Le Monde : Baisse du niveau en maths : les grandes écoles s’adaptent

Le Monde a écrit:Les bacheliers de S ont moins de connaissances en mathématiques que par le passé : ce constat, récement pointé par une étude, avait déjà été dressé par les écoles d’ingénieurs, qui revoient leur enseignement.

La suite ici

http://www.lemonde.fr/campus/article/2017/01/17/baisse-du-niveau-en-maths-les-grandes-ecoles-s-adaptent_5063819_4401467.html

Oui. Premier exemple de grande école, l'UTC. O tempora...
On enchaine sur l'ENSIMAG et l'UTT -- celle là, j'en ignorais meme le sigle.

On sent à quel point nous sommes bien partis pour relever le défi technologique et scientifique.

L'Asie a un bel avenir.

Il va falloir s'y habituer : l'Europe est en passe de devenir le futur "monde en développement". Quand on voit les USA monter les GAFA en 10 ans, ou les Chinois imprimer des immeubles (!) ou coder le génome de cochons sur un ordinateur, puis les faire naître (!!), on se dit qu'on a perdu la course aux nouvelles technologies. A force de penser comme des comptables et de brider l'investissement dans l'éducation et la recherche, on obtient ce qu'on mérite : un continent arriéré.

Certes. Il n'empeche que le titre de l'article est un peu mensonger. D'ailleurs on comprend pourquoi : ce qui fera vraiment flipper le quidam et partant le décideur, c'est quand on ne pourra plus se réjouir de médailles Fields etc. Mais il sera un peu trop tard.

Je trouve quand même que ce type de phrases : « Les étudiants d’aujourd’hui n’ont pas moins de compétences que leurs aînés, ils en ont d’autres » relève de l'excuse.
Ce n'est pas en étant « meilleurs en communication » qu'on va fabriquer un ordinateur quantique européen (quel retard sur les autres continents...). Par contre on deviendra peut-être les VRP des technos des autres, grâce à nos super communicants. :lol:

Le mieux est de poser la question: "lesquelles?"

C'est d'ailleurs pour savoir lesquelles que j'ai ouvert le lien

Fort heureusement, les meilleurs experts sont sur le coup. Je viens de m'infliger la lecture d'un article de S. de Vanssay sur le blog de l'UNSA, qui ose aborder une vraie question : comment utiliser Youtube en classe ?
Je serais fort épaté si avec des contributions de cette ampleur, le niveau ne se redressait pas soudainement.

Ils disent que les "autres compétences" sont : la communication, la maîtrise de l'informatique... car l'école doit intégrer "les relations humaines et le marketing" plutôt que de rendre forts en mathématiques les élèves, puisque l'ingénieur doit être le "chef d'orchestre" des autres travailleurs (!).

Sauf que, si tout le monde devient bon en communication et nul en maths, on va avoir du mal à fabriquer quoi que ce soit.

Dans les boîtes que je connais, en informatique, tout le plateau est constitué d'ingénieurs. Y compris les développeurs, qui sont des ingénieurs juniors. C'est donc une vue de l'esprit de dire que l'ingénieur aurait moins besoin des mathématiques car il organise plutôt que produit. C'est même très dangereux comme position car ça hypothèque nos capacités productives futures.

Zagara a écrit:Ils disent que les "autres compétences" sont : la communication, la maîtrise de l'informatique... car l'école doit intégrer "les relations humaines et le marketing" plutôt que de rendre forts en mathématiques les élèves, puisque l'ingénieur doit être le "chef d'orchestre" des autres travailleurs (!).

Sauf que, si tout le monde devient bon en communication et nul en maths, on va avoir du mal à fabriquer quoi que ce soit.

Autrement dit: rien de décisif ou rien de nouveau.

Dans la petite "grande école" où j'officie, à côté d'une admission sur concours recrutant des élèves des classes préparatoires scientifiques traditionnelles, dont le niveau en math a baissé mais reste pour l'instant tout à fait satisfaisant pour ce que nous faisons, nous recrutons aussi des étudiants de prépa ATS. Pour contrôler leur niveau en entrée, nous leur faisons faire des exercices de niveau 3e (application du théorème de Thalès, que certains ont du mal à simplement régurgiter), quelques questions pratiques sur l'utilisation des dérivées pour l'étude des maxima d'une fonction, et un zeste de trigonométrie. Ceux qui passent la barre ont droit à quinze jours de mise à niveau avant la rentrée, et une première année de galère en math.

Je ne suis pas inquiet pour les élèves qui sortent maintenant. Quand je vois les cours de mes globules, au collège actuellement, je me fais plus de souci pour leur classe d'âge.

Le Monde a écrit:
« Les étudiants d’aujourd’hui n’ont pas moins de compétences que leurs aînés, ils en ont d’autres », précise Isabelle Schanen. Moins agiles en calcul, moins à même de faire une projection géométrique, « ils sont plus à l’aise à l’oral, se révèlent meilleurs communicants et ont acquis une dextérité avec les outils informatiques qui laisse loin derrière même leurs professeurs », reconnaît l’enseignante.

Vous constatez cela ?
Je veux bien reconnaître que leur dextérité avec leur smartphone est supérieure à celle que j'avais au même âge (et même maintenant) mais pour les deux autres ? C'est twitter et fessebouquer qui compte pour la communication ? Et pour l'oral, ils finissent leurs phrases, les vôtres ?

Absolument pas. Je les interpelle souvent en leur disant: "c'est vous les digital natives?!!?"

À leur âge je programmais dans trois langages et je montais mes ordinateurs.

Et pour l'oral "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement" pas de miracle, donc.

.

En L1 d'histoire, j'ai surtout constaté un gouffre béant entre ceux qui étaient en bi-cursus sélectif et les autres. Les premiers sont excellents, les seconds n'arrivent pas à aligner 5 mots sans faire une faute d'orthographe. Il y a un fossé entre les filières sélectives et non-sélectives, dans le supérieur.

Anaxagore a écrit:Absolument pas. Je les interpelle souvent en leur disant: "c'est vous les digital natives?!!?"

À leur âge je programmais dans trois langages et je montais mes ordinateurs.

Oui, mais moi, non, lol. Et j'utilisais un téléphone à cadran tournant ;-)
(Mais bon, quand je leur sors un ordinateur non connecté au réseau, ils ne comprennent pas que leur login soit refusé.)

Côté communication, c'est devenu faiblissime.

Zagara a écrit:En L1 d'histoire, j'ai surtout constaté un gouffre béant entre ceux qui étaient en bi-cursus sélectif et les autres. Les premiers sont excellents, les seconds n'arrivent pas à aligner 5 mots sans faire une faute d'orthographe. Il y a un fossé entre les filières sélectives et non-sélectives, dans le supérieur.

Dans l'article, on parle de filières sélectives. L'ENSIMAG, cela reste quand même au top.
Alors imaginons dans un L1 sciences d'une fac peu côté de province...

RogerMartin a écrit:Oui. Premier exemple de grande école, l'UTC. O tempora...
On enchaine sur l'ENSIMAG et l'UTT -- celle là, j'en ignorais meme le sigle.

Ben, l'UTT, c'est comme l'UTC, mais à T et non à C, hé, patate :lol:

L'UTC ce n'est pas mauvais, le niveau flirte, me semble-t-il, avec celui de certains INSA.

J'ai de bons retour d'un ami passé par l'UTT. Formation de qualité.
L'UTC et l'UTT sont-ils liés entre eux ?

Zagara a écrit:J'ai de bons retour d'un ami passé par l'UTT. Formation de qualité.
L'UTC et l'UTT sont-ils liés entre eux ?

Pas plus que ça, mais ils y réfléchissent :


http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/utc-et-utt-bientot-reunis-au-sein-d-un-grand-etablissement.html

Zagara a écrit:J'ai de bons retour d'un ami passé par l'UTT. Formation de qualité.
L'UTC et l'UTT sont-ils liés entre eux ?

Les trois UT sont liés (UTC, UTT, UTBM) mais il me semble que l'UTC est un peu au dessus des autres (je viens de voir dans un article qu'UTC et UTT parlent de fusionner).

Zagara a écrit:Il va falloir s'y habituer : l'Europe est en passe de devenir le futur "monde en développement". Quand on voit les USA monter les GAFA en 10 ans, ou les Chinois imprimer des immeubles (!) ou coder le génome de cochons sur un ordinateur, puis les faire naître (!!), on se dit qu'on a perdu la course aux nouvelles technologies. A force de penser comme des comptables et de brider l'investissement dans l'éducation et la recherche, on obtient ce qu'on mérite : un continent arriéré.

[Mode Cahiers pédagogiques On] Oui, peut-être que les Chinois impriment des immeubles, que les Japonais ont une longueur d'avance en robotique ou que les Américains ont mis la haute main sur Internet pour la prochaine génération. Mais nous, nos élèves, ils construisent leur savoir tout seul [Mode Cahiers pédagogiques off]

Dans le classement 2017 des écoles d'ingénieurs généralistes post-bac, l'UTC est n°1, juste devant l'INSA Toulouse, loin devant l'UTT .