- KamolNiveau 9
Bonjour à tous,
bénévole dans une petit bibliothèque municipale qui monte sa première fête du livre, je suis chargée (en tant que prof de français ) d'organiser une dictée intergénérationnelle.
Je cherche un texte un peu plus long qu'une dictée de DNB sur le thème de la lecture (ses bienfaits et le plaisir qu'elle nous apporte).
Je ferai une version à trous pour les primaires, dicterai le début pour les collégiens et tout le texte pour les lycéens et plus.
Les plus jeunes illustreront ce qu'ils ont compris du texte en attendant que les aînés terminent d'écrire, et tous recevront un petit diplôme marque page en souvenir de ce moment convivial, je l'espère.
J'ai cherché mais sans succès.
Auriez-vous un texte, ancien (mais accessible) ou récent à me conseiller ?
D'avance merci pour votre aide et... Bonne lecture !
bénévole dans une petit bibliothèque municipale qui monte sa première fête du livre, je suis chargée (en tant que prof de français ) d'organiser une dictée intergénérationnelle.
Je cherche un texte un peu plus long qu'une dictée de DNB sur le thème de la lecture (ses bienfaits et le plaisir qu'elle nous apporte).
Je ferai une version à trous pour les primaires, dicterai le début pour les collégiens et tout le texte pour les lycéens et plus.
Les plus jeunes illustreront ce qu'ils ont compris du texte en attendant que les aînés terminent d'écrire, et tous recevront un petit diplôme marque page en souvenir de ce moment convivial, je l'espère.
J'ai cherché mais sans succès.
Auriez-vous un texte, ancien (mais accessible) ou récent à me conseiller ?
D'avance merci pour votre aide et... Bonne lecture !
- zigmag17Guide spirituel
Des extraits de "Comme un roman" de Pennac? Mais je doute que cela constitue un réel challenge orthographique
- nicole 86Expert spécialisé
Je n'ai pas de texte précis sous la main, à défaut je pense à Alberto Manguel.
- cléliaFidèle du forum
Peut-être le passage de L'Enfant de Vallès, quand il est oublié par le pion et qu'il lit Robinson Crusoé.
"Il m’a mis aux arrêts ; il m’a enfermé lui-même dans une étude vide, a tourné la clef, et me voilà seul entre les murailles sales, devant une carte de géographie qui a la jaunisse, et un grand tableau noir où il y a des ronds blancs et la binette du censeur.
Je vais d’un pupitre à l’autre : ils sont vides – on doit nettoyer la place, et les élèves ont déménagé.
Rien, une règle, des plumes rouillées, un bout de ficelle, un petit jeu de dames, le cadavre d’un lézard, une agate perdue.
Dans une fente, un livre : j’en vois le dos, je m’écorche les ongles à essayer de le retirer. Enfin, avec l’aide de la règle, en cassant un pupitre, j’y arrive ; je tiens le volume et je regarde le titre :
ROBINSON CRUSOÉ
Il est nuit.
Je m’en aperçois tout d’un coup. Combien y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? Quelle heure est-il ? Je ne sais pas, mais voyons si je puis lire encore ! Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s’effacent, les lignes se mêlent, je saisis encore le coin d’un mot, puis plus rien.
J’ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse ; je suis resté penché sur les chapitres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de Robinson, pris d’une émotion immense, remué jusqu’au fond de la cervelle et jusqu’au fond du cœur ; et en ce moment où la lune montre là-bas un bout de corne, je fais passer dans le ciel tous les oiseaux de l’île, et je vois se profiler la tête longue d’un peuplier comme le mât du navire de Crusoé ! Je peuple l’espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait l’horizon de ses craintes ; debout contre cette fenêtre, je rêve à l’éternelle solitude et je me demande où je ferai pousser du pain…
La faim me vient : j’ai très faim.
Vais-je être réduit à manger ces rats que j’entends dans la cale de l’étude ? Comment faire du feu ? J’ai soif aussi. Pas de bananes ! Ah ! lui, il avait des limons frais ! Justement j’adore la limonade !
Clic, clac ! on farfouille dans la serrure.
Est-ce Vendredi ? Sont-ce des sauvages ?
C’est le petit pion qui s’est souvenu, en se levant, qu’il m’avait oublié, et qui vient voir si j’ai été dévoré par les rats, ou si c’est moi qui les ai mangés."
L'Enfant - Jules Vallès - 1879
Extrait du chapitre XI: Le Lycée
"Il m’a mis aux arrêts ; il m’a enfermé lui-même dans une étude vide, a tourné la clef, et me voilà seul entre les murailles sales, devant une carte de géographie qui a la jaunisse, et un grand tableau noir où il y a des ronds blancs et la binette du censeur.
Je vais d’un pupitre à l’autre : ils sont vides – on doit nettoyer la place, et les élèves ont déménagé.
Rien, une règle, des plumes rouillées, un bout de ficelle, un petit jeu de dames, le cadavre d’un lézard, une agate perdue.
Dans une fente, un livre : j’en vois le dos, je m’écorche les ongles à essayer de le retirer. Enfin, avec l’aide de la règle, en cassant un pupitre, j’y arrive ; je tiens le volume et je regarde le titre :
ROBINSON CRUSOÉ
Il est nuit.
Je m’en aperçois tout d’un coup. Combien y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? Quelle heure est-il ? Je ne sais pas, mais voyons si je puis lire encore ! Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s’effacent, les lignes se mêlent, je saisis encore le coin d’un mot, puis plus rien.
J’ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse ; je suis resté penché sur les chapitres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de Robinson, pris d’une émotion immense, remué jusqu’au fond de la cervelle et jusqu’au fond du cœur ; et en ce moment où la lune montre là-bas un bout de corne, je fais passer dans le ciel tous les oiseaux de l’île, et je vois se profiler la tête longue d’un peuplier comme le mât du navire de Crusoé ! Je peuple l’espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait l’horizon de ses craintes ; debout contre cette fenêtre, je rêve à l’éternelle solitude et je me demande où je ferai pousser du pain…
La faim me vient : j’ai très faim.
Vais-je être réduit à manger ces rats que j’entends dans la cale de l’étude ? Comment faire du feu ? J’ai soif aussi. Pas de bananes ! Ah ! lui, il avait des limons frais ! Justement j’adore la limonade !
Clic, clac ! on farfouille dans la serrure.
Est-ce Vendredi ? Sont-ce des sauvages ?
C’est le petit pion qui s’est souvenu, en se levant, qu’il m’avait oublié, et qui vient voir si j’ai été dévoré par les rats, ou si c’est moi qui les ai mangés."
L'Enfant - Jules Vallès - 1879
Extrait du chapitre XI: Le Lycée
_________________
Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- KamolNiveau 9
zigmag17 a écrit:Des extraits de "Comme un roman" de Pennac? Mais je doute que cela constitue un réel challenge orthographique
J'y avais pensé aussi mais n'y ai pas trouvé mon bonheur... Seuls de très courts extraits pourraient convenir. Ou alors, je pourrais faire un montage ?...
- KamolNiveau 9
clélia a écrit:Peut-être le passage de L'Enfant de Vallès, quand il est oublié par le pion et qu'il lit Robinson Crusoé.
"Il m’a mis aux arrêts ; il m’a enfermé lui-même dans une étude vide, a tourné la clef, et me voilà seul entre les murailles sales, devant une carte de géographie qui a la jaunisse, et un grand tableau noir où il y a des ronds blancs et la binette du censeur.
Je vais d’un pupitre à l’autre : ils sont vides – on doit nettoyer la place, et les élèves ont déménagé.
Rien, une règle, des plumes rouillées, un bout de ficelle, un petit jeu de dames, le cadavre d’un lézard, une agate perdue.
Dans une fente, un livre : j’en vois le dos, je m’écorche les ongles à essayer de le retirer. Enfin, avec l’aide de la règle, en cassant un pupitre, j’y arrive ; je tiens le volume et je regarde le titre :
ROBINSON CRUSOÉ
Il est nuit.
Je m’en aperçois tout d’un coup. Combien y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? Quelle heure est-il ? Je ne sais pas, mais voyons si je puis lire encore ! Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s’effacent, les lignes se mêlent, je saisis encore le coin d’un mot, puis plus rien.
J’ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse ; je suis resté penché sur les chapitres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de Robinson, pris d’une émotion immense, remué jusqu’au fond de la cervelle et jusqu’au fond du cœur ; et en ce moment où la lune montre là-bas un bout de corne, je fais passer dans le ciel tous les oiseaux de l’île, et je vois se profiler la tête longue d’un peuplier comme le mât du navire de Crusoé ! Je peuple l’espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait l’horizon de ses craintes ; debout contre cette fenêtre, je rêve à l’éternelle solitude et je me demande où je ferai pousser du pain…
La faim me vient : j’ai très faim.
Vais-je être réduit à manger ces rats que j’entends dans la cale de l’étude ? Comment faire du feu ? J’ai soif aussi. Pas de bananes ! Ah ! lui, il avait des limons frais ! Justement j’adore la limonade !
Clic, clac ! on farfouille dans la serrure.
Est-ce Vendredi ? Sont-ce des sauvages ?
C’est le petit pion qui s’est souvenu, en se levant, qu’il m’avait oublié, et qui vient voir si j’ai été dévoré par les rats, ou si c’est moi qui les ai mangés."
L'Enfant - Jules Vallès - 1879
Extrait du chapitre XI: Le Lycée
Ah oui, pas mal, merci !!
- ernyaFidèle du forum
Il y a aussi un passage qui pourrait correspondre dans Petit pays.
C'était un sujet de brevet.
Retrouvable ici :
https://www.unpeudesavoir.fr/Docs/Troisieme/Francais/Pol2020.pdf
C'était un sujet de brevet.
Retrouvable ici :
https://www.unpeudesavoir.fr/Docs/Troisieme/Francais/Pol2020.pdf
- KamolNiveau 9
Je ne me rappelais pas ces pages : merci !
Et quel beau sujet de surcroit !
Et quel beau sujet de surcroit !
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