Sujet EAF 2024

Je viens d'avoir un bon commentaire que j'ai valorisé. Au moins, c'est personnel.

Je tombe sur mon premier commentaire intelligent en voie technologique. Cela fait plaisir. La syntaxe est maladroite mais il y a vraiment quelque chose dans le propos. C'est tout de suite très différent quand la problématique est littéraire, que les enjeux ont vraiment été perçus.

Tivinou a écrit:Je corrige des commentaires mauvais (erreurs de lecture) et mal écrits. C'est pénible. On nous a demandé d'annoter précisément et avec Santorin, c'est une plaie !

Les miens sont médiocres. D'un autre côté, le texte n'est pas très intéressant, d'ailleurs le corrigé n'est pas extraordinaire non plus  donc pas d'analyse fine à produire. Je mets des 12 à la pelle parce que je n'ai pas grand chose à valoriser ni à pénaliser.

Pour les annotations, on est libres mais on nous conseille d'en mettre le moins possible, et, nouveauté de cette année, on nous a explicitement dit qu'on n'avait pas à souligner les fautes de langue donc gain important de temps pour le correcteur.

Feli a écrit: les dissertations qui souvent, font l'inventaire des "émancipations" visibles dans l'oeuvre. Mais sans les relier au sujet. Je ne sais pas encore comment je vais noter ces travaux.

Même sentiment face à mon paquet, même pour Dorion (que j'ai en moins grand nombre que Rimbaud, bien sûr). En fait, les élèves sérieux apprennent ce qu'on appellera le "cours" éclairé par le parcours donné par le Ministère, en gros les thèmes qui traversent l'œuvre et hop, c'est resservi sur un plateau. Donc à balayer l'œuvre ainsi, certaines remarques répondent au sujet et d'autres tombent à côté de la plaque. Par dessus le marché, certaines copies ont fait l'effort d'apprendre plein de vers pour illustrer les remarques. Alors, je ne peux ni mettre une mauvaise note ni considérer que le sujet est pris à bras le corps...

A quelques exceptions près, toutes mes dissertations sont de ce type. Je mets, en gros, 11.

Voilà, c'est exactement ce qui s'est passé pour moi, donc des notes un peu au dessus de la moyenne sans plus sauf pour une copie.

eliam a écrit:

Tivinou a écrit:Je corrige des commentaires mauvais (erreurs de lecture) et mal écrits. C'est pénible. On nous a demandé d'annoter précisément et avec Santorin, c'est une plaie !

Les miens sont médiocres. D'un autre côté, le texte n'est pas très intéressant, d'ailleurs le corrigé n'est pas extraordinaire non plus  donc pas d'analyse fine à produire. Je mets des 12 à la pelle parce que je n'ai pas grand chose à valoriser ni à pénaliser.

Pour les annotations, on est libres mais on nous conseille d'en mettre le moins possible, et, nouveauté de cette année, on nous a explicitement dit qu'on n'avait pas à souligner les fautes de langue donc gain important de temps pour le correcteur.

C'est amusant : on nous demande exactement le contraire ! Cette année, il faut annoter précisément et mettre en valeur qualités et défauts dans la marge et pas seulement dans l'appréciation finale (mais c'est vrai que nous avons peu de copies).

Même si nos notes se ressemblent, nos ressentis varient pas mal, c'est intéressant. Pour moi, mettre des 11, 12 régulièrement et de temps à autre une meilleure note, ça me fait sourire (de joie). Habituellement, dans mes classes ou en corrigeant, je suis à deux, trois points en dessous de ça.

Ça me ferait sourire si je mettais des notes en rapport avec le niveau des copies. En fait, à cause du texte peu intéressant et de la question de cours déguisée en dissertation, j'ai le sentiment de mentir. Je mets des notes potables à des copies qui n'ont pas grand chose à voir avec les exercices donnés.

Et voila donc les Lettres persanes sont devenues une oeuvre qui lutte contre le patriarcat et les mariages forcés ; Anne Frank a résisté au génocide et a décidé d'écrire un livre pour lutter contre l'antisémitisme.
Sans oublier que grâce à O de Gouges les femmes ont enfin eu les mêmes droits que les hommes.

le niveau de compréhension des élèves est affligeant et effrayant.

roxanne a écrit:

PlumeManitoba a écrit:

Kilmeny a écrit:

roxanne a écrit:Je l'ai compris ça mais là on parle d'autre chose, de devoirs similaires, nickels au niveau de l'orthographe et de la langue (souvent soutenue) en plus. Des récitations de cours où on retrouve plus ou moins la patte du prof ou d'un corrigé, je connais mais il y a des fautes, des différences. Pas là.

Dans ce cas, n'hésite pas à faire remonter au plus tôt pour savoir que faire de ces dissertations.

Pas certaine qu’il y ait quelque chose à remonter.
Pour parler clairement : vous parlez de suspicion de fraude?

Je ne sais pas, mais clairement c'est un sujet clé en main repris. Maintenant, je suis peut-être (sûrement) tombée sur une classe d'élite dans un lycée d'élite type bachibac.

Mon neveu a appris par cœur deux dissertations sur Rimbaud (sur Internet) et, le jour du bac, il a trouvé que l'une des deux collait assez bien avec le sujet et l'a utilisée en modifiant l'intro et la conclusion. Quand ma sœur l'a appris, elle était effarée (et elle se demande s'il va avoir 5 ou 15 !). Lui, il était très content de lui...

Tu nous tiendras informés.

Nous on nous a demandé de mettre un trait ou une marque quelconque pour montrer qu'on avait bien parcouru les pages et de mettre juste une appréciation finale...

Ce qui m'intrigue, ce sont les très nombreuses erreurs de pagination dans les copies. Quasiment toutes les copies annoncent un nombre de pages faux (avec deux ou trois pages blanches), comme si les élèves ne comprenaient pas l'intérêt/ pertinence de la pagination.

sinan a écrit:Ce qui m'intrigue, ce sont les très nombreuses erreurs de pagination dans les copies. Quasiment toutes les copies annoncent un nombre de pages faux (avec deux ou trois pages blanches), comme si les élèves ne comprenaient pas l'intérêt/ pertinence de la pagination.

J'ai constaté la même chose. Mais ne serait-ce pas lié à la numérisation ? Comme on ne numérise pas des pages isolées, mais des feuillets entiers de quatre pages, et qu'il y a identification par le logiciel de numérisation des chiffres de numérotation, est-ce ce n'est pas une consigne donnée aux élèves pour que les pages soient mises correctement dans l'ordre ? (ce qui ne fonctionne pas du tout, puisqu'après avoir accusé réception de mon paquet sur Santorin lundi dernier, j'ai consacré deux heures entières à remettre les pages des copies dans l'ordre... la moitié de mes copies étant dans le désordre...)

miss sophie a écrit: elle était effarée

C'est très rimbaldien

sinan a écrit:Ce qui m'intrigue, ce sont les très nombreuses erreurs de pagination dans les copies. Quasiment toutes les copies annoncent un nombre de pages faux (avec deux ou trois pages blanches), comme si les élèves ne comprenaient pas l'intérêt/ pertinence de la pagination.

Les instructions disaient de numéroter toutes les pages, y compris vierges, de sorte qu’une copie complète est toujours théoriquement un multiple de quatre. J’ai suivi les instructions de ma collègue qui avait l’habitude de surveiller et fait numéroter ainsi, mais lors de la philo une autre collègue était surprise par cette approche. Quand j’ai demandé confirmation en rendant les copies on m’a dit que ce n’était pas grave, du coup je ne sais pas qui a raison (les instructions écrites mentionnent bien qu’il faut numéroter les pages vierges cela dit).

Il faut numéroter les pages vierges éventuelles intermédiaires (un élève qui "sauterait" une page pour commencer un nouvel exercice sur une nouvelle copie par exemple).

Je ne vois également que des multiples de 4, et je comprends la logique. On ne peut courir le risque que le candidat ait écrit jusqu'à la page 5, puis sur la page 7, et que cette dernière ne soit pas prise en compte, même si une numérotation erronée (et de sa faute) indiquait de 5 pages.

miss sophie a écrit:

roxanne a écrit:

PlumeManitoba a écrit:

Kilmeny a écrit:

Dans ce cas, n'hésite pas à faire remonter au plus tôt pour savoir que faire de ces dissertations.

Pas certaine qu’il y ait quelque chose à remonter.
Pour parler clairement : vous parlez de suspicion de fraude?

Je ne sais pas, mais clairement c'est un sujet clé en main repris. Maintenant, je suis peut-être (sûrement) tombée sur une classe d'élite dans un lycée d'élite type bachibac.

Mon neveu a appris par cœur deux dissertations sur Rimbaud (sur Internet) et, le jour du bac, il a trouvé que l'une des deux collait assez bien avec le sujet et l'a utilisée en modifiant l'intro et la conclusion. Quand ma sœur l'a appris, elle était effarée (et elle se demande s'il va avoir 5 ou 15 !). Lui, il était très content de lui...

Les deux sont possibles !
On en a parlé hier avec l'IPR dans une visio de mi-parcours. C'était très ouvert comme discussion d'ailleurs. L'idée, c'est de valoriser dès que c'est un peu personnel et de ne pas trop pénaliser le "pré -mâché" s'il est bien employé.

Parmi tous les élèves qui ont choisi la dissertation sur Rimbaud, en avez-vous eu au moins un qui ait vu l'autodérision dans "Ma Bohème" ? Je finis par croire que c'est moi qui n'ai pas compris le poème à force de lire toujours les mêmes "analyses" sur la beauté de la nature et de la liberté.

Oui. J'en ai eu un peu. Je fais la même lecture que toi.

Je passe mon temps à demander à mes élèves de réfléchir par eux-mêmes et de se faire leur propre analyse.
Cela ne me choque pas qu’on ait une lecture différente de la mienne tant que c’est expliqué. (J’aurais aussi relevé l’autodérision:) )

Tivinou a écrit:Parmi tous les élèves qui ont choisi la dissertation sur Rimbaud, en avez-vous eu au moins un qui ait vu l'autodérision dans "Ma Bohème" ? Je finis par croire que c'est moi qui n'ai pas compris le poème à force de lire toujours les mêmes "analyses" sur la beauté de la nature et de la liberté.

Je crois pouvoir dire que les élèves, quand ils parlent des poèmes de Rimbaud, peuvent dire deux espèces de choses : soit ils ont étudié le poème avec leur professeur, dans le cadre d'une explication de texte, et ils peuvent avoir quelques éléments intéressants à proposer ; soit ils ne l'ont pas étudié, et ils en tirent le commentaire en trois lignes qu'on trouve partout, réduisant le plus souvent le texte à une thématique, à une illustration du "parcours". C'est que, contrairement à ce qu'on lit ici et là, les poèmes des Cahiers de Douai sont en réalité tout sauf faciles.

Les poèmes sont très difficiles à mon sens, même à l'oral, j'ose à peine interroger dessus. Ponge était, contrairement aux apparences, plus simple, je trouve.

Les commentaires sur le texte de Mouawad sont épouvantables... Beaucoup n'ont rien compris ou pas grand chose au texte. pfff