de 'l"inventivité" de vos élèves si longtemps bridés par un enseignement trop rigide,trop écrit trop littéraire.Vous parlez des (toujours grandes)compétences des élèves:
l'Ipr,ravi,pourra faire remonter combien,grâce aux efforts de l'inspection,les nouvelles pratiques commencent à porter leur fruit.
Acta est fabula
Vous refermez la porte,vous faites sortir les stylos,et là ,le vrai boulot recommence.
J'oubliais,si vous êtes jeune,le rapport comportera nécessairement la phrase suivante:"M.X,qui est encore très jeune,pourra progresser en tenant compte des conseils que nous lui avons prodigués."
- DaphnéDemi-dieu
Tout cela va bientôt changer avec la nouvelle notation des professeurs qui ne sera faite que et exclusivement par le CDE. Les IPR ne viendront quasiment plus dans les classes.
Revers de la médaille, je trouve difficile d'être noté pédagogiquement par quelqu'un qui ne maîtrise pas ma discipline et qui se basera sur les on-dit de parents d'élèves voire d'élèves tout court.
Ceci dit certains inspecteurs ont tellement abusé de leur pouvoir et ont cassé tellement de collègues de manière odieuse sur le plan humain !
Alors qu'ils viennent juger et évaluer notre travail OK mais les remarques personnelles blessantes n'ont rien à faire dans un entretien. Sans parler du ton plus que méprisant et de la manière dont certains propos sont parfois tenus C'est lamentable.
Revers de la médaille, je trouve difficile d'être noté pédagogiquement par quelqu'un qui ne maîtrise pas ma discipline et qui se basera sur les on-dit de parents d'élèves voire d'élèves tout court.
Ceci dit certains inspecteurs ont tellement abusé de leur pouvoir et ont cassé tellement de collègues de manière odieuse sur le plan humain !
Alors qu'ils viennent juger et évaluer notre travail OK mais les remarques personnelles blessantes n'ont rien à faire dans un entretien. Sans parler du ton plus que méprisant et de la manière dont certains propos sont parfois tenus C'est lamentable.
- thrasybuleDevin
Tu plaisantes ou quoi? Commentg vont-ils pouvoir évaluer la dimension pédagogique, surtout si on a affaire à des crétins décérébrés? Tous aux chaloupes!Daphné a écrit:Tout cela va bientôt changer avec la nouvelle notation des professeurs qui ne sera faite que et exclusivement par le CDE. Les IPR ne viendront quasiment plus dans les classes.
Revers de la médaille, je trouve difficile d'être noté pédagogiquement par quelqu'un qui ne maîtrise pas ma discipline et qui se basera sur les on-dit de parents d'élèves voire d'élèves tout court.
Ceci dit certains inspecteurs ont tellement abusé de leur pouvoir et ont cassé tellement de collègues de manière odieuse sur le plan humain.
Alors qu'ils viennent juger et évaluer notre travail OK mais les remarques personnelles blessantes n'ont rien à faire dans un entretien. Sans parler du ton plus que méprisant et de la manière dont certains propos sont parfois tenus C'est lamentable.
- Reine MargotDemi-dieu
"Un collègue à qui on a dit : "Je ne sais quoi faire avec vous vu votre incompétence" a répondu "Mettez-moi à la poubelle"."
J'aurais répondu: que diriez-vous d'un enseignant qui dirait à un élève "je ne sais pas quoi faire de toi étant donné que tu es nul"? vous vous adressez à nous d'une manière dont on n'oserait pas parler aux élèves...
J'aurais répondu: que diriez-vous d'un enseignant qui dirait à un élève "je ne sais pas quoi faire de toi étant donné que tu es nul"? vous vous adressez à nous d'une manière dont on n'oserait pas parler aux élèves...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
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