Différences au quotidien entre 1 EPLE lambda et 1 AEFE ?

Est-ce qu'une journée type dans un établissement AEFE est assez similaire, ou au contraire est très éloignée, du quotidien des enseignants en France  ? 

Points positifs/ négatifs etc.

Je me renseigne pour un possible suivi de conjoint (n'ayant pas d'expérience à l'étranger), sans doute vers l'Asie, mais la question vaut pour toutes les zones géographiques.

Merci d'avance pour vos réponses, 
Slynop

La forte présence et implication des parents change la donne. Le nombre de mail que l'on reçoit, le nombre de réunions pour tout et rien. Le travail d'équipe. Les projets.
La première année de mon dernier poste AEFE, j'avais deux 6e. Entre la rentrée et les vacances de Toussaint, j'avais eu 18 RDV parents d'élèves inquiets. 18. Je les ai notés dans mon agenda électronique donc j'ai toujours la trace.
Cette année, j'ai également deux 6e, en-dehors de la réunion parents-professeurs, j'ai eu 0 RDV parents et je n'ai répondu qu'à un seul message très gentil sur le carnet de correspondance d'un élève ayant perdu son classeur. Aucune réunion à la noix de projets, de réunions d'équipe qui ne servent à rien. Personnellement, je respire. Je n'ai plus de pression. Ce ne doit pas être partout pareil dans le monde mais de manière générale les parents sont très demandeurs à l'étranger et c'est clairement ce qui m'avait fait partir. Le dernier mail de trop, celui qui te dit qu'un "non noté" de Pronote va ruiner à tout jamais la vie et l'avenir professionnel de sa fille 
Les horaires peuvent être différents, je commençais à 7h30, le primaire terminait à 13h, les collégiens 15h, les lycées 16h. Ca change une vie de famille "à la française" aussi.

Merci Mehitabel t'avoir pris le temps de me répondre

Il est assez difficile de répondre, me semble-t-il, pour au moins deux raisons:
- d'une part, je ne suis pas sûr qu'un "EPLE lambda" existe dans la réalité. J'ai connu toutes sortes d'établissement en France (depuis le collège de 200 élèves jusqu'à la cité scolaire de 3000 élèves, depuis le collège de campagne ou celui de REP + jusqu'au lycée de centre-ville ...) et j'aurais bien du mal à déterminer ce qu'est qu'un établissement lambda...
- d'autre part, il y a au moins (sinon plus !) autant de diversité dans les établissements AEFE qu'il me semble compliqué d'esquisser une journée-type. Les horaires ne sont pas toujours les mêmes (cours seulement le matin, ou matin et après-midi - après parfois une pause méridienne de trois heures ...). Il y a parfois un double cursus imposé par le pays d'accueil, et les élèves suivent les programmes de l'EN française plus des cours de leur propre Education nationale. Etc.

Je me risque quand même à quelques réactions à certaines idées récurrentes. Réactions tirées de mon expérience personnelle, et donc à prendre avec le recul qui s'impose.

On dit souvent que les établissements AEFE accueillent un public privilégié, donc a priori plus agréable en terme de gestion de classe. Ce sont des généralisations abusives: dans certains établissements, le public peut être varié. Quant à la gestion de classe, je crois que j'ai connu une des pires classes de ma carrière dans un établissement AEFE en Afrique.

J'ai souvent constaté l'implication des parents, c'est vrai, mais jamais au point de devenir une relation client / prestataire. Ceci dit, j'ai toujours été assez ferme en début d'année pour limiter les rendez-vous au nécessaire, et je n'ai jamais été débordé. Par ailleurs, comme en France, il y a des parents qu'on voudrait absolument rencontrer mais qui restent injoignables ...

Quant à l'implication dans les projets, chantiers et réunions de diverses instances, c'est chacun qui voit. J'ai des collègues qui revendiquent de s'investir exactement comme ils l'auraient fait en France. Pour ma part, c'est vrai que je donne pas mal de mon temps. Mais je le fais car 1/ nous avons des budgets qui permettent de monter de beaux projets, et ça fait plaisir; 2/ je retire souvent un intérêt personnel de ces projets.

Merci Monsieur Ernesto pour ta réponse.

Les établissements homologués par le MEN doivent respecter les programmes et le fonctionnement d'un établissement français, donc globalement on applique les mêmes programmes, on prépare aux mêmes examens. Il y a toutefois des spécificités : aménagements de certains programmes pour les relier au pays d'accueil (histoire-géo notamment), SELO et de plus en plus BFI (bac français international), enseignement des langues plus marqué. A noter que le cadre français est très respecté dans les établissements de l'AEFE, opérateur public, alors qu'il arrive qu'il soit plus lâchement respecté (notamment pour les conditions de travail...) dans les établissements dits partenaires.

Un conseil : privilégier les établissements de l'AEFE (opérateur public) car, pour les recrutés locaux, les contrats (de droit privé local) et les conditions de travail y sont cadrées par les textes de l'AEFE, par l'exercice du droit syndical, etc. Eviter les établissements dits partenaires, qui jouent de l'amalgame car eux aussi sont homologués par le MEN comme établissements français : les conditions de travail, d'emploi et de rémunération y sont beaucoup moins sûrs... Voir les pages "établissements partenaires " et "AEFE / catégories de personnels / recrutés locaux" sur le site du SNES hors de France : https://www.hdf.snes.edu/ et du SNUIpp hors de France : https://hdf.snuipp.fr/