[Le Monde] Les conséquences de la baisse démographique à l’EN

La première modélisation consiste à identifier au sein des établissements scolaires des classes à effectifs trop réduits par rapport à la moyenne nationale établie par niveau et par type d’établissement (éducation prioritaire ou non par exemple) et à répartir les élèves dans d’autres classes. Cette « rationalisation » permettrait de fermer 600 classes à l’école primaire, entre 1 000 et 1 450 classes au collège, et de supprimer entre 1 380 et 1 820 équivalents temps plein. Ces économies se traduiraient pour les lycées concernés, « soit par une réduction de l’offre d’options ou d’enseignements de spécialité, soit par une réduction des dédoublements de classe », conclut le rapport.

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/12/face-a-la-baisse-du-nombre-d-eleves-les-scenarios-des-inspections-generales-pour-supprimer-des-postes-d-enseignants-et-fermer-des-classes_6314202_3224.html

Ça s’annonce mal pour l’éducation prioritaire, les écoles rurales et les matières rares.

On a des résultats Pisa si excellents qu'on peut bien se permettre de faire des économies et d'investir encore moins dans l'éducation ...
C'est effrayant de lire ça.

Le premier graphique est digne de BFM TV.
On dirait que les effectifs baissent de moitié alors qu'on est à un peu plus de 10 %

Jenny a écrit:

La première modélisation consiste à identifier au sein des établissements scolaires des classes à effectifs trop réduits par rapport à la moyenne nationale établie par niveau et par type d’établissement (éducation prioritaire ou non par exemple) et à répartir les élèves dans d’autres classes. Cette « rationalisation » permettrait de fermer 600 classes à l’école primaire, entre 1 000 et 1 450 classes au collège, et de supprimer entre 1 380 et 1 820 équivalents temps plein. Ces économies se traduiraient pour les lycées concernés, « soit par une réduction de l’offre d’options ou d’enseignements de spécialité, soit par une réduction des dédoublements de classe », conclut le rapport.

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/12/face-a-la-baisse-du-nombre-d-eleves-les-scenarios-des-inspections-generales-pour-supprimer-des-postes-d-enseignants-et-fermer-des-classes_6314202_3224.html

Ça s’annonce mal pour l’éducation prioritaire, les écoles rurales et les matières rares.

Et j'imagine que la rareté pourrait devenir quelque chose d'assez commun quand ils décideront de trancher ici ou là.

Quelle honte... Et après Attal nous explique que l'Education Nationale est restée sa priorité.

Ramanujan974 a écrit:Le premier graphique est digne de BFM TV.
On dirait que les effectifs baissent de moitié alors qu'on est à un peu plus de 10 %

Je suis bien d'accord.
N'entendez pas avec ce que je vais écrire (que vous n'entendrez donc jamais ) que je souscris à la politique menée ou qu'ils en déduiront et donc mèneront.

Par contre c'est vrai que les instit que je rencontre lors de mes visites de stages (filière ASSP) sont plutôt inquiets depuis plusieurs années, surtout lorsqu'on sait que la suppression d'une classe peut se jouer à un ou deux élèves. Zone principalement rurale, en "baisse de croissance" démographique mais croissance démographique qui reste supérieure aux départements voisins ou aux zones urbaines du département.

Je sors un peu de l'EN (pour les classes du primaire et pour les instit, mais pas totalement de l'EN puisque je parle formations pro). Chez nous, localement et dans des LP, on "produit" du CAP petite enfance (nombre de places en hausse) et on parle même de réduire certains Bac pro ASSP (en effectifs) au profit des CAP petite enfance car les demandes de places de garderie augmentent, les crèches et micro-crèches se multiplient et il y a un net appel de main-d’œuvre. Sauf qu'une fois de plus c'est avec retard. On a besoin de personnes formées maintenant. Mais à terme certains crèches et micro-crèches seront menacées par la démographie et fermeront (c'est le cas en Italie ou, pareil, la situation du primaire est sensible).
Donc, on risque de former plus des personnes "employables" (et encore, il faut voir le niveau) au niveau CAP AEPE alors que des Bac ASSP ont un éventail d'emplois beaucoup plus larges et qu'avant elles (souvent ce sont des filles) pouvaient obtenir le CAP petite enfance durant leur formation en ASSP.

Mais c'est une très bonne idée toues ces fermetures de classe ! Déjà qu 'on dépense moins que les pays voisins dans le primaire et qu'on paye moins les enseignants par rapport à leur temps de travail, pourquoi se gêner ?

Catalunya a écrit:Quelle honte... Et après Attal nous explique que l'Education Nationale est restée sa priorité.

Parfois, on aimerait ne plus être prioritaires. Surtout quand on a des dirigeants qui prennent soin de l'EN comme les médecins du temps de Molière soignaient leurs patients: à coup de saignées.

Nous avons cette année encore 5 classes de 6èmes qui auraient pu rentrer dans 4 à 30. En revanche, si l'on fait le total des effectifs en CP dans nos écoles en de début d'année, l'on est au seuil critique de 90. Si rien ne change, la rentrée en 6ème de cette cohorte pourrait signifier un collège à 12 classes (nous sommes dans le groupe le + favorisé)! Nous passerions de 20 classes à 12 (avec un seuil à 29.99) ! C'est considérable...