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- IridianeFidèle du forum
Dame Jouanne a écrit:Je rejoins Iridiane. Après je ne me base que sur mon expérience. Et pour les prépas littéraires peut-être que tu as raison, je ne sais pas, surtout qu'elles demandent souvent plus de bagage culturel que les sciences. Mais je connais plusieurs personnes qui ont intégré des prépas sans être issu de la bourgeoisie loin de là et ont eu de beaux parcours.Elyas a écrit:denis_neoprofs a écrit:Pas besoin d'aller à Paris pour intégrer une bonne mines ou centrale, ni même l'X ou une ENS. La plupart des prépas des grandes/moyennes villes le permettent : Toulouse, Bordeaux, Lyon, Nantes, Rennes, Lille, Saint-étienne, Nancy, Tours, Grenoble, Strabourg, Metz, Marseille, Nice, Montpellier par exemple. Les profs de prépa qui y exercent sont tout autant compétents. (et il y a des prépa aux résultats médicocres à Paris ...)Dame Jouanne a écrit:
Je nuancerais. Les petites prépas scientifiques "de province" permettaient encore il y a quelques années de pouvoir intégrer des écoles assez prestigieuses : type les mines ou centrale. J'ai constaté que c'était beaucoup moins le cas actuellement et c'est dommage : tout le monde ne peut pas se permettre financièrement d'aller à Paris poursuivre ses études.
A nouveau, il est probable que ces prépas dans ces métropoles recrutent principalement dans la bourgeoisie locale qui prépare ses enfants dès la maternelle à ce parcours scolaire. Les stats des différents acteurs des statistiques nationales et les monographies faites par Lahire le démontrent.
Ce n'est sans doute pas la prépa qui fait la réussite mais son public qui s'y accroche, créant des "sites d'élite" parce qu'elle a les générations de gens ayant réussi qui y envoient leurs enfants et des professeurs souhaitent y aller pour le prestige du lieu.
Les pratiques sociales et culturelles des élites vis-à-vis des prépas, des grandes écoles et des espaces qu'ils privilégient pour ces parcours sont connus. La petite prépa de Caen n'a pas le même prestige que la prépa de Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille ou Lille. D'ailleurs, les villes que tu as nommées sont toutes des métropoles actives et en essor (même Saint-Etienne qui renaît) avec une bourgeoisie très liée à la mondialisation.
Là où je suis moins optimiste, c'est que accéder à de grandes écoles semble plus difficile aujourd'hui quand on reste dans une "petite" prépa car il semblerait que ces prépas visent à préparer leurs étudiants à des objectifs plus "modestes". Donc les statistiques évoluent peut-être dans le mauvais sens...
De fait les prépas littéraires restent plus élitistes dans leur recrutement que les scientifiques, ne serait-ce que parce qu’il y en a moins, avec moins d’écoles derrière. Et il est indéniable qu’on a beaucoup moins de chances d’intégrer une grande école en venant d’une petite prepa, cela dit on peut très bien réussir sans avoir fait une grande école. En LSHS, les gens qui ont fait l’ENS sont très peu nombreux, et sans vouloir les vexer, il y en a des tas d’autres qui réussissent aussi bien qu’eux.
- ElyasEsprit sacré
Iridiane a écrit:Elyas a écrit:Iridiane a écrit:Elyas a écrit:
A nouveau, il est probable que ces prépas dans ces métropoles recrutent principalement dans la bourgeoisie locale qui prépare ses enfants dès la maternelle à ce parcours scolaire. Les stats des différents acteurs des statistiques nationales et les monographies faites par Lahire le démontrent.
Ce n'est sans doute pas la prépa qui fait la réussite mais son public qui s'y accroche, créant des "sites d'élite" parce qu'elle a les générations de gens ayant réussi qui y envoient leurs enfants et des professeurs souhaitent y aller pour le prestige du lieu.
Les pratiques sociales et culturelles des élites vis-à-vis des prépas, des grandes écoles et des espaces qu'ils privilégient pour ces parcours sont connus. La petite prépa de Caen n'a pas le même prestige que la prépa de Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille ou Lille. D'ailleurs, les villes que tu as nommées sont toutes des métropoles actives et en essor (même Saint-Etienne qui renaît) avec une bourgeoisie très liée à la mondialisation.
Tout cela est bien caricatural. Déjà dans la plupart des villes mêmes moyennes il y a plusieurs prépas (à Lille par exemple il y a Faidherbe et puis il y a Baggio, ça n’est pas du tout le même public). Ensuite, dans certaines de petites / moyennes villes, les prépas ne sont pas DU TOUT peuplées par des enfants de bourgeois, en particulier en sciences. Sans même parler des prépas de banlieue, situées dans des lycées (anciennement) classés ZEP. Enfin, en prepa, il y a des tas de filières différentes, prévues pour des profils différents. Je répète ce que je disais juste avant : « la prepa » ça ne veut rien dire.
Facile de dire que je suis caricatural en ne te fondant que sur tes impressions alors que j'avance des sources. Bref, dès qu'on parle prépa, c'est toujours le même cirque. Impossible de faire émerger les grandes tendances générales actuelles et non les envies/croyances de gens qui ont aimé et aiment les prépas (ce qui est défendable et honorable mais le système actuel n'est plus le même qu'il y a 20 ans).
Alors euh non ce ne sont pas mes impressions en fait mais une très bonne connaissance du sujet. J’attends que tu me montres qu’il n’y a que des bourgeois dans les sections ATS ou TSI par exemple. Au reste je ne défends absolument pas les prépas, je n’en ai strictement rien à faire, je cherchais seulement à apporter une nuance dans le débat, après si ça te chante de continuer à t’exciter là dessus, si vraiment tu penses que l’abolition des prépas est le combat du siècle, je te laisse en paix, rassure toi, ça ne m’empêchera absolument pas de trouver le sommeil.
Je me demande à quel moment j'ai écrit que je demandais cela Cela confirme bien ce que j'écrivais : dès qu'on apporte une critique fondée sur les prépas, on est considéré comme voulant la mort des prépas avec des éléments très peu sourcés autre que son expérience personnelle.
- IridianeFidèle du forum
Elyas a écrit:Dame Jouanne a écrit:Je rejoins Iridiane. Après je ne me base que sur mon expérience. Et pour les prépas littéraires peut-être que tu as raison, je ne sais pas, surtout qu'elles demandent souvent plus de bagage culturel que les sciences. Mais je connais plusieurs personnes qui ont intégré des prépas sans être issu de la bourgeoisie loin de là et ont eu de beaux parcours.Elyas a écrit:denis_neoprofs a écrit:
Pas besoin d'aller à Paris pour intégrer une bonne mines ou centrale, ni même l'X ou une ENS. La plupart des prépas des grandes/moyennes villes le permettent : Toulouse, Bordeaux, Lyon, Nantes, Rennes, Lille, Saint-étienne, Nancy, Tours, Grenoble, Strabourg, Metz, Marseille, Nice, Montpellier par exemple. Les profs de prépa qui y exercent sont tout autant compétents. (et il y a des prépa aux résultats médicocres à Paris ...)
A nouveau, il est probable que ces prépas dans ces métropoles recrutent principalement dans la bourgeoisie locale qui prépare ses enfants dès la maternelle à ce parcours scolaire. Les stats des différents acteurs des statistiques nationales et les monographies faites par Lahire le démontrent.
Ce n'est sans doute pas la prépa qui fait la réussite mais son public qui s'y accroche, créant des "sites d'élite" parce qu'elle a les générations de gens ayant réussi qui y envoient leurs enfants et des professeurs souhaitent y aller pour le prestige du lieu.
Les pratiques sociales et culturelles des élites vis-à-vis des prépas, des grandes écoles et des espaces qu'ils privilégient pour ces parcours sont connus. La petite prépa de Caen n'a pas le même prestige que la prépa de Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille ou Lille. D'ailleurs, les villes que tu as nommées sont toutes des métropoles actives et en essor (même Saint-Etienne qui renaît) avec une bourgeoisie très liée à la mondialisation.
Là où je suis moins optimiste, c'est que accéder à de grandes écoles semble plus difficile aujourd'hui quand on reste dans une "petite" prépa car il semblerait que ces prépas visent à préparer leurs étudiants à des objectifs plus "modestes". Donc les statistiques évoluent peut-être dans le mauvais sens...
A nouveau, je suis désolé, mais son expérience personnelles et la connaissance de "quelques" personnes non-bourgeoises ne contredisent pas et n'infirment pas les grandes tendances générales que les dernières études statistiques et monographies reconnues comme des références établissent. La dernière étude sur le lien parents ayant fait une prépa/grande école et enfants faisant une prépa/grande école est édifiante.
Je comprends qu'on aime et qu'on apprécie le système des prépas et sa rigueur. Je comprends que plusieurs d'entre vous sont issus de milieux humbles et ont réussi grâce aux prépas. Cependant, les statistiques sont impitoyables. Je ne comprends pas cet aveuglement sur la fermeture macroscopique aux prépas et aux grandes écoles des milieux populaires et des classes moyennes. Les données sont tout de même effarantes sur ces points. Ajoutez à cela le travail de Lahire sur les stratégies scolaires totalement différentes entre les classes supérieures et les classes moyennes à ce sujet, on comprend dès lors ce qui se déroule actuellement.
Après, personnellement, je n'enseigne qu'en collège et les prépas, je n'en ai strictement rien à faire pour le moment et j'ai conscience que mes enfants, s'ils veulent devenir ingénieur, ça va être compliqué malgré leurs notes. Leur papa n'a pas fait de prépa et n'a pas organisé leur enfance pour y aller. Loin de là !
Mais en fait la réalité ne se résume pas à lire des livres et des statistiques, qu’on ne peut de toute façon comprendre et apprécier que quand on a une connaissance réelle du sujet (ce qui ne se résume pas à « connaître quelques personnes qui… »). Mais bref, je m’arrête là, cette discussion est vaine.
- denis_neoprofsNiveau 5
Elyas a écrit:Dame Jouanne a écrit:Je rejoins Iridiane. Après je ne me base que sur mon expérience. Et pour les prépas littéraires peut-être que tu as raison, je ne sais pas, surtout qu'elles demandent souvent plus de bagage culturel que les sciences. Mais je connais plusieurs personnes qui ont intégré des prépas sans être issu de la bourgeoisie loin de là et ont eu de beaux parcours.Elyas a écrit:denis_neoprofs a écrit:
Pas besoin d'aller à Paris pour intégrer une bonne mines ou centrale, ni même l'X ou une ENS. La plupart des prépas des grandes/moyennes villes le permettent : Toulouse, Bordeaux, Lyon, Nantes, Rennes, Lille, Saint-étienne, Nancy, Tours, Grenoble, Strabourg, Metz, Marseille, Nice, Montpellier par exemple. Les profs de prépa qui y exercent sont tout autant compétents. (et il y a des prépa aux résultats médicocres à Paris ...)
A nouveau, il est probable que ces prépas dans ces métropoles recrutent principalement dans la bourgeoisie locale qui prépare ses enfants dès la maternelle à ce parcours scolaire. Les stats des différents acteurs des statistiques nationales et les monographies faites par Lahire le démontrent.
Ce n'est sans doute pas la prépa qui fait la réussite mais son public qui s'y accroche, créant des "sites d'élite" parce qu'elle a les générations de gens ayant réussi qui y envoient leurs enfants et des professeurs souhaitent y aller pour le prestige du lieu.
Les pratiques sociales et culturelles des élites vis-à-vis des prépas, des grandes écoles et des espaces qu'ils privilégient pour ces parcours sont connus. La petite prépa de Caen n'a pas le même prestige que la prépa de Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille ou Lille. D'ailleurs, les villes que tu as nommées sont toutes des métropoles actives et en essor (même Saint-Etienne qui renaît) avec une bourgeoisie très liée à la mondialisation.
Là où je suis moins optimiste, c'est que accéder à de grandes écoles semble plus difficile aujourd'hui quand on reste dans une "petite" prépa car il semblerait que ces prépas visent à préparer leurs étudiants à des objectifs plus "modestes". Donc les statistiques évoluent peut-être dans le mauvais sens...
A nouveau, je suis désolé, mais son expérience personnelles et la connaissance de "quelques" personnes non-bourgeoises ne contredisent pas et n'infirment pas les grandes tendances générales que les dernières études statistiques et monographies reconnues comme des références établissent. La dernière étude sur le lien parents ayant fait une prépa/grande école et enfants faisant une prépa/grande école est édifiante.
Les enfants de professeurs représentent, en 2019-2020, 7,8 % des étudiants inscrits en classe préparatoire aux grandes écoles, 10 % des élèves polytechniciens et 15 % des normaliens. Ce chiffre montre à 22 % pour Ulm. Salauds de bourgeois ...
Le nombre de place à l'X ou à Ulm est borné. La très grande majorité des fils/filles de bourgeois(e)s y échouent ... quant à votre phrase " j'ai conscience que mes enfants, s'ils veulent devenir ingénieur, ça va être compliqué malgré leurs notes" est ridicule.Elyas a écrit:
Après, personnellement, je n'enseigne qu'en collège et les prépas, je n'en ai strictement rien à faire pour le moment et j'ai conscience que mes enfants, s'ils veulent devenir ingénieur, ça va être compliqué malgré leurs notes. Leur papa n'a pas fait de prépa et n'a pas organisé leur enfance pour y aller. Loin de là !
- GanbatteHabitué du forum
Ajonc35 a écrit:L'analyse est un.peu rapide, mais elle est juste.EdithW a écrit:Mon analyse perso (totalement subjective) serait qu’il y a trois sortes de parents, les anciens cancres / élèves en difficulté qui règlent leurs comptes à travers leurs enfants, les CSP+++ qui nous méprisent (et savent qu’on est à peine plus payés que leur femme de ménage) et ceux qui savent qu’on doit se faire confiance mutuellement pour le bien de leurs enfants/nos élèves. Les deux premières catégories ont tendance à prendre toute la place, forcément…
Parmi les familles agressives, il y a aussi celles qui croient tout savoir et remettent en cause le travail des enseignants, celles qui ont un enfant en difficulté alors que les aînés de la famille étaient dans les clous, celles qui protègent leur enfant qu'elles que soient leurs erreurs. En fait, elles sont frustees et remettent tout en cause.
Et pendant que vous occupez de ces énergumènes, il y a des familles silencieuses qui attendent et qui.meriteraient plus d'attention.
L'école est à l'image de la société, celui qui crie plus fort, celui qui a de l'argent et tous les autres.
Moins on a confiance, plus la violence s'installe.
Lady Olenna, Ganbatte, n'est- il.pas possible d'enregistrer les conversations telephoniques ou au moins de le dire ne serait- ce que pour les rendre plus policées?
Même dans les petites écoles primaires il y a ce genre de souci. Ma fille est au conseil d'école et elle hallucine de certaines situations. La directrice est costaude!
Le dysfonctionnement "l'élève est en difficulté, la famille le vit mal, donc est agressive" marche aussi dans la réciproque : la famille ne fait pas confiance, elle est agressive envers l'Ecole, les services publics, donc l'élève est mal positionné et rentre moins bien dans les apprentissages. Autrement dit, prendre du temps pour une famille pénible qu'on a envie d'envoyer promener, c'est souvent aider indirectement l'élève. Chaque année, il y a une ou plusieurs familles avec qui j'arrive à établir une forme de relation plus normale, et presque à chaque fois, l'attitude de l'élève change substantiellement en classe : dans les meilleurs des cas, on rentre dans un cercle vertueux, relation apaisée, élève qui travaille, résultats qui suivent, relation encore meilleure.
Alors, finalement, le temps immense, parfois excessif, consacré à des "énergumènes" pour reprendre ton mot, il n'est pas toujours perdu.
L'une des choses qui me fascine, dans la relation avec les familles, c'est la facilité avec laquelle elles peuvent être décontenancées par un peu de sollicitude. Des phrases comme "c'est sûr, ce n'est pas facile d'élever un enfant comme Kevinou, et ce n'est pas facile d'élever un enfant tout court, vous avez aussi le droit de vous faire aider vous savez" ouvrent les vannes des larmes (toujours avoir une boîte de mouchoirs à portée de main pour inviter à pleurer), suscitent des confidences, un soulagement, et permettent de bien mieux travailler par la suite. C'est de la psy de bas étage, il n'empêche, ça porte ses fruits : quand la famille devient un allié, l'élève est beaucoup plus gérable.
- Spoiler:
- Et aussi, ça permet après la moitié du fil passée sur les CPGE (qui décidément prennent toujours beaucoup, beaucoup de place), de revenir au sujet.
- ElaïnaDevin
Elyas a écrit:
A nouveau, je suis désolé, mais son expérience personnelles et la connaissance de "quelques" personnes non-bourgeoises ne contredisent pas et n'infirment pas les grandes tendances générales que les dernières études statistiques et monographies reconnues comme des références établissent. La dernière étude sur le lien parents ayant fait une prépa/grande école et enfants faisant une prépa/grande école est édifiante.
Je comprends qu'on aime et qu'on apprécie le système des prépas et sa rigueur. Je comprends que plusieurs d'entre vous sont issus de milieux humbles et ont réussi grâce aux prépas. Cependant, les statistiques sont impitoyables. Je ne comprends pas cet aveuglement sur la fermeture macroscopique aux prépas et aux grandes écoles des milieux populaires et des classes moyennes. Les données sont tout de même effarantes sur ces points. Ajoutez à cela le travail de Lahire sur les stratégies scolaires totalement différentes entre les classes supérieures et les classes moyennes à ce sujet, on comprend dès lors ce qui se déroule actuellement.
Après, personnellement, je n'enseigne qu'en collège et les prépas, je n'en ai strictement rien à faire pour le moment et j'ai conscience que mes enfants, s'ils veulent devenir ingénieur, ça va être compliqué malgré leurs notes. Leur papa n'a pas fait de prépa et n'a pas organisé leur enfance pour y aller. Loin de là !
Cela dit pour avoir eu une (petite) expérience d'enseignement en CPGE dans une banlieue défavorisée, il est clair que le public était très loin de la grande bourgeoisie. Des élèves qui étaient là pour certains un peu par hasard, parce que leurs profs de terminale leur avait dit de demander ça plutôt qu'une vague école de commerce post bac, ou une grande fac dans laquelle ils se seraient sentis perdus - de fait, je suis persuadée que c'est plus facile d'avoir les "codes" d'une petite prépa (où finalement on fait des trucs qui ressemblent beaucoup au lycée) que d'une fac (où il faut se débrouiller seul). Mais peut-être en effet un public un peu plus favorisé que le public du lycée dans lequel se trouvait la CPGE... et encore. Après on était là pour en effet permettre à des élèves d'avoir une formation sinon plus solide, du moins plus cadrée que ce qu'ils auraient eu en étant lâchés dans la "grande fac" - petits effectifs, professeurs très présents, système de colles et d'interros qui permet de cadrer le travail. Bien évidemment, c'est le grand écart avec les élèves que j'ai dans la grande CPGE où je fais mes colles : élèves issus sinon de milieux friqués, du moins de milieux ayant un capital culturel important.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Le rapport entre cette discussion et le sujet de ce fil est très relâché, voire plus……………………………………………………
_________________
Si tu vales valeo.
- JennyMédiateur
epekeina.tes.ousias a écrit:Le rapport entre cette discussion et le sujet de ce fil est très relâché, voire plus……………………………………………………
+1.
Merci de revenir au sujet initial.
- ElaïnaDevin
C'est vrai et pour y revenir, je me demandais s'il y avait de vraies statistiques sur une montée des incidents entre les parents et les CDE, ou si ça n'avait pas toujours existé. J'avoue être un peu tentée de penser que là encore, comme souvent, ce ne sont pas tellement les incidents qui augmentent en nombre, mais le fait qu'on en parle davantage et que la parole des CDE se libère sur ce point, qu'ils osent dire que certains parents sont pète-rouleaux.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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- epekeina.tes.ousiasModérateur
Il y a eu récemment un rapport du Sénat Sur le signalement et le traitement des pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes.
Les CDE ne sont pas dénombrés à part. Le rapport établit que les violences envers les personnels sont en augmentation, et que les réseaux sociaux servent probablement de vecteur à cette augmentation — ceci compte tenu de la critique habituelle : on rapporte peut-être plus les faits de violence qu'auparavant. Le second phénomène signalé dans ce rapport, c'est l'augmentation et la juridicisation des rapports entre les institutions scolaires, d'un côté, et les familles, de l'autre.
Enfin, le même rapport (p.10-11) explique le recours aux statistiques (pourcentage de tel personnel ayant été victime de tel type de fait, etc.) revient à minimiser le problème :
- si l'on parle en pourcentages, 10 à 12% (premier vs les . second degré) ont essuyé des menaces ; on chute à 3/3,5% pour les bousculades, coups et blessures ;
- en revanche en nombre d'actes les PE essuient plus de 210000 actes en 21-22, en comptant les propos arrogants et méprisants, ~73500 sans ; les PLC, ~134000 en 18-19.
De sorte que, si l'on rapporte le nombre de faits au nombre de jour d'ouverture scolaire, cela change considérablement la perception !
Le plus probable, c'est qu'effectivement ces agressions, ont augmenté dans l'ensemble. Et aussi qu'est apparue une prise de conscience : beaucoup d'enseignants savent qu'ils peuvent être agressés.
Les CDE ne sont pas dénombrés à part. Le rapport établit que les violences envers les personnels sont en augmentation, et que les réseaux sociaux servent probablement de vecteur à cette augmentation — ceci compte tenu de la critique habituelle : on rapporte peut-être plus les faits de violence qu'auparavant. Le second phénomène signalé dans ce rapport, c'est l'augmentation et la juridicisation des rapports entre les institutions scolaires, d'un côté, et les familles, de l'autre.
Enfin, le même rapport (p.10-11) explique le recours aux statistiques (pourcentage de tel personnel ayant été victime de tel type de fait, etc.) revient à minimiser le problème :
- si l'on parle en pourcentages, 10 à 12% (premier vs les . second degré) ont essuyé des menaces ; on chute à 3/3,5% pour les bousculades, coups et blessures ;
- en revanche en nombre d'actes les PE essuient plus de 210000 actes en 21-22, en comptant les propos arrogants et méprisants, ~73500 sans ; les PLC, ~134000 en 18-19.
De sorte que, si l'on rapporte le nombre de faits au nombre de jour d'ouverture scolaire, cela change considérablement la perception !
Le plus probable, c'est qu'effectivement ces agressions, ont augmenté dans l'ensemble. Et aussi qu'est apparue une prise de conscience : beaucoup d'enseignants savent qu'ils peuvent être agressés.
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Si tu vales valeo.
- GanbatteHabitué du forum
Elaïna a écrit:C'est vrai et pour y revenir, je me demandais s'il y avait de vraies statistiques sur une montée des incidents entre les parents et les CDE, ou si ça n'avait pas toujours existé. J'avoue être un peu tentée de penser que là encore, comme souvent, ce ne sont pas tellement les incidents qui augmentent en nombre, mais le fait qu'on en parle davantage et que la parole des CDE se libère sur ce point, qu'ils osent dire que certains parents sont pète-rouleaux.
Même avec des chiffres un peu détaillés (et je ne crois pas qu'il y en ait sur la durée) il est de toute façon très difficile de distinguer entre ce qui relève de l'accroissement du phénomène, et ce qui est dû à la libération de la parole.
Je crois vraisemblable que le phénomène s'accroisse. Les aspects anxiogènes de la scolarité sont plus sensibles par exemple : orientation en fin de troisième, choix des spécialités en GT, parcoursup, la sensibilité accrue aux questions de harcèlement. Par ailleurs, l'école en tant que "service public de proximité" est le premier "punching ball" des mécontentements sociaux croissants. Tous les personnels le subissent, enseignants comme CdE, chacun sur ses thèmes en quelque sorte.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Ganbatte a écrit:
Je crois vraisemblable que le phénomène s'accroisse. Les aspects anxiogènes de la scolarité sont plus sensibles par exemple : orientation en fin de troisième, choix des spécialités en GT, parcoursup, la sensibilité accrue aux questions de harcèlement. Par ailleurs, l'école en tant que "service public de proximité" est le premier "punching ball" des mécontentements sociaux croissants. Tous les personnels le subissent, enseignants comme CdE, chacun sur ses thèmes en quelque sorte.
Plus sensibles dans le sens où ils sont plus prononcés, c'est certain. Quand je pense au lycée (certes imparfait) que j'ai connu il y a dix ou quinze ans et ce qu'il est devenu aujourd'hui, le rapport concurrentiel et instrumental que les élèves ont maintenant à l'apprentissage, la manière dont ils vivent leur scolarité, en silos, sans esprit de groupe et presque sans camaraderie, ça n'a rien à voir. Et on nous bassine avec l'évaluation du bien-être psychologique des élèves, on veut en faire une grande cause. Ah... mais il fallait peut-être commencer par ne pas aggraver les causes du mal-être avec une réforme débile! Notre institution est stupide. Elle broie les mains des élèves, puis s'étonne qu'ils aillent mal, et court partout à la recherche d'une pommade magique (référent! Dispositif! Blablabla...). C'est pareil quand on s'étonne que les élèves trichent davantage, ou que les parents soient plus énervés. Mais c'est bien normal! Cette réforme est affligeante. Et dire que je suis complice de ça, parfois ça me rend malade.
- guzNiveau 5
Cet article du Figaro qui relate la peine est vraiment attristant, je ne comprends pas, après ce qu'a enduré le proviseur de Maurice Ravel.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
guz a écrit:Cet article du Figaro qui relate la peine est vraiment attristant, je ne comprends pas, après ce qu'a enduré le proviseur de Maurice Ravel.
Mais de quoi parles-tu?
- henrietteMédiateur
C'est dans ce fil : https://www.neoprofs.org/t106370p775-agressions-sur-les-personnels-de-l-en-un-fil-pour-leur-recensement#5850003
À commenter là où il a été initialement posté pour ne pas avoir deux discussions similaires en parallèle.
À commenter là où il a été initialement posté pour ne pas avoir deux discussions similaires en parallèle.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Aperçu par hasard a écrit:Ganbatte a écrit:
Je crois vraisemblable que le phénomène s'accroisse. Les aspects anxiogènes de la scolarité sont plus sensibles par exemple : orientation en fin de troisième, choix des spécialités en GT, parcoursup, la sensibilité accrue aux questions de harcèlement. Par ailleurs, l'école en tant que "service public de proximité" est le premier "punching ball" des mécontentements sociaux croissants. Tous les personnels le subissent, enseignants comme CdE, chacun sur ses thèmes en quelque sorte.
Plus sensibles dans le sens où ils sont plus prononcés, c'est certain. Quand je pense au lycée (certes imparfait) que j'ai connu il y a dix ou quinze ans et ce qu'il est devenu aujourd'hui, le rapport concurrentiel et instrumental que les élèves ont maintenant à l'apprentissage, la manière dont ils vivent leur scolarité, en silos, sans esprit de groupe et presque sans camaraderie, ça n'a rien à voir. Et on nous bassine avec l'évaluation du bien-être psychologique des élèves, on veut en faire une grande cause. Ah... mais il fallait peut-être commencer par ne pas aggraver les causes du mal-être avec une réforme débile! Notre institution est stupide. Elle broie les mains des élèves, puis s'étonne qu'ils aillent mal, et court partout à la recherche d'une pommade magique (référent! Dispositif! Blablabla...). C'est pareil quand on s'étonne que les élèves trichent davantage, ou que les parents soient plus énervés. Mais c'est bien normal! Cette réforme est affligeante. Et dire que je suis complice de ça, parfois ça me rend malade.
Oui, c'est ça. Et s'y ajoute la “dématérialisation des services” — qui fait que les gens, mais aussi les élèves ont de moins en moins affaire à des personnes pour traiter leurs questions, leurs dossiers, etc. et doivent de plus en plus le faire tout seul. Paradoxalement, mais seulement en apparence, cela peut rendre plus agressif (cf. “pour une fois que j'ai affaire à quelqu'un et depuis le temps que rien ne va, il/elle va m'entendre”…).
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Si tu vales valeo.
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- Dans le primaire, les relations enseignants / parents sont-elles de plus en plus conflictuelles ?
- Télérama se penche sur les relations enseignants-parents.
- Témoignages sur les relations avec les parents d'élèves
- Rapport parlementaire sur les relations parents-professeurs (2014)
- Rapport parlementaire sur les relations entre l'école et les parents.
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