Professeure stagiaire: Besoin urgent de se confier

Je plussois tous les conseils donnés ! J'ai fait mon stage l'an dernier, et le début a été super dur même si ça se passait bien. Nouvelle région, ne connaître quasiment personne, construire tous les cours, l'INSPE super loin de chez moi... C'était la lose.
Et puis, tout doucement, mon entourage s'est construit. Je me suis forcée à aller au forum des associations de ma ville, j'ai trouvé une asso de dans qui avait l'air sympa, je me suis poussée au cul pour y aller les premières fois (je suis timide, rencontrer des gens est difficile pour moi, et je me sentais si fatiguée). Au bout de quelques semaines, la danse était ma petite lueur du vendredi soir, le moment où je déposais mon masque de prof. Pareil, petit à petit quelques collègues sont devenus des potes - mais tout ça prend du temps ! Un an après, je ne dirais pas que je me sens vraiment chez moi dans ma région d'exercice, mais j'y suis beaucoup moins seule et c'est déjà énorme. Consulter est un très bon conseil, n'aie surtout pas honte de ton mal-être. Courage, ça va aller !

Si tu n'es pas loin de mon village, on peut se boire un thé et discuter pour te changer les idées !

elisa18 a écrit:Si tu n'es pas loin de mon village, on peut se boire un thé et discuter pour te changer les idées !

Ça c'est une bonne idée. N'aie pas peur d'accepter... j'ai rencontré Elisa il y a quelques années déjà à Lille et c'était très sympa.

Bonjour tout le monde,

Tout d’abord, merci infiniment pour vos réponses d’une bienveillance sans nom. Ça m’a fait beaucoup de bien de vous lire, et de lire certains de vos parcours. Je me sens bien moins seule.

Seulement voilà, ça va de pire en pire, j’ai la sensation de m’enfoncer dans mon anxiété et ma tristesse. Hier, a ma dernière heure de cours, j’ai failli me mettre a pleurer. Je me sens seule et vide, bien que je sache que je suis entourée.

J’ai contacté une psychiatre, qui doit me confirmer si elle est en mesure de me donner un rendez-vous ou non, et je pense essayer bientôt de trouver des associations. Je suis tout de même peu enthousiaste de tout. Rien ne me rend plus franchement heureuse. Je subis. Je prends sur moi.

Je suis par dessus le marche profondément déçue de moi, et de mon incapacité a me reprendre et voir du positif dans toute cette nouveauté. C’était vraiment beau sur le papier, mais je me sens de moins en moins apte a “prendre sur moi toute l’année pour voir ce que ça donne”.

Elisa, j’en serai vraiment ravie, meme si je ne suis pas la meilleure des compagnies dernièrement, je suis dans le sud de la France, dans le 13, aux alentours de Salon-de-Provence.


Merci encore pour toutes vos réponses, ça me touche énormément !

Sartreenvier a écrit:Bonjour tout le monde,

Tout d’abord, merci infiniment pour vos réponses d’une bienveillance sans nom. Ça m’a fait beaucoup de bien de vous lire, et de lire certains de vos parcours. Je me sens bien moins seule.

Seulement voilà, ça va de pire en pire, j’ai la sensation de m’enfoncer dans mon anxiété et ma tristesse. Hier, a ma dernière heure de cours, j’ai failli me mettre a pleurer. Je me sens seule et vide, bien que je sache que je suis entourée.

J’ai contacté une psychiatre, qui doit me confirmer si elle est en mesure de me donner un rendez-vous ou non, et je pense essayer bientôt de trouver des associations. Je suis tout de même peu enthousiaste de tout. Rien ne me rend plus franchement heureuse. Je subis. Je prends sur moi.

Je suis par dessus le marche profondément déçue de moi, et de mon incapacité a me reprendre et voir du positif dans toute cette nouveauté. C’était vraiment beau sur le papier, mais je me sens de moins en moins apte a “prendre sur moi toute l’année pour voir ce que ça donne”.

Elisa, j’en serai vraiment ravie, meme si je ne suis pas la meilleure des compagnies dernièrement, je suis dans le sud de la France, dans le 13, aux alentours de Salon-de-Provence.


Merci encore pour toutes vos réponses, ça me touche énormément !

Ce qui te rend triste c'est ce syndrome de l'imposteur? La désillusion d'un métier idéalisé?

Tu sais, on doute tous au début et il n'y a que les orgueilleux qui se croient parfaits d'entrée de jeu! Douter, c'est sain. Cela va dire que tu vas progresser pédagogiquement mais aussi humainement.
Tu es jeune, tu as un beau parcours professionnel qui s'ouvre à toi. Ne te laisse pas parasiter par des pensées anxieuses (je sais que c'est facile à dire...). Tout ne sera pas rose mais tout ne sera pas noir non plus.
J'ai aussi eu beaucoup de mal en début de carrière quand j'étais T1 car je me suis retrouvée à l'autre bout de la France, à 600km de ma famille et de mon copain, dans un tout petit appart et avec un collège bof bof. Cela n'a pas duré, rassure toi.
Progressivement, j'ai trouvé mes marques, j'ai noué des amitiés...
Ma seule grosse erreur c'est de ne pas avoir pris de temps pour moi et au sein d'un groupe pour rencontrer du monde. C'est pour ça que les conseils donnés de s'inscrire à une activité pour toi (sportive, associative etc) sont bons.

Fais toi des petits plaisirs quotidiens.
Un bain, une gourmandise, un cinéma, une babiole, un livre... Ca dope le moral!!

Et surtout, crois en toi.

reviens ici te confier aussi souvent que tu en auras besoin, on connait tous ça, donc on t'aidera!!

menerve a écrit:

elisa18 a écrit:Si tu n'es pas loin de mon village, on peut se boire un thé et discuter pour te changer les idées !

Ça c'est une bonne idée. N'aie pas peur d'accepter... j'ai rencontré Elisa il y a quelques années déjà à Lille et c'était très sympa.

Menerve je pense souvent à toi mais je ne prends pas le temps de t'écrire !

Dès que tu sors du collège, hop file à une activité : ça peut être une petite marche, un tour à la bibliothèque, aller au cinéma....

Le sentiment de vide, la tristesse, l'envie fréquente de pleurer, le manque d'enthousiasme sont des signes à prendre au sérieux. Je pense qu'il faudrait vraiment que tu consultes : si cette psychiatre dont tu parles ne peux pas te prendre, il faut que tu en trouves un(e) autre.
Tous les conseils donnés sont bons (sortir, faire une activité, se faire plaisir...) mais en cas de véritable dépression ça ne suffira probablement pas. Te faire soigner par un professionnel de santé est essentiel. Courage ! Ce sont des moments très durs, mais on en sort !

Hi everyone,

J’espère que vous allez bien.
J’ai bien obtenu un rendez-vous chez la psychiatre. C’est le 1er octobre. J’espère que ça va m’aider a me sentir mieux et avancer, j’essaye de m’accrocher au maximum. Les cours me fatiguent, j’ai la sensation d’accumuler la fatigue, d’ailleurs. Je me sens toujours aussi vide, je pleure beaucoup.

Je fais au mieux pour m’accrocher en me disant que les vacances ne sont pas dans si longtemps.

Take care, merci pour tout vos conseils, pour votre bienveillance et vos mots encourageants.

Sartreenvier a écrit:Hi everyone,

J’espère que vous allez bien.
J’ai bien obtenu un rendez-vous chez la psychiatre. C’est le 1er octobre. J’espère que ça va m’aider a me sentir mieux et avancer, j’essaye de m’accrocher au maximum. Les cours me fatiguent, j’ai la sensation d’accumuler la fatigue, d’ailleurs. Je me sens toujours aussi vide, je pleure beaucoup.

Je fais au mieux pour m’accrocher en me disant que les vacances ne sont pas dans si longtemps.

Take care, merci pour tout vos conseils, pour votre bienveillance et vos mots encourageants.

Sur le strict plan physique faire cours est fatigant, surtout quand on débute, qu'on ne sait pas du tout comment s'économiser un peu et qu'on a une montagne de travail en plus à côté. Ne t'en veux pas pour ça, surtout si tes cours se passent bien par ailleurs

Hello!
Si tu es hyper sensible, le métier de prof sera très dur au début. Travailler avec beaucoup d'élèves, c'est éreintant, surtout que tu n'en connais encore aucun vu que tu viens d'arriver.
Le plus urgent selon moi, c'est le fait que tu aies du mal à t'alimenter et dormir. Ca ne va faire que renforcer ta fatigue qui commence à s'accumuler, et ta santé en prendra un petit coup aussi.
Le rdv avec le psychiatre c'est très bien, mais c'est dans 20 jours et des fois ça ne résous pas le problème.
Peut etre voir un médecin qui pourrait te prescrire des choses pour te relaxer et t'aider à dormir? A voir ce qui est ok avec toi.
Le métier de prof n'est pas fait pour tout le monde. Si tu ne fais qu'être malheureuse, ce n'est pas la peine de continuer. Avec les quelque années de recul que j'ai, ça n'en vaut pas la peine selon moi haha.
Je te conseille de tenir autant que tu peux, pour voir si ce mal être n'est que temporaire et finit par partir. Certaines personnes ont plus de mal avec le changement que d'autres.

Mais si d'ici quelque mois, ou même d'ici juillet, tu es toujours aussi malheureuse, je pense qu'il faudra envisager d'arrêter et de te tourner vers autre chose. Pourquoi pas retourner temporairement chez ton père histoire de te remettre et revenir sur le poste d'AED l'année dernière.

Quoi qu'il en soit, je te souhaite bon courage. Tu n'es pas une ratée du tout, ce n'est pas pour rien qu'on manque de prof... Le métier est rude, et les conditions qui vont avec (le fait d'être muté à perpet au milieu de nulle part ou on ne connait personne) sont cruelles.

Je te souhaite bon courage. Avec un peu de chance tu vas finir par adorer là ou tu es!

Hi!

Beaucoup de bons conseils ont été donné. Je souhaitais juste réagir, indépendamment de ta situation de professeure stagiaire, à ton mal-être profond et au désespoir dont tu nous fais part.

Au même moment il y a un an, j'ai eu une période similaire. Je n'étais alors pas prof mais je venais de finir mes études, il y avait quelques changements dans ma vie, je me sentais seule malgré le soutien de mon entourage. C'est allé très vite, c'est arrivé presque d'un coup. J'étais terrassée par l'angoisse, la tristesse, le vide. À ce moment-là, c'était impossible pour moi de rationaliser mon mal-être et de trouver des solutions, et c'est une caractéristique que tu sembles partager... J'ai assez vite été diagnostiquée en dépression. C'est déjà super que tu aies pu contacter une psychiatre, mais je pense que le délais est trop long pour un premier rdv, surtout que ça prend du temps de trouver un professionnel de santé qui nous corresponde... Sous les conseils de mon entourage, pour traiter l'urgence (l'angoisse permanente, l'absence de sommeil, d'appétit, les idées noires...) je suis allée voir SOS médecins. Ça m'a permis d'avoir une première (très légère) prescription et d'entamer le plus tôt possible les soins. Ça m'a permis aussi d'y aller à petits pas (dans ces moments-là, prendre soin de soi demande un effort considérable).

Je te conseille vraiment de consulter dès que tu peux un généraliste et/ou psychiatre, et/ou une psychologue (la MGEN rembourse une grosse partie des premières séances de psychothérapie), l'essentiel étant de ne pas rester plus longtemps sans une once de solution ou d'aide pro. S'il n'y a pas d'autres options, en visio c'est mieux que rien.

En tout cas sache que tu n'es pas seule pour cette aspect-là de ton expérience non plus. Et qu'on peut s'en sortir (je n'y croyais pas).
Je suis dispo pour échanger avec toi, t'écouter et te soutenir, si tu le souhaites ou en a besoin (par message, mail, téléphone...).

Oh ! Je suis désolée pour toi, je compatis vraiment.

N'aie pas honte. Tu es toute jeune et tu vis plusieurs expériences difficiles en même temps (habiter seule, être loin de chez toi, commencer un nouveau travail ...), ça fait beaucoup d'un coup sur les épaules. L'année de stage n'est pas facile non plus (je suis également stagiaire donc je comprends ! Bon c'est différent car j'ai presque vingt ans de plus que toi et j'ai eu mon concours en interne. Mais c'est dur quand même !) ... confronter son rêve à la réalité et après l'avoir caressé pendant si longtemps non plus : on peut se sentir vide, désorienté.e,...

ça ne veut pas dire que tu n'es pas faite pour ce métier, mais plutôt que tu es sûrement "en surchauffe". Surtout si tout se passe bien avec tes élèves. Ne prends surtout pas de décision hâtive, pas avant d'avoir entamé un suivi psy.

Prendre rendez-vous chez un psy est un très bon début, tu as besoin de te confier, de te soulager.

C'est une épreuve, mais tu vas y arriver, j'en suis sûre !

Courage

Bonjour Sartre,

Je suis dans la même situation que toi : 24 ans stagiaire et je suis aussi dans un coin paumé et je déprimé à cause de cette solitude qui me ronge. Je suis disponible pour échanger si tu le souhaites, on se sentira moins seul en parlant avec d'autres collègues dans la même situation

Maxine a écrit:Bonjour Sartre,

Je suis dans la même situation que toi : 24 ans stagiaire et je suis aussi dans un coin paumé et je déprimé à cause de cette solitude qui me ronge. Je suis disponible pour échanger si tu le souhaites, on se sentira moins seul en parlant avec d'autres collègues dans la même situation

Hello !

Ce serait avec grand plaisir. Je pense qu’en partageant notre vécu ensemble on se sentira également déjà mieux.

Pour répondre à tout le monde rapidement, j’essaye de prendre sur moi, de tenir le coup, je pleure encore pas mal, j’ai toujours cette sensation de grand vide et cette difficulté à manger. Je rentre passer un week-end avec mes proches dès demain. Bien que ce soit court, j’ose espérer que ça me permettra de réaliser que je ne suis pas seule, et que beaucoup de choses, bien qu’elle soit un peu plus loin de chez moi, sont toujours présentes et accessibles.

Avant d’aller en classe, j’ai constamment la boule au ventre, bien que les cours se passent bien, et que les élèves manifestent une forme d’appréciation envers moi (hier, une quatrième est venue me dire qu’elle était vraiment contente de m’avoir, et que elle et ses amies auraient adoré m’avoir en PP, dans la semaine, un 5ème que je ne revoyais en classe que quelques jours plus tard m’a dit “Vous allez nous manquer jusqu’à vendredi madame.”

Il n’y a pas à dire: j’apprécie vraiment mes élèves, ils sont vraiment gentils, et j’essaye de passer des moments funs avec eux en classe. Mais je ne m’y retrouve pas. Je suis toujours aspirée par mille doutes, mille questions, au point que j’ai commencé à me dire que je ne voulais pas me faire titulariser.

Je vais évidemment tenir l’année complète, parce que qui sait: en juillet, je serai sûrement apaisée et j’aurai envie de continuer.

Affaire à suivre…

Néogrelou a écrit:Hi!

Beaucoup de bons conseils ont été donné. Je souhaitais juste réagir, indépendamment de ta situation de professeure stagiaire, à ton mal-être profond et au désespoir dont tu nous fais part.

Au même moment il y a un an, j'ai eu une période similaire. Je n'étais alors pas prof mais je venais de finir mes études, il y avait quelques changements dans ma vie, je me sentais seule malgré le soutien de mon entourage. C'est allé très vite, c'est arrivé presque d'un coup. J'étais terrassée par l'angoisse, la tristesse, le vide. À ce moment-là, c'était impossible pour moi de rationaliser mon mal-être et de trouver des solutions, et c'est une caractéristique que tu sembles partager... J'ai assez vite été diagnostiquée en dépression. C'est déjà super que tu aies pu contacter une psychiatre, mais je pense que le délais est trop long pour un premier rdv, surtout que ça prend du temps de trouver un professionnel de santé qui nous corresponde... Sous les conseils de mon entourage, pour traiter l'urgence (l'angoisse permanente, l'absence de sommeil, d'appétit, les idées noires...) je suis allée voir SOS médecins. Ça m'a permis d'avoir une première (très légère) prescription et d'entamer le plus tôt possible les soins. Ça m'a permis aussi d'y aller à petits pas (dans ces moments-là, prendre soin de soi demande un effort considérable).

Je te conseille vraiment de consulter dès que tu peux un généraliste et/ou psychiatre, et/ou une psychologue (la MGEN rembourse une grosse partie des premières séances de psychothérapie), l'essentiel étant de ne pas rester plus longtemps sans une once de solution ou d'aide pro. S'il n'y a pas d'autres options, en visio c'est mieux que rien.

En tout cas sache que tu n'es pas seule pour cette aspect-là de ton expérience non plus. Et qu'on peut s'en sortir (je n'y croyais pas).
Je suis dispo pour échanger avec toi, t'écouter et te soutenir, si tu le souhaites ou en a besoin (par message, mail, téléphone...).

Je pense que je fais le deuil de ma vie passée, j’étais dans un cocon qui me convenait, cinq d’études à faire la même chose auprès de mon père, c’est confortable ! J’ai du mal à accepter que ce temps là est révolu…

Je vais essayer de voir si je trouve un médecin pour me tourner plus tôt vers un professionnel de santé. Merci pour tout ces bons conseils !

Si ça se passe bien avec les élèves c'est déjà un énorme point positif. Je ne pense pas que ça se passe aussi bien pour tout le monde la première année, ça prouve que tu es faites pour ça et que tu vas t'y épanouir à long terme

Nemaki123 a écrit:Hello!
Le métier de prof n'est pas fait pour tout le monde. Si tu ne fais qu'être malheureuse, ce n'est pas la peine de continuer. Avec les quelque années de recul que j'ai, ça n'en vaut pas la peine selon moi haha.
Je te conseille de tenir autant que tu peux, pour voir si ce mal être n'est que temporaire et finit par partir. Certaines personnes ont plus de mal avec le changement que d'autres.

Mais si d'ici quelque mois, ou même d'ici juillet, tu es toujours aussi malheureuse, je pense qu'il faudra envisager d'arrêter et de te tourner vers autre chose. Pourquoi pas retourner temporairement chez ton père histoire de te remettre et revenir sur le poste d'AED l'année dernière.

J’avais besoin de l’entendre. Ce qui me travaille aussi beaucoup c’est que j’ai la sensation que si je ne finis pas par y trouver mon compte, et qu’en juillet je réalise que ça ne me convient toujours pas, alors j’aurais tout raté. C’est aussi ça qui me terrifie et qui prend une place considérable dans mon anxiété…

Je sais que c'est facile à dire de l'extérieur, mais enfin même si il s'avérait que prof ce n'était pas fait pour toi et que tu changes de voie, tu n'auras absolument pas "tout raté" ! Plein de gens testent un métier et changent. Je comprends tout à fait que ce soit source d'angoisse (moi même je suis devenue prof après avoir été menuisière, et je suis une angoissée de nature alors je te raconte pas mon niveau de stress lors de ce grand écart) mais ne te dis surtout pas que tu as raté ta vie ! Tout ce que tu fais te construit. Tu n'as rien raté du tout.

Maxine a écrit:Si ça se passe bien avec les élèves c'est déjà un énorme point positif. Je ne pense pas que ça se passe aussi bien pour tout le monde la première année, ça prouve que tu es faites pour ça et que tu vas t'y épanouir à long terme

This. Je dirais que c'est l'élément qui devra te motiver à continuer.

Sartreenvier a écrit:

Nemaki123 a écrit:Hello!
Le métier de prof n'est pas fait pour tout le monde. Si tu ne fais qu'être malheureuse, ce n'est pas la peine de continuer. Avec les quelque années de recul que j'ai, ça n'en vaut pas la peine selon moi haha.
Je te conseille de tenir autant que tu peux, pour voir si ce mal être n'est que temporaire et finit par partir. Certaines personnes ont plus de mal avec le changement que d'autres.

Mais si d'ici quelque mois, ou même d'ici juillet, tu es toujours aussi malheureuse, je pense qu'il faudra envisager d'arrêter et de te tourner vers autre chose. Pourquoi pas retourner temporairement chez ton père histoire de te remettre et revenir sur le poste d'AED l'année dernière.

J’avais besoin de l’entendre. Ce qui me travaille aussi beaucoup c’est que j’ai la sensation que si je ne finis pas par y trouver mon compte, et qu’en juillet je réalise que ça ne me convient toujours pas, alors j’aurais tout raté. C’est aussi ça qui me terrifie et qui prend une place considérable dans mon anxiété…

Tu n'as pas tout raté : tu as réussi à devenir professeur là où un certain nombre a échoué.

Tu n'as pas tout raté : tu écris toi-même que le courant passe bien avec les élèves, ce qui est loin d'être le cas pour tous les professeurs en exercice.

Ceci posé, peut-être as-tu besoin d'autre chose ? Si jamais ce métier n'était pas fait pour toi, pourquoi te forcerais-tu à exercer toute ta vie une profession qui te rend malheureuse ? Accepterais-tu de rester pour toujours en couple avec une personne qui ne fait pas ton bonheur ? Pour le travail, il me semble que c'est pareil...

Deux semaines de cours, c'est peut-être un peu léger pour savoir si on apprécie ce métier ou non... Surtout quand les cours en question se passent bien, a priori le problème dans l'immédiat n'est pas là.

Sartreenvier a écrit:J’avais besoin de l’entendre. Ce qui me travaille aussi beaucoup c’est que j’ai la sensation que si je ne finis pas par y trouver mon compte, et qu’en juillet je réalise que ça ne me convient toujours pas, alors j’aurais tout raté. C’est aussi ça qui me terrifie et qui prend une place considérable dans mon anxiété…

Tu repartirais au moins avec un certain nombre de compétences professionnelles que tu aurais développées pendant ton stage et qui sont valorisées chez les cadres et les indépendants.

Oui deux semaines de stage c'est court quand même.... Attendons au moins les vacances d'octobre pour faire le point

Quoi qu’il advienne, j’ai décidé d’attendre la fin du stage pour savoir si j’étais faites pour être professeure ou non ! Je me doute que deux semaines, c’est bien trop maigre pour faire un bilan (aucun recul, pas encore d’évolution, etc…)

Je puise mon énergie dans les élèves et dans mon envie de les faire évoluer. Je me suis faites une amie dans l’équipe, une jeune contractuelle qui enseigne seulement pour la deuxième année. Elle est très positive, de très bon conseils.

Je vais voir comment ça évolue, prendre du recul, et faire de mon mieux, parce que si je souhaite continuer, alors j’aurais le plaisir de me dire que j’ai essayé.

Je reste quand même dans un état plutôt critique, que j’ai rarement traversé. J’attends de voir avec la psy ce qu’il en est, je ne suis pas médecin et je ne peux pas poser un diagnostic toute seule.

J’essaye de rester lucide, de bien faire ce qu’on me demande en temps et en heure, et de m’investir autant que possible. Je vais essayer. J’essaye, vraiment. Je suis juste traversée par des doutes que je n’ai jamais rencontré, pourtant, je veux être professeure depuis longtemps.

I got this (j’espère).
Je vais me ressourcer ce week-end, et tenter de commencer la prochaine semaine plus positive, même si j’y crois peu.

Merci beaucoup à tous !