- NLM76Grand Maître
Jupiter répond aux plaintes de Vénus, et introduit sa prophétie sur le destin de Rome.
J'ai mis ici la ponctuation que je me propose d'adopter. Elle est différente des éditions que j'ai pu consulter, qui ouvrent la parenthèse après "tibi". Ma proposition, qui fait de tibi le complément de fābor vous paraît-elle possible ?Virgile a écrit:Hic (tibi fābor enim, quandō hæc tē cūra remordet,
longius ; et volvēns fātōrum arcāna movēbō)
bellum ingēns geret Ītaliā
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- BOU74Niveau 9
NLM76 a écrit:Jupiter répond aux plaintes de Vénus, et introduit sa prophétie sur le destin de Rome.J'ai mis ici la ponctuation que je me propose d'adopter. Elle est différente des éditions que j'ai pu consulter, qui ouvrent la parenthèse après "tibi". Ma proposition, qui fait de tibi le complément de fābor vous paraît-elle possible ?Virgile a écrit:Hic (tibi fābor enim, quandō hæc tē cūra remordet,
longius ; et volvēns fātōrum arcāna movēbō)
bellum ingēns geret Ītaliā
Oui, tout à fait. J'ai également trouvé cette présentation sur ce blog
https://silvia-ulivi.de/hilfen-zur-originallekture-aeneis-fata-2/
- yranohHabitué du forum
En regardant sur internet, j'ai pourtant l'impression que ta lecture est la plus courante. Elle est plus évidente pour le sens, mais personnellement la place de "enim" me gêne pas mal.
- NLM76Grand Maître
Merci à tous deux pour vos réponses !
En somme, il me semble que la place habituelle de "enim" est bien la deuxième, mais qu'une troisième place n'est pas interdite par la langue ; qu'elle est favorisée par la liberté hexamétrique.
En effet, "enim" dans L'Énéide, est presque toujours en deuxième position. Mais :yranoh a écrit:En regardant sur internet, j'ai pourtant l'impression que ta lecture est la plus courante. Elle est plus évidente pour le sens, mais personnellement la place de "enim" me gêne pas mal.
- VI, 318 : Ænēās mīrātus enim, mōtusque tumultū
- VII, 645 ; IX, 529 : et meministis enim, dīvæ, et memorāre potestis ;
- p VIII, 84 : Quam pius Ænēās tibi enim, tibi, maxima Jūnō, / mactat, sacra ferēns
- X, 874 : Ænēās agnōvit enim lætusque precātur
- ainsi que I, 19, quoique on puisse considérer que la structure est différente : Prōgeniem, sed enim, Troĵāno ā sanguine dūcī / audierat
En somme, il me semble que la place habituelle de "enim" est bien la deuxième, mais qu'une troisième place n'est pas interdite par la langue ; qu'elle est favorisée par la liberté hexamétrique.
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- NLM76Grand Maître
Suite, vv. 267-8 :
Je comprends ; mais voyez-vous d'autres exemples similaires ?
Que pensez-vous de cet ablatif ? Lejay dit "ablatif de manière : «par la royauté, sous la forme de royaume»."Virgile a écrit:At puer Ascanius — cu͜i nunc cognōmen Iūlō
additur : Īlus erat, dum rēs stetit Īlia rēgnō —
Je comprends ; mais voyez-vous d'autres exemples similaires ?
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- IphigénieProphète
Gaffiot cite un autre passage de Virgile: (XII,408): stat pulvere caelum, le ciel n'est plus que poussièreNLM76 a écrit:Suite, vv. 267-8 :Que pensez-vous de cet ablatif ? Lejay dit "ablatif de manière : «par la royauté, sous la forme de royaume»."Virgile a écrit:At puer Ascanius — cu͜i nunc cognōmen Iūlō
additur : Īlus erat, dum rēs stetit Īlia rēgnō —
Je comprends ; mais voyez-vous d'autres exemples similaires ?
ou Tite-Live: "multo sanguine (...) victoria stetit
manière ou moyen on peut hésiter...
- NLM76Grand Maître
Donc, ce serait une spécificité syntaxico-sémantique de stō. Est-ce qu'on retrouverait cela dans d'autres verbes ?
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- LefterisEsprit sacré
Spontanément, je ferais comme toi, Jupiter s'adresse à Junon, il par le pour elle. Complément de geret, cela paraît plus tiré par les cheveux, même si c'est ce que fait Veyne.NLM76 a écrit:Jupiter répond aux plaintes de Vénus, et introduit sa prophétie sur le destin de Rome.J'ai mis ici la ponctuation que je me propose d'adopter. Elle est différente des éditions que j'ai pu consulter, qui ouvrent la parenthèse après "tibi". Ma proposition, qui fait de tibi le complément de fābor vous paraît-elle possible ?Virgile a écrit:Hic (tibi fābor enim, quandō hæc tē cūra remordet,
longius ; et volvēns fātōrum arcāna movēbō)
bellum ingēns geret Ītaliā
Pas de calque exact, mais une réflexion intéressante chez Ernout § 125 : l'instrumental se confond parfois avec le locatif, comporte les deux nuances simultanément. "Tant que Troie se tenait fermement debout par son royaume/du temps de sa puissance)".NLM76 a écrit:Suite, vv. 267-8 :Que pensez-vous de cet ablatif ? Lejay dit "ablatif de manière : «par la royauté, sous la forme de royaume»."Virgile a écrit:At puer Ascanius — cu͜i nunc cognōmen Iūlō
additur : Īlus erat, dum rēs stetit Īlia rēgnō —
Je comprends ; mais voyez-vous d'autres exemples similaires ?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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