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Tournesol
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Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par Tournesol Mer 23 Oct 2024 - 9:19
Désolée pour le titre, je ne savais vraiment pas comment le formuler.

Je suis en train de corriger des copies de 3è qui relatent un souvenir d’enfance, et je n’avais jusqu’alors jamais été confrontée à cela : le récit de la mort d’un proche. Une élève me raconte le jour où elle a appris que son père venait d’être poignardé. Je ne peux décemment pas noter cette copie il me semble. Mais que dire à l’élève, qui sera peut-être déçue ? J’ai complété ma fiche d’évaluation (pour laisser le choix à l’élève), la note finale n’est pas satisfaisante. Peut-être aurais-je été moins gênée si cela avait été mieux écrit.

Comment faites-vous en pareille circonstance ?

_________________
J'habite près de mon silence
à deux pas du puits et les mots
morts d'amour doutant que je pense
y viennent boire en gros sabots
comme fantômes de l'automne
mais toute la mèche est à vendre
il est tari le puits, tari.

(G. Perros)

Vis comme si tu devais mourir demain, apprends comme si tu devais vivre toujours. (Gandhi)
LM
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Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par LM Mer 23 Oct 2024 - 9:29
C'est une situation délicate.
Tu peux peut-être lui expliquer que c'était son moyen d'exprimer sa tristesse, son chagrin mais que là, pour la littérature, tu lui proposes de refaire l'exercice en expliquant qu'elle n'est pas obligée de piocher dans ses vrais souvenirs mais en "inventer" un (prendre l'exemple de Nathalie Sarraute avec la mort de son petit chien).
J'ai des élèves qui seront dans ce cas-là cette année: ils seront capables de m'écrire des choses semblables.
En réalité, je te propose cela mais je ne sais pas vraiment comment je vais gérer quand je serai confrontée à ce cas-là dans quelques semaines.
zigmag17
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Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par zigmag17 Mer 23 Oct 2024 - 9:33
Tournesol a écrit:Désolée pour le titre, je ne savais vraiment pas comment le formuler.

Je suis en train de corriger des copies de 3è qui relatent un souvenir d’enfance, et je n’avais jusqu’alors jamais été confrontée à cela : le récit de la mort d’un proche. Une élève me raconte le jour où elle a appris que son père venait d’être poignardé. Je ne peux décemment pas noter cette copie il me semble. Mais que dire à l’élève, qui sera peut-être déçue ? J’ai complété ma fiche d’évaluation (pour laisser le choix à l’élève), la note finale n’est pas satisfaisante. Peut-être aurais-je été moins gênée si cela avait été mieux écrit.

Comment faites-vous en pareille circonstance ?

Bien écrit ou mal écrit, la gêne est le même je pense.
Tu peux dire à ton élève que tu évalues une rédaction et qu'en tant que telle  celle que tu as reçue ne remplit pas sur la forme les exigences attendues; mais que le souvenir raconté est bouleversant et alors là de deux choses l'une: soit c'est la réalité et il te semble impossible d'évaluer ce devoir, soit c'est pure affabulation et ça pose question sur l'imaginaire de l'élève. Quand on ne connaît pas le contexte c'est difficile de savoir. Tu crois que c'est vrai?
Dans les deux cas je n'évaluerais pas la copie mais je demanderais à l'élève de rédiger un autre texte dans lequel il s'implique moins.
Pour l'autobiographie, qui est au programme en CAP et en seconde Bac pro et depuis que j'ai reçu de plein fouet dans une rédaction un récit d'inceste qu'il a bien fallu gérer après, je prends des précautions :
- l'élève a le droit de dire ou non la vérité dans sa rédaction mais le pacte autobigraphique est clair et il est énoncé en début de copie
- Le professeur n'évalue pas la vie de ses élèves mais la qualité de la restitution
-  A ce titre, s'il recoit dans une copie la restitution d'un évènement qui pourrait ressortir de la justice, il se donne le droit d'en référer à d'autres adultes de l'établissement.
Ça ne règle pas tout mais globalement ça évite les situations délicates.
Après, c'est toi qui connais l'élève et sauras comment agir au mieux.
Maju
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Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par Maju Mer 23 Oct 2024 - 9:39
Cela m'est arrivé, à plusieurs reprises. Même si, comme Zigmag, je suis particulièrement vigilante, dans ce travail sur l'autobiographie, à être très clair sur ce que j'évalue(le recit) ou pas (le souvenir), j'ai toujours pris à part ces élèves avant de rendre les copies, pour le leur rappeler, leur dire à quel point leur copie m'a touchée, et préciser les raisons qui faisaient éventuellement que la note n'était pas bonne. Je le précisais également sur l'appréciation.
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Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par Tournesol Mer 23 Oct 2024 - 10:04
Je connais l’élève, que j’avais en 4è déjà. L’histoire est authentique malheureusement.

Pour ma part, je ne limite jamais les choix en amont de la rédaction. Et quand ils posent la question sur la nécessaire véracité de leur souvenir, je leur rappelle qu’on n’est pas dans la fiction, mais que eux seuls savent s’ils disent vrai ou non.

J’avais eu, il y a quelques années, le récit d’un inceste. J’avais considéré ça comme un appel à l’aide. Il avait fallu convaincre l’élève de mon obligation à en référer aux personnes compétentes, dont je ne faisais pas partie. Évoquer la mort d’un parent, pour une élève qui peine à écrire, je me dis que, peut-être, c’est aussi éprouver le caractère « salvateur » de l’écriture.

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par zigmag17 Mer 23 Oct 2024 - 10:14
Tournesol a écrit:Je connais l’élève, que j’avais en 4è déjà. L’histoire est authentique malheureusement.

Pour ma part, je ne limite jamais les choix en amont de la rédaction. Et quand ils posent la question sur la nécessaire véracité de leur souvenir, je leur rappelle qu’on n’est pas dans la fiction, mais que eux seuls savent s’ils disent vrai ou non.

J’avais eu, il y a quelques années, le récit d’un inceste. J’avais considéré ça comme un appel à l’aide. Il avait fallu convaincre l’élève de mon obligation à en référer aux personnes compétentes, dont je ne faisais pas partie. Évoquer la mort d’un parent, pour une élève qui peine à écrire, je me dis que, peut-être, c’est aussi éprouver le caractère « salvateur » de l’écriture.

Le caractère cathartique est évident et c'est aussi une preuve de confiance de la part de l'élève. Mais c'est aussi très inconfortable pour celui qui reçoit ce type d'écrit. Je ferais comme le préconise Maju et puisque tu connais l'élève, ce sera plus facile de lui expliquer le sens de ta correction.
Voltaire
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Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par Voltaire Mer 23 Oct 2024 - 19:23
Il me semble risqué de demander un souvenir d'enfance, on peut évidemment obtenir ce qui s'est produit, un souvenir traumatique (et on n'est pas professionnels de la psychologie pour savoir comment réagir, sans compter que pour l'élève qui fournit ce souvenir, ce n'est certainement pas que de la littérature). Ne peut on se prémunir (et protéger aussi les élèves) en faisant ce que faisaient astucieusement mes professeurs en demandant un souvenir "réel ou imaginaire, d'un évènement positif ou amusant" ?
Poser des questions intimes (ou qui peuvent être perçues comme telles), il me semble que ce n'est pas la fonction de l'école, que fait-on des réponses ? Mais d'un autre côté, offrir une possibilité d'expression aux élèves est précieux aussi. Mais hors cadre de l'évaluation, alors. Un élève de 2nde à qui je demandais dans la fiche rentrée, comme PP, ce qu'il avait appris au collège, avait répondu franchement "que je veux mourir". Merci à l'infirmière scolaire qui a pris l'élève en charge en toute discrétion suite à ma demande, et a certainement évité une catastrophe.
Baldred
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par Baldred Mer 23 Oct 2024 - 20:21
Voltaire a écrit:Il me semble risqué de demander un souvenir d'enfance, on peut évidemment obtenir ce qui s'est produit, un souvenir traumatique (et on n'est pas professionnels de la psychologie pour savoir comment réagir, sans compter que pour l'élève qui fournit ce souvenir, ce n'est certainement pas que de la littérature). Ne peut on se prémunir (et protéger aussi les élèves) en faisant ce que faisaient astucieusement mes professeurs en demandant un souvenir "réel ou imaginaire, d'un évènement positif ou amusant" ?
Poser des questions intimes (ou qui peuvent être perçues comme telles), il me semble que ce n'est pas la fonction de l'école, que fait-on des réponses ? Mais d'un autre côté, offrir une possibilité d'expression aux élèves est précieux aussi. Mais hors cadre de l'évaluation, alors. Un élève de 2nde à qui je demandais dans la fiche rentrée, comme PP, ce qu'il avait appris au collège, avait répondu franchement "que je veux mourir". Merci à l'infirmière scolaire qui a pris l'élève en charge en toute discrétion suite à ma demande, et a certainement évité une catastrophe.

Je partage ton avis. Je n'ai fait l'erreur du récit du souvenir d'enfance qu'une fois en début de carrière avec le même type de témoignage que celui rapporté par @Tournesol. Depuis, je balise beaucoup plus le récit autobiographique, d'abord en faisant réfléchir les élèves sur le vrai, le vraisemblable, l'intime, le privé, le public. Ensuite en proposant de sujets plus guidés, en général tirés de Rousseau du type "triomphe et infortune" qui privilégie une vision distanciée, voire humoristique de son passé.
Mais ce n'est pas si simple, et malgré cela j'ai reçu des "confessions" glaçantes dans des sujets a priori anodins et éloignés de l'autobiographie.
Il est difficile, voire contradictoire d'enseigner la puissance du récit, de l'écriture avec sincérité et de ne pas recevoir en retour des témoignages qui nous saisissent. Dans le cas cité, il s'agit de revivre par l'écriture ou de témoigner d'un drame, que pouvons-nous faire d'autre que l'accueillir ? @Zigmag17 parle avec raison de récit cathartique.
D'autres récits relèvent du secret dévoilé : viols, incestes, maltraitances, désirs de morts que nous ne sollicitons évidemment pas mais que des élèves de manière parfois explosives, parfois furtives transmettent par l'écriture et dont ne ne devons pas rester les destinataires mais les accompagnateurs vers les spécialistes.
Je suis souvent stupéfait de la force, des ressources dont certains élèves font preuve pour aller chercher l'aide dont ils ont besoin, et très inquiet quand je sais que la majorité n'enverront que des signes imperceptibles, et le plus souvent aucun signe du tout.
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par Tournesol Mer 23 Oct 2024 - 21:31
Baldred a écrit:
Il est difficile, voire contradictoire d'enseigner la puissance du récit, de l'écriture avec sincérité et de ne pas recevoir en retour des témoignages qui nous saisissent.

Je ne saurais mieux dire.

J’ajoute que, dans les consignes données aux élèves, des sujets plus « légers » sont proposés, mais la liste des suggestions se termine par des points de suspension. Et la question du « Madame, on peut raconter un truc triste / grave ? » est récurrente. Je me posais la question de l’évaluation, pas celle de la pertinence du sujet. Cela ne me pose aucun problème de ne pas évaluer la copie. Les critères attendus se retrouveront par ailleurs. Je m’interroge juste sur les mots que je choisirai pour expliquer mon point de vue à cette élève.

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par NanouV Jeu 24 Oct 2024 - 2:37
Tu peux aussi, selon moi, évaluer la copie normalement. Je leur explique toujours en amont et je le répète au moment de rendre les copies: la rédaction évalue avant tout leur capacité à s'exprimer à l'écrit, à respecter les règles de syntaxe, de grammaire et d'orthographe et à utiliser un vocabulaire plus riche et plus fourni que celui qu'ils emploient pour papoter dans les couloirs.
D'ailleurs, rien ne les oblige à écrire la vérité. Ils peuvent inventer un souvenir tant que celui-ci reste crédible (pas de magie, d'aliens...).
Les élèves le comprennent et acceptent la note.
Il y a trois ans, un élève m'a raconté son enfance malheureuse à l'hôpital. Je savais qu'il avait bel et bien eu de lourds problèmes de santé, mais la copie était si mal écrite que je ne pouvais pas lui mettre la moyenne. Il m'a demandé si le fait que ce soit vrai ne pouvait pas lui permettre de gratter des points en plus... Je lui ai proposé de deviner la réponse... Il a promis de réviser ses conjugaisons et de suivre les conseils prodigués.
courage_fuyons
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par courage_fuyons Jeu 24 Oct 2024 - 4:20
Je m’excuse de poser  une question aussi naïve mais est-ce que vraiment on ne doit noter que la qualité de la narration? Il me semble que les élèves ont des attentes différentes et qu’on nous demande aussi de jouer un rôle  d’assistante sociale. Vous parlez plus haut du rôle cathartique de l’écriture et de la confiance qu’un élève témoigne en parlant d’un sujet difficile. Est ce qu’il n’y aurait pas là l’apprentissage d’un savoir-être qui pourrait être valorisé ?
Je me doute que ma question peut paraître déplacée et je m’en excuse mais je suis moi aussi confrontée à la détresse de mes élèves avec des situations familiales difficiles alors je m’interroge comment les accompagner au mieux. Merci d’avance de votre bienveillance.
zigmag17
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par zigmag17 Jeu 24 Oct 2024 - 4:55
courage_fuyons a écrit:Je m’excuse de poser  une question aussi naïve mais est-ce que vraiment on ne doit noter que la qualité de la narration? Il me semble que les élèves ont des attentes différentes et qu’on nous demande aussi de jouer un rôle  d’assistante sociale. Vous parlez plus haut du rôle cathartique de l’écriture et de la confiance qu’un élève témoigne en parlant d’un sujet difficile. Est ce qu’il n’y aurait pas là l’apprentissage d’un savoir-être qui pourrait être valorisé ?
Je me doute que ma question peut paraître déplacée et je m’en excuse mais je suis moi aussi confrontée à la détresse de mes élèves avec des situations familiales difficiles alors je m’interroge comment les accompagner au mieux. Merci d’avance de votre bienveillance.

Qu'entends-tu par " apprentissage d'un savoir-être "?
Je pense que notre métier consiste à faire progresser les élèves, à les accompagner pour qu'ils comprennent des textes, en rédigent, acquièrent des connaissances et réussissent au mieux scolairement.  Pour ce qui est de leur vie privée j'ai appris à mettre de la distance. Je les écoute quand ils viennent me parler, et je les renvoie à du personnel compétent quand c'est trop grave. Je ne peux pas porter seule certaines confidences qu'ils me font, et ce n'est pas mon rôle.  Les élèves ont pour certains des vies cabossées et pour certains, fracassées. Ils ont besoin parfois de l'extérioriser et l'écriture passe par cela. Quand on aborde l'autobiographie en classe j'en profite toujours pour leur présenter les bienfaits de la tenue d'un journal intime, associée à du scrapbooking ça peut avoir à la fois un effet apaisant et réparateur.
J'accompagne les élèves dans le sens où je suis attentive à leur mal-être  quand il se manifeste ( pleurs, maux de ventre...) et suis ouverte à la discussion quand ils me disent qu'ils ont besoin de me parler. Mais je ne perds pas de vue que je suis là pour enseigner et que je ne suis pas formée pour réparer leurs maux. D'ailleurs je le leur dis souvent " Je vais écouter ce que tu as à me dire mais je ne pourrai pas faire plus et ensuite ce sera à toi d'aller voir l'infirmière pour qu'elle te conseille un médecin ou un psychologue". Par exemple. Et ils le comprennent très bien.
Dans cette partie de cours sur l'autobiographie on entre dans l'ambiguïté totale: faire produire des textes sur du "vrai" tout en admettant que le "vrai" pouvant être dramatique on va accepter le "faux", sachant que dans le même temps évaluer le "vrai" reviendrait à évaluer un parcours de vie ainsi que la manière dont il est raconté.
C'est pour cette raison qu'il faut être précautionneux quand on propose des exercices de ce type.
Pour ma part j'évalue la qualité formelle du texte ; si ce qui est relaté est douloureux ou demande des investigations plus poussées je parle avec l'élève et l'engage à aller rencontrer quelqu'un dont c'est le métier et qui saura faire.
courage_fuyons
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Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par courage_fuyons Jeu 24 Oct 2024 - 5:17
Merci je comprend tout à fait. Pour répondre à ta question, je pensais à la capacité à parler de sujets douloureux et trouver des adultes auxquels ils peuvent se confier par exemple. Donc de ne pas se renfermer, devenir agressif ou encore dépressif  en raison d’un passé douloureux.  Je trouve que ça demande du courage de leur part de faire cette démarche et la façon dont tu les orientes vers des professionnels les aide bien sûr.
En fait je me questionnais sur la notation,  mais je n’enseigne pas votre matière donc c’est compliqué pour moi d’appréhender le sujet des notes.  Merci d’avoir éclairé ma lanterne.
zigmag17
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par zigmag17 Jeu 24 Oct 2024 - 5:31
courage_fuyons a écrit:Merci je comprend tout à fait. Pour répondre à ta question, je pensais à la capacité à parler de sujets douloureux et trouver des adultes auxquels ils peuvent se confier par exemple. Donc de ne pas se renfermer, devenir agressif ou encore dépressif  en raison d’un passé douloureux.  Je trouve que ça demande du courage de leur part de faire cette démarche et la façon dont tu les orientes vers des professionnels les aide bien sûr.
En fait je me questionnais sur la notation,  mais je n’enseigne pas votre matière donc c’est compliqué pour moi d’appréhender le sujet des notes.  Merci d’avoir éclairé ma lanterne.

Ah mais certains élèves sont très agressifs , renfermés ou dépressifs en raison de tout un tas de choses ( l'adolescence n'est pas simple en soi), et quand une vie douloureuse s'en mêle c'est difficile à juguler. On peut être attentifs aux signaux, ensuite vraiment je pense qu'il faut passer le relais à des professionnels qui savent faire. Je crois aussi que l'école est le lieu où les élèves peuvent pour un temps oublier leurs tracas et tout le monde est sur le même plan, sans misérabilisme : on apprend autre chose, on découvre d'autres mondes, parfois ça fait du bien, parfois ça ravive des blessures et on en parle ( parfois). Surtout en français, quand on aborde des textes sensibles.
(Pour ce qui est de parler, je travaille en LP avec des élèves qui ont énormément besoin d'extérioriser, les CAP surtout ont une facilité déconcertante à raconter ce qui se passe dans leur vie, sans filtre. Il y a parfois des affabulateurs, mais la plupart du temps c'est tout à fait réel et poignant.)
NanouV
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par NanouV Jeu 24 Oct 2024 - 7:36
zigmag17 a écrit:
courage_fuyons a écrit:Merci je comprend tout à fait. Pour répondre à ta question, je pensais à la capacité à parler de sujets douloureux et trouver des adultes auxquels ils peuvent se confier par exemple. Donc de ne pas se renfermer, devenir agressif ou encore dépressif  en raison d’un passé douloureux.  Je trouve que ça demande du courage de leur part de faire cette démarche et la façon dont tu les orientes vers des professionnels les aide bien sûr.
En fait je me questionnais sur la notation,  mais je n’enseigne pas votre matière donc c’est compliqué pour moi d’appréhender le sujet des notes.  Merci d’avoir éclairé ma lanterne.

Ah mais certains élèves sont très agressifs , renfermés ou dépressifs en raison de tout un tas de choses ( l'adolescence n'est pas simple en soi), et quand une vie douloureuse s'en mêle c'est difficile à juguler. On peut être attentifs aux signaux, ensuite vraiment je pense qu'il faut passer le relais à des professionnels qui savent faire. Je crois aussi que l'école est le lieu où les élèves peuvent pour un temps oublier leurs tracas et tout le monde est sur le même plan, sans misérabilisme : on apprend autre chose, on découvre d'autres mondes, parfois ça fait du bien, parfois ça ravive des blessures et on en parle ( parfois). Surtout en français, quand on aborde des textes sensibles.
(Pour ce qui est de parler, je travaille en LP avec des élèves qui ont énormément besoin d'extérioriser, les CAP surtout ont une facilité déconcertante à raconter ce qui se passe dans leur vie, sans filtre. Il y a parfois des affabulateurs, mais la plupart du temps c'est tout à fait réel et poignant.)

Je plussoie!
Pour l'instant, tous les élèves ayant des vies personnelles compliqués et douloureuses que j'ai connus ont préféré faire de l'école un endroit de vie normal.
Si certains ont eu parfois le besoin de se confier sur des situations terribles, ils ne l'ont jamais fait pendant la classe et ont apprécié que je n'y fasse jamais allusion une fois la confidence terminée.
Et je confirme, lorsque la raison du mal-être est grave, il faut se protéger en orientant vers les personnes qualifiées et transmettre l'information.
courage_fuyons
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Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par courage_fuyons Jeu 24 Oct 2024 - 8:09
Je me demandais d’ailleurs si un scénario comme celui du film « freedom writers » serait possible dans notre système éducatif français.
Cléo99
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Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par Cléo99 Jeu 24 Oct 2024 - 8:13
Si j'étais à ta place, je ne mettrais pas une mauvaise note à cette copie, même si elle est écrite avec les pieds. Au regard du drame vécu par cette élève, de l'émotion qu'elle a mise dans son récit, je trouve que nos évaluations sont bien dérisoires. Une mauvaise note risque de susciter ou renforcer l'idée que l'école est complètement imperméable à sa souffrance. Je signalerais dans l'appréciation les défaillances syntaxiques, mais je mettrais une bonne note. Elle a pris un risque en associant le souvenir de son père a un travail scolaire, mais ce serait la double peine que de la sanctionner scolairement.
courage_fuyons
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par courage_fuyons Jeu 24 Oct 2024 - 8:19
+1000
zigmag17
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par zigmag17 Jeu 24 Oct 2024 - 8:25
Cléo99 a écrit:Si j'étais à ta place, je ne mettrais pas une mauvaise note à cette copie, même si elle est écrite avec les pieds. Au regard du drame vécu par cette élève, de l'émotion qu'elle a mise dans son récit, je trouve que nos évaluations sont bien dérisoires. Une mauvaise note risque de susciter ou renforcer l'idée que l'école est complètement imperméable à sa souffrance. Je signalerais dans l'appréciation les défaillances syntaxiques, mais je mettrais une bonne note. Elle a pris un risque en associant le souvenir de son père a un travail scolaire, mais ce serait la double peine que de la sanctionner scolairement.

Je ne suis pas du tout d'accord. C'est cela que j'appelle le misérabilisme.  Qu'un élève traverse des épisodes épouvantables dans sa vie c'est dramatique et s'il en parle on ne peut pas faire comme si on ne l'entendait pas. Sa parole doit être audible et de ce fait, de mon point de vue, doit être relayée à qui de droit si ce qui nous est confié dépasse nos compétences  
Mais dans le cadre d'un exercice scolaire , de toute façon l'élève n'est pas dupe et sait qu'il est évalué.
Dans ce cas précis, parler avec lui et lui proposer de réécrire un texte moins engageant, plus neutre, lui permettrait de comprendre qu'il a été entendu, mais que par ailleurs il n'est pas exempté d'une évaluation. Certainement pas de lui mettre une bonne note si c'est mal écrit.
Zybulka
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Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par Zybulka Jeu 24 Oct 2024 - 8:41
Je trouve aussi ce conseil très surprenant. Je ne sais pas ce que je ferais si j'étais face à une telle copie, soit je mettrais une note faible (avec une appréciation qui témoigne de mon émotion à la lecture indépendamment des difficultés d'expression), soit je ne noterais pas (en explicitant à l'élève que d'un point de vue formel, par rapport aux attentes, ça aurait obtenu une note faible, mais que je ne me sentais pas de mettre une note sur le récit d'un tel évènement).

Je pense que c'est important, comme le soulignait Nanou, de préserver l'école de tous les soucis extérieurs. Et donc de continuer à noter comme on le fait habituellement, c'est-à-dire en tenant compte de la façon dont c'est raconté, et non pas de l'évènement lui-même. Garder cette imperméabilité est protecteur, je trouve. C'est aussi l'occasion de le rappeler aux élèves : qu'on a été très ému·e par certains souvenirs parfois très intimes et très douloureux que certain·es ont souhaité confier (tout en rappelant que ce n'est pas forcément parce que c'est écrit que c'est vrai, et rappeler le rôle du vraisemblable), mais que la note ne mesure pas le caractère poignant ou non du souvenir (ça permet de ramener à quelque chose de connu et de "scolaire", parce qu'on leur rabache sans arrêt que non, ce n'est pas avoir de l'imagination qui permet de bien réussir sa rédaction, et là c'est la même chose, ce n'est pas avoir traversé mille et une souffrances qui fera de leur texte un texte réussi). Mais ça peut aussi être l'occasion d'évoquer le caractère cathartique de l'écriture, et dire que c'est aussi ce qui conduit beaucoup d'écrivain·es à prendre la plume, pour se libérer de ce qu'on n'a pas envie de garder comme fardeau sur les épaules (et que ça, ça peut marcher quelle que soit la qualité littéraire de notre prose, même si c'est sûrement plus facile quand on a une bonne maitrise de la langue).
lene75
lene75
Prophète

Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par lene75 Jeu 24 Oct 2024 - 9:00
zigmag17 a écrit:
Dans ce cas précis, parler avec lui et lui proposer de réécrire un texte moins engageant, plus neutre, lui permettrait de comprendre qu'il a été entendu, mais que par ailleurs il n'est pas exempté d'une évaluation. Certainement pas de lui mettre une bonne note si c'est mal écrit.

Je trouve que c'est la meilleure solution. L'évaluer sur autre chose.

Mettre une mauvaise note à son récit autobiographique serait à mon sens d'une grande violence, parce que même s'il est vrai qu'il a été indiqué aux élèves qu'ils pouvaient inventer (ce que souvent à cet âge ils considèrent comme mentir dans ce contexte) et même s'ils l'ont compris en théorie, il n'en reste pas moins que ce type d'exercice les invite, les incite, à se livrer, et que non, pour m’être battue sur ce sujet avec ma fille, ils n'arrivent pas toujours à comprendre réellement ce qu'on y note ni pourquoi leur expérience de vie reçoit une mauvaise note, même quand le prof a pris toutes les précautions pour l'expliquer et pour leur dire qu'ils n'étaient pas obligés de dire la vérité. Mais toutes les précautions ne sont en réalité pas prises par le sujet même, sans quoi, si on voulait s'éviter que l'enfant raconte sa vie et y mette ses tripes, ce qui peut l'amener à négliger la forme, on lui demanderait de se mettre dans la peau d'un personnage et de faire l'autobiographie de ce personnage, pas la sienne, même romancée.

Cet exercice me semble relever de l'injonction paradoxale : raconte ta vie mais ne la raconte pas, invente, mais pas n'importe quoi, parce qu'on cherchera à l'interpréter et à renvoyer l'invention au réel qu'elle cache, confie-toi sous couvert de protection de la littérature mais avec des conséquences dans le réel si tu le fais. Ça brouille inévitablement les pistes dans la tête de l'enfant et dans la réception de la note.
Zoé
Zoé
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Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par Zoé Jeu 24 Oct 2024 - 9:23
Baldred a écrit:
Voltaire a écrit:Il me semble risqué de demander un souvenir d'enfance, on peut évidemment obtenir ce qui s'est produit, un souvenir traumatique (et on n'est pas professionnels de la psychologie pour savoir comment réagir, sans compter que pour l'élève qui fournit ce souvenir, ce n'est certainement pas que de la littérature). Ne peut on se prémunir (et protéger aussi les élèves) en faisant ce que faisaient astucieusement mes professeurs en demandant un souvenir "réel ou imaginaire, d'un évènement positif ou amusant" ?
Poser des questions intimes (ou qui peuvent être perçues comme telles), il me semble que ce n'est pas la fonction de l'école, que fait-on des réponses ? Mais d'un autre côté, offrir une possibilité d'expression aux élèves est précieux aussi. Mais hors cadre de l'évaluation, alors. Un élève de 2nde à qui je demandais dans la fiche rentrée, comme PP, ce qu'il avait appris au collège, avait répondu franchement "que je veux mourir". Merci à l'infirmière scolaire qui a pris l'élève en charge en toute discrétion suite à ma demande, et a certainement évité une catastrophe.

Je partage ton avis. Je n'ai fait l'erreur du récit du souvenir d'enfance qu'une fois en début de carrière avec le même type de témoignage que celui rapporté par @Tournesol. Depuis, je balise beaucoup plus le récit autobiographique, d'abord en faisant réfléchir les élèves sur le vrai, le vraisemblable, l'intime, le privé, le public. Ensuite en proposant de sujets plus guidés, en général tirés de Rousseau du type "triomphe et infortune" qui privilégie une vision distanciée, voire humoristique de son passé.
Mais ce n'est pas si simple, et malgré cela j'ai reçu des "confessions" glaçantes dans des sujets a priori anodins et éloignés de l'autobiographie.
Il est difficile, voire contradictoire d'enseigner la puissance du récit, de l'écriture avec sincérité et de ne pas recevoir en retour des témoignages qui nous saisissent. Dans le cas cité, il s'agit de revivre par l'écriture ou de témoigner d'un drame, que pouvons-nous faire d'autre que l'accueillir ? @Zigmag17 parle avec raison de récit cathartique.
D'autres récits relèvent du secret dévoilé : viols, incestes, maltraitances, désirs de morts que nous ne sollicitons évidemment pas mais que des élèves de manière parfois explosives, parfois furtives transmettent par l'écriture et dont ne ne devons pas rester les destinataires mais les accompagnateurs vers les spécialistes.
Je suis souvent stupéfait de la force, des ressources dont certains élèves font preuve pour aller chercher l'aide dont ils ont besoin, et très inquiet quand je sais que la majorité n'enverront que des signes imperceptibles, et le plus souvent aucun signe du tout.

Le sujet n'est pas le problème. Sinon, autant supprimer : "raconter un souvenir de vacances" au primaire.
La matière est sensible et tout ou presque peut être sujet à introspection ou dériver vers un souvenir douloureux.
Ne pas oublier que le cadre que nous donnons est la seule cohérence à laquelle les élèves malmenés par la vie, et souvent perdus dans un contexte de valeurs floues, se raccrochent.
Je suis complètement d'accord avec : "Il est difficile, voire contradictoire, d'enseigner la puissance du récit, de l'écriture avec sincérité et de ne pas recevoir en retour des témoignages qui nous saisissent." Découvrir la puissance de l'écriture peut aussi permettre de dépasser la douleur.
Nos élèves sont terriblement fragiles et quand ils ne le semblent pas trop, ils ont généralement vécu des expériences terribles. J'ai rarement eu l'expérience d'un récit glaçant en abordant l'autobiographie, en collège ou en lycée, mais toujours à partir d'un sujet parfois très éloigné.  Je distingue la prise en charge de l'élève qui souffre (infirmerie, A.S., discussions...) de celle de la copie.
NanouV
NanouV
Niveau 6

Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par NanouV Jeu 24 Oct 2024 - 9:38
J'ajoute que je trouverais extrêmement malsain de donner une bonne note par compassion.
Je note une copie, pas une personne. Je note en fonction de critères essentiellement linguistiques. Ma note n'a pas pour but de faire plaisir, de même qu'elle est pas là pour punir.
Je pense que sortir de ce cadre nous fait prendre le risque d'ouvrir la porte aux pensées les plus malsaines. Certains élèves (une minorité, heureusement) pourraient être tentés de mentir et de s'inventer un passé poignant uniquement pour attendrir les professeurs et augmenter leur moyenne.
Je me souviens, par exemple, avec un certain agacement, de ce petit chou de 4ème qui allait voir ses enseignants pour leur conter le terrible assassinat de son oncle sous ses yeux chaque fois qu'il souhaitait échapper à une évaluation ou négocier une note...
Les parents ont relativisé le mensonge en reconnaissant l'imagination débordante de leur petit cœur d'amour...
roxanne
roxanne
Oracle

Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par roxanne Jeu 24 Oct 2024 - 9:55
C'est la limite de ce type d'exercice d'exercices d'introspection qui a certes son intérêt, c'est toujours mieux que tous ces sujets où on demande à un gamin de 14 ans de se mettre dans la peau d'un Poilu, d'un Résistant qui va être fusillé ou d'un migrant aux Etats Unis (tous des sujets donnés au Brevet, on notera que jamais on ne leur demande un truc joyeux à raconter). Mais cela peut vite tourner à la psychanalyse sauvage selon ce qui est raconté et dans une situation embarrassante pour le correcteur. J'avais déjà raconté (désolée pour la redite) comment au bac, à l'époque de l'écriture d'invention, on avait demandé en techno d'écrire deux pages d'un journal intime. J'étais tombée sur une série "SMS" (ST2S aujourd'hui) et donc des pleines pages insipides de "Kévin, il est très beau." Et puis au milieu de tout ça, une copie (de bac hein) où une élève racontait un viol par son père.. J'ai signalé, évidemment, on m'a dit de noter "normalement" (bien-sûr) et puis j'ai donné la copie. Ce qui est arrivé après, nul ne le sait.
Tournesol
Tournesol
Érudit

Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è) Empty Re: Rédaction d’un souvenir d’enfance « non évaluable » (3è)

par Tournesol Jeu 24 Oct 2024 - 10:11
Merci pour vos messages, qui me confortent dans l'idée que l'attitude à adopter ne va pas de soi.

_________________
J'habite près de mon silence
à deux pas du puits et les mots
morts d'amour doutant que je pense
y viennent boire en gros sabots
comme fantômes de l'automne
mais toute la mèche est à vendre
il est tari le puits, tari.

(G. Perros)

Vis comme si tu devais mourir demain, apprends comme si tu devais vivre toujours. (Gandhi)
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