Re: Manifestation samedi 25 mai contre "Le Choc des savoirs" et pour la défense de l'Ecole publique

Pontorson50 a écrit:OK sur ce que j'ai graissé, mais une fois que ceci est acté, tant que personne n'a la clef pour que nous cessions d'être inertes, difficile de reprocher quoi que ce soit aux rares mobilisés sur des actions certes symboliques. Et plus les revenus de base par heure d'enseignement tendent à chuter, plus la charge de préparation de cette heure de cours augmente, plus les travaux satellites (la plupart non payés au delà de l'ISOE qui reste maigrelette) s'accumulent, plus les conditions d'enseignement sont stressantes, plus le nombres d'heures sups contraintes croît, moins l'énergie pour se battre fort et longtemps est là.

En bon historien, tu me diras que bien des combats ont été menés, certains avec succès, dans des situations socialement bien pires que les nôtres, mais il y a, je crois, une différence entre une grève massive pour sauver un tiers des emplois dans une entreprise voire s'opposer à sa fermeture, et une lente dégradation goutte à goutte des conditions statutaires d'une profession (syndrome de la grenouille cuisant dans l'eau qui chauffe doucement...)

Je ne reproche rien, à personne, Pontorson. Je constate.

La profession va crever la gueule ouverte, et justement, à coup d'heures sup', d'arrêts, d'arrêts non remplacés, de pactes non assumés.
Ceux qui se gavent d'HSA et d'HSE sont déjà les premiers concernés.

Et nous n'en sommes pas à la lente dégradation....pour moi, nous sommes en train de vivre un plan social, massif.

Ha@_x a écrit:Tant que la profession (du collège à la fac) n'aura pas compris qu'il faut faire sauter, en fin d'année, la collation des grades, les exams en tout genre, on ne va pas s'en sortir.

Le Mammouth « résoudrait » cela en inventant les notes d'examen comme il l'a déjà fait, ou encore en s'appuyant sur Santorin pour faire corriger les copies des grévistes par les jaunes, etc.
Il y a 10 ans ça aurait sans doute fonctionné, mais maintenant le bac ne vaut tellement plus rien qu'il ne m'a plus l'air d'être un bon moyen de pression. À moins de bloquer toutes les notes de l'année, mais on passe alors de l'arme atomique à la guerre de tranchées.

Ha@_x a écrit:Les collègues du premier degré ont aussi une arme atomique : la grève totale, reconductible, pendant quelques semaines, ça ferait très mal. Mais ça se finance et ça se fait, enfin...

Là par contre il y a un gros potentiel malgré le cassage de grève institué par Sarkozy avec le service minimum d'accueil (qui est sabotable). Il me semble y avoir un potentiel aussi, sans doute moindre, dans les collèges pour une grève totale reconductible AED inclus (sous les mêmes réserves, bien entendu…).

Moi j'ai déjà plein d'idées en tête pour fiche en l'air les exams et la passation de niveaux cette année ! professeur

Spoiler:

Le potentiel on est nombreux à le connaître, mais les collègues intérêtdézélèves sont très nombreux... Manifestation samedi 25 mai contre "Le Choc des savoirs" et pour la défense de l'Ecole publique - Page 3 992729132

Manifestation samedi 25 mai contre "Le Choc des savoirs" et pour la défense de l'Ecole publique - Page 3 992729132

A propos de "l'intérêtdézélèves", une tribune à lire sur cette formule magique, par Laurence De Cock, sur le site du café pédagogique du jour :
https://www.cafepedagogique.net/2024/05/27/linteret-des-eleves/

Extrait :
"L’intérêt des élèves. Formule « magique » souvent utilisée par l’institution, l’Éducation nationale, pour passer faire passer la pilule quand les enseignants et enseignantes s’indignent de ses propositions. « S’opposer ou résister serait porter atteinte à l' »intérêt des élèves » » écrit Laurence De Cock. « L’image fait mouche, elle active une culpabilité immédiate ; qu’y aurait-il de pire en effet pour un enseignant que d’aller à l’encontre de l' »intérêt des élèves » ? ». L’historienne y consacre sa tribune."

Mathador a écrit:

Ha@_x a écrit:Tant que la profession (du collège à la fac) n'aura pas compris qu'il faut faire sauter, en fin d'année, la collation des grades, les exams en tout genre, on ne va pas s'en sortir.

Le Mammouth « résoudrait » cela en inventant les notes d'examen comme il l'a déjà fait, ou encore en s'appuyant sur Santorin pour faire corriger les copies des grévistes par les jaunes, etc.
Il y a 10 ans ça aurait sans doute fonctionné, mais maintenant le bac ne vaut tellement plus rien qu'il ne m'a plus l'air d'être un bon moyen de pression. À moins de bloquer toutes les notes de l'année, mais on passe alors de l'arme atomique à la guerre de tranchées.

Effectivement le blocage des examens c'est mort, contrôle continu et hop... Le gouvernement l'a fait et le refera s'il y a lieu.

En fait on n'a pas encore digéré ce qu'il s'est passé lors de l'année de la réforme "Blanquer" : des notes inventées de toutes lettres, des CDE faisant pression sur des jurys souverains, et malgré des fautes évidentes et constatées, il ne s'est passé rien (bon, oui des enseignants ont été sanctionnés, si je ne m'abuse). Désormais, le ministère sait qu'ils peuvent virtuellement tout faire.

valle a écrit:Désormais, le ministère sait qu'ils peuvent virtuellement tout faire.

Et ils comptent bien en abuser...

joebar69 a écrit:A propos de "l'intérêtdézélèves", une tribune à lire sur cette formule magique, par Laurence De Cock, sur le site du café pédagogique du jour :
https://www.cafepedagogique.net/2024/05/27/linteret-des-eleves/

Extrait :
"L’intérêt des élèves. Formule « magique » souvent utilisée par l’institution, l’Éducation nationale, pour passer faire passer la pilule quand les enseignants et enseignantes s’indignent de ses propositions. « S’opposer ou résister serait porter atteinte à l' »intérêt des élèves » » écrit Laurence De Cock. « L’image fait mouche, elle active une culpabilité immédiate ; qu’y aurait-il de pire en effet pour un enseignant que d’aller à l’encontre de l' »intérêt des élèves » ? ». L’historienne y consacre sa tribune."

Belle tribune . Je me permets d'ajouter sa conclusion car en lisant ton extrait, j'ai cru qu'elle approuvait !

"Honte à celles et ceux qui cautionnent ce projet en prétendant rester du côté des enfants. Et force aux autres qui se mobilisent vraiment dans « l’intérêt des élèves », qui résistent à cette lame de fond et ont de quoi en tirer une énorme fierté."