Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain : adapté en 5e ?

Bonjour à tous

J'aimerais montrer les 15 premières minutes du film qui s'intègrent parfaitement dans ma séquence sur la poésie du quotidien, mais j'ai tiqué sur la scène "d'orgasme" (montage rapide mais assez explicite : Amélie imagine les couples qui auraient un orgasme en même temps dans son immeuble). Je crains que certains élèves puissent être choqués mais en même temps cela montre simplement que la sexualité fait partie de la vie... qu'en pensez-vous ?

J'en pense qu'en effet les orgasmes c'est peut-être pas trop adapté pour des cinquièmes (et je préfère prendre les devants avant que ça n'arrive dans la conversation, non, ils n'ont pas tous vu du porno en cinquième, et certains sont encore très très très innocents, et par ailleurs cette histoire d'orgasmes n'apporte rien de plus au reste du propos si c'est la question de la poésie du quotidien qui t'intéresse), mais tu peux toujours zapper ces quelques instants et hop le tour est joué.

Bonjour,
Je montre Un long dimanche de fiançailles dans le cadre d'un ciné-club Histoire et Cinéma en 3e, où l'on retrouve également des scènes disons "sensuelles".  Chaque année, les réactions sont plus vives, moins sur les scènes elles-mêmes que sur le fait de les découvrir dans le cadre scolaire, la discussion est intéressante en 3e, je doute qu'elle le soit en 5e.
Je déconseillerais ces passages d'Amélie Poulain en 5e. Si la sexualité fait partie de la vie, alors quels textes étudies-tu en 5e qui décrivent un orgasme ? Dans le cadre de la poésie du quotidien ?

Merci pour vos réponses. Je vais sans doute zapper le passage concerné. D'autant plus qu'en termes de découverte de la sexualité, il me paraît aujourd'hui bien hétéronormatif

Baldred : autant j'avais de gros doutes pour "Amélie Poulain" en 5e, autant "un Long dimanche de fiançailles" ne me semble pas choquant pour des 3e... J'en visionne d'ailleurs les 15 premières minutes dans le cadre des témoignages sur la première guerre mondiale. Et pour le coup, les réactions de plus en plus outrées des élèves en disent long sur un certain puritanisme des plus inquiétants...

Minos a écrit:Merci pour vos réponses. Je vais sans doute zapper le passage concerné. D'autant plus qu'en termes de découverte de la sexualité, il me paraît aujourd'hui bien hétéronormatif

Baldred : autant j'avais de gros doutes pour "Amélie Poulain" en 5e, autant "un Long dimanche de fiançailles" ne me semble pas choquant pour des 3e... J'en visionne d'ailleurs les 15 premières minutes dans le cadre des témoignages sur la première guerre mondiale. Et pour le coup, les réactions de plus en plus outrées des élèves en disent long sur un certain puritanisme des plus inquiétants...

C'est la raison pour laquelle je le montre sans problème tous les ans aux 3e.

Minos a écrit:Merci pour vos réponses. Je vais sans doute zapper le passage concerné. D'autant plus qu'en termes de découverte de la sexualité, il me paraît aujourd'hui bien hétéronormatif

Baldred : autant j'avais de gros doutes pour "Amélie Poulain" en 5e, autant "un Long dimanche de fiançailles" ne me semble pas choquant pour des 3e... J'en visionne d'ailleurs les 15 premières minutes dans le cadre des témoignages sur la première guerre mondiale. Et pour le coup, les réactions de plus en plus outrées des élèves en disent long sur un certain puritanisme des plus inquiétants...

Pas de lien direct avec ta question mais plutôt une réaction sur ton commentaire : aujourd'hui, je travaille sur le mot "amour" avec mes 4ème, ils devaient écrire sur un post-it les mots auxquels ils pensaient à l'évocation du mot amour, puis les classer dans des grandes catégories. Un élève a écrit et dit : "relation sexuelle" (rien de plus et de façon tout à fait normale, sans rire ou malice). J'avais à côté de moi un groupe de 4 filles, croyantes et pratiquantes musulmanes qui se sont montrées outrées qu'on puisse parler de ça. Je leur réponds que ça fait partie de l'amour et que peut-être qu'on abordera la question en fonction des textes étudiés (il y a peu de chances mais je ne veux pas non plus capituler sur ce point). Elles ont de nouveau réagi fortement en disant que nous n'avions pas à parler de ça en classe ...
Bref, ça promet pour la suite (je risque de travailler sur des tableaux mythologiques ... ).

Salut
J'aimerais bien avoir une progression et aussi des séquence sur :Fleurs d'encre 5ème

Progression et séquences sur "Fleurs d'encre 5

Progression et séquences sur "Fleurs d'encre 5ème

julilibulle a écrit:

Minos a écrit:Merci pour vos réponses. Je vais sans doute zapper le passage concerné. D'autant plus qu'en termes de découverte de la sexualité, il me paraît aujourd'hui bien hétéronormatif

Baldred : autant j'avais de gros doutes pour "Amélie Poulain" en 5e, autant "un Long dimanche de fiançailles" ne me semble pas choquant pour des 3e... J'en visionne d'ailleurs les 15 premières minutes dans le cadre des témoignages sur la première guerre mondiale. Et pour le coup, les réactions de plus en plus outrées des élèves en disent long sur un certain puritanisme des plus inquiétants...

Pas de lien direct avec ta question mais plutôt une réaction sur ton commentaire : aujourd'hui, je travaille sur le mot "amour" avec mes 4ème, ils devaient écrire sur un post-it les mots auxquels ils pensaient à l'évocation du mot amour, puis les classer dans des grandes catégories. Un élève a écrit et dit : "relation sexuelle" (rien de plus et de façon tout à fait normale, sans rire ou malice). J'avais à côté de moi un groupe de 4 filles, croyantes et pratiquantes musulmanes qui se sont montrées outrées qu'on puisse parler de ça. Je leur réponds que ça fait partie de l'amour et que peut-être qu'on abordera la question en fonction des textes étudiés (il y a peu de chances mais je ne veux pas non plus capituler sur ce point). Elles ont de nouveau réagi fortement en disant que nous n'avions pas à parler de ça en classe ...
Bref, ça promet pour la suite (je risque de travailler sur des tableaux mythologiques ... ).

Question casse-gueule quand même ….je ne sais si c’est de la pudibonderie ou le refus que l’école  touche de trop près à l’intime : à travers l’art, la littérature ou l’histoire il y a une distance et c’est une médiation  mais : » à quels mots pensez vous » c’est un peu une question de psy….enfin à mon avis .
Je trouve ( de façon très générale) que moins l’école  a de réel pouvoir éducatif plus elle  devient tentaculaire dans ses intentions éducatives , en quelque sorte.

Iphigénie a écrit:

julilibulle a écrit:

Minos a écrit:Merci pour vos réponses. Je vais sans doute zapper le passage concerné. D'autant plus qu'en termes de découverte de la sexualité, il me paraît aujourd'hui bien hétéronormatif

Baldred : autant j'avais de gros doutes pour "Amélie Poulain" en 5e, autant "un Long dimanche de fiançailles" ne me semble pas choquant pour des 3e... J'en visionne d'ailleurs les 15 premières minutes dans le cadre des témoignages sur la première guerre mondiale. Et pour le coup, les réactions de plus en plus outrées des élèves en disent long sur un certain puritanisme des plus inquiétants...

Pas de lien direct avec ta question mais plutôt une réaction sur ton commentaire : aujourd'hui, je travaille sur le mot "amour" avec mes 4ème, ils devaient écrire sur un post-it les mots auxquels ils pensaient à l'évocation du mot amour, puis les classer dans des grandes catégories. Un élève a écrit et dit : "relation sexuelle" (rien de plus et de façon tout à fait normale, sans rire ou malice). J'avais à côté de moi un groupe de 4 filles, croyantes et pratiquantes musulmanes qui se sont montrées outrées qu'on puisse parler de ça. Je leur réponds que ça fait partie de l'amour et que peut-être qu'on abordera la question en fonction des textes étudiés (il y a peu de chances mais je ne veux pas non plus capituler sur ce point). Elles ont de nouveau réagi fortement en disant que nous n'avions pas à parler de ça en classe ...
Bref, ça promet pour la suite (je risque de travailler sur des tableaux mythologiques ... ).

Question casse-gueule quand même ….je ne sais si c’est de la pudibonderie ou le refus que l’école  touche de trop près à l’intime : à travers l’art, la littérature ou l’histoire il y a une distance et c’est une médiation  mais : » à quels mots pensez vous » c’est un peu une question de psy….enfin à mon avis .
Je trouve ( de façon très générale) que moins l’école  a de réel pouvoir éducatif plus elle  devient tentaculaire dans ses intentions éducatives , en quelque sorte.

Ce n'était pas du tout mon but, c'était plutôt une question de vocabulaire (en gros, la question était plutôt : quels sont les mots que vous mettez en relation avec le mot Amour ? L'idée était de constituer un champ lexical, ce qui a d'ailleurs été bien compris par les élèves. Je commence souvent mes séquences de littérature par ce type de question pour pouvoir classer les mots en catégorie de champ lexical).
Tu trouves que c'est une question psy ? (la réponse m'intéresse).

Disons que je me suis vue élève à qui on demande ce genre d’exercice et je t’avoue que je n’aurais pas aimé du tout en trouvant que l’exercice déborde le cadre du vocabulaire ou alors en me demandant ce qu’il «  fallait » répondre finalement ( et je t’avoue que même maintenant je ne sais pas trop ce que tu attendais de leurs réponses, preuve que je pige moins bien que tes élèves: bon, je n’ai pas suivi le cours non plus…)….
(Par ailleurs les champs lexicaux, je n’en raffole pas non plus cela dit) . Mais je comprends en gros ton idée : simplement avec des ados je comprends aussi qu’ils tendent par pudeur plus que pudibonderie soit à répondre par la provocation soit par des réactions prétendument effarouchées, même en dehors de tout contexte de croyance.
Bref, je ne sais pas, changement d’époque sans doute: mais d’un côté la religion envahissante et de l’autre en contre-coup la sexualité éducative (ou pas) à tous les étages , je m’interroge sur le temps de l’enfance.

Je me rappelle de réactions tout aussi outrées dans les années 90, devant des scènes de baisers, lors de séances de cours fondées sur un extrait de film, même si on n'en voyait qu'un bout (avec la prof qui passait en accéléré, c'était l'époque des magnétoscopes...). Et pourtant, certes c'était dans le privé catho, mais les catholiques pratiquants se comptaient sur les doigts d'une main dont on aurait amputé les deux tiers. Et je me rappelle aussi que les plus bruyants dans les réactions outrées étaient des garçons...

Quand j'étais élève, je n'ai jamais, mais alors vraiment jamais eu ni constaté chez mes camarades de réactions outrées devant une scène de sexe, que ce soit sous forme textuelle ou filmique : en général, nous (je m'inclus dedans) gloussions un peu bêtement parce que nous étions un peu gênés, peut-être un peu émoustillés (bon, des ados, quoi...)  
Par contre, quand j'étais enseignante, j'ai eu les deux types de réaction : gloussements un peu bêtas mais aussi, plus inquiétant, des réactions outrées, scandalisées, de la part d'élèves soit musulmans soit évangélistes (je ne dis évidemment pas que ça n'arrive pas pour les autres confessions, mais j'avais majoritairement ces deux profils parmi les élèves qui affichaient une appartenance religieuse). J'ai notamment le souvenir d'une diffusion de l'adaptation du Hussard sur le toit : à la fin, lorsque Pauline attrape le choléra, Angelo la déshabille et la frictionne, et on aperçoit un sein de Juliette Binoche... mon dieu (si j'ose dire ) que n'avais-je pas montré à ces pauvres âmes pures...
Je trouve tout cela grotesque, au fond. Ça me rappelle mon père, PE dans une école privée (circonstances de la vie, il n'était pas du tout catho ni quoi que ce soit), à qui des parents d'élèves avaient reproché de pervertir les enfants en leur apprenant... la reproduction des plantes!!! Ben oui, quand même, le pistil, les graminées, que de cochonneries ! On ne ment pas aux enfants, mais toute vérité n'est pas bonne à dire

Iphigénie a écrit:Disons que je me suis vue élève à qui on demande ce genre d’exercice et je t’avoue que je n’aurais pas aimé du tout en trouvant que l’exercice déborde le cadre du vocabulaire ou alors en me demandant ce qu’il «  fallait » répondre finalement ( et je t’avoue que même maintenant je ne sais pas trop ce que tu attendais de leurs réponses, preuve que je pige moins bien que tes élèves: bon, je n’ai pas suivi le cours non plus…)….
(Par ailleurs les champs lexicaux, je n’en raffole pas non plus cela dit) . Mais je comprends en gros ton idée : simplement avec des ados  je comprends aussi qu’ils tendent par pudeur plus que pudibonderie  soit à répondre par la provocation soit par des réactions prétendument  effarouchées, même en dehors de tout contexte de croyance.
Bref, je  ne sais pas, changement d’époque sans doute: mais d’un côté la religion envahissante et  de l’autre en contre-coup la sexualité éducative (ou pas) à  tous les étages , je m’interroge sur le temps de l’enfance.

Je comprends
Après, je ne fais pas du champ lexical pour le champ lexical non plus. Cela m'a permis très rapidement de dégager des thèmes : les formes de l'amour (couple, amour filial, maternel ...), les nuances de l'amour, la chronologie d'une relation amoureuse, la déception amoureuse ...
Ce travail était fait en groupe donc cela reste globalement impersonnel. Merci pour ta réponse en tout cas.