- KrupionovaJe viens de m'inscrire !
Bonjour,
Que pensez-vous d'une séquence sur le mythe de la séductrice / femme fatale dans le cadre de l'objet d'étude sur le personnage de roman en 1ère?
Je pensais à un GDT autour des Liaisons dangereuses, Carmen, La Femme et le Pantin, Les Diaboliques, et puis pour l'histoire des arts, la Salomé de Moreau, entre autres...
Est-ce que ça peut tenir la route? D'autres suggestions de textes?
Que pensez-vous d'une séquence sur le mythe de la séductrice / femme fatale dans le cadre de l'objet d'étude sur le personnage de roman en 1ère?
Je pensais à un GDT autour des Liaisons dangereuses, Carmen, La Femme et le Pantin, Les Diaboliques, et puis pour l'histoire des arts, la Salomé de Moreau, entre autres...
Est-ce que ça peut tenir la route? D'autres suggestions de textes?
- RuthvenGuide spirituel
Pour une promenade dans la littérature européenne sur ce thème, tu peux lire le chap. IV "La belle dame sans merci" de La chair, la mort et le diable dans la littérature du XIXème siècle. Le romantisme noir de M. Praz (le chap. V est aussi consacré à Salomé).
Les élèves accrochent bien à l'adaptation personnelle de Bunuel de La femme et le pantin.
Les élèves accrochent bien à l'adaptation personnelle de Bunuel de La femme et le pantin.
- JPhMMDemi-dieu
http://shelton.berkeley.edu/mymyth/pics29/OA0012080300.jpg
http://shelton.berkeley.edu/mymyth/
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- User5899Demi-dieu
Le problème, à mon sens, c'est que la femme fatale est un personnage parmi des milliers d'autres, mais qu'il n'est pas créé par le roman, mais par le mythe. Le personnage de roman, c'est le personnage en tant qu'il est créé, développé, obscurci, nié, démembré par le genre littéraire du roman. Donc, la femme fatale est une vignette de l'immense catalogue :pourquoi lui plus qu'un autre ?
- ysabelDevin
+1Cripure a écrit:Le problème, à mon sens, c'est que la femme fatale est un personnage parmi des milliers d'autres, mais qu'il n'est pas créé par le roman, mais par le mythe. Le personnage de roman, c'est le personnage en tant qu'il est créé, développé, obscurci, nié, démembré par le genre littéraire du roman. Donc, la femme fatale est une vignette de l'immense catalogue :pourquoi lui plus qu'un autre ?
D'ailleurs en lisant le titre du topic, ce sont des poèmes qui me sont venus à l'esprit.
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- ysabelDevin
logique avec la femme fatale :lol!:
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- CondorcetOracle
Brigitte Bardot : "Viva Maria", film de Louis Malle (1965)
Roland Barthes : «Elle n'est pas plus licencieuse mais simplement plus libérée. Elle représente un érotisme plus ouvert, dépouillé de tous ces substituts faussement protecteurs qu'étaient le semi-vêtement, le fard, le fondu, l'allusion, la fuite.»
Cocteau : «Elle vit comme tout le monde en n'étant comme personne.»
Duras : «Du Japon à New York et vice versa, elle représente l'aspiration inavouée de l'être humain du sexe mâle, son infidélité virtuelle d'un ordre bien particulier - celle qui l'inclinerait vers le contraire de son épouse, vers la femme de cire qu'il pourrait modeler, faire et défaire à volonté, jusqu'à la mort incluse. Nous l'appellerons de son vrai nom, la reine Bardot.»
http://netlexfrance.free.fr/gallery/index.php?showimage=2802
Roland Barthes : «Elle n'est pas plus licencieuse mais simplement plus libérée. Elle représente un érotisme plus ouvert, dépouillé de tous ces substituts faussement protecteurs qu'étaient le semi-vêtement, le fard, le fondu, l'allusion, la fuite.»
Cocteau : «Elle vit comme tout le monde en n'étant comme personne.»
Duras : «Du Japon à New York et vice versa, elle représente l'aspiration inavouée de l'être humain du sexe mâle, son infidélité virtuelle d'un ordre bien particulier - celle qui l'inclinerait vers le contraire de son épouse, vers la femme de cire qu'il pourrait modeler, faire et défaire à volonté, jusqu'à la mort incluse. Nous l'appellerons de son vrai nom, la reine Bardot.»
http://netlexfrance.free.fr/gallery/index.php?showimage=2802
- CondorcetOracle
Ouverture : http://www.arte.tv/fr/l-empire-des-sens/7261554,CmC=7261348.html
- IphigénieProphète
ou Blanche-Neige, ça dépend du niveau
- MéréthideHabitué du forum
La femme en rouge au début de Sin-City ça marche aussi ? (pardonnez mes médiocres références)
- JPhMMDemi-dieu
Car de Lilith à Lolita, il n'y a qu'un Lo, qu'un Lii, qu'un Ta.Cripure a écrit:Le problème, à mon sens, c'est que la femme fatale est un personnage parmi des milliers d'autres, mais qu'il n'est pas créé par le roman, mais par le mythe. Le personnage de roman, c'est le personnage en tant qu'il est créé, développé, obscurci, nié, démembré par le genre littéraire du roman. Donc, la femme fatale est une vignette de l'immense catalogue :pourquoi lui plus qu'un autre ?
- Spoiler:
- (Et de Humbaba à Humbert Humbert, etc...)
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InvitéInvité
Pour rejoindre un peu ce qui a été dit, j'ai un fabuleux souvenir d'avoir interrogé à l'oral sur le thème de la Femme dans le roman et le collègue avait exploré toutes les figures de la femme: femme-enfant, femme-ange, femme-fatale, femme-mère....et avait lui-même très bien illustré chaque texte. C'était magique et les élèves étaient très enthousiastes.
Donc je trouve aussi plus pertinent d'opposer, par exemple, la femme-ange à la femme-fatale ou à la mère et de balayer un peu différentes époques.
Pour la femme fatale, je crois me souvenir qu'il avait choisi Salammbô de Flaubert.
Donc je trouve aussi plus pertinent d'opposer, par exemple, la femme-ange à la femme-fatale ou à la mère et de balayer un peu différentes époques.
Pour la femme fatale, je crois me souvenir qu'il avait choisi Salammbô de Flaubert.
- AlExpert spécialisé
Manon Lescaut en "femme fatale", je ne suis pas très convaincue... (c'est quand même pas Nana...). En licence j'avais employé cette expression à propos de l'Hélène de Ronsard (pour présenter son assimilation à Hélène de Troie et autres héroïnes mythologiques "fatales"), le professeur s'était étranglé en pointant l'anachronisme. Selon lui, "femme fatale" serait une expression affaiblie, actuelle, vulgarisée (moi je voulais juste dire "fatale" - "qui apporte la mort"), désémantisée en un mot. Et effectivement, pour les élèves, "femme fatale" c'est juste une femme très belle, à laquelle on ne peut résister. Peut-être serait-il intéressant de travailler sur ce terme (étymologie, etc.) ou alors de changer d'expression. Je préfère travailler sur la notion de monstrueux par exemple.
_________________
"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- CelebornEsprit sacré
Effectivement, la notion même de "femme fatale" pose question (ce qui peut d'ailleurs être intéressant). Merteuil est-elle une femme fatale ? Rien n'est moins sûr...
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- User5899Demi-dieu
Moi, c'était la relation femme fatale -personnage de roman que je voulais discuter. Ca me semble complètement hors-sujet. Je suis le seul ?
- MrBrightsideEmpereur
J'ai une question bête de non-initié mais le terme "femme fatale" n'est-il pas une invention moderne (je pensais que cet archétype avait été défini avec l'avènement du film noir) ? Personnellement, j'ai du mal à appliquer ce concept à la littérature tant il est lié au cinéma dans mon esprit (je ne saurais dire pourquoi).
Après, s'il ne faut en nommer qu'une, je suis surpris que personne n'ait cité Milady de Winter
Après, s'il ne faut en nommer qu'une, je suis surpris que personne n'ait cité Milady de Winter
- IphigénieProphète
en effet..
La femme fatale, je pense qu'elle part d'Eve et de la pomme, passe par la misogynie antique et la vision de l'amour comme sentiment négatif (Didon), et que tout ça se mélange et se complexifie et s'embrouille avec l'amour courtois et le culte marial, et prend en effet une nouvelle "jeunesse" avec le cinéma. Bref, je ne crois pas non plus que ce soit un thème spécifiquement "romanesque" ...
La femme fatale, je pense qu'elle part d'Eve et de la pomme, passe par la misogynie antique et la vision de l'amour comme sentiment négatif (Didon), et que tout ça se mélange et se complexifie et s'embrouille avec l'amour courtois et le culte marial, et prend en effet une nouvelle "jeunesse" avec le cinéma. Bref, je ne crois pas non plus que ce soit un thème spécifiquement "romanesque" ...
- CelebornEsprit sacré
En même temps, bien que le thème ne soit pas exclusivement romanesque, il peut être intéressant de voir comment le roman se l'approprie, comment il en donne sa vision, comment il le fait évoluer, en l'inscrivant historiquement, socialement, symboliquement, etc.
Ensuite, il faut voir à ne pas faire de la première femme de roman venue une femme fatale.
Ensuite, il faut voir à ne pas faire de la première femme de roman venue une femme fatale.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- IphigénieProphète
et l'homme fatal, ça existe? (Dom Juan?)
- CelebornEsprit sacré
Ça fait partie des grandes dissymétries sexuées de la société : on a des femmes fatales, mais pas d'homme fatal (on a le tombeur, en revanche). Le fait que la culture ait été longtemps faite quasi uniquement par des hommes doit jouer .iphigénie a écrit:et l'homme fatal, ça existe?
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- JPhMMDemi-dieu
Je ne suis pas expert, mais je l'imaginais plutôt prendre racine dans les divinités, telle Inanna séduisant Gilgamesh, comme personnification de la séduction qui produit un désir qui obscurcit la volonté. Mais le Christianisme, refusant les divinités de la sexualité les diabolisa en succubes et incubes. Et la grande prêtresse d'Inanna devint dévoreuse.iphigénie a écrit:en effet..
La femme fatale, je pense qu'elle part d'Eve et de la pomme, passe par la misogynie antique et la vision de l'amour comme sentiment négatif (Didon), et que tout ça se mélange et se complexifie et s'embrouille avec l'amour courtois et le culte marial, et prend en effet une nouvelle "jeunesse" avec le cinéma. Bref, je ne crois pas non plus que ce soit un thème spécifiquement "romanesque" ...
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- CelebornEsprit sacré
Plutôt Lilith qu'Ève, non ?
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- User5899Demi-dieu
Et on parie quoi ?Celeborn a écrit:En même temps, bien que le thème ne soit pas exclusivement romanesque, il peut être intéressant de voir comment le roman se l'approprie, comment il en donne sa vision, comment il le fait évoluer, en l'inscrivant historiquement, socialement, symboliquement, etc.
Ensuite, il faut voir à ne pas faire de la première femme de roman venue une femme fatale.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum