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- Ambre75Niveau 5
Bonsoir,
Un ami me disait que pour pouvoir enseigner et tenir sur la durée, il fallait être passionné par sa discipline et /ou par la transmission.
Pour ma part, ce qui m'intéresse, c'est le lien créé avec les élèves, la psychologie et la communication.
Je me demande si la matière qu'on enseigne ne peut être qu'un "prétexte ".
Et vous, êtes-vous passionnés par votre discipline ? Est-ce que c'est ce qui vous donne envie de vous lever le matin? Ou est-ce un mythe?
Un ami me disait que pour pouvoir enseigner et tenir sur la durée, il fallait être passionné par sa discipline et /ou par la transmission.
Pour ma part, ce qui m'intéresse, c'est le lien créé avec les élèves, la psychologie et la communication.
Je me demande si la matière qu'on enseigne ne peut être qu'un "prétexte ".
Et vous, êtes-vous passionnés par votre discipline ? Est-ce que c'est ce qui vous donne envie de vous lever le matin? Ou est-ce un mythe?
- JennyMédiateur
Je suis passionnée par ma discipline mais je pense que j’aurais pu en enseigner une autre et m’épanouir aussi.
- GhistelNiveau 1
Moi aussi. Je suis passionné par l’histoire, mais il y a d’autres disciplines que j’aurais certainement aimé enseigner. La passion pour discipline m’a amené au métier mais n’explique pas tout : je pense que ce n’est pas un hasard si, après avoir envisagé d’autres professions en lien avec l’histoire, j’ai finalement choisi l’enseignement.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Question intéressante. Qui pose une autre question: c'est quoi, au juste et au fond, "ma discipline"? Les arts plastiques marchent sur deux jambes, l'histoire de l'art et la pratique (qu'on aurait grandement tort de réduire à un travail manuel ou à une série de techniques à maîtriser) et comprennent beaucoup de domaines: dessin, peinture, sculpture, gravure, photographie, art vidéo, installation, performance, architecture, design, création numérique. Il y a forcément là-dedans des choses qui me passionnent, d'autres qui seulement m'intéressent, certaines qui m'indiffèrent plus ou moins - et aussi, il faut le dire, certaines au sujet desquelles mes connaissances (culturelles ou techniques) sont assez limitées.
Quoi qu'il en soit, je crois que ce qui me passionne vraiment, c'est d'aider les élèves à comprendre comment les arts plastiques constituent une forme de pensée - en même temps qu'une pensée de la forme - spécifique. J'adore faire des trucs a priori rébarbatifs, comme de la méthodologie d'analyse d’œuvre. Partir des intuitions des élèves, même les plus hésitantes, pour déployer avec eux la complexité qui souvent y est en germe. Mais aussi, en pratique, travailler sur les projets personnels, tirer avec eux les fils de leurs réflexion et les aider à les nouer jusqu'à obtenir (même modestement) un résultat qui, exprimant une idée sans l'expliquer, sollicite l'intelligence du spectateur et approche le même type de complexité féconde que l'on cherche à dénouer dans l'analyse. Tout ceci en s'appuyant autant que possible sur une technique solide et sur des références.
Bref... je crois que j'aime les arts et que je ne pourrais évidemment pas enseigner sans cela, mais que ce qui me passionne vraiment (lorsque tout marche bien, parce que je n'irai pas jusqu'à prétendre que c'est le grand huit tous les jours...), c'est d'accompagner les élèves dans la construction d'une compréhension fine de ce champ disciplinaire.
Quoi qu'il en soit, je crois que ce qui me passionne vraiment, c'est d'aider les élèves à comprendre comment les arts plastiques constituent une forme de pensée - en même temps qu'une pensée de la forme - spécifique. J'adore faire des trucs a priori rébarbatifs, comme de la méthodologie d'analyse d’œuvre. Partir des intuitions des élèves, même les plus hésitantes, pour déployer avec eux la complexité qui souvent y est en germe. Mais aussi, en pratique, travailler sur les projets personnels, tirer avec eux les fils de leurs réflexion et les aider à les nouer jusqu'à obtenir (même modestement) un résultat qui, exprimant une idée sans l'expliquer, sollicite l'intelligence du spectateur et approche le même type de complexité féconde que l'on cherche à dénouer dans l'analyse. Tout ceci en s'appuyant autant que possible sur une technique solide et sur des références.
Bref... je crois que j'aime les arts et que je ne pourrais évidemment pas enseigner sans cela, mais que ce qui me passionne vraiment (lorsque tout marche bien, parce que je n'irai pas jusqu'à prétendre que c'est le grand huit tous les jours...), c'est d'accompagner les élèves dans la construction d'une compréhension fine de ce champ disciplinaire.
- Monsieur ErnestoNiveau 2
Savoir pourquoi on enseigne, et pourquoi on enseigne telle discipline (au lieu d'une autre, ou bien au lieu de tout enseigner comme en primaire) est une bonne interrogation, à laquelle me soumettent parfois mes élèves.
Je suis bien obligé d'admettre que je suis très intéressé par ma discipline, mais je souhaite prendre des distances avec cette conception de l'enseignant passionné, voire transcendé par sa discipline. Tout d'abord, j'ai bien dit très intéressé, et non passionné. Je ne suis pas Pascal, mais je me méfie quand même un peu de la passion. De plus, ce fort intérêt est-il nécessairement une qualité en milieu scolaire ? Il m'arrive de digresser en classe et de me lancer dans de grands développements. Qu'en retiennent mes élèves ? Assez peu de choses, je crois. Je prévois mes cours en fonction du niveau de mes élèves et de ce que je pense leur être accessible. Sortir de cette prévision est rarement une bonne idée - en tout cas, je le regrette la plupart du temps. Bien sûr, il y aura toujours des contre-exemples. Tel élève vous dira, quelques années plus tard, que votre sortie enflammée sur Chateaubriand lui a donné envie de s'y plonger. Ou telle élève (exemple vécu) dira à son professeur principal : "Je n'aime pas le français, mais Monsieur Ernesto a l'air de prendre ça tellement au sérieux que j'ai eu envie de travailler pour lui faire plaisir".
Est-ce que j'enseigne alors pour le plaisir du contact avec les élèves ? Je ne crois pas non plus. En fait, je crois sincèrement que j'en suis venu à l'enseignement par volonté de travailler dans le service public. Non pas simplement être fonctionnaire, avec les avantages qui vont avec, mais bien travailler au service de l'intérêt général, avec un certain dédain pour les questions d'argent ou de prestige. Je dis parfois à mes élèves que je suis devenu professeur comme j'aurais pu être éboueur ou contrôleur des finances publiques. Je ne sais pas s'ils me comprennent.
Je suis bien obligé d'admettre que je suis très intéressé par ma discipline, mais je souhaite prendre des distances avec cette conception de l'enseignant passionné, voire transcendé par sa discipline. Tout d'abord, j'ai bien dit très intéressé, et non passionné. Je ne suis pas Pascal, mais je me méfie quand même un peu de la passion. De plus, ce fort intérêt est-il nécessairement une qualité en milieu scolaire ? Il m'arrive de digresser en classe et de me lancer dans de grands développements. Qu'en retiennent mes élèves ? Assez peu de choses, je crois. Je prévois mes cours en fonction du niveau de mes élèves et de ce que je pense leur être accessible. Sortir de cette prévision est rarement une bonne idée - en tout cas, je le regrette la plupart du temps. Bien sûr, il y aura toujours des contre-exemples. Tel élève vous dira, quelques années plus tard, que votre sortie enflammée sur Chateaubriand lui a donné envie de s'y plonger. Ou telle élève (exemple vécu) dira à son professeur principal : "Je n'aime pas le français, mais Monsieur Ernesto a l'air de prendre ça tellement au sérieux que j'ai eu envie de travailler pour lui faire plaisir".
Est-ce que j'enseigne alors pour le plaisir du contact avec les élèves ? Je ne crois pas non plus. En fait, je crois sincèrement que j'en suis venu à l'enseignement par volonté de travailler dans le service public. Non pas simplement être fonctionnaire, avec les avantages qui vont avec, mais bien travailler au service de l'intérêt général, avec un certain dédain pour les questions d'argent ou de prestige. Je dis parfois à mes élèves que je suis devenu professeur comme j'aurais pu être éboueur ou contrôleur des finances publiques. Je ne sais pas s'ils me comprennent.
- PrezboGrand Maître
J'ai été passionné par ma matière, et son enseignement. J'ai parfois du mal à me passionner par ce qu'il en reste aujourd'hui, malgré un léger mieux depuis la dernière refonte des programmes. C'est encore pire pour les programmes des séries technos, qui réussissent à la fois à être incohérents, encore trop abstraits pour le public auquel ils s'adressent et trop indigents pour présenter le moindre enjeu. Parfois je me dis que si j'étais élève, je trouverais ça pas passionnant, pour ne pas employer un autre terme. Il est parfois compliqué de rester motivé face à ce constat.
- IridianeFidèle du forum
Je suis très intéressée par ma matière (la langue et la littérature françaises), j’aime la transmettre aux étudiants et surtout j’aime le travail intellectuel de la recherche qui pousse à lire et à se questionner sans cesse et aussi à produire une pensée organisée. Dans mon travail (d’enseignante chercheuse en l’occurrence), ce qui me stimule énormément, ce sont tous les projets extrêmement variés que je peux faire avec plein de personnes toutes différentes (je travaille avec des linguistes, des littéraires, des latinistes, des historiens…). Aucune journée ne se ressemble.
Ceci étant dit, je ne considère rien de tout cela comme une passion : il s’agit d’un travail, que j’aime beaucoup et qui me permet de vivre confortablement (c’est une chance) mais pour moi la passion c’est tout autre chose, c’est une raison de vivre. Dans mon cas, ce sont les animaux, plus particulièrement les chevaux, et la nature en général. Plus jeune, j’ai voulu en faire un métier, et puis justement ça m’est apparu comme une mauvaise idée : pour que ça reste une passion, il ne fallait pas que ça devienne une profession.
Métier et passion sont deux aspects de ma vie très distincts et je me fais vraiment une hygiène de vie de bien distinguer les deux. Ce qui n’empêche pas que les deux soient essentiels à mon équilibre. Personnellement (et ce n’est que mon avis), je pense que confondre métier et passion n’est pas sain, ni pour la vie professionnelle, ni pour la vie personnelle.
Ceci étant dit, je ne considère rien de tout cela comme une passion : il s’agit d’un travail, que j’aime beaucoup et qui me permet de vivre confortablement (c’est une chance) mais pour moi la passion c’est tout autre chose, c’est une raison de vivre. Dans mon cas, ce sont les animaux, plus particulièrement les chevaux, et la nature en général. Plus jeune, j’ai voulu en faire un métier, et puis justement ça m’est apparu comme une mauvaise idée : pour que ça reste une passion, il ne fallait pas que ça devienne une profession.
Métier et passion sont deux aspects de ma vie très distincts et je me fais vraiment une hygiène de vie de bien distinguer les deux. Ce qui n’empêche pas que les deux soient essentiels à mon équilibre. Personnellement (et ce n’est que mon avis), je pense que confondre métier et passion n’est pas sain, ni pour la vie professionnelle, ni pour la vie personnelle.
- profdoctoujoursNiveau 7
De mon expérience, l'important n'est pas la passion mais de percevoir l'utilité et du sens dans ce qu'on fait. Je ne suis pas passionnée par l'éducation aux médias et à l'information, mais je trouve que ce sont des compétences essentielles, et ça m'aide clairement à enseigner. J'ai essayé d'enseigner sans ce sentiment d'utilité et ce fut une catastrophe, j'avais juste envie de faire autre chose.
- Clecle78Bon génie
J'ai adoré enseigner les lettres classiques mais ce n'était pas une vocation au départ. J'avais envisagé une autre profession et l'enseignement ne m'attirait pas vraiment car j'avais été victime de harcèlement scolaire et je connaissais la méchanceté potentielle des élèves. On peut parler de mariage de raison, les débuts ont été un peu difficile, j'ai envisagé de bifurquer et puis j'ai trouvé mes marques et ça m'a finalement beaucoup plu d'enseigner les lettres classiques même si parfois je me dis que cela aurait pu être une autre matière. Ce qui m'a le plus passionnée, si on peut dire, c'est de parvenir à transmettre la beauté des textes et de la langue à mes élèves , de chercher des biais pédagogiques pour y parvenir. Mais garder une certaine distance est nécessaire si on veut durer 40 ans ou plus. Mon mari vient d'un pays où la notion de passion au travail n'existe pas. Celui- ci est avant tout un moyen de gagner sa vie (même si ça change un peu avec les nouvelles générations), y compris dans l'enseignement. Ça ne veut pas dire qu'on ne s'investit pas ou qu'on ne peut y souffrir mais cela implique qu'on y met moins d'affect que dans sa vie personnelle et c'est assez sain quand on y parvient.
- PrCosinusNiveau 7
Je ne crois pas aux "matières", c'est un cloisonnement lié à l'organisation des cours et des compétences des enseignants.
La connaissance est transversale par essence, tout au plus on peut penser en terme de disciplines en université où la spécialisation peut avoir du sens.
Mais au niveau du lycée ou au collège, on peut avoir une conception plus "humaniste" du savoir (au sens des humanistes du 16ème siècle qui étaient encore des touche-à-tout) .
Je n'ai donc pas de passion pour ma "matière", mais j'ai la passion du savoir et de sa transmission. J'ai changé une fois de matière dans ma carrière (maths > info), je ne serais pas contre en changer encore ...
La connaissance est transversale par essence, tout au plus on peut penser en terme de disciplines en université où la spécialisation peut avoir du sens.
Mais au niveau du lycée ou au collège, on peut avoir une conception plus "humaniste" du savoir (au sens des humanistes du 16ème siècle qui étaient encore des touche-à-tout) .
Je n'ai donc pas de passion pour ma "matière", mais j'ai la passion du savoir et de sa transmission. J'ai changé une fois de matière dans ma carrière (maths > info), je ne serais pas contre en changer encore ...
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"Quand les gens sont d'accord avec moi, j'ai toujours le sentiment que je dois me tromper." O.Wilde
- CasparProphète
Je pense que la réponse à la question de départ est oui parce qu'il y a toutes sortes de profils d'enseignants, dont certains sont plus motivés par la transmission que par une discipline en particulier.
Autrefois j'étais passionné par ma matière, mais la lassitude s'est installée, le Brexit et Trump sont passés par là et mon amour pour le monde anglophone s'est émoussé. J'apprécie toujours le contact avec les élèves (les bons jours) mais dire que l'anglais est toujours ma "passion" je ne crois pas. D'ailleurs la "passion" est elle obligatoire ? On parle toujours de "métier-passion" mais on peut être intéressé par son métier et le faire le mieux possible sans forcément brûler de passion tous les jours.
Le cours de langue vivante a un côté artificiel qui me pèse aussi: en classe nous sommes tous francophones et nous jouons à parler anglais (la langue est à la fois moyen d'enseignement et fin, c'est différent d'autres matières à part le français). Je m'éclate quand j'explique un point de civilisation aux élèves (les élections américaines par exemple) mais...en français: c'est agréable de parler (à peu près) la même langue, sinon les échanges sont limités puisque beaucoup d'élèves ont un vocabulaire limité en anglais.
Je me suis souvent dit que j'aurais dû enseigner les lettres modernes ou classiques, même si je sais que l'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs, mais à 18 ans j'étais motivé par l'anglais et les langues vivantes et moins par la littérature.
Quand je pense aux années qui me restent à faire je m'inquiète: vais-je réussir à faire passer des connaissances dans une matière qui ne m'intéresse pas autant qu'avant. Encore une fois, le Brexit a été un gros coup pour moi (je suis conscient que je n'étais pas visé personnellement mais bon...)
Autrefois j'étais passionné par ma matière, mais la lassitude s'est installée, le Brexit et Trump sont passés par là et mon amour pour le monde anglophone s'est émoussé. J'apprécie toujours le contact avec les élèves (les bons jours) mais dire que l'anglais est toujours ma "passion" je ne crois pas. D'ailleurs la "passion" est elle obligatoire ? On parle toujours de "métier-passion" mais on peut être intéressé par son métier et le faire le mieux possible sans forcément brûler de passion tous les jours.
Le cours de langue vivante a un côté artificiel qui me pèse aussi: en classe nous sommes tous francophones et nous jouons à parler anglais (la langue est à la fois moyen d'enseignement et fin, c'est différent d'autres matières à part le français). Je m'éclate quand j'explique un point de civilisation aux élèves (les élections américaines par exemple) mais...en français: c'est agréable de parler (à peu près) la même langue, sinon les échanges sont limités puisque beaucoup d'élèves ont un vocabulaire limité en anglais.
Je me suis souvent dit que j'aurais dû enseigner les lettres modernes ou classiques, même si je sais que l'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs, mais à 18 ans j'étais motivé par l'anglais et les langues vivantes et moins par la littérature.
Quand je pense aux années qui me restent à faire je m'inquiète: vais-je réussir à faire passer des connaissances dans une matière qui ne m'intéresse pas autant qu'avant. Encore une fois, le Brexit a été un gros coup pour moi (je suis conscient que je n'étais pas visé personnellement mais bon...)
- AsarteLilithBon génie
Question pas si évidente que cela.
Je me suis engagée dans l'enseignement des lca presque un peu par hasard, sortie d'un cursus de Lettres. Cela m'a paru naturel. A ce moment, enseigner la littérature, qui aide à penser le monde, transmettre les langues anciennes, me semblait hautement essentiel. Vital pour l'esprit.
A présent, même si je considère ceci important, créer un lien avec les élèves, leur permettre de se développer, et chercher pour mes cours m'intéresse plus. Il y a eu des moments où j'ai regretté de faire de mes passions mon métier. Néo m'a permis, par le défi lecture, de me remettre à lire, et d'abord pour moi. Les attaques contre les langues anciennes, la nécessité de les ''vendre'' chaque année, les élèves qui se désinscrivent sans déjà m'en parler ou pour des motifs que j'estime futiles (mes copains sortent plus tôt, je commence plus tôt, vous n'avez pas voulu repousser un devoir alors que je passais le we chez mamie), m'usent. Avoir sans cesse l'impression que la société me crache dessus, que sans cesse nos conditions de travail s'alourdissent, me pèse.
.J'essaie de me distancier de ça et de prendre plaisir à intéresser mes élèves. Je me sens bien en classe. J'adore mon métier et j'espère réussir à continuer à l'exercer.
Je me suis engagée dans l'enseignement des lca presque un peu par hasard, sortie d'un cursus de Lettres. Cela m'a paru naturel. A ce moment, enseigner la littérature, qui aide à penser le monde, transmettre les langues anciennes, me semblait hautement essentiel. Vital pour l'esprit.
A présent, même si je considère ceci important, créer un lien avec les élèves, leur permettre de se développer, et chercher pour mes cours m'intéresse plus. Il y a eu des moments où j'ai regretté de faire de mes passions mon métier. Néo m'a permis, par le défi lecture, de me remettre à lire, et d'abord pour moi. Les attaques contre les langues anciennes, la nécessité de les ''vendre'' chaque année, les élèves qui se désinscrivent sans déjà m'en parler ou pour des motifs que j'estime futiles (mes copains sortent plus tôt, je commence plus tôt, vous n'avez pas voulu repousser un devoir alors que je passais le we chez mamie), m'usent. Avoir sans cesse l'impression que la société me crache dessus, que sans cesse nos conditions de travail s'alourdissent, me pèse.
.J'essaie de me distancier de ça et de prendre plaisir à intéresser mes élèves. Je me sens bien en classe. J'adore mon métier et j'espère réussir à continuer à l'exercer.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- CasparProphète
AsarteLilith a écrit:Question pas si évidente que cela.
Je me suis engagée dans l'enseignement des lca presque un peu par hasard, sortie d'un cursus de Lettres. Cela m'a paru naturel. A ce moment, enseigner la littérature, qui aide à penser le monde, transmettre les langues anciennes, me semblait hautement essentiel. Vital pour l'esprit.
A présent, même si je considère ceci important, créer un lien avec les élèves, leur permettre de se développer, et chercher pour mes cours m'intéresse plus. Il y a eu des moments où j'ai regretté de faire de mes passions mon métier. Néo m'a permis, par le défi lecture, de me remettre à lire, et d'abord pour moi. Les attaques contre les langues anciennes, la nécessité de les ''vendre'' chaque année, les élèves qui se désinscrivent sans déjà m'en parler ou pour des motifs que j'estime futiles (mes copains sortent plus tôt, je commence plus tôt, vous n'avez pas voulu repousser un devoir alors que je passais le we chez mamie), m'usent. Avoir sans cesse l'impression que la société me crache dessus, que sans cesse nos conditions de travail s'alourdissent, me pèse.
. J'essaie de me distancier de ça et de prendre plaisir à intéresser mes élèves. Je me sens bien en classe.
Je me reconnais dans ton message. Certaines classes arrivent et repartent avec le sourire, rigolent à mes blagues parfois débiles, font des efforts pour avoir de bonnes notes, je me dis que c'est déjà très bien.
Le problème de nos matières c'est aussi que la frontière entre loisirs et travail est floue: quand je lis un livre en anglais, que je regarde un film en anglais, que je voyage en Angleterre: formation continue ou plaisir ?
- AsarteLilithBon génie
C'est ça qui parfois me pose problème. Ça et la frontière travail/ vie perso. Je découvre que j'ai le droit de me reposer !
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- AustrucheerranteHabitué du forum
Je pense que ce qui détermine la possibilité d'un bon enseignement, c'est le fait d'être compétent, c'est-à-dire savant, dans sa matière, ce qui fait de la passion une condition ni nécessaire, ni surtout suffisante.
Je suis, comme d'autres je vois, venu à l'enseignement des lettres classiques un peu par hasard, d'autant plus par hasard que j'ai été pendant toutes mes études supérieures un "lettres modernes contrarié" (appelons ça comme ça), et que je ne m'imaginais absolument pas faire des cours de latin dans le secondaire, alors qu'aujourd'hui c'est l'essentiel de mon cursus. J'ai pris goût avec le temps à l'enseignement des langues anciennes, et je crois à son importance, comme à celui de la littérature, mais je n'y lie pas ma vie : très clairement, si les conditions de travail se dégradent trop dans l'EN, je partirai sans grand problèmes (avec de la colère, mais plus concernant mes enfants et plus généralement notre pays que mon métier) faire autre chose, à commencer éventuellement par une autre matière qui m'intéressera moins mais aux conditions de travail plus sûres.
Les élèves, par ailleurs, ne sont jamais entrés en ligne de compte dans mes choix, et si cela me satisfait, bien entendu, de pouvoir aider ceux-ci chaque fois que j'y arrive (ou plutôt, chaque fois que l'institution le permet..), je ne considère absolument pas cela comme le coeur de mon métier.
Et tout cela ne m'empêche de me considérer comme un professeur tout à fait légitime et compétent, même si bien évidemment je suis (comme tout le monde) loin d'être parfait, y compris dans mon travail.
Je suis, comme d'autres je vois, venu à l'enseignement des lettres classiques un peu par hasard, d'autant plus par hasard que j'ai été pendant toutes mes études supérieures un "lettres modernes contrarié" (appelons ça comme ça), et que je ne m'imaginais absolument pas faire des cours de latin dans le secondaire, alors qu'aujourd'hui c'est l'essentiel de mon cursus. J'ai pris goût avec le temps à l'enseignement des langues anciennes, et je crois à son importance, comme à celui de la littérature, mais je n'y lie pas ma vie : très clairement, si les conditions de travail se dégradent trop dans l'EN, je partirai sans grand problèmes (avec de la colère, mais plus concernant mes enfants et plus généralement notre pays que mon métier) faire autre chose, à commencer éventuellement par une autre matière qui m'intéressera moins mais aux conditions de travail plus sûres.
Les élèves, par ailleurs, ne sont jamais entrés en ligne de compte dans mes choix, et si cela me satisfait, bien entendu, de pouvoir aider ceux-ci chaque fois que j'y arrive (ou plutôt, chaque fois que l'institution le permet..), je ne considère absolument pas cela comme le coeur de mon métier.
Et tout cela ne m'empêche de me considérer comme un professeur tout à fait légitime et compétent, même si bien évidemment je suis (comme tout le monde) loin d'être parfait, y compris dans mon travail.
- LagomorpheFidèle du forum
Certains disciplines ont de multiples facettes: en sciences de la vie et de la Terre, la majorité des enseignants sont, comme moi, des biologistes. Plus ou moins obligés, selon les programmes, à enseigner de la géologie (ex-géographie physique), de l'astronomie, de la climatologie. Une partie seulement de ma discipline me passionne donc, et ça n'est d'ailleurs pas une question de niveau. Mes collègues de bio de prépa ont des programmes très...naturalistes. Pas mon truc, je n'aurais pas aimé y enseigner.
Après, que l'intérêt pour ce boulot tienne au contenu disciplinaire ou à l'échange avec les élèves, il n'en reste pas moins que, sans aller jusqu'à éprouver une passion pour les contenus, il faut les maîtriser, et à un niveau très nettement supérieur à ce qu'on enseigne - ce qui a sans doute nécessité une certaine passion au cours de ses propres études. Je doute que "le lien créé avec les élèves, la psychologie et la communication" soient une réussite si l'enseignant est obligé de botter en touche à chaque question qui déborde un peu des programmes. J'ai un peu l'impression que pour les élèves, un professeur doit a priori avoir une réponse à toute question.
Edit: @Austrucheerrante a été plus rapide
Après, que l'intérêt pour ce boulot tienne au contenu disciplinaire ou à l'échange avec les élèves, il n'en reste pas moins que, sans aller jusqu'à éprouver une passion pour les contenus, il faut les maîtriser, et à un niveau très nettement supérieur à ce qu'on enseigne - ce qui a sans doute nécessité une certaine passion au cours de ses propres études. Je doute que "le lien créé avec les élèves, la psychologie et la communication" soient une réussite si l'enseignant est obligé de botter en touche à chaque question qui déborde un peu des programmes. J'ai un peu l'impression que pour les élèves, un professeur doit a priori avoir une réponse à toute question.
Edit: @Austrucheerrante a été plus rapide
- AsarteLilithBon génie
Bien sûr, ce que vous dites là est une évidence.
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- BaldredSage
Sans parler non plus de passion, la balance entre intérêt pour la discipline et sa transmission a evolué au fil du temps. J'ai commencé par intérêt pour ma discipline, la littérature. Je termine par goût de la transmission. J'ai commencé prof de Lettres par goût de la littérature, je termine prof qui utilise la lecture et l'écriture pour accompagner les élèves, au delà du programme, dans un développement intellectuel.
Je n'aurais pas été prof d'une autre matière, mais dans les autres métiers que j'aurais aussi aimés faire, très loin de la littérature, j'aurais sans doute apprécié l'enseigner.
Je n'aurais pas été prof d'une autre matière, mais dans les autres métiers que j'aurais aussi aimés faire, très loin de la littérature, j'aurais sans doute apprécié l'enseigner.
- ElaïnaDevin
C'est difficile à dire, est-ce que l'histoire me passionne, ça dépend quelle période - l'Antique me pompe l'air, jamais réussi à trouver ça marrant, c'est bon là leurs trois cailloux gravés qui tournent en boucle sur tous les sujets, et puis les gens sont soit des sauvages (genre les Romains) soit complètement sinistres (non, le Satyricon, c'est pas marrant). La géo ne me passionne pas, ça m'intéresse, sans plus, pourtant j'arrive à faire cours et même à m'enthousiasmer.
Et puis, ça dépend de la façon dont on envisage une passion. Par exemple à titre personnel je ne comprends pas les historiens qui ne lisent strictement que des livres d'histoire et jamais de fiction, et qui ne lisent que des livres d'histoire. Inversement, ma passion pour les thrillers et romans policiers paraît parfois suspecte à des confrères qui trouvent que quand même, pour une historienne, tout ça n'est pas bien sérieux, et que si j'en étais vraiment une, je ne lirais que des livres d'histoire. L'histoire est pour moi une passion mais pas la seule, j'en ai plein d'autres mais je ne les enseignerais pas toutes...
Et puis, ça dépend de la façon dont on envisage une passion. Par exemple à titre personnel je ne comprends pas les historiens qui ne lisent strictement que des livres d'histoire et jamais de fiction, et qui ne lisent que des livres d'histoire. Inversement, ma passion pour les thrillers et romans policiers paraît parfois suspecte à des confrères qui trouvent que quand même, pour une historienne, tout ça n'est pas bien sérieux, et que si j'en étais vraiment une, je ne lirais que des livres d'histoire. L'histoire est pour moi une passion mais pas la seule, j'en ai plein d'autres mais je ne les enseignerais pas toutes...
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- Reine MargotDemi-dieu
Je pense qu'être passionné par sa discipline risque d'être contreproductif pour un enseignant, car on passe ses journées devant des ados qui à part les bons élèves ne sont pas du tout intéressés par ce qui nous passionne (euphémisme), ce qui peut faire mal quand on vient au métier pour transmettre sa passion ou au moins son intérêt pour une discipline. Il vaut mieux pour ce métier être intéressés par les jeunes de cet âge car tout part d'eux et se réjouir des petites victoires (untel a réussi à lire un texte, unetelle fait moins de fautes).
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- GanbatteHabitué du forum
Reine Margot a écrit:Je pense qu'être passionné par sa discipline risque d'être contreproductif pour un enseignant, car on passe ses journées devant des ados qui à part les bons élèves ne sont pas du tout intéressés par ce qui nous passionne (euphémisme), ce qui peut faire mal quand on vient au métier pour transmettre sa passion ou au moins son intérêt pour une discipline. Il vaut mieux pour ce métier être intéressés par les jeunes de cet âge car tout part d'eux et se réjouir des petites victoires (untel a réussi à lire un texte, unetelle fait moins de fautes).
Je n'irais pas jusqu'à dire "contreproductif", mais c'est effectivement un problème : j'ai vu bon nombre d'enseignants stagiaires frais émoulus de leurs études vivre avec plus ou moins de facilité le deuil nécessaire, du fait que sa passion n'est pas nécessairement contagieuse, et surtout que pour les élèves, sa matière n'est qu'une parmi d'autres, et qu'avec tout l'amour du monde pour les mathématiques on n'en fera pas des mathématiciens peut-être hormis un ou deux, même chose pour l'histoire, la physique, etc.
Il aura fallu, pour faire ses études et sa vie professionnelle, sinon de la passion, du moins un intérêt fort, mais il me semble difficile d'échapper à l'amertume si on ne met pas ces sentiments de côté pour se centrer sur les élèves et leurs besoins. A ce titre, ton conseil sur les "petites victoires" me paraît très fondé.
- IridianeFidèle du forum
[quote="Caspar"
Le problème de nos matières c'est aussi que la frontière entre loisirs et travail est floue: quand je lis un livrer en anglais, que je regarde un film en anglais, que je voyage en Angleterre: formation continue ou plaisir ?
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Alors ça c’est une question intéressante je trouve. Lire toutes sortes de choses est mon métier : pour les besoins de mon enseignement et de mes travaux de recherche, j’ai besoin de lire à la fois de la littérature (au sens très large du terme, mais surtout de la prose d’idée), de l’histoire et de la linguistique. Dans le cadre de mon travail, j’adore ça. Par contre je n’ai quasiment plus aucune lecture loisir : je vais le dire franchement, comme loisir, lire m’emmerde. J’ai énormément de mal à me plonger dans des œuvres de fiction, littéraires ou cinématographiques (à quelques exceptions près bien sûr!) Et je n’ai (plus) aucun problème avec ça : sur mon temps libre, je préfère me dépenser et faire du sport, être en plein air, ou alors je lis des choses en rapport avec ma passion justement (histoire et éthologie animale). Bref, j’ai acté que la lecture, c’était le travail, et ça m’aide à séparer mes vies.
Le problème de nos matières c'est aussi que la frontière entre loisirs et travail est floue: quand je lis un livrer en anglais, que je regarde un film en anglais, que je voyage en Angleterre: formation continue ou plaisir ?
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Alors ça c’est une question intéressante je trouve. Lire toutes sortes de choses est mon métier : pour les besoins de mon enseignement et de mes travaux de recherche, j’ai besoin de lire à la fois de la littérature (au sens très large du terme, mais surtout de la prose d’idée), de l’histoire et de la linguistique. Dans le cadre de mon travail, j’adore ça. Par contre je n’ai quasiment plus aucune lecture loisir : je vais le dire franchement, comme loisir, lire m’emmerde. J’ai énormément de mal à me plonger dans des œuvres de fiction, littéraires ou cinématographiques (à quelques exceptions près bien sûr!) Et je n’ai (plus) aucun problème avec ça : sur mon temps libre, je préfère me dépenser et faire du sport, être en plein air, ou alors je lis des choses en rapport avec ma passion justement (histoire et éthologie animale). Bref, j’ai acté que la lecture, c’était le travail, et ça m’aide à séparer mes vies.
- DesolationRowEmpereur
Le Satyricon, c’est très drôle si on le lit dans le bon sens
La littérature est, je crois, ma seule passion. J’aime faire plein d’autres choses, mais la seule dont je ne voudrais pas me passer, c’est de lire des livres et d’en discuter. J’aime beaucoup enseigner mais je pourrais m’en dispenser - malheureusement je ne vois pas trop à quoi d’autre je serais employable, sans mourir d’ennui très vite.
La littérature est, je crois, ma seule passion. J’aime faire plein d’autres choses, mais la seule dont je ne voudrais pas me passer, c’est de lire des livres et d’en discuter. J’aime beaucoup enseigner mais je pourrais m’en dispenser - malheureusement je ne vois pas trop à quoi d’autre je serais employable, sans mourir d’ennui très vite.
- IridianeFidèle du forum
DesolationRow a écrit:Le Satyricon, c’est très drôle si on le lit dans le bon sens
La littérature est, je crois, ma seule passion. J’aime faire plein d’autres choses, mais la seule dont je ne voudrais pas me passer, c’est de lire des livres et d’en discuter. J’aime beaucoup enseigner mais je pourrais m’en dispenser - malheureusement je ne vois pas trop à quoi d’autre je serais employable, sans mourir d’ennui très vite.
Alors paradoxalement, alors même que je ne considère pas mon métier comme une passion, je ne vois pas du tout à quoi je pourrais servir d’autre non plus d’une part parce que je ne me sens pas capable de faire autre chose, d’autre part parce que je m’ennuierais énormément dans un autre boulot que le mien - ne serait ce que le secondaire, où je m’étais initialement dirigée, m’a ennuyée à mourir au bout de 5 ans.
Honnêtement (et là encore ça n'engage que moi), je ne suis vraiment pas sure de servir à grand chose, je suis de moins en moins convaincue de l’utilité de ce que je fais dans le monde actuel, mais je le vis bien : je fais ce qui me plait et au moins, contrairement à plein d’autres, je ne fais pas de mal.
- JennyMédiateur
Ganbatte a écrit:Reine Margot a écrit:Je pense qu'être passionné par sa discipline risque d'être contreproductif pour un enseignant, car on passe ses journées devant des ados qui à part les bons élèves ne sont pas du tout intéressés par ce qui nous passionne (euphémisme), ce qui peut faire mal quand on vient au métier pour transmettre sa passion ou au moins son intérêt pour une discipline. Il vaut mieux pour ce métier être intéressés par les jeunes de cet âge car tout part d'eux et se réjouir des petites victoires (untel a réussi à lire un texte, unetelle fait moins de fautes).
Je n'irais pas jusqu'à dire "contreproductif", mais c'est effectivement un problème : j'ai vu bon nombre d'enseignants stagiaires frais émoulus de leurs études vivre avec plus ou moins de facilité le deuil nécessaire, du fait que sa passion n'est pas nécessairement contagieuse, et surtout que pour les élèves, sa matière n'est qu'une parmi d'autres, et qu'avec tout l'amour du monde pour les mathématiques on n'en fera pas des mathématiciens peut-être hormis un ou deux, même chose pour l'histoire, la physique, etc.
Il aura fallu, pour faire ses études et sa vie professionnelle, sinon de la passion, du moins un intérêt fort, mais il me semble difficile d'échapper à l'amertume si on ne met pas ces sentiments de côté pour se centrer sur les élèves et leurs besoins. A ce titre, ton conseil sur les "petites victoires" me paraît très fondé.
Ca dépend comment on le perçoit. Je lis de l'histoire plusieurs fois par semaine, je vais à des conférences et à des expos toutes les semaines.(L'affectation facilite beaucoup les choses ceci dit). Mon travail me permet de consacrer beaucoup de temps à l'histoire, ça nourrit mes cours aussi. Avec un autre métier, je ferais peut être quelque chose que me plait moins et j'aurais moins de temps pour faire ce que j'aime.
Ca ne m'empêche pas par ailleurs de me réjouir des petits progrès de mes élèves qui me disent par ailleurs souvent que j'ai l'air passionnée par ce que je fais (même si ça dépend des chapitres. ). Par choix, j'ai d'ailleurs un public très en difficulté, les deux ne sont pas incompatibles.
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