- L'OrdreNiveau 1
Bonjour à tous,
J’aurai aimé savoir d’un point de vu légal, comment cela se passe lorsque nous créons nos cours (fiche d’exercices, de leçon, activités, …), qui a le droit de les utiliser et dans quelles mesures ?
Par exemple, si je mets mes documents sur un site web publique pour mes élèves, un collègue a-t-il le droit de s’en servir ?
Est-ce que c’est la même chose si c’est une feuille qui traîne à côté de l’imprimante ?
À un autre niveau, les inspecteurs, l’éducation nationale, etc… peuvent-ils s’en servir ?
Que risquent toutes ces personnes s’ils utilisent nos documents sans notre consentement ?
Si vous avez des textes et réponses à ce sujets, je suis preneur…
Merci par avance.
L’Ordre.
J’aurai aimé savoir d’un point de vu légal, comment cela se passe lorsque nous créons nos cours (fiche d’exercices, de leçon, activités, …), qui a le droit de les utiliser et dans quelles mesures ?
Par exemple, si je mets mes documents sur un site web publique pour mes élèves, un collègue a-t-il le droit de s’en servir ?
Est-ce que c’est la même chose si c’est une feuille qui traîne à côté de l’imprimante ?
À un autre niveau, les inspecteurs, l’éducation nationale, etc… peuvent-ils s’en servir ?
Que risquent toutes ces personnes s’ils utilisent nos documents sans notre consentement ?
Si vous avez des textes et réponses à ce sujets, je suis preneur…
Merci par avance.
L’Ordre.
- MathadorEmpereur
La peine prévue par le droit général pour contrefaçon d'œuvres protégés par le droit d'auteur est de 3 ans et 300 000 euros, majorés à 7 ans et 750 000 euros si c'est commis en bande organisée (art. L335-2 et L335-3 du Code de la propriété intellectuelle).L'Ordre a écrit:Que risquent toutes ces personnes s’ils utilisent nos documents sans notre consentement ?
La vraie question, à laquelle je n'ai pas la réponse, est de déterminer qui détient les droits patrimoniaux et, au cas où ils reviennent à l'enseignant lui-même, si l'usage des documents en cours donne à l'administration une licence d'utilisation implicite.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Marc75Niveau 3
Le droit d'auteur des enseignants est reconnu, mais aménagé.
Pour les oeuvres de l'esprit réalisées dans le cadre du travail :
- pas de droit de retrait ou de repentir,
- pas de possibilité de s'opposer à une modification par sa hiérarchie,
- si l'enseignant veut proposer son oeuvre à la vente, il doit en premier lieu le proposer à l'état
En résumé l'Etat fait ce qu'il veut des oeuvres que l'on crée dans le cadre de notre travail, SAUF les utiliser à des fins commerciales sans notre accord.
https://www.autonome-solidarite.fr/articles/partage-de-contenus-pedagogiques-et-propriete-intellectuelle/
Pour les oeuvres de l'esprit réalisées dans le cadre du travail :
- pas de droit de retrait ou de repentir,
- pas de possibilité de s'opposer à une modification par sa hiérarchie,
- si l'enseignant veut proposer son oeuvre à la vente, il doit en premier lieu le proposer à l'état
En résumé l'Etat fait ce qu'il veut des oeuvres que l'on crée dans le cadre de notre travail, SAUF les utiliser à des fins commerciales sans notre accord.
Le droit d’auteur de l’enseignant
« En vertu de l’article L111-1 alinéa 3 du Code de la propriété intellectuelle, l’agent public auteur d’une œuvre de l’esprit jouit du droit d’auteur, même si l’œuvre de l’esprit est créée dans le cadre de ses fonctions. »
Le cas des enseignants-auteurs, en tant qu’agents publics, a été réglé par la loi DADVSI du 1er août 2006. Le statut d’auteur est désormais reconnu à l’enseignant qui crée une œuvre de l’esprit, en dehors ou dans le cadre de ses fonctions. Le droit d’auteur de l’enseignant est toutefois aménagé.
Une reconnaissance par la loi DADVSI
En vertu de l’article L111-1 alinéa 3 du Code de la propriété intellectuelle(12) (CPI), l’agent public auteur d’une œuvre de l’esprit jouit du droit d’auteur, même si l’œuvre de l’esprit est créée dans le cadre de ses fonctions. Le statut d’agent public ne fait pas obstacle au droit d’auteur, encore faut-il que l’œuvre de l’esprit soit « protégeable » au sens des articles L112-1 et suivants(13) du CPI et de la jurisprudence.
L’enseignant peut ainsi revendiquer son droit d’auteur sur les œuvres originales de type « allocutions, sermons », « illustrations », « plans, croquis », etc. En pratique, il s’agit des cours et des supports pédagogiques créés et produits par l’enseignant, et qui revêtent le caractère d’originalité.
La condition d’originalité s’apprécie au cas par cas.
Le droit d’exploitation cédé à l’État pour l’accomplissement des missions de service public
Sur le plan des droits patrimoniaux, le droit d’auteur classique confère à l’auteur un droit d’exploitation sur son œuvre : les tiers qui souhaitent utiliser l’œuvre doivent obligatoirement obtenir l’autorisation préalable de l’auteur. Le droit d’exploitation de l’enseignant, pour sa part, est cédé de plein droit à l’État « dans la mesure strictement nécessaire à l’accomplissement d’une mission de service public(14) ».
Lorsqu’un enseignant dispense un cours ou crée un support pédagogique qui est considéré comme une œuvre de l’esprit, l’Éducation nationale n’a pas besoin de conclure un contrat de cession de droits avec l’enseignant et ne lui verse pas de rémunération supplémentaire.
Cela ne vaut que dans le cadre de l’enseignement, à des fins non commerciales. L’État, en effet, ne peut utiliser les œuvres de l’enseignant à des fins commerciales à moins d’obtenir préalablement son accord écrit.
Le droit d’exploitation commerciale de l’enseignant sur ses œuvres de l’esprit
Comme tout auteur, l’enseignant qui crée un cours ou un support pédagogique considéré comme une œuvre de l’esprit peut céder à des tiers le droit d’exploiter son œuvre, moyennant rémunération.
Exemples : un enseignant qui crée une carte géographique originale peut proposer à des éditeurs de leur céder des droits d’exploitation pour leur permettre de reproduire la carte dans des ouvrages. Un enseignant qui crée une méthode pédagogique originale peut vendre des droits d’exploitation à des organismes de formation.
Dans ce cas, l’État a un droit de préférence(15), c’est-à-dire que l’enseignant qui souhaite vendre ou donner un droit d’exploitation sur son œuvre originale doit en premier lieu le proposer à l’État, qui est prioritaire.
Le droit moral de l’enseignant sur ses œuvres de l’esprit
Le droit moral de l’enseignant sur ses œuvres de l’esprit, créées dans le cadre de ses fonctions, est limitées à deux égards(16) :
L’enseignant ne peut pas s’opposer à la modification de son œuvre par sa hiérarchie.
Il ne peut pas exercer son droit de repentir et de retrait. Cela signifie qu’il ne peut retirer son cours ou son support pédagogique du circuit d’enseignement, sauf accord de l’établissement.
https://www.autonome-solidarite.fr/articles/partage-de-contenus-pedagogiques-et-propriete-intellectuelle/
- TrucOuBiduleHabitué du forum
MoyenCroco a écrit:Quand L'Ordre cherche La Loi ...
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Mathador a écrit:La peine prévue par le droit général pour contrefaçon d'œuvres protégés par le droit d'auteur est de 3 ans et 300 000 euros, majorés à 7 ans et 750 000 euros si c'est commis en bande organisée (art. L335-2 et L335-3 du Code de la propriété intellectuelle).L'Ordre a écrit:Que risquent toutes ces personnes s’ils utilisent nos documents sans notre consentement ?
La vraie question, à laquelle je n'ai pas la réponse, est de déterminer qui détient les droits patrimoniaux et, au cas où ils reviennent à l'enseignant lui-même, si l'usage des documents en cours donne à l'administration une licence d'utilisation implicite.
Si seulement mes élèves pouvaient utiliser et s'approprier mes documents en bande organisée. Le rêve...
- MinerveNiveau 4
Est-le même régime pour les enseignants chercheurs qui publient dans le cadre de leurs recherches ?
- L'OrdreNiveau 1
Merci à tous pour vos réponses précises… et drôles
- PonocratesExpert spécialisé
Toute personne enseigne dans l'enseignement supérieure (qu'elle soit E-C ou seulement enseignante) n'est pas soumise au même régime que les autres agents de l'État -enseignants exerçant dans le primaire et le secondaire compris-, parce que elle n'est pas soumise au contrôle d'une autorité hiérarchique.
J'en profite pour signaler un point que m'a expliqué un collègue: si vous écrivez un manuel, ou même y participez, il faut penser dans le contrat à vous réserver la possibilité de continuer à exploiter le contenu publié dans le cadre de votre enseignement. Faute de quoi, en utilisant ce que vous avez écrit, mais cédé à un éditeur dans le cadre du contrat, vous contrevenez à la loi. Bon, après, savoir qui vous dénoncera est une autre histoire.
J'en profite pour signaler un point que m'a expliqué un collègue: si vous écrivez un manuel, ou même y participez, il faut penser dans le contrat à vous réserver la possibilité de continuer à exploiter le contenu publié dans le cadre de votre enseignement. Faute de quoi, en utilisant ce que vous avez écrit, mais cédé à un éditeur dans le cadre du contrat, vous contrevenez à la loi. Bon, après, savoir qui vous dénoncera est une autre histoire.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
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