Page 1 sur 2 • 1, 2
- SartreenvierNiveau 1
Bonjour,
Je suis une jeune professeure de 23 ans. Je viens tout juste de commencer mon année de stage dans une commune que je ne connais absolument pas, et mon moral est au plus bas, ce qui alarme énormément mes proches.
Pour le contexte: J’ai eu des années très compliquées en Master MEEF Anglais, j’ai failli abandonner une fois, parce que je travaillais à côté de mes études, que j’avais des soucis personnels difficiles à gérer, et que je suis une personne à tendance anxieuse, très (voire trop) sensible. J’ai tenu le coup, dans ma tête, c’était prof ou rien. J’y voyais mon avenir. J’étais animée par le fait de devenir professeure. En M2, j’ai été AED dans un lycée polyvalent et maîtresse d’internat: un bonheur sans fin. Je m’entendais avec l’entièreté du personnel d’établissement, entretenait un lien de confiance avec les élèves, et je me sentais à ma place. J’ai donc eu mon concours et mon Master dans un cadre moins compliqué, on a tous des petits problèmes dans la vie, et mon travail était le point fort de ma semaine.
Seulement voilà. Affectation dans un village très calme et inconnu, je déménage de chez mon père qui m’a toujours élevée pour vivre seule, je me retrouve seule pour la première fois, plutôt isolée, face à toute la nouveauté imaginable. Depuis la rentrée, je me ronge constamment, j’ai des idées noires, un syndrome de l’imposteur terrible, une sensation d’avoir tout raté dans ma vie, d’être la pire des imbeciles et d’être coincée dans un métier que je ne suis pas capable d’assurer. Toutes mes amies semblent elles, très positives quant à leurs rentrées, si ce n’est un petit stress de rentrée beaucoup moins démesuré que ce qui me ronge, ce qui m’enfonce encore plus dans un sentiment que ce n’est pas normal.
Pour ce qui est des informations supplémentaires qui seraient susceptibles d’éveiller votre curiosité:
Je suis un manuel pour faire mes séquences, à l’aide du livret pédagogique, ce qui signifie (vous le comprendrez bien) que je n’ai même pas à me faire de noeuds au cerveau pour les séquences. Mes heures de cours se passent bien; je sais que j’aime travailler au contact de l’autre, et j’ai toujours un regard très positif quant a mes élèves. Le problème, il vient de moi. Je n’arrive meme plus à m’alimenter convenablement, je broie du noir constamment.
J’en ai un peu parlé avec ma tutrice, qui est une femme vraiment positive et compréhensive, et je lui en suis sincèrement reconnaissante, mais j’essaye de ne pas trop m’étendre sur le sujet parce que j’ai honte. Je ne veux pas qu’elle regrette d’avoir endossé ce rôle qui lui demande également plus de travail de son côté.
Je suis dans une impasse. Est-ce normal ? Suis-je la seule a passer par ce moment difficile du début ou est-ce commun ?
Je me sens vide, la seule chose qui m’anime, c’est le sourire de mes élèves, mais je ne suis pas payée a les faire sourire, ces petits sont face à moi pour apprendre. J’ai tellement de mal à me lever le matin, j’ai la sensation d’être un fardeau, et que mes proches s’épuisent à tenter de me tirer vers le haut en vain.
Merci d’avance pour vos réponses potentielles.
- An agitated english teacher.
Je suis une jeune professeure de 23 ans. Je viens tout juste de commencer mon année de stage dans une commune que je ne connais absolument pas, et mon moral est au plus bas, ce qui alarme énormément mes proches.
Pour le contexte: J’ai eu des années très compliquées en Master MEEF Anglais, j’ai failli abandonner une fois, parce que je travaillais à côté de mes études, que j’avais des soucis personnels difficiles à gérer, et que je suis une personne à tendance anxieuse, très (voire trop) sensible. J’ai tenu le coup, dans ma tête, c’était prof ou rien. J’y voyais mon avenir. J’étais animée par le fait de devenir professeure. En M2, j’ai été AED dans un lycée polyvalent et maîtresse d’internat: un bonheur sans fin. Je m’entendais avec l’entièreté du personnel d’établissement, entretenait un lien de confiance avec les élèves, et je me sentais à ma place. J’ai donc eu mon concours et mon Master dans un cadre moins compliqué, on a tous des petits problèmes dans la vie, et mon travail était le point fort de ma semaine.
Seulement voilà. Affectation dans un village très calme et inconnu, je déménage de chez mon père qui m’a toujours élevée pour vivre seule, je me retrouve seule pour la première fois, plutôt isolée, face à toute la nouveauté imaginable. Depuis la rentrée, je me ronge constamment, j’ai des idées noires, un syndrome de l’imposteur terrible, une sensation d’avoir tout raté dans ma vie, d’être la pire des imbeciles et d’être coincée dans un métier que je ne suis pas capable d’assurer. Toutes mes amies semblent elles, très positives quant à leurs rentrées, si ce n’est un petit stress de rentrée beaucoup moins démesuré que ce qui me ronge, ce qui m’enfonce encore plus dans un sentiment que ce n’est pas normal.
Pour ce qui est des informations supplémentaires qui seraient susceptibles d’éveiller votre curiosité:
Je suis un manuel pour faire mes séquences, à l’aide du livret pédagogique, ce qui signifie (vous le comprendrez bien) que je n’ai même pas à me faire de noeuds au cerveau pour les séquences. Mes heures de cours se passent bien; je sais que j’aime travailler au contact de l’autre, et j’ai toujours un regard très positif quant a mes élèves. Le problème, il vient de moi. Je n’arrive meme plus à m’alimenter convenablement, je broie du noir constamment.
J’en ai un peu parlé avec ma tutrice, qui est une femme vraiment positive et compréhensive, et je lui en suis sincèrement reconnaissante, mais j’essaye de ne pas trop m’étendre sur le sujet parce que j’ai honte. Je ne veux pas qu’elle regrette d’avoir endossé ce rôle qui lui demande également plus de travail de son côté.
Je suis dans une impasse. Est-ce normal ? Suis-je la seule a passer par ce moment difficile du début ou est-ce commun ?
Je me sens vide, la seule chose qui m’anime, c’est le sourire de mes élèves, mais je ne suis pas payée a les faire sourire, ces petits sont face à moi pour apprendre. J’ai tellement de mal à me lever le matin, j’ai la sensation d’être un fardeau, et que mes proches s’épuisent à tenter de me tirer vers le haut en vain.
Merci d’avance pour vos réponses potentielles.
- An agitated english teacher.
- JennyMédiateur
Bon courage, l'entrée dans le métier peut être compliquée. C'est aussi le départ du domicile familial et une installation dans un coin isolé, ça fait beaucoup d'un coup.
Pour les idées noires et l'anxiété, il ne faut pas hésiter à consulter.
Le tuteur est aussi là pour ça normalement. Des jeunes profs dans ton établissement avec qui tu pourrais échanger ? Le groupe de stagiaires à l'inspé peut être aussi un moyen de se sentir loin isolée.
Je dirais que c'est rare de ne pas avoir un stagiaire qui n'a pas un gros coup de mou à un moment ou à un autre. On fait un métier difficile, face à un public qui peut être dur, on travaille beaucoup... Parfois, c'est juste trop à gérer.
Pour les idées noires et l'anxiété, il ne faut pas hésiter à consulter.
Le tuteur est aussi là pour ça normalement. Des jeunes profs dans ton établissement avec qui tu pourrais échanger ? Le groupe de stagiaires à l'inspé peut être aussi un moyen de se sentir loin isolée.
Je dirais que c'est rare de ne pas avoir un stagiaire qui n'a pas un gros coup de mou à un moment ou à un autre. On fait un métier difficile, face à un public qui peut être dur, on travaille beaucoup... Parfois, c'est juste trop à gérer.
- tutututtNiveau 5
J'étais restée chez mes parents pour les études, alors que je rêvais de liberté... résultat, dans mon mini appart, l'année de stage, je ne parvenais pas à m'endormir - jusqu'à ce que je mette en place un rituel musical - et je repartais tous les WE.... et pourtant j'étais en ville, et j'avais quelques amis autour, et professionnellement tout allait bien.,
L'année suivante, affectation dans une académie lointaine. Ce fut encore plus dur. En plus j'avais de BTS avec lesquels ça se passait très mal, et je rentrais chez mes parents en pleurant deux à trois fois par mois....
Et maintenant je ne me verrais plus repartir.
Non, sur un plan personnel, l'entrée dans la vie active n'était pas une liberté aussi réjouissante que je l'avais rêvée. Ca m'a pris du temps pour apprécier d'être pleinement adulte. Ma petite soeur, partie avant moi, n'a jamais eu ce genre de sentiment, et pourtant je suis bien plus indépendante qu'elle à bien des égards.... bref, se comparer aux autres a ses limites.
Tout ça pour te dire de ne pas culpabiliser, on est comme on est, avoir certaines faiblesses c'est normal, pas un signe d'incompétence ou d'anormalité. Et cela ne préjuge en rien de la suite. Il est trop tôt pour s'affoler, après une semaine de rentrée.
L'année suivante, affectation dans une académie lointaine. Ce fut encore plus dur. En plus j'avais de BTS avec lesquels ça se passait très mal, et je rentrais chez mes parents en pleurant deux à trois fois par mois....
Et maintenant je ne me verrais plus repartir.
Non, sur un plan personnel, l'entrée dans la vie active n'était pas une liberté aussi réjouissante que je l'avais rêvée. Ca m'a pris du temps pour apprécier d'être pleinement adulte. Ma petite soeur, partie avant moi, n'a jamais eu ce genre de sentiment, et pourtant je suis bien plus indépendante qu'elle à bien des égards.... bref, se comparer aux autres a ses limites.
Tout ça pour te dire de ne pas culpabiliser, on est comme on est, avoir certaines faiblesses c'est normal, pas un signe d'incompétence ou d'anormalité. Et cela ne préjuge en rien de la suite. Il est trop tôt pour s'affoler, après une semaine de rentrée.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Bonjour @Sartreenvier,
Du fait des mutations, les débuts sont très souvent marqués par un fort dépaysement qui peut être difficile à vivre dans un premier temps. De ce point de vue ta situation est assez courante.
Ce qui est plus inhabituel, c'est l'intensité du mal-être que tu sembles éprouver. Les idées noires, et la sensation d'avoir tout raté dans ta vie... (à 23 ans? Really? Mais c'est un peu tôt pour faire un bilan, non? Je te conseillerais d'attendre 50 ans pour prétendre avoir réellement raté quelque chose), ta difficulté à t'alimenter (sans doute ce qui me semble le plus inquiétant dans ton message). Peut-être qu'il serait bon d'en parler avec un médecin ou un psychologue, pour pouvoir bénéficier d'une aide et d'un suivi?
Surprenant aussi, le décalage avec ce que tu dis concernant ton appétence pour le métier, et ta joie à l'exercer. Cet aspect-là me semble au contraire particulièrement positif, et une raison se dire que tu ne te trouves pas nécessairement dans "une impasse". Avec une aide pour surmonter ce mal-être, et après un temps - inévitable dans ce type de situation - d'acclimatation, cet intérêt pour le métier, ce goût d'être avec les élèves peuvent constituer une base solide pour t'épanouir en tant qu'enseignante.
Quant au syndrome de l'imposteur... il est fort courant chez les profs, qui sont souvent d'ancien bons élèves conditionnés à penser qu'ils peuvent et doivent toujours mieux faire. Ça s'arrange parfois un peu avec l'expérience, mais souvent il faut plus ou moins parvenir à vivre avec. Tout ce que je peux te dire, c'est que les imposteurs généralement ne raisonnent pas comme toi, et ne se posent pas les questions que tu te poses. Ils sont imposteurs en toute décontraction.
Du fait des mutations, les débuts sont très souvent marqués par un fort dépaysement qui peut être difficile à vivre dans un premier temps. De ce point de vue ta situation est assez courante.
Ce qui est plus inhabituel, c'est l'intensité du mal-être que tu sembles éprouver. Les idées noires, et la sensation d'avoir tout raté dans ta vie... (à 23 ans? Really? Mais c'est un peu tôt pour faire un bilan, non? Je te conseillerais d'attendre 50 ans pour prétendre avoir réellement raté quelque chose), ta difficulté à t'alimenter (sans doute ce qui me semble le plus inquiétant dans ton message). Peut-être qu'il serait bon d'en parler avec un médecin ou un psychologue, pour pouvoir bénéficier d'une aide et d'un suivi?
Surprenant aussi, le décalage avec ce que tu dis concernant ton appétence pour le métier, et ta joie à l'exercer. Cet aspect-là me semble au contraire particulièrement positif, et une raison se dire que tu ne te trouves pas nécessairement dans "une impasse". Avec une aide pour surmonter ce mal-être, et après un temps - inévitable dans ce type de situation - d'acclimatation, cet intérêt pour le métier, ce goût d'être avec les élèves peuvent constituer une base solide pour t'épanouir en tant qu'enseignante.
Quant au syndrome de l'imposteur... il est fort courant chez les profs, qui sont souvent d'ancien bons élèves conditionnés à penser qu'ils peuvent et doivent toujours mieux faire. Ça s'arrange parfois un peu avec l'expérience, mais souvent il faut plus ou moins parvenir à vivre avec. Tout ce que je peux te dire, c'est que les imposteurs généralement ne raisonnent pas comme toi, et ne se posent pas les questions que tu te poses. Ils sont imposteurs en toute décontraction.
- IridianeFidèle du forum
Tu as l'air de dire qu'au boulot ça se passe bien. Il semble donc que ton anxiété ne vienne donc pas directement du travail ni du métier d'enseignante, mais plutôt de toi. D'un côté, c'est assez rassurant, ça veut dire que ce n'est pas ton choix de métier qui est en cause. D'un autre côté, ça signifie que tu vas devoir travailler sur les causes profondes de ces angoisses. Il y a certes une part qui est normale: tu as été affectée dans un endroit nouveau, tu es isolée pour le moment... il faudrait voir si tu peux t'investir peu à peu dans des activités / associations pour rencontrer des gens, par exemple. Mais il y a aussi une part, dans ce que tu décris, qui semble excéder les angoisses "normales" d'une personne dans ta situation, et pour cela je ne saurais trop te conseiller d'en parler à un médecin. Il ne faut pas laisser ces angoisses s'installer.
- Charles-MauriceNiveau 10
Bonsoir,
J'ai débuté à ton âge, dans une commune assez rurale. Deux points essentiels le permis de conduire pour s'aérer vers des lieux de sortie, et les associations pour faire du sport et des activités et rencontrer des gens. Évidemment essayer de sympathiser avec les collègues pour avoir une vie sociale.
Les cours se passent bien, le syndrome de l'imposteur va s'estomper. Les élèves sont contents d'avoir des cours et un jeune professeur.
Plein de courage à toi.
J'ai débuté à ton âge, dans une commune assez rurale. Deux points essentiels le permis de conduire pour s'aérer vers des lieux de sortie, et les associations pour faire du sport et des activités et rencontrer des gens. Évidemment essayer de sympathiser avec les collègues pour avoir une vie sociale.
Les cours se passent bien, le syndrome de l'imposteur va s'estomper. Les élèves sont contents d'avoir des cours et un jeune professeur.
Plein de courage à toi.
- LagomorpheFidèle du forum
Sartreenvier a écrit:Bonjour,
Coucou !
Sartreenvier a écrit:Je suis une jeune professeure de 23 ans. Je viens tout juste de commencer mon année de stage dans une commune que je ne connais absolument pas, et mon moral est au plus bas, ce qui alarme énormément mes proches.
On est tous passés par là. C'est pas facile d'entrer dans le métier, on a tous connu des hauts et des bas, souvent des bas en début de carrière. Et on est tous toujours là: il faut un moment pour trouver ses marques, que ce soit dans sa vie professionnelle ou dans sa vie personnelle de jeune adulte. Si je t'ai bien lue, le côté professionnel ne pose manifestement pas de problème, c'est déjà énorme comme succès pour une débutante.
Sartreenvier a écrit:Seulement voilà. Affectation dans un village très calme et inconnu, je déménage de chez mon père qui m’a toujours élevée pour vivre seule, je me retrouve seule pour la première fois, plutôt isolée, face à toute la nouveauté imaginable. Depuis la rentrée, je me ronge constamment, j’ai des idées noires, un syndrome de l’imposteur terrible, une sensation d’avoir tout raté dans ma vie, d’être la pire des imbeciles et d’être coincée dans un métier que je ne suis pas capable d’assurer. Toutes mes amies semblent elles, très positives quant à leurs rentrées, si ce n’est un petit stress de rentrée beaucoup moins démesuré que ce qui me ronge, ce qui m’enfonce encore plus dans un sentiment que ce n’est pas normal.
Pour ce qui est des informations supplémentaires qui seraient susceptibles d’éveiller votre curiosité:
Je suis un manuel pour faire mes séquences, à l’aide du livret pédagogique, ce qui signifie (vous le comprendrez bien) que je n’ai même pas à me faire de noeuds au cerveau pour les séquences. Mes heures de cours se passent bien; je sais que j’aime travailler au contact de l’autre, et j’ai toujours un regard très positif quant a mes élèves. Le problème, il vient de moi. Je n’arrive meme plus à m’alimenter convenablement, je broie du noir constamment.
Contradiction évidente entre les deux éléments que j'ai surlignés. De toute façon, si mignons que soient des élèves, ils sont généralement fort peu indulgents: si tes cours étaient mauvais, inadaptés, pénibles, ils te l'auraient déjà bien fait sentir. Non qu'une bande de chenapans soit incapable de pourrir un cours par ailleurs excellent, mais que tes cours se passent bien dès la première année est un signe fort que tu es - comment dire - douée, tout simplement ?
Sartreenvier a écrit:J’en ai un peu parlé avec ma tutrice, qui est une femme vraiment positive et compréhensive, et je lui en suis sincèrement reconnaissante, mais j’essaye de ne pas trop m’étendre sur le sujet parce que j’ai honte. Je ne veux pas qu’elle regrette d’avoir endossé ce rôle qui lui demande également plus de travail de son côté.
Honte de quoi ? Ce que tu vis est tout à fait compréhensible, tu le formules très clairement, il n'y a pas de culpabilité à ressentir. Par ailleurs, oui le boulot de tuteur n'est pas négligeable, c'est pour ça que les tuteurs touchent une prime et qu'ils sont volontaires. Parfois on tombe sur un stagiaire jovial, mais complètement à côté de la plaque professionnellement, parfois sur une stagiaire qui professionnellement tient très bien la route mais a besoin de soutien psychologique. Cela fait partie boulot de tuteur. Qui fait ce qu'il peut dans tous les cas, mais qui le plus souvent fera de son mieux et de bon cœur.
Sartreenvier a écrit:Je suis dans une impasse.
Je ne vois rien dans ce que tu décris qui puisse ressembler à une impasse. S'il s'avérait - ce qui ne semble pas être le cas - que le métier d'enseignant ne te convient pas, il existerait alors de nombreuses solutions de reconversion. En tous cas rien n'est bouché, surtout à ton âge.
Sartreenvier a écrit:Est-ce normal ? Suis-je la seule a passer par ce moment difficile du début ou est-ce commun ?
C'est plus que commun. Pour moi c'est même systématique. Ce qui diffère selon les personnalités c'est l'intensité de ce moment difficile, la manière dont on y réagit, mais je ne crois pas exagérer en disant que 99% d'entre nous sont passés par une période de doute et de mal-être plus ou moins intense en début de carrière, même quand ce début se passe bien. Je ne saurais en dire la raison. Peut-être est-ce lié à la réalisation que ça y est, on est dans la vraie vie active, plus dans les études, plus dans le "potentiel" mais dans le concret, qu'on est désormais un adulte pour de vrai, qui gagne sa vie, avec des responsabilités, et pas tellement le droit à l'erreur (ce dernier point étant essentiellement faux d'ailleurs).
Sartreenvier a écrit:Je me sens vide, la seule chose qui m’anime, c’est le sourire de mes élèves, mais je ne suis pas payée a les faire sourire, ces petits sont face à moi pour apprendre.
Moui enfin...certes en toute rigueur, "faire sourire les élèves" n'est pas inscrit noir sur blanc sur de décret ministériel définissant les obligations de services des enseignants, toutefois... des élèves qui sourient et qui sont contents d'apprendre apprennent mieux que des élèves qui traînent des pieds. Sourire et apprendre ne sont pas antinomiques. Plutôt synergiques, au contraire. Et le sourire des élèves est l'un des carburants des enseignants, même des plus endurcis, il n'y a pas à s'en excuser, on est humains.
Je pense comme @Jenny qu'il n'y a pas à hésiter à consulter un médecin. Que je ne suis pas, mais je reconnais dans ce que tu décris (mal-être intense sans cause objective identifiée) certaines choses qui font penser à un épisode dépressif majeur, fréquent chez le jeune adulte. Avoir le soutien de son entourage est une bonne chose, mais ils ne sont pas médecins eux non plus. Je suis passé par un psychiatre en début de carrière, pour des symptômes approchants. Il m'a énormément aidé à "survivre" à cette période, pas trop de médicaments, juste ce qu'il faut, et une approche psychothérapeutique efficace, tout en ayant compris que mon boulot était ce qui me tenait debout (donc pas d'arrêt maladie). 45 minutes par semaine, pour aller de mieux en mieux.
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Tout à fait d'accord avec Charles Maurice : inscris toi à une ou deux activités, même si tu n'es pas hyper convaincue : tu verras du monde, ça te sortira, et ça te permettra aussi de t'intégrer peu à peu. On est tous paumé, au départ, c'est normal, tu vas "faire ton trou' petit à petit. Je suis une urbaine de naissance et je me suis retrouvée parachutée au fin fond du Bourbonnais... Les débuts ont été un peu compliqués, mais 28 ans après ... et bien j'y suis toujours !!! Tranquillise toi, parle de ta solitude a ta tutrice, échange avec tes collègues sans leur cacher tes problèmes, l'avantage de ces zones un peu paumé es, c'est qu'on y trouve souvent pas mal de solidarité entre collègues, donc n'hésite pas, tu n'as pas à avoir honte de quoi que ce soit : on a tous débuté et on peut facilement tous te comprendre. Et puis n'oublie pas Néo : tu trouveras toujours ici plein d'oreilles bienveillantes
- SartreenvierNiveau 1
Merci pour vos réponses, sincèrement.
Pour répondre à Iridiane, en effet, tout se passe bien en classe. J’aime envisager la salle de classe comme une pièce de théâtre dont je suis la vedette, alors des que j’entre en classe, mes soucis restent au pas de la porte. Cependant, dès que j’en sors, je suis de nouveau engouffrée dans mes idées noires et j’ai du mal à respirer, un mal de ventre dérangeant… Je m’agace moi même, il y a tellement pire dans la vie, je devais bien prendre mon envol un jour ou l’autre quoi! Je ne comprends pas cet état terrassant.
Charles-Maurice, en effet, je suis en train de passer mon permis, il me rest une poignée d’heures avant l’examen. Je pense qu’une fois le permis en poche une liberté nouvelle s’offrira à moi, ca me permettra de m’aérer et revoir ma famille quand bon me semble.
Les associations et le sport sont de super conseils, mais j’ai peur alors de ne plus avoir le temps de m’investir a 100% comme tout le monde me dit que je dois le faire…
Je vais essayer de consulter… Mon état est un énorme point d’interrogation, et le fait d’être seule me pousse a trop réfléchir, et a remettre en cause ma fonction. Vous comprenez, a l’INSPE, on ne parle pas du négatif, que du tout beau tout rose, d’où ma panique soudaine également…
Pour mes collègues, il s’agit d’un petit établissement, j’ai du mal a m’intégrer, tout le monde se connaît déjà… J’ai l’impression que je ne trouverai jamais ma place. En tout cas pas en un an.
Pour répondre à Iridiane, en effet, tout se passe bien en classe. J’aime envisager la salle de classe comme une pièce de théâtre dont je suis la vedette, alors des que j’entre en classe, mes soucis restent au pas de la porte. Cependant, dès que j’en sors, je suis de nouveau engouffrée dans mes idées noires et j’ai du mal à respirer, un mal de ventre dérangeant… Je m’agace moi même, il y a tellement pire dans la vie, je devais bien prendre mon envol un jour ou l’autre quoi! Je ne comprends pas cet état terrassant.
Charles-Maurice, en effet, je suis en train de passer mon permis, il me rest une poignée d’heures avant l’examen. Je pense qu’une fois le permis en poche une liberté nouvelle s’offrira à moi, ca me permettra de m’aérer et revoir ma famille quand bon me semble.
Les associations et le sport sont de super conseils, mais j’ai peur alors de ne plus avoir le temps de m’investir a 100% comme tout le monde me dit que je dois le faire…
Je vais essayer de consulter… Mon état est un énorme point d’interrogation, et le fait d’être seule me pousse a trop réfléchir, et a remettre en cause ma fonction. Vous comprenez, a l’INSPE, on ne parle pas du négatif, que du tout beau tout rose, d’où ma panique soudaine également…
Pour mes collègues, il s’agit d’un petit établissement, j’ai du mal a m’intégrer, tout le monde se connaît déjà… J’ai l’impression que je ne trouverai jamais ma place. En tout cas pas en un an.
- mafalda16Modérateur
Personne ne trouve sa place dans un établissement en ... 8 jours De ce côté là il faut vraiment que tu te rassures. Foi de TZR, les bahuts où j'ai accroché je me suis sentie bien environ début décembre.
Pour l'inspé, tu le dis en filigrane, il y a une partie jeu de dupes. On ne dit pas tout, tout le monde y joue aussi un rôle. Tranquillise-toi aussi avec ça.
Et pour le reste, effectivement en parler à un professionnel serait une bonne aide. Courage à toi
Pour l'inspé, tu le dis en filigrane, il y a une partie jeu de dupes. On ne dit pas tout, tout le monde y joue aussi un rôle. Tranquillise-toi aussi avec ça.
Et pour le reste, effectivement en parler à un professionnel serait une bonne aide. Courage à toi
_________________
"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- mathmaxExpert spécialisé
J'ai l'impression que tu es capable de t'épanouir dans ce métier, c'est déjà énorme d'apprécier le contact avec les élèves dès tes débuts. Ce que je vais dire est peut-être complètement à côté de la plaque, c'est juste une hypothèse basée sur ma propre histoire. L'entrée dans l'âge adulte est parfois très difficile, c'est un deuil, un abandon de ce qui nous maintenait dans un cocon protégé. Du moins c'est ainsi que je l'ai vécu, un véritable cataclysme, je ne comprenais pas comment faisaient les autres pour vivre, je me sentais tellement incapable ! Si cela n'a rien à voir avec ce que tu vis, désolée de m'être épanchée pour rien, sinon, je veux te dire que le temps a a fini par passer et me rendre capable de vivre une vie heureuse, mais que consulter plus tôt m'aurait fait gagner du temps.
_________________
« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Une règle de base (et quoi que l'on dise à l'INSPE sur ce point): pour être aussi disponible qu'on peut l'être pour ses élèves, il faut savoir les oublier dès qu'on en a l'occasion, et ne pas organiser 100% de son temps en fonction de son travail. Je sais qu'il y a beaucoup de travail au début, mais surtout, dès que tu peux te distraire, fais-le! Et cela, sans mauvaise conscience.
- JennyMédiateur
mafalda16 a écrit:Personne ne trouve sa place dans un établissement en ... 8 jours De ce côté là il faut vraiment que tu te rassures.
Et il y a des types d'établissements qui nous conviennent mieux que d'autres. Je suis à l'aise dans les grosses cités scolaires, maintenant je sais. Le petit établissement, c'est rarement pour moi, même le petit établissement sympa.
Bref, tu arrives, ils se connaissent tous, c'est compliqué de t'intégrer et c'est normal.
- mafalda16Modérateur
Jenny a écrit:mafalda16 a écrit:Personne ne trouve sa place dans un établissement en ... 8 jours De ce côté là il faut vraiment que tu te rassures.
Et il y a des types d'établissements qui nous conviennent mieux que d'autres. Je suis à l'aise dans les grosses cités scolaires, maintenant je sais. Le petit établissement, c'est rarement pour moi, même le petit établissement sympa.
Bref, tu arrives, ils se connaissent tous, c'est compliqué de t'intégrer et c'est normal.
Je ne promets pas à Sartreenvier qu'elle se sentira au poil dans cet établissement, je dis juste qu'en à peine 8 jours c'est trop tôt pour se faire une idée définitive. Il vaut mieux qu'elle se laisse une chance de voir comment cela évolue.
_________________
"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- JennyMédiateur
Oui, bien sûr.
Et puis si ça ne colle pas dans celui là, ce n'est pas grave, ça ira mieux dans un autre, c'est ce que je voulais dire.
Et puis si ça ne colle pas dans celui là, ce n'est pas grave, ça ira mieux dans un autre, c'est ce que je voulais dire.
- Sherlock21Niveau 5
Sartreenvier a écrit:Bonjour,
Je suis une jeune professeure de 23 ans. Je viens tout juste de commencer mon année de stage dans une commune que je ne connais absolument pas, et mon moral est au plus bas, ce qui alarme énormément mes proches.
Pour le contexte: J’ai eu des années très compliquées en Master MEEF Anglais, j’ai failli abandonner une fois, parce que je travaillais à côté de mes études, que j’avais des soucis personnels difficiles à gérer, et que je suis une personne à tendance anxieuse, très (voire trop) sensible. J’ai tenu le coup, dans ma tête, c’était prof ou rien. J’y voyais mon avenir. J’étais animée par le fait de devenir professeure. En M2, j’ai été AED dans un lycée polyvalent et maîtresse d’internat: un bonheur sans fin. Je m’entendais avec l’entièreté du personnel d’établissement, entretenait un lien de confiance avec les élèves, et je me sentais à ma place. J’ai donc eu mon concours et mon Master dans un cadre moins compliqué, on a tous des petits problèmes dans la vie, et mon travail était le point fort de ma semaine.
Seulement voilà. Affectation dans un village très calme et inconnu, je déménage de chez mon père qui m’a toujours élevée pour vivre seule, je me retrouve seule pour la première fois, plutôt isolée, face à toute la nouveauté imaginable. Depuis la rentrée, je me ronge constamment, j’ai des idées noires, un syndrome de l’imposteur terrible, une sensation d’avoir tout raté dans ma vie, d’être la pire des imbeciles et d’être coincée dans un métier que je ne suis pas capable d’assurer. Toutes mes amies semblent elles, très positives quant à leurs rentrées, si ce n’est un petit stress de rentrée beaucoup moins démesuré que ce qui me ronge, ce qui m’enfonce encore plus dans un sentiment que ce n’est pas normal.
Pour ce qui est des informations supplémentaires qui seraient susceptibles d’éveiller votre curiosité:
Je suis un manuel pour faire mes séquences, à l’aide du livret pédagogique, ce qui signifie (vous le comprendrez bien) que je n’ai même pas à me faire de noeuds au cerveau pour les séquences. Mes heures de cours se passent bien; je sais que j’aime travailler au contact de l’autre, et j’ai toujours un regard très positif quant a mes élèves. Le problème, il vient de moi. Je n’arrive meme plus à m’alimenter convenablement, je broie du noir constamment.
J’en ai un peu parlé avec ma tutrice, qui est une femme vraiment positive et compréhensive, et je lui en suis sincèrement reconnaissante, mais j’essaye de ne pas trop m’étendre sur le sujet parce que j’ai honte. Je ne veux pas qu’elle regrette d’avoir endossé ce rôle qui lui demande également plus de travail de son côté.
Je suis dans une impasse. Est-ce normal ? Suis-je la seule a passer par ce moment difficile du début ou est-ce commun ?
Je me sens vide, la seule chose qui m’anime, c’est le sourire de mes élèves, mais je ne suis pas payée a les faire sourire, ces petits sont face à moi pour apprendre. J’ai tellement de mal à me lever le matin, j’ai la sensation d’être un fardeau, et que mes proches s’épuisent à tenter de me tirer vers le haut en vain.
Merci d’avance pour vos réponses potentielles.
- An agitated english teacher.
Bonsoir.
Tu n'as pas à avoir honte. Nous pouvons tous en passer par-là, à l'entrée dans le métier... ou plus tard.
Si j'ai bien compris, le plus dur pour toi est de vivre seule et dans un secteur que tu ne connais pas. Je ne saurais trop te conseiller d'essayer de faire une ou plusieurs activités en dehors de l'école qui t'aide à voir du monde. Peut-être aussi pourrais-tu faire du covoiturage avec des collègues ou tenter de trouver une colocation ? Mes solutions sont certes imparfaites, mais je te donne les pistes auxquelles je pense pour te sortir de ton isolement, qui paraît te peser.
Lors de mon année de stage, je faisais du covoiturage avec ma tutrice et deux ou trois autres collègues. J'habitais à 35 km de mon collège et je faisais rarement des trajets seul, ayant toujours au moins un pair avec moi, ce qui m'a bien aidé.
N'hésite pas non plus à demander aux collègues avec lesquels tu t'entends bien si tu peux assister à leurs cours et à discuter pédagogie avec eux. J'ai le souvenir d'avoir hanté les cours d'un collègue de mathématiques (alors que je suis professeur de lettres).
Pour ce qui est des idées noires, ne reste pas seule et consulte. Tu es en danger et on descend bien plus vite qu'on ne remonte. Peut-être y a-t-il un accompagnement possible via la MGEN. De même, tu peux adhérer à l'Autonome de solidarité laïque, qui propose dans certains cas un soutien psychologique.
Bref, courage à toi. Soit tu as vraiment envie d'enseigner et alors, je t'encourage à t'accrocher, soit tu envisages autre chose et alors, suis ton désir. Mais souviens-toi qu'aucun métier au monde ne vaut de sacrifier sa santé, sa joie de vivre et sa vie.
Avec toute ma sympathie.
- MajuFidèle du forum
Bonjour Sartrenvier,
Tu as déjà reçu beaucoup de réponses, j'irai dans le même sens que les autres: tu n'es pas.un cas isolé, il n'y a aucune raison d'en avoir honte. C'est une étape qui bouleverse tes repères et te fragilisé, il n'y a rien d'anormal là dedans.
Mais cela.ne veut pas dire que ce mal-etre que tu ressens est à prendre à la légère. Un médecin pourrait être un premier interlocuteur pour t'aider.
Bon courage à toi.
Tu as déjà reçu beaucoup de réponses, j'irai dans le même sens que les autres: tu n'es pas.un cas isolé, il n'y a aucune raison d'en avoir honte. C'est une étape qui bouleverse tes repères et te fragilisé, il n'y a rien d'anormal là dedans.
Mais cela.ne veut pas dire que ce mal-etre que tu ressens est à prendre à la légère. Un médecin pourrait être un premier interlocuteur pour t'aider.
Bon courage à toi.
- Sherlock21Niveau 5
La MGEN a mis un dispositif de soutien en place, pour information.
https://www.mgen.fr/faq/question/la-mgen-a-t-elle-mis-en-place-un-dispositif-d-ecoute-et-de-soutien-psychologiques-596/
https://www.mgen.fr/faq/question/la-mgen-a-t-elle-mis-en-place-un-dispositif-d-ecoute-et-de-soutien-psychologiques-596/
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Bonsoir,
Les conseils donnés sont bons.
Le fait de partir de chez soi est difficile, surtout si on ne le fait lors de son année de stage. J’ai été dans ton cas. Je vivais en coloc avec une stagiaire de mon établissement mais on n’était pas du tout sur la même longueur d’ondes sur absolument tout. La cohabitation n’était pas difficile mais on n’avait pas grand chose en commun et à se dire…
Fais des choses pour toi: du sport, des activités manuelles, décompresse en regardant des films ou des séries, lis… Focalise toi sur le positif en analysant ce qui fonctionne et te plaît.
Les 1ers jours peuvent être difficiles, c’est vrai. Parles en a ta tutrice et aux autres stagiaires. Il ne faut pas garder le négatif pour soi. C’est l’échange grâce à tes pairs qui peut te redoper.
Tu peux continuer à te confier ici. On t’aidera.
Les conseils donnés sont bons.
Le fait de partir de chez soi est difficile, surtout si on ne le fait lors de son année de stage. J’ai été dans ton cas. Je vivais en coloc avec une stagiaire de mon établissement mais on n’était pas du tout sur la même longueur d’ondes sur absolument tout. La cohabitation n’était pas difficile mais on n’avait pas grand chose en commun et à se dire…
Fais des choses pour toi: du sport, des activités manuelles, décompresse en regardant des films ou des séries, lis… Focalise toi sur le positif en analysant ce qui fonctionne et te plaît.
Les 1ers jours peuvent être difficiles, c’est vrai. Parles en a ta tutrice et aux autres stagiaires. Il ne faut pas garder le négatif pour soi. C’est l’échange grâce à tes pairs qui peut te redoper.
Tu peux continuer à te confier ici. On t’aidera.
_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- profdoctoujoursNiveau 7
Tu me rappelles moi durant ma dépression : idées noires, impression de rater sa vie, et de la honte à ressentir ça car on se dit que des gens avec des vies plus difficiles et sont pas dans cet état. Une chose importante à se rappeler c'est que même si d'autres personnes ont des problèmes, ça ne rend pas ta propre souffrance injustifiée. Je me joins aux conseils qui t'invitent à consulter : c'est très important dans ces cas-là.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
profdoctoujours a écrit:Tu me rappelles moi durant ma dépression : idées noires, impression de rater sa vie, et de la honte à ressentir ça car on séduit que des gens avec des vies plus difficiles et sont pas dans cet état. Une chose importante à se rappeler c'est que même si d'autres personnes ont des problèmes, ça ne rend pas ta propre souffrance injustifiée. Je me joins aux conseils qui t'invitent à consulter : c'est très important dans ces cas-là.
Je suis tout à fait d'accord avec @profdoctoujours.
J'ai souffert d'une dépression sévère pendant des années donc je te conseille aussi de consulter. Tu peux être accompagnée par un psychiatre ou un psychologue (la MGEN rembourse à 100% les séances avec un psychiatre). Vider son sac chez un professionnel de santé, ça aide!
_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- AnankéNiveau 9
Petit témoignage de soutien car je pense avoir traversé qqch de similaire :
J'ai posté il y a 7 ans sur ce forum mon angoisse de stagiaire, j'avais les mêmes problèmes : mutée dans un endroit que je n'avais pas demandé, éloignée de ma famille et de mon conjoint ; j'avais pourtant fait la fête tout l'été car j'étais heureuse comme pas permis d'avoir obtenu mon CAPES mais dès la fin août j'étais prise de vertiges physiques d'angoisse, cela a duré deux bons mois. Dans mes premiers cours rédigés il manquait des mots tellement j'étais mal. Le bail de mon logement je l'ai signé en tremblant, j'avais des nausées, j'ai perdu du poids.
J'avais pourtant un tuteur bienveillant qui me laissait bcp de liberté, des collègues à qui je pouvais demander de l'aide. Objectivement, les cours se passaient bien mais je me trouvais nulle, je trouvais mes cours nuls, je ne cessai de les refaire pendant des heures à en devenir folle ; je remettais en question mon choix professionnel et finalement toute ma vie. Bref, j'ai détesté cette année-là, j'ai voulu tout arrêté. On m'a conseillé d'au-moins finir l'année scolaire, de me mettre en arrêt si je voulais. J'ai continué car je n'avais aucune difficulté réelle au travail et que j'avais sympathisée avec une collègue qui est maintenant une amie (c'est important les personnes vraiment sympa et compréhensives que tu peux rencontrer).
En réalité j'avais un problème avec moi-même, existentiel, j'étais dans le futur que je m'étais imaginé (quand je serai grande je serai ...) et ce n'était pas vraiment ce que j'idéalisais. C'était aussi la première fois que je quittais vraiment le nid familial. Mon conjoint m'a un peu secouée, en me disant que si ce que je faisais en tant que débutante était pas top ben c'était normal : tout le monde, peu importe ce qu'il fait, galère au début. Et que si je voulais faire autre chose eh bien que je fasse autre chose. C'était un peu brut mais je pense que ça m'a fait du bien car je me suis forcée à persévérer malgré le fait que j'étais insatisfaite de moi. J'ai persévéré car j'adore ma matière, qu'au fond, comme toi, j'aime cette relation à autrui, aux élèves, aux collègues et que finalement les petits moments où ça fonctionnait au travail j'ai appris petit à petit à les apprécier. J'ai quand même passé une année difficile alors qu'objectivement il n'y avait pas de pb.
Bref, je pense que l'entrée dans le métier, relativement jeune en plus (j'avais 27ans) fait partie des moments charnières de la vie (un peu, paradoxalement, comme la retraite où il s'agit de se repositionner dans l'existence et où, on ne le dit pas, mais pas mal de gens font de petites dépressions à ces moment-là) où ce n'est pas facile surtout quand il y a mutation subie, qu'il y a de grands changements familiaux concomitants (couple - mise en ou séparation - changement de rapport à la famille etc) et une sensibilité particulière aussi à la base (je suis aussi qqn d'assez sensible).
Ce témoignage pour te donner du courage et te dire que probablement c'est une passade ; qu'il faut tout faire pour en souffrir le moins possible (consulter pour savoir si c'est une dépression : on m'avait prescrit une sorte de tranquillisant pour mes angoisses, je ne l'ai jamais pris car j'ai une phobie des médocs - lol - mais je savais que la boîte était là au cas-où, et je me disais que si ça empirait j'en prendrai. Ca ma rassurait.).
Mais maintenant chaque année scolaire devient de plus en plus agréable. L'année dernière j'ai pu suivre un groupe d'élèves pour un projet avec qui on a noué des liens intellectuels/humains géniaux et jamais je n'aurai pu le croire si on me l'avait dit il y a 7 ans. Maintenant j'adore mon métier !
Faire sa place dans le métier, le "maîtriser" ou en tous cas savoir y jouer avec tout ce qu'il implique de capacités disciplinaires, relationnelles, de ressources énergétiques et intellectuelles (énormes) demande du temps et de l'expérience (on ne le maîtrise jamais vraiment, c'est ça qui est dur à comprendre et à accepter). Je comprends maintenant les conseils qu'on me donnait à l'époque.
Je te souhaite de pouvoir surmonter cette période pas facile et de t'épanouir le plus rapidement possible.
J'ai posté il y a 7 ans sur ce forum mon angoisse de stagiaire, j'avais les mêmes problèmes : mutée dans un endroit que je n'avais pas demandé, éloignée de ma famille et de mon conjoint ; j'avais pourtant fait la fête tout l'été car j'étais heureuse comme pas permis d'avoir obtenu mon CAPES mais dès la fin août j'étais prise de vertiges physiques d'angoisse, cela a duré deux bons mois. Dans mes premiers cours rédigés il manquait des mots tellement j'étais mal. Le bail de mon logement je l'ai signé en tremblant, j'avais des nausées, j'ai perdu du poids.
J'avais pourtant un tuteur bienveillant qui me laissait bcp de liberté, des collègues à qui je pouvais demander de l'aide. Objectivement, les cours se passaient bien mais je me trouvais nulle, je trouvais mes cours nuls, je ne cessai de les refaire pendant des heures à en devenir folle ; je remettais en question mon choix professionnel et finalement toute ma vie. Bref, j'ai détesté cette année-là, j'ai voulu tout arrêté. On m'a conseillé d'au-moins finir l'année scolaire, de me mettre en arrêt si je voulais. J'ai continué car je n'avais aucune difficulté réelle au travail et que j'avais sympathisée avec une collègue qui est maintenant une amie (c'est important les personnes vraiment sympa et compréhensives que tu peux rencontrer).
En réalité j'avais un problème avec moi-même, existentiel, j'étais dans le futur que je m'étais imaginé (quand je serai grande je serai ...) et ce n'était pas vraiment ce que j'idéalisais. C'était aussi la première fois que je quittais vraiment le nid familial. Mon conjoint m'a un peu secouée, en me disant que si ce que je faisais en tant que débutante était pas top ben c'était normal : tout le monde, peu importe ce qu'il fait, galère au début. Et que si je voulais faire autre chose eh bien que je fasse autre chose. C'était un peu brut mais je pense que ça m'a fait du bien car je me suis forcée à persévérer malgré le fait que j'étais insatisfaite de moi. J'ai persévéré car j'adore ma matière, qu'au fond, comme toi, j'aime cette relation à autrui, aux élèves, aux collègues et que finalement les petits moments où ça fonctionnait au travail j'ai appris petit à petit à les apprécier. J'ai quand même passé une année difficile alors qu'objectivement il n'y avait pas de pb.
Bref, je pense que l'entrée dans le métier, relativement jeune en plus (j'avais 27ans) fait partie des moments charnières de la vie (un peu, paradoxalement, comme la retraite où il s'agit de se repositionner dans l'existence et où, on ne le dit pas, mais pas mal de gens font de petites dépressions à ces moment-là) où ce n'est pas facile surtout quand il y a mutation subie, qu'il y a de grands changements familiaux concomitants (couple - mise en ou séparation - changement de rapport à la famille etc) et une sensibilité particulière aussi à la base (je suis aussi qqn d'assez sensible).
Ce témoignage pour te donner du courage et te dire que probablement c'est une passade ; qu'il faut tout faire pour en souffrir le moins possible (consulter pour savoir si c'est une dépression : on m'avait prescrit une sorte de tranquillisant pour mes angoisses, je ne l'ai jamais pris car j'ai une phobie des médocs - lol - mais je savais que la boîte était là au cas-où, et je me disais que si ça empirait j'en prendrai. Ca ma rassurait.).
Mais maintenant chaque année scolaire devient de plus en plus agréable. L'année dernière j'ai pu suivre un groupe d'élèves pour un projet avec qui on a noué des liens intellectuels/humains géniaux et jamais je n'aurai pu le croire si on me l'avait dit il y a 7 ans. Maintenant j'adore mon métier !
Faire sa place dans le métier, le "maîtriser" ou en tous cas savoir y jouer avec tout ce qu'il implique de capacités disciplinaires, relationnelles, de ressources énergétiques et intellectuelles (énormes) demande du temps et de l'expérience (on ne le maîtrise jamais vraiment, c'est ça qui est dur à comprendre et à accepter). Je comprends maintenant les conseils qu'on me donnait à l'époque.
Je te souhaite de pouvoir surmonter cette période pas facile et de t'épanouir le plus rapidement possible.
- Mélusine2Niveau 10
Tous les conseils utiles t'ont été donnés, je n'y reviens pas.
J'ai l'impression qu'après des années difficiles, tu avais beaucoup idéalisé le métier : manifestement tes débuts se passent fort bien avec les élèves, ce qui est essentiel, mais peut-être découvres-tu que cela n'est pas suffisant pour être bien. Dans nos métiers, l'isolement des débuts après la première mutation accentue terriblement les difficultés : oui, cela va passer, mais tu peux te faire aider pour que ce soit moins douloureux et c'est légitime. C'est aussi un métier où, à moins d'être un imbécile, on doute souvent et beaucoup : quand on débute et qu'on est isolé, c'est très dur.
Il faut prendre soin de toi
J'ai l'impression qu'après des années difficiles, tu avais beaucoup idéalisé le métier : manifestement tes débuts se passent fort bien avec les élèves, ce qui est essentiel, mais peut-être découvres-tu que cela n'est pas suffisant pour être bien. Dans nos métiers, l'isolement des débuts après la première mutation accentue terriblement les difficultés : oui, cela va passer, mais tu peux te faire aider pour que ce soit moins douloureux et c'est légitime. C'est aussi un métier où, à moins d'être un imbécile, on doute souvent et beaucoup : quand on débute et qu'on est isolé, c'est très dur.
Il faut prendre soin de toi
- Reine MargotDemi-dieu
Je lis que tu t'épanouis dans le métier, dans les cours et le contact avec les élèves, ça me paraît essentiel.
Il me semble que c'est le départ dans une autre région/commune et l'éloignement avec les proches qui a été difficile, c'est le cas de tout le monde quand on commence, mais je pense que c'est surmontable.
J'ai été mutée de l'ouest à l'est de la France, il y a bientôt 20 ans , et ça fait drôle mais on s'y fait. Si tu aimes enseigner, tu pourras revenir dans ta région d'origine au bout d'un certain temps (bon moi j'ai atterri dans une autre région entretemps)
Il me semble que c'est le départ dans une autre région/commune et l'éloignement avec les proches qui a été difficile, c'est le cas de tout le monde quand on commence, mais je pense que c'est surmontable.
J'ai été mutée de l'ouest à l'est de la France, il y a bientôt 20 ans , et ça fait drôle mais on s'y fait. Si tu aimes enseigner, tu pourras revenir dans ta région d'origine au bout d'un certain temps (bon moi j'ai atterri dans une autre région entretemps)
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- HildeNiveau 6
Je plussois tous les conseils donnés ! J'ai fait mon stage l'an dernier, et le début a été super dur même si ça se passait bien. Nouvelle région, ne connaître quasiment personne, construire tous les cours, l'INSPE super loin de chez moi... C'était la lose.
Et puis, tout doucement, mon entourage s'est construit. Je me suis forcée à aller au forum des associations de ma ville, j'ai trouvé une asso de dans qui avait l'air sympa, je me suis poussée au cul pour y aller les premières fois (je suis timide, rencontrer des gens est difficile pour moi, et je me sentais si fatiguée). Au bout de quelques semaines, la danse était ma petite lueur du vendredi soir, le moment où je déposais mon masque de prof. Pareil, petit à petit quelques collègues sont devenus des potes - mais tout ça prend du temps ! Un an après, je ne dirais pas que je me sens vraiment chez moi dans ma région d'exercice, mais j'y suis beaucoup moins seule et c'est déjà énorme. Consulter est un très bon conseil, n'aie surtout pas honte de ton mal-être. Courage, ça va aller !
Et puis, tout doucement, mon entourage s'est construit. Je me suis forcée à aller au forum des associations de ma ville, j'ai trouvé une asso de dans qui avait l'air sympa, je me suis poussée au cul pour y aller les premières fois (je suis timide, rencontrer des gens est difficile pour moi, et je me sentais si fatiguée). Au bout de quelques semaines, la danse était ma petite lueur du vendredi soir, le moment où je déposais mon masque de prof. Pareil, petit à petit quelques collègues sont devenus des potes - mais tout ça prend du temps ! Un an après, je ne dirais pas que je me sens vraiment chez moi dans ma région d'exercice, mais j'y suis beaucoup moins seule et c'est déjà énorme. Consulter est un très bon conseil, n'aie surtout pas honte de ton mal-être. Courage, ça va aller !
Page 1 sur 2 • 1, 2
- Nouvelle professeure stagiaire ayant besoin de conseils !
- Professeure stagiaire à la rentrée
- Encore une professeure stagiaire en plein désarroi
- M'accrocher ou tout arrêter, je me pose des questions (professeure stagiaire)
- Lettres lycée : Professeure-stagiaire et proposition de progression annuelle pour des secondes
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum