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- henrietteMédiateur
Je n'avais pas vu la question, désolée.Taillevent a écrit:Je ne peux parler de l'Allemagne mais ce que je vois en Suisse me semble assez similaire.Anastaze a écrit:henriette a écrit:C'est une convention en effet. Lorsque j'étais en Allemagne, dans l'établissement où j'enseignais la notation était sur 10 et la "moyenne" à 6.
En pratique, les collègues allemands ne descendaient que très rarement en-dessous de 5 : la note de 4 était considérée comme une volonté de fustiger l'élève à qui on la mettait. En-dessous c'était perçu comme une humiliation inutile voire contre-productive.
Cette limite de 4/10 avait-elle aussi lieu dans les matières scientifiques ? Comment faisait un enseignant de mathématiques devant une copie blanche ou complètement incorrecte ?
Une copie blanche obtient évidemment la note minimum (0 ou 1 suivant le système de notation). Dans l'ensemble, les branches scientifiques, en particulier les mathématiques, notent plus durement que les langues ou les sciences humaines. Par contre, on peut quand même dire que les enseignants sont portés à éviter d'avoir systématiquement des moyennes trop catastrophiques ; pas par volonté de faire passer tout le monde mais simplement parce que, les critères de passage de l'année étant ce que je mentionnais plus haut, ce genre de pratique aboutirait à faire redoubler tous les élèves.
Et la réponse est oui.
Mais la manière même d'appréhender ce qu'est la note est différente : il n'y a pas cette notion de nombre de points qu'on retire ou qu'on donne à un exercice qui vaut tant de points sur x.
De ce que j'en avais compris, on était davantage dans une approche globale du niveau de la copie : 10 c'est parfait, 9 c'est très bien, 8 c'est bien, 7 c'est assez bien, 6 c'est correct/suffisant, 5 c'est insuffisant au regard du niveau minimum requis, et 4 c'est, en plus/plutôt que des problèmes de compréhension et/ou d'un manque de travail, par exemple des réponses grotesques qui montrent un dilettantisme absolu.
Ensuite, il fallait rendre les copies avec une grille montrant la moyenne de la classe et la répartition des notes.
Autre chose : pour les collègues allemands, si la moyenne de la classe était inférieure à 6, il fallait refaire la composition.
Et ce en sachant que les élèves n'avaient que 2 notes par période et que tout était très encadré : nombre maximum de composition à la fois par jour et par semaine, il fallait donc s'inscrire sur un tableau longtemps à l'avance.
En fait, on était donc non pas dans de l'évaluation formative ou intermédiaire, mais dans le sommatif qui évalue un niveau global.
- TailleventFidèle du forum
Merci @henriette pour ta réponse très complète. Je ne connais que partiellement le système allemand mais ce que tu écris me montre bien que, comme souvent, ce qu'on vit en Suisse en est assez proche.
Ça ressemble absolument à ce que je connais et, en comparant avec ce que je lis souvent sur ce forum, il semble bien y avoir une logique assez différente de la pratique française.henriette a écrit:Mais la manière même d'appréhender ce qu'est la note est différente : il n'y a pas cette notion de nombre de points qu'on retire ou qu'on donne à un exercice qui vaut tant de points sur x.
De ce que j'en avais compris, on était davantage dans une approche globale du niveau de la copie : 10 c'est parfait, 9 c'est très bien, 8 c'est bien, 7 c'est assez bien, 6 c'est correct/suffisant, 5 c'est insuffisant au regard du niveau minimum requis, et 4 c'est, en plus/plutôt que des problèmes de compréhension et/ou d'un manque de travail, par exemple des réponses grotesques qui montrent un dilettantisme absolu.
C'est, il me semble, l'aspect essentiel pour comprendre la logique de ce système de notation.henriette a écrit:En fait, on était donc non pas dans de l'évaluation formative ou intermédiaire, mais dans le sommatif qui évalue un niveau global.
- CasparProphète
Mathador a écrit:Dans ce cas la méthode @joebar69 (que j'ai déjà envisagée mais que je n'ai jamais mise en œuvre) peut être adaptée en mettant 4 notes globales (1 par activité langagière) par trimestre.
Peut-être possible mais les élèves sont tellement habitués à avoir leurs notes en direct qu'il y aurait des résistances. Dans les faits nous n'avons de toute façon pas le temps d'évaluer toutes les activités langagières chaque trimestre, surtout l'expression orale en continu et en interaction, et faire rattraper une compréhension orale à un élève absent est très compliqué techniquement.
- ElyasEsprit sacré
Caspar a écrit:Mathador a écrit:Dans ce cas la méthode @joebar69 (que j'ai déjà envisagée mais que je n'ai jamais mise en œuvre) peut être adaptée en mettant 4 notes globales (1 par activité langagière) par trimestre.
Peut-être possible mais les élèves sont tellement habitués à avoir leurs notes en direct qu'il y aurait des résistances. Dans les faits nous n'avons de toute façon pas le temps d'évaluer toutes les activités langagières chaque trimestre, surtout l'expression orale en continu et en interaction, et faire rattraper une compréhension orale à un élève absent est très compliqué techniquement.
Je travaille comme ça avec 6 notes globales, jamais eu aucune résistance, loin de là. Une sur la mémorisation, une sur le raisonnement/l'argumentation, une sur les productions langagières, une sur la compréhension, une sur les recherches personnelles et une sur les exercices scolaires débiles que l'institution demande.
- HélipsProphète
En lycée, le contrôle continu + Parcoursup a beaucoup crispé les choses. J'ai au moins un collègue qui résiste, mais bon, cette année encore, j'ai eu des protestations parce que j'ai fait compter la moins bonne note coef moitié (pour chacun), et ça a changé le classement, donc panique de ceux qui sont un peu descendu. (Moralité : je mets toutes les notes coeff 0 jusqu'à la fin du semestre, pas de moyenne, pas de classement, pas de protestations).Elyas a écrit:Caspar a écrit:Mathador a écrit:Dans ce cas la méthode @joebar69 (que j'ai déjà envisagée mais que je n'ai jamais mise en œuvre) peut être adaptée en mettant 4 notes globales (1 par activité langagière) par trimestre.
Peut-être possible mais les élèves sont tellement habitués à avoir leurs notes en direct qu'il y aurait des résistances. Dans les faits nous n'avons de toute façon pas le temps d'évaluer toutes les activités langagières chaque trimestre, surtout l'expression orale en continu et en interaction, et faire rattraper une compréhension orale à un élève absent est très compliqué techniquement.
Je travaille comme ça avec 6 notes globales, jamais eu aucune résistance, loin de là. Une sur la mémorisation, une sur le raisonnement/l'argumentation, une sur les productions langagières, une sur la compréhension, une sur les recherches personnelles et une sur les exercices scolaires débiles que l'institution demande.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- CasparProphète
Elyas a écrit:Caspar a écrit:Mathador a écrit:Dans ce cas la méthode @joebar69 (que j'ai déjà envisagée mais que je n'ai jamais mise en œuvre) peut être adaptée en mettant 4 notes globales (1 par activité langagière) par trimestre.
Peut-être possible mais les élèves sont tellement habitués à avoir leurs notes en direct qu'il y aurait des résistances. Dans les faits nous n'avons de toute façon pas le temps d'évaluer toutes les activités langagières chaque trimestre, surtout l'expression orale en continu et en interaction, et faire rattraper une compréhension orale à un élève absent est très compliqué techniquement.
Je travaille comme ça avec 6 notes globales, jamais eu aucune résistance, loin de là. Une sur la mémorisation, une sur le raisonnement/l'argumentation, une sur les productions langagières, une sur la compréhension, une sur les recherches personnelles et une sur les exercices scolaires débiles que l'institution demande.
L'idée n'est pas mauvaise, je vais y réfléchir mais ce qui peut freiner c'est tout simplement le manque de temps: deux heures par semaine en terminale à 36 élèves (avec quand même une heure de demi-groupe par quinzaine). J'ai renoncé à les évaluer en expression orale par exemple alors qu'avec l'ancien bac il y avait une épreuve obligatoire en mai pour tous les élèves de France dans les deux LV, mais organisée localement. Nous avons voulu continuer mais on nous a dit que c'était trop compliqué. Notre IPR nous demande d'évaluer "au fil de l'eau" en passant entre les groupes et en jetant une oreille mais rien à voir avec une véritable épreuve d'expression orale où on prend le temps d'écouter l'élève et de parler avec lui.
Il y aussi comme je le disais plus haut la pression du contrôle continu où chaque note est scrutée ("J'ai eu 17, pourquoi je n'ai pas eu 18?", c'est du vécu) mais c'est surtout le temps qui manque: en réalité nous évaluons au maximum trois activités langagières par trimestre.
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